vendredi 30 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 35

La première chose que fit Huo le lendemain dans la cuisine où étaient attablés Marin, Céleste et Gaïus fut d’attraper la main de Blaise, de nouer leurs doigts et d’annoncer joyeusement qu’ils étaient en couple.
Le colosse se figea, et parut même cesser de respirer un instant.
— Ce n’est pas une bonne idée… dit Marin avec une grimace comme s’il avait mordu dans quelque chose de trop acide.
— C’est quoi cette mauvaise blague dès le matin ? Il est trop tôt pour cela, soupira Céleste.
— Ce n’est pas une plaisanterie ! s’écria Huo.
— Vous vous connaissez depuis à peine trois jours, c’est n’importe quoi, rétorqua Céleste.
— C’était un coup de foudre pour ma part. Je n’ai pas besoin de plusieurs mois pour me rendre compte que Blaise est une perle rare, gentil et attentionné ! Quelle importance si nous brûlons les étapes ?
— Je croyais que nous étions tous d’accord qu’il était préférable d’être célibataire avec les fusions, déclara Marin.
— Je suis d’accord pour partager Blaise avec vous.
D’où sans doute sa non exigence d’exclusivité. Il faudrait vraiment qu’ils en rediscutent, mais pas devant tout le monde...
Marin se leva brusquement de table alors qu’il n’avait de toute évidence pas fini son petit déjeuner : sa tasse était encore à moitié pleine et le pancake dans son assiette à peine entamé.
Ni Céleste ni Gaïus n’avaient l’air enchanté qu’ils forment un couple, mais c’était à priori Marin qui le digérait le moins bien.
Blaise échangea un regard avec Huo qui, d’un signe de tête, lui donna son accord pour emboîter le pas au brun.
Marin avait dû partir à toutes jambes, car Blaise ne le rattrapa que devant sa chambre. Blaise le captura par le poignet et le força à se retourner. Marin avait les joues mouillées de larmes.
Blaise, décontenancé, en cueillit une du pouce.
— Pourquoi est-ce que tu pleures ?
— Je ne sais pas… Retourne donc auprès de ton petit ami, ajouta le brun en cherchant à se dégager.
— Pas avant de comprendre pourquoi tu es si triste.
Marin s’humecta les lèvres.
Blaise se rappela des deux fois où le brun l’avait embrassé, la douceur et la fraîcheur de sa bouche et s’en voulut. Il n’aurait pas dû, pas alors que Marin semblait si chagrin.
— Je croyais que, toi et moi, peut-être, au bout du chemin, nous deviendrons quelque chose, murmura Marin.
Que répondre à cela ? Blaise avait apprécié chacun des moments passés en tête-à-tête avec lui, leur domesticité dans la préparation des repas… et il avait rêvé de plus.
— S’il-te-plaît, tu veux bien me lâcher ? demanda Marin.
Formuler si poliment, c’était d’autant moins possible de refuser que Blaise ne savait que dire. Il le libéra.
— C’est vrai que cela aurait pu être possible, murmura-t-il tout de même comme Marin se réfugiait dans sa chambre.

jeudi 29 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 34

Après le dîner, Huo se glissa dans la chambre de Blaise.
— Tu voudrais bien qu’on se mette ensemble, toi et moi ? dit le jeune homme roux en le regardant droit dans les yeux.
Qu’il propose plus que baiser surprit Blaise.
— Pas de façon exclusive, bien sûr, ajouta Huo.
La précision acheva de désarçonner Blaise. Il n’avait jamais envisagé une relation ouverte. Et il n’était pas sûr d’être très chaud pour partager Huo avec d’autres gens… si ce n’est Gaïus, Céleste et Marin.
— Je t’avoue ne pas bien comprendre… Si c’est pour qu’on fréquente d’autres gens, au final, quel besoin d’officialiser les choses ?
— Parce que je suis tombé amoureux de toi. déclara Huo.
De son côté, Blaise ne pouvait nier qu’Huo était aussi mignon qu’un chaton, un vrai rayon de soleil.
Ce qui compliquait tout, ce que Blaise était loin d’éprouver de l’indifférence pour les trois autres. Et ce n’était pas qu’une simple attirance. Mais ce qui était certain, c’est qu’avec Huo, dès le premier regard, il y avait eu comme une étincelle.
— Je crois que moi aussi… souffla Blaise.
Il n’eut pas le temps de clarifier pourquoi Huo souhaitait une relation ouverte, déjà le jeune homme se jetait dans ses bras.
Tout à coup, parler ne semblait plus aussi intéressant… Blaise lui embrassa le sommet du crâne, le souleva et l’emporta jusqu’au lit où il l’étendit. Les yeux jaunes orangés d’Huo brillèrent et il se déshabilla avec grâce.
Blaise l’imita, sans finesse aucune, puis il se mit à explorer la moindre parcelle de peau du jeune homme, caressant et pressant des baisers partout sauf sur ses lèvres jusqu’à ce qu’Huo le supplie de passer à la vitesse supérieure.
Blaise le pénétra d’un doigt, à sec, puis même deux parce qu’il se souvenait qu’Huo aimait la sensation de brûlure.
Huo gémit, enfiévré de plaisir.
Le voir comme ça enflammait les sens de Blaise.
— Un préservatif lubrifié ? demanda-t-il d’une voix rauque.
— Dans la poche de mon short, haleta Huo.
Une fois paré, Blaise se frotta entre la raie des fesses de Huo, puis il cessa de les torturer tous les deux et le pénétra doucement. Avec si peu de lubrifiant, quoiqu’en dise Huo, il s’agissait de ne pas lui faire mal.
A l’intérieur de Huo, c’était serré et brûlant. En un mot, parfait.
Blaise empoigna le pénis de Huo et le caressa en rythme avec les coups de rein qu’il lui donnait.
Dans un miaulement de plaisir, Huo jouit, les yeux fixés sur Blaise qui eut, à son tour, un orgasme aussi brutal qu’explosif.
Il eut comme un éblouissement. Tout pantelant, il ne tarda cependant pas à se retirer et s’écrasa aux côtés de Huo qui se blottit aussitôt contre lui.
Blaise lui déposa un baiser sur le front et s’endormit content, avec tout de même l’étrange sensation que quelque chose manquait, ou plutôt quelqu’un et même quelque trois…

mercredi 28 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 33

Après un moment, Blaise comprit qu’il y en avait pour des heures de lecture : Marin avait en effet commencé le document du jour qu’il avait réalisé que son sens du goût avait évolué, le jour de ses vingt ans, soit cinq ans plus tôt.

Marin dut se rendre compte de la même chose, car il lui offrit une clef USB avec une copie du fichier et lui prêta également un ordinateur portable de façon à ce que Blaise puisse poursuivre sa lecture quand il le souhaitait.
Blaise accepta volontiers.
    
    A trois, le repas fut une affaire tranquille. Comme il avait à nouveau un ordinateur à sa disposition – le sien était resté à son appartement – Blaise demanda à Huo le nom de sa chaîne afin de regarder ses vidéos.
Le jeune homme ne fit pas de difficultés et quelques clics plus tard, Blaise put découvrir qu’Huo se filmait en train d’utiliser ses pouvoirs. Mais bien sûr, tout le monde croyait qu’il s’agissait d’un truc ou de quelconques effets spéciaux...
Il était toujours en train de visionner quand Céleste et Gaïus rentrèrent, ils s’empilèrent tous dans la voiture pour aller purifier les environs.
En plein centre-ville, ce fut Céleste qui opéra, son vent balayant tout.
Sur un bord de route désert, Huo utilisa ses flammes. Un moment, tout parut brûler, donnant l’impression qu’un incendie s’était déclenché, puis tout s’éteignit sans que quoi que ce soit endommagé, hormis sans doute les invisibles moisissures.
Durant chaque purification, Blaise demeura sur ses gardes, s’attendant à ce qu’un ou plusieurs de leurs ennemis ne débarquent, mais rien ne se produisit.
Blaise put assister à une démonstration de purification par Gaïus qui occasionna d’impressionnantes vibrations sous leurs pieds. Marin effectua un nouveau nettoyage façon fontaine, et ensuite les quatre homme décrétèrent que c’était le tour de Blaise.
Il ne parvint à rien. Mais c’était quoi au juste le cinquième élément ? Le monde animalier ou autre chose ? A priori, transformer ses compagnons en animaux était un effet de son toucher.
Personne ne lui reprocha de ne pas savoir comment procéder, ce qui n’empêcha pas à Blaise de s’en vouloir.
Au final, ils retournèrent à la maison sans avoir à affronter quiconque, ce qui se révéla un soulagement comme une déception. Au moins, sur ce plan, Blaise avait une victoire à son actif.

mardi 27 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 32

— Pas de doute, s’entraîner est utile, déclara Marin.
Une fois n’est pas coutume, Céleste lui donna raison. Il annonça ensuite qu’il devait se rendre à une séance photos, mais qu’il serait de retour dans l’après-midi et qu’ils pourraient alors tous partir purifier les alentours.
— Tu es certain qu’avec ce qui s’est passé hier à l’appartement de Blaise, c’est prudent ? s’enquit Marin.
— C’est mon travail. Et Gaïus va m’accompagner par mesure de sécurité.
Marin émit encore quelques réserves. La situation avait changé maintenant qu’ils étaient au complet.
Céleste râla.
La paix ne durait jamais longtemps entre ces deux-là. N’était-ce pourtant pas Huo et Marin qui auraient dû être comme chien et chat avec leurs éléments diamétralement opposés ? Mais en un sens, l’air et l’eau l’étaient aussi. Après tout, à moins d’avoir des branchies, il était impossible de respirer sous l’eau !
    L’ange et le colosse partirent. Huo se rendit dans sa chambre pour préparer une vidéo tandis que Marin gagnait la sienne avec l’intention de réaliser un compte-rendu de leur séance d’entraînement. Blaise, lui, opta pour une nouvelle douche.
Il se retrouva ensuite quelque peu désœuvré, aussi explora-t-il la maison, osant cette fois pousser les portes fermées, non sans avoir toqué au préalable.
Le salon possédait une bibliothèque fournie et deux confortables canapés.
Un couloir et une porte plus loin, Blaise se vit inviter à entrer par Marin.
La chambre de ce dernier était décorée de tout un camaïeu de bleus. Le brun aux yeux vairons était installé à son bureau, devant un ordinateur portable, une paire de lunettes sur le nez, ses longs cheveux noirs noués en une tresse sur le côté. Il avait l’air plus sérieux que jamais.
— Que puis-je faire pour toi ?
— Je ne veux pas te déranger, je suis juste en train de découvrir les lieux…
— Non, non, c’est parfait. Je voulais justement t’interroger sur les différentes fusions. Comme tu as justement fait remarquer à Céleste, certains des entraînements n’ont pas d’effets visibles et j’aurais voulu savoir à quoi tu t’étais exercé.
Blaise ne pouvait décemment pas lui répondre qu’il s’était essayé à le déshabiller littéralement du regard.
Il préféra demander à voir les différentes notes prises par Marin depuis leurs débuts au sujet de leurs pouvoirs respectifs.
Marin l’incita à s’approcher pour lire.
Blaise se plaça derrière lui, remarqua son cou de cygne et dut lutter contre l’envie de le caresser avant de parvenir à s’intéresser au texte à l’écran.

lundi 26 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 31

 Blaise fit sortir Huo de son corps, se laissa embrasser par Marin, savourant la fraîcheur de sa langue et la transformation opéra : longs cheveux bleus et côté fantôme.
« C’est plutôt que tu peux t’infiltrer partout comme l’eau. »
De façon non voulue, Blaise se mit à s’enfoncer avec rapidité dans la terre du jardin jusqu’à la taille.
Non, rien à faire, il se sentait plus comme un spectre qu’autre chose.
« Mais tu peux toujours palper ce qui nous entoure, non ? »
L’herbe étant à portée de main sans qu’il ait besoin de se baisser ou se pencher, Blaise vérifia ça et parvint même à cueillir un brin.
Il n’empêche que c’était bizarre, à peu près autant que d’avoir des cheveux pour lui qui était chauve.
« Ce n’est qu’une hypothèse de ma part, mais cela ne m’étonnerait pas que nous puissions les faire bouger à notre guise. »
Cela méritait d’être essayé, mais avant ça, Blaise aurait apprécier de maîtriser cette perturbante, mais bien utile capacité d’infiltration – c’était après tout en partie grâce à elle que le Pêché de la paresse avait été pulvérisé.
Blaise s’efforça de remonter au même niveau que le sol en vain. C’était comme s’il était dans les sables mouvants et qu’il allait être englouti et finir par être enterré vivant !
Marin chercha à le rassurer, mais Blaise ne l’entendit pas vraiment. Dans son élan de panique, il chercha à se raccrocher à quelque chose. Une longue mèche de cheveux bleus se tendit vers la cheville de Céleste qui l’esquiva.
« Il faudra que je note cette propriété capillaire. »
Comment pouvait-il être si calme alors qu’ils avaient de la terre jusqu’au menton ?!
Blaise expulsa Marin, reprit une consistance solide et… se retrouva prisonnier du sol.
Ils devaient être tous le prendre pour un idiot. Huo et Céleste semblaient définitivement amusés. Marin était comme ailleurs, sans doute en train d’échafauder mille théories et Gaïus, pour ne pas changer, impénétrable.
Le colosse s’agenouilla à côté de lui. La terre vibra et se creusa autour de Blaise, le libérant peu à peu. Gaïus aida ensuite Blaise à s’extirper du trou.
— Ça va ? s’enquit Huo.
Blaise hocha la tête, tout en tapotant ses habits terreux. Il avait eu plus de peur que de mal, et seul son ego était blessé. Il aurait préféré impressionner ses compagnons de bataille plutôt que de se ridiculiser. Et sur ce coup, il n’avait même pas l’excuse d’être affecté par un Pêché.

vendredi 23 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 30

Un dernier regard suspicieux de Huo et il déposa un peu de salive au creux de la paume de Blaise.
Blaise fit de même et du bout des doigts, il frotta les deux, les mélangeant.
« Cela a fonctionné ! Génial ! » s’enthousiasma Huo à l’intérieur de sa tête tandis que les ailes de feu se matérialisaient.
C’était bien que cela ait marché, mais Blaise se prit à espérer que les trois autres ne voudraient pas faire pareil.
« Tu aimes être embrassé, toi ! A mon avis, pas la peine de t’en faire, je ne pense pas que cette manière de procéder soit efficace avec les autres. »
Pourquoi ?
« En raison de leurs éléments, Marin fait dans le très mouillé, Céleste dans le manque d’air et Gaïus dans la profondeur... »
Blaise préféra décoller que plutôt continuer à s’attarder sur le sujet et se fendit même d’une pirouette ou deux, encouragé par Huo. Que pouvaient-ils faire d’autre ?
« Cracher du feu comme un dragon ou bien jongler avec des boules de feu. »
N’y avait-il pas de danger qu’un incendie se déclenche ?
« Jusque là, pas de souci. D’ailleurs, tu as pu constater que mes flammes ne faisaient pas grand-chose à l’ennemi. »
Peut-être qu’avec leurs pouvoirs combinés, cela aurait plus d’effet.
« Oui ! Sinon, niveau sens, je peux voir loin, y compris à travers les murs. »
Blaise regarda autour de lui. Rien que le fait d’être dans les airs lui donnait une vision différente des choses.
Il choisit de redescendre, échouant encore dans son atterrissage. Cependant, Gaïus le rattrapa une fois encore. Il était d’une prévenance folle. Et il sentait bon, une odeur de bois et d’herbe fraîchement coupée…
« J’approuve à 100 % ! C’est pile poil mon genre d’homme, tout comme toi ! »
Huo semblait pourtant tout aussi désireux de coucher avec le blond et le brun.
« Le côté dominateur de Céleste est irrésistible à mes yeux. Quant à Marin, ne dit-on pas que le feu couve sous la glace ? Je suis sûr qu’il est en fait super passionné ! »
Huo et lui étaient pareils, attirés par tous leurs compagnons.
« Si tu te concentres, tu peux voir sous leurs vêtements. »
Ce n’était pas correct et en même temps, il les avait déjà vu nus, même si Blaise n’en avait pas vraiment profité, affamé et enfiévré comme il avait été. C’était pour s’entraîner, rationalisa-t-il.
Le colosse l’ayant lâché et s’étant écarté, Blaise observa Marin. Le brun aux yeux vairons portait une chemise turquoise et un pantalon bleu foncé tenu par une ceinture de cuir marron avec des mocassins blancs.
Blaise plissa les yeux et parvint à distinguer le corps fin et musclé, la pointe des tétons violacées, et sous le boxer, le pénis au repos dans son écrin de boucles noires. 
Et puis le phénomène se poursuivit et c’est le squelette qu’il aperçut, de quoi calmer ses ardeurs !
« Je te confirme. » dit Huo, rieur.
— Alors, Blaise ?
Le rappel à l’ordre de Céleste rompit la vision radio de Blaise.
— Je m’entraîne, même si de l’extérieur ce n’est pas flagrant, répondit-il.
— Si tu le dis… Il n’empêche qu’il te reste à fusionner avec Marin.

jeudi 22 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 29

 « Tu n’es pas comme les autres. »
Parce qu’il était l’élément bonus et le sens manquant ? C’était une mince consolation…
— Vous vous êtes endormis ou quoi ? demanda Céleste. Agite la queue, fais quelque chose !
C’est vrai qu’ils n’avaient pas fusionné dans le but se parler en pensées.
Blaise inspira à fond. Il fallait qu’il se concentre qu’elle que soit son envie de continuer à en apprendre plus sur Gaïus. Il attendit un instant une réaction du colosse qui ne vint pas.
Blaise fouetta l’air de sa queue, un peu perdu sur ce qu’il pouvait faire ou non. Il palpa ses cornes. Il pourrait peut-être embrocher un de leurs ennemis avec.
— Vous êtes exaspérants… déclara Céleste.
Blaise aurait aimé rétorquer que c’était lui qui l’était.
Gaïus ne semblait pas avoir plus d’idée sur la manière d’exploiter leurs deux forces combinées.
« Pardon. »
— A moi ! s’écria Huo.
Blaise fit sortir Gaïus à regret.
Avant d’arriver à quelque chose ensemble, ils devaient communiquer davantage, même si de l’extérieur, en apparence, ils ne faisaient rien.
Blaise voulut embrasser Huo qui eut un soudain mouvement de recul.
— Je déteste les baisers !
Ce devait donc être pour ça qu’il s’en était tenu à la « technique de la friction. » Mais il faut avouer que sur le champ de bataille, prendre le temps de frotter leurs pénis l’un contre l’autre n’était pas vraiment envisageable.
— D’accord. Excuse-moi.
— Bien sûr. Tu ne pouvais pas savoir. Je suppose que je pourrais faire un effort, ajouta Huo avec un soupçon d’amertume qui ne lui ressemblait pas.
Le jeune homme roux avait dû en subir des vertes et des pas mûres au sujet de son dégoût pour les baisers. Pourtant, il avait bien le droit. Peut-être les trouvait-il trop mouillés ou trop intimes par rapport au sexe qu’il n’hésitait pas à offrir sans vergogne ?
— Non. On va trouver une solution…
Étouffant son regret de ne pas pouvoir partager un brûlant baiser avec Huo, Blaise réfléchit à vitesse grand V.
— Et si tu crachais dans ma paume ? proposa-t-il.
— Et toi dans la mienne et on se serrerait la main ? demanda Huo en fronçant le nez.
Il était trop mignon. Blaise passa un bras par-dessus son épaule.
— Non, promis, assura-t-il en approchant une main au niveau de la bouche du jeune homme.

mercredi 21 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 28

Blaise atterrit sur le sol sans grâce aucune devant le colosse qui tendit spontanément les bras pour le stabiliser.
Son côté protecteur était craquant.
« Je le trouve irritant, pour ma part. »
Blaise avait cru le comprendre avec l’histoire de malédiction que Gaïus avait évité au blond.
— Souris !
Sous l’injonction, les commissures des lèvres de Gaïus remontèrent, illuminèrent son visage, puis retombèrent.
Le barbu frotta le bas de son visage. Il était clair que ce n’était pas pour leur faire plaisir qu’il s’était exécuté.
Sourire sur commande devait lui être difficile, à moins d’y être contraint, ce qui signifiait qu’ils avaient réussi.
« Oui et sans peine. Pas certain que cela fonctionne aussi bien sur un ennemi, mais cela vaudra le coup de tenter. Allez, fais moi sortir que tu puisses fusionner avec Gaïus.»
Tandis que Céleste réapparaissait, les ailes blanches se rétractèrent.
— A ton tour de t’entraîner avec Blaise, déclara  le blond à son ami.
Gaïus acquiesça, se courba et planta sa bouche contre celle de Blaise avant de la fouailler de la langue avec vigueur. Il embrassait comme il baisait. C’était intense.
La terre avala le colosse et cornes et queue s’échappèrent du corps de Blaise qui s’efforça de ne pas repenser à la manière dont cette dernière l’avait pénétré la veille.
« Pardon. »
C’est vrai que la fusion, c’était l’occasion ou jamais de discuter à cœur ouvert avec Gaïus qui n’avait pas à s’excuser de quoique ce soit. Il avait été sous l’influence de la Luxure et le sexe non protégé du début était à priori obligatoire pour la première fusion. D’ailleurs, Blaise avait-il intérêt à faire un test pour s’assurer qu’il n’avait rien attrapé… ?
« Désolé, vraiment. Je n’ai rien. »
Même après avoir baisé plein de gars sans protection ? Et d’ailleurs, comment avait-il su que c’était ça qu’il devait faire pour la première fusion ?
« Par accident. »
Blaise pouvait, semblait-il, se brosser pour les détails.
C’était un brin injuste comment, quand ils étaient à l’intérieur de Blaise, Céleste, Marin, Huo et Gaïus pouvaient lire en lui comme dans un livre ouvert, mais pas l’inverse.
« C’était avec mon petit ami. Il a rompu immédiatement après sa transformation. »
Aïe.
« J’aurais autant préféré ne pas savoir et ne pas avoir à coucher avec tous ses inconnus. »
Le cœur de Blaise se serra. Gaïus s’était forcé avec lui aussi. Et lui, il avait pris son pied, autant la première fois que la seconde, même sous l’influence des Pêchés.

mardi 20 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 27

— Ce n’est que la première fois qu’il faut mélanger les fluides d’une manière particulière ? demanda Blaise pour confirmer.
— D’après Céleste et Gaïus, oui. Pour ma part, je n’ai jamais fait qu’embrasser et Huo n’emploie que sa technique de friction.
Que Marin évite d’employer le terme de frottage, amusa Blaise. Le brun au yeux vairons avait un petit côté coincé charmant.
— Baisse-toi, exigea Céleste, en faisant signe à Blaise de s’approcher de lui.
Il était tentant de ne pas lui obéir à la lettre, de le soulever dans ses bras pour le mettre à sa hauteur et l’embrasser, seulement, cela ne valait pas la peine de le contrarier. Ce n’était pas parce que Blaise était plus grand, plus large et plus musclé qu’il ne pouvait pas répondre aux ordres d’un homme plus petit et plus mince, alors il s’exécuta et l’ange lui donna un baiser à couper le souffle avant de disparaître.
Deux grandes ailes blanches poussèrent dans le dos de Blaise.
« Que dirais-tu de s’envoler ? »
Que c’était une diablement bonne idée.
Blaise dut s’y reprendre à trois reprises, mais finit par décoller.
Cela pouvait être pratique pour se mettre hors de portée de leurs ennemis. Du moins, si aucun n’avait d’ailes.
« Les pêchés, non. Les autres, oui, hélas. »
C’était décevant. Mais peut-être pouvaient-ils tous les deux faire plus que voler ?
« Je peux créer des courants d’air, hurler, et donner une inflexion particulière à ma voix qui incite à obéir. Je ne maîtrise pas bien cette dernière technique. Mais elle a été bien utile hier quand tu étais affamé de nourriture et Gaïus de sexe. »
Ah, c’était donc pour cela que la veille Blaise s’était comme senti obligé d’accomplir les ordres de Céleste.
« Vous étiez comme des marionnettes… Non, j’exagère... »
Ce pouvoir était dangereux et bien pratique, s’il parvenait à l’utiliser contre leurs ennemis.
« Déjà essayé, mais sans succès. »
Mais peut-être que quand ils étaient ensemble, ça marcherait ?
« Oui. Testons sur Gaïus. Cela ne devrait pas trop le fâcher. Ou disons qu’il me pardonnera parce qu’il comprend bien que je doive m’entraîner. Cela nous a bien servi hier. Sans ça, cela aurait pu être la catastrophe totale. »
Blaise pensa à ce qu’il avait envie que Gaïus fasse et Céleste approuva.
« Je suis en train de réviser mon jugement sur toi. »

lundi 19 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 26

Le lendemain matin, il téléphona à son travail, invoquant des raisons familiales pour justifier sa demande inopinée de congé prolongé.
C’était comique dans la mesure où ses parents et la plupart des membres de la famille avaient coupé les ponts avec lui quand il avait son coming-out. Au moins, ils constituaient une bonne excuse. Il avait fait le deuil d’avoir toute relation avec eux depuis longtemps, mais c’était tout de même un point douloureux.
Heureusement, il avait maintenant en quelque sorte une nouvelle famille.
Il retrouva Céleste, Marin et Huo attablés dans la cuisine. Gaïus manquait en revanche encore à l’appel. Faudrait-il que Blaise se charge lui-même de le faire sortir de sa tanière ? Non, parce qu’il avait autant de raisons que le barbu, si ce n’est plus, d’être embarrassé par l’appétit dont il avait preuve au cours de cette folle après-midi.
Fichus pêchés. Cela ne désolait pas Blaise le moins du monde d’avoir à tous les anéantir. Il n’était par contre que trop conscient que la destruction du premier n’avait été qu’un coup de chance.
— On va s’entraîner après le petit déjeuner ?
Marin acquiesça.
Un quart d’heure plus tard, ils gagnèrent le jardin.
Gaïus les y attendait, le visage impassible. Il y avait cependant dans sa façon de se tenir une certaine raideur.
Blaise lui donna une tape amicale dans le dos et lui sourit.
— Ça va ? demanda-t-il.
 Gaïus hocha lentement la tête.
Il finirait bien par se détendre, décida Blaise.
— Je pense que nous devrions nous concentrer sur la fusion aujourd’hui afin que nous apprenions à nous servir de nos pouvoirs combinés, dit Marin.
Cela convenait d’autant plus à Blaise que cela semblait nécessaire pour se débarrasser des pêchés.
En plus, il avait pu involontairement expérimenter la veille qu’il n’était pas nécessaire de procéder toujours de la même manière dans le mélange des fluides pour que la fusion fonctionne.
Sucer le pénis de Gaïus avait produit le même résultat que le pilonnage en règle… sans préservatif. Et, vu que cela n’avait pas été un rêve, il aurait dû s’en inquiéter, surtout que s’il avait bien compris, Gaïus avait agi de la sorte plein d’autres types dans leur recherche du sens manquant pour compléter leur groupe.
A se demander si cela avait vraiment été obligé de procéder de la sorte.
Blaise jeta un coup d’œil au barbu a la posture toujours rigide. Non, si Gaïus l’avait baisé la première fois, cela n’avait pas été par plaisir. Le sexe pour le sexe n’était à priori pas son truc. Autrement, il aurait partagé leur dîner et leur petit déjeuner.

vendredi 16 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 25

Au rayon de la folie, il y avait aussi cette attirance qu’il éprouvait pour chacun de ses compagnons de bataille. En ce qui concernait Huo, c’était même un peu plus que cela.  Blaise le trouvait vraiment adorable. Ceci dit, Céleste l’était aussi dans le genre cactus. Et cela démangeait Blaise de percer les mystères des réservés Gaïus et Marin.
Blaise se rendit dans la salle de bain attenant à sa chambre et en ressortant propre comme un sou neuf, avec pour tout habillement une serviette éponge, il eut le plaisir de trouver son sac d’affaires au pied de son lit. L’un des quatre hommes avait dû s’en charger.
Blaise déambula ensuite dans les couloirs de la maison, sans oser pousser les portes closes. Il atterrit finalement dans la cuisine où Marin s’affairait déjà en prévision du dîner.
Après son désir frénétique de nourriture, tout à l’heure, Blaise se sentait nauséeux, mais offrit tout de même ses services.
Marin hésita, puis le mit à l’ouvrage.
La domesticité était apaisante après tout ce qui s’était passé.
Ils ne parlèrent guère, le brun se contentant de rappeler à Blaise de téléphoner à son travail le lendemain pour prévenir qu’il ne pourrait pas venir. Démission ou congé, c’était à lui de décider.
Ils ne dînèrent qu’à quatre, Gaïus ne se montrant pas, même après avoir été prévenu que le repas était prêt. Pas besoin de demander à Céleste les raisons de son ami. Le barbu devait être gêné après le sexe d’un peu plus tôt. C’était compréhensible. Ce n’était pas non plus facile pour Blaise de faire abstraction de la manière dont il s’était comporté, surtout alors qu’il sentait encore Gaïus en lui.
L’absence du colosse n’aurait pas dû autant le déranger, mais elle créait un vide alors même qu’il ne pouvait de toute façon pas vraiment participer aux conversations et avait à peu près autant d’expressivité qu’une statue de marbre.
Une fois la cuisine rangée, Blaise se retira pour la nuit et la solitude s’abattit sur lui.
Le moment où ils avaient été tous les cinq réunis sur un même lit était comme gravé au fer rouge dans sa mémoire.
Il s’endormit en y songeant, et en rêva.

jeudi 15 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 24

Le colosse barbu s’assit et se massa les poignets.
Blaise aurait bien aimé avoir aussi des vêtements à enfiler, mais il les avaient tous abandonnés dans la voiture sous l’emprise la Gourmandise et de la Luxure.
— Quelqu’un peut m’expliquer… lâcha Blaise.
Ce n’était pas le moment, et il ne savait par où commencer, mais il avait trop de questions.
— Que veux-tu savoir ? demanda Marin.
— Pourquoi on s’est contenté de prendre la fuite ? Combien de fois vous avez subi les effets des Pêchés ? Pourquoi le lit de Gaïus est décoré de menottes ?
Céleste soupira bruyamment face à l’avalanche de questions.
— Nous n’avons jamais réussi à battre les Pêchés jusqu’à toi. J’ai pour ma part souffert de la Gourmandise et de l’Avarice, Céleste de la Colère et de l’Orgueil, Gaïus de la Paresse et Huo de la Luxure.
Blaise se demanda si, n’ayant pas pu bénéficier de purification, ils ne leur en restaient pas des séquelles. En tout cas, Huo semblait très porté sur le sexe et Céleste s’emportait facilement, mais peut-être n’était-ce que leurs caractères.
— Gaïus est par ailleurs sous le coup de deux malédictions, celle qui le rend muet et celle qui le transforme en bête monstrueuse à chaque pleine lune, même si c’est moi qui aurait dû avoir celle-là, d’où la nécessité des menottes… dit Céleste.
Cela n’étonnait pas Blaise que le colosse soit intervenu pour protéger le blond. Il avait fait pareil dans l’appartement.
— Nous ne connaissons pas encore les trois autres malédictions possibles, précisa Marin.
— Et on n’est pas vraiment pressé de les découvrir, glissa Huo avec un sourire.
Blaise se demandait comment il arrivait à demeurer  joyeux en toutes circonstances. Lui avait du mal à digérer tout ça. Il lui restait un tas de questions.
— Comment nos ennemis nous ont-ils trouvés à mon appartement ?
Marin émit l’hypothèse qu’ils avaient dû traverser une zone contaminée, signalant ainsi leur position.
Céleste le contredit : pour lui, c’est la destruction de la Paresse qui avait poussé les Pêchés à chercher l’affrontement alors qu’en temps habituel, ils ne les croisaient qu’au moment des purifications.
— Ou bien, c’est parce que nous sommes au complet et qu’ils savent que Blaise change la donne, suggéra Huo.
— Peu importe la raison ou la façon, c’est le même résultat, conclut Céleste.
Blaise ne partageait pas cet avis, mais n’objecta pas, passant une main lasse sur son crâne chauve.
Le blond manifesta soudain qu’il était temps que chacun aille voir ailleurs. Une demande raisonnable. Gaïus devait avoir envie de se laver. De son côté, Blaise avait besoin d’une nouvelle douche ainsi que de calme pour se remettre des derniers événements. C’était comme s’il avait vécu trois journées en une et l’après-midi était tout juste terminée. C’était délirant, mais tout l’était depuis qu’il lui avait poussé des ailes de feu dans l'allée derrière le bar.

mercredi 14 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 23

Accueillir en lui le pénis du colosse serait une manière de combler le vide en lui, même si cela ne remplirait pas son estomac.
Blaise s’assit sur les cuisses de Gaïus. Il avait du mal à réfléchir avec la faim qui le tenaillait, mais il savait que, même après avoir été préparé par la pénétration de la queue en as de pique, rentrer en lui pareil membre était délicat.
Par chance, Marin lui fourra une bouteille de lubrifiant dans la main tandis que Céleste déroulait un préservatif sur l’imposante verge du barbu. Huo, pour sa part, avait commencé à se frotter lascivement contre la hanche de Gaïus qui haletait, ses yeux noisettes embrumés.
Blaise put finalement s’empaler sur le pénis du colosse. Oh, oui, c’était bon. Il rejeta la tête en arrière.
— Céleste, nous devrions participer aussi.
— Tous ensemble plutôt que chacun notre tour, c’est ça ? Tu espères qu’une orgie équivaudra à la purification coordonnée de tout à l’heure ?
La colère dans la voix de Céleste était palpable.
— C’est possible parce que le toucher de Blaise est spécial.
— Ce sont nos éléments qui nettoient, pas nos sens.
Marin dut décider d’ignorer Céleste, car il se pencha sur Gaïus et l’embrassa à pleine bouche.
Céleste pesta, puis les rejoignit. S’asseyant sur le bord du lit, il pinça fortement les tétons de Gaïus avant de souffler dessus comme pour chasser la douleur qu’il avait pu causer.
Blaise s’imagina un instant à la place du barbu, au centre de l’attention des quatre autres. Il remonta et s’abaissa une dernière fois sur le membre massif de Gaïus qui, bien qu’attaché et entouré, accompagnait ses mouvements à grands renforts de coups de rein, et jouit en se mordant la lèvre, sans réussir à contenir son râle de plaisir.
Le colosse s’immobilisa sous lui. Lui aussi devait avoir eu un orgasme.
L’appétit de Blaise était enfin apaisé. Il se détacha du corps de Gaïus. Il avait à présent conscience de s’être à nouveau comporté n’importe comment. La faute, cette fois à la Gourmandise, et peut-être bien à la Luxure qu’il avait subi lors de la fusion.
Marin et Céleste se redressèrent. Huo se décolla  de Gaïus dont les yeux avait recouvré leur lucidité. Le barbu avait l’air impassible, mais il n’était pas possible que ce soit autre chose qu’une façade.
— Quel spectacle nous avons dû offrir ! s’exclama Huo qui avait également joui. Tu es séduisant aussi quand tu es baisé, ajouta-t-il à l’intention de Blaise qui soudain, ne sut plus où se mettre.
— Ils ne sont plus affectés, déclara Marin. Nous pouvons donc nous soigner avec nos sens, pas seulement nos éléments. Cette alternative devrait nous permettre d’éviter de subir à nouveau les effets des Pêchés.
— Ce qui ne change rien aux malédictions des autres petits camarades du Vide, rétorqua Céleste.
Ils étaient tous les cinq nus, le pauvre Gaïus encore attaché, ses abdominaux et sa hanche maculés de sperme. Sûrement, ils auraient pu attendre pour avoir cette discussion.
Marin et Céleste avaient dû en arriver à la même conclusion, car le premier se leva pour récupérer ses habits sur la chaise et le second libéra Gaïus.

mardi 13 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 22

Le blond le conduisit jusqu’à la chambre de Gaïus.
— Maintenant, demande-lui de quitter ton corps, ordonna-t-il.
Blaise obtempéra sans cesser de sucer la peau de sa main.
Il ressentit aussitôt un vide sur lequel il n’eut pas le temps de s’appesantir.
— Aide-moi à l’attacher !
Blaise constata avec une certaine surprise qu’il y avait des menottes fixées aux montants massifs du grand lit. Blaise ne parvint pas à formuler de question. Tout ce qu’il voulait, c’était manger.
Le colosse se montra heureusement plutôt coopératif durant l’opération.
— Je vais chercher les autres. Occupe-toi de lui.
— J’ai faim, marmonna Blaise.
— Je te ramène quelque chose.
Céleste quitta la pièce. La clef tourna dans la serrure. Il les avait enfermés.
Blaise commença à lécher le sel de la peau de Gaïus qui s’agitait, tirant sur ses chaînes, donnant de grands coups de reins désespérés dans le vide, son pénis massif engorgé.
Le blond ne tarda pas à être de retour avec Huo et Marin auxquels Blaise n’accorda qu’un bref regard, se focalisant sur la pomme que tenait Céleste dans sa main : de la nourriture !
Délaissant le savoureux barbu, Blaise se précipita sur le fruit, s’en empara et le croqua à pleine dents.
— Gaïus n’est pas en état de purifier Blaise et la réciproque est vraie, d’autant plus qu’il ne l’a jamais fait, annonça Marin.
Céleste opina gravement de la tête pendant que Blaise réduisait la pomme à l’état de trognon.
— Si on parvient à satisfaire Gaïus, il arrivera peut-être à se concentrer assez longtemps, dit le blond.
Huo se déshabilla aussi sec.
— Les scrupules ne t’étouffent pas, grommela Céleste, tout en ôtant à son tour ses vêtements.
Blaise avait achevé le fruit et avait du coup envie de goûter à toute cette chair crémeuse étalée devant lui.
Il attrapa la main du roux et du blond, aspirant un doigt de chacun des jeunes hommes dans sa bouche.
Pendant ce temps, Marin enleva sa chemise, l’accrocha au dossier de la grande chaise placée devait un impressionnant bureau, retira son élégant pantalon, le plia et pour finir, se débarrassa de son boxer bleu roi et de ses chaussettes.  
— Surtout, prends ton temps alors que Gaïus souffre, râla Céleste en se dégageant de l’emprise de Blaise.
— Tu reproches à Huo son empressement, à moi ma lenteur, ce n’est pas cohérent, répliqua Marin avec froideur.
Et voilà, ils se disputaient encore. Ils auraient mieux fait de le nourrir… ou de sucer Gaïus.
Blaise, entraînant Huo avec lui, retourna sur le lit.

lundi 12 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 21

Alors qu’ils atteignaient la porte de l’appartement, quelque chose de visqueux s’enroula autour de la cheville de Blaise : une langue géante sortant de la bouche de l’incarnation de la Gourmandise aux tendances cannibale !
Gaïus la piétina à deux pieds pour lui faire lâcher prise tandis que Blaise tirait de toutes ses forces pour se dégager.
Céleste poussa des cris stridents qui vrillèrent les tympans de Blaise qui n’eut d’autre choix que de plaquer ses mains sur ses oreilles.
Indifférent à tout, l’homme nu au sol se masturbait.
Il éjacula, son sperme jaillissant, plusieurs mètres plus loin, jusque sur la main de Gaïus.
Le cannibale replia enfin son affreuse langue qui devait être acide, car le bas du pantalon prêté par Gaïus s’était dissous.
Blaise, son sac sur l’épaule, ouvrit la porte et Céleste qui s’était tu, la referma d’une bourrasque dès qu’ils furent sortis.
Gaïus plaqua soudain Blaise contre lui.
— Que… ?
Le colosse était excité et pas qu’un peu. L’adrénaline du combat ? Blaise, lui, avait une faim dévorante.
— Bougez-vous ! hurla Céleste.
Ils s’exécutèrent.
L’homme nu et le cannibale les pourchassèrent jusque dans la rue.
Toujours sous les injonctions de Céleste, ils s’engouffrèrent dans la voiture et le blond démarra en trombe.
Gaïus, sur la banquette arrière, libéra son imposante érection.
A défaut de nourriture, Blaise se pencha aussitôt pour l’engloutir et suça goulûment.
— Oh, ce n’est pas vrai… soupira Céleste. Il ne manquerait plus qu’on se fasse arrêter pour exposition indécente !
Il accéléra, ralentit, puis appuya à nouveau sur le champignon.
La semence de Gaïus emplit la bouche de Blaise qui avala tout sans que cela ne calme son appétit.
Gaïus disparut. Le corps de Blaise se transforma : cornes et queue poussèrent.
Blaise avait chaud. Il se débarrassa de ses vêtements.
Comme mue d’une volonté propre, la pointe de sa queue en as de pique monta caresser la raie de ses fesses, se frottant contre son sphincter. C’était Gaïus aux commandes, réalisa Blaise. Il mordit sa main, étouffant ses gémissements pendant que la queue le pénétrait. C’était  douloureux à sec et en même temps, c’était plaisant, car cela comblait la sensation de vide en lui.
Blaise enregistra avec indifférence que la voiture se garait. Il s’en moquait. Sa queue ondulait en lui. Il allait jouir.
— Sors !
C’était dur d’obéir, et en même temps, il y avait quelque chose dans la voix de Céleste qui contraignait Blaise à se plier à sa volonté.
Il s’extirpa de la voiture avec peine et avec le soutien de Céleste, gagna bon gré mal gré la maison.

vendredi 9 octobre 2020

Les héros de Comme les doigts de la main

En plus de l'épisode du jour, une petite fiche récapitulative des 5 héros :

Céleste alias l'ange
- physique : cheveux blonds,  yeux bleu pâle, peau blanche, brindille
- élément : air
- sens : ouïe
- animal : Harfang des neiges
- emploi : modèle
- caractère : autoritaire, colérique

Huo alias le rouquin
- physique : cheveux roux, yeux orangés
- élément : feu
- sens : vue
- animal : tigre
- emploi : Youtubeur
- caractère : enthousiaste, positif

Marin
- physique : longs cheveux noirs, yeux vairons un bleu & un vert, musclé
- élément : eau
- sens : goût
- animal : dauphin
- emploi : rentier
- caractère : sérieux

Gaïus alias le colosse barbu
- physique : cheveux châtains, yeux noisettes, grand, poilu et barbu
- élément : terre
- sens : odorat
- animal : ours
- emploi : écrivain
- caractère : calme

Blaise
- physique : chauve, yeux verts, baraqué
- élément : le 5ème élément
- sens : toucher
- animal : ?
- emploi : ouvrier
- caractère : gentil

Comme les doigts de la main - 20

Le colosse étant muet, Blaise comptait sur Céleste pour faire la conversation, excepté que l’ange n’était à priori pas d’humeur. Peut-être était-il encore fâché contre Blaise, quand bien même avait-il mis ses griefs de côté pour le guérir de la Paresse. Plutôt que de mettre les pieds dans le plat, Blaise préféra garder bouche close, même si cela voulait dire qu’un inconfortable silence régnait dans l’habitacle de la voiture. 
Il retrouva son appartement tel qu’il l’avait laissé la veille au soir. Avec tout ce qui s’était passé, il avait l’impression qu’il s’était écoulé bien plus longtemps que cela. Sa vie avait vraiment basculé quand ses yeux avaient croisé ceux de Huo. 
— Tu fais tes bagages ou tu prends racine ? 
Blaise évita de répliquer et s’efforça de dénicher un sac dans le fin fond de son placard dans lequel il fourra caleçons, chaussettes, jeans, t-shirts et sweat-shirt. 
Gaïus inspira à fond et donna un léger coup de coude à Céleste. 
— Oh, non ! pesta le blond. 
Deux personnes se matérialisèrent à quelques pas de Blaise : un homme bronzé entièrement nu au sexe érigé, et un corpulent en train de manger une glace. Il n’était pas trop compliqué de deviner quels pêchés ils pouvaient transmettre. 
Blaise se retint de demander comment ils avaient pu savoir où ils étaient et ferma son sac. Ce qu’il avait pris devrait suffire. 
Gaïus s’interposa entre les deux individus et eux. 
— Le dernier élément est appétissant, dit de façon obscène l’homme nu en caressant son sexe. 
— Oui, à croquer, répondit son compère en se léchant les babines. 
Il jeta son cornet de glace derrière lui. 
— Rassurez-moi, il n’est pas cannibale quand même, chuchota Blaise. 
La complexion crémeuse de Céleste avait laissé place à une blancheur crayeuse. 
Le sol et les murs se mirent à trembler. Un séïsme dans la région… Non, c’est Gaïus qui devait être à l’œuvre. Comme les secousses s’intensifiaient, l’homme nu et le potentiel cannibale chutèrent. 
— Filons ! cria Céleste. 
— On est pas supposé se battre ? demanda Blaise. 
Céleste lui prit la main. 
— Écoute, on en parlera plus tard...

jeudi 8 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 19

Finalement, comme ils étaient tous fatigués, ils se mirent d’accord pour manger avant tout. Marin se porta volontaire pour préparer le repas. Son goût étant sur développé, il préférait généralement s’en charger. 
Gaïus amena des habits propres à Blaise. Ils étaient bien sûr trop grands, mais Blaise ne serait jamais entré dans ceux de Huo ou Céleste et ceux de Marin aurait sans doute été trop serrés. 
Une fois habillé, Blaise retrouva le chemin de la cuisine afin de proposer son aide à Marin. Ce dernier, ses longs cheveux noirs attachés en queue de cheval, était seul et déjà en plein préparatifs. C’était l’occasion ou jamais d’en apprendre plus sur lui et aussi sur leur mission sans Céleste pour les interrompre. 
Marin, dans un premier temps, ne parut pas savoir quelle tâche assigner à Blaise, puis avec une politesse extrême, lui attribua l’épluchage des carottes pendant que lui même découpait avec dextérité des morceaux de viande. 
— Tu peux m’en dire plus sur le Vide, vos pouvoirs... ? 
Marin passa la langue sur ses lèvres, ce qui éveilla le pénis de Blaise déjà perturbé par l’odeur du colosse barbu qui demeurait attachée aux vêtements qu’il avait prêtés. Ses compagnons de bataille étaient décidément bien tous trop attirants. 
— Il y a encore beaucoup de choses que nous ignorons comme tu as pu constater toi-même tout à l’heure. C’est à force d’expériences que nous en apprenons plus, ce qui est un processus laborieux. 
— C’est sûr que cela aurait été plus simple si vos, enfin nos, pouvoirs avaient été donnés avec un mode d’emploi détaillé. 
— Je suis en train d’en rédiger un que je révise au fur et à mesure. 
— Il faudra que tu me montres ça. 
La bouche de Marin s’arrondit dans un O parfait. A tous les coups, ni Huo, ni Gaïus, ni Céleste n’avaient dû s’y intéresser. 
— Je débarque, je n’ai assisté à aucun de vos tâtonnements. Je ne sais rien de rien, ajouta Blaise. 
— Je ne dirai pas ça, pas après le combat de tout à l’heure. Je pense que tu es la clef qui va nous permettre d’en finir avec le Vide au lieu de ne pouvoir que purifier zone après zone. 
Marin exposa sur quoi il basait cette théorie avec moult de détails, de quoi comprendre que Céleste veuille toujours le couper, mais Blaise, lui n’en avait pas envie, non pas parce qu’il trouvait ça vraiment passionnant, mais parce que cela se sentait que Marin prenait les choses très à cœur. 
Quand le repas fut prêt, Marin alla chercher leurs compagnons et tout le monde mangea avec appétit, si ce n’est le cuisinier qui piquait à moitié du nez dans son assiette. 
Céleste l’envoya avec autorité à la sieste avant même que la table ne soit débarrassée. 
Marin refusa bien sûr, reparlant du déménagement de Blaise à organiser. 
— Cela attendra. Contentons-nous pour le moment d’emmener Blaise à son appartement pour qu’il y récupère quelques affaires, déclara Céleste. 
Blaise valida cette bonne idée et Marin se rendit à l’opinion de la majorité. 
Huo aurait voulu les accompagner, mais il avait une vidéo à tourner pour sa chaîne, si bien que Blaise se retrouva à y aller avec seulement Céleste et Gaïus.

mercredi 7 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 18

Après ça, Blaise fut mouillé par l’eau fraîche de Marin. Été ou pas, Blaise frissonna. 
— Tu me ramènes au lit ? demanda-t-il en tendant les bras vers Gaïus. 
— Et voilà, cela n’a rien donné, dit Céleste. On est bon pour se coltiner un gros paresseux pendant des jours et des jours. 
— Pour la dernière fois, car la Paresse n’est plus ! Si tu avais pu voir comment Blaise l’a anéanti ! s’exclama Huo. 
— J’aurais aimé assisté à la scène oui. D’ailleurs, vous n’auriez pas dû partir comme ça sans nous, répliqua Céleste. 
Gaïus ressortit son carnet : ON POURRAIT RECOMMENCER MAIS TOUS ENSEMBLE A LA FOIS ? 
Après un instant de réflexion, les trois autres acceptèrent. Marin effectua un compte à rebours afin qu’ils coordonnèrent leurs efforts. 
A zéro, Blaise ressentit conjointement le souffle de Céleste, la terre de Gaïus, la flamme de Huo et l’eau de Marin. 
Soudain, il prit conscience de la manière dont il se comportait depuis tout à l’heure. Il avait marché à deux à l’heure, aussi bien pour monter dans la voiture que dans la maison. Il avait pris trois plombes pour se laver. Il n’avait même pas caressé Huo, même pas donné un coup de rein, faisant preuve d’une passivité extrême qui ne lui ressemblait pas. Il s’était montré flemmard au possible, même pour parler et avait honteusement exigé d'être porté comme une princesse. D’accord, il avait été sous l’influence du mec en pantoufles et survêtement, mais c’était embarrassant. 
Il se mit promptement debout. 
— Pardon. Je suis désolé, déclara-t-il. 
Huo qui s’était au final contenté d’enfiler son minuscule slip rouge lui sauta au cou. 
— Tu es guéri ! se réjouit Céleste. 
— Voilà une découverte capitale, s’enthousiasma Marin. 
L’imperturbable Gaïus se fendit d’un sourire qui le transfigura. Il était magnifique. Ils l’étaient tous d’ailleurs, chacun à leur façon. Le colosse, l’ange, le feu follet, le prince des glaces… Leur évident plaisir face à la guérison de Blaise était réconfortant. 
— Nous devrions fêter ça ! s’exclama Huo. 
— Il faudrait plutôt s’occuper de déménager les affaires de Blaise, dit Marin. 
Sans faire de commentaire, Céleste leva les yeux au ciel. 
Oui, pas de doute, Marin était trop sérieux, même pour son propre bien. Il aurait dû laisser tout le monde profiter de leur victoire. Enfin, ce n’était pas grave, cela faisait partie de son charme. Et, de toute façon, rien ne semblait pouvoir jamais éteindre la bonne humeur de Huo, le colérique Céleste ne se laissait pas abattre pour si peu, quant à Gaïus, c’était difficile à dire… En attendant, Blaise n’était pas près d’oublier son sourire.

mardi 6 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 17

Gaïus sortit de la poche de sa chemise de bûcheron un carnet et un stylo et écrivit dessus avant de taper du pied pour attirer l’attention des trois autres. 
Marin, Céleste et Huo s’interrompirent. Gaïus leur montra alors ce qu’il avait noté : CE QUI EST FAIT EST FAIT. NOUS DEVRIONS AIDER BLAISE EN LE PURIFIANT. 
— Cela n’a jamais marché avant, soupira Céleste. Il nous a toujours fallu batailler 37 jours durant avec les effets des péchés capitaux et comme tu ne sais que trop bien, les malédictions sont permanentes. 
— Maintenant que nous sommes au complet, c’est peut-être différent, argua Marin. 
— Allons, essayons ! s’écria Huo en sautillant.
— Habille-toi avant, intima Céleste.
— Je laisse Gaïus de marbre, et Marin n’est pas prêt à briser la glace…. Mais ma nudité te distrait, C. ? demanda Huo en faisant glisser de manière provocatrice ses mains sur ses cuisses fuselées. 
— Hors tentatives de fusion, je ne crois pas qu’avoir des relations entre nous soient une bonne idée, commença Marin. 
— Ce n’est pas le moment de revenir là-dessus, coupa Céleste. 
Se tournant vers Blaise, il annonça : 
— Prépare-toi, j’y vais ! 
Un grand courant d’air fit éternuer Blaise. Il pesta. 
— A moi ! s’exclama Huo. 
Des flammes enveloppèrent soudain Blaise. Elles ne le brûlèrent cependant pas, se contentant de le réchauffer de façon plaisante. 
— Il vaudrait mieux que tu quittes le lit pour que j’opère, dit Marin. 
— De toute façon, pour la purification de Gaïus, il faut sortir, enchérit Céleste. 
— Ne comptez pas sur moi pour bouger, grommela Blaise. 
Le colosse barbu se rapprocha, l’attrapa et le souleva dans ses bras avec une aisance confondante comme si Blaise n’avait pas pesé plus qu’une plume. Impossible de ne pas être en admiration devant sa force. 
Il porta Blaise jusqu’au jardin. Là, il l’allongea sur la terre du chemin qui se mit à grimper sur Blaise, le recouvrant. C’était effrayant, mais Blaise ne paniqua pas. Il avait beau ne connaître les quatre hommes que depuis la veille, il savait déjà avec certitude qu’aucun d’entre eux ne lui voulait de mal.

lundi 5 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 16

Blaise se rendit tranquillement dans la salle de bains attenant à sa chambre, Huo sur ses talons. Pendant que Marin se dépêchait – quelle drôle d’idée – d’aller informer les deux autres de leur petite virée et de ses conséquences. 
La pièce carrelée de jaune était lumineuse et fort jolie. Il n’y avait pas de baignoire, mais une grande douche aux parois transparentes. 
— C’est aussi la salle de bain que j’utilise, précisa Huo, en s’asseyant d’un bond sur le comptoir à côté du lavabo. 
Blaise se déshabilla sans hâte et sans se préoccuper de la présence de Huo. Le jeune homme roux pouvait le dévorer des yeux s’il en avait envie. 
— Tu veux m’aider à me laver ? demanda-t-il, songeant que moins il en faisait, mieux c’était. Huo fronça le nez. 
— Non merci, je déteste l’eau. En revanche, je te sécherai volontiers. 
Blaise prit une longue douche, puis sortit ruisselant d’eau sous le regard brillant de Huo qui s’empara aussitôt d’une serviette éponge. Le rouquin la passa sur le corps de Blaise, ce qui se révéla intime et excitant. 
— On baise ? proposa Huo. Blaise hésita. Il était en érection et Huo était désirable, mais il y avait un côté sportif à l’activité. 
— Je ferais tout le travail, affirma Huo comme s’il avait lu dans ses pensées. 
— OK. 
Ils gagnèrent le lit où Blaise s’allongea. Huo se déshabilla avec des mouvements gracieux, récupéra un préservatif lubrifié dans la poche de son short et l’enfila sur la verge dressée de Blaise. Le jeune homme roux se mit ensuite à califourchon au-dessus de Blaise. 
Cela semblait rapide, comme ça sans autre préparatif. Il risquait d’avoir mal. Blaise trouva avec peine l’énergie de lui faire remarquer. 
— Ne t’inquiète pas, j’adore la sensation de brûlure, répliqua Huo. 
Il s’abaissa avec lenteur sur le pénis de Blaise jusqu’à l’enserrer dans le chaud fourreau de son corps. Il monta et descendit ensuite à un rythme effréné avec des miaulements de plaisir. 
Blaise se laissa chevaucher jusqu’à ce que Huo jouisse, entraînant son propre orgasme. 
En l’absence de mélange de fluide, il n’y eut pas de fusion. 
Huo encore tout pantelant était toujours sur Blaise quand la porte s’ouvrit sur Gaïus, Céleste et Marin.

vendredi 2 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 15

Le gars en jogging se rapprochait dangereusement d’eux.
Huo lui balança un puissant jet de flammes qui parut ne pas avoir le moindre effet.
Le type esquissa un lent sourire sardonique et déclara :
— Tiens, tiens, un petit nouveau, je me demande ce qu’il a dans le ventre.
OK, le gars n’était pas normal… Et était-ce des pantoufles qu’il avait aux pieds ?
Blaise n’allait pas fuir la queue entre les jambes pour autant. Le problème étant qu’il ne savait pas quoi faire, si ce n’est filer un coup de poing bien senti dans la tronche du sale type. Cependant, comme il avait résisté aux flammes de Huo, Blaise doutait que cela suffise.
Marin ferma la bouche. Le nettoyage était à priori fini.
Avant que Blaise n’ait le temps de le questionner, le brun aux yeux vairons fut sur lui, enroulant sa langue autour de la sienne.
Un instant plus tard, il se fondait en Blaise dont le crâne chauve se couvrit de cheveux bleus tandis que les semelles de ses chaussures s’enfonçaient dans le trottoir.
— Ce petit tour de passe-passe ne changera rien, affirma le sale type sans rien perdre de sa superbe.
— On verra, riposta Huo, ses flammes dansant autour de lui à un rythme endiablé.
Blaise espérait pour lui que cela le protégeait du gars qui tendit tranquillement le bras vers eux.
Il ne semblait pas pressé d’attaquer.
« Ne le laisse te toucher à aucun prix ! »
Cette mise en garde de Marin paraissait excessive. Enfin, il devait savoir.
Et si c’est moi qui initie le contact ? pensa-t-il.
« Ça va, mais cela implique de se mettre à sa portée. »
Profitant que le sale type prenait tout son temps, Blaise lui porta un coup en pleine poitrine.
Il fut surpris quand son poing le traversa de part en part.
« C’est à cause du pouvoir de l’eau. Il faut que tu te solidifies à nouveau. »
Comment ? grommela Blaise en son for intérieur.
« Je ne sais pas. » avoua Marin, son regret palpable.
Huo cria quelque chose à leur intention que Blaise n’entendit pas. Il était comme sous l’eau.
Leur ennemi enroula sa main autour du poignet de Blaise.
Merde, juste ce qu’il ne fallait pas !
Afin de protéger Marin des conséquences de sa bêtise, Blaise exigea qu’il sorte de son corps sur le champ, et Marin n’eut d’autre choix que de s’exécuter.
Le visage du gars en jogging se figea alors dans une grimace de douleur incrédule.
Sans Marin à l’intérieur de lui, Blaise était à nouveau solide et son bras avait tout d’une épée plantée dans l’homme qui hurla et éclata en mille morceaux.
Blaise bailla. Il avait envie de dormir.
— Tu as vu ça ?! s’écria Huo. Blaise l’a pulvérisé !
Le jeune homme roux sauta au cou de Blaise, indifférent à la matière visqueuse qui lui collait désormais à la peau.
— Oui. Je ne suis pas aveugle. Il a tué la Paresse, mais il a été affecté.
Blaise eut la flemme de demander ce que Marin voulait dire par là.
Le drôle de type en jogging n’était plus une menace et à présent, tout ce dont il rêvait c’était d’une longue douche brûlante et d’un lit moelleux. Il méritait bien de dormir des heures entières.
Il râla quand Huo et Marin le pressèrent de s’installer dans la voiture pour éviter les curieux. Il n’y avait pas le feu au lac, pas même l’ombre d’une vieille avide de commérage à sa fenêtre.

jeudi 1 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 14

Ils prirent la voiture de la veille. Ils roulèrent quelques kilomètres fenêtres grandes ouvertes. Heureusement que c’était l’été et qu’il faisait bon.
Soudain, Huo signala à Marin qu’il devait s’arrêter. Il avait repérée une zone contaminée. Ils se garèrent dans une rue on ne peut plus ordinaire, ni grande, ni spécialement petite, avec des maisons n’ayant rien de spécial, et ils descendirent.
Marin verrouilla les portes de leur véhicule. Le dos raide, il s’humecta les lèvres.
— Ce goût de pourriture dans l’air…
— C’est noirâtre de partout, une horreur ! Enfin, ma flamme va arranger ça…
— Je croyais que nous étions d’accord sur le fait qu’en ville, ton feu manque par trop de discrétion. Mieux vaut nettoyer à grande eau, ou avec le vent, si Céleste était là.
— Il n’y a pas un chat en vue, protesta Huo.
Blaise, lui, ne voyait surtout pas en quoi l’endroit nécessitait d’être traité d’une quelconque manière.
— C’est quoi le problème avec cette rue ?
— Pose la main sur le trottoir et tu devrais comprendre, répondit Marin.
Blaise s’agenouilla et tâta le bitume qui n’avait pas l’air sale.
Au contact, il se révéla néanmoins fort désagréable, gluant et poisseux.
Marin ouvrit alors la bouche et de l’eau claire en jaillit. Il avait tout d’une statue de fontaine, excepté qu’il n’était pas de pierre, mais de chair et de sang.
Même en commençant à s’habituer à la magie, Blaise en resta bouche bée.
— Moi aussi, j’aurais voulu t’éblouir, dit Huo d’un ton boudeur.
Blaise se détacha avec peine du spectacle qu’offrait le brun aux yeux vairons pour jeter un œil au rouquin et repéra dans la foulée un homme qui remontait la rue.
— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda-t-il.
— Si c’était un simple passant, je te dirais, rien. Les gens trouvent en général toujours une explication logique à l’incroyable, genre c’est un tournage de film ou autre… Seulement, c’est un de nos ennemis.
Blaise regarda l’homme entre deux âges qui avançait à pas forts lents vers eux. C’était un type banal, taille moyenne, coupe courte, jogging noir avec des bandes vertes.
Avec sa vue spéciale et son expérience, Huo n’avait aucune raison de se tromper… A moins qu’il ne plaisante.
— Sérieux ?
— J’aimerai mieux ne pas l’être. Ce n’est pas un des pires, mais… Marin, dépêche-toi ! Ennemi en vue !
Le brun cligna des yeux et le débit de l’eau augmenta. Il semblait décidé à finir malgré tout le travail de purification.