mercredi 24 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episode Final

La question qui leur trottait à tous dans la tête avait fini par éclater.
– Je vais m'en occuper en tant qu'aîné, mais restez donc autour du téléphone.
Mika regarda Mel d'un air déçu, puis il haussa les épaules et attendit. Mel ne composait pas le numéro de téléphone assez vite au goût de Mika.
– Allo ? Vous êtes chez les Ryotsuka. C'est pour quoi ?
Grâce à la fonction haut-parleur du téléphone, la voix de Terry résonna clairement dans le hall d'entrée où les Tsukoji attendaient, plus anxieux qu'ils ne le laissaient paraître.
– Terry ? C'est moi Mel. Nous aimerions savoir si tu veux sortir avec nous ?
A l'autre bout du fil, il y eut un bref silence. On entendait même plus le souffle de Terry, comme s'il l'avait retenu.
– Comment ça "nous" ? demanda finalement Terry.
– Nous tous. Toute la famille Tsukoji sans exclure un seul de ses membres.
– En même temps ? balbutia Terry.
– Tu serais notre petit ami respectif à chacun en même temps. Nous sommes tous d'accord sur la question.
Terry ne répondit rien et un petit silence s'installa.
– J'accepte ! s'écria Terry après quelques secondes d'éternité.
Inconsciemment les Tsukoji avaient retenu leur souffle en attendant la réponse de Terry, aussi dès les mots eurent été prononcés, ils se mirent à respirer plus librement.
– Alors, bienvenue dans la famille Terry ! dit Mel sans trop savoir ce qu'il disait.
– J'arrive ! s'écria Terry et il raccrocha.
Mel garda le combiné en main pendant une bonne minute avant de le reposer sur sa base.
– Il arrive… répéta Mel, à moitié rêveur.
– Il serait peut-être temps de décider qui va l'embrasser en premier, suggéra Amaki, moqueur.
– Premier arrivé, premier servi ! s'exclama Mika.
– Y a-t-il une règle qui dit qu'on doit l'attendre ici ? demanda soudainement Charlie.
– Tu ne bouges pas d'ici ! On l'attend ici ! cria Mel.
– Houlà, ne t'énerve pas, grand frère, répondit calmement Charlie.
Il ne fallut pas plus de vingt minutes pour que Terry arrive chez les Tsukoji. Quand on sonna, les Tsukoji se précipitèrent tous à la porte, chacun bien décidés à répondre le premier. Le gagnant des bousculades fut Hanami. La porte s'ouvrit sur un Terry échevelé, les yeux brillants et sans lunettes. La porte se referma et Terry fut encerclé par la famille. Et puis, Roland embrassa Terry avec passion, donnant l'exemple. Chacun à leur tour, ils gratifièrent Terry d'un baiser inoubliable. Ils s'installèrent ensuite dans le salon et parlèrent avec animation. Terry parlait plus que jamais et plus librement que jamais. Il faut dire que la situation était trop incroyable pour être vraie ! Toute la douleur, les incertitudes et la culpabilité éprouvées ces derniers jours étaient balayées, il ne restait plus que le plaisir d'avoir enfin trouvé sa place auprès de ces douze frères qu'il aimait plus tout et qu'ils l'aimaient malgré tout.

FIN DU PREMIER LIVRE
A suivre dans un second...

mardi 23 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episodes 13 et 14

Mel présidait comme d'habitude et il évoqua toute suite le sujet qui les préoccupait tous.
– Il faut que nous prenions une décision au sujet de Terry, ça ne peut plus durer ainsi. Je veux que chacun exprime honnêtement ses sentiments à l'égard de Terry. Mika, commence.
– Je l'aime depuis le premier jour où je l'ai vu.
– Hanami ?
– Au début, j'avais juste envie de m'occuper de lui, le désir de le protéger a suivi, et enfin la volonté d'être avec lui en tout temps et toutes circonstances est née.
– Tu l'aimes en bref. Yuriko ?
– Eh bien, tout ça n'était qu'un jeu au départ. J'avais juste envie de m'amuser avec lui et de faire enrager un peu Mika, mais c'est devenu vite sérieux.
– C'est pas sympa ! s'exclama Mika.
– Mika, ce n'est pas le moment de régler tes comptes. Charlie ?
– Dans mon cas, c'est également de l'amour. Il donne envie d'être dévoré tout cru.
– Kanato ?
– J'adore Terry.
– Amour aussi. Bien. Et toi, William ?
– Il est si mignon. C'est facile d'oublier son sexe et de s'enticher de lui au point que cela devienne une drogue.
Mel n'était guère surpris par les résultats du tour de table et ne put s'empêcher de se demander s'il ne ferait pas mieux de statuer «amour pour Terry » pour la famille entière.
– Moi, je le déteste.
– Amaki ! s'exclamèrent les autres frères en chœur.
– L'amour est proche de la haine, Amaki, finit par dire Mel avec simplicité et calme.
– Cause toujours. Vous êtes tous raides dingues de Terry et vous ne réalisez même pas sa perversion. Il s'est plié au désir de chacun, n'a refusé personne. Tu parles d'un innocent !
– Amaki, tu es simplement jaloux du fait que Terry ne soit pas seulement à toi, répliqua Mel.
– Ne mets pas ton propre sentiment dans le cœur des autres ! s'exclama Amaki violemment.
– Amaki, tu fais erreur. Terry n'a pas caché qu'il était attiré par plusieurs d'entre nous en même temps, intervint Ben.
– Ne te l'a pas caché à toi, oui, ça peut-être ! Pense à ce qu'il a fait à Roland ! cria Amaki.
– Amaki, si tu n'aimes pas Terry, tant mieux pour nous…Terry nous aime, et son seul tort, c'est de ne pas savoir choisir. Un rival de moins me fait plaisir. Et en ce qui concerne sa perversité, je n'en crois rien, il m'a été infidèle en premier, mais je ne lui en veux pas, déclara Roland.
– Au fond, il ne nous reste qu'à nous mettre d'accord. Je veux dire Terry est prêt à sortir avec chacun d'entre nous, et nous sommes tous prêt à sortir avec lui… dit William.
– Présenter comme cela, on dirait que tu nous suggères de vivre pour toujours avec Terry en nous le partageant ! s'exclama Matsuka le sourire aux lèvres, comme s'il venait de faire une bonne plaisanterie.
– Le pire, c'est que ce serait la solution, répondit Tsumi.
– Je plaisantais, Tsumi ! s'écria Matsuka.
– Pourtant, Tsumi n'a pas tort. Vu que Terry ne veut pas choisir et qu'aucun de nous ne veut renoncer. Même Amaki, quoiqu'il dise, ajouta Roland.
La séance de discussion familiale prenait un tour bien étrange, mais Mel ne fit rien pour interrompre le cours des choses. Au fond de lui, la solution qui se dessinait ne lui déplaisait pas.
– Tssk. C'est idiot, grommela Amaki, mais sans conviction.
– Soyons logiques. Si seulement l'un d'entre nous sort avec Terry, cela causera des jalousies terribles et si nous décidons de l'abandonner à son sort, cela ne nous rendra pas plus heureux, reprit Tsumi, ignorant les grognements d'Amaki.
– Ce serait la meilleur solution pour notre bonheur à tous. Y compris celui de Terry, approuva William. C'est bizarre évidemment...
– Dois-je en conclure que nous allons voter pour approuver ou non, cette folle possibilité ? demanda Mel.
– Oui, faisons donc un tout de table. Du plus jeune au plus vieux. Comme d'habitude, répondit Roland.
– On ne perd rien à essayer, je pense, déclara Mika.
– Je veux être avec Terry, dit simplement Hanami.
– Ça sera amu-sant. Plus drôle que les autres possibilités en tout cas, chantonna Yuriko.
– Testons donc. Même si c'est un peu difficile à avaler comme situation ! s'exclama Charlie.
– Approuvé, murmura Kanato.
– Je l'ai suggéré, donc, je suis d'accord évidemment, dit William.
– Vous allez tous voter pour, la majorité l'emportera…donc. Faisons-le, grommela Amaki.
– Quelle mauvaise foi Amaki ! Je vote pour ! s'écria Roland.
– Comme je l'ai déjà dit, c'est le mieux pour nous tous, dit Tsumi d'une voix douce.
– C'est digne d'un mauvais roman, mais j'approuve, déclara Ben.
– Je rejoins vos avis. Il ne reste donc plus qu'à demander à Terry ce qu'il en pense, conclut Mel.
Ils s'observèrent tous un instant. Rivaux et frères. Et puis, ils se levèrent de table les uns après les autres, en silence.
– Qui appelle Terry ? demanda Mika soudainement.

lundi 22 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episodes 11 et 12

Amaki râla pendant tout le trajet à propos de broutilles que Terry, épuisé, n'écouta pas vraiment. Il était dans une sorte d'état second. Amaki mit l'adolescent hors de la voiture et repartit en trombe. Terry rentra chez lui sans faire bruit, grimpa les escaliers, entra dans sa chambre et soupira. Qu'est-ce qu'il allait faire ? Mika et Tsumi l'avait embrassé, Matsuka, Roland et Ben l'avaient caressé et même bien plus que cela dans le cas de Ben. Terry avait effleuré les lèvres d'Hanami, embrassé franchement, mais maladroitement William. Il avait caressé Yuriko et Charlie... Sous les sarcasmes d'Amaki, il lui avait fait une fellation... Sans compter qu'il avait failli pénétrer Kanato à la demande de celui-ci. Oui, Terry était infidèle à Roland, malhonnête avec tous, mais il ne savait toujours pas à qui donner sa préférence. Rester avec Roland était bien sûr le moins risqué. Celui-ci ne le lâcherait pas pour retourner vers les femmes. Cependant, cela ne lui servirait à rien, car Terry sentait qu'il ne supporterait pas de voir les autres casés. Peut-être que tout cela n'était que sexuel ? Qu'il n'en aimait aucun ? Mais, alors, pourquoi, pourquoi était-il aussi heureux quand il les voyait tous ensemble ? Et pourtant, comment pouvait-il les aimer tous aussi fort? Et même en admettant qu'il les aime tous, aussi bien en groupe qu'individuellement, c'était injuste pour chacun d'eux. Terry se devait de choisir, mais ne le pouvait pas. Terry déglutit. Il fallait qu'il arrête de les voir. Tous. Sans exception. Mais, comment faire alors qu'il pouvait en croiser un à chaque coin de rue? Peut-être devrait-il demander à ses parents de l'envoyer dans une école loin d'ici, mais sous quel prétexte ? Faire un séjour linguistique à l'étranger pouvait être une bonne excuse. Oui, les voyages forment la jeunesse... Le cœur de Terry se serra. Il ne les reverrait plus. Tout serait fini. Terry se frotta les yeux pour en chasser les larmes. Il allait devoir être fort : résister à la tentation tant qu'il serait là et survivre quand il se retrouverait seul.

Le lendemain, Terry mentit à ses parents pour ne pas avoir à aller au lycée. Il prétendit qu'il se sentait fiévreux. Sa mère voulait appeler le médecin, mais Terry déclina la proposition. Le père voulut alors que Terry aille au lycée, car s'il n'était pas assez malade pour voir le médecin, alors, c'est qu'il pouvait aller en cours ! Terry accepta donc d'être conduit chez le médecin. Là, sa petite mine lui valut d'être exempté de cours pour la journée et une ordonnance avec des comprimés de magnésium. Terry se demanda quels médicaments pouvait-il prendre pour que son cœur arrête de lui faire mal... La journée fût horriblement longue et vide. Pour la première fois depuis son arrivée, Terry était vraiment seul. Aucun contact avec les Tsukoji. Pas même un coup de téléphone.

Exceptionnellement, le tour de table ou jour de «confessions» du clan Tsukoji se fit attendre. Vendredi, aucun des frères n'osa discuter du problème que posait Terry, mais tous y réfléchissaient. Mika dut se retenir de ne pas l'appeler quand il sut par Hanami que Terry ne s'était pas rendu au lycée. Les autres ne purent s'empêcher de se faire du soucis. Si bien que le samedi matin le clan Tsukoji se leva tôt pour se réunir et discuter.

vendredi 19 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episodes 9 et 10

La journée avait été déjà très longue et en d'autres circonstances, Terry aurait pleuré vu la dureté du ton d'Amaki. Mais après tout ce qu'il avait fait, tout ce qu'il avait eu le courage de dire et d'avouer, faiblir ou reculer aurait été ridicule. Et puis, cela avait été pareil lors de leur première rencontre, les mots durs et blessants.
– Je suis venu dire que j'étais amoureux de le famille Tsukoji.
– Amoureux ? Tu rigoles ! Tu cherches juste à t'amuser en sèmant la zizanie dans notre famille.
– Non ! Ce n'est pas mon désir. Je ne sais pas où j'en suis, sincèrement.
– Simple attirance sexuelle. Pure perversion. Je ne me ferais pas avoir comme mes autres frères. Pas d'inceste et pas d'orgie pour toi !
Cette déclaration surprit Terry. Cette idée ne l'avait même pas effleuré. Il les aimait tous, mais les imaginer tous ensemble faire cela... Certes, non ! D'une façon égoïste, il voulait que chaque frère ne fasse l'amour qu'à lui. Terry désirait faire l'amour avec chacun d'eux, mais certainement pas à tous en même temps... Cela aurait eu quelque chose de sacrilège.
– Mais ce n'est pas ça ce que je veux ! s'exclama Terry.
– Ecoute, à part prendre ton pied et faire semblant d'être homosexuel, je ne vois pas ce que tu veux.
– Comment ça, semblant ! s'insurgea Terry.
– Si je te disais, suce-moi, tu le ferais, là, maintenant et tout de suite ?
La voix moqueuse d'Amaki et la crudité de ses propos fit monter le rouge aux joues de Terry. Au fond c'était peut-être sa propre attirance sexuelle envers un homme qu'Amaki voulait tester, songea Terry.
Amaki ouvrit alors la braguette de son pantalon, défit le bouton de son caleçon, révélant ainsi son pénis. Il était à peine excité, mais cela ne retint pas Terry. L'adolescent se pencha bravement et tendit la langue en direction du sexe. Quand la pointe de sa langue rentra en contact avec la peau du pénis d'Amaki, le sexe de celui-ci s'allongea et en réponse, Terry sentit son propre sexe se durcir. Il referma la bouche et se mit à sucer. C'était étrange, mais terriblement enivrant. D'abord hésitant, Terry se fit plus hardi. Au bout d'un moment, Amaki lui prit brutalement la tête entre les mains et obligea Terry à prendre en bouche plus que ce dernier avait prévu. Terry continua, faisant du mieux qu'il pouvait. Et puis sans prévenir, le sperme d'Amaki se répandit dans la bouche de Terry et celui-ci s'étouffa à moitié. Amaki ne se moqua pas, il avait l'air troublé. Terry avala ce qu'il put, puis fouilla dans sa poche pour s'essuyer la bouche à l'aide d'un mouchoir. Les yeux de Terry se remplirent alors involontairement de larmes. Puis l'adolescent éclata franchement en sanglots. Il était épuisé nerveusement et malheureux de constater qu'Amaki faisait si peu de cas de lui. D'abord interdit devant les larmes de Terry, Amaki se sentit vite coupable.
– Pourquoi tu pleures ? Je t'ai blessé ?
Maladroitement, il tapota le dos de Terry, comme s'il cherchait à le réconforter. L'adolescent secoua la tête et pleura de plus belle.
– Alors quoi ? Il faut aussi que je tombe à tes genoux pour te rendre heureux ! s'exclama Amaki avec impatience.
– Je ne peux pas m'empêcher de pleurer...
– Mais bordel, tu vas arrêter, oui ! Je suis aussi amoureux, va ! cria Amaki avec rage.
Les pleurs de Terry se calmèrent à cette déclaration pour le moins étonnante. L'adolescent essuya ses larmes d'un revers de manche de façon gamine avant de lever ses yeux dorés sur Amaki qui avait l'air mécontent au possible. Fâché, mais pas en train de mentir.
– C'est vrai ? murmura Terry.
– Je te ramène chez toi, déclara Amaki d'un ton bougon, esquivant la question.
Terry se releva tandis qu'Amaki mettait de l'ordre dans sa tenue. Apparemment, l'adolescent n'obtiendrait pas d'autre confirmation que cette déclaration rageuse. Tant pis ! Terry se sentit à la fois le plus heureux et le plus malheureux des êtres. Son amour était retourné par tous les Tsukoji, mais aucune de ces histoires ne pouvaient aboutir en raison de son attirance pour l'ensemble de la famille.

jeudi 18 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episodes 7 et 8

Kanato était vraiment un homme de peu de mots, mais cela ne gênait pas Terry. Oui, cela faisait parti du charme de Kanato. Entendre sa voix était comme un petit miracle. Ces deux petits mots avait excité Terry de façon brutale. Ce n'était pas ce qu'ils signifiaient qui étaient troublant, mais la voix qui les prononçait. Avant même de voir Kanato nu, Terry avait senti son sexe se durcir dans son pantalon. Kanato était là, offert, mais Terry, malgré son désir, ne pouvait se résoudre. Il se rappelait la douleur qu'il avait ressenti quand Ben l'avait pénétré. Il fallait une lotion ou quelque chose...Terry avait envie de faire l'amour avec Kanato, mais il se sentait inquiet. C'était nouveau, différent. Et un peu surprenant. Jusque là, les frères Tsukoji s'étaient plutôt présentés comme le mâle dominateur et le changement de rôle, bien que pas déplaisant, était inattendu. Kanato s'allongea sur le lit, exposant sa nudité. Tout était attirant chez lui, ses bras minces, ses cuisses musclées, sa bouche humide, ses grands yeux pénétrants... Terry, comme aimanté, le rejoint. Il défit ses vêtements dans l'urgence. Chaque bout de tissu lui semblait lourd. Il voulait toucher Kanato. Peau contre peau. Bouche contre bouche. Sexe contre sexe. Kanato répondit aux caresses de Terry. Ils s'exploraient mutuellement avec fièvre. Finalement, Terry glissa timidement la main entre les fesses de Kanato. Celui-ci se figea un instant, puis écarta plus les jambes, s'offrant à Terry. Ce dernier s'arrêta, réalisant ce qu'il allait faire.
– Je... commença-t-il.
Mais, Kanato avait compris, et il interrompit Terry en commençant à se caresser. Terry n'aurait jamais imaginé que voir quelqu'un se toucher soit aussi érotique, surtout un autre homme. Il tendit la main vers son propre sexe, mais n'acheva pas son geste. Au lieu de cela, il effleura celui de Kanato qui en retour toucha celui de Terry. Kanato esquissa alors un très léger sourire. Terry réalisa que c'était la première fois qu'il voyait Kanato changer d'expression et cela le bouleversa. Il éjacula, suivi de peu par Kanato. Leurs gémissements s'éteignirent, les frissons de plaisir qui les parcouraient cessèrent et il n'y eût bientôt plus que le bruit de leurs respirations encore un peu haletantes. Le silence revint, mais il n'avait rien de pesant. Cependant, Terry aperçut l'heure et se tourmenta à l'idée qu'il lui restait à prévenir encore un Tsukoji...même s'il était sans doute déjà au courant.
– Est-ce que tu veux bien me conduire au bar où travaille Amaki, Kanato ? J'ai besoin d'éclaircir les choses avec lui aussi. Je sais que c'est vraiment gonflé de ma part de te demander cela, mais je n'ai pas le permis et c'est trop loin pour y aller à pieds. Or, il est déjà tard. Je ne devrais pas, mais je ne vois pas d'autres solutions. A moins de demander à mes parents, car je ne veux pas revoir tes autres frères avant d'avoir parlé à Amaki. A dire vrai, je ne sais pas si j'oserai revoir l'un d'entre vous un jour. Ceci dit, je me sens malade à l'idée de ne plus vous voir. Qu'est-ce que je vais faire ? Mes parents..., mais quelle explication leur donner ?
Terry ne pouvait plus s'arrêter de parler. Il se sentait paniqué en songeant aux multiples déclarations qu'il venait de faire aujourd'hui. Il était vraiment devenu complètement fou ! Oui, c'était ça. Kanato posa sa main sur la bouche de l'adolescent. Ce contact apaisa Terry.
– Je t'emmène.
Un nouvel éclair de désir traversa Terry, mais il fit de son mieux pour en faire abstraction. Kanato avait l'air triste et Terry se sentit coupable. Cependant, il était déjà tard et s'il voulait parler à Amaki, c'était maintenant ou jamais. Après, il ne trouverait plus le courage. Kanato et Terry firent un rapide tour à la salle de bains qui était juste en face, puis ils descendirent en catimini et sortirent.

Le trajet se déroula très vite, peut-être trop. Terry descendit de la voiture, malheureux de voir que Kanato si sombre. Il n'y eut pas de paroles échangées, mais avec Kanato, c'était sans nul doute normal. Terry inspira à fond et se lança à l'assaut du dernier frère Tsukoji. Amaki venait de finir son dernier numéro. Terry eut quelques difficultés à le rejoindre dans l'arrière-boutique, en coulisses, mais y parvint après avoir rappelé qu'il s'y était déjà rendu en compagnie de deux frères d'Amaki.

– Qu'est-ce que tu es venu foutre ici ? T'es venu me raconter les mêmes conneries qu'à mes frères ?! Ouais, je suis déjà au courant ! s'écria Amaki en voyant Terry rentrer dans la petite pièce qui lui servait de vestiaire.

mercredi 17 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episodes 5 et 6

Silencieusement, mais le cœur battant à tout rompre, Terry suivit Charlie à l'intérieur. Là, contrairement à ses espérances teintées d'inquiétude, ils ne croisèrent aucun Tsukoji et parvinrent sans encombre dans la chambre de Charlie. Terry ne put s'empêcher de s'étonner de l'aspect de la chambre de celui-ci. Le sol était en effet carrelé et au mur pendait une batterie de cuisine ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que la décoration était curieuse ! Charlie ne parut pas remarquer la surprise de Terry.
– Cela ne te dérange pas si je me change ? Je me sentirai plus à l'aise, déclara Charlie.
Les yeux de Terry s'agrandirent à cette perspective. Allait-il voir Charlie partiellement nu ? Terry déglutit malgré lui. Incapable de répondre, il secoua la tête. Non, cela ne le dérangeait pas, pas du tout. Sans plus de formalités, Charlie retira son pantalon, ôta son pull, déboutonna sa chemise et la fit glisser au sol. C'en était trop pour Terry ! Il avait tellement envie de toucher Charlie ! Terry tendit la main et caressa les larges épaules sans que Charlie ne proteste. Terry s'enhardit et ses mains descendirent sur le torse de Charlie. Puis, réalisant ce qu'il était en train de faire, les mains de Terry retombèrent le long de son corps. Charlie ne demandait pas d'explications, mais pourtant, il fallait bien qu'il en donne...
– Je...commença Terry.
– Je sais tout, ne te fatigue pas, interrompit Charlie.
– Tout ? balbutia Terry d'un ton interrogateur.
– Oui, le téléphone portable existe. J'ai reçu différents coups de fil aujourd'hui. Désolé de ne pas t'avoir prévenu, mais je n'ai pas pu me retenir de te torturer un peu...
Le torturer ? Voilà qui ne collait pas avec l'image du gentil Charlie, mais Terry ne put s'empêcher de se réjouir à l'idée d'en apprendre un peu plus sur celui-ci.
– Et qu'en penses-tu ? demanda Terry d'une voix tremblante.
– C'est bizarre. Cependant, sache que c'est à toi que je pensais quand je disais que je ne comptais pas rester célibataire longtemps.
Terry se rappela brièvement la soirée où Charlie avait fait cette déclaration et il sourit, heureux. Puis, la réalité lui revint en pleine face : il était dans une situation impossible.
– Si...si tu sais, alors je pars..., déclara Terry tout en se dépêchant de sortir de la pièce.
Le temps que Charlie songe à le retenir, Terry se retrouva dans le couloir et tomba nez à nez avec Kanato dont la chambre se trouvait juste à côté. Terry s'arrêta, interdit.
– Terry ! appela Charlie.
Terry se retourna, honteux. Puis, il profita de l'aubaine.
– Kanato, je voulais te parler aussi, déclara-t-il.
Kanato hocha la tête, prit l'adolescent par la main et le conduisit à sa chambre qui était à deux pas. Charlie fit un geste pour les retenir, puis secoua la tête et rentra dans sa chambre. Le cœur de Terry battait fort au contact de la main de Kanato.
Quand l'adolescent entra dans la chambre, ce qui le frappa immédiatement, ce fut les murs vides et nus...à l'exception d'une seule et unique photo. La sienne. Terry songea que Kanato avait dû faire cette photo sans qu'il s'en rende compte quand il était venu assister au repas de famille. Terry déglutit. Est-ce que cela voulait dire que Kanato aussi l'aimait ? Le silence se prolongea, mais Kanato ne fit rien pour le briser. Il regardait Terry avec intensité, comme s'il voulait imprimer l'image de l'adolescent sur sa rétine. Enfin, Terry se jeta à l'eau pour la énième fois de la journée. Il faut croire qu'il avait en lui un courage qu'il ne soupçonnait pas. A moins que ce ne soit une folie passagère.
– Tu es au courant que je suis attiré par tes frères et toi?
Kanato hocha la tête.
– Kanato, tu n'aimes pas parler ? demanda Terry. Ou tu as un problème de santé qui fait que c'est mauvais pour toi de parler ? ajouta-t-il comme Kanato ne disait toujours rien.
– J'aime pas.
– Pourquoi ?
Kanato soupira, mais Terry s'en moquait, car il voulait entendre la voix de Kanato, savoir ce qu'il pensait.
– Inutile.
– Alors, tu trouves cela bête que les autres parlent autant ?
Kanato secoua la tête.
– Pourquoi ?
Kanato laissa échapper un nouveau soupir. Visiblement, il n'aimait pas les questions avec des pourquoi.
– J'imagine que ce serait problématique s'il n'y avait que des gens comme toi, finit par dire Terry.
Kanato approuva d'un signe de tête.
– Dis, Kanato, tu ne me trouves pas horrible avec vous ?
Nouvelle dénégation muette.
– Est-ce que...est-ce que...tu as des sentiments pour moi ?
Kanata fit oui, toujours silencieusement.
– Je ne sais pas quoi faire...Vous...Tous...
Le silence de Kanato poussait Terry à communiquer son désarroi face à la tempête de sentiments qui s'agitaient en lui.
– Prends-moi, déclara soudain Kanato tout en se déshabillant promptement.

mardi 16 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episodes 3 et 4

Devant l'hésitation de l'adolescent, Yuriko le guida et bientôt la main de Terry se trouva en contact direct avec le pénis de Yuriko. Il était dur et doux à la fois, et spontanément, Terry se mit à le caresser. Yuriko laissa échapper une très légère plainte. Terry accéléra le mouvement jusqu'à ce Yuriko ait un orgasme, puis il retira sa main qui était à présent poisseuse. Yuriko semblait à peine gêné.
– Alors ? demanda Yuriko.
Etrange interrogation. Et Terry ne sut quoi répondre. Une fois de plus, il opta pour la fuite.
– Je dois y aller, déclara Terry.
Aussitôt dit, aussitôt fait, Terry se releva, tira légèrement le rideau, ouvrit la porte et sortit, non sans jeter un dernier regard à Yuriko qui était quelque peu débraillé et séduisant au possible.

Terry se retrouva seul dans la rue. Il s'éloigna rapidement du lieu du « crime », effaçant à l'aide d'un mouchoir en papier les traces de son méfait. Yuriko s'était montré plus que coopératif. Terry respira à fond, essayant de calmer son excitation. Il était dans la rue que diable ! Il aimait Yuriko également et ce dernier le savait. Et Charlie, est-ce que Terry aimait aussi Charlie ? A l'idée de le revoir, son cœur s'emballa. Sans plus état d'âme, Terry prit la décision d'aller au restaurant où Charlie était serveur et d'y manger. Ensuite, il se débrouillerait pour parler à Amaki et Kanato. Après cela, il s'enfermerait chez lui et ne verrait plus personne afin de cacher sa honte. Alors qu'il marchait jusqu'au restaurant, les questions se bousculaient dans la tête du pauvre Terry. Avait-il raison de faire tout cela ? N'était-ce pas totalement immoral ? Terry entra malgré tout dans le restaurant et s'installa. Il ne fallut pas longtemps pour que Charlie le repére et arrive avec un menu.
– Tu viens manger tout seul au restaurant ? s'étonna Charlie.
– C'est la première fois. A dire vrai, c'est toi que je suis venu voir.
– Hum. Je finis mon service seulement dans deux heures. Je suppose que je n'ai plus qu'à prendre ta commande...dit Charlie. A moins que tu ne veuilles t'enfuir discrètement et revenir dans deux heures, ajouta-t-il d'un ton conspirateur.
– Non, non. Je vais manger ici.
Terry songea en son fort intérieur que ses deux heures pourrait lui être utile pour mieux mesurer son attachement à Charlie. Terry choisit distraitement des plats que Charlie nota sérieusement avant de s'occuper d'autres clients. Terry le suivit partout des yeux, ayant un pincement de cœur chaque fois qu'il disparaissait en cuisine. Entièrement absorbé dans sa contemplation, il fut presque étonné de voir Charlie se diriger de nouveau vers lui avec le premier plat qu'il avait commandé.
– Merci, murmura Terry.
– C'est un plaisir de te servir. Bon appétit !
Charlie repartit et le cœur de Terry se serra. Il n'avait pas vraiment faim, mais il se força. Il mangea lentement, tout en observant Charlie. L'adolescent ne put d'ailleurs s'empêcher de ressentir un brin de jalousie quand ce dernier s'attarda à une table où dînait deux jolies filles. Les deux heures finirent par s'écouler sans que Terry le réalise vraiment. Il s'était peu à peu détendu en regardant Charlie qui s'agitait dans la salle. Enfin, Terry alla payer, puis piétina un peu dehors avant que Charlie n'apparaisse.
– Allons à la maison, proposa Charlie.
– C'est que...je ne voudrais pas croiser tes autres frères...
– Ne t'en fais pas. Roland est sorti au cinéma en compagnie de Mika et de Tsumi. Amaki est à son travail. Mel doit corriger sagement des copies et Ben ne sortira pas de sa chambre, occupé comme il est à écrire. Quant aux autres, à cette heure-ci, ils doivent dormir, à l'exception peut-être de William qui doit bouquiner paisiblement.
– C'est que...je peux très bien te parler ici.
– Pour ma part, je préfère être entre quatre yeux pour discuter, surtout que tu as l'air de vouloir me dire un truc important. Pour accéder à ma chambre, il n'y a qu'à prendre l'escalier qui est juste dans l'entrée, et on y est ! Aucun risque.
Terry, toujours hésitant, finit par acquieser. Sur le trajet, comme s'il avait compris que Terry n'était pas d'humeur à bavarder, Charlie monopolisa la parole, racontant sur un ton humoristique les anecdotes de sa vie de serveur. Ils finirent par arriver à la maison des Tsukoji. Terry était partagé entre la crainte et l'envie de voir les autres Tsukoji.

lundi 15 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 - Episode 2

– Tu sais Terry... J'ai fait exprès de m'habiller de façon féminine quand je suis allé te chercher l'autre jour. Je voulais essayer de te séduire, un peu par jeu, je l'avoue. Je voulais rendre Mika, jaloux, car il avait l'air de s'être entiché de toi. Je n'avais pas prévu de tomber sous le charme.
Terry arrêta de respirer. Yuriko était également attiré par lui, peut-être même l'aimait-il.
– Oui, j'avoue, je me suis pris au piège de mon propre jeu, continua Yuriko.
– Tu m'..., balbutia Terry, n'osant pas y croire.
– Oui. Mais vois-tu, entre jouer à rendre ja-loux et créer de sérieuses dis-putes, il y a une différence. Je ne voudrais pas contrarier Roland en volant une de ses conquêtes. A propos, à quoi joues-tu Terry ?
Terry rit nerveusement.
– Oh moi ? Je m'amuse à tomber amoureux de trop personnes de la même famille en même temps !
– Ce ne serait pas une blague, alors ?
– Tu es au courant ?
– Si l'on veut. Matsuka est passé à midi et m'a montré ton petit mot. J'étais perplexe.
– Cela ne fâche pas ?
– Je me de-mande juste ce que tu cher-ches à faire.
– J'essaye d'y voir clair.
Oui, Terry tentait de savoir s'il avait des préférences, mais jusque là, c'était sans succès. A chaque fois qu'un des frères Tsukoji lui retournait ses sentiments, son cœur s'emplissait de joie.
– Tu veux continuer ?
– Continuer quoi ?
Yuriko prit la main de Terry et la remit sous sa tunique. Terry rougit, mais ne la retira pas. Pire, il la glissa audacieusement sur le sexe de Yuriko. Celui-ci était brûlant sous le tissu.

vendredi 12 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 3 : Douces tortures

Après les cours où Terry s'était débrouillé pour éviter Hanami (non sans un pincement de cœur), Terry se rendit d'un pas décidé jusqu'au salon de coiffure de Yuriko. Là, il attendit que le dernier client s'en aille, puis il entra.
– Hel-lo Ter-ry !
Yuriko ne semblait pas fâché contre Terry. Etait-il vraiment possible qu'il ne sache pas qu'il avait trahi Roland et qu'il s'était plus ou moins déclaré à ses autres frères ? Comment se confesser...?
– Bonjour !
– Que viens-tu faire par ici ? demanda Yuriko tout en tirant les rideaux pour montrer que la boutique était fermée.
Terry se râcla la gorge.
– Discuter.
– De quoi ? demanda Yuriko tout en s'asseyant sur un des fauteuils.
– Est-ce que je suis trop féminin ? laissa échapper Terry.
Terry se maudit. Qu'est-ce qu'il racontait ? En même temps, il n'était pas surprenant qu'il se pose la question. Cette idée le torturait depuis qu'il reconnaissait son attirance pour les Tsukoji. Et puis, il avait été récemment pris par une fille par Alissa.
– Eh bien. C'est surtout à cause de ta taille, mais regarde, je suis grand et pour-tant tes par-ents se sont trompés, simp-lement parce que j'ai les cheveux fort longs et que je m'étais habillé de façon non habituelle pour un hom-me. Bref, tout le monde ne me prend pas pour une femme et c'est pareil pour toi. La vision des gens leur appartient. Cela ne t'oblige pas te considérer comme tel.
– Et le fait d'être homosexuel, est-ce que cela implique une certaine féminité ?
La gentillesse de Yuriko, le fait qu'il ait presque le même âge que Terry poussait ce dernier à la confidence. Et puis, de toute façon, il fallait bien qu'il aborde le sujet, s'il voulait révéler l'incroyable vérité aux frères Tsukoji restants. D'un geste bruque, Terry prit une mèche de cheveux de Yuriko entre ses mains et savoura leur douceur. Il y eût un silence, puis Yuriko répondit.
– Chez certaines personnes, je suppose. Cha-cun est u-ni-que. Mais, dis-moi, Terry, tu en es un ?
Pour toute réponse, Terry glissa la main sous la tunique de Yuriko, n'en revenant pas de son audace. Non, il n'y avait pas de doute sur le désir que Yuriko lui inspirait. Ses longs cheveux bruns, son accent chantant...Yuriko se mit à respirer plus fort, mais ne protesta pas.

jeudi 11 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 12

– Quand vous avez dit que vous vouliez que je ne sois rien qu'à vous... commença Terry.
– Oublie ça. Roland nous a annoncé que vous sortiez ensemble le lendemain, coupa Mel.
– Je ne veux pas oublier, même si je ne peux être rien qu'à vous, car je suis attiré par...
– Roland. Oui, je sais, interrompit Mel d'une voix tranchante.
– Et vous. Et les autres Tsukoji.
Mel resta un instant interloqué.
– Comment ?
– Cela ne s'explique pas, murmura Terry, puis il prit lâchement la fuite, comme avec les autres.
– Attends une minute ! cria Mel derrière lui.
Terry ne s'arrêta pas. Il se rendit au cours de langue dans lequel il fut accepté malgré son retard non négligeable. Il n'écouta rien évidemment. Il revoyait le désarroi de Mel. Il pensait également aux conversations difficiles qui s'annonçaient. Choisir s'était étrangement éloigné des priorités de Terry. Il avait surtout envie de savoir si, par hasard,il ne laissait pas indifférent Yuriko, Kanato, Charlie et Amaki...

(Fin du chapitre 2)

mercredi 10 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 11

– Ne t’en fais pas, je ne recommencerai pas. Je sais à présent que tu es le petit ami de Roland, dit posément Tsumi.
– Ce n’est pas ce que je voulais savoir ! s’écria Terry.
Il se sentait coupable vis à vis de Roland, mais il se sentait énervé qu'on le lui jette en permanence à la figure.
– La signification profonde d’un baiser ? Hum… Bonne question.
Terry releva la tête et regarda Tsumi intensément. Allait-il répondre ? Allait-il dire les mots attendus ?
– Tu sais déjà ce que cela veut dire, Terry. Alors, ne me le demande pas, c’est trop pénible vu la situation actuelle, reprit Tsumi.
Tsumi l’aimait. Tsumi l’aimait. Tsumi l’aimait.
– C’est un peu compliqué, mais je ne sais pas trop où j’en suis avec mes sentiments pour les frères Tsukoji. J’ai accepté de sortir avec Roland, mais en fait, c'est compliqué, répéta Terry.
– Oh...laissa échapper Tsumi en croisant nerveusement ses mains.
– Je dois aller en cours, déclara Terry et il se refugia derrière la porte.
Il soupira. La journée était loin d’être finie. Le plus délicat restait à faire. Aborder le sujet avec les autres frères Tsukoji, y compris, ceux qui ne devaient pas s'en douter le moins du monde.

Hanami jetait à Terry des coups d'oeils interrogateurs à travers la salle de cours, mais ne pouvait l'aborder, surtout que l'une de ses ferventes admiratrices faisait tout ce qu'elle pouvait pour accaparer son attention.
Au lieu de se dépêcher de se rendre au cours de langue, Terry traîna pour ranger ses affaires à la fin du cours de littérature. Mel remarqua que Terry faisait plus que prendre son temps et il fit de même, si bien qu'ils furent les derniers à sortir de la salle. Hanami avait été déjà poussé dehors contre sa volonté. Il avait également repéré l'étrange lenteur de Terry, mais n'avait pu traîner : son admiratrice veillait. Dans le couloir, des flots d'élèves qui rejoignaient leurs cours suivants, se croisaient. Terry et Mel restèrent côte à côte le long du mur, attendant que l'agitation se calme. Pour la galerie, Terry posa quelques questions de littérature, auxquelles Mel répondit. A peine, un ou deux regards intrigués s'attachèrent à eux. Enfin, le couloir fût vide et Terry, officiellement en retard pour le cours suivant. C'est seulement alors que le sujet brûlant fût abordé.

mardi 9 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 10

Terry prit une profonde inspiration en montant dans le car scolaire. Le visage aimable de Matsuka était fermé comme une huître. Bien sûr, lui aussi, il savait pour Roland. L'adolescent hésita un instant, puis alla s’asseoir silencieusement. Il sortit ensuite une feuille de son sac et écrit d’une main rapide « Je suis attiré par leS frèreS Tsukoji. » Il replia le papier et le garda bien serré dans sa main, incertain encore de l’usage qu’il allait en faire. Alissa entra alors dans le bus et, pour la première fois, Matsuka se montra aimable avec elle, voire même, chaleureux. Heureusement Terry fut distrait du couple que formait Matsuka et Alissa par une main qui s'abattit brusquement sur son crâne.
– Hanami ! s'exclama Terry.
Il était au-delà de la honte. Un baiser ou deux après ce qu’il avait fait hier avec Ben n’avaient plus rien d’une trahison. Hanami adressa à Terry un sourire faux, il semblait plein d’un entrain factice.
– Coucou Terry ! dit Hanami tout en ébouriffant les cheveux de Terry.
– Pour hier… commença timidement Terry.
– Oublions, coupa Hanami en retirant sa main de la tête de Terry.
– Tu veux dire que tu as trouvé cela horrible ? demanda Terry plein d’angoisse.
– Tu sors avec Roland. C’est ça qui est horrible, murmura Hanami.
– Je t’aime aussi, souffla Terry.
Cela avait été dit si bas que Hanami crut avoir mal compris, et il allait demander à Terry de répéter quand le bus s’arrêta. Ils étaient arrivés au lycée. Terry se rua à l’avant du bus, lança son petit papier plié à Matsuka et se jeta vers la sortie sans regarder derrière lui. Il ne vit pas le visage perplexe de Hanami qui se demandait s’il ne prenait pas ses désirs pour des réalités. Il ne vit pas non plus les yeux écarquillés de Matsuka quand il lut le contenu du petit papier.

Terry ne se dirigea pas vers la salle de cours, mais vers l’infirmerie où il entra après avoir doucement frappé à la porte. Tsumi était là, à son bureau. Il tourna la tête à l’entrée de Terry.

– Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Tsumi gentiment.
– Je…Je voulais savoir ce que voulait dire le…le…le…de l’autre jour, dit Terry en butant sur les mots, les yeux fixés sur ces chaussures.

lundi 8 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 9

Oui, Terry devait choisir un des Tsukoji, en prendre un et oublier les autres. Seulement il n’allait pas choisir avant d’avoir testé ses sentiments pour tous les Tsukoji. Yuriko, Charlie, Kanato et Amaki. Et puis il fallait éclaircir les choses avec Hanami. Et Mel. Et Tsumi. Il fallait également répondre quelque chose à Mika et Matsuka. Enfin, il devait prévenir Roland. Terry devait donc se rendre à l’école aujourd’hui. Mais avant cela, il allait téléphoner à Mika. Terry composa le numéro nerveusement.
– Allo ? fit la voix de Mika à l’autre bout du fil.
– Huum. C’est Terry.
– Oh. Si tu appelles pour me dire que tu ne veux pas sortir avec moi, Roland l’a déjà fait pour toi. Et si tu veux faire des excuses, eh bien, ce n’est pas la peine, t’es pas en tort après tout. T’as le droit d’aimer qui tu veux. Moi aussi.
Une certaine amertume se dégageait dans les propos et le ton de Mika. Cela fit de la peine à Terry. Blesser Mika alors qu’il l’aimait, c’était impardonnable. Parce que oui, il aimait Mika tout comme il aimait Ben, comme il les aimait tous autant qu’ils étaient. Mais c’était de la folie et il fallait choisir, même s'il ne le voulait pas. Il devait le faire.
– Je ne sais pas si je vais vraiment sortir avec Roland…
– Comment ça ?! T’as pas intérêt à blesser mon frère !
Un instant, Terry crut entendre Hanami. Apparemment, Hanami n’était pas le seul protecteur et défenseur de la famille Tsukoji.
– Ce que je veux dire, c’est que je vous aime tous ! s’exclama Terry, désespéré de faire comprendre l’impossible situation dans laquelle il se trouvait.
– Oui, oui, mais tu aimes Roland plus que les autres, marmonna Mika.
– Non, tous pareils.
– Hein ?
– Je…Je…
Terry raccrocha et ignora le téléphone quand il sonna immédiatement après. Il ne pouvait pas demander à Mika d’attendre qu’il ait fini de choisir entre tous ses frères, n'est-ce pas ? Enfin, ce n’était pas comme si tous les Tsukoji voulait de Terry de toute manière… Le téléphone sonna encore. Terry l'éteignit complètement. Au moins, il avait réussir à dire à Mika qu’il l’aimait. Pas très clairement, mais tout de même. Suivant sur la liste Matsuka.

vendredi 5 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 8

– Je suis désolé Terry. Je me suis laissé emporter, j’aurais du te préparer mieux que ça. Et mettre un préservatif.
Ben n’osait pas regarder Terry dans les yeux. Il n’avait pas su se montrer raisonnable. Il avait tout oublié devant le visage rougissant de l’adolescent et son regard d’or brillant d’innocence, d’attente et de tendresse. Terry esquissa un geste pour se relever, mais la douleur l’en empêcha. Il geignit. Ben le prit avec douceur dans ses bras et ouvrant une porte que Terry n’avait pas encore remarqué, il entra dans une salle de bain vert pomme.
– Un bain chaud te fera du bien, déclara Ben gentiment.
Terry hocha la tête. Une sensation d’inconfort subsistait à un endroit qu’il préférait ne pas nommer. Cela avait été douloureux, mais pas seulement…sur la fin, cela avait même été bien. Une question d’habitude peut-être ? Après tout ces choses là n’étaient guère naturelles entre deux hommes…quoique…

Jeudi matin. Terry se gratta la tête et se leva avec une grimace. La folle matinée de la veille ne se laissait pas oublier. Ben avait été particulièrement gentil avec lui après qu’ils aient couchés ensemble. Le problème de l’infidélité n’avait plus été évoqué. Ben avait même redit à Terry qu’il l’aimait. Après le bain chaud, Ben avait bordé Terry dans le lit qui avait accueilli leurs ébats, puis l’écrivain s’était enfin habillé et s’était remis au travail, tournant le dos à Terry. L'adolescent avait passé la matinée dans un état de torpeur et puis était venue l’heure du départ. Ben avait aidé Terry à se vêtir, puis il l’avait raccompagné jusqu’à la porte de chez lui. Et c’était là, seulement là, qu’il lui avait dit gravement que Terry devait choisir.

jeudi 4 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 7

La chaleur du corps de Ben était enivrante. Il voulait s’y frotter plus près, toujours plus près. Il ne voulait faire plus qu’un avec lui…Quand la main de Ben se glissa entre ses fesses, Terry frémit, mais ne protesta pas. Quand un doigt entra en lui, Terry se crispa avant de jeter un regard interrogatif à Ben qui lui répondit avec un sourire rassurant.
– Ne t’en fais pas, tout va bien aller, murmura Ben.
Un tourbillon de sensations étranges emportait Terry loin de lui-même. S’il n’y avait pas eu les autres caresses, les lèvres brûlantes sur sa peau, Terry aurait sans doute repoussé la main intrusive de Ben, mais cela était perdu dans toutes ces choses si nouvelles pour Terry. L’adolescent se sentait bien, il se sentait détendu. Un deuxième doigt se glissa. C’était étrange. Gênant. Encore des baisers. La langue de Ben vint remplacer les doigts. Et Terry entrevit soudain ce qui allait se passer et il en éprouva une angoisse terrible, mais en même temps, il y avait ce désir de ne faire plus qu’un, le désir d’être uni. Terry n’allait guère résister plus longtemps. Son sexe était prêt à exploser. Soudain Ben le pénétra. Ce fut horriblement douloureux. Terry cria et il cria encore plus fort quand Ben se mit à bouger en lui. La douleur. Il n’y avait plus que cela. Le front de Terry était plein de sueur. Il se mordait la lèvre jusqu’au sang pour ne plus crier, pour ne plus sentir.
– Terry, Terry, essaye de te détendre.
La voix de Ben était rauque. Terry rouvrit les yeux qu’il avait fermé sous l’emprise de la souffrance. Ben le regardait avec amour. Les mains sur ses jambes étaient larges et douces. Et la douleur s’estompait, laissant place à des sensations étranges. Le plaisir naissait lentement. Il grandissait de plus en plus. Terry gémit et un jet de liquide blanc vint retomber sur son torse tandis que Ben le remplissait de sa semence. Ben se dégagea avec une légère grimace, puis s'allongea aux côtés de Terry qui haletait encore après l’intense expérience qu’il avait vécu. Quelques larmes perlaient à ses yeux.

mercredi 3 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 6

– Mais je ne t’aime pas ? Si je dis que je t’aime, tu me laisseras faire ce que je veux, n’est-ce pas ? Mais c’est stupide, même si je te le dis et te l’affirme qui te dira que c’est vrai et non pas des mots que je prononce juste pour coucher avec toi ?
Terry soupira.
– Je peux seulement espérer que ce soit vrai. D’ailleurs, je pense que si vous me le dîtes, c’est que ce sera vrai. Vous voulez croire en la fidélité, n’est-ce pas ? Alors, vous n’allez pas mentir juste pour coucher avec un infidèle comme moi…De toute façon, vous pouvez coucher avec plein de monde, alors vous n’avez certainement pas besoin de quelqu’un comme moi, ajouta Terry l’air triste et les yeux baissés sur la couette jaune vif.
Il n’avait rien d’un top-model. Il était plutôt du genre rat de bibliothèque.
– Pas mal raisonné, mais personnellement, je ne te comprends pas. Je veux dire…Pourquoi avoir accepté de sortir avec Roland si tu as envie d’aller voir ailleurs ? Et si tu as envie de coucher avec moi, pourquoi vouloir que je t’aime ? Sans compter, ton dénigrement idiot vis à vis de toi même…C’est vrai que tu es très petit niveau taille, mais tu es mignon et tes yeux dorés avec ou sans tes lunettes brillent vraiment de la plus jolie des manières…
Ben songea qu’il se comprenait mal lui-même. Non, mais qu’est-ce qu’il foutait nu, assis sur le bord de son lit à discuter d’amour et de fidélité avec un adolescent âgé de dix sept ans également nu ! Et dire, qu’il y a encore quelques minutes, il était en mode sexe…
– J’ai, j’ai accepté de sortir avec Roland parce que je l’aime. Et…et j’ai…j’ai envie de coucher avec vous parce que je crois bien que je vous aime aussi.
– Pourquoi m’aimes-tu ? Tu me connais bien peu…
– C’est comme ça. Je n’y comprends rien moi-même.
La voix de Terry se brisa et il fondit littéralement en larmes. Il était secoué de tremblements de plus en plus violents. Qu’est-ce qu’il était devenu stupide et idiot ces derniers temps ! Ben se sentit désemparé devant ce soudain flot de larmes. Finalement, partant du principe qu’un baiser calmerait Terry, il s’exécuta. Terry resta d’abord interdit, puis il leva les bras et se serra contre Ben.
– Je t’aime, laissa échapper Ben contre toute attente.
Terry ne résista plus aux baisers et aux caresses, il se laissa emporter par le désir grandissant qui envahissait tout son être.

mardi 2 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 5

Cette fois, Ben se redressa tout à fait. Il s’assit sur le bord du lit et observa Terry avec attention.
– A dire vrai, les gens infidèles me dégoûtent profondément, déclara-t-il enfin.
Terry se figea. L’air lui manquait. Son comportement était honteux et il le savait. Mais le plus douloureux n’était pas la honte, le plus dur, c’était de savoir que Ben le méprisait. Non seulement il ne l’aimait pas, mais en plus il le détestait. La main de Terry se replia sur la couette du lit et il serra le tissu de toutes ses forces. Il fallait qu’il se lève, se rhabille et quitte cette chambre.
– Mais tu sais, d’habitude, je n’ai jamais envie d’aller jusqu’au bout avec ces infidèles à Roland, reprit Ben avec une certaine amertume.
– Aller jusqu’au bout ? dit Terry en serrant le tissu encore plus fort dans sa main.
– Te faire gémir sous mon poids, te pénétrer lentement et te faire crier…Ce genre de chose quoi.
Terry réussit tant bien que mal à décoller son dos du lit et à s’asseoir. Il remonta ses jambes, les enserra dans ses bras et posa son menton sur ses genoux.
– C’est du désir, pas de l’amour.
Ben lui lança un curieux regard.
– Les deux sont un peu liés, tu sais, dit Ben tout en tournant son regard vers le mur.
– L’amour a besoin du désir, mais le désir n’a pas besoin d’amour, murmura Terry.
– Tu es bien catégorique. En sais-tu vraiment quelque chose ?
Ben eût un petit rire. Terry semblait si sûr de lui, lui qui avait l’air si inexpérimenté autant en amour qu’en sexe.
– Je ne dis pas ce que je sais, je dis ce que je pense…commença Terry...je ferais mieux de me rhabiller, conclut-il.
– Non. Nous allons continuer ! s’exclama Ben avec une certaine brutalité.
– Mais… protesta Terry timidement.

lundi 1 décembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 4

– Je ne peux pas, cria Terry.
Il glissa le long de la porte, ses jambes ne le portant plus. Crier ces quatre mots l’avait vidé de ses forces.
– Parce que tu sors avec Roland. Oui, oui, je sais. Il l’a annoncé avec un tel enthousiasme hier soir. Mika était vert, Matsuka gris, Amaki rouge, Hanami surpris, Tsumi triste, Kanato catastrophé, Mel ne savait quel tête faire, Yuriko et Charlie vaguement déçus comme moi, et William…impénétrable.
– Oh.
– Mais j’ai déjà volé quelques conquêtes à Roland. Je n’en suis pas à une près. Veux-tu coucher avec moi ?
Ben s’était accroupi devant Terry et le regardait intensément comme s’il cherchait à transpercer les secrets les plus intimes de l’adolescent.
– Oui, mais…
Terry ne put finir sa phrase, Ben l’embrassait déjà. Sans cesser de l’embrasser, il le prit dans ses bras, et le porta jusqu’au lit où il le déposa sans ménagement. Il quitta un instant les lèvres de Terry, ce qui permit à ce dernier de reprendre son souffle. Mais déjà Ben recommençait. Sans savoir comment, Terry se retrouva entièrement nu sur le lit de Ben, le souffle coupé par les ardents baisers. La bouche de Ben descendit et sema une pluie de baisers sur le torse de l’adolescent. Terry tenta de réunir ses pensées, mais sans grand succès. Quand Ben se mit à lui mordiller le téton droit, la légère douleur mêlée à la surprise,fit reprendre à Terry une partie de ses esprits.
– Mais…je ne veux pas être infidèle à Roland, déclara Terry d’une traite.
Il avait réussi à finir sa phrase. Un peu tard, certes…mais tout de même, il y était parvenu. Ben releva la tête.
– Tu ne crois pas qu’il est trop tard pour dire cela ? Qui plus est, tu as admis vouloir coucher avec moi.
– Ce n’est pas comme si je voulais coucher seulement avec vous, protesta Terry spontanément.
– Aaah ? Et avec qui d’autre, alors ? Roland, sans doute…Hum… Ce n’est pas un problème.
Ben secoua la tête, et décidant que le problème était réglé, il s’attaqua au téton gauche avec la pointe de sa langue tandis que ses mains caressaient les hanches de l’adolescent. Terry réprima un gémissement de plaisir. Il ne voulait pas juste coucher avec Ben.
– Arrêtez, s’il-vous plaît. Je ne veux pas coucher avec vous si vous ne m’aimez pas ! s'écria Terry en essayant de chasser les mains caressantes.

vendredi 28 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 3

Terry vira au rouge brique et il ferma les yeux.
– Tu as lu une page ratée de mon prochain roman homosexuel, n’est-ce pas ?
Terry rouvrit les yeux. Ben était toujours nu et cette fois, il n’était plus qu’à quelques centimètres de Terry, tenant dans sa main gauche la feuille de manuscrit qui avait surpris Terry.
– Dé…désolé.
– Cela n’a aucune importance, mais il vaut mieux que tu lises des histoires complètes. Je dois en avoir écrit une trentaine, tu n’as que l’embarras du choix.
Terry tout rouge et totalement perturbé par la proximité du corps nu de Ben mis une bonne minute avant de comprendre ce que celui-ci venait de dire.
– Trente ?! s’exclama Terry.
– Plus de trente. Cela s’écrit assez rapidement. Enfin, pour la plupart. C’est assez drôle à écrire.
– Mais…je croyais…
– Que j’étais seulement attiré par les femmes ? Non, je suis bisexuel. Peu m’importe le sexe, du moment qu’il y a du désir.
– Oh.
– Veux-tu coucher avec moi, Terry ? demanda Ben en se penchant sur l'adolescent.
Terry frémit. Il sentait le souffle de Ben contre son oreille. Malgré lui, il retint le sien.

jeudi 27 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Episode 2

– En fait, si. Mais je voulais vous parler.
– Entre donc, ou je vais attraper la mort.
– Oui, pardon, dit Terry en entrant précipitamment.
Ben se dirigea vers l’escalier et monta les marches, ne laissant pas d’autre choix à Terry que de le suivre. Il entra dans sa chambre.
– Je m’habille et je suis à toi, dit Ben en se tournant vers son armoire.
Pendant que Ben fouillait dans sa penderie à la recherche de la tenue idéale, Terry laissa son regard vagabonder sur le sol où des boules de papier traînaient. Une feuille non froissée à sa droite attira son attention. Pris de curiosité et d’enthousiasme à l’idée de lire un extrait d’un roman inédit de son auteur favori, Terry se pencha, ramassa la feuille et commença à lire :
« – Romuald, nous ne pouvons pas faire cela. Nos deux familles sont ennemies.
La voix de Julien tremblait en disant ces mots. Pressé contre la tenture violette, encerclé par les deux bras de Romuald, Julien n’en menait pas large. A la fois, il voulait que Romuald l’embrasse et en même temps, l’idée des représailles familiales le hantait.
– Tch. Ne tremble pas…
Romuald s’humecta les lèvres, se pencha…»
– Oh ! s’exclama Terry en lâchant la feuille.
Ben se tourna vers lui, quelques vêtements dans la main.
– Qu’est-ce qu’il y a ?
– Huum…euh…rien, balbutia Terry, rouge comme une pivoine.
– Si tu le dis, dit Ben en haussant les épaules.
L’écrivain jeta les vêtements sur le lit, défit la ceinture de son peignoir…
– Je, je vais sortir dehors attendre que vous vous soyez changé, débita Terry à toute vitesse.
– Pourquoi ? Ce n’est pas nécessaire. Ça ne me gêne pas que tu sois là.
Terry collé contre la porte ouvrit de grands yeux, et puis, le peignoir glissa dévoilant la nudité de l’homme blond dans toute sa splendeur. Il ressemblait vraiment à un viking. Terry tétanisé, n’arrivait pas à décoller son regard de l’entrejambe de Ben. Moins impressionnant que celui de Roland, le sexe au repos de Ben n’avait toutefois rien à envier à celui de son frère.
– Je retire ce que j’ai dit. Je vais finir par me sentir gêné, Terry, déclara Ben.

mercredi 26 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 2 - Sexe et amour

Après une nuit étrangement bonne, Terry ouvrit un œil sur la réalité angoissante qui était la sienne. Le plafond était blanc avec quelques fissures comme hier, mais Terry, lui n’était pas du tout dans la même situation qu’hier. William avait promis qu’il ne dirait rien à ses frères de leur petite conversation dans la voiture, mais cela n’empêchait pas Terry de se faire du souci. A l’idée d’aller en cours et de voir Hanami ou Matsuka, Terry se sentit troublé. Comment résoudre le problème que lui posait les douze frères ? Terry décida de faire abstraction dans un premier temps du fait que tous les frères Tsukoji n'étaient pas tombés à ses pieds afin de choisir son préféré selon son coeur et, non selon les probabilités qu'il avait ou non de finir avec.
Mika, le jardinier, était le plus jeune et le plus grand des frères Tsukoji, et il lui avait donné son premier baiser. Il avait des yeux couleur charbon, un sourire craquant et des cheveux noirs dont les pointes avaient été teintes en blond sable. En même temps, c'était Hanami, le coureur papillon de son âge, le premier Tsukoji qui lui avait tapé dans l'oeil. Hanami était un beau brun aux yeux bleus qui avait un instinct protecteur développé et de la gentillesse à revendre. Cependant, Yuriko était également gentil et avec son accent chantonnant, ses yeux vert éméraude pétillants, ses tenues incroyables et ses longs cheveux noirs toujours coiffés de façon extravagante, il était très attirant. Mais ce n'était pas comme s'il ne pouvait pas dire la même chose de Charlie, le serveur. Terry le connaissait mal, mais il le trouvait aimable. Avec ses yeux et ses cheveux noirs, il avait également un air ténébreux, comme s'il cachait quelque secret. Toutefois, le plus mystérieux était peut-être Kanato qui ne disait presque rien, mais qui avait une voix tout bonnement divine. Physiquement, avec ses yeux bridés couleur noisette, ses cheveux bruns mi-longs et son anneau à l'arcade sourcilière, il ne payait pas trop de mine, mais son côté taciturne était étrangement fascinant. William ne l'était pas moins avec sa peau cuivrée et son regard outremer. Qui plus est, il était bibliophile, compréhensif et généreux. Bon, on ne pouvait en dire autant d'Amaki avec ses colères, ce qui ne l'empêchait pas d'être diaboliquement sexy avec son pantalon en cuir, ses cheveux teints en violet - la même couleur que ses yeux - et ses lèvres violacées. Oui, c'était définitivement un mauvais garçon par rapport aux autres Tsukoji qui étaient des crèmes. Certes, Roland était un peu sans gêne, mais très séduisant : grand, musclé, et, comme l'avait révélé sa nudité dans le bureau de la piscine, bien pourvu par la nature. Et puis sa tignasse rousse et ses yeux verts lui donnaient un charme fou. Néanmoins, Matsuka aussi était charmant avec ses yeux couleur suie et ses cheveux châtains, et il avait le sens de l'humour pour ne rien gâcher. Quant à Ben, on aurait vraiment dit un viking avec ses cheveux blonds mi-longs et ses yeux azurs. Et en plus, il écrivait des histoires qui faisaient rêver Terry. Oui, son écrivain favori avait un air sauvage et dangereux, qui était fascinant. Cependant, l'impression de sécurité et de sérénité qui se dégageait des yeux bleus de Tsumi et de ses cheveux bruns poudrés de blancs bien qu'il ait à peine vingt six ans, était tout aussi agréable. Sans oublier ses mains d'une douceur incroyable ! Enfin, il y avait Mel qui avait dix ans de plus que Terry et qui était son professeur de littérature. De la racine de ses cheveux blonds vénitiens à la pointe de ses chaussures vernies, en passant par ses yeux marrons brillants derrière les fines lunettes cerclées d'or, il était irrésistible. Non, il était décidément impossible de choisir entre douze hommes grands et séduisants. Du moins, pas en les passant simplement en revue dans sa tête. Terry se massa les tempes. Malheureusement, même en éliminant ceux qui ne s'étaient pas déclarés, la liste restait trop longue.
Ayant passé la majorité partie de son adolescence à étudier, Terry décida finalement de poser le problème sous forme mathématique. Après quelques gribouillages plutôt incohérents, une solution évidente apparue. X étant homosexuel contre toute attente et étant attiré par douze personnes à la fois, X devait aller clarifier sa situation auprès des 6 Y qui n’étaient pas amoureux de X. X allait donc sécher les cours du mercredi matin et aller voir Ben. Ainsi X éviterait ainsi de s’expliquer avec son camarade de classe Y et ne rencontrerait pas l'Y qui conduisait le car. Ainsi fut dit, ainsi fut fait.

Terry partit comme s’il allait à l’école, puis il changea de route et marcha jusqu’à la maison Tsukoji. Là, il regarda la sonnette pendant au moins dix bonnes minutes avant de poser le doigt sur le bouton. Quelques instants s’écoulèrent encore avant qu’il presse effectivement le bouton de la sonnette. Pas de réponse. Terry en éprouva d’abord du soulagement, mais celui-ci fut vite remplacé par la déception. Il sonna encore deux fois. Rien. Au moment où il allait tourner le dos, la porte s’ouvrit en grand sur Ben. Il était vêtu d’un peignoir blanc qui se mariait divinement avec ses cheveux blonds pâles mi-longs et ses yeux bleus ciels. Il était presque aussi grand que Mika. Il n’était pas beau, il était tout simplement magnifique. Terry se figea de surprise. Au milieu des autres Tsukoji, Ben n’avait pas paru si sexy, mais là, seul, vêtu en tout et pour tout d’un peignoir qui s’ouvrait sur sa large poitrine…
– Tu ne devrais pas être en cours ?
La voix grave de Ben rappela Terry à la réalité. Il s’ébroua comme un jeune chien et s’éclaircit la gorge.


mardi 25 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 23

– Oh. Dans le cas de Tsumi, ça m’étonnerait. Il est toujours très sérieux dans ses relations. Mel, je n’en sais rien.
Terry se sentit terriblement heureux de savoir que Tsumi était sérieux à son égard. Quant à Mel… Mel lui avait demandé d’être rien qu'à lui. Cela devait compter comme une déclaration se dit Terry.
– Je comprends mieux que tu sois perturbé, ajouta William.
– Merci.
– Ce que je comprends moins bien, c’est que tu te sois rajouté des complications. Pourquoi embrasser Hanami ou m’embrasser, moi ? Quoique, en fait, si je comprends bien, ce sont eux qui se sont déclarés, tu as bien le droit d’avoir des préférences. Ce qui signifie que j’ai plus de chance que Mika ou Matsuka.
Plus de chance que…? Non, William n’avait rien compris. Terry revit Roland sur le bureau se caressant, lui proposant de sortir avec lui…
– Non. Je sors avec Roland.
William soupira. Puis, il se pencha et imposa un baiser avide et exigeant à Terry. Il libéra un instant les lèvres captives avant de recommencer.
– Tu es peut-être avec Roland, mais au fond, tu n’as pas décidé. Ce qui me laisse une chance, murmura William, les lèvres encore tout près de celles de Terry.
Terry ne sut pas quoi répondre. Il avait envie que William aille plus loin…Embrasser était une activité beaucoup plus agréable que ce que Terry pensait autrefois. Avant son premier baiser.
– Il vaut mieux que je te raccompagne chez toi, reprit William, après un nouveau soupir.
Terry hocha la tête, incapable, une fois de plus de dire quoique ce soit, tellement il était troublé.

lundi 24 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 22

– Qui ?
– C’est important ?
Les épaules de William s’affaissèrent devant la bêtise de la question…Bien sûr que oui que c’était important…mais important, pourquoi ? Parce qu’il voulait connaître ses rivaux ? William se mordit la lèvre…Peut-être que Terry n’avait pas tort.
– J’aimerais savoir.
– Mika. Matsuka. Huum Tsumi et Mel sûrement. Roland. En fait, j’ai déjà dit que je sortirai avec Roland, mais je ne sais plus quoi faire maintenant.
Terry se sentit plus léger, voilà, il avait tout dit, il n’avait plus rien à cacher. Enfin, presque plus rien. Juste une petite attirance pour les frères restants.
William resta bouche bée pendant une bonne minute.
– Attends une minute, quand est-ce que tout ce joli monde s’est déclaré ?
– Mika, dimanche. Matsuka, lundi. Roland, aujourd’hui. Et Mel et Tsumi…ne se sont pas vraiment déclarés.
– Dimanche, lundi, mardi !? Pour Mel et Tsumi, s’ils n’ont pas confessés leurs sentiments, comment en es-tu arrivé à penser qu’ils t’aimaient ?
– Huum…dans leur cas, c’est peut-être purement physique, dit Terry pensivement.
Terry rougit de ce qu’il venait de dire si tranquillement. Bon sang, il ne se parlait pas à lui-même, il parlait à William !

vendredi 21 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 21

– Je ne sais pas trop à dire vrai. Je ressens pour toi quelque chose qui ressemble étrangement à de l’amour. Mais en même temps, je ne te connais pas vraiment, et surtout, tu es un individu de sexe masculin, ce qui complique un peu les choses.
– Ce n’est pas parce que vous ressemblez à Hanami que je vous ai embrassé.
Le cœur de Terry se mit à battre plus fort dans sa poitrine, comme si allait exploser. Il fallait essayer de s’exprimer pour clarifier les choses.
– Tu ne peux pas savoir à quel point cela me fait plaisir. A dire vrai, j’étais jaloux tout à l’heure, d’où mon interrogation sur d’éventuels sentiments de ta part pour Hanami.
– Mais vous n’aviez pas tort, enfin, pas vraiment…j’ai embrassé Hanami…
– Quoi ?
Terry déglutit péniblement.
– Je…
– Ne me dis pas que tu as embrassé Hanami parce qu’il me ressemblait !?
– Non bien sûr que non. Je n’y comprends rien moi non plus ! s’écria Terry au bord du désespoir.
William lui prit la main et lui caressa la paume, glissant un doigt l’un après l’autre dessus. C’était un geste plus apaisant que sensuel, mais Terry en éprouva un plaisir qui n’avait rien de calme.
– A mon avis, tu devrais prendre du recul, réfléchir à la situation et éventuellement, tu trouveras la réponse.
Plus facile à dire qu’à faire. Surtout que ce n’était pas un choix à faire entre deux personnes, mais entre douze. Sauf que Hanami n’avait rien dit…Oui, mais il l’avait pourchassé…Quant à Charlie, l’aimable Charlie, il n’était pas amoureux de Terry. Pas plus que le silencieux Kanato. Ni le colérique Amaki, ni le prodigieux Ben n’étaient attirés par lui. Il ne pouvait l’espérer.
– Vous tombez souvent amoureux de la même personne dans la famille ?
Oups. Il l’avait dit tout haut.
– Huh ? Non, pas à ma connaissance. Il y a bien eu quelques petites rivalités, ça et là…Oh…tu veux dire que je ne suis pas le seul à t’avoir fait part de mes sentiments ?
Oups, triple oups. William avait lâché la main de l’adolescent. Finalement, incapable de répondre verbalement, Terry hocha la tête.

jeudi 20 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 20

Une sonnerie de téléphone résonna dans l’habitacle. William sursauta et Terry se rappela soudain qu’il se trouvait sur la banquette arrière d’une voiture dont la portière était ouverte. William se cogna la tête en cherchant à se redresser sans s’appuyer sur Terry, mais il finit par réussir à sortir de la voiture. Terry se rassit et regarda William dans les yeux. Il n’avait plus rien à perdre de toute façon.
– Terry, pousse toi un peu.
Le téléphone avait cessé de sonner depuis un petit moment, mais William ne semblait en avoir que cure. Terry s’exécuta en silence. William s’assit à côté de lui et referma la portière d’un claquement sec.
– Je…commença à dire Terry avant se s’arrêter.
Toutes ses belles résolutions d’embrasser tous les Tsukoji avaient disparu et il ne restait plus que l’embarras et l’impression d’être trop à l’étroit dans son pantalon. Ce qui n’était pas hélas qu’une impression !
– Bon, je vais prendre les choses en main, mister Ryotsuka puisque tu ne sembles pas capable de parler. Tu es amoureux de Hanami et comme je lui ressemble, tu m’as embrassé et maintenant, tu es bien ennuyé, surtout que je t’ai également embrassé et que j’étais parti pour aller plus loin sans ce coup de téléphone qui doit être de Hanami, je parie.
– Ce n’est pas ça, réussit à dire Terry.
– Qu’est-ce que c’est, alors ? Si tu ne m’expliques pas, je risque de mal interpréter.
– Pourquoi avez-vous répondu à mon baiser ? répliqua Terry.
L’adolescent se remit à admirer ses genoux. Il ne savait plus ce qu’il faisait, il ne savait plus ce qu’il disait. Il voulait être ailleurs. Non, il voulait comprendre ce qui lui arrivait.

mercredi 19 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 19

Enfin, non, il n’avait rien confessé à Hanami et il n’avait pas été rejeté…et il n’était pas amoureux de Hanami…si ? Oui, mais alors, pourquoi l’avait-il embrassé ? Terry se prit la tête entre les mains. Brusquement la voiture s’arrêta. Terry releva la tête, mais il n’était pas devant chez lui. William descendit de la voiture, ouvrit la portière et s’accroupit, cherchant à voir Terry qui s’était replié sur lui-même et regardait ses propres genoux comme si sa vie en dépendait.
– Cela ne va pas, tu es malade ? Je t’ai blessé avec mes mots ? J’ai dit ça, comme ça, tu sais…Vous aviez l’air tellement mal à l’aise tout les deux.
Terry se mit à pleurer tout en se maudissant. Il avait envie que William le prenne dans ses bras, le console, et le protège. Mais qui pouvait le protéger de lui-même ? Il sortait avec Roland, Roland. Mais il avait déjà trahi Roland et embrassé Hanami. La main de William vint caresser le dos de Terry dans l’intention de le réconforter. Terry releva la tête, ses yeux dorés plein de larmes derrière le verre de ses lunettes. Il se tourna vers William qui le regardait avec sollicitude. Il ressemblait énormément à Hanami si ce n’était ses boucles dans les cheveux et sa peau légèrement cuivrée. Mais là, dans la pénombre de la nuit qui était tombée, ses différences étaient invisibles. Toutefois, William n’avait pas le même parfum que Hanami. Terry cligna des yeux et prit une décision dont l’indécence le choquait lui-même. Il allait embrasser William. Il allait embrasser tous les Tsukoji et peut-être qu’il saurait alors démêler ses sentiments. Mais au fond, tout cela lui importait peu…Il n’y avait plus que lui, William et les lèvres de ce dernier. Terry se pencha, posa ses lèvres sur celle de William et glissa spontanément sa langue entre les lèvres entrouvertes. William répondit à son baiser.
Terry, sans qu’il sache très bien comment, se retrouva allongé sur la banquette arrière. William l’embrassait, l’embrassait. Et Terry désira très fort que cela continue encore et encore.

mardi 18 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 18

Hanami resta un moment immobile encore tout abasourdi, puis machinalement, il ramassa son manteau, l’enfila, et récupéra tranquillement son sac. Enfin, il prit le sac de Terry qui gisait sur le sol, abandonné. A ce moment là, il s’ébroua comme s’il sortait d’un rêve, et il se mit à courir à la poursuite de Terry. Il le rattrapa devant les grilles du lycée.
– Terry !
Terry garda résolument les yeux fixés sur le sol. Il n’oserait plus jamais regarder aucun Tsukoji en face. Il ne pourrait plus jamais se regarder en face.
– Je suis désolé, chuchota Terry.
Hanami ne dit rien, car il ne savait pas quoi dire. Cela n’avait jamais été que deux lèvres posées l’une contre l’autre et cela avait été plaisant. Fort heureusement, la situation embarrassante dans laquelle ils se trouvaient fut interrompue par un coup de klaxon. Terry et Hanami tournèrent la tête dans un bel ensemble et virent William dans une vaste voiture bleu outremer.
– Comme prévu, je suis passé te chercher Hanami. Je ramène bien sûr également Terry puisqu’il est là.
Hanami ne fit ni une ni deux, il prit Terry par le bras et le conduisit à la voiture. Il s’assit à côté de lui à l’arrière. Terry se rencogna le plus possible près de la portière. William démarra aussitôt.
– Eh bien, vous n’êtes pas bavards. Tu as donné ta langue au chat, Hanami ?
Hanami jeta un coup d’œil à Terry qui contemplait avec beaucoup d’attention ses chaussures. Il s’effleura involontairement les lèvres du bout des doigts, tourna la tête vers Terry une nouvelle fois, puis se mit à regarder droit devant lui.
– Je suis juste fatigué, dit Hanami.
– Chose rare. Et toi Terry ?
– Terry est également fatigué, répondit Hanami.
– Oh ? Tu as aussi couru, Terry ?
– Non, balbutia Terry avant que Hanami n’intervienne.
De nouveau un silence.
– Vous faîtes une tête bizarre tous les deux, vous vous êtes disputés ou quoi ?
William était un fin observateur, même si dans le cas de Hanami et de Terry, il ne fallait pas être sorcier pour deviner que quelque chose n’allait pas.
– Non. C’est juste que nous sommes fatigués, affirma résolument Hanami.
– Ok, ok, j'ai compris. Hanami, descends, tu es arrivé.
Ils se trouvaient effectivement devant la maison des Tsukoji. William avait conduit vite.
– A tout de suite, Will. A demain, Terry, ok ?
– Oui, murmura Terry.
William redémarra.
– Alors, qu’est-ce qui ne va pas Terry ?
Terry ne releva pas la tête.
– Tout va bien.
La voix de Terry sonna faux, même à ses propres oreilles.
– Ne me dis pas que tu es amoureux de Hanami, que tu le lui as confessé et qu’il t’a rejeté, si ?
Terry laissa échapper un couinement indistinct. William avait des antennes ou quoi ?

lundi 17 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 17

– Oui, je te suis, mais je ne ferai pas de sport. Je suis épuisé.
– C’est justement parce que tu ne fais pas de sport suffisamment régulièrement que tu te fatigues aussi vite.
– Hey ! Peut-être que je ne devrais pas t’accompagner si c’est pour entendre des critiques, ne put s’empêcher de dire Terry, les lèvres pincées.
– Non, non. Tu viens, dit Hanami joyeusement tout en tirant Terry par le bras.
Le terrain de sport était effectivement désert, un petit vent froid soufflait et Terry rabattit avec soin son manteau. Hanami ne semblait pas trouver qu'il faisait frisquet. Il jeta son manteau dans les bras de Terry et échangea son pantalon contre un short sur place sans la moindre gêne. Terry étouffa les protestations qui lui montaient aux lèvres en cachant la moitié de son visage derrière le manteau d’Hanami. Il regretta son geste aussitôt après, car le tissu avait gardé la chaleur de son propriétaire ainsi que son odeur.
– Tu gardes mes affaires, Terry ?
Sans attendre de réponse, Hanami se mit à courir, abandonnant son sac aux pieds de Terry. L’adolescent, le manteau serré contre son cœur, regarda le coureur avec admiration. Oui, c’était bien le même coureur qu’il avait vu de loin le samedi de sa visite à l’école. De près, il était encore plus beau. Aussi gracieux qu’un oiseau et prêt à s’envoler. Comme Terry se refroidissait à ne pas bouger, il finit par mettre le manteau de Hanami sur ses épaules. Hanami fit cinq tours de terrain. A chaque tour, il avait salué Terry au passage et avait approuvé l’usage de son manteau avec le pouce levé au début du troisième tour. Le terrain était assez grand, aussi, cela prenait un certain temps de le parcourir, mais pas tant que cela pour Hanami dont la course était rapide et régulière. Il était endurant, lui. Enfin, Hanami s’arrêta.
– ça te dirait un jour de courir avec moi ?
– Je pourrais toujours essayer.
Terry ôta le manteau de ses épaules et le tendit timidement à Hanami qui l’enfila négligemment.
– ça va, tu n’as pas trop froid sans ?
– Vu qu’on va marcher, ça va aller. Tu ne remets pas ton pantalon ?
– Ah non, pas la peine. J’ai chaud. Je peux même te laisser mon manteau.
– Tout va bien, dit Terry qui fût prit d’un frisson de froid au même moment.
Hanami rit doucement. Il enleva son manteau une nouvelle fois et le posa par-dessus les épaules de Terry. A ce moment, Terry perdit la tête. De nouveau cette douce chaleur, de nouveau ce parfum et au-dessus de lui, le visage souriant de Hanami. Terry empoigna le haut du sweat-shirt de Hanami et l’obligea à se baisser. Là, se mettant sur la pointe des pieds, il posa ses lèvres contre celles de Hanami. Un nouveau frisson parcourut Terry, de plaisir cette fois. Puis réalisant brusquement son geste, Terry ouvrit les yeux tout grands, relâcha son emprise sur le sweat-shirt, pivota, faisant tomber ainsi le manteau de Hanami et il se mit à courir comme si sa vie en dépendait vers la sortie du lycée.

vendredi 14 novembre 2008

Partie 2 - Chapitre 1 - Episode 16

C’était peut-être une question d’hormones et de phéromones ? Il avait envie de coucher avec quelqu’un, n’importe qui, et il se trouvait que l’odeur des Tsukoji l’attirait. Donc, il n’avait pas envie de coucher avec n’importe qui. Il s’en fichait d’Alissa Magn par exemple, il voulait faire l'amour avec les Tsukoji…Tous les Tsukoji !?
– Huum, rien, balbutia Terry à Hanami qui visiblement attendait avec impatience une réponse.
Terry n’allait de toute façon pas répondre alors qu’ils étaient encore dans le vestiaire.
– Tu parles qu’il s’est rien passé ! Je suis sûr que Roland a mangé la petite Terry.
C’était Paolo. Sa voix était haineuse et blessante. D’autres garçons se moquèrent de Terry, mais ce fût Paolo que Hanami attrapa par le cou et plaqua violemment contre le mur, les muscles tendus et l’air furieux.
– ça ne m’amuse pas du tout, moi, ce genre de petite phrase. Et outre la liberté sexuelle de chacun, quand on ne sait rien, on pense tout bas et on la ferme !
Un silence de mort régnait sur le vestiaire. Il ne faisait pas bon de mettre Hanami vraiment en colère. Hanami était grand, musclé et connu pour ses exploits sportifs.
– Allez, Hanami, n’en veut pas à Paolo, il est juste jaloux de Terry, intervint un des adolescents d'un ton plaisantin.
Terry songea que c’est ce qu’il aurait aimé dire s’il en avait eu le courage…
La scène aurait pu dégénérer encore plus, mais bizarrement, les choses se résolurent grâce à cette tirade insolente dite avec un certain humour. Il faut dire que Paolo avait une réputation de mini don Juan au lycée auprès de la gente féminine. Ceci explique cela. Hanami relâcha Paolo qui se massa le cou en grommelant.

A la fin des cours, Terry épuisé, mais ravi que la journée se termine allait partir quand Hanami l’attrapa par le bras. Une fois encore.
– Terry, tu viens me voir courir ?
– Quoi ? Tu cours même après avoir eu piscine ! N’es-tu donc jamais fatigué ?
Masquer son trouble, il fallait masquer son trouble. La main de Hanami ne lâchait pas prise.
– Si, si, mais là, je suis en pleine forme. Et puis, il faut profiter du fait que le terrain est vide à cette heure.
– Oh. Dans ce cas…
– Tu viens, n’est-ce pas ?
Comment ne pas céder à l’enthousiasme de Hanami ? Qui pouvait résister à ses grands yeux bleus brillants d’anticipation ? Pas Terry en tout cas.