jeudi 31 juillet 2014

Au Zoo Interplanétaire - 25

Quand Merwan émergea, Tom était penché au-dessus de Anouchka et la reluquait. Allait-il s'en prendre à elle de nouveau ? N'allait-il pas se rendre compte qu'il s'était  comporté la veille comme le dernier des salauds ?
— Comment va ? demanda Tom comme s'il ne l'avait pas tabassé et violé la veille.
Cela désarçonna Merwan. C'était après ses actes barbares qu'il faisait preuve d'une vague politesse...! Il en resta muet d'étonnement. Hélas, son silence ne fut pas du goût de Tom.
— Réponds quand on te parle, lavette ! tonna-t-il, en faisant un pas dans sa direction.
Merwan se crispa dans l'attente d'un coup qui ne vint pas.
— Tu as de la chance que ce ne soit pas encore ouvert, pédale ! Je préfère quand il y a des spectateurs.
— Mais t'es malade ! s'exclama Merwan, sidéré.
— Peut-être. En même temps, il faut bien s'occuper dans ce trou et causer comme une gonzesse toute la sainte journée, très peu pour moi ! répliqua tranquillement Tom.
— Mais pourquoi tu fais ça ? Pourquoi ?
— Pourquoi ? Pourquoi ? Mais t'es un perroquet, ma parole ! Et puis d'abord, tu causes trop ! Même quand je te baise, t'arrêtes pas de gémir.
Ses reproches étaient incohérents. Merwan frissonna, essayant de ne pas se souvenir de Tom allant et venant en lui. Penser qu'il allait recommencer à l'ouverture du zoo lui donnait envie de vomir.
Trop tôt, la sonnerie retentit, trop vite un flot d'aliens aux apparences étranges emplirent les allées et entourèrent leur cage. Il lui sembla qu'il y en avait plus que d'habitude et une part de lui-même, horrifié, se demanda si c'était parce qu'ils avaient aimés le « spectacle » de la veille qu'ils étaient revenus aussi nombreux.
Tom qui s'était tenu au peu près tranquille jusque là, fondit sur Anouchka comme un rapace sur sa proie.
— Ne la touche pas ! s'exclama Merwan.
Il ne pouvait pas le laisser la violer sous ses yeux sans rien faire. Il se serait rendu complice de son crime. Non, vraiment, cela aurait était ignoble de sa part, même en sachant ce qu'il risquait.
Tom, sans lâcher les poignets d'Anouchka dont le regard était complètement éteint, se tourna vers Merwan avec un mauvais sourire :
— Jaloux ? Je préfère les nibards, tu sais. Allez, c'est d'accord, mais à une condition, que tu te mettes à genoux, que tu me lèches la bite et après que tu te mettes à quatre pattes, que t'écartes les fesses et que tu me supplies de te l'enfoncer bien profonde. C'est une faveur que je te fais que de m'occuper de ton trou du cul.
Comme Merwan hésitait, le cœur au bord des lèvres, incapable de se décider entre deux options affreuses, Tom se mit à pétrir les seins d'Anouchka qui ne chercha pas à se soustraire à son tortionnaire. Elle semblait attendre que cela passe.
Merwan détourna le regard. Les aliens étaient là, derrière les barreaux. Il avait la désagréable impression qu'ils le jugeaient. Dans la foule, il aperçut une tête blanche triangulaire. Pieuvre ? Ou bien un autre extraterrestre de la même espèce ? Avait-ce seulement de l'importance? Aucun de ses appels au secours n'auraient d'échos. Personne ne les comprendrait, sauf Tom qui risquait de s'en amuser.

mercredi 30 juillet 2014

Me voilà de retour de vacances ! Je me suis décidée à mettre en ligne un épisode du Garçon fée et un du Zoo Interplanétaire dès aujourd'hui, sachant que certain(e)s attendent plus l'un que l'autre et vice-versa. On retourne ensuite à la surprise du chef, mais avec normalement un certain équilibre dans la publication des 2 histoires sur lesquelles j'ai pris le temps d'avancer un peu durant mes vacances.

Sans plus attendre :

Au Zoo Interplanétaire - 24

Le directeur reprit :
— Docteur Xyzzz qu'il n'y ait pas de prochaine fois pour ce genre de chose. Je n'ai pas instauré le système de formulaire pour faire joli. Je ne peux matériellement traiter ce genre de chose au cas par cas. Dans le pire des cas, même si c'est coûteux, je peux toujours commander un nouvel animal.
Zyxxx pouvait comprendre le problème de temps. Seulement l'absence de réactivité suite au remplissage du formulaire était en général fatal. Par ailleurs, plutôt que de déplorer le prix d'un achat, le directeur aurait pu regretter la perte d'une vie. Hélas, faire des bénéfices était plus important pour lui que tout le reste.
— Ce n'était pas le seul motif de ma visite. Trop souvent, les animaux sont mis en cage directement après leur capture sans que je puisse les examiner au préalable.
— C'est fâcheux ce que vous me rapportez là. Je vous assure que les captureurs ont pour ordre de les déposer au centre de soins.
Ce dernier mentait, Zyxxx le savait, car il avait déjà remonté le problème. Le responsable, c'était le directeur.
— Peut-être pourriez-vous y remédier puisque vous êtes désormais au courant, répondit Zyxxx, prétendant le croire.
— Je l'espère, affirma le directeur. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser docteur Xyzzz, j'ai un rendez-vous d'ici quelques minutes, ajouta-t-il, ses gigantesques oreilles frémissantes.
C'était une façon comme une autre de couper court. Quant à son insistance sur le mot rendez-vous, elle n'avait d'autre but de signaler à Zyxxx que débarquer à l'improviste était malvenu.
— Désolé de vous avoir dérangé.
Zyxxx quitta le logis du directeur, décidé à ne plus trop tarder à donner sa démission. Six révolutions plutôt, quand il avait accepté le poste, il était désireux d'expérimenter le travail de docteur en zoo. Le prestige du zoo interplanétaire l'avait séduit avec la possibilité d'examiner des animaux de tous les horizons. Les zoos habituels ne pouvaient prétendre à un aussi large panel. C'était aussi un moyen d'accumuler un petit pécule pour pouvoir ouvrir un cabinet de vétérinaire sur sa planète, la Tappelnie. Le salaire était en effet meilleur que celui auquel il aurait pu prétendre en restant sur son sol natal. Cependant, s'il avait eu le privilège d'étudier des tas de bêtes inconnues, il avait découvert que le fonctionnement du zoo interplanétaire laissait à désirer. L'aspect financier primait sur le bien-être des animaux. Ainsi, certaines cages étaient trop petites. D'autres mal aménagées et inadaptées. Quant aux bêtes des planètes éloignées, elles n'étaient pas aussi encadrées qu'elles auraient dû et malgré ses efforts, elles étaient nombreuses à dépérir. Son sentiment de culpabilité augmentait de jour en jour ainsi que sa frustration. Le cas des bipèdes se rajoutait à d'autres.
Longtemps, il avait pensé que, par sa présence, il pouvait arranger les choses, mais il en était de moins en moins certain. Il était exact qu'en tant que Tapplenien, ses capacités médicales étaient supérieures, mais puisque le directeur s'accrochait à ses formulaires et méprisait certaines règles élémentaires, les efforts de Zyxxx ne servaient à rien.

Le garçon fée - 213

Zibulinion émergea en fin de matinée, encore fatigué. Il fut surpris de se retrouver tout habillé sur le lit de son ancienne chambre, sa baguette reposant sur son ventre. Elle lui sembla plus longue et plus brillante que la veille et il se souvint qu'il avait crée un sort supposé annuler celui de la directrice. Il se leva et la tête lui tourna. Il se rassit et pour bien se réveiller, il partit se doucher, espérant qu'après, il serait assez en forme pour une téléportation longue distance, mais rien n'était pas moins sûr, car il sentait bien qu'il n'avait récupéré toute son énergie magique et cela l'ennuyait beaucoup car Relhnad devait l'attendre et qu'il n'avait aucun moyen de le prévenir. Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai, il aurait pu éventuellement lui envoyer un oiseau avec un message, mais il préférait ne pas dépenser sa magie pour cela, car ce qu'il souhaitait, c'était le rejoindre...
Il était en train de se sécher dans la salle d'eau de l'étage des professeurs quand Relhnad apparut brutalement dans toute sa splendeur : ses longs cheveux dorés, ses yeux bleu pailletés d'argent. Point de léger sourire aux lèvres, en revanche, mais un visage soucieux. Son sort avait marché, se réjouit Zibulinion, puis embrassé, il couvrit du mieux qu'il put sa nudité avec sa serviette.
– Zibu, ça va ? Tu ne venais pas et je m'inquiétais.
– J'ai utilisé trop d'énergie magique, avoua Zibulinion.
Relhnad parut soulagé. Il dut ensuite se rendre compte du manque d'habillement de Zibulinion, car son regard se fit plus appuyé.
– Si ce n'est que ça... Je suis rassuré que tu ailles bien. Maintenant, je vais devoir expliquer la raison de mon passage à Valeiage à la gardienne de l'école. L'oubli d'un livre, ou mieux d'un paquet de copies !
– La gardienne ?
– L'école n'est jamais laissée sans surveillance, même pendant les vacances. C'est d'ailleurs elle qui s'occupe de tes repas et tout. Elle sait quand quelqu'un débarque et ce n'est pas parce que je suis professeur ici que je suis autorisé à faire des allées et venues. Toi, c'est différent, ta présence est connue, et par conséquent, elle ne fait pas attention à tes déplacements.
– C'est pour ça que vous n'avez jamais proposé de me rendre visite durant les autres vacances ? demanda Zibulinion qui s'était beaucoup tourmenté avec cela.
– Évidemment. Qu'est-ce que tu t'étais imaginé ? Bon, il vaut mieux que j'aille m'expliquer avec elle où elle risque de débarquer. Dès que tu peux, retrouve-moi à mon appartement. De là, nous pourrons nous rendre chez ton père. Il est rentré chez lui.
Relhnad lui planta un baiser rapide sur la bouche et se volatilisa sans que Zibulinion n'ait trouvé le temps de lui expliquer ce qu'il avait réussi.

jeudi 10 juillet 2014

Vacances d'été

Comme chaque année ou presque, vacances coupées d'internet..., ce qui nous fait un retour du Zoo Interplanétaire et du Garçon fée, le 30-31 juillet !

Que va encore subir Merwan ? Sera-t-il bien mis hors de portée de Tom ?

Zibulinion a-t-il réussi son sort et reverra-t-il Relhnad dans toute sa magnificence ? Parviendra-t-il à être reconnu par son père ?

Réponses fin juillet-début août !

Au Zoo Interplanétaire - 23

Les tentacules raides, Zyxxx entra dans la pyramide dorée de douze étages qui servait à la fois de logis et de bureau au directeur du zoo interplanétaire.
Dans le hall qui était gardé, il fut interpellé de suite.
— Halte-là ! Vous avez rendez-vous ?
— Non, mais j'aimerai discuter avec le directeur, c'est important.
— Sur une échelle de 1 à 10, comment qualifierez vous l'urgence à vous entretenir avec lui ?
— 7.
— Bien. Je l'appelle pour l'informer et confirmer qu'il accepte de vous recevoir.
Le garde était un Psychien et il n'avait par conséquent besoin d'aucun gadget pour entrer en contact à distance avec quiconque parlait le même langage que lui. Après une minute de silence, il informa Zyxxx qu'il pouvait monter, qu'il était attendu à la piscine, au 3ème étage, 4ème porte à droite.
Zyxxx s'engouffra dans l'ascenseur aux parois d'or, se demandant comment le directeur pouvait apprécier cet aspect clinquant. En même temps, c'était peut-être dans la nature des Kondariens dont le corps était d'un gris argenté brillant, que d'aimer ce genre de choses.
Zyxxx suivit les instructions du garde et arriva sans peine à la piscine où flottait le directeur sur un moelleux matelas, la pointe de ses longues oreilles trempant dans l'eau étincelante.
— Docteur Xyzzz... Que se passe-t-il pour que vous débarquiez sans prévenir ? Un de mes précieux spécimens serait-il à l'article de la mort ?
— Deux des animaux capturés il y a quelques semaines sont en effet en danger. Le troisième élément qui a été mis récemment dans leur cage est très violent et les a attaqués aujourd'hui.
— Il y a des formulaires pour ça, docteur.
— La femelle ne tiendra peut-être pas jusque là. Son état était déjà préoccupant avant l'arrivée du second mâle.
— Hum. Dans quelle zone sont-ils ?
— Secteur D-3 des animaux inconnus.
Le directeur pagaya jusqu'au bord du bassin et en sortit pour consulter son pavé numérique où il recevait les rapports de tous les gardiens et qu'il emmenait partout avec lui. Ses deux yeux géants eurent tôt fait de parcourir celui concernant le Secteur D-3.
— Cela a l'air d'avoir plu au public et ce n'était à priori qu'une copulation. Enfin deux. Je ne vois pas le problème.
— La femelle risque de mourir, répondit Zyxxx en s'efforçant de maintenir ses tentacules immobiles alors que l'envie d'attraper le directeur et de le secouer le démangeait.
— Ce serait ennuyeux, c'est sûr. Tout ce que je souhaite, c'est qu'ils se reproduisent, certainement pas qu'ils s'entretuent. Mais ce serait prendre une décision trop rapide que de les séparer dès à présent, sans compter que cela demanderait une réorganisation complètes des cages du secteur. Non, il vaut mieux observer comment la situation évolue.
Si le directeur croyait l'avoir embobiné, il se trompait.
Zyxxx opta pour une autre tactique :
— Très bien, je ferai ça demain et si les choses dégénèrent, il sera possible sans forcément les bouger de cage, fixer une grille intérieure.
— Hum. D'accord, mais pas avant demain soir.
Zyxxx se satisfit de cette demi-victoire.

mercredi 9 juillet 2014

Le garçon fée - 212

Zibulinion se retrouva seul et las dans son ancienne chambre. La téléportation longue distance était vraiment épuisante.
Avec un soupir, il descendit au réfectoire où son dîner devait l'attendre. A côté d'une assiette de légumes et d'une coupe de riz au lait, il découvrit un petit mot : « Ce n'est pas bien de sauter des repas. »
Il réalisa alors qu'un déjeuner avait dû l'attendre dans le réfectoire et qu'il ne pouvait pas s'absenter toute la journée de l'école de façon régulière sans que cela ne se remarque. S'il se mettait à ne plus manger le midi, nul doute que l'information remontrait à la directrice qui viendrait s'enquérir de ce qui se passait. Le sentiment d'être prisonnier s'abattit sur lui. Certes, il pouvait s'évader, mais que quelques heures. Validocielle était sa geôlière. Comme il aurait aimé être libéré d'elle ainsi que de son fichu sort qui se dressait entre lui et Relhnad ! Comme si leur relation n'était déjà pas assez compliquée avec leur différence d'âge...
Après avoir mangé, en dépit de sa fatigue, au lieu d'aller se coucher, Zibulinion se rendit à la bibliothèque pour consulter des ouvrages sur les sorts punitifs ainsi que sur les sceaux de protections.
Désespéré de trouver la solution, il perdit la notion du temps et l'aube se leva sans qu'il ait dormi.
Un rayon de soleil sur ce qu'il lisait le tira de son état second. L'adolescent se résigna à aller prendre un peu de repos. Cependant, plutôt que de prendre le chemin du dortoir, il opta pour sa chambre à l'étage des professeurs. Il n'aimait guère être entouré de lits vides qui lui rappelaient qu'il était le seul élève restant de l'école.
Dans le couloir, en passant devant une fenêtre, il fut ébloui et il mit machinalement sa main devant ses yeux pour se protéger. Il eut alors une illumination. Jusque là, il n'avait songé qu'à briser le sort, tout en contournant le sceau de protection. Mais tout ce dont il avait besoin, c'était d'un sort qui se mettrait entre lui et sa vision modifiée par la directrice.
Zibulinion se dépêcha de gagner sa chambre, l'esprit en ébullition. A peine arrivé, il s'assit sur le lit, appela à lui sa baguette et tenta le coup. Que ses yeux voient les choses telles qu'elles étaient, indépendamment de toute magie, c'était tout ce qu'il souhaitait.
Il sentit un picotement léger sur ses paupières, puis ce fut tout. C'était impossible de savoir si cela avait vraiment marché, mais Zibulinion rattrapé par le sommeil s'endormit immédiatement, sa baguette dans laquelle dansaient de nouvelles paillettes scintillantes encore dans les mains.

mardi 8 juillet 2014

Le garçon fée - 211

Zibulinion rougit légèrement. Il avait une conscience aiguë du fait qu'ils étaient seuls tous les deux depuis qu'il avait franchi la porte de l'appartement.
S'il avait vu Relhnad tel qu'il était et non transformé en zombie par le sort de la directrice, il aurait été encore plus troublé. Il ne pouvait oublier la déclaration de Relhnad  « Si je n'étais pas aussi horrible pour toi, je te ferai l'amour »
S'il n'y avait pas eu le sort, ils auraient peut-être fait autre chose que parler...
– Tu veux que je te montre à quoi ressemblerait mon appartement s'il était tel que je le voulais sans devoir sauvegarder les apparences pour les non initiés à la magie ?
– Oui, avec plaisir, répondit distraitement Zibulinion, à nouveau en train de soupeser quels mots pourraient le débarrasser du sort punitif qui parasitait sa vue.
Soudain, il n'y eut plus de plafond, plus de sol, plus de meubles, juste un magnifique ciel bleu parsemé de nuages.
Les ailes de Zibulinion frémirent. Cela rappelait un peu l'univers cotonneux des rêves de Relhnad.
– Viens, l'invita Relhnad en se levant du canapé métamorphosé en une vaporeuse masse blanche.
Ils refirent le tour de l'appartement. En guise de douche, dans la salle de bain, un gros nuage gris était prêt à laisser tomber la pluie. Dans la chambre, c'était la nuit. Les étoiles brillaient doucement et sur un large croissant de lune, était étalé une duveteuse couverture.
– C'est beau.
– Je suis content que cela te plaise. Il faut toutefois reconnaître que ce ne serait pas complètement pratique de vivre là-dedans.
Le véritable appartement dans toute sa parfaite froideur réapparut.
Ils retournèrent sur le canapé où ils partagèrent un baiser avant de se remettre à bavarder.
Aux alentours de midi, Relhnad leur prépara un repas dans la cuisine américaine, sans lever le petit doigt. Les aliments passèrent d'eux-mêmes la porte du réfrigérateur. Un couteau éplucha les légumes, un autre coupa la viande en morceaux sur le plan de travail. Le tout sauta dans une poêle qui était sortie d'elle-même de son placard pour se poser sur la plaque de cuisson qui s'était allumée.
– Vous cuisinez toujours comme ça ? demanda Zibulinion.
– Oui. Sauf si j'ai un public qui ne doit pas savoir que la magie n'a rien de fictionnel et dans ces cas-là, je m'en tire très mal.
Zibulinion rit de bon cœur. Plus il apprenait à connaître Relhnad et plus il l'aimait.
En sa compagnie, la journée passa en un clin d'œil, et le moment de se téléporter à l'école vint trop vite.
– Maintenant que tu connais les lieux, tu peux revenir ici quand tu veux.
– Dès demain ?
– Bien sûr, je t'attendrai.
C'était dur de le quitter. Après un dernier baiser à Relhnad, Zibulinion exécuta néanmoins le sort de téléportation qui le ramenait à Valeaige.

lundi 7 juillet 2014

Au Zoo Interplanétaire - 22

— T'as eu ta dose avec l'alien ou tu en veux encore ?
Merwan se mordit la lèvre pour ne pas rétorquer quoique ce soit à Tom. Il craignait trop les conséquences.
— T'es sourd, pédé ?
Merwan secoua la tête. Il aurait presque préféré l'être.
— Réponds, bordel !
— Je vais dormir, murmura Merwan, espérant que Tom le laisserait tranquille.
Ce dernier ne se donna pas la peine de réagir à cette déclaration et partit s'allonger sur son tapis où il ferma les yeux.
Merwan déplaça le sien et celui d'Anouchka à l'opposé de Tom, puis prit par la main la jeune femme qui, telle une marionnette privée de fils,  n'avait pas bougé de l'endroit où Pieuvre l'avait posée et il l'aida à s'étendre avant de faire de même.
La distance entre Tom et eux était ridiculement faible et Merwan ne s'endormit que quand il entendit  ce dernier ronfler.

                                                      *

Zyxxx était inquiet. Il avait été obligé de remettre la femelle et le premier bipède mâle avec le second qui les avait malmenés, car il n'y avait plus de place au centre de soins où résidaient tous les animaux trop malades ou blessés pour être remis dans leur cage au zoo.
Le gardien de la zone l'ayant informé de l'activité inhabituelle dans la cage des bipèdes qui avait d'ailleurs attiré plus de spectateurs que d'habitude, Zyxxx s'était dépêché de venir s'occuper d'eux dès la fermeture du zoo pour découvrir BM1 et la femelle dans un drôle d'état. Il avait préféré les emmener ensemble immédiatement pour les soigner, convaincu qu'il pourrait les gérer sans peine.
Un examen approfondi avait révélé que BM2 s'était accouplé avec la femelle et avait imprégné le corps du premier mâle, ce qui confirmait l'hypothèse de l'hermaphrodisme... Le souci, c'était la violence des accouplements. Zyxxx n'était pas naïf et il était parfaitement au courant que certains animaux contraignaient leurs femelles, les immobilisant pour mieux les féconder. Mais les poignets et les chevilles de la femelle étaient violacées tellement ils avaient été serrés. Quant à BM1, il avait été roué de coups : son visage était tuméfié, sa peau couverte de bleus.
Copulation ou pas, BM2 était trop agressif pour le bien-être des deux autres.
Il fallait les séparer au plus tôt et comme effectuer la demande par le biais du formulaire prévu à cet effet prenait trop de temps – Zyxx avait déjà eu plusieurs mauvaises expériences avec le système – il opta pour une visite au directeur. Ce serait également l'occasion de lui rappeler l'importance de l'examen médical avant la mise en exposition dans le zoo.

vendredi 4 juillet 2014

Au Zoo Interplanétaire - 21

Avant que la journée ne se termine Tom plaqua à nouveau Anouchka sur le sol.
— Laisse-la tranquille ! cria Merwan.
— Attends ton tour, tantouze, à moins que tu ne sois déjà en manque.
Merwan serra les dents. Il aurait voulu sauver la jeune femme, mais comment ? Une rossée supplémentaire l'attendait. Être forcé une deuxième fois. La perspective le glaçait.
Il se leva et claudiqua vers Tom et Anouchka qui était comme sans vie. Tom se détourna de la russe et adressa un sourire mauvais à Merwan.
— Si tu me supplies comme il faut, je veux bien m'occuper de ton petit cul.
Merwan déglutit, incertain. Il n'avait aucune envie que Tom le touche encore. Mais Anouchka résisterait-elle à un second assaut ?
Son dilemme fut résolu par les bruits de la fermeture du zoo qui fut immédiatement suivi par l'arrivée de Pieuvre alors même que déambulaient encore des aliens dans les allées.
Ses longues tentacules s'enroulèrent autour de Anouchka et Merwan tandis qu'avec d'autres, il repoussait Tom qui l'insultait copieusement, et il les emmena. C'était la première fois qu'il les prenait ensemble. Merwan s'en étonna, mais ne s'en plaignit pas. Lui et Anouchka étaient temporairement sauvés, hors de portée de Tom. 
Pieuvre les conduisit au cube habituel, mais ouvrit ensuite une porte différente et déposa Merwan dans une étroite cellule, pas plus large qu'un placard à balai.
Cette nouvelle prison complètement fermée était oppressante et Merwan fut soulagé quand Pieuvre le récupéra enfin. Anouchka était hors de vue.
L'alien à tête blanche palpa son corps avec une grande délicatesse, plus qu'à l'accoutumée. Il ne glissa
en lui que la pointe d'un des ses plus minces tentacules , déposant quelque chose de gluant qui apaisa la douleur de la déchirure anale que lui avait infligé Tom. Chaque endroit blessé fut ainsi soigné, soulageant Merwan. S'il avait encore eu des doutes sur le fait que Pieuvre était un médecin, cela les aurait définitivement dissipés.
Pieuvre dut considérer ensuite que les soins étaient terminés et après avoir repris Anouchka dans une cellule, il les ramena tous les deux dans la cage... avec Tom.
Merwan frissonna quand Pieuvre déroula le tentacule qui le serrait à la taille. Il esquissa un mouvement pour le retenir, mais déjà l'appendice de l'alien se rétractait. Comment faire comprendre à Pieuvre qu'en les remettant avec celui qui les avait violentés, il rendait ses soins quasi-inutiles ?
Déjà l'alien s'éloignait sur sa plateforme.

jeudi 3 juillet 2014

Au Zoo Interplanétaire - 20

Quand il reprit conscience, Tom l'avait pénétré et allait et venait en lui comme s'il n'avait été qu'une poupée gonflable. Chacun des coups de reins de Tom était douloureux et lui arrachait des plaintes. C'était atroce. Son visage frottait sur le sol rugueux, l'écorchant tandis que Tom le possédait. Les aliens regardaient toujours, constata Merwan à travers sa vision brouillée par les larmes. C'était l'enfer.
Enfin Tom poussa un râle de jouissance. Son sperme chaud se déversa et il ressortit. C'était terminé pour le moment. Le corps de Merwan était tout endolori : sa pommette droite le cuisait, ses épaules le lançaient, ses bras étaient meurtris, son anus le brûlait...
Anouchka, les yeux vides, se balançait d'avant en arrière, en fredonnant une chanson. Elle aussi avait dû être violée par Tom qui arborait un affreux sourire satisfait.
L'enfermement l'avait-il rendu fou ? A moins qu'il n'ait toujours été comme ça. Peut-être avait-il déjà violé des gens avant. Le résultat était de toute façon le même.
— Comment a-t-il pu...
Cette question n'était qu'un murmure, mais Tom entendit. Il se pencha vers Merwan et déclara :
—  Ici, il n'y a rien d'autre à faire qu'à baiser alors, dès que mon soldat sera au garde à vous, je recommencerai. Vous n'êtes que deux petites chattes en chaleur et je vous ai donné ce que vous vouliez.
Il était malade. Ce n'était pas possible autrement.
— La situation est déjà assez pénible sans que tu agisses comme ça, plaida Merwan malgré tout.
Tom lui écrasa la tête sur le sol avec son pied.
— Je suis sûr que tu en redemanderas. Tu geignais de plaisir.
Merwan ne protesta pas. Il avait trop mal pour cela. Il ferma les yeux pour ne plus voir le contentement de Tom et ne bougea plus.
Pourquoi les choses avaient dégénéré ainsi ? Peut-être qu'ainsi Tom se vengeait de l'impuissance à laquelle l'avait réduit les aliens ? Mais pourquoi leur en faire payer le prix à Anouchka et lui ? Il se sentait affreusement sale. Une envie d'uriner finit par l'obliger à se relever, ce qu'il fit en grimaçant. Un filet de sang mêlé de sperme coula le long de sa jambe.
De son côté, Tom pissait entre les barreaux, tentant d'arroser les aliens qui gardaient prudemment leur distance.
Anouchka avait à présent la tête posée sur ses genoux, elle semblait ailleurs, comme absente à elle-même. Elle s'était en quelque sorte évadée. Merwan aurait aimé parvenir à cet état, mais son cerveau tournait à plein régime, ressassant ce qu'il venait de vivre.  Son corps le lui rappelait à chaque mouvement, chaque respiration. Les examens de Pieuvre n'avaient jamais été aussi horribles.
Mais pourquoi ne pouvait-il donc pas se réveiller de ce cauchemar ? L'arrivée de Tom qu'il avait vu comme une bénédiction parce qu'il parlait la même langue que lui se révélait une catastrophe totale.

mercredi 2 juillet 2014

Au Zoo Interplanétaire - 19

Tom tournait encore et encore tel un lion en cage. Ce n'était que son troisième jour d'enfermement, mais il semblait déjà à bout.
— Merde quoi ! Qu'est-ce qu'ils nous veulent à la fin ?
— Rien que nous regarder, je crois... soupira Merwan.
— On est ni des bêtes, ni des monstres de foire ! C'est eux !
Cette pensée avait également effleuré Merwan, mais il n'était pas persuadé de son bien-fondé. Les aliens étaient juste différents, mais pas moins évolués que les humains. D'ailleurs, il avait eu le temps d'y réfléchir ces derniers jours et n'était plus du tout certain que quiconque mérite d'être enfermé, quelque soit son degré d'intelligence supposé, tout ça pour que d'autres puisse les contempler.
— Nous faisons pareils avec les animaux sur Terre.
— La belle affaire ! J'en ai marre ! S'ils veulent du spectacle, je vais leur en donner moi !
En trois enjambées, Tom fut sur Anouchka qui était assisse en position fœtale et la fit basculer en arrière. La jeune femme cria. Tom comme possédé, lui écarta les jambes.
Tout était allé si vite que Merwan réagit à retardement.
— Tu... ! Mais arrête ! Qu'est-ce que tu fais ? s'écria-t-il.
Et les rejoignant, il empoigna Tom par l'épaule. Ce dernier s'arracha à sa main et le repoussa violemment.
— Fiche moi la paix, la lopette ! Attends gentiment ton tour ! Si tu crois que je ne t'ai pas vu me reluquer ! Je parie que t'as adoré être enculé par le monstre hier, que c'est pour ça que tu ne bouges pas le petit doigt quand il vient t'attraper !
La violence des propos frappa Merwan aussi sûrement qu'un coup. Il avait déjà été victime d'insultes homophobes, mais les mots de Tom lui parurent d'autant plus cruels qu'ils étaient dans la même galère, compagnons d'infortune tous deux emprisonnés par les aliens.
— Je ne vais pas te laisser brutaliser Anouchka devant moi !
Tom ne l'écoutait pas. Son sexe était érigé et pointé vers celui de la jeune femme tétanisée.
Merwan se jeta sur Tom pour libérer la malheureuse. Ils roulèrent sur le sol rugueux. Cependant, si Merwan ne s'était jamais battu de sa vie, ce n'était à priori pas le cas de Tom qui l'effet de surprise passé, prit le dessus et se mit à cogner sans hésiter. Merwan, devant cette pluie de coups, ne sut que se protéger instinctivement avec ses avant-bras, incapable de riposter.
Quand il se détourna du visage de Tom déformé par la rage, il aperçut les aliens qui les contemplaient, fascinés, tandis que Merwan se faisait battre.
Si seulement tout cela n'était qu'un cauchemar... fut la dernière pensée de Merwan.

mardi 1 juillet 2014

Au Zoo Interplanétaire - 18

Zyxxx lui ébouriffa la touffe et commença à l'examiner, promenant ses tentacules sur le corps du bipède qui se mit à émir de fort jolis bruits.
Comme toujours la prise de température agissait sur son organe reproducteur, le faisant grossir. BM2 aussi avait eu une réaction, mais il avait lutté avec l'énergie du désespoir avant cela, se débrouillant pour donner un violent coup dans la tête de Zyxxx avec son crâne.
Concluant que BM1 se portait bien, Zyxxx le ramena auprès des deux autres bipèdes. La femelle était allongée, en phase de récupération, mais pas le second mâle qui poussa d'épouvantables cris, en gesticulant.
La femelle se redressa. Le stupide animal l'avait  réveillé avec son inutile boucan alors qu'elle avait besoin de repos. Même si le mal était fait, Zyxxx préféra ne pas traîner. Plus il s'attarderait, plus l'autre animal s'agiterait, empêchant la femelle de se rendormir.

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— C'est ça, file, enfoiré de mes deux ! hurla encore Tom, le poing levé vers Pieuvre dont la plateforme s'élevait rapidement au-dessus de leur cage.
— Calme-toi, Tom, tu effraies Anouchka, intervint Merwan.
La jeune femme russe, recroquevillée sur elle-même, s'était plaquée les mains sur les oreilles.
— Rien à cirer ! Tu fais chier, mec ! Et elle aussi ! Je l'ai approché en ton absence et elle a bondit en arrière, cette  chochotte. Toi, c'est pareil, t'as rien dans le ventre ! T'as même pas essayé de te défendre tout à l'heure ! Tu t'es laissé cueillir entre les tentacules de l'autre monstruosité comme une foutue femmelette !
— Parce que je sais que c'est perdu d'avance, affirma Merwan, malgré tout touché par les accusations.
— Bah voyons, je parie t'as même pas essayé !
Ce n'était pas faux et Merwan en ressentit un malaise profond. Il avait fui l'alien à tentacules la première fois, s'était interposé entre lui et Anouchka une fois... et c'était tout.
— Je cherche à communiquer avec lui, argumenta-t-il. D'ailleurs, aujourd'hui, je crois enfin que...
Tom s'esclaffa :
— Ces foutues bestioles nous choppent, nous fichent en cage, nous tripatouillent et toi, tu veux causer !
Présenté comme ça, cela sonnait franchement ridicule, mais Merwan restait persuadé que c'était la meilleure solution. Bien sûr, même s'il parvenait à se faire comprendre, rien ne garantissait que les extraterrestres le libéreraient, mais peut-être... et ce « peut-être », c'était tout ce dont il avait besoin pour s'accrocher. Tout à l'heure quand il avait réussi à imiter un bout de ce que Pieuvre avait dit, ce dernier avait paru réagir.