jeudi 31 mai 2018

Raiponce - 7

Hélas, la sorcière voulu comme d'habitude connaître les symptômes engendrés par sa potion et Raiponce, en utilisant des mots qu'il n'était pas supposé connaître, se trahit.
La vieille eût tôt fait de lui arracher toute l'histoire.
— Pauvre sot, c'est un prince, vous êtes deux hommes, votre relation est sans avenir !
— Pourquoi ?
La sorcière ricana et tâcha de lui expliquer comment le monde marchait, chose dont elle ne s'était jamais donnée la peine jusqu'ici.
Grâce à Melvyn, Raiponce en savait plus qu'avant, mais  certains aspects lui échappaient toujours. Jusqu'alors, il ne s'était pas douté que les relations entre personnes de même sexe étaient mal considérées, que les princes devaient se marier pour avoir un héritier.
Il ne mit pas en doute les paroles de sa marraine, mais trouva cela absurde. Quel mal cela faisait-il si le prince l'épousait lui ? Quelle nécessité y-avait-il à ce que ce soit la chair de sa chair qui monte sur le trône ? L'important était quelqu'un de qualifié soit à la tête du pays.
— Le prince n'a fait que s'amuser avec toi, affirma la sorcière avec assurance.
— Non, il m'aime, protesta Raiponce.
— Peu importe, ta place est ici.
Le jeune homme secoua la tête.
La sorcière, furieuse, le gifla avec force. Elle ne l'avait jamais frappé auparavant, mais elle sentait qu'il lui échappait et ne le supportait pas. Raiponce était sa chose, son commode cobaye.
Le jeune homme, les joues cuisantes, réalisa enfin que sa marraine n'en avait rien à faire de son bonheur, que Melvyn avait eu raison de lui faire remarquer que ce n'était pas normal qu'elle se serve de lui pour tester ses mixtures, le laissant subir toutes les conséquences.
De son côté, la sorcière comprit que c'était fini, que Raiponce ne lui obéirait plus et qu'il lui devenait donc inutile. Elle empoigna le jeune homme à la racine de sa tresse et brandissant la serpe qui lui servaient à couper les plantes qu'elle mettait dans ses potions, la lui trancha.
Profitant du choc du jeune homme, elle le renversa au sol et le roua de coups. Raiponce tenta bien de se défendre, mais rien ne l'avait préparé à cette débauche de violence et sa tête était étrangement légère, ses cheveux étant désormais courts.
Une fois qu'il eut perdu connaissance, la vieille se débrouilla pour le descendre en l'attachant à la tresse, puis le conduisit dans une étendue désertique où elle l'abandonna. Après quoi, elle retourna à la tour décider à se venger de cet imbécile de prince qui l'avait contraint à se séparer de son cobaye.

mercredi 30 mai 2018

Raiponce - 6

Le jeune homme, cependant, même après, était toujours en érection. Celle de Melvyn devenant dur à supporter, il se déshabilla à son tour, la libérant.
Raiponce haletait et se tordait.
Le prince le rassura avec des mots doux.
Tout en l'embrassant pour la première fois, il frotta son pénis contre celui du jeune homme qui fut pris d'un nouvel orgasme, mais demeura plein de désir.
Melvyn lécha le membre toujours dur et dressé et le doigta. Quand il l'estima prêt à l'accueillir en lui, il le pénétra.
Raiponce se mordit les lèvres en poussant une plainte, mais l'attira contre lui.
Le prince effectua des mouvements de va-et-viens de plus en plus rapides jusqu'à ce qu'ils jouissent ensemble.
Melvyn aurait voulu le garder enlacé, mais le jeune homme s'écarta.
La fièvre était tombée et, même sans comprendre ce qui s'était passé, il était bouleversé de l'intimité qu'il venait de partager avec le prince.
— Je t'aime, déclara  Melvyn.
Ce n'était peut-être pas les meilleures circonstances pour le dire, mais il était inutile de lui cacher plus longtemps.
Il continua :
— C'est pour ça ce que je t'ai fait l'amour, même si je n'aurais sans doute pas dû profiter du fait que tu étais sous l'influence d'un espèce d'aphrodisiaque.
Raiponce, comme souvent, ne connaissait pas tous le sens des mots prononcés par le prince, mais ses sentiments ne lui échappèrent pas.
Un lien s'était tissé entre eux à mesure que dans son tiroir les cordons de soie devenaient une corde. Il n'avait su le définir jusqu'à présent. C'était donc de l'amour ce manque quand il n'était pas là, cette tristesse au moment où il partait, cette envie d'être tout près de lui. Cela n'avait aucun rapport avec l'affection qu'il éprouvait pour sa marraine.
— Que ressens-tu pour moi, Raiponce ?
— La même chose, murmura le jeune homme.
— Alors, pourquoi ne viens-tu pas dans mes bras ?
Raiponce vint s'y nicher timidement. Le prince posa tout doux ses lèvres contre celles du jeune homme qui se sentit à nouveau fiévreux, mais de façon agréable et non douloureuse, comme un peu plus tôt.
— Demain, je partirai d'ici avec toi.
Sa marraine ne tenait pas tant que cela à lui. Sans Melvyn, il aurait davantage souffert, de surcroît sans comprendre ce qui lui arrivait.
— Pourquoi pas aujourd'hui ? La corde est prête, non ?
— Je voudrais lui dire au revoir.
— Elle n'acceptera jamais ton départ.
— Je ne le mentionnerai pas.
Le prince n'insista pas. Un jour de plus, ce n'était pas grand chose, surtout si cela permettait à Raiponce de quitter sa prison, le cœur serein.

mardi 29 mai 2018

Raiponce - 5

Le matin suivant, il débarqua à nouveau, l'appelant d'une voix forte. Il avait le cordon de soie, comme promis.
Raiponce le prit et le cacha au fond du tiroir de sa commode. Il n'était pas encore sûr de ce qu'il en ferait. Il avait toujours obéi à sa marraine, mais le monde dépeint par le prince était attirant.
Après la troisième visite du prince, Raiponce décida que cela ne l'engageait à rien de préparer une corde, qu'il pourrait l'utiliser ou ne rien en faire.

    Melvyn aimait Raiponce. L'évidence lui apparut alors qu'il chantait devant lui. Ce n'était pas que sa voix, ni même son physique avantageux – il avait retrouvé son teint de pêche – c'était son être tout entier. Il n'était pas seulement innocent, il était profondément bienveillant. Il rayonnait de bonté. Quand Melvyn lui avait parlé des problèmes de récolte des paysans cette année, le jeune homme avait pleuré.
Le prince l'avait pris dans ses bras pour consoler et en avait ressenti une troublante excitation. Cependant, quelque soit son désir de l'embrasser, il n'en avait rien fait. Raiponce était si pur qu'il n'avait pas osé.
    Un soir, cependant, il le retrouva agité et fiévreux.
La sorcière était passée un peu plus tôt et lui avait fait boire un breuvage sucré. Raiponce ne savait pas ce que c'était, bien sûr.
— Cela passera, assura-t-il d'une voix altérée en s'allongeant sur son lit. Ou bien elle me soignera. Il y a parfois des étranges effets secondaires. Je suis habitué.
Il l'était peut-être, mais pas Melvyn. Hormis, pour le teint verdâtre, il n'avait encore jamais vu Raiponce souffrir des potions de la sorcière. De nouveau, il aurait voulu l'emmener avec lui, loin de la tour, à l'abri de la méchante vieille.
Il était en train d'envisager d'aller chercher un médecin au château, quand Raiponce ôta ses vêtements qui lui collaient à la peau et l'irritaient.
— J'ai trop chaud, gémit-il.
Melvyn déglutit devant la perfection des lignes de son corps. Tout était beau chez lui, jusqu'à la courbe de son pénis érigé.
Raiponce ne savait pas ce que cela signifiait. Il ne se doutait pas que le voir ainsi plongeait le prince dans un état d'excitation similaire.
Cependant, quand Melvyn lui toucha le sexe, il éprouva une sensation de soulagement qui l'incita à réclamer davantage.
Le prince, même s'il avait quelques scrupules à profiter de la naïveté du jeune homme et de l'excitation provoquée par la potion que ce dernier avait ingéré, ne se fit pas prier. Il le caressa encore et encore, partout, jusqu'à ce que Raiponce éjacule.

lundi 28 mai 2018

Raiponce - 4

— Alors ? demanda Melvyn.
Le jeune homme lui expliqua et le prince fut horrifié. Pour lui, c'était une évidence que Raiponce était utilisé.
— Tu devrais venir avec moi, dans mon château. Coupons tes cheveux et descendons ensemble.
Il aurait tout aussi bien pu demander au jeune homme de s'arracher un bras. Sa chevelure faisait partie de lui au même titre qu'un membre.
Une rapide inspection de la chambrette apprit de toute façon à Melvyn qu'il n'y avait rien dedans pour trancher la tresse d'or. Il n'aurait cependant pas été difficile d'aller chercher son épée suspendue dans son fourreau au pommeau de la selle de son cheval. Mais Raiponce ne semblait hélas pas prêt à se sacrifice.
— Je peux revenir demain avec une corde, déclara le prince.
— Non, c'est inutile. Et d'abord, pourquoi tenez-vous autant à ce que je vienne avec vous ?
— Il est injuste que vous soyez ainsi tenu à l'écart du monde, que nul ne puisse profiter de la beauté de votre chant.
— Ma marraine m'aime, je lui causerai bien du chagrin si je disparaissais.
Melvyn faillit s'emporter en l'entendant se soucier de la vieille folle qui le rendait malade et le tenait enfermé.
Il se contint de justesse.
— Et ma tristesse à moi de vous savoir dans votre perchoir ? s'enquit-il.
— J'en serais désolé, mais je vous connais à peine, répondit Raiponce.
C'était vrai. Melvyn comprit alors qu'il avait été trop brusque avec le jeune homme.
— Me donnes-tu le droit de te rendre visite ?
Raiponce opina. C'était agréable d'avoir quelqu'un à qui parler, quand bien même le dit individu n'était pas un modèle de douceur et de délicatesse.
— Je t'apporterai un cordon de soie à chaque fois. Libre à toi de fabriquer ou non de quoi descendre.
Raiponce préféra ne pas relever.
Sans gêne, le prince s'assit sur son lit et se mit à lui parler de sa vie au château. Des professeurs lui enseignaient tout ce qu'il fallait pour qu'il devienne un bon souverain.
Cela ne le passionnait pas et il prenait n'importe quel prétexte pour échapper à ses heures d'études. Il trouvait qu'il apprenait davantage au contact de son peuple qu'en restant devant un bureau.
En l'écoutant, Raiponce ne tarda pas à prendre conscience que sa situation n'avait rien de normal.
Le prince l'interrogea ensuite sur ses occupations, mais Raiponce, en deux mots, eut fini et le vide de sa vie par rapport à celle de Melvyn le frappa douloureusement.
Il le poussa à repartir, sous prétexte que sa marraine risquait de ne pas tarder et le prince obéit.

vendredi 25 mai 2018

Raiponce - 3

Raiponce détailla aussi Melvyn des pieds à la tête. Il était aussi brun que lui-même était blond et doté d'yeux d'un noir profond. Sa peau était également sombre. Il le dépassait d'au moins deux têtes et avait de larges épaules.
Le jeune homme recula, ce que Melvyn ne manqua pas de remarquer.
— Ne t'inquiète pas, je ne te veux aucun mal.
— Oui… Que désirez-vous au juste ?
Melvyn ne le savait pas trop lui-même. La voix du jeune homme l'avait remué au plus profond de son être, mais écouter son chant ne lui avait pas suffit.
— Pourquoi es-tu emprisonné dans cette tour ?
— J'habite ici, répondit Raiponce.
— Mais tu ne peux sortir à ta guise, tes cheveux étant nécessaire pour descendre.
Raiponce dut en convenir.
— N'as-tu pas envie de découvrir le monde extérieur ?
Le jeune homme ne pouvait nier y avoir songé, car il trouvait les heures longues, seul dans sa petite pièce ronde, mais cela le terrifiait également, il n'avait jamais été qu'entouré de murs.
Durant sa seule sortie, le bref trajet entre la maison de sa marraine et la tour, il avait dormi. Le ciel et les frondaisons des arbres, il ne les avait jamais vus que d'une fenêtre.
— Je suis bien là où je suis.
Melvyn peinait à le croire.
— Tu as mauvaise mine, sûrement parce que tu ne prends pas assez le soleil.
— Je ne suis malade ! s'écria Raiponce. C'est vous qui avez une drôle de tête toute marron, ajouta-t-il avant de le regretter aussitôt, car ce n'était pas gentil de sa part.
La mode au pays était le teint clair, mais le prince ne s'en souciait pas et se promenait toujours sans chapeau par monts et par vaux.
— Je suis bronzé, c'est signe de bonne santé. Je ne veut pas entendre cela de quelqu'un qui est vert.
Raiponce s'offusqua. 

Melvyn décrocha la petite glace suspendue au mur derrière eux et lui tendit.
Le jeune homme qui n'avait pas pris la peine de regarder son reflet ce matin-là fut obligé de constater avec mortification que son interlocuteur avait raison. Au moins, il n'avait pas de pustules, comme une fois. Il aurait bien aimé parfois que la vieille dame ne le tartine pas de toutes ses pommades et ne lui fasse goûter toutes ses bizarres mixtures. Seulement, cela lui faisait tellement plaisir… Et en plus, elle revenait vite pour voir par elle-même les effets. Cela évitait à Raiponce des jours solitaires.

jeudi 24 mai 2018

Raiponce - 2

Sous le charme, il suivit la voix et arriva au pied de la tour. Il eût tôt fait de constater qu'il n'y avait aucun moyen d'y entrer, alors il appela :
— Hé, ho ! Qui êtes-vous, vous qui chantez si divinement ?
Raiponce se tut, surpris et effrayé. Nul ne lui avait jamais adressé la parole hormis la sorcière.
Melvyn répéta sa question, mais Raiponce garda le silence. Il ne savait pas s'il avait le droit de répondre.
Le prince finit par rentrer chez lui, se demandant s'il avait rêvé cette voix si émouvante.
La sorcière à qui Raiponce rapporta l'incident lui enjoignit de ne jamais au grand jamais se montrer à un inconnu.
Cependant, le prince revint. Il ne pouvait oublier la voix si envoûtante.
Il surprit un nouveau chant de Raiponce qu'il écouta jusqu'à ce que le jeune homme cesse, et il l'aborda encore une fois :
— Hé, ho ! Quel votre nom ? Le mien est Melvyn. J'aimerai faire votre connaissance.
Tenaillé par la curiosité, Raiponce faillit se pencher à la fenêtre pour voir l'homme qui s'adressait à lui. La recommandation de la sorcière le retint cependant à la dernière minute.
Le prince ne se découragea pas et prit chaque jour le chemin de la tour, s'adressant immanquablement à son mystérieux occupant, si bien qu'une fois, à l'abri des arbres, il assista à l'escalade de la sorcière.
Aussi, le lendemain, il fit comme la petite vieille et réclama la descente de la corde dorée. Raiponce dont la résolution d'obéir à la sorcière avait déjà été bien entamé les jours précédents, céda. Il avait envie lui aussi de savoir à quoi ressemblait le propriétaire de celui qui lui rendait visite avec encore plus de constance que sa marraine.
Le prince fut étonné de découvrir que c'était une impossiblement longue tresse de cheveux qui lui avait été envoyée et fut séduit par leur douceur.
Raiponce, de son côté, fut surpris de la rapidité avec laquelle  Melvyn grimpait. Rien à voir avec sa vieille marraine !
Le prince enjamba la fenêtre avec agilité et découvrit enfin celui qui possédait une voix si merveilleuse. Ses yeux et ses cheveux étaient magnifiques, mais gâchés par un teint verdâtre peu engageant. Melvyn ne pouvait savoir que c'était là le résultat d'une crème ratée de la sorcière qu'elle avait appliqué la veille au jeune homme.

mercredi 23 mai 2018

Raiponce - 1

Il était une fois un jeune homme appelé Raiponce qui avait été enfermé au dernier étage d'une haute tour. Il n'avait pourtant commis aucun crime. Il était même aussi innocent que l'enfant qui vient de naître.
Cependant, avant sa naissance, sa mère avait eu le malheur de vouloir absolument manger une des plantes qui poussait nulle part ailleurs que dans le jardin de la voisine, sorcière de son état.
Constatant que sa femme se dépérissait, le mari avait par conséquent franchi le mur qui séparait les deux propriétés pour en cueillir, mais la sorcière l'avait surpris et exigé qu'il donne son premier né pour son crime.
Bien sûr, le pauvre homme avait essayé de négocier - sûrement la sorcière pouvait se satisfaire d'autre chose - mais elle avait été intraitable. C'était son prix. Un bouquet de fleurs contre le bébé à naître ou la pendaison pour vol.
Raiponce fut donc confié à la sorcière et gardé entre les quatre murs la maison de cette dernière jusqu'à ses dix ans, âge où elle l'avait installé dans un tour isolée dans la forêt dont elle avait ensuite détruit l'escalier avant de condamner la porte.
    Les années avaient passé et Raiponce était devenu un beau jeune homme. Pour lui rendre visite, la sorcière lui criait de dérouler sa longue tresse de cheveux qu'il attachait à un crochet de la fenêtre.
Raiponce ne savait pas que la vieille femme l'avait arraché à ses parents. Pour lui, elle était sa marraine, sa seule famille. Il ne se doutait pas non plus que c'était à cause d'une lotion capillaire concoctée par la sorcière que ses cheveux avaient atteint une telle longueur aussi rapidement. Qu'ils soient semblables aux rayons du soleil était en revanche un pur hasard de la nature, de même pour ses yeux à la couleur aussi changeante que les cieux.
La sorcière considérait le jeune homme comme un cobaye. Elle testait sur lui diverses potions, notant leurs effets. Elle se moquait bien de le rendre malade à l'occasion. Raiponce qui ne connaissait rien au monde, lui obéissait en tout et attendait chacune de ses visites avec impatience. La sorcière s'amusait de sa naïveté et de son ignorance.
Raiponce n'avait rien pour s'occuper dans sa tour. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était regarder le ciel par la fenêtre, brosser ses cheveux et chanter. Il possédait une voix d'une beauté rare, encore plus resplendissante que sa longue chevelure dorée.
    Un jour, Melvyn, le prince du pays qui se promenait à cheval dans la forêt entendit Raiponce chanter.

mardi 22 mai 2018

Presque 10 ans pour Love Boy's Love : 10 livres numériques à gagner

Le 22 août 2018 marquait le début de la mise en ligne de ma toute première histoire 12+1 = ? 
Dans trois mois, jour pour jour, cela fera donc 10 ans de Love Boy's Love.
En janvier, je me posais la question d'arrêter le blog sans pour autant cesser d'écrire pour m'orienter vers une publication plus traditionnelle, mais finalement, j'ai continué avec mon chevalier et d'autres histoires sont d'ores et déjà prévues.

En l'honneur des 10 ans qui s'approchent à grands pas, je vous invite à me poser toutes les questions que vous voulez en commentaire ou bien par mail à ilyshbl@gmail.com

Le jour J, je révélerai quelques petits secrets quant à la naissance de certaines de mes histoires et  j'enverrai 10 de mes œuvres par mail au format PDF. 
A qui, me direz-vous ? Eh bien, il vous suffit de commenter ce post ou de m'envoyer un mail à ilyshbl@gmail.com et ensuite, je pense procéder par tirage au sort. 
Vous pouvez par exemple me dire depuis quand vous connaissez le blog, comment vous l'avez connu, l'histoire ou le personnage que vous préférez... (Et pour finir préciser quelle œuvre vous aimeriez recevoir si la chance est avec vous, ainsi que votre adresse mail)


D'ici la fin de l'année 2018, 3 livres paraîtront : Remplacement Standard, Un Chevalier au XXIème et Le Beau et la Bête et autres contes (en gestation depuis 2012)
J'avais initialement prévu de garder le conte de Raiponce en bonus, mais je vais finalement le mettre en ligne dans les jours qui viennent (en 8 épisodes) car j'ai de toute façon déjà deux bonus à peaufiner pour le recueil "Le Beau et la Bête au lit" et "Blanc-Neige contre la Reine"

Et après, je compte me lancer dans une série d'histoires se déroulant dans le même univers. 
Chaque histoire mettra en scène un couple différent, mais on retrouvera des personnages d'un livre à l'autre.
Le bal débutera par Bienvenue à Versélia ! 

Mise à jour du post avec les couvertures des livres à paraître (notez qu'elles sont encore susceptibles de changer légèrement) :

dimanche 20 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 83 (fin)

Comprendre comment y participer s'avéra plus délicat, mais Tim reçut une aide inattendue du patron de Percival qui connaissaient des organisateurs d'un des festivals.
Ce n'est donc qu'une fois que tout eût été organisé que Tim annonça à Percival qu'il allait avoir l'occasion d'exercer à nouveau ses talents de chevalier.
Percival ne cacha pas sa joie et le soulevant dans ses bras, il le fit tournoyer au-dessus de lui avant le faire glisser contre son torse pour un baiser enflammé.
C'était essentiellement pendant le week-end que ce déroulait l’événement,  si bien que quand le festival eut lieu, Tim put aller assister à la prestation de Percival. Ce n'était évidemment pas tout à fait comme les vrais d'autrefois, mais Percival s'amusa malgré tout énormément. En conséquence de quoi, ce ne fut pas le dernier auquel il participa. Il les écuma tous...

    L'été suivant, Tim majeur et avec le permis en poche – Percival se refusait pour sa part à conduire un cheval de métal – ils contribuèrent à la reconstruction d'un château. Bâtir n'avait rien à voir avec manier une épée, mais Percival jugea l'expérience enrichissante, de même que Tim. Sans compter que niveau musculation, c'était parfait.
Ils prirent assez rapidement la décision de s'installer ensemble dans la région, encouragé par la mère de Tim qui avait été obligée d'admettre qu'entre Percival et son fils existait un amour capable de résister aux épreuves du quotidien.
Le travail ne manquant pas au château et Tim comme Percival obtinrent chacun un poste qui leur convenait, le jeune homme à l'accueil au restaurant, le chevalier en tant qu'animateur.
Tout au long de l'année, il enseignait aux visiteurs tout ce qu'il y avait à savoir sur la chevalerie, les régalant d'authentiques anecdotes et à la belle saison, il avait l'occasion de participer à des tournois pour son plaisir et celui des spectateurs y assistant.
Là-bas, au mépris des lois du temps, Moyen-âge et modernité étaient réunis comme eux deux, l'homme du XIVème et celui du XXIème.

vendredi 18 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 82

Tim avait beau être heureux, il était inquiet que Percival, soit nostalgique de son époque. Il s'était bien adapté au XXIème, mais certains remarques laissaient penser que le Moyen âge lui manquait et cela faisait culpabiliser Tim. Même si Percival ne se plaignait pas de son travail de vendeur et appréciait l'ambiance médiévale de la boutique, ce n'était pas pour faire cela qu'il avait sué sang et eau des heures en armure et à cheval. Tim culpabilisait donc que Percival ait dû renoncer à cet univers pour lui.
— Cela te manque ? demanda-t-il un soir à la fin d'un film sur les chevaliers de la table ronde.
— Je mentirai si je prétendais le contraire.
— C'est dommage qu'on ne puisse pas effectuer des allers et des retours dans le temps…
— Il me semble que cela soit normal que ce soit chose d'exceptionnel.
— Tu n'aurais pas préféré que ce soit moi qui vive au Moyen-âge ?
— Je crois qu'il est plus aisé d'avancer que de reculer, donc les choses sont bien comme elles sont.
Tim s'était fait la même réflexion, mais cela ne l'empêchait de s'en vouloir d'avoir arraché Percival à son temps et ses occupations de chevalier.
— Je suis désolé.
Percival lui ressortit tous les arguments que l'adolescent lui avait servi sur les avantages de la modernité et l'embrassa à pleine bouche.
— Je suis bien avec toi, assura-t-il ensuite, ses mains caressant les bras fins, mais musclés de Tim.
Et il le  lui prouva, goûtant ses lèvres et sa peau dans ses moindres recoins avant de le posséder et de l'envoyer au septième ciel.
Cependant, même une fois rassasié de baisers et de caresses, Tim se promit de trouver un moyen pour que Percival puisse renouer avec la chevalerie et pas seulement au musée, à travers des livres, des films ou des objets d'inspiration médiévale comme ceux qu'il vendait à la boutique..
Ses recherches sur internet le menèrent dedans différentes directions. Il dénicha un projet de reconstruction de château, quelques  spectacles, mais surtout des festivals médiévaux dont certains comportaient des reconstructions de tournois entre autres activités.

jeudi 17 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 81

— C'est sans doute stupide de ma part, parce que ce n'est pas la première fois que nous faisons l'amour, sauf que désormais, je le sais, je ne me contente pas d'espérer que ce soit le cas, alors je me sens incroyablement heureux et comblé.
— Je le comprends. Pour moi aussi, c'est spécial… Avant je pensais toujours que cela pouvait être la dernière fois, surtout après ta rencontre avec Félicien.
Tim soupira.
— Il n'aurait tenu qu'à toi qu'il en soit autrement.
— C'est vrai. Je regrette, mais j'étais persuadé que je devais pas rester une fois ma mission accomplie, que cela contrevenait avec le cours naturel du temps.
— En attendant, quel acteur ! Tu avais vraiment réussi à me convaincre que cela t'indifférait.
— Si j'avais vraiment su jouer la comédie, j'aurais manifesté quelque déplaisir à la fin d'un relation sexuelle si commode.
Tim se rappela qu'en effet Percival avait été fort contrarié quand Tim avait involontairement effrayé son partenaire et écuyer, Lubin. Seulement l'adolescent avait été trop déçu par l'absence de réaction de Percival pour réaliser ce qu'elle avait de bizarre.
Il l'embrassa et se blottit contre lui avec délectation, chose qu'il n'avait que rarement osé faire.

    Les jours s'écoulèrent, tranquilles. Même s'ils ne pouvaient passer beaucoup de temps ensemble, ils se retrouvaient dès que possible.
A l'extérieur, Tim respectait la volonté de Percival de ne pas montrer le lien qui les unissait. Percival avait beau savoir qu'ils pouvait se montrer ouvertement sans risque de représailles, ce n'était pas inscrit dans sa mentalité de s'afficher. Cela ne dérangeait pas Tim qui se rattrapait dans l'intimité. Hormis quelques promenades dans les rues de la ville, ils ne sortaient de toute façon pas beaucoup. Ils s'entraînaient ensemble entre quatre murs ou bien Percival lisait comblant ses lacunes sur ce qui s'était passé depuis le XIVème siècle et la manière dont les choses avaient évolué tandis que l'adolescent faisait ses devoirs. Tim mettait un point d'honneur à avoir d'excellents résultats pour éviter que sa mère ne l'accuse de négliger ses études et ne l'empêche de voir le chevalier.
Une fois, ils étaient sortis boire un pot avec Zack, mais le courant n'était pas très bien passé entre eux. Percival avait fini par admettre être jaloux que Zack puisse être tout le temps avec Tim au lycée, ce que l'adolescent avait trouvé plus adorable qu'autre chose. Il l'avait rassuré en mentionnant qu'un autre garçon intéressait Zack, mais n'avait pas renouvelé les sorties à trois.

mercredi 16 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 80

Tim aurait bien embrassé Percival, même si d'autres personnes étaient entrées dans la boutique, mais il ne voulait surtout pas causer de problèmes sur son lieu de travail, surtout en sachant que le chevalier tenait à ce que ce genre de comportement ne sorte pas de la sphère intime.
— Au revoir et à bientôt, dit-il simplement.
Percival le retint par le poignet.
— Attends, j'ai quelque chose pour toi...
Un instant plus tard, il déposait une clef dans la paume de l'adolescent.
— Tu es le bienvenu quand tu veux.
Tim, enchanté, se fit violence pour ne pas se jeter à son cou.
— Merci.
Le mardi soir, ce fut au tour de Tim d'être surpris : Percival l'attendait à la grille du lycée, vêtu une fois de plus d'un survêtement. Le chevalier avait avoué que c'était le plus confortable pour lui. Heureusement, cela lui allait bien.
Le chevalier était venu, car c'était son jour de congé alors que le mercredi après-midi quand l'adolescent serait disponible, Percival, lui, ne le serait pas.
Tim l'introduisit auprès de Zack à qui il avait déjà raconté qu'ils s'étaient mis ensemble pour de vrai, pour de bon.
Zack eut le bon goût de ne pas s'attarder et Percival se rendit chez l'adolescent.
A peine la porte refermée, non sans s'être assurés que la mère de Tim était bien absente, il s'embrassèrent à perdre haleine, leurs mains se promenant sur le corps de l'autre. Ils semèrent leurs vêtements entre la porte d'entrée et la chambre de Tim où ils s'allongèrent sur le lit. En dépit de leur impatience mutuelle, Percival prit le temps de préparer Tim à le recevoir. L'adolescent gémit et se tortilla sous les doigts caressant qui le lubrifiaient généreusement. Percival finit par céder à ses suppliques, en lui demandant de l'aide pour enfiler un préservatif, puis le pénétra lentement.
Le plaisir de le sentir enfoui en lui décupla quand le chevalier se mit à effectuer de puissants va-et-vient en lui, mais aussi avec sa main enroulée autour du pénis de Tim.
Le nom du chevalier s'échappa de ses lèvres de l'adolescent dans un cri. Il était au bord de la jouissance, mais résista vaillamment, parce qu'ils voulaient qu'ils l'atteignent ensemble.
Percival accéléra le mouvement et Tim éjacula, se contractant autour du membre du chevalier, entraînant son orgasme.

mardi 15 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 79

Le lendemain, profitant que ses cours terminaient tôt, Tim ne résista pas à l'envie de surprendre Percival en se rendant à la boutique où il travaillait "Blasons et dragons."
La devanture promettait beaucoup avec profusion de sculptures de loups et de fées. A l'intérieur, une atmosphère moyenâgeuse régnait indéniablement, même si certains objets modernes dénotaient.
Il trouva Percival vêtu de son habit du XIVème en train de vanter à un homme les mérites d'une lampe dragon dont l'abat-jour était composé des ailes de la créature.
L'adolescent dut attendre que le chevalier en ait fini avec le client pour pouvoir l'aborder, mais reçut un sourire dans l'intervalle pour le récompenser de sa patience.
— Que puis-je pour vous, monseigneur ?
Tim pouffa.
— Tu accueilles tout le monde ainsi ?
— Oui, exigence du patron. De l'importance de traiter le client avec égard. Il faut avouer que les appeler manants ne seraient pas du meilleur goût.
— Et ta tenue ?
— Elle m'a aidé à être embauché.
— Tu aurais une figurine de chevalier ?
Percival l'amena à une étagère où l'on pouvait en voir tout une série à cheval, à pied, épée rangée ou brandie.
Tim n'avait pas d'argent à perdre, mais il faillit craquer pour l'une elle.
— Je me contenterai d'un en chair et en os, finit-il néanmoins par déclarer.
— Je ne termine hélas pas avant deux bonnes heures.
Tim ravala sa déception. Apparemment, il faudrait attendre le week-end pour qu'ils se voient vraiment, au mieux le vendredi soir si sa mère acceptait qu'il découche et rien n'était moins sûr, puisqu'elle craignait que Percival ne fasse encore défaut à l'adolescent.
La veille, Tim avait dû défendre le choix de Percival de rentrer chez lui pour régler les choses et remettre sa vie sur rail, mais sa mère n'avait pas décolérer – Percival aurait très bien pu ne pas rompre avec lui. Dans ses conditions, il n'était évidemment pas question que Percival revienne vivre avec eux à l'appartement, ce qui leur aurait permis d'être davantage ensemble. Si Percival avait compris plus tôt qu'il n'était pas censé repartir, ils auraient pu en profiter davantage.
Tim n'avait juste pas su à quel point ils étaient heureux et Percival non plus, persuadé qu'il était que demeurer au XXIème siècle pouvait entraîner quelque catastrophe temporelle.
A présent, ils formaient enfin un véritable couple, mais il leur faudrait patienter avant de retrouver le plaisir d'habiter ensemble.

lundi 14 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 78

C'était étrange de repenser à toute la souffrance que Tim avait ressenti en croyant être le seul à l'aimer alors qu'il n'en était rien.
Le moment exact où Percival s'était rendu compte de son amour n'avait sans doute pas d'importance, si ce n'est de déterminer depuis quand il le dissimulait, mais Tim ne put résister à l'envie de savoir.
— Et ce matin, c'était avant que je me fasse battre comme plâtre, après que j'ai rencontré Félicien… ?
— Entre les deux, mais après que tu te sois offert à moi.
Tim en fut un peu soulagé. Cela aurait été trop affreux si Percival lui avait menti sciemment cette fois-là.
— Est-ce que cela a été dur de te taire ?
— Oui, car je savais que tu voulais plus que mon amitié et que cela te rendait triste, mais persuadé de mon inévitable départ, je gardai le silence pour te protéger. Le pire a toutefois été de t'encourager à fréquenter Félicien. Il ne m'inspirait pas confiance, mais je soupçonnais ma jalousie de fausser mon jugement.
Comme Tim digérait la réponse du chevalier, Percival l'embrassa avant de murmurer toute contre  au creux de son oreilles :
— Je te promets de m'appliquer à te rendre heureux à partir de maintenant jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Tim se serra contre lui.
— J'espère bien, car tu as beaucoup à te faire pardonner.
Ils passèrent encore un moment ensemble, Percival lui révélant être vendeur dans une boutique proposant des objets médiévaux et appartenant au domaine du merveilleux, mais il était déjà tard et Tim fut obligé de partir, même s'il n'en avait pas la moindre envie, seulement il avait le cours le lendemain et Percival travaillait. Il lui avait révélé
Peinant à se séparer, le chevalier le raccompagna jusqu'à sa porte et tint à présenter ses respects à la mère de Tim qui le battit de froid.
Tim la comprenait. Percival s'était mal comporté et l'avait blessé. Il avait toutefois des excuses et Tim était heureux au final. Il était convaincu que sa mère s'adoucirait quand elle s'en rendrait compte.

vendredi 11 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 77

— Tu m'as manqué. Ce n'est pas glorieux à avouer, mais je crois que j'avais peur de ne pouvoir te reconquérir et que c'est pour cela que j'ai tant tardé, même après m'être assuré que ma destinée était de demeurer  au XXIème siècle.
Ce devait être dur pour Percival de reconnaître qu'il avait en quelque sorte pris la fuite, mais Tim ne put s'empêcher d'exprimer un reste de mécontentement.
— Et si tu avais découvert au bout du compte que tu devais repartir, qu'aurais-tu… ?
Tim ne put finir sa question, un gémissement de plaisir lui échappant sous une caresse de Percival.
— J'aurais tenté de traverser les siècles par mes propres moyens et en cas d'insuccès, je serais venu te voir.
Tim ne put répondre, sa capacité à raisonner ayant disparu comme le chevalier avait baissé le bas de son survêtement sur ses cuisses et dévoilé une impressionnante érection.
L'adolescent déboutonna son propre pantalon pour libérer son sexe et, adossés à la porte, leur doigts mêlés autour de leurs pénis collés, ils se caressèrent de façon enfiévrée jusqu'à la jouissance.
Encore tout pantelant, une pensée affreuse traversa soudain Tim : est-ce que Percival, tout amoureux qu'il soit de lui avait couché avec quelqu'un durant leur trop longue séparation ?
— Pourquoi ce visage sombre tout à coup ? demanda le chevalier en lui tendant un mouchoir en tissu.
Tim s'essuya et réajusta ses vêtements et ses idées avant de dévoiler son inquiétude. Il ne voulait plus de zones d'ombres entre eux.
— Même si je ne t'avais ni juré fidélité ni confessé mon amour de vive-voix, j'ai prêté serment en mon âme et conscience. Je n'aspire à aucun autre que toi et ne désire d'autre fourreau pour mon épée. Et toi ?
Tim grimaça au souvenir de Félicien et raconta succinctement comment son soit disant ami avait cherché à coucher avec lui et jusqu'où il l'avait laissé aller avant de le repousser.
— Le félon ! Il mériterait une bonne correction, s'emporta aussitôt Percival. 
Tim posa une main apaisante sur son avant-bras.
— J'ai ma part de responsabilité là-dedans.
— Tu es un ange de miséricorde, déclara Percival en l'enlaçant.
— Pas vraiment non, et puis, n'est-ce pas grâce à lui que tu as pris conscience de tes sentiments pour moi ?
Percival secoua la tête.
— Il a juste provoqué ma jalousie.
Tim fut interloqué.
— Mais depuis combien de temps m'aimes-tu ?
— Avant  toi, j'étais toujours tombé amoureux au premier regard et je crains ne pouvoir te fournir de moment précis.
— Je veux dire… Quand as-tu réalisé… ?
— C'était un matin tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Avant que tu ne partes pour le lycée, tu m'as embrassé en vitesse avant de filer, affirmant que tu avais besoin d'énergie pour la journée et j'ai su que tu t'étais logé dans mon cœur et que plus rien ne pourrait t'en chasser.

jeudi 10 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 76

— Et alors ? le pressa Tim, captivé malgré lui par le récit.
— Après avoir campé aux abords de la bibliothèque deux jours durant et être retourné consulté plusieurs fois mes messages, j'ai enfin reçu une réponse sérieuse d'un grec de l'antiquité qui m'a apporté son aide pour obtenir ce fameux papier d'identité.
Percival sortit de la poche de son pantalon de survêtement un portefeuille dont il tira une carte.
Tim s'en empara, halluciné. Elle avait l'air tout ce qu'il y a de plus authentique, même si l'année de naissance était fausse.
— Comment est-ce possible ?
— Je ne suis pas dans le secret de sa fabrication, mais mon bienfaiteur connaît la fille d'un autre voyageur du temps.
— Il y en a beaucoup, tu crois ?
— Cela serait étonnant, mais je ne suis pas un cas unique et c'est pour cela que j'ai pu obtenir de l'aide, être hébergé, obtenir cette carte et au final un travail et de quoi me payer un logis, même si mon bienfaiteur a dû se porter caution pour moi afin que j'y ai droit. Je crains ne pas toujours bien saisir les subtilités de l'époque moderne en dépit de mes efforts.
— Mais pourquoi as-tu mis autant de mois avant de me recontacter ?
— Je voulais avoir une situation dans ce siècle de façon à pouvoir rivaliser avec ton Félicien avant de mettre mon cœur à tes pieds et m'efforcer de regagner ton amour.
C'était idiot, mais avant que Tim ne puisse le lui faire remarquer, Percival s'agenouilla devant  l'adolescent, tendant une main vers lui dans une posture qui pouvait s'interpréter aussi bien comme une proposition de mariage qu'une demande de pardon.
Tim ne résista pas, mit sa main dans la sienne, et le tira vers lui pour l'obliger à se relever.
Percival n'aurait pas dû lui mentir et disparaître comme il l'avait fait, mais l'adolescent non plus n'était pas blanc comme neige vu qu'il avait prétendu sortir avec Félicien.
Non, ce qui comptait, c'était que Percival l'aimait, était bien vivant, et qu'ils s'étaient retrouvés pour ne plus se quitter.
Tim effleura les lèvres de Percival d'un baiser pour signifier qu'il lui pardonnait.
Le chevalier l'embrassa en retour d'abord à pleine bouche, puis dans son cou, ses mains s'aventurant sous le haut de Tim.

mercredi 9 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 75

— Ta ruse et ton ami à toi a atteint le but recherché. Je t'aime, Tim.
Après ses mots, Percival s'empara à nouveau de ses lèvres, enserrant son visage dans ses grandes mains.
Une joie profonde inonda Tim sans parvenir à effacer tout à fait son malaise face à la manière dont le chevalier avait prétendu regagner son siècle.
— Pourquoi es-tu parti ? Pourquoi n'as-tu rien dit ? demanda-t-il, le souffle court.
— Je croyais dur comme fer que j'étais supposé retourner à ma place, dans mon siècle, que c'était dans l'ordre des choses. Je pensais donc qu'il valait mieux pour toi que tu trouves quelqu'un de ton époque. Néanmoins, quand nous nous sommes rendus au musée et que j'ai vu la tapisserie devant laquelle j'étais apparu avec toi - je n'avais pas eu le loisir de m'intéresser à ce qu'elle représentait trop esbaudi par le changement de lieu -  je me suis demandé si la raison de mon voyage dans le temps n'était pas de t'offrir mon cœur, ce qui signifiait que ma place était ici. Il fallait que je m'en assure, même si c'était trop tard et que tu étais avec un autre.
— Mais tu n'avais pas besoin de prétendre être rentré au XIVème siècle, protesta Tim avec virulence, lui envoyant son poing dans le torse dans son emportement.
Percival bloqua son coup.
— Je devais voir si j'étais capable de me débrouiller et tu te donnais tant de mal pour me renvoyer…
— A contrecœur ! s'écria Tim.
— Oui, et d'ailleurs cela me faisait plaisir que tu n'y tienne pas.
— J'avais raison de t'attribuer un goût pour le théâtre ! Non,  parce que si je suis doué pour inventer des histoires, toi tu es un acteur né !
Percival avait bien caché ses sentiments. Il est vrai que ce qu'il laissait transparaître le plus facilement, c'était sa colère.
— Avec le recul, ma décision de partir comme ça semble cruelle, mais sur le moment, cela m'a paru la meilleure.
— Qu'as-tu fait, sans argent ni rien ?
— J'ai été utilisé un ordinateur dans une bibliothèque. Je n'aime pas trop ces machines, mais pouvoir contacter le reste du monde avec est bien pratique. J'ai mis un message à différents endroits pour tenter d'entrer en contact avec d'autres  voyageurs du temps, ma théorie étant que si j'étais présumé rester, je ne devais pas être le seul dans ce cas.

mardi 8 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 74

L'adolescent acquiesça, des émotions contradictoires bouillonnant en lui. Lieu public ou pas, il aurait été capable de faire une scène, ce que Percival devait vouloir éviter.
Le chevalier le relâcha et prit la direction de la sortie. Tim le suivit à l'extérieur, jusqu'à une bouche de métro où ils s'engouffrèrent.
Percival avait son ticket. Il avait tout de l'habitué. Cependant, même alors qu'il venait de débarquer, il s'était comporté avec assurance, ne trahissant sa nervosité et son étonnement que par quelques commentaires inquiets.
— Où va-t-on ? demanda Tim, ne pouvant contenir davantage sa curiosité.
— A mon appartement.
De nouvelles questions se bousculèrent dans l'esprit de Tim, mais il se força les taire. Il était au bord de l'explosion.
Deux changements et quelques stations plus tard, ils ressortirent à l'air libre et ce fut Percival qui prit la parole, comme s'il ne pouvait plus supporter le silence et la tension entre eux.
— Comment vont les choses pour toi depuis mon départ ?
Tim se retint de répliquer que si le chevalier était resté, il l'aurait su. Il se contenta de soupirer avant de répondre :
— Je me suis entraîné, j'ai étudié. Je suis passé en classe supérieure où j'ai retrouvé un ancien ami du collège.
Et il avait souffert de son absence, ajouta-t-il mentalement.
— Et avec Félicien ?
Tim au aurait pu prétendre que tout allait à merveille, mais il préféra rétablir la vérité surtout après ce qui s'était passé avec ce dernier.
— Rien. Il n'y a jamais rien eu entre nous. C'était juste pour tenter de te rendre jaloux.
— Je suis enchanté de l'apprendre.
Tim marqua un temps d'arrêt, n'en croyant pas ses oreilles. Cependant, avant qu'il puisse lui faire répéter, Percival déclara qu'ils étaient arrivés. Il le fit entrer dans un vieil immeuble et ils grimpèrent huit étages. Il n'y avait pas d'ascenseur, mais Tim était à peu près sûr que même s'il y en avait eu un, Percival ne l'aurait pas emprunté.
Percival l'introduisit chez lui. C'était une petite pièce qui comprenait un lit des plus basiques avec à son pied une grosse malle métallique. Au fond, à moitié masquée par un rideau se trouvait une cuisine tout en long dépourvue de fenêtre avec dans son prolongement une douche et un placard à balai qui devait cacher des toilettes.
Percival lui empoigna le menton et l'embrassa, fouaillant de la langue sa bouche avec ardeur. L'adolescent fondit sous ce baiser, une petite voix en lui murmurant tout de même que le chevalier était supposé s'expliquer.

lundi 7 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 73

Zack ayant pris congé, Tim prit le chemin du musée, emportant dans son sac la cape de Percival. Bien qu'elle ait désormais perdu son odeur, elle ne le quittait jamais. C'était la sienne, la preuve que le chevalier avait été à ses côtés.
Dans la salle où était exposée la tapisserie du Don d'Amour, Tim sursauta en apercevant une silhouette familière. Ce n'était pas la première fois qu'il croyait voir Percival pour découvrir que ce n'était pas lui. Il s'approcha de façon circonspecte. L'homme portait un survêtement bleu roi. Sa carrure était vraiment identique à celle du chevalier et ses cheveux de la même teinte… et son profil était identique. Tim retint son souffle. Ce ne pouvait être Percival pourtant, pas dans cette tenue. Peut-être était-ce un des ses descendants, s'il avait fini par se marier et avoir des enfants... Tim avait vu ce genre de cas dans plusieurs des bouquins avec des voyages dans le temps qu'il avait lu durant les derniers mois, une part de lui espérant qu'une solution émergerait de ses lectures qui s'étaient révélées divertissantes à défaut d'autre chose.
Il avança encore et l'homme qui ressemblait trait pour trait à Percival se tourna vers lui.
— Bonjour Tim. Après que j'ai insisté, ta mère m'a informé au téléphone que tu serais ici, mais apparemment, je t'ai devancé. Je crois que rentrer dans ses bonnes grâces ne sera pas aisé.
C'était le chevalier en personne. Tim demeura sans voix, sans bouger ne serait-ce que d'un cil.
Percival lui sourit.
— Comment… ? croassa Tim, la gorge serrée par l'émotion.
— C'est une longue histoire et je ne sais pas trop par où la débuter.
Tim avait envie de se jeter dans ses bras et de l'embrasser, mais le mystère de sa présence  le retenait plus sûrement que les autres visiteurs.
A sa façon de parler plus moderne et ses habits, Percival semblait n'être jamais reparti au XIVème siècle.
— Tu n'es jamais retourné à ton époque, n'est-ce pas ? demanda-t-il accusateur, espérant que Percival nierait, mais le chevalier confirma d'un signe de tête.
Il avait tant souffert de son départ synonyme de sa mort que d'apprendre que Percival avait en fait vécu non loin de lui le rendit malade.
La colère et la tristesse se débattait en lui.
— Tu n'avais pas besoin de prétendre que j'avais réussi à te renvoyer dans ton siècle pour me fausser compagnie.
 Percival attrapa ses poings fermés aux jointures blanchies et Tim frémit au contact de ses mains rugueuses.
— Ce n'est pas ça. Mieux vaut que nous allions discuter de tout ça au calme.

vendredi 4 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 72

Tim fêta ses dix-sept ans et effectua une nouvelle rentrée scolaire. Il fut content de constater que Harvey, Côme et Lisle n'étaient plus dans la même classe que lui. Les trois garçons étaient associés à bien trop de souvenirs pénibles. Il eut aussi l'excellente surprise de retrouver Zack, un ancien camarade de son collège qui avait changé d'établissement pour des raisons d'options.
Ce dernier lui confia qu'il se posait des questions sur son orientation sexuelle. Il était attiré par les filles, mais aussi par les garçons et ne savait plus trop où il en était.
Face à se confidences, Tim se demanda, si le sachant gay, il comptait sur lui pour expérimenter ou s'il avait juste besoin d'une oreille compréhensive et compatissante. Jugeant qu'il ne fallait pas mettre tout le monde dans le même panier que Félicien, il se contenta d'écouter.
Zack ne lui fit aucune proposition déplacée et Tim, sans détailler toute son aventure avec Percival, finit par lui parler de Percival, évacuant bien sûr le côté fantastique de sa relation avec le chevalier. Cela impliquait de broder un minimum, mais c'était ça ou passer pour fou et cela lui faisait du bien de se confier.
Zack le plaignit.
Ils se rapprochèrent l'un de l'autre et la rumeur ne tarda pas à courir qu'ils étaient davantage que des amis. La plupart des gens du lycée connaissant les préférences de Tim, il y eut même des garçons et des filles qui crurent bon de mettre Zack en garde, mais ce dernier démentit être plus que pote avec Tim, tout en rétorquant qu'il se moquait que les gens croient le contraire parce qu'il n'y avait pas de honte à s'aimer.
Zack était cool. De ce point de vue, il n'avait pas changé depuis le collège et tomber amoureux de lui aurait été positif. Cependant, ils avaient beau passer du temps ensemble, rire et se taquiner, il n'y avait pas d'étincelle. Pourtant, Zack n'était pas mal physiquement : grand, costaud, avec des traits bien proportionnés et de beaux yeux bleu ciel…
Quand Zack, un après-midi, lui dévoila qu'il éprouvait de l'attirance pour un de ses amis, Tim crut d'abord que c'était lui et s'inquiéta de la manière dont il allait le décourager tout en conservant son amitié, puis Zack poursuivit et les craintes de Tim se révélèrent infondées, l'élu étant un certain Baptiste.
— Si je me déclare à Baptiste, je risque de tout gâcher. Je veux dire, à moins d'être du même bord que toi, pas moyen qu'il le prenne bien…
— Tu lui as parlé de moi ?
— Hein, pourquoi ?
Zack fronça les sourcils, ne voyant pas où Tim voulait en venir.
— Parce que ce serait un bon moyen de tâter le terrain, de voir s'il est ouvert ou non…
Zack lui flanqua un grand coup sur l'épaule qui lui aurait sûrement laissé un bleu si Tim n'avait gagné du muscles.
— Hé, c'est pas idiot, ça !
— Évidemment, ça reste délicat et il n'y a pas moyen de savoir avec certitude comment il réagira au bout du compte.
— Oui, mais en même temps, je n'en peux plus de me prendre le chou. C'est vraiment du bol qu'on se soit retrouvé parce que c'était con qu'on se soit perdus de vue à la fin du collège.
Tim opina, espérant très fort que l'histoire d'amour de son ami se terminerait mieux que la sienne.

jeudi 3 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 71

— C'est ça, casse-toi ! De toute façon, t'es chiant comme la pluie ! lança Félicien comme Tim passait la porte d'entrée, ses lacets encore dénoués.
Le portail s'ouvrait heureusement sans nécessité d'une clef ou l'adolescent aurait dû négocier avec Félicien pour partir.
La découverte du vrai visage de celui qu'il croyait être son ami associée à la disparition de Percival renforça le profond chagrin de Tim, le poussant à se replier sur lui-même.
Après une semaine à se traîner au lycée, les vacances lui permirent de se cloîtrer dans sa chambre. Cependant, après plusieurs jours à broyer du noir, remarquant l'inquiétude de sa mère et ses tentatives pour lui remonter le moral, il se força à sortir de sa coquille et à se bouger.
Il reprit les exercices physiques que lui avait appris Percival, du moins ceux qui pouvaient se faire seul afin que tous les efforts fournis jusqu'ici n'aient pas été inutiles.
De retour en classe, Tim se montra à nouveau attentif en cours, rattrapant peu à ce qu'il avait raté occupé à ruminer la perte de Percival ainsi que la trahison de Félicien. Le premier événement le touchait beaucoup plus que le second. Et s'il avait trouvé le courage de pardonner à ses camarades de classe qui l'avait ignoré tant qu'il était dans le collimateur de l'infernal trio, il ne parvenait à faire de même avec Félicien.  Il ne voulait plus entendre parler de lui. Il déjoua donc toutes ses tentatives pour renouer. Félicien ne s'acharna heureusement pas trop, finissant par comprendre que la partie était perdue. Il fallut quand même pour cela que Tim lui mette les points sur les i : non, il ne coucherait pas avec lui, même si c'était commode parce qu'ils étaient célibataires tous les deux. Ce que Tim voulait, c'était aimer et de préférence être payé en retour. Il n'était cependant pas pressé de rencontrer quelqu'un, la disparition de Percival étant  trop douloureuse. Il lui manquait chaque jour. Le temps supposé atténuer toutes les peines s'écoulait bien lentement et sa tristesse ne semblait pas prêt de diminuer.
Pour se récompenser de tous ses efforts pour vivre normalement en dépit du chagrin qui le rongeait, Tim s'offrit un abonnement au musée et prit l'habitude de s'y rendre chaque semaine sans exception. Là-bas, il passait un long moment devant la tapisserie du Don d'Amour, car devant elle, il se sentait plus proche du chevalier. A plusieurs reprises, il ne put s'empêcher de souhaiter être transporté au Moyen-âge aux côtés de Percival, mais jamais rien ne se produisit.

mercredi 2 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 70

Félicien approfondit son baiser sans que l'adolescent n'en tire aucun plaisir. Il le laissa l'étendre sur le matelas, puis le déshabiller, le dégoût montant en lui.
— J'adore comme tu es fin et tout en muscles, dit Félicien.
Ce qu'il faisait, c'était comme tromper Percival, même si ce dernier ne lui avait rien demandé ou promit.
Quand la main de Félicien effleura son pénis, Tim lui bloqua le poignet.
— Je suis désolé, je ne peux pas….
— A cause de Percival ? Il t'a quitté, je te rappelle. Il n'en a rien à branlé de ce que tu fais et avec qui.
C'était vrai et douloureux à entendre. Mais de toute façon, le problème, c'était Tim. C'était beaucoup trop tôt pour lui, encore bien trop frais. Percival était tout juste parti et… mort.
— Tu as raison, mais je préfère qu'on s'en tienne là. Pardon, mais je ne peux répondre à tes sentiments pour le moment, dit Tim, libérant Félicien.
Ce dernier émit un drôle de reniflement.
— Je me contenterai du sexe, rétorqua-t-il. On ne va pas s'arrêter en si bon chemin quand même ? ajouta-t-il.
Il se pencha sur Tim et lui taquina un téton de la langue.
Tim frémit. Il n'aurait pas dû autoriser Féllicien à aller aussi loin, mais il avait eu un moment de faiblesse, choqué par le départ de Percival.
Il avait cependant le droit de changer d'avis. Il se redressa, s'excusant encore.
Félicien s'énerva :
— Tu es pénible à la fin ! J'ai été d'une patience d'ange parce que je trouvais ça excitant de coucher avec une crevette devenue appétissante…
Les derniers scrupules de Tim volèrent en éclats à ses mots. Ce qu'il avait gêné au tout début quand Félicien l'avait abordé refit surface : si le terminale avait entendu la rumeur de l'avorton qui parvient à se débarrasser de ses tourmenteurs, pourquoi pas celle du gay brutalisé ? Bien sûr, peut-être qu'il avait eu peur de Harvey, Côme et Lisle, mais ils auraient très bien pu se voir en dehors de l'enceinte du lycée comme maintenant. Il était aussi tout à fait possible qu'il ait jugé que le Tim de l'époque n'en valait pas la peine. Dans tous les cas, le côté superficiel de Félicien transparaissait.
Il le repoussa à deux mains, ramassa ses vêtements et se rhabilla vite fait bien fait, sans se soucier des propos désagréables que Félicien lui balançait à la figure.
Si ce dernier avait été un véritable ami, il n'aurait pas profité de sa détresse pour le mettre dans son lit. Cependant, cela avait dû être son intention depuis le début. Tim ne s'était pas montré intéressé, mais Félicien n'avait pas renoncé pour autant, ce qui en un sens était admirable. Avec davantage de patience, il serait sûrement parvenu à ses fins, mais croyant touché au but, il avait torpillé tous ses efforts en précipitant les choses.

mardi 1 mai 2018

Un Chevalier au XXIème siècle - 69

Il rentra ensuite chez lui dans un état second, à peine conscient de ce qui l'entourait.
Sa mère se rendit compte de suite qu'il y avait un problème.
— Eh bien, que s'est-il passé mon chéri ?
— Il est retourné chez lui.
— C'est plutôt une bonne chose, non, si ça s'est arrangé avec sa famille ?
Tim acquiesça.
Sa mère le prit dans ses bras.
— Et c'est fini entre vous, c'est ça ? demanda-t-elle.
L'adolescent opina en se blottissant contre sa mère comme s'il avait encore été un petit garçon.
Elle lui caressa doucement les cheveux, cherchant à la réconforter, mais ses mots consolateurs ne parvinrent pas aux oreilles de Tim. Il pensait à son cher chevalier, son premier amour, mort et enterré.
Il regrettait de ne pouvoir consulter quelque archive pour savoir ce qu'il était advenu de lui. Il n'avait hélas aucune information pour retrouver une éventuelle trace de lui. Percival avait pourtant dû mentionner le nom de son seigneur et du château, mais il ne les avait pas retenus.
Tim aurait bien annulé son rendez-vous avec Félicien, mais ce dernier ne voulut rien entendre.
Selon lui, si Percival était parti pour de bon, que tout était terminé, ce dont Tim avait besoin, c'était de se changer les idées.
Il vint le chercher, le tirant de sa chambre où il s'était réfugié pour le conduire chez lui.
Tim ne lui opposa pas vraiment de résistance. Qu'il fasse ça ou rien, Percival ne lui serait pas rendu. Il aurait pu tenter de retourner au Moyen-âge, mais il savait qu'il ne ferait qu'embarrasser le chevalier s'il y parvenait, sans oublier le chagrin qu'il causerait à sa mère.
Félicien le fit s'asseoir sur son lit et lui servit un verre auquel Tim ne toucha pas.
Son apathie ne découragea toutefois pas Félicien qui voulut connaître tous les détails du brusque départ de Percival.
Tim n'avait ni l'envie ni la force d'inventer une histoire.
— Tout ce qu'il y a à savoir, c'est que c'est fini, déclara Tim comme Félicien  revenait à la charge.
— L'idéal pour oublier un amour déçu, c'est d'en trouver un autre.
Tim protesta dans son for intérieur. Percival resterait à tout jamais gravé dans ses souvenirs. Pas seulement parce qu'avoir un chevalier du XIVème à ses côtés avait été une aventure trop fantastique pour être relégué aux oubliettes, mais aussi parce que Percival avait eu toutes ses premières fois.
Félicien colla sa bouche à la sienne. Tim faillit avoir un mouvement de recul, mais finalement s'abandonna au baiser. Cela ne lui faisait pas grand chose en comparaison avec Percival.