jeudi 31 mars 2011

Fleur Bleue - 53

– Ludovic... protesta encore une fois Vlad.
Cette fois, Ludovic s'écarta.
– Oui... Je comprends. Pas de soucis. Je suis formidablement heureux.
Et très excité. Mais ça, c'était un autre problème.
– Merci, répondit Vlad en caressant du bout des doigts l'épaule de Ludovic.
Ludovic frémit à cet effleurement et invita précipitamment Vlad à s'asseoir sur le fauteuil en cuir noir du salon tandis que lui-même s'installait sur le canapé, en face. S'il ne prenait pas un peu de distance, il n'avait aucune chance de se calmer et risquait de perdre contrôle de lui-même.
– Je regrette de ne pas être parti plus tôt. C'est l'un des inconvénients à être fonctionnaire, les vacances sont fixes. Et pour le coup, celles-ci m'ont parues horriblement longues..., déclara-t-il.
– Ainsi, c'était bien calculé de ta part. Un petit coup de fil aurait été tout de même appréciable.
– Mon ami en avait décidé autrement. Il m'avait pris mon mobile. Et vu le résultat, je suppose que je devrais le remercier.
– Se sentir jaloux aide aussi à réaliser qu'on ressent plus que de l'amitié.
Après près de six semaines d'incertitude, la franchise de Vlad mettait du baume au cœur de Ludovic.
– Je te rassure tout de suite Aoki est un ami de longue date. Je le considère comme un frère. Et puisqu'on aborde le sujet de la jalousie, moi, c'est Lili qui me tracasse.
Les yeux de Vlad s'écarquillèrent d'un étonnement non feint.
– Lili a un copain actuellement. Je suis un vieux pour elle. Et quand bien même, l'intérêt n'est pas réciproque.
– Elle te lance de ses regards... et tu m'as dit qu'elle traînait toujours pour partir après ton arrivée.
– On peut trouver quelqu'un agréable à regarder sans que cela aille plus loin que ça. Pour le reste, c'est un trait de caractère.
– Tu penses que je me suis monté la tête ? C'est possible. J'ai l'impression que la gente féminine entière est devenue mon ennemie !
Vlad sourit légèrement à cette remarque.
– Je ne te dirais pas que tu n'as pas à t'en faire. Les femmes m'attirent, mais désirer, ce n'est pas aimer. Si tu veux tout savoir, ma belle-mère s'est arrangée pour me faire rencontrer une jeune femme prénommée Roza et j'ai eu beau ne pas être insensible à ses charmes, je n'ai pas eu envie de la connaître mieux.
Tout ça n'était pas très rassurant, mais Ludovic décida qu'il était inutile de trop s'inquiéter. Ce qui comptait, c'est que Vlad lui retournait ses sentiments.
– Alors, il ne me reste plus qu'à souhaiter que tu finisses par désirer m'embrasser et même plus...
Vlad passa une main embarrassée dans ses cheveux blonds et ses yeux noisettes s'égarèrent à nouveau vers plancher.
– Je devrais peut-être le faire sans avoir envie pour commencer. Après tout, quand c'est toi qui le fais, c'est plutôt agréable. Je ne sais pas trop pourquoi je fais un blocage.
Vlad avait le don de l'enflammer d'un geste anodin, d'un mot glissé sans arrière-pensé.
– Tu vas me rendre fou, soupira-t-il.
Vlad se leva alors du fauteuil, s'assit à côté de lui sur le canapé, posa ses lèvres sur les siennes un instant, puis recula.
Ludovic espéra qu'il recommencerait, emporté par un brusque élan de passion, mais rien ne vint. Finalement, il déclara d'une voix rauque :
– Rien ne presse. Raconte-moi plutôt ce que vous avez fabriqué Misha et toi pendant que je m'ennuyais de vous sur les pistes.
Vlad parut soulagé et il s'exécuta volontiers avant de poser à son tour des questions sur le séjour de Ludovic.
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Prochain épisode : lundi 4 avril

mercredi 30 mars 2011

Fleur Bleue - 52

Ce dernier avait choisi de prendre les escaliers et il apparut un peu essoufflé dans le couloir. Il était comme toujours terriblement attirant avec un pantalon brun, un pull crème ajusté et un col de chemise ouverte. Ludovic croisa les bras contre sa poitrine pour résister à l'impulsion qu'il avait de l'enlacer.
– Bonsoir. Tu as passé de bonnes vacances ?
Ludovic répondit d'un signe de tête. Encore sous le coup de la surprise de la visite inattendue de Vlad, il avait du mal à trouver ses mots. Il ne savait comment interpréter le fait qu'il débarque à l'improviste, si peu de temps après son retour du ski.
– C'est spacieux ici, commenta Vlad en regardant autour de lui.
– Je n'ai pas à me plaindre, en effet. Misha va bien ?
– Il se porte comme un charme. Là, il est sous la surveillance de Lili.
A la mention du prénom de la jeune fille, les muscles du visage de Ludovic se contractèrent. S'était-il passé quelque chose durant son absence ?
Vlad, les yeux baissés sur le plancher, continua, d'un ton hésitant :
– J'imagine que tu te demandes pourquoi je suis venu te rendre visite à ton domicile.
– C'est vrai, mais je suis surtout content de te voir.
– Moi aussi, tu m'as manqué.
Ludovic se demanda s'il avait bien entendu. Cela ressemblait fortement à un aveu.
A cet instant précis, Vlad releva les yeux et leurs regards se croisèrent. Il y avait dans les yeux noisettes de Vlad un éclat mordoré que Ludovic ne lui avait jamais vu avant. Il retint son souffle. Il semblait finalement que son absence et son silence forcé causé par l'ingérence de Aoki avait eu un effet bénéfique après tout.
Vlad se replongea dans la contemplation du sol et reprit à mi-voix :
– J'ai beaucoup réfléchi ces dernières semaines, ainsi que pendant ton séjour au ski, et il m'est finalement apparu que tu étais plus qu'un ami à mes yeux. Même si même maintenant que je me tiens devant toi, je ne ressens pas le désir de te toucher, je t'aime.
Pouvait-on aimer sans désir ? Ludovic n'en savait rien, et il s'en moquait. Il attira Vald contre lui et colla sa bouche à la sienne. Les lèvres de Vlad s'entrouvrirent et Ludovic glissa sa langue. Le baiser se prolongea et dans son pantalon, son sexe se durcit. Cependant, Vlad n'était pas dans la même disposition d'esprit. Il détourna le visage et murmura :
– Je sais que nous avons couché une fois ensemble et que cela peut paraître ridicule, mais j'aimerai que nous y allions doucement, le temps que je m'habitue, que je...
Ludovic l'empêcha de terminer sa phrase en reprenant possession de ses lèvres. Il avait envie de savourer encore un instant le corps de Vlad pressé contre le sien.

mardi 29 mars 2011

Fleur Bleue - 51

Ludovic sortit du train avec plaisir. Après-demain, c'était la reprise des cours, mais il était content d'être de retour, car il mourrait d'envie d'avoir des nouvelles de Vlad. A cause d'Aoki, il n'avait même pas pu lui téléphoner. Ce zigoto de service lui avait confisqué son mobile au début du séjour et l'avait embarqué avec lui à la fin de sa semaine de vacances. Ludovic avait alors amèrement regretté d'avoir fait confiance à la mémoire de son téléphone et de ne pas avoir jugé nécessaire d'apprendre le numéro de Vlad par cœur.
Quand il aperçut Aoki qui faisait les cent pas au bout du quai, il fut tenté de l'ignorer. Même s'il savait que ce dernier avait agi avec de bonnes intentions, il lui en voulait.
– Tu n'avais rien de mieux à faire que venir m'attendre, un samedi soir ?
Aoki sortit de la poche de sa veste en cuir rouge le mobile de Ludovic et l'agita devant son nez.
– Tony travaille. Encore et toujours. Mais de toute façon, je voulais te rendre ton téléphone. Ceci dit, tu ferais de le laisser t'appeler en premier.
– Et qui te dit qu'il n'a pas déjà essayé de me contacter, répliqua Ludovic en récupérant son mobile d'un geste vif.
– Possible, oui. Mais à moins qu'il ne t'ait demandé expressément de le rappeler, tu devrais, à mon humble avis, faire encore preuve d'un peu de patience.
– Tu me fais bien rire...! A ma place, tu serais déjà en route pour le voir.
Aoki lui adressa un large sourire.
– Exact. Mais ça ne veut pas dire que c'est la bonne manière de procéder. Et les amis sont là pour donner des conseils avisés, non ?
– Certes... Et ils sont aussi toujours prêts à rendre service, déclara Ludovic en lui tendant un de ses sacs.
Aoki, sans doute conscient qu'il avait à se faire pardonner, s'inclina comiquement et le déchargea.

 Ludovic était rentré à son appartement depuis une petite heure et Aoki était reparti depuis un bon quart d'heure, quand son téléphone sonna. C'était Vlad. Ludovic décrocha. La communication était mauvaise et la voix de Vlad était brouillée, mais il comprit qu'il lui demandait les codes de la porte de son immeuble. Ludovic, le cœur en fête, s'empressa de lui transmettre, puis il jeta un coup d'œil critique à son appartement. Les murs blancs et les meubles noirs n'avaient rien en commun avec la chaleureuse maisonnette des Glonorov, mais au moins, tout était en ordre puisqu'il avait tout rangé avant son départ pour le ski. Sa brève inspection terminée, Ludovic ouvrit en grand la porte de son appartement, prêt à accueillir Vlad.

lundi 28 mars 2011

Fleur Bleue - 50

Roza resta bouche bée pendant un instant, incapable de trouver la réponse appropriée.
– Je me suis dit que tu t'amusais avec Pauline. Je ne voulais pas qu'elle soit privée de ta compagnie, finit-elle par balbutier.
Vlad devina à sa réponse et à son attitude que Misha était, pour elle, secondaire. Sa belle-mère qui cherchait une nouvelle maman pour son petit-fils n'avait pas mené l'enquête de manière assez approfondie. Roza n'avait peut-être pas d'objection à devenir une mère pour le petit garçon, mais elle ne paraissait pas non plus particulièrement intéressée. Et pour Vlad, c'était rédhibitoire.
– Elle aurait pu rester avec nous, rétorqua Misha.
Vlad se dit qu'il était temps d'intervenir, car Roza comme Pauline semblaient ne plus savoir sur quel pied danser.
– Allons, ce qui est fait, est fait. Maintenant, il va falloir que je rentre, car du travail m'attend. Par contre, vu l'heure, je pense qu'il est aussi bien que je remmène Misha avec moi.
Pauline protesta immédiatement :
– Oh non ! Pas si tôt... Vraiment, tu pourras toujours travailler plus tard. Et si nous goûtions tous ensemble ?
– Quelle bonne idée ! J'adorerai parler un peu plus avec Misha, enchérit Roza, en se penchant vers le petit garçon pour mettre son visage à sa hauteur.
Cette position offrait une vue plongeante sur son décolleté et Vlad oublia les arguments qu'il avait eu l'intention d'avancer pour partir. Misha, lui, était heureusement trop petit pour se laisser distraire.
– J'ai pas faim, objecta-t-il. J'ai envie de rentrer à la maison, ajouta-t-il.
Vlad détourna le regard et retrouva ses moyens.
– Ce sera pour une autre fois, déclara-t-il.
Pauline et Roza essayèrent de les retenir, mais Vlad, soutenu par Misha, tint bon. Après avoir dit au revoir à Adam, ils quittèrent les lieux.
Dès que le petit garçon eut bouclé sa ceinture, Vlad fit démarrer le moteur. Il était soulagé que la visite chez les beaux-parents soit terminée. Misha, lui, avait le front plissé et les sourcils froncés. Quelque chose le tracassait.
– Qu'est-ce qui ne va pas?
– C'est vrai que Roza va devenir ma maman ?
Vlad maudit intérieurement sa belle-mère avant de rassurer son fils.
– Non, c'est faux. Ta mamie se fait des illusions.
– Tant mieux. Je l'aime pas. Je préfère M.Yamatatomo.
– Moi aussi.
Vlad se mordit la lèvre. Il avait répondu sans réfléchir, mais c'était ce qu'il pensait profondément. Il n'y avait en tout cas rien d'étonnant à ce que Misha ait une préférence pour son professeur. Outre le fait qu'il le connaissait bien, on sentait chez Ludovic un réel intérêt pour les enfants. Il n'avait pas choisi le métier d'instituteur pour rien. Vlad soupira. Il avait hâte de le revoir.

vendredi 25 mars 2011

Fleur Bleue - 49

La rebuffade était évidente, mais Roza ne se laissa pas démonter.
– Je suppose que vous vous sentez pris au piège, mais, franchement, discuter, cela n'engage à rien, si ?
Vlad fut obligé d'admettre que non. Pauline était l'ennemi à abattre, car elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas. Roza, elle, avait bien le droit de vouloir faire des rencontres pour se trouver quelqu'un.
Tout en restant sur ses gardes, Vlad fit la conversation avec la jeune femme et fut amené à reconnaître qu'elle était une interlocutrice agréable. C'était une auditrice attentive et en même temps, elle n'hésitait pas à parler d'elle-même, se mettant en scène avec beaucoup d'humour. Qui plus est, elle était jolie, ce qui ne gâtait rien. Vlad n'avait pu s'empêcher d'être troublé en remarquant que le haut échancré de Roza laissait voir la naissance de sa poitrine.
Son déplaisir d'avoir été coincé par Pauline finit par s'estomper, et il était presque l'heure du goûter quand il annonça qu'il était vraiment temps pour lui de partir.
– Pourquoi ne nous reverrions-nous pas dans un autre cadre ? proposa Roza.
Vlad ne sut quoi répondre, bêtement surpris par l'invitation. Oui, Roza était charmante et excitante, mais elle n'était pas fascinante comme avait pu l'être Katia... ou émouvante comme l'était Ludovic. Même s'il la revoyait, il était peu probable qu'elle lui inspire un jour autre chose qu'une simple sympathie. Et pour le coup, répondre positivement, c'était prendre un engagement.
– Désolé, mais c'est non.
– Oh ! Et pourquoi ça ? J'ai adoré discuter avec vous. J'aimerai faire plus ample connaissance.
Elle posa une main sur son avant bras, l'air très déçu. Vlad hésita. Il avait peut-être tort de ne pas lui donner sa chance.
A ce moment-là, la porte du salon s'ouvrit en grand et Misha débarqua, sa grand-mère toute essoufflée derrière lui.
– Papa ! Je savais bien que tu étais encore là ! Mamie, elle disait que tu étais déjà reparti, mais moi, je savais bien que tu serais pas rentré à la maison sans me dire au revoir.
– Et tu avais raison, répondit Vlad en lançant un regard noir à sa belle-mère.
– Je voulais juste que vous puissiez bavarder tranquillement, Roza et toi, déclara Pauline en haussant les épaules.
– C'est gentil, mais nous aurions été enchanté d'avoir Misha avec nous, intervint Roza.
– Et qu'est-ce qui vous empêchait de venir me chercher, hein ? demanda Misha.
Vlad se mordit la joue pour ne pas éclater de rire. Son fils était impayable.

jeudi 24 mars 2011

Fleur Bleue - 48

Ce que Vlad n'avait pas prévu, c'est que Pauline avait décidé qu'il resterait avec eux pour manger.
– Non, vraiment Vlad, on ne te voit jamais ! Vraiment cela me ferait tellement plaisir que tu restes pour le repas de midi !
La voix acidulée de Pauline était encore plus insupportable qu'au téléphone, car elle était doublée d'un petit air hautain inimitable. Vlad eut beau protester qu'il avait du travail, il n'obtint pas gain de cause. Il était clairement plus facile de refuser une invitation par téléphone qu'en face de la personne. Sans compter que, cette fois, Misha était du côté de Pauline. Il avait également envie qu'il reste. Vlad accepta donc, la mort dans l'âme.
Le repas préparé par Pauline se révéla exquis et Adam, le père de Katia, se montra un hôte plein de verve, comme toujours. Vlad se détendit peu à peu, oubliant la raison pour laquelle il évitait ses beaux-parents ces derniers temps. Pourtant, il aurait dû se douter que Pauline qui l'appréciait modérément, ne l'avait pas retenu sans avoir une idée derrière la tête.
Alors qu'ils venaient tout juste de se lever de table, quelqu'un sonna à la porte. Tout sourire, la mère de Katia alla voir qui c'était et revint avec une jeune femme plantureuse.
– Vraiment je suis confuse ! Il m'était sorti de l'esprit que j'avais invité Roza à passer aujourd'hui. Vraiment, je suis désolée... Mon petit-fils est là...
Quelle mauvaise comédienne, Pauline faisait ! Le brave Adam et l'innocent Misha s'y laissèrent prendre, mais n'eurent pas sans doute pas la réaction espérée...
– Ce n'est pas grave, ma chérie. Plus on est de fous, plus on rit, déclara Adam.
– Je peux jouer avec papy pendant que tu es avec ton amie, enchérit Misha.
– Non, non ! Adam, tu m'avais promis que tu irais faire des courses ! Quant à toi, Misha, je veux absolument te montrer le nouveau jouet que je t'ai trouvé. Vraiment Vlad, tu serais un amour de tenir compagnie à Roza pendant de ce temps.
Sur ces bonnes paroles, sans attendre que quiconque donne son accord, Pauline poussa Adam d'une main, tout en tirant Misha de l'autre, si bien que Roza et Vlad se retrouvèrent en tête à tête dans le salon. Il y eut un silence et ils échangèrent un sourire, gêné pour Roza, forcé pour Vlad.
– Pauline m'a beaucoup parlé de vous, commença Roza.
– Elle n'aurait pas dû, répliqua Vlad qui soupçonnait fortement la jeune femme d'être complice et non victime de la petite scène que venait de jouer Pauline.

mercredi 23 mars 2011

Fleur Bleue - 47

Occupé par son travail et par la présence de Misha à la maison, Vlad ne ressentit pas tout de suite l'absence de Ludovic. Cependant, à la fin de la première semaine des vacances scolaires, il commença à lui manquer. Ne plus voir était une chose, ne plus avoir du tout de ses nouvelles en était une autre.
Le mardi de la deuxième semaine, il essaya de joindre Ludovic par téléphone à quatre reprises, mais tomba à chaque fois directement sur son répondeur et chaque fois, raccrocha sans laisser de message, se sentant ridicule d'avoir envie de l'entendre à ce point. Il mit cependant ça sur le compte de l'inquiétude : ce n'était pas normal que Ludovic n'ait donné aucun signe de vie.
Le jeudi, après lui avoir téléphoné une fois de plus sans succès, Vlad se surprit à regretter que Ludovic n'ait pas pris la peine d'enregistrer un message de répondeur personnalisé. A défaut de pouvoir lui parler, il aurait aimé pouvoir écouter le son de sa voix. Ce sentiment lui fit prendre conscience que c'était plus que de l'amitié qu'il avait pour Ludovic. L'absence d'un ami peut être pesante, mais elle n'avait rien de semblable avec ce manque viscéral. Par ailleurs, pour la première fois depuis son décès, Katia ne lui manquait plus douloureusement. Il arrivait à penser à elle sans souffrir du fait qu'elle ne soit plus là. Ce qui lui causait de la peine, c'était le silence de Ludovic. Hélas, il semblait désormais évident qu'il faudrait patienter jusqu'à son retour pour avoir le plaisir de lui parler.
En attendant, il pourrait réfléchir à ce qu'il dirait à Ludovic sur la découverte qu'il venait de faire. Il n'était d'ailleurs pas certain qu'il soit judicieux de l'informer qu'il l'aimait, car il ne le désirait toujours pas. C'était en quelque sorte un amour platonique... Excepté qu'il l'avait déjà embrassé et déjà couché avec lui...
Vlad se passa la main dans les cheveux. Il ne savait plus où il en était. Jamais il n'avait envisagé d'avoir une relation amoureuse avec un homme, un jour.
– Papa !
Perdu dans ses pensées, Vlad n'avait pas vu Misha s'approcher de son bureau. Il eut un geste de surprise et envoyé valdinguer son téléphone portable qui tomba bruyamment sur le plancher.
– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il en se penchant pour ramasser son mobile.
– Je m'ennuie. Tu ne veux pas faire la pause et jouer avec moi?
En temps habituel, Vlad l'aurait renvoyé dans sa chambre, lui disant qu'il n'avait qu'à réviser ses leçons pour s'occuper. Seulement, comme il n'avançait pas depuis tout à l'heure, trop préoccupé par Ludovic, il décida qu'un changement d'activité et d'environnement lui serait profitable et il accepta. Il se remettrait à la tâche sérieusement demain, après avoir déposé Misha chez ses grands-parents pour la journée.

mardi 22 mars 2011

Fleur Bleue - 46

– Je serais enchanté de partir avec vous l'année prochaine, annonça Ludovic.
Si c'était vraiment le cas, le fait qu'il n'avait rien fait pour les inclure à son séjour au ski de cette année, confirmait les soupçons de Vlad quant au fameux ami de Ludovic. Vlad se sentit agacé. Après tout ce qui s'était passe entre eux, Ludovic aurait pu l'informer qu'il s'était trouvé quelqu'un. C'eût été la moindre des choses. Si Misha n'avait pas été là, Vlad ne se serait pas privé pour lui dire ce qu'il en pensait !
Ces dernières semaines, il n'avait pas arrêté de se poser des questions, s'efforçant de déterminer ce qu'il ressentait au juste pour Ludovic et ce qu'il devait faire à son sujet. Il avait été sensible à ses attentions, aimé aller au bar et au cinéma avec lui, mais n'avait plus éprouvé la moindre envie de l'embrasser. Que Ludovic ait quelqu'un d'autre et ne l'ait pas mis au courant, était une trahison qui rendait ridicule ses doutes et ses craintes ! Seulement, en y réfléchissant bien, il n'était pas certain que cet ami de Ludovic soit autre chose qu'un ami... Ludovic l'avait gratifié d'un de ses regards brûlants dont il avait le secret, pas plus tard que tout à l'heure. Et Ludovic étant un romantique dans l'âme, il était peu probable que son « ami » soit un amant pour lequel il n'éprouvait rien. En même temps, si c'était bien un simple ami, alors, il était étrange, et même blessant, qu'il ne leur ait pas proposé de partir avec eux... A moins bien sûr que Ludovic ait volontairement chercher à s'éloigner d'eux. Peut-être souffrait-il trop de la situation ? Peut-être aussi, qu'à la réflexion, il voulait le tester, espérant que son absence le rendrait plus désirable...
Vlad jeta un coup d'œil à Ludovic qui tentait tant bien que mal de satisfaire la curiosité de Misha sur les différentes techniques de ski. Quelques soient les motivations de Ludovic pour avoir attendu le dernier moment pour parler de son voyage, il n'avait pas à interférer.
Quand Ludovic prit congé, Vlad se contenta de lui souhaiter de passer de bonnes vacances, se gardant bien d'avouer qu'il aurait préféré qu'il ne parte pas.

lundi 21 mars 2011

Fleur Bleue - 45

– Tu pars skier pendant toutes les vacances de février ?
Ludovic venait de l'annoncer, mais Vlad avait un peu de mal à le croire. La nouvelle ne lui plaisait pas.
– Oui. Les billets sont pris, l'hôtel est réservé.
Vlad retint de justesse le « pourquoi » qui lui montait aux lèvres. Ludovic avait bien le droit d'avoir envie de partir skier. Il n'y avait aucune raison qu'il lui en parle avant pour leur proposer de l'accompagner.
– Tu y vas seul ?
– Je serais avec un ami la première semaine, et seul la deuxième.
Le mécontentement de Vlad augmenta. Il savait bien qu'il n'était pas le seul ami de Ludovic, mais il lui semblait injuste qu'il ne l'ait pas été mis plus tôt dans la confidence. Après-demain Ludovic serait parti avec cet ami qui était peut-être même plus que ça...
Misha qui jouait non loin de Vlad et Ludovic avec sa Nintendo DS, choisit ce moment pour intervenir dans la conversation :
– Pourquoi qu'on irait pas au ski, nous aussi ?
– D'une part parce que j'ai du travail, d'autre part parce que je n'apprécie guère ce sport, répondit Vlad, tout en se disant que si Ludovic les avait invité, il se serait débrouillé.
– Je savais pas que tu avais déjà skié, papa. Moi, j'aimerais bien apprendre, c'est pas juste ! Est-ce que vous ne pourriez pas m'emmener, M.Yamatatomo ?
Vlad se prit la tête entre les mains, atterré par le sans-gêne de son fils.
– Misha... M.Yamtatomo te voit tous les jours de la semaine, et même le week-end quand il vient ici. Il ne va en plus s'occuper de toi pendant ses vacances.
– Je suis sûr que cela le dérangerait pas, hein, monsieur ?
Ludovic réagit :
– Cela ne me poserait pas de problème, en effet. Mais une autre fois. Là, t'acheter un billet à la dernière minute coûterait trop cher. Qui plus est, ce serait tout de même plus sympathique de partir avec ton père.
Le petit garçon fit la moue et grommela :
– Bah, il ne voudra jamais. Je parie qu'il se casse la figure tout le temps en ski.
Vlad ne put démentir. Son fils avait malheureusement raison. Son peu d'affinité avec ce sport était d'ailleurs lié à de trop nombreuses chutes.
– Écoute, cette année, ce n'est pas possible. Mais si tu y tiens vraiment et que tu en as encore envie l'année prochaine, alors je te promets que nous irons, déclara Vlad.
– C'est loin l'année prochaine, bougonna Misha. Et ce n'est pas dit que M.Yamatatomo aille skier aussi dans un an, ajouta-t-il.

vendredi 18 mars 2011

Fleur Bleue - 44

– C'est bientôt les vacances scolaires, non ? Pars faire du ski ou je ne sais quoi pendant quinze jours, cela te mettra à l'abri de la tentation.
La suggestion d'Aoki était pleine de bon sens, mais Ludovic hésitait à la mettre pratique. Non seulement les probabilités que cela fonctionne et change quelque chose étaient faibles, mais en plus Vlad allait lui manquer affreusement.
– Je pourrais même t'accompagner une semaine sur les deux, si tu en as envie, ajouta Aoki comme Ludovic ne réagissait pas.
– Je vais y réfléchir.
L'ultime inconvénient à partir, c'est qu'il laissait le champ libre à Lili, la jeune fille qui gardait Misha de temps à autre. Il avait eu l'occasion de la croiser à deux reprises - les deux fois où il avait convaincu Vlad de faire une sortie le soir - et il avait remarqué que, sans avoir l'air d'y toucher, elle coulait à son employeur des regards en coin, preuve qu'il ne lui était pas indifférent. Par ailleurs, Vlad avait mentionné incidemment que Lili était une baby-sitter modèle qui avait juste la mauvaise manie de mettre du temps à partir une fois qu'il était rentré, chose qui confirmait les soupçons de Ludovic quant à l'intérêt un peu trop poussé qu'elle portait à Vlad.
– Il n'y a pas à tortiller, il faut que tu partes. Prends des billets dès aujourd'hui, insista Aoki.
– Et si Lili ou une autre femme le séduit pendant mes vacances, je serais bien avancé, à mon retour.
– Lili...? Ah, oui... la fameuse baby-sitter. Il y a peu de chances. Il pense toujours à sa femme, non ? Mais de toute façon, que tu sois là ou pas, tu ne pourrais rien y faire.
Cette fois, Ludovic s'immobilisa brutalement, anéanti par la justesse de la remarque. Maintenant que Vlad avait à nouveau eu des rapports sexuels, plus rien ne le retenait. Il pouvait continuer à chérir le souvenir de sa femme, mais il n'avait plus de raison de vivre dans l'abstinence.
Aoki, trop emporté dans son élan, dut revenir sur ses pas pour le rejoindre.
– Tu es fou de t'interrompre comme ça, c'est mauvais pour le cœur ! Qu'est-ce qui t'a pris ? Tu veux qu'on rentre ?
– J'ai juste imaginé une femme me voler Vlad... Et oui, j'ai assez couru.
– Pressé de programmer ton séjour de ski, hein ? demanda Aoki en roulant les yeux comiquement.
– Dis-moi, ce ne serait pas plutôt toi qui crèves d'envie de partir skier... ? commenta Ludovic, en prenant le chemin de la sortie du parc.
– J'avoue, j'avoue, reconnut Aoki avec un sourire.

jeudi 17 mars 2011

Fleur Bleue - 43

En début de matinée, Aoki était passé chercher Ludovic pour faire un footing dans le parc voisin. A présent, tout deux en survêtements, d'un blanc éclatant pour Aoki, d'un gris discret pour Ludovic, ils couraient sur l'allée bordée par des buissons et des arbrisseaux.
– Tony se met même à bosser même le dimanche matin maintenant, tu peux le croire ça ?
– Ne fais pas comme si tu découvrais qu'il est accro à son boulot. Et je le regrette autant que toi, j'aurais pu faire la grasse matinée si tu n'avais pas eu la bonne idée de venir me sortir du lit pour te tenir compagnie à sa place.
– Plains toi, ça te fait prendre l'air ! Ce n'est pas tous les ans que le mois de février est si doux et si ensoleillé.
– Tony sait que tu fais un footing avec moi ?
– Bien entendu. Si cela le rend jaloux, c'est tant mieux, car ces derniers mois, il privilégie trop son travail. Il n'était pas comme ça au début... Mais assez parlé de moi, toujours rien de neuf avec ton père d'élève ?
A cette question, Ludovic ralentit sa course, puis s'arrêta tout à fait. Aoki, lui, ne s'interrompit pas, mais se mit à faire du sur-place afin de rester à hauteur de son ami.
– Non, rien. On se téléphone, on se voit régulièrement le week-end, mais je commence à me demander si la nuit du 31 décembre au premier janvier a véritablement eu lieu.
– C'est curieux tout de même, contenu du fait qu'il a craqué une fois, peu de temps après t'avoir rencontré. Ce n'est pas trop dur pour toi quand vous passez du temps ensemble ?
– J'ai connu ça avec Jérôme. Enfin, en quelque sorte, parce que là, j'ai déjà couché avec lui. Chaque effleurement, chaque regard, je ne peux pas m'empêcher de frémir et d'espérer. Mais je préfère ça à ne pas le voir du tout.
Quand à la fin du mois de janvier, Vlad avait été très occupé par son travail de graphiste illustrateur freelance et qu'il n'avait donné aucun signe de vie pendant six jours, Ludovic avait cru dépérir. Le vendredi matin, à la récréation de dix heures, il avait même retenu Misha pour avoir des nouvelles. Le petit garçon lui avait doctement expliqué : « quand papa approche de la date de rendu final pour un de ses projets, le reste du monde n'existe plus. »
– Je te l'ai déjà dit, mais je te le répète. Je pense que la dernière carte que tu as à jouer, c'est l'absence, déclara Aoki.
– Ce n'est pas simple. Malgré tout, j'aime passer du temps avec lui et son fils. Quand Vlad m'invite à passer rendre visite, je ne sais pas résister.
Sur ces mots, Ludovic inspira à fond et reprit sa course, suivi par son ami.

vendredi 4 mars 2011

Fleur Bleue - 42

A près de quatre heures du matin, Ludovic aurait dû être épuisé et s'endormir sans difficulté, mais son esprit fonctionnait à plein régime, l'empêchant de trouver le sommeil. Il repassait en boucle l'incroyable enchaînement des évènements de la nuit et son final assez décevant. Cette fois, il n'avait pas dit à Vlad qu'il ne le fréquenterait plus s'il ne voulait qu'être amis, car il avait craint que Vlad n'accepte, trop content de pouvoir oublier qu'il avait couché avec un homme. En même temps, il se demandait si cela aurait changé quelque chose, et si au lieu de se retrouver seul dans un lit tout froid, il serait encore chez les Glonorov, aux côtés de Vlad. C'était impossible à savoir...
Avec le recul, il trouvait normal que Vlad ait voulu faire marche arrière. Tout avait été trop vite. Sous le coup de la confession de Vlad à propos de sa vie sexuelle avec sa femme, Ludovic avait brûlé les étapes... Vlad avait l'impression de s'être servi de lui, sans penser à ses sentiments, mais Ludovic avait pour sa part l'impression d'avoir profité de la frustration sexuelle de Vlad qui, toujours très attaché à sa femme, avait vécu une longue période d'abstinence.
Malgré tout, il n'arrivait pas vraiment à regretter ce qui s'était passé. Il avait aimé entendre Vlad gémir et le sentir trembler de plaisir dans ses bras. Malheureusement, il n'était pas prêt de pouvoir recommencer. Toutefois, quoiqu'en ait dit Vlad, il était convaincu qu'ils finiraient par recoucher ensemble. Maintenant, toute la question était de savoir comment séduire Vlad afin de le faire revenir sur sa décision. Le problème n'était en effet pas tant sur le plan sentimental - Vlad l'appréciait et voulait absolument demeurer ami avec lui - que sur le plan sexuel. Cette fameuse histoire de désir...
Hélas, Ludovic ne voyait pas comment il pourrait donner envie à Vlad. Se déguiser en femme ? Non, cela ne donnerait rien. Il avait beau être peu poilu, il avait une carrure qu'aucun vêtement féminin ne saurait masquer. Et pourtant, ce n'était à priori pas avec son look habituel qu'il allait réussir à le charmer. Quoique... Le jour où Vlad l'avait embrassé, il avait dû, ne serait-ce qu'un bref instant le trouver attirant. Quel pull portait-il déjà ce jour-là ? Il se souvenait parfaitement de la tenue de Vlad, mais pas de la sienne...
Ludovic enfonça la tête dans l'oreiller, découragé. Il y resta un instant, puis tourna la tête pour respirer. Avec un peu de chance, Aoki aurait de bonnes idées à lui soumettre. Et quand bien même, il n'en aurait pas, il l'écouterait d'une oreille attentive.
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Cet épisode marque la fin de la première partie de Fleur Bleue

Le début de la deuxième partie "Au fil des saisons" commencera le jeudi 17 mars

jeudi 3 mars 2011

Fleur Bleue - 41

Il y eu un moment de flou, puis Vlad entra dans le cabinet pour faire un brin de toilette au lavabo et récupérer des préservatifs et du lubrifiant qui n'étaient pas loin d'être périmés. Katia les avaient acheté peu de temps avant l'accident qui lui avait ôté la vie. A cette pensée, Vlad fut tenté de rester à l'abri dans le réduit, mais finalement, après s'être déshabillé entièrement, il éteignit la lumière et ressortit.
La chambre était plongée dans le noir et Vlad dut tâtonner jusqu'au lit.
– Ludovic ? appela-t-il.
Ce dernier ne répondit pas, mais Vlad sentit des doigts se poser sur son bras, glisser jusqu'à sa main et le débarrasser de la boîte de préservatif et du tube de lubrifiant. Il fut ensuite allongé sur le lit et une bouche se colla à la sienne. D'abord, terriblement conscient qu'il était en train de s'abandonner dans les bras d'un autre homme, Vlad demeura immobile et raide. Cependant, les caresses de Ludovic qui exploraient les moindres parcelles de son corps, lui firent peu à peu perdre contact avec la réalité. Dans le silence et l'obscurité, il était facile de croire que c'était Katia qui lui faisait l'amour, qui lui titillait l'anus d'un doigt, puis de deux... Bientôt, elle entrerait en lui un de ses godemichés et lui murmurerait en plaisantant : « J'espère que cela ne te donnera pas envie de tester avec un vrai... »
Alors que ce souvenir lui traversait l'esprit, Ludovic le pénétra et Vlad poussa un gémissement. Alors que Ludovic commençait à bouger à en lui, Vlad réalisa que cela n'avait rien avoir avec un sex toy. Sous l'effet conjugué des mouvements de va et vient et de la main qui remontait et descendait le long de son pénis, il se mit à haleter de plus en plus fort. Le plaisir qu'il éprouvait était intense. Un frisson le parcourut et il jouit. Cependant, les coups de reins ne s'arrêtèrent pas avant qu'un râle ne s'échappe également des lèvres de Ludovic.
Vlad retrouva alors ses esprits. Il regrettait amèrement ce qu'il venait de faire. C'était injuste envers Ludovic puisqu'il ne répondait pas à ses sentiments. Par ailleurs, il n'aurait pas dû trouver plus jouissif d'être pénétré par un homme que par un gode manié par sa femme adorée. Il roula sur le côté et alluma la lumière. Ludovic, étendu sur le ventre, avait l'air comblé et Vlad s'en voulut d'avoir à lui causer de la peine.
– Je suis désolé, mais c'était la première et la dernière fois que nous faisions cela.
Le sourire de Ludovic disparut et se redressant sur un coude, il demanda simplement :
– Pourquoi ?
– Parce que je devrais avoir envie de te caresser en retour, pas juste prendre ce que tu me donnes.
Ludovic n'accepta évidemment pas cette réponse et il argumenta longuement. Cependant, cette fois, Vlad ne céda pas. A trois heures du matin, Ludovic rendit les armes. Après avoir accepté d'être un ami, et rien de plus, il se rhabilla et rentra chez lui.

Manga Yaoi en mars 2011

Les sorties de mars de Asuka :
School of the muse Vol.2 de Makoto Tateno (10 mars)
In the name of Beauty de Modoru Moteni (17 mars)
Ce que j'en ai lu dans le magazine Be x Boy ne m'a pas passionné. C'est bizarre comme genre d'histoires. Mais justement, cela peut plaire à ceux qui sont lassés des yaoi classiques.
Junjo Romantica Vol.3 de Shungiku Nakamura (25 mars)
J'ai lu de mauvaises critiques sur Junjo Romantica - je suppose que vu la bonne réputation du titre, les attentes devaient être trop élevées. Pour ma part, je trouve que c'est une série souvent très drôle, parfois émouvante, même si bien sûr le réalisme est tout sauf au rendez-vous !


Les sorties de Taïfu Comics pour le 24 mars :
3 suites dont je serais au rendez-vous pour deux, même si Ze de Yuki Shimizu n'est pas aussi réussi que Love Mode. Sinon, c'est vraiment bien Tendre voyou ? Je commence à être tentée...
Ze Vol.4 de Yuki Shimizu
The Tyrant who fall in Love Vol.5 de Hinako Takanaga
Tendre voyou Vol.6 de Mei Sakuraga
2 nouvelles séries :
Repeat after me Vol.1 de Fuwa Shinri
Second titre de cette dessinatrice à paraître en France... Youpi !
Pure Heart Vol.1 de Fujiyama Hyouta
Je possède tous les titres sortis aux Etats-Unis de cette auteure dont le premier volume de Pure Heart qui n'est d'ailleurs pas mon titre préféré, puisque le seme traite le uke franchement mal, mais c'est tout de même un titre de qualité.

Premier titre Boy's Love de Soleil dans la collection Eros, le 16 mars :
L'amant du jeudi de Sachi Murakami, un recueil d'histoires courtes

Nouveauté boy's love chez Samji, le 17 mars :
Sweet Blood Vol.1 de Kim-Se Young, l'auteur de Kiss me Princess
Tsk, encore un vampire !

Sinon, 2 titres où il y a possiblement des sous-entendus romantiques entre hommes, un chez Taïfu, et un chez Soleil sont à mentionner :
Rendez-vous sous la pluie Vol.1 de Bikke où il est question de garçons qui se transforment en filles après la pluie...
Walkyria Chronicles - Wish you Smile Vol.1 de Khysei Tokito où Mintz, un jeune garçon maladroit, intégré à l’escouade 7 en qualité d’ingénieur, va se rapprocher d’un tireur d’élite de l’unité, Julius Klose...



Et pour finir, c'est pas du yaoi, mais ça fait la part belle aux fans de yaoi, j'ai nommé Otaku Girls dont le septième et dernier volume est prévu pour le 9 mars :


Un total de 22,5€ (Asuka - BL) + 44,75€ (Taïfu - Yaoi) + 8,95€ (Soleil - Eros) + 7,35€ (Samji) + 16,90€ (sous-entendus) + 6,95€ (Otaku Girls) soit 107,4€

mercredi 2 mars 2011

Fleur Bleue - 40

La vue de Ludovic dont le regard étincelait de désir calma son début d'excitation. Il ne pouvait pas s'abandonner dans les bras d'un homme... ou il ne voulait pas ? Ce n'était pas le souvenir de Katia qui le retenait, car il était persuadé qu'elle n'aurait souhaitée que son bonheur, mais bien une question de désir. Et en même temps, s'il refusant de voir la réalité, gardant les yeux fermés, il lui était aisé d'avoir une érection sous la main de Ludovic.
Ce dernier s'était immobilisé, l'air partagé entre tristesse et espoir, un mélange auquel Vlad ne sut pas résister. Il referma ses paupières, en une invitation muette à ce que Ludovic reprenne ses caresses.
De nouveau, une langue brûlante vint se mêler à la sienne tandis qu'à nouveau des doigts montaient et descendaient sur son pénis, l'excitant lentement, mais sûrement. La respiration de Vlad s'accéléra. Cela faisait si longtemps que quelqu'un ne l'avait pas embrassé et touché ainsi. Il poussa un léger râle et éjacula.
Il rouvrit ensuite lentement les yeux et se retrouva assis dans la cuisine, le souffle court, son pantalon déboutonné, son caleçon maculé de sperme devant un homme en érection qui le couvait des yeux. Il aurait aimé se cacher dans un trou de souris, mais c'était impossible, alors il affronta la situation.
– Nous devrions arrêter là. Je ne nie pas que vous... tu... aies réussi à m'exciter et me donner du plaisir, mais je n'éprouve pas de désir pour toi, déclara-t-il d'une voix mal assurée. Et ce, même si j'apprécie énormément ta compagnie, ajouta-t-il, en soupirant.
– J'ai assez de désir pour deux. Même si tu n'as pas envie de me caresser, moi je brûle de te... toucher.
Vlad se demanda ce que cachait l'hésitation de Ludovic quant au choix du verbe, mais décida qu'il ne valait mieux pas le savoir. Il tenta de le décourager.
– Cela ne changera rien au fond du problème.
– Peut-être, mais cela me rendra heureux.
C'était un argument de poids, mais Vlad essaya une fois encore de lui faire comprendre que c'était une mauvaise idée qu'ils aillent plus loin.
– Même si je te laisse faire, je penserai à Katia.
– Je comprends et je l'accepte.
L'obstination de Ludovic était impressionnante et Vlad ne trouva plus rien à objecter. Il avait soif de chaleur humaine. C'était une chose que les plaisirs solitaires ne pouvaient donner.
– Allons nous coucher, répondit-il.
En silence, ils sortirent de la cuisine, grimpèrent les escaliers et pénètrent dans la chambre.

mardi 1 mars 2011

Fleur Bleue - 39

Vlad procéda au mélange des alcools et des jus du fruit, puis tendit le verre à Ludovic avant de s'en préparer également un.
Boire un verre détendit l'atmosphère et ils se mirent à discuter de films, en commençant par celui que Vlad venait juste de regarder. Ils enchaînèrent sur le sujet des voyages et en chemin, abandonnèrent le vouvoiement. Ils ne virent pas minuit passer. Puis, sans l'avoir voulu, de fil en aiguille, ils se retrouvèrent à parler de sexe.
–Je ne comprends vraiment pas pourquoi, en général, les hommes hétérosexuels sont si dégoûtés par les gays. Comme si la sodomie menaçait leur virilité ou je ne sais quoi.
– C'est parce que cela met en position de fragilité. Il a d'ailleurs fallu que Katia insiste beaucoup pour me convaincre de tester...
Vlad s'arrêta de parler. Il s'était aventuré sur un terrain terriblement glissant. Dans le silence de la nuit, il s'était laissé aller à une confidence qu'il aurait mieux fait de taire, un secret qu'il avait jusque là jalousement gardé.
– Tu as été sodomisé par ta femme ?!
Vlad rougit violemment et tenta de rattraper ce qu'il avait dit.
– J'étais contre au début, mais j'ai fini par accepter pour lui faire plaisir. Mais tu sais, cela ne me prédispose pas pour autant à devenir homo. Les hommes ne m'attirent pas du tout.
– A ma connaissance, on n'embrasse pas les gens qui ne nous font ni chaud ni froid.
Vlad comprit sans peine qu'il faisait allusion au baiser qu'il lui avait donné.
– C'était l'impulsion du moment, se justifia-t-il, trouvant lui-même que son excuse était pitoyable. Même si objectivement, tu es agréable à regarder, je ne te désire pas, ajouta-t-il.
– Très bien. Ferme les yeux...
– Pourquoi ?
– Je veux faire une petite expérience scientifique... Laisse-toi faire.
Vlad secoua la tête, devinant ce que Ludovic voulait faire et étant convaincu que cela ne marcherait pas, mais il baissa ses paupières. Aussitôt, il sentit des lèvres se coller sur les siennes. Une langue chaude vint ensuite explorer sa bouche. Il fut surprit de la douceur du baiser, lui qui s'attendait à quelque chose de dominateur. Il sentit ensuite la main de Ludovic se glisser dans son pantalon, s'infiltrer dans son caleçon et caresser son pénis. Au contact de ses doigts fins qui le touchaient avec délicatesse, le sexe de Vlad s'allongea légèrement. Contrairement à ce qu'il avait cru, Ludovic parvenait à provoquer une réaction physique chez lui. Vlad eut honte, il rouvrit les yeux et s'écarta.