vendredi 20 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 31

Cyan avait été déçu quand l’orc n’avait pas cherché à faire quoi que ce soit de sexuel la veille, d’autant plus qu’il avait cru lire une lueur d’intérêt dans son regard. Il était à présent consolé. Ses tétons étaient encore tout sensibles et il lui semblait sentir toujours l’orc en lui.
Si le sexe avait été magique, le fait qu’il le porte ainsi dans ses bras l’était tout autant. Il avait le sentiment d’être chéri, ainsi blotti contre le poitrail de l’orc. Il savait bien que ce n’était qu’une impression et qu’en vérité Gulrik ne faisait que satisfaire ses besoins sexuels et ne voulait pas perdre de temps avec Cyan qui marchait lentement, mais cela ne l’empêchait pas d’en profiter.
Cyan aurait aimé savoir combien de jours ils leur faudrait pour atteindre leur destination et aussi quel travail l’orc comptait lui donner. Il aurait voulu également en apprendre davantage sur Gulrik, mais il osait d’autant moins l’interroger que l’orc semblait préférer le silence.
A l’exception d’une pause afin de vider leurs vessies, l’orc marcha – et même courut à un moment – jusqu’à ce que le soleil se couche.
Quand il s’arrêta enfin pour manger et camper, il donna à Cyan sa première leçon de chasse. Une bonne partie de ses conseils étaient hélas inadaptés dans la mesure où Cyan était humain. A la différence de l’orc, il ne pouvait utiliser son odorat pour repérer ses proies et ne voyait pas bien dans l’obscurité.
Après un grognement frustré, Gulrik partit seul chasser leur dîner.
Il ramena deux lapins en un temps record.
Cyan participa au dépeçage. Cela au moins était dans ses capacités, même s’il n’appréciait guère la tâche.
Leurs estomacs pleins, Gulrik étendit la couverture et se déshabilla. Cyan aurait dû s’habituer à force, mais non, cela lui faisait toujours autant d’effet.
L’orc s’allongea et Cyan fit de même, mais à distance, sur le bord de la couverture, tournant le dos à Gulrik.
L’orc ne l’entendit pas de cette oreille et l’attira à lui. Cyan se retrouva pressé contre son grand corps brûlant, la large main de l’orc sur son ventre. Il sentit contre ses fesses le pénis de l’orc se durcir et il retint son souffle dans l’expectative.
— Suce-moi, grogna l’orc, en ôtant sa main qui retenait Cyan.
Ce n’était pas exactement un ordre, mais Cyan n’hésita pas – il avait l’autorisation et c’était tout ce qui comptait  – il glissa plus bas sur la couverture de façon à ce que sa bouche soit au niveau de l’énorme membre de l’orc. Il le lécha tout en le caressant, avant d’ouvrir en grand. Même comme ça, il ne pouvait guère qu’en sucer le bout sans s’étouffer. Le liquide séminal de l’orc qu’il devait sans cesse avaler avait un goût étrangement addictif. Bien que ses mâchoires fatiguent, il persista et l’orc émit finalement un grondement guttural tandis qu’un flot de sperme envahissait la bouche de Cyan, s’écoulant en partie sur ses joues et jusque dans son cou.
L’orc baissa d’un mouvement vif le pantalon de Cyan, referma sa  grande main sur le pénis palpitant et un instant plus tard, Cyan jouissait aussi.
— Dormons maintenant, déclara Gulrik. Demain, tu marches, ajouta-t-il.
Cyan, pas encore remis de son orgasme, esquissa un signe de tête. Il remonta son pantalon avec peine et se réinstalla contre l’orc.


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Pendant les fêtes, tout le monde est généralement toujours très occupé (moi comprise), alors c'est l'occasion de faire la pause.
Je vous souhaite donc un joyeux Noël en avance et on se retrouve pour une bonne année 2020 le lundi 6 janvier avec la suite de L'empreinte de l'orc !

jeudi 19 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 30

Profitant du fait que Cyan s’était mis en position assisse pour retirer sa chemise après avoir achevé de se débarrasser de son pantalon,   Gulrik le tira plus haut sur lui et goba le petit pénis de l’humain qui était en train de se dresser. Cyan émit un râle des plus gratifiants. Gulrik le suça, goûtant la peau de l’humain et l’infime quantité de liquide qui perlait à son gland.
— Je… Je vais… bafouilla Cyan.
Il n’allait pas déjà jouir tout de même ? Gulrik préféra libérer le pénis de l’humain et décida de s’attaquer à ses tétons qui rappelaient des boutons de roses. Il les lécha, les pinça légèrement, tira dessus, savourant les gémissements qui s’échappaient de la bouche de Cyan.
Gulrik joua longuement avec, chassant les mains de Cyan qui cherchaient à atteindre son membre palpitant. Pas question que l’humain n’ait d’orgasme avant qu’il ne l’ait pénétré.
Gulrik le prépara rapidement avant de s’enfoncer en lui.
L’humain avait beau être au-dessus, c’était  Gulrik qui contrôlait ses mouvements, le levant et l’abaissant sur son pénis qui coulait copieusement, preuve du plaisir qu’il prenait. Il jouit et l’humain aussi malgré son pénis intouché.
Gulrik se retira de l’humain, regardant son sperme ressortir du corps de Cyan avec une fascination déplacée.
Cyan se mit debout, ses jambes le soutenant à peine. Gulrik le regarda clopiner jusqu’à la rivière, puis faire un brin de toilette, effaçant les traces de leur ébat. Cela déplut étrangement à Gulrik. Il aurait voulu que Cyan garde sa marque, son odeur alors que l’humain était libre de dispenser ses faveurs à qui il voulait - une pensée contrariante au possible. Mais non, il y avait peu de chance que d’autres orcs veuillent batifoler avec un humain. Gulrik ne savait lui-même quelle mouche l’avait piqué, si ce n’est un désir de nouveauté.
Une fois qu’ils furent habillés, Gulrik reprit Cyan dans ses bras sans écouter ses protestations.
L’humain était ridicule. Il était déjà lent en temps normal, alors comment pouvait-il considérer marcher juste après avoir été baisé ? Évidemment, quand ils parviendraient dans une partie plus peuplée, Gulrik serait bien obligé de laisser Cyan se débrouiller et donc éviter de coucher avec lui – il pourrait toujours utiliser sa bouche – mais ils avaient encore une bonne journée de marche avant cela.

mercredi 18 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 29

Cyan avait le souffle court et ses yeux bleu cristallin brillaient. Gulrik se perdit un instant dans son regard. L’excitation de l’humain lui chatouilla les narines. Que l’humain n’agisse pas était incompréhensible, à moins que lui aussi ne cherche à mettre à l’épreuve sa volonté et sa capacité à contrôler ses pulsions. Non, il était plus probable dans son cas que ce soit une question d’embarras. Gulrik passa un doigt replié sur l’une des joues de l’humain, se rappelant de la manière dont elle changeait parfois de couleur. Cyan cessa de respirer un instant. Il était si sensible, si prêt à céder aux désirs de l’orc. Gulrik ne le prendrait pas ce soir. Demain. Oui, demain. L’humain n’était pas si irrésistible que cela.
    Gulrik se réveilla aux premières lueurs de l’aube, l’humain non plus à ses côtés, mais sur lui. Il doutait fortement que Cyan lui ait grimpé dessus à son insu, ce qui signifiait qu’il l’avait lui-même placé là. Avec les autres orcs, ce genre de position n’était pas tenable longtemps. Ils étaient trop lourds pour cela. L’humain, lui, tenait parfaitement, comme si c’était sa place.
Gulrik massa légèrement les fesses de Cyan, puis glissa la main dans le pantalon pour accéder à la peau pâle et nue. Il pressa ses doigts dans la raie, les frottant contre l’entrée de Cyan qui gémit. Gulrik baissa davantage le pantalon de l’humain de façon à loger son érection dans l’entrejambe de Cyan.
L’humain ouvrit les yeux à ce moment.
Gulrik lui sourit sauvagement et remua les hanches, faisant coulisser son pénis entre les cuisses de Cyan.
— Je ferais mieux de retirer mes vêtements pour ne pas les salir, dit Cyan d’une voix altérée.
C’était une bonne remarque, l’humain n’en avait pas d’autres – les nippes terreuses et en ruine avaient été abandonnées à l’auberge. Toujours est-il que Gulrik aurait préféré que Cyan soit si fou de désir qu’il ne soit plus à même de songer à ce genre de détail pratique. Comme lui oubliait que quand il avait songé à coucher avec l’humain le lendemain, il avait prévu de le faire le soir et non le matin avant que le soleil ne soit complètement levé.
— Déshabille-toi, gronda Gulrik, regrettant une fois encore cette mauvaise habitude humaine de dormir avec des habits.
L’humain obéit heureusement avec promptitude.

mardi 17 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 28

Gulrik, après un dernier regard à l’humain, s’éloigna. Il ne tarda pas à capturer deux lapins qu’il ramena à Cyan.
L’humain n’était pas resté inactif. Il avait ramassé du petit bois et de l’herbe sèche, de quoi démarrer un feu. C’était une excellente initiative. Gulrik préférait la viande cuite à la crue.
— Déjà de retour ?
— Cela n’a rien de compliqué d’attraper deux lapins, rétorqua Gulrik, vexé que l’humain ait pu mettre en doute ses capacités de chasse.
— Je n’y connais rien, avoua Cyan.
Cela surprit Gulrik. Tous les orcs apprenaient à chasser dès leur plus jeune âges. Pas les humains, apparemment. Peut-être parce qu’ils avaient tendance à vivre en ville et à dépendre des uns des autres, ignorant mère nature, pour leur drôle de Déesse.
— Je pourrais t’enseigner.
Décidément, cet humain le poussait à proposer des choses stupides. Il n’avait pas de temps à perdre à joueur le maître.
— Vraiment ? Merci.
En attendant de lui montrer comment chasser, Gulrik l’invita à regarder comment à dépecer un lapin, puis exigea que Cyan essaie de l’imiter avec le second.
L’humain se débrouilla raisonnablement. Gulrik se chargea de la cuisson et ils mangèrent en silence.
Gulrik termina avant Cyan qui entre deux bouchées lança une conversation :
— Je me demandais… Quel est ton métier ?
Gulrik n’en avait pas à proprement parlé. C’eût été assurément plus simple.
— Touche à tout, répondit-il.
Ce n’était pas faux, mais cela masquait une vérité que l’humain découvrirait bien assez tôt.
Cyan ne l’interrogea pas plus avant, ce qui convenait parfaitement à Gulrik.
Ils n’avaient plus qu’à s’installer pour la nuit. L’orc aimait dormir à la belle étoile. Il se dévêtit et déplia sa couverture près des braises, réalisant qu’ils allaient devoir la partager vu qu’il n’en avait qu’une.
La perspective n’avait rien d’horrible si ce n’est qu’il n’était pas sûr de pouvoir se retenir de toucher l’humain. Or, il tenait à se prouver à lui-même qu’il savait se maîtriser. Cependant, si l’humain initiait les choses, il réviserait sa position. Il était un orc, pas un roc !
Cyan s’allongea à distance, à même le sol. A croire qu’il voulait avoir froid. Il n’était toutefois pas hors de portée. Gulrik se mit sur le côté, l’attrapa par le poignet et l’attira contre lui. Ils se retrouvèrent nez à nez.

lundi 16 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 27

Gulrik était conscient que c’était du grand n’importe quoi. Il aurait dû laisser l’humain à Manchor, avec les autres. Il n’y avait peut-être pas vraiment sa place, mais il l’avait encore moins à Orcania. Personne ne l’accueillerait à bras ouverts chez lui. Le père de Gulrik lui reprocherait sa folie à raison. Il n’était à dire vrai pas trop tard pour faire demi-tour, sauf qu’en dépit de toute logique, Gulrik voulait emmener Cyan avec lui. A Orcania, il pourrait veiller sur lui, s’assurer qu’il ait du travail et donc de quoi manger. Coucher encore avec lui.
Il avait satisfait sa curiosité et n’aurait pas dû avoir envie de recommencer et pourtant, il était tenté. Le matin même à l’auberge, il avait failli le prendre encore. Cyan était si réceptif, si étroit et si brûlant, le fourreau parfait, mais ce n’était pas un orc.
D’habitude, une fois suffisait à Gulrik. Il couchait rarement plus de deux fois avec le même partenaire. C’était presque à se demander si Cyan n’avait pas usé de quelque sortilège. La rumeur voulait que certains humains soient capables de magie, mais elle restait à prouver.
L’effet de nouveauté que représentait Cyan ne s’était pas encore estompé, et c’était tout. C’était la raison pour laquelle il avait eu de la peine à résister à l’envie de sucer son petit pénis après l’avoir soigné. Il n’y avait pas encore goûté. Qu’il désire Cyan ne justifiait cependant pas tout. Il n’aurait pas dû gaspiller de la mousse médicinale pour de bêtes écorchures aux genoux et il aurait dû le balancer sur son épaule comme un sac de pommes de terre plutôt que de le tenir ainsi contre lui comme quelque chose de précieux.
Si des orcs le voyaient avec un humain dans les bras et le reconnaissait, sa réputation prendrait un sale coup. Seulement, le confort de Cyan lui importait et s’il le plaçait sur son épaule, il se retrouverait à le maintenir d’une main sur les fesses ce qui n’aiderait nullement son envie de de l’allonger par terre, de plonger en lui et de le pilonner encore et encore…
Gulrik serra les dents. Son adolescence était loin derrière lui. Il savait se maîtriser. Il pouvait patienter jusqu’à la tombée de la nuit et même se passer de sexe.
Il accéléra le pas. Plus tôt il serait de retour chez lui, mieux ce serait.
Il marcha sans discontinuer, Cyan blotti contre lui, jusqu’au soir. Il déposa l’humain sur une pierre près de la rivière.
— Je vais chasser notre dîner, annonça-t-il.
— D’accord. Merci, dit Cyan.

vendredi 13 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 26

Le paysage était magnifique avec ses montagnes à l’horizon, ses grands arbres et hautes herbes, mais Cyan ne pouvait se permettre de l’admirer. Il força son allure, essayant d’ignorer les douleurs que cela provoquait dans ses jambes et son dos.
Soudain, il buta sur quelque chose – une branche ou une pierre et tomba. Un cri lui échappa. Il mit les mains à l’avant par réflexe, mais sa chute n’en fut pas moins rude.
Il s’était à peine relevé que l’orc l’avait déjà rejoint.
— Ça va ?
— Oui…
Ses paumes étaient égratignées et sans doute aussi ses genoux, mais il survivrait.
L’orc ne dut pas le croire ou voulut s’en assurer par lui-même, car il s’accroupit, baissa sans cérémonie le pantalon de Cyan, ce qui en l’absence de sous-vêtement était embarrassant.
— Vilaines écorchures, grogna Gulrik.
L’orc défit l’accroche qui maintenait son sac sur son dos, fouilla dedans et en sortit de la mousse qu’il utilisa pour tamponner les genoux blessés de Cyan.
C’était un soin étrange que Cyan ne discuta pas. Il n’en revenait pas que l’orc s’occupe de lui de la sorte. Il avait l’impression de rêver, comme quand l’orc avait manifesté qu’il le désirait dans la nuit. Mais mieux valait ne pas y penser, pas quand il était cul nu avec l’orc agenouillé devant lui. Le pénis de Cyan tressaillit. Mince.
Sans commenter ce début d’érection, l’orc remonta le pantalon de Cyan et le souleva.
— Que… lâcha Cyan, abasourdi.
— Je te porte.
Oui, c’était dur de ne pas remarquer la manière dont l’orc le tenait dans ses bras. Cyan avait la tête au niveau de l’épaule de Gulrik, une main de l'orc au creux de ses reins et une passée sous ses genoux. C’était terriblement intime et confortable et l’odeur musquée de l’orc était excitante.
— Je peux marcher, protesta faiblement Cyan.
 Ce n’était pas un argument très solide dans la mesure où il venait de se casser la figure, mais Cyan se sentait obligé de le dire. Il n’était pas vraiment blessé après tout, des égratignures et des écorchures, cela ne comptait pas.
— Ce sera plus rapide comme ça, grommela l’orc.
Cyan ne pouvait certes pas prétendre le contraire. Être chargé d’un humain ne semblait même pas ralentir l’orc qui avançait à grandes enjambées. Tout ce que Cyan avait à faire, c’était profiter de la situation sans culpabiliser, ce qui n’avait rien d’évident.
Il n’était qu’un poids pour l’orc. Il aurait mieux fait de retourner à Manchor et de laisser Gulrik voyager tranquille. Ils étaient encore proches de la ville et les orcs du poste de garde seraient ravis de le voir quitter Orcania.
Cyan ne put se résoudre à prononcer les mots qui solderaient son destin. Il voulait rester avec l’orc, le seul être au monde à lui avoir donné le sentiment d’avoir un peu d’importance. Gulrik n’éprouvait sûrement que de la pitié à son égard, mais c’était bien mieux que le rejet ou l’indifférence.

jeudi 12 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 25

— Je peux manger en marchant, suggéra-t-il ensuite ayant remarqué que l’orc avait déjà englouti sa part de déjeuner.
— Non, rétorqua l’orc en lui appuyant sur les épaules pour l’obliger à s’asseoir.
Cyan n’eut d’autre choix que de dévorer les petits pains que lui avaient laissé Gulrik. Il faillit s’étrangler sur l’un d’entre eux quand l’orc se débarrassa de sa chemise et son pantalon pour enfiler un pagne en cuir. Il était beaucoup trop séduisant dans cet accoutrement typique des orcs.
Ils quittèrent ensuite l’auberge du Caribouc. Cyan prit le chemin de la porte nord de la ville, celle qui s’ouvrait du côté du mur séparant les humains et les orcs.
Les gardes demandèrent ce que l’orc faisait un humain. Gulrik ne prit pas la peine de leur répondre, mais ils les laissèrent malgré tout passer. Aucune loi ne l’interdisait et après tout, Cyan n’était entravé d’aucune sorte, il était clair qu’il accompagnait l’orc de son plein gré.
Au poste de garde la frontière, presque juste à la sortie de Manchor, ce fut un peu plus compliqué.
Les orcs ne voulaient pas d’humains à Orcania, ce qui rendait encore plus extraordinaire la proposition de Gulrik.
L’orc souleva ses cheveux noirs mi-longs, dégagea son cou. En raison de sa différence de taille avec Gulrik, Cyan ne fit qu’apercevoir un tatouage sans parvenir à déterminer ce qui était au juste dessiné.  Il devait en tout cas avoir une signification particulière, car les gardes changèrent de ton après l’avoir vu et ils cessèrent de questionner Gulrik et ils furent autorisés à passer.
De l’autre côté du poste, une vaste prairie s’étendait à perte de vue. Pour la première fois de sa vie, Cyan avait quitté la ville de Manchor et ce n’était pas pour explorer le reste d’Humania, mais Orcania. Il était fou.
L’orc prit la tête. C’était désormais lui qui allait être le guide. Il marchait vite.
La distance entre Gulrik et Cyan ne tarda pas à se creuser. Cyan savait qu’il était lent. Il l’avait toujours été avec son boitement. Ses chaussures qui le corrigeaient n’aidaient hélas pas sa vitesse, simplement parce qu’il ne s’y était pas encore habitué. Sans compter que « l’exercice nocturne » pratiqué avec l’orc n’arrangeait pas vraiment sa mobilité.
Même si Gulrik était loin devant, tant qu’il était visible, ce n’était pas un problème. Cependant, s’il continuait à ce rythme, Cyan allait être obligé de lui demander de ralentir, car en l’absence pour le moins étonnante de routes, il serait vraiment perdu sans l’orc.

mercredi 11 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 24

Gulrik se mit debout dans toute sa splendide nudité, enfila ses vêtements et sortit, à priori dans l’intention de demander qu’un bain soit monté.
Mieux valait ne pas songer à ce qu’en concluraient les gens de l’auberge. Il n’y avait guère qu’une façon de se salir dans une chambre dans laquelle on s’était lavé la veille au soir.
Cyan se contempla dans le miroir suspendu au-dessus de la commode en face du lit. Les traces de son ébat avec l’orc le laissèrent rêveur. Tout disparaîtrait après son passage dans l’eau, si ce n’est l’empreinte des doigts de Gulrik sur ses cuisses qui mettrait quelques jours à s’effacer. Il aurait aimé garder un souvenir permanent…
Un coup à la porte le poussa à se réfugier sous la couverture posée sur la paillasse. Deux orcs chargés d’un bac fumant entrèrent et reprirent l’ancien. Gulrik débarqua juste avant qu’ils ne refermèrent la porte derrière eux avec un plateau bien garni dans les mains.
C’était comme si les rôles avaient été inversés, que Cyan était devenu l’employeur, le maître, celui qui se faisait servir pendant que les autres s’agitaient pour lui. C’était pour le moins déconcertant.
— Merci, murmura-t-il, yeux rivés sur le plancher.
Il s’installa dans l’eau, regrettant de ne pas être assez à l’aise pour oser y traîner.
Soudain, l’orc fut là, et lui empoigna brutalement le menton, l’obligeant à lui faire face. Il avait l’air mécontent, les yeux plus noirs que jamais.
La gorge de Cyan se serra.
— Désolé, dit-il par réflexe.
Cela n’empêchait que rarement les coups, mais mieux valait s’excuser. Cela aidait un peu.
— Qu’as-tu donc à te faire pardonner ? gronda l’orc.
— Je… Je ne sais… sais pas, bégaya Cyan.
Malgré sa peur, le simple fait que l’orc le touche le rendait tout de chose. Le sexe de la nuit passée aurait dû lui suffire. Apparemment, non. Il était un pervers.
— Alors pourquoi ne cesses-tu d’éviter mon regard ?
C’était ça qui agaçait l’orc ?
— Je me sens embarrassé.
— De quoi ?
— Parce que nous avons…
Ses joues s’enflammèrent et il fut incapable de terminer.
— Baisé ? C’était juste du sexe. Rien de plus naturel.
Oui, sans doute, n’y avait-il pas besoin d’en faire un fromage. Cyan était ridicule d’avoir honte.
— C’est vrai, souffla-t-il.
L’orc le relâcha, sourcils froncés.
— Ne me provoque pas. Nous devons partir.
Le provoquer ? En admirant le sol plutôt que le torse ou les yeux de l’orc ? Cyan n’était pas certain de bien comprendre, mais il préféra garder silence et se dépêcha de se nettoyer et s’habiller. Tout ce qui comptait, c’était l’emploi du « nous » qui signifiait que Cyan était toujours du voyage pour Orcania.

mardi 10 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 23

Cyan n’était plus si sûr d’être en train de rêver comme il l’avait cru quand l’orc l’avait rejoint sur sa paillasse. L’orc l’avait pénétré avec le monstre qui lui tenait de sexe et s’il avait eu mal sur le moment, il ne ressentait plus que du plaisir.
Le rythme lent de l’orc s’intensifia et Cyan faillit jouir. Gulrik s’enfonça encore en lui et Cyan se sentit comblé. Il était plein à l’extrême de la façon la plus parfaite qui soit. Le sperme de l’orc en lui était brûlant. Apparemment, les orcs en produisaient même sans avoir d’orgasme. C’était étrange et excitant.
L’orc plongea encore et encore, inépuisable et Cyan, les mains accrochées aux bords de la paillasse, finit par éjaculer dans un râle.
Gulrik lui donna une ultime série de coups de boutoirs, s’immobilisa enfin en poussant un cri guttural, déversant jet après jet de sperme brûlant. C’était une sensation spéciale, proche de l’orgasme.
L’orc se retira et étala davantage ses fluides sur Cyan.
Cette façon de le marquer aurait dû lui sembler dégoûtante, mais non, il y voyait quelque chose d’érotique et appréciable. S’il lui était resté une goutte d’énergie, il aurait été à nouveau excité. Il se sentait trop détendu pour s’inquiéter de ce que cela signifiait pour demain – maintenant, qu’ils avaient couché ensemble, peut-être que l’offre de l’orc de venir avec lui à Orcania n’était plus valide… Cyan était fatigué. Ses yeux se fermèrent et il sombra, sans même s’en rendre compte.

Quand il émergea, le jour était levé et au lieu d’être sur sa paillasse, il était sur le lit, et plus exactement sur l’orc lui-même qui ronflait doucement.
Cyan réalisa qu’il n’avait aucune envie de quitter ce matelas vivant. Il reposa sa tête sur le torse de l’orc qui s’abaissait et montait de façon rythmique. Il serait bien resté là éternellement ou du moins, jusqu’à ce que l’orc se réveille, hélas sa vessie avait d’autres idées.
Cyan tenta de se lever en glissant sur le côté, mais fut aussitôt retenu par une large main qui s’abattit sur ses fesses.
L’orc grommela et ouvrit un œil, puis deux.
— Désolé. Une envie pressante.
L’orc le libéra.
Cyan découvrit qu’il était plus ou moins collé à lui – le sperme séché. Il se mit debout et tituba jusqu’au pot de chambre qu’il utilisa en vitesse.
Son affaire terminée, il ne savait plus où se mettre et n’osait plus croiser le regard de l’orc. Pouvait-il vraiment se rhabiller la peau recouverte de substance séminale ? Et en même temps, l’eau du bain était froide désormais et surtout sale.
— Tu veux te laver ? demanda Gulrik, comme s’il avait deviné son problème.
Cyan hocha la tête.

lundi 9 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 22

Cyan s’agita sur sa paillasse et soudain, Gulrik n’y tint plus. Il le voulait.
Il quitta son lit, s’agenouilla auprès de l’humain, souleva la couverture et l’appela.
Cyan cligna des yeux dans la pénombre de la chambre. A la différence de l’orc, il y voyait mal dans l’obscurité.
— Qu… quoi ?
Pour toute réponse, Gulrik passa le pouce sur les lèvres de Cyan, en savourant leur douceur. Sûrement, il n’avait pas besoin de plus pour comprendre. Gulrik n’allait tout de même pas lui faire un dessin.
Cyan donna un petit coup de langue, puis aspira le doigt dans sa bouche.
Les narines de Gulrik frémirent et son sang chanta dans ses veines. Peut-être aurait-il dû avoir une approche directe dès le départ. Les mots étaient surfaits. Comme les humains aimaient les utiliser, il avait cru à tort que c’était la bonne méthode.
Il palpa l’entrejambe de Cyan, caressant l’érection de ce dernier à travers le tissu.
L’humain se figea, cessant un instant de sucer son doigt avant de reprendre en émettant de petits bruits excitants. Gulrik voulait cette bouche sur son sexe. Il se mit en position au-dessus de Cyan, les jambes de chaque côté de l’humain, dégagea son doigt, et taquina avec son pénis les lèvres de Cyan. Ce dernier lécha le bout et en ouvrit en grand. Même comme ça, cela tenait juste. Au moins, il n’y avait pas d’encombrantes dents dans la bouche de l’humain, justes des petites qu’il prenait soin de ne pas enfoncer dans la chair de l’orc. Gulrik aurait aimé plonger au fond dans la chaude cavité, mais se retint. Les fellations en gorge profonde n’étaient pas pour tout le monde. Les mains de Cyan se refermèrent sur la base de la verge de Gulrik et y effectuèrent de délicieux mouvements de va-et-vients.
L’orc laissa échapper un premier jet de semence que l’humain peina à avaler. Il préféra se désengager. Cyan geignit, à priori déçu, ce qui fit sourire Gulrik. Que l’humain se rassure, c’était loin d’être fini. Il lui ôta pantalon et chemise, manquant de déchirer cette dernière dans sa hâte. Cette habitude humaine de dormir habillé était détestable.
Quand Cyan fut nu, Gulrik prit le temps de le regarder. Il l’avait déjà vu dévêtu au moment des bains, mais c’était différent parce que là, Cyan s’offrait à lui. L’orc posa une main possessive sur le torse de Cyan. Le cœur de l’humain battait à un rythme affolée. Il était tout frémissant et sans doute un peu effrayé. Il n’avait pas à l’être. Gulrik n’avait aucune intention de lui faire mal. Il comptait donner autant de plaisir qu’il allait en prendre.
Il remonta les jambes de Cyan, les lui écarta et lui éjacula dessus. Il étala son sperme généreusement avant d’en pousser à l’aide de son index à l’intérieur de Cyan qui fut parcouru d’un long frisson tandis que son pénis négligé palpitait. Gulrik le gratifia d’une brève caresse, puis continua à préparer Cyan à accueillir sa verge. L’humain était doux comme du velours autour de ses doigts et son souffle haletant, une douce mélodie à ses oreilles.
L’impatience le gagna. Il le jugea prêt et il le pénétra d’une poussée puissante sans s’enfoncer pour autant beaucoup.
Cyan cria et se raidit, l’enserrant douloureusement. Gulrik taquina le pénis de l’humain qui avait perdu en rigidité jusqu’à qu’il se détende et que ses muscles se relâchent. Gulrik, sans cesser de le caresser, donna de petits coups de reins.

vendredi 6 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 21

Gulrik ne parvenait pas à fermer l’œil. Il ne savait quelle mouche l’avait piqué d’inviter un humain à l’accompagner. Il pouvait seulement blâmer l’impérieux désir que lui inspirait l’insignifiante créature. Cyan le rendait fou. La veille, il lui avait fallu toute sa volonté pour ne pas l’enlacer et goûter à sa délicate peau rosée alors qu’il sentait son enivrante excitation. Ce matin, à l’aube, à son réveil, face son érection douloureuse, il n’avait eu d’autre choix que de soulager en se caressant et avait joui en contemplant le visage endormi de l’humain orné de ses étranges marques marron-rouges qu’il aurait dû trouver répugnantes, mais qui étaient étrangement intéressantes.
Il n’était pourtant plus un jeune orc incapable de maîtriser ses pulsions sexuelles. Et pourtant, quand il avait posé la main sur lui, juste pour le réveiller, qu’il avait senti les battements effrénés de son cœur, le désir de le posséder l’avait consumé. Cela l’avait effrayé et il s’était forcé à demeurer impassible, à prétendre que tout était normal.
Non, s’il était près de perdre le contrôle, c’était la faute de Cyan qui le dévorait des yeux, tout en refusant qu’ils fassent quoi que ce soit. C’était une malhonnêteté typiquement humaine. En même temps, ce n’était pas idiot de se part de ne pas fricoter avec celui qui l’employait. Il semblait à Gulrik que leur relation ne se résumait pas à ça. Ils avaient plus qu’un lien de travail, mais ils étaient moins que des amis, ils étaient plus comme deux étrangers faisant connaissance.
Toute la journée, il avait rêvé de baisser le pantalon moulant qu’il avait choisi pour Cyan, de glisser son pénis entre ses cuisses et de s’y frotter avant d’éjaculer sur lui de façon à ce qu’il porte à son odeur.
Il lui avait même acheté des cadeaux et pas juste utilitaires. Les anneaux d’or étaient pour sa cousine qui collectionnait ce type de bijou et dont l’anniversaire approchait, mais le bracelet était destiné Cyan, de même que le poignard. Il ne lui avait donné ni l’un ni l’autre, ne voyant pas comment justifier son envie qu’il les ait. Ce n’était qu’un humain, bon sang de bois, un au corps maigre et marqué. Il ne parlait pas à tout bout de champ, comme les autres, était poli et respectueux, mais ce n’était pas des raisons suffisantes pour le ramener dans ses bagages.
Il n’avait pas supporté l’idée de ne plus le voir, tout en sachant que ceux de son espèce le maltraiteraient. Qu’ils puissent se comporter ainsi avec un des leurs lui paraissait aberrant.

jeudi 5 décembre 2019

Bleu Ciel Océan, le livre est disponible


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L'empreinte de l'orc - 20

— Je ferais mieux d’y aller, déclara Cyan. Merci de m’avoir pris comme guide, ajouta-t-il.
Ses propres mots lui paraissaient trop formels.
— Tu ne dors pas ici ?
— Je ne veux pas imposer. Sûrement, vous en avez assez…
— Non, gronda Gulrik.
Cette unique syllabe le paralysa. Il ne tenait pas à partir, mais les adieux au matin ne seraient pas plus faciles. Gulrik n’était là que de passage, venu visiter Manchor avant de poursuivre son voyage ou de s’en retourner chez lui. Cyan allait devoir reprendre le fil de sa vie, arpenter les rues non plus en badaud, mais dans le but de retrouver du travail. Grâce à sa paire de chaussures spéciale, il ne boitait presque plus, ce qui augmentait ses chances d’en obtenir un. Il était vraiment reconnaissant à l’orc pour tout ce qu’il avait fait.
— Il vaut mieux que je parte, réussit-il à dire.
— Pas sans ton salaire, tout de même.
Cyan écarquilla les yeux.
— Vous m’avez déjà trop payé entre les habits, le repas et les chaussures.
— Non.
Gulrik récupéra sa bourse à sa large ceinture et l’ouvrit.
— Je ne peux pas accepter.
— Si, rétorqua Gulrik et, prenant sa main, il posa des pièces dedans avant de l’obliger à refermer les doigts dessus.
— Que comptes-tu faire à présent ? demanda l’orc.
— Travailler.
— Tu pourrais venir avec moi.
Il était tentant d’accepter sans réfléchir juste pour rester avec lui, excepté qu’il ne pouvait se le permettre. Les probabilités que Gulrik voyage côté humain étaient quasiment nulles, pour ne pas dire inexistantes et il était dangereux d’être un humain au milieu des orcs.
— A Orcania ? demanda Cyan pour confirmation.
— Oui.
— Pour faire quoi ?
— Travailler.
Cyan aurait dû exiger des précisions, des détails. Il ne le fit pas.
— D’accord.
Gulrik poussa un grognement satisfait qui fit palpiter le pénis de Cyan.
— Couchons-nous, une longue route nous attend demain, annonça Gulrik.
Un instant, Cyan s’imagina s’installer dans le lit de l’orc, dans ses bras, puis il s’allongea sagement sur sa paillasse.
Il était fou. Il n’aurait jamais dû accepter de se rendre au pays des orcs. Les humains et les orcs ne coexistaient nulle part ailleurs qu’à Manchor et plus ou moins en s’ignorant. Il n’était pas tard pour renoncer et rester à Manchor. Seulement ses perspectives d’avenir n’y étaient guère enthousiasmantes. Personne ne voulait d’un boiteux au visage tacheté. Hormis Gulrik.
Cyan s’endormit en pensant à l’orc. A ses côtés, il ne risquerait rien.

mercredi 4 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 19

Chez l’armurier, Gulrik mit du temps avant de se décider pour un poignard à la lame affûtée protégée par un fourreau de cuir.
Ils déambulèrent ensuite dans les rues pour ainsi dire sans but. Cyan escomptait tomber par hasard sur quelque chose susceptible de plaire à Gulrik. Ce dernier le suivait sans même s’enquérir de leur destination. C’était un signe de confiance qui faisait plaisir à Cyan tout en l’embarrassant, car il n’était pas un guide à la hauteur. S’il avait été honnête, il aurait avoué être à cours de lieux intéressants.
L’estomac de Gulrik les sauva de l’errance et ils s’arrêtèrent à un restaurant dont s’échappait d’appétissants fumets. Ils s’y régalèrent.
Si Cyan commençait à s’habituer à l’attention qu’ils suscitaient en s’asseyant à la même table, il n’en revenait toujours pas d’avoir le droit de se remplir la panse avec des plats aussi savoureux.
C’était les plus beaux jours de sa vie et il les devait à Gulrik qu’il repayait bien mal.
— Je ne sais plus où aller, avoua-t-il la mort dans l’âme, une fois qu’ils furent ressortis.
Il aurait dû avoir le courage de l’admettre avant.
— Pas grave, continuons à nous promener, grommela Gulrik.
Cyan n’en crut pas ses oreilles. L’orc aurait dû au minimum exprimer son mécontentement.
— Je fais un piètre guide, murmura-t-il.
— Non. Sans toi, j’aurais du mal à retrouver l’auberge du Caribouc. Je serais obligé d’arrêter des passants et ce serait inconfortable.
En d’autres termes, l’orc était trop fier pour demander son chemin et préférait donc garder Cyan qui n’allait certes pas s’en plaindre. Il était content de profiter jusqu’au bout de la présence de l’orc à Manchor.
Ils flânèrent de droite à gauche, s’arrêtant parfois devant certaines échoppes, n’échangeant que quelques mots par ci par là. L’orc n’était décidément pas un bavard et Cyan, même s’il était curieux d’en apprendre plus sur lui, n’osait pas le questionner.
La fin de la journée arriva trop vite. Il n’y avait vraiment plus de raison que Cyan partage le repas de l’orc, mais Gulrik l’y invita, si bien qu’il le fit.
Il aurait aussi dû le laisser monter seul dans sa chambre, et pourtant, il l’y suivit.
Lui dire au revoir lui semblait étrangement insurmontable.

mardi 3 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 18

— Ton cœur bat fort, déclara l’orc.
Cyan hocha la tête, car il ne servait à rien de nier. Gulrik le sentait sous ses doigts.
Soudain, l’orc rompit le contact.
Cyan maîtrisa sa déception, ravala son envie d’attraper la main de l’orc pour la reposer sur lui et se leva.
Il réalisa alors que la matinée était bien avancée. Le soleil était déjà haut dans le ciel.
— Je suis désolé d’avoir dormi si tard.
— Je ne suis pas debout depuis longtemps, grogna l’orc.
Il avait quand même eu le temps d’aller se commander un petit déjeuner et de le manger, constata Cyan en regardant le plateau de petit déjeuner aux trois quart vide posé sur le bas du lit de Gulrik.
Il avait apparemment laissé une part pour Cyan.  Gulrik était vraiment loin des orcs barbares que humains dépeignaient. Non pas que Cyan n’ait pas croisé de tels orcs à Manchor. Ils n’étaient cependant pas plus dédaigneux ou désagréables avec lui que ses compatriotes humains.
— Dès que tu auras l’estomac plein, je compte sur toi pour me montrer de nouvelles merveilles de Manchor, annonça Gulrik.
Cyan acquiesça, tout en s’emparant d’un petit pain. Il ne voulait pas faire attendre Gulrik plus que nécessaire. Pendant qu’il mangeait, il réfléchit aux endroits où il pourrait emmener l’orc. Il n’avait guère plus d’idées. Il se creusa la tête. A Manchor, il y avait un bijoutier très réputé ainsi qu’un armurier connu pour ses épées. Il doutait hélas que Gulrik s’intéresse aux bijoux. En tout cas, il n’en portait pas, à la différence de certains orcs. Les épées n’étaient pas une arme d’orcs, ils étaient plutôt partisans de la hache. Cependant, il n’avait rien d’autre à proposer, alors il suggéra la visite de ses boutiques, et la Déesse soit louée, l’orc accepta.
Dans la bijouterie, Gulrik acheta – preuve supplémentaire de sa richesse – un bracelet d’argent torsadé ainsi que deux anneaux d’oreille en or ciselé. Cyan éprouva une jalousie absurde  envers la ou les personnes à qui l’orc comptait les offrir. Il se surprit à espérer que ce soit pour sa mère ou sa sœur et non pas sa femme, car après tout, rien ne garantissait qu’il n’en avait pas une. Ce n’était pas parce qu’ils avaient suggéré qu’ils prennent du bon temps ensemble qu’il était célibataire.
En même temps, Gulrik n’avait pas l’air du genre à être infidèle. Enfin, au bout du compte, Cyan n’en savait rien et il était stupide, comme le forgeron lui avait dit des années durant. Cela ne le regardait pas.

lundi 2 décembre 2019

L'empreinte de l'orc - 17

Vu la taille du sexe de l’orc au repos, il n’osait même pas penser à ce que cela donnerait une fois en érection. Même s’il en avait envie, arriverait-il seulement à le prendre en bouche ? La pénétration ne pourrait être que douloureuse. Et s’il ne pouvait effectuer son travail de guide le lendemain, ce serait problématique. Ou peut-être pas, compte tenu de la générosité de Gulrik, mais non, Cyan devait garder la tête sur les épaules.
Son attirance pour l’orc n’était pas normale et il doutait que Gulrik le désire vraiment. Le plus probable était encore que les orcs avaient une libido si élevée qu’ils se moquaient de leurs partenaires pourvu qu’ils puissent satisfaire leurs désirs.
Gulrik fit un pas vers lui.
— Le proverbe veut que qui ne dit mot consent, déclara-t-il de sa voix délicieusement gutturale.
Cyan déglutit.
— Oui…, bredouilla-t-il. Non, ajouta-t-il dans la foulée avant que l’orc ne réduise à néant la distance entre eux.
Gulrik haussa un sourcil.
— Je veux dire que je suis sûr que non, dit Cyan.
Par la Déesse, il était ridicule. L’orc avait le don de lui faire perdre ses moyens.
Gulrik émit un grognement que Cyan ne sut interpréter et se décida à se baigner. Il fit trempette longuement avant de se coucher.
Cyan, allongé sur sa paillasse, en dépit de son épuisement, mit longtemps à s’endormir. Il était trop excité pour cela.

Une main sur son torse le secoua. Celle de Gulrik. Elle était si large que son pouce et son auriculaire touchaient ses tétons. Même à travers l’épaisseur de sa chemise, Cyan sentait la chaleur de la paume de l’orc. Un gémissement lui échappa.
Gulrik le fixait, ses pupilles noires impénétrables.
— Je suis réveillé, parvint à dire Cyan avec peine, troublé au fond de son être par l’attirance qu’il éprouvait pour son employeur qui avait la peau verte, les oreilles pointues et deux dents proéminentes.
Il avait déjà trouvé des hommes à son goût, admiré de rares orcs, mais cela avait toujours été passager et aisé à dissimuler, et il n’avait jamais au grand jamais été aussi excité par un simple contact.
L’orc n’avait pas encore ôté sa main.