vendredi 30 avril 2010

Le Suivant du prince - 107

Rasséréné, le prince essaya de nouveau de capturer les lèvres de Youri qui, cette fois, se laissa faire.
– Tu ne m'en veux plus ? demanda-t-il ensuite à l'oreille du jeune homme.
– Non. Mais j'espère qu'un jour tu réussiras à apprécier mon frère.
– Je te promets que j'essayerai...
Maintenant qu'il n'était plus jaloux... enfin, presque plus... cela serait plus facile.
– J'aimerais aussi tu lui accordes ta confiance.
– Tu sais cela ne me poserait pas de problème de donner des détails à Demian au sujet de Léo et d'Equilia, mais des gens mal intentionnés pourraient intercepter le message. En revanche, si tu le souhaites, tu peux inviter ton frère à revenir à la Cour. Nous serons alors en mesure de le tenir au courant si nous parvenons à obtenir des nouvelles de Léo.
– Je comprends... Sinon, j'avais déjà proposé à Demian de revenir ici dans la lettre que j'avais confié pour lui à Léo, mais à priori, il n'y tient pas, puisqu'il n'y a pas fait allusion...
– En même temps, si j'en crois sa lettre, il se plaît beaucoup au manoir des Lyonn.
– Oui... Ceci dit, il y serait plus heureux si Léo était avec lui. S'il revient d'Equilia, peut-être pourrais-tu le laisser y demeurer à plein temps.
– Quand il reviendra, rectifia Aldrick qui se refusait à penser que Léo puisse perdre la vie là-bas. Je serais bien ennuyé de me passer de lui, mais c'est envisageable, ajouta-t-il.
– Parfait... Mais, laissons ton frère et le mien de côté... déclara Youri.
A présent qu'il s'était assuré du bonheur futur de son frère, le jeune homme était désireux de travailler au sien.
– Ai-je bien entendu ? demanda Aldrick avec un large sourire.
– Oui, parfaitement... confirma Youri en glissant une main dans le pyjama du prince.
– Tu deviens bien entreprenant, dis-moi... commença Aldrick.
Youri fit mine de retirer sa main.
– Et ce n'est pas pour me déplaire, termina Aldrick.
Youri se mit alors à le caresser. Faire l'amour, voilà une manière bien agréable de se réconcilier... C'était également une bonne méthode pour oublier tout ce qui le tracassait : les Astriens et leurs petites manigances, les Iridiens et l'éventuel mariage avec Paprika, les Equiliens et l'absence d'informations sur le devenir de la délégation envoyée dans leur royaume...

(Fin du chapitre 17)

jeudi 29 avril 2010

Le Suivant du prince - 106

La nuit venue, quand vint le moment d'aller se coucher, Youri ne rejoignit pas le prince au lit, il se coucha dans le sien. Ce choix contraria bien évidemment le prince.
– Viens dans mon lit ! exigea-t-il d'un ton impérieux. C'est un ordre ! ajouta-t-il comme le jeune homme ne bougeait pas.
Youri qui avait été habitué avec les Boulgs à obéir même quand cela lui déplaisait, se leva promptement de son lit et s'allongea aux côtés du prince. Il veilla toutefois à garder le plus d'espace possible entre eux. Voyant cela, Aldrick fit la moue. Il n'avait guère envie de remettre le sujet de leur discorde sur le tapis... Tout plutôt que ça !
– Viens plus près ! ordonna-t-il.
Youri s'exécuta avec une mauvaise grâce évidente. Aldrick tenta alors de l'embrasser, mais le jeune homme esquiva le baiser en détournant la tête.
– Tu es vraiment fâché, hein ?
Le jeune homme ne répondit pas. Son mutisme était irritant. Agaçant. Insupportable.
– Tout ça parce que j'ai eu le malheur de faire une remarque sur ton précieux petit frère... s'énerva Aldrick.
Pas de réaction.
– C'est ça que je n'aime pas chez ton frère ! Le fait qu'il compte plus pour toi que moi ! Si tu devais choisir entre sauver sa vie et la mienne, tu n'hésiterais pas trente secondes!
Youri sursauta, comme s'il avait été piqué par une guêpe.
– Être obligé de faire un tel choix me rendrait malade !
– Peut-être, mais tu sauverais ton frère.
Youri frissonna. Il y eut un bref silence, puis il murmura finalement d'une voix éteinte :
– Oui, sans doute que oui. C'est mon petit frère, après tout... mais, je te suivrai dans la mort.
– Pourquoi donc ? Moi, je ne suis que le prince que tu as le devoir de protéger, déclara Aldrick avec amertume.
– Tu es surtout l'homme que j'aime.
La colère mêlée de tristesse de Aldrick disparut aussi vite qu'elle était venue. Cette fois, il n'y avait pas de « je crois » dans la déclaration de Youri.
– Tu veux bien répéter ça...
– Je t'aime, redit le jeune homme avec douceur en prenant dans ses bras Aldrick.
– Mais ton frère... commença le prince, toujours tourmenté.
Youri l'interrompit :
– Vous êtes tous deux chers à mon cœur. Tu n'as pas à être jaloux de lui.
Ces mots firent réaliser à Aldrick que l'amour que Youri portait à son frère et celui qu'il éprouvait à son égard, était bien différent. Ils n'étaient pas comparables. Sa jalousie n'avait par conséquent pas lieu d'être.

mercredi 28 avril 2010

Le Suivant du prince - 105

– Nous aussi nous aimerions le savoir... déclara finalement Aldrick à haute voix tandis que Youri repliait la lettre, l'air songeur.
Rudolf se racla légèrement la gorge pour rappeler qu'il était là et qu'il apprécierait qu'on lui explique de quoi il en retournait. Youri qui était à présent un peu plus à l'aise avec le Grand Chambellan répondit à la place du prince :
– C'est une lettre de mon frère. Il aimerait savoir si nous avons des nouvelles de Léo.
– Tu noteras qu'il aura fallu qu'il s'inquiète pour son cher et tendre pour trouver la motivation pour t'écrire !
Aldrick aurait voulu rattraper sa remarque, mais c'était trop tard : la jalousie avait parlé pour lui. Il devait avoir blessé les sentiments de Youri avec son stupide désir d'être plus important que Demian aux yeux du jeune homme... L'atmosphère devint soudainement lourde. Le Grand Chambellan regarda le prince, puis Youri et décida qu'il valait mieux qu'il prenne congé.
– Je vais vous laisser, votre Altesse. Je reviendrai vous chercher quand il sera l'heure que vous donniez vos audiences.
Sur ces mots, il s'inclina et s'en fut sans plus attendre. Dès que la porte se fut refermée sur lui, Youri demanda :
– Tu n'apprécies guère mon frère, n'est-ce pas ?
Les yeux gris du jeune homme brillaient d'un éclat métallique. Youri était clairement en colère.
– Ce n'est pas ça... C'est...
Aldrick s'interrompit. Non, il n'allait pas s'abaisser à s'expliquer. Question de fierté...
– C'est quoi ? Il est normal que Demian ne m'écrive jamais. Il a appris la chose récemment. Et puis, nous n'avons jamais eu besoin de communiquer ainsi ! Nous avions toujours été ensemble jusqu'à il y a peu...
Aldrick qui préférait ne pas avoir à se justifier, ignora le commentaire et revint sur le contenu de la lettre de l'adolescent.
– De toute manière, même si nous avions des nouvelles de Léo, nous ne pourrions faire guère plus que dire à ton frère qu'il va bien. Le reste serait d'ordre confidentiel.
– Et comme tu ne fais pas confiance à mon frère, il ne serait pas question de le mettre dans la confidence ! s'exclama Youri, furieux.
– Ce n'est pas ça, mais il serait imprudent de dévoiler quoique ce soit par simple courrier vu la délicatesse de la situation.
Aldrick n'eut pas le temps de faire valoir son point de vue : un page vint interrompre leur houleux échange avec un message, puis ce fut l'heure des audiences. Durant toute la journée, le prince se sentit mal à l'aise. A ses côtés Youri était raide comme un piquet et son silence qui était à la fois dû à son rôle, mais aussi à sa nature, avait un côté inhabituellement pesant.

mardi 27 avril 2010

Le Suivant du prince - 104

Ce fut Rudolf qui répercuta l'information à Aldrick.
– Ce serait bien qu'il se décide vite, maintenant que Libel I est au courant de la situation pour son fils, grommela Aldrick en apprenant la nouvelle.
– Ou que vous-même vous résolviez à prendre pour épouse sa fille, votre Altesse, rétorqua Rudolf, prenant la défense de son beau-père.
– J'y serais peut-être bien obligé si Mell persiste dans son refus. Surtout que Libel I n'a malheureusement guère apprécié que nous envoyons une délégation à Equilia sans la consulter.
Youri se raidit, tout en se morigénant : si ce n'était pas avec Paprika, ce serait avec une autre...
– Je vous avais pourtant mis en garde à ce sujet, votre Majesté.
– Je sais, je sais. Mais mariage ou pas, il me semble normal de rester maître en mon royaume. Mon action auprès des centaures n'implique pas les elfes...
– Pas directement non, votre Altesse, mais vous savez bien qu'avec la présence de la princesse Paprika à la Cour, cela a une influence.
– En même temps, Rudolf, nous n'avions pas planifié sa venue !
Le Grand Chambellan grimaça. Sur ce point, le prince avait bien raison. Il était vraiment regrettable que le ministre des Relations Extérieures ait fait du zèle et n'ait pas respecté le protocole en prenant seul des décisions aussi importantes.
– Il est vrai, votre Altesse.
– Laissons de côté nos rapports avec Iridia. Y-a-t-il des nouvelles des hommes que nous avons envoyé à Equilia ?
– Hélas, non, votre Majesté, toujours pas.
– Et dire que cela ne fait que trois jours qu'ils ont franchi la frontière... J'espérais que nous pourrions garder contact avec eux plus longtemps que ça.
– Souhaitez-vous, votre Altesse, que l'on envoie quelqu'un pour tenter de restaurer la liaison ?
– Je ne vois pas qui serait à même d'assurer cette délicate mission. Ou plutôt la personne qui en serait capable fait partie de la délégation...
La discussion entre Aldrick et son Grand Chambellan fut interrompue par l'annonce de l'arrivée d'un page qui apportait une lettre pour le Suivant du prince. La chose était inédite et Youri resta un moment interloqué avant de récupérer le message. Avec curiosité, Aldrick regarda par-dessus l'épaule du jeune homme sous l'œil réprobateur de Rudolf qui trouvait que le prince n'avait pas à lire le courrier de son Suivant.

lundi 26 avril 2010

Le Suivant du prince - 103

Chapitre XVII : Questionnements

Mell était venu comme son fils lui avait demandé, mais il le regrettait à présent.

– Alors, où en es-tu avec Safriki ? répéta Pel tout malaxant de la terre glaise.
C'était gênant de parler avec son fils de sa vie privée.
– Nulle part.
– Ne l'aimes-tu pas ?
Le jeune elfe ne quittait guère ses pensées...
– Si tu n'as pas autre chose à me dire, je vais y aller...
– Je veux juste savoir si tu vas l'épouser, c'est tout.
La question était légitime. Pel craignait-il qu'il ne trahisse la mémoire de sa mère ?
– Non, répondit fermement Mell.
– Même si le prince Aldrick te l'ordonnes ?
– L'obéissance en tant que vassal a des limites... mais dis-moi, ce n'est pas lui qui t'a demandé de m'interroger au sujet de Safriki ?
Les mains de Pel se figèrent sur la terre glaise. Son père avait bien deviné. Enfin, pour être exact, c'était Rudolf qui lui avait fait cette demande, mais elle émanait bien du prince Aldrick... En même temps, la chose intéressait également Pel.
– Son Altesse va trop loin ! s'exclama Mell comme son fils n'osait pas nier.
– Je suis désolé, père.
– Tu n'y es pour rien... Il est normal que tu fasses preuve de loyauté envers ton prince.
– Peut-être... mais je devrais soutenir mon père dans ses choix. Si tu n'aimes pas Safriki, il est normal que tu ne veuilles pas l'épouser.
Mell baissa les yeux et chassa une poussière imaginaire de sa robe vert amande. Percevant sa gêne, Pel fronça les sourcils et ajouta :
–Cependant, si tu l'aimes, pourquoi le repousser ?
Mell soupira. Son fils avait le droit d'avoir une explication.
– Je suis vieux, il est jeune pour un elfe. Je n'ai ni le temps ni l'envie de refaire ma vie.
Pel se remit à modeler furieusement la terre glaise, lui faisant perdre la forme qu'il avait commencé à lui donner.
– Dois-je en déduire que tu es contre les mariages où les gens ont une grande différence d'âge ? Je pensais que tu avais accepté pour moi et Rudolf...
– Ce n'est pas pareil.
– C'est-à-dire ?
– Il est d'une race différente. Et puis, il y a ta mère, je...
– Elle n'aurait voulu que ton bonheur. Quant au fait qu'il soit un elfe et toi, un humain, je ne vois pas le problème. Au contraire, c'est parce il est un elfe qu'il t'a reconnu comme son âme sœur et qu'il n'y aura personne d'autre pour lui...
Mell se sentit piégé. Tout le monde, y compris son fils, le poussait vers Safriki, mais lui persistait à penser qu'ils se trompaient. Était-il dans l'erreur ?
– J'ai besoin de temps pour y réfléchir. Tu pourras faire passer le message à sa Majesté, déclara Mell en se dirigeant vers la porte.

vendredi 23 avril 2010

Le Suivant du prince - 102

– Oui...
– Tu ne préfères pas que nous retournions faire ça au lit ?
– Non... murmura Demian tout en glissant une main timide jusqu'au sexe de Léo.
Léo avait terriblement envie de ne faire plus qu'un avec Demian, mais il ne voulait pas le brusquer, aussi laissa-t-il ce dernier explorer à son tour la moindre parcelle de son corps. Après bien des caresses et de nombeux baisers, Léo ne résista plus et il le pénétra avec le plus de douceur qu'il put. Demian éprouva tout de même une brève douleur qui lui arracha un petit cri. Il se crispa, se souvenant de Carlito. Léo, inquiet, s'immobilisa et l'embrassa avec une infinie tendresse. Le bonheur d'être intimement uni avec celui qu'il aimait chassa les mauvais souvenirs de l'adolescent. Il se détendit et Léo entama alors un lent va et vient qui fit progressivement naître le plaisir chez Demian ; ensemble, sous le ciel étoilé, ils jouirent.
Après cela, sans un mot, Léo prit dans ses bras l'adolescent, et le porta jusqu'au manoir. Il ne restait à présent plus que quelques heures avant l'aube. Quitter Demian après ce qu'ils venaient de partager semblait curieusement plus difficile.
– Tu veux prendre un bain ? proposa Léo qui trouvait inutile d'essayer de s'en rendormir vu l'heure.
Demian ne répondit pas de suite. Il était partagé entre l'envie de garder l'odeur de Léo sur sa peau et le désir de rester éveillé pour mieux profiter du peu de temps qu'ils avaient encore à passer ensemble.
– Tu me laveras ?
La question lui avait echappé. L'adolescent se mordit la lèvre et rougit légèrement : si Léo le lavait, ce ne serait pas comme la première fois... Il ne pourrait pas s'empêcher de réagir au contact de ses mains.
– Ma foi, pourquoi pas. Ne bouge pas, je vais chercher ce qu'il faut.
Avant que Demian ne puisse protester, Léo s'éclipsa. Son absence ne dura cependant pas et bientôt, l'adolescent fut amoureusement lavé. Le bain entremêlé de caresses se prolongea jusqu'à ce que le ciel s'éclaircisse. Ils regardèrent ensuite le soleil se lever en se tenant la main : c'était l'heure à présent. Léo s'habilla rapidement. Demian voulut faire de même afin de descendre dire au revoir à Léo, mais ce dernier secoua la tête. L'adolescent insista, mais Léo refusa de nouveau. Si Demian l'accompagnait en bas, il le regarderait avec ses grands yeux bleus et Léo ne pourrait pas s'empêcher de le faire monter sur la croupe d'Orage et de l'emmener avec lui. Léo l'embrassa une dernière fois, puis sortit de la chambre.

(Fin du chapitre 16)

jeudi 22 avril 2010

Le Suivant du prince - 101

Quand ils furent arrivés devant le vieil arbre, Léo eut tout juste le temps d'admirer sa beauté sous la lune avant que Demian ne retire son vêtement de nuit. Léo avait déjà vu l'adolescent nu, mais cette fois, ce n'était pas pareil. Demian s'offrait cette fois volontairement et délibérement à son regard. Mieux, il lui ouvrait les bras, l'invitant à venir se serrer contre lui. Léo se demanda s'il n'était pas dans le lit en train de rêver...
– Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? murmura-t-il, n'osant pas y croire.
– Oui, je ne veux pas que tu partes sans cela. Je le regretterai toujours sinon. Je sais que jamais tu ne me feras de mal.
Léo s'approcha, et avec une infinie douceur, il se plia en deux pour embrasser les lèvres de Demian. Elles étaient douces et sucrées comme s'il venait de manger une tranche de pain d'épices qu'il affectionnait tant. Léo posa ensuite ses mains sur les épaules de l'adolescent, puis les fit glisser avec lenteur le long des bras minces. Il se sentait soudainement maladroit : les mains de Demian étaient si petites et si fragiles dans les siennes. Il s'accroupit et caressa le dos de l'adolescent. Quand ses mains descendirent sur les fesses de Demian, ce dernier frémit, mais ne chercha pas à se soustraire à ses caresses. Avec patience et délicatesse, il passa ses mains sur tout le corps de l'adolescent, ne s'attardant nulle part. Il déposa ensuite une pluie de baisers sur son torse, puis joua délicatement avec les tétons durcis. Enfin, il se mit à genoux et osa prendre dans sa bouche le pénis de Demian qui rejeta la tête en arrière pour mieux savourer le plaisir qu'il éprouvait. Il ne ressentait ni dégoût ni peur à être ainsi touché par Léo. C'était étrangement naturel. Attendre aussi longtemps pour s'offrir à lui avait été stupide... mais, il avait fallu qu'il se dise que c'était peut-être la seule chance qu'il aurait de partager l'intimité de Léo pour trouver le courage d'affronter ses peurs. Trop de souvenirs désagréables étaient liés au sexe. Cependant, ce que Léo lui faisait vivre n'avait rien de comparable. Une larme roula sur la joue de Demian. Cette nuit, c'était peut-être la première et la dernière fois qu'ils faisaient l'amour. Léo cessa de le lécher et s'écarta légèrement de lui.
– Tu veux que j'arrête ?
Demian secoua négativement la tête et se coucha dans l'herbe, ouvrant une nouvelle fois les bras à Léo qui hésita un instant avant de se déshabiller et de s'allonger à ses côtés.
– Pourquoi pleures-tu ? lui souffla-t-il à l'oreille.
– Je me disais que demain, tu seras parti.
– Je suis là pour le moment, déclara Léo tout en collant son corps brûlant contre celui de Demian.

mercredi 21 avril 2010

Le Suivant du prince - 100

Il ne fut plus question d'Equilia pendant les jours qui suivirent. Léo montra à Demian les recoins du manoir où il aimait se cacher quand il était enfant et les endroits où il jouait. De son côté, l'adolescent conduisit Léo dans les lieux où il prenait plaisir à se promener. Il appréciait visiblement les terres des Lyonn et Léo s'en réjouissait. Ils flânaient et bavardaient, faisant semblant d'avoir tout le temps du monde devant eux. Cependant, le départ dangereusement proche de Léo planait sur eux et parfois, un lourd silence s'installait. Plus que deux jours, plus qu'un, plus qu'une nuit...
Léo devant partir à l'aube, ils se couchèrent tôt. Dans le lit qu'ils partageaient, Demian se pelotonna contre Léo qui trouva plus difficile que les autres soirs de ne pas l'enlacer et l'embrasser. Mais quelque soit le désir qui le taraudait, Léo ne se voyait pas trahir la confiance de l'adolescent. Il finit par s'endormir, bercé par le souffle régulier de Demian. Toutefois, son sommeil était léger et il sentit que l'adolescent quittait le lit. Un besoin pressant peut-être ? Comme il ne revenait pas, Léo ouvrit un oeil, puis l'autre. Demian avait ouvert la fenêtre de la chambre, s'était assis sur le rebord et parfaitement immobile telle une statue de marbre, regardait la lune. Léo se leva et le rejoignit.
– Tu vas attraper froid, murmura-t-il.
Demian tourna ses beaux yeux bleu pur comme le cristal vers lui et lui sourit.
– Il fait chaud, répliqua-t-il. Et si nous sortions ?
– Tu ne veux pas te recoucher ?
Demian secoua la tête.
– Je n'ai pas envie. Je ne peux pas m'empêcher de penser que demain, tu vas partir.
Pour peut-être ne plus revenir... Demian pensa ses mots très forts sans les prononcer, mais ils flottèrent entre eux. Il y avait un côté fou à aller se promener dans la campagne en pleine nuit, mais Léo accepta. Il ne restait plus que quelques heures avant qu'il s'en aille, il pouvait bien céder à ce petit caprice. Léo et Demian descendirent les escaliers à pas de velours et se faufilèrent dehors comme deux voleurs.
– Où va-t-on ? demanda Léo comme Demian avançait d'un bon pas, l'air de savoir exactement où il se rendait.
– Au chêne que je t'ai montré avant-hier.
– Pourquoi ?
Léo avait posé la question machinalement. Au fond, peu lui importait : si c'était là que Demian voulait aller, il le suivrait...
– C'est magnifique de nuit.
– Dois-je en déduire que tu as l'habitude de te glisser hors du manoir quand tout le monde dort ?
– Juste de temps en temps quand j'ai du mal à trouver le sommeil tout seul dans le lit.
Voilà qui n'était guère prudent... Léo décida que s'il revenait d'Equilia en un seul morceau, il demanderait à Aldrick de le libérer de ses obligations à la Cour afin de passer la majeure partie de son temps auprès de Demian au manoir...

mardi 20 avril 2010

Le Suivant du prince - 99

– Bon, je vais dire à Kharl que vous êtes là, reprit Fanny comme Léo ne réagissait pas.
– Merci Fanny. Qu'il ne fasse pas de manières pour autant, je mangerai ce qu'il y aura...
La vieille servante hocha la tête et s'en fut en trottant d'un pas rapide, pressée d'aller répandre la nouvelle du retour du maître du manoir. A peine avait-elle disparu qu'une exclamation de joie se fit entendre derrière Léo. Ce dernier se retourna et vit Demian qui se précipitait vers lui, rayonnant de bonheur. Il était aussi, non, plus adorable que dans le souvenir de Léo.
– Tu as l'air en forme.
– Je suis bien ici... Depuis quand es-tu rentré ? demanda l'adolescent.
– Il y à peine un quart d'heure.
– Tu restes longtemps ?
Léo fit la grimace. Il avait espéré éviter plus longtemps que ça la question qui fâchait...
– Juste 3 jours.
– Oh...
– Tiens, je t'ai amené une lettre de ton frère.
Contrairement à ce qu'espérait Léo, la mention d'un message de Youri ne suffit pas à rendre le sourire à Demian. L'adolescent attrapa toutefois le papier que lui tendait Léo, le déplia et se mit à lire. Son air triste disparut, puis il poussa un petit cri de désarroi.
– Tu vas partir pour Equilia ?!
Léo soupira. Il aurait voulu ne pas gâcher son bref séjour par la perspective de son départ pour Equilia, mais Youri n'avait visiblement pas eu la même idée. Peut-être avait-il proposé à son frère de revenir à la Cour auprès de lui...
– En effet. Je représenterai Aldrick VII auprès des centaures.
– C'est dangereux, n'est-ce pas ?
Léo haussa les épaules. Le nier était difficile. Certes, il ne partait pas faire la guerre, mais il était évident que, suivant la réaction des centaures, les choses pourraient fort mal tourner.
– Plutôt, répondit Léo après un silence.
– Je peux t'accompagner ?
Le Chevalier Lyonn ne s'était pas attendu à cette demande.
– Hors de question. Je veux que tu restes en sécurité.
Ils s'affrontèrent du regard : c'était leur premier désaccord. Finalement, Demian baissa les yeux et murmura :
– Pour ma part, je préfèrerai que tu n'ailles pas risquer ta vie.
Léo résista à l'envie qu'il avait de le serrer contre lui et se contenta de lui ébouriffer les cheveux.
– Écoute, mettons ça de côté et profitons des trois jours que nous avons à passer ensemble, d'accord ?
Demian releva la tête, esquissa un pauvre sourire et acquiesça bravement.

lundi 19 avril 2010

Le Suivant du prince - 98

Chapitre XVI : Au revoir

En enfourchant son cheval, Orage, Léo vérifia qu'il avait bien la lettre de Youri dans sa poche et se rappela de la fois où Aldrick l'avait envoyé récupérer le frère de son Suivant. Cette fois, il se contentait d'aller rejoindre Demian au manoir des Lyonn afin de passer trois jours avec lui avant de partir pour Equilia. Léo aurait aimé pouvoir passer plus de temps que cela avec l'adolescent, mais maintenant que Aldrick avait réussi a convaincre le Conseil de Douze de la nécessité d'envoyer une délégation à Equilia, il n'était pas possible de remettre à plus tard cette dernière. Les quelques jours de liberté que Léo avait réussi à obtenir allaient servir à terminer les préparatifs du voyage qui étaient déjà bien avancés vu que même avant d'obtenir l'accord du Conseil, Aldrick avait œuvré dans l'ombre...
Léo talonna sa monture : il avait hâte de retrouver Demian, ne serait-ce que pour quelques jours. Orage, sentant l'impatience de son maître, se mit à galoper plus vite. Rejoindre le manoir des Lyonn, à ce rythme, ne serait l'affaire que de quelques heures. Néanmoins, ce délai semblait long à Léo qui trouvait qu'il avait déjà passé trop de temps loin de l'adolescent. Même s'il préférait le savoir à l'abri des intrigues de la Cour, cela ne l'empêchait pas de regretter son absence à ses côtés. Depuis qu'il l'avait raccompagné au manoir, il n'avait eu des nouvelles de l'adolescent que par le biais de la vieille Fanny. Demian, bien qu'il ait appris à lire et à écrire pour suivre la formation de page au château, maîtrisait mal la chose. C'était donc grâce à Fanny que Léo savait que l'adolescent se portait bien et passait les trois quart de son temps dehors. De son côté, il n'avait pas écrit directement à Demian. Il était un homme d'action, pas de lettres. Il trouvait le contact humain préférable à toute autre forme de communication.
Léo arriva en fin de matinée au manoir. Où il fut accueilli par la vieille Fanny.
– Enfin, Léo, mon petit, pourquoi ne prévenez-vous jamais de votre arrivée ? Kharl n'aura pas le temps de préparer un repas digne de son nom...
Léo sourit, habitué aux reproches de la vieille servante.
– Où est Demian ?
Fanny leva les yeux au ciel et haussa les épaules.
– Ah, sire Lyon, si vous saviez ! Il est toujours par mont et par vaux, ce garnement ! Il ne reste jamais bien longtemps en place.
Léo se sentit déçu, mais se morigéna : si Demian avait su qu'il arrivait, il aurait été là, à l'attendre. Cela lui apprendrait à débarquer sans prévenir...
– Il vous cause des soucis ?
– Oh ! Non, il est charmant ! Il cherche toujours à rendre service... Tout le monde apprécie votre époux ici.
Époux... Léo avait pris sa décision rapidement en épousant Demian et il ne la regrettait pas, mais il avait encore un peu de mal à réaliser qu'il était marié. Il faut dire que leur union n'avait pas été consommée... pas encore...

mercredi 7 avril 2010

C'est un garçon !

Mon petit garçon est né le lundi de Pâques, et nous sortons de la maternité demain.

A bientôt pour un nouvel épisode !

vendredi 2 avril 2010

Le Suivant du prince - 97

Il avait haï être dépendant du centaure et être privé de son libre-arbitre, mais avait été malgré tout sensible aux mots et aux preuves d'amour que Galad lui avait donné durant toute cette période.
– Ma connaissance d'Equilia et des centaures seraient précieuses, votre Majesté.
Devant le dévouement dont faisait preuve le prêtre, les remords de Aldrick augmentèrent et il déclara :
– Certainement, mais tu as déjà assez souffert comme ça, tu mérites de prendre du bon temps.
Cette fois, Kilim explosa :
– Je me moque de tout ça ! Je veux être un membre de la délégation qui se rendra en Equilia !
Devançant Aldrick, Galad demanda :
– Et pourquoi donc ?
Kilim fut incapable de soutenir le regard du centaure. Il détourna les yeux et marmonna :
– Parce que je ne te déteste pas autant que j'ai pu le répéter.
– Je m'en doutais, mais je suis heureux de te l'entendre dire, dit Galad d'une voix tendre en allant enlacer le prêtre.
Aldrick et Youri échangèrent un regard : ils étaient de trop. Sans faire de bruit, ils quittèrent la cellule. Aldrick se frotta les mains en quittant les prisons : que Kilim veuille accompagner Galad à Equilia l'arrangeait bien. Il ne restait vraiment plus qu'à convaincre le Conseil des Douze de la nécessité d'envoyer une délégation... Le représentant des prêtres était le plus farouchement opposé au projet. Pour lui, la seule chose acceptable était l'annihilation pure et simple des centaures. Le Chef des Armées s'était montré plus flexible, se contentant d'avoir la possibilité de recourir à la force si la situation l'exigeait. Heureusement, le représentant des Prêtres allait bientôt devoir renoncer à son poste de représentant. Rudolf Hautcœur avait fini par mettre la main sur une vieille loi qui impliquait que pour être représentant des Prêtres, il fallait respecter la vie de tous les êtres vivants. Et clairement, ce n'était pas le cas du représentant actuel...
Le fil des pensées de Aldrick fut interrompu par le rire de Youri. Comme ce dernier sortait rarement de sa réserve, Aldrick lui jeta un coup surpris. Youri reprit de suite son sérieux.
– Désolé. Tu es trop drôle avec ton air de chat qui se pourlèche les babines.
La comparaison vexa un peu Aldrick qui répliqua :
– Je suis juste content à l'idée que les relations entre les Astriens et les Equiliens vont peut-être changer.
– En tout cas, celles de Kilim et de Galad, elles, ont pris un autre tournant.
– Certes, mais je ne vais pas jusqu'à espérer que ce soit le grand amour entre Equiliens et Astriens...
Ils se regardèrent et rirent en chœur, l'image était incongrue, et pourtant, dans la prison, c'est bien un couple d'amoureux formé par un centaure et un humain qu'ils avaient laissé.
(Fin du chapitre 15)

Manga Yaoi en Avril 2010


9 sorties mangas yaoi en France avec le Be x Boy magazine qui revient pour un 5ème numéro le 22 avril.



Deux one-shots :
  • Vivre pour demain de Taishi Zaou



  • Lovely Teachers ! de Yamato Nase (bien qu'il n'y ait pas de numéro 1 sur la couverture, il existe une suite...)



Et beaucoup de suites de séries :
  • Dog Style - Tome 2 de Modoru Motoni (2ème tome sur 3)

  • Love Pistols - Tome 4 de Tarako Kotobuki


  • Tendre Voyou - Tome 4 de Sei Sakuraga (Dernier tome de la série)

jeudi 1 avril 2010

Le Suivant du prince - 96

Il ne lui cacha pas que c'était dangereux, mais il avait besoin qu'une personne de confiance soit à la tête de cette délégation s'il voulait avoir une chance qu'elle n'échoue pas. Malgré les risques, Léo se laissa convaincre.
Ensuite, entre deux réunions avec le Conseil des Douze, Aldrick, en compagnie de Youri, se rendit discrètement dans les prisons pour demander à Galad s'il voulait bien faire partie de la délégation qu'il espérait envoyer à Equilia. Bien que le centaure ait en quelque sorte trahi les siens en se rendant en Astria, il constituait tout de même un atout. Il serait un conseiller précieux pour Léo dans la mesure où il pourrait lui indiquer quels centaures se monteraient ouverts à la discussion. Galad et Aldrick parlèrent longuement avant que le centaure n'accepte. Kilim qui n'avait pas encore été déplacé dans une autre cellule et qui, jusque là était resté silencieux, s'immisça alors dans la conversation :
– Je suis également prêt à retourner à Equilia.
La proposition était pour le moins curieuse : qu'est-ce qui pouvait motiver le prêtre roux à retourner dans un endroit où il avait été réduit en esclavage ? Aldrick qui avait pensé qu'il devrait convaincre le prêtre roux de devenir un membre de la délégation, exprima son étonnement :
– La situation a changé, tu es guéri. Il n'y a pas d'obligation...
– Je sais, mais je connais bien Equilia, je pourrais être utile.
Exactement l'argument que Aldrick escomptait utiliser pour persuader Kilim de l'importance de sa participation.
– Retourner à Equilia est dangereux, intervint Galad. Nous nous sommes rendus dans ton royaume parce que tu le souhaitais, reste-y.
– Je suis mal considéré, ici. Je ne tiens pas à demeurer.
Aldrick se sentit coupable. Kilim était libre de la drogue centaure depuis bientôt trois jours et il était toujours emprisonné comme un dangereux criminel avec le centaure.
– Je suis désolé d'avoir dû te garder en prison aussi longtemps. Je compte te faire libérer le plus rapidement possible. Je me chargerai de blanchir ta réputation et ferai valoir les services que tu as rendu à la Couronne.
Kilim lança un regard noir au prince Aldrick. Il commençait à être ennuyé : il ne voulait pas révéler la vraie raison qui le poussait à vouloir retourner à Equilia. Non, il ne voulait pas reconnaître publiquement qu'il n'avait pas envie d'être séparé de Galad, et ce, même s'il n'était plus forcé de rester avec le centaure pour ne pas perdre l'esprit. A présent qu'il était libéré de l'emprise de la drogue centaure, il pouvait s'avouer que Galad ne lui était pas indifférent, mais il ne tenait pas à le reconnaître publiquement.