vendredi 22 décembre 2017

Toute fin marque un nouveau début

 Voilà, ci-dessous, vous trouverez la fin de Remplacement Standard qui s'est fini plus vite que je ne le pensais moi-même.
Je ne sais pas encore dans quoi je vais me lancer ensuite.
Je songe de plus en plus à arrêter de prépublier des histoires sur le blog pour me tourner vers l'édition traditionnelle. Après, je ne suis pas sûre de trouver preneur… Enfin, quoiqu'il arrive, je ne compte pas cesser d'écrire.
Et je n'oublie pas non plus que j'ai les Contes Modernes et le recueil de contes plus traditionnels à proposer en version papier (ainsi que Remplacement Standard) même si je ne sais pas si cela intéresse vraiment... Et si ça vaudrait la peine de tenter de passer par le service d'Amazon en parallèle ou à la place de Thebookedition.
Bref, je vous invite à repasser par ici le 10 janvier 2018 soit pour des informations sur mes projets futurs soit pour le début d'une nouvelle histoire, et en attendant, je vous souhaite à tous et toutes d'excellentes fêtes !

Remplacement Standard - 91

Jonas souleva un pan du tablier et caressa le membre dressé d'Ethan tout en entamant un doux mouvement de va-et-vient.
Ethan se mit à murmurer son prénom comme une litanie et Jonas accéléra peu à peu le rythme jusqu'à ce que la jouissance les emporte, les laissant pantelant.
Il roula ensuite sur le côté.
— Merci, dit Ethan.
— C'est à moi de te remercier, protesta Jonas.
Ils échangèrent un sourire complice. Ils se souvenaient de la fois où ils s'étaient excusés à tour de rôle.
— Que nous nous soyons unis de la sorte, cela signifie énormément pour moi. Pas tant pour l'acte sexuel en lui-même, que parce qu'ainsi, j'ai le sentiment que tu m'as pleinement accepté.
— C'était déjà le cas avant, répliqua Jonas. Une prochaine fois, je te déshabillerai entièrement, ajouta-t-il, désireux qu'Ethan comprenne que ce qui venaient de se passer se reproduirait, même s'il n'était pas question que ce soit à chaque fois.
— Si j'avais su avant ce qu'il fallait pour te rendre fou de désir, j'aurais acheté une panoplie de tabliers.
— Ne va pas croire que c'est une obligation que tu en mettes.
— Non, bien sûr. Mais compte sur moi pour ne jamais le rendre.
Jonas qui l'espérait très fort, l'attira dans ses bras.

FIN

jeudi 21 décembre 2017

Remplacement Standard - 90

Débarrassé de ses vêtements, Jonas embrassa l'une après l'autre les épaules dénudées d'Ethan, puis s'empara de sa bouche qu'il explora avec ferveur, en même temps que ses mains glissaient sur son postérieur.
Un gémissement s'échappa des lèvres d'Ethan. Jonas songea que puisqu'il avait réalisé son fantasme, il pouvait bien lui rendre la pareille.
Ethan avait esquivé la question quand il l'avait interrogé à ce sujet, mais Jonas avait une idée de ce qu'Ethan désirait. Il l'avait vu à quelques reprises pendant l'amour glisser discrètement un doigt dans la raie de ses fesses.
Le sexe anal. Ethan lui avait affirmé aimer ça avant même qu'ils ne se mettent vraiment ensemble et n'en avait jamais reparlé depuis, y renonçant simplement parce que cela n'intéressait pas Jonas. C'était toujours le cas, mais il était prêt à essayer.
Continuant à palper le derrière d'Ethan, il chercha son orifice pour le taquiner d'un doigt. Les yeux d'Ethan s'agrandirent sous l'effet de la surprise et peut-être bien du plaisir.
— Tu as du lubrifiant quelque part dans tes affaires ? demanda Jonas, sans faire de mystère de ses intentions.
Ethan hocha la tête et s'éclipsa un instant pour revenir avec un petit tube.
— Si tu veux, je peux me préparer moi-même, murmura-t-il. Et reprendre une douche, ajouta-t-il.
Jonas déclina et ils s'étendirent sur le lit. Jonas badigeonna généreusement l'orifice d'Ethan. C'était comme une petite étoile plissée et la façon dont elle s'ouvrait et se refermait était plutôt hypnotique.
— Tu peux me pénétrer maintenant, déclara soudain Ethan, la voix rauque.
Jonas attrapa un préservatif qu'il peina à mettre son membre ayant quelque peu perdu en rigidité. Ethan s'en aperçut aussi apparemment, car il referma les jambes.
— Tu n'as pas besoin de…
Jonas le coupa d'un baiser long et profond, puis il écarta ensuite le haut du tablier suffisamment pour sucer avec vigueur l'un des tétons d'Ethan. Il était de nouveau excité et dur comme de la pierre. Il lui rouvrit gentiment les cuisses et pressant son pénis contre l'orifice, il s'enfonça en lui.
Ethan poussa un cri et arc-bouta.
Jonas se figea et Ethan le supplia de continuer. Il était serré, mais c'était bon et surtout il était magnifique.

mercredi 20 décembre 2017

Remplacement Standard - 89

Jonas regarda l'heure avant de couper le moteur de sa voiture. Il était vingt-deux heures, c'est-à-dire, vraiment tard, même pour lui. Occupé à comprendre le pourquoi d'un bug, il n'avait pas vu le temps passer.
Depuis près de trois mois qu'Ethan avait emménagé, il ne s'était encore jamais plaint de l'incapacité de Jonas à rentrer tôt, se contentant de s'inquiéter pour sa santé, comme il travaillait trop. Franchement là, il aurait été en droit de lui faire des reproches, surtout que c'était une fois de plus à lui qu'avait échu le rôle de conduire les enfants à mi-parcours, auprès de Gwen ou Jean-Antoine.
Se demandant s'il était déjà couché, Jonas poussa la porte d'entrée.
— Bonsoir, lança-t-il à tout hasard.
Ethan sortit du salon pour l'accueillir, véritable vision de rêve, nu sous le tablier. Il avait un air adorablement gêné.
Jonas lâcha sur place son attaché-case et ôta ses chaussures par le talon avec les pieds, les yeux rivés sur Ethan.
Sous son regard brûlant, le pénis de ce dernier s'érigea, soulevant le tissu blanc, chose que Jonas n'aurait jamais pensé trouver érotique. Il était ébloui qu'Ethan, si pudique, ait exaucé son fantasme à la faveur du début de l'été.
Mais si Jonas avait chaud, cela n'avait rien à voir avec les vingt-six degrés affichés par le thermomètre…
— Montons dans la chambre, dit-il en l'invitant d'un geste à emprunter l'escalier en premier.
— Tu ne veux pas manger, d'abord ? Tu n'as pas faim ?
— Si de toi, répliqua Jonas.
Il ne pourrait avaler quoi que ce soit, pas alors qu'Ethan était ainsi vêtu. C'eût été une torture.
Ethan grimpa les marches, et Jonas, juste derrière lui profita du spectacle de ses fesses qui tressautaient, surmontées par le gros nœud blanc dont les pans retombaient de façon terriblement sexy. Tout l'était dans cette tenue, que ce soit la manière dont les volants lui léchaient les jambes ou la façon dont ils ornaient son torse.
Une fois en haut, Jonas se déshabilla rapidement, le contemplant toujours.
— C'est à la hauteur de ce dont tu rêvais ? demanda Ethan avec un soupçon de nervosité.
Jonas libéra son érection pour lui montrer à quel point cela lui faisait de l'effet. Il savait que cela rassurerait davantage Ethan que des mots. Une part de lui semblait toujours craindre que sa masculinité ne finisse par dégoûter Jonas, sans se rendre compte que bien d'autres choses auraient pu les amener à se séparer, tels les manquements de Jonas. Cependant, au fond, qu'ils aient peur d'une éventuelle rupture était la preuve qu'ils souhaitaient rester ensemble.

mardi 19 décembre 2017

Remplacement Standard - 88

— Attention, j'ai un couteau à la main ! s'écria Ethan.
— Pardon, mais tu es trop irrésistible…
— Tu as un truc pour les tabliers ou quoi ?
— Oui. Mon fantasme, c'est d'être accueilli par quelqu'un qui n'aurait rien d'autre sur le dos.
Il avait initialement rêvé d'une femme d'abord sans visage, puis de Gwen. Mais c'était avant Ethan, car c'était lui qu'il imaginait depuis.
Ce dernier, se levant de sa chaise, commença à dénouer les lanières du tablier.
Face à son air sombre, Jonas comprit qu'il y avait un souci et qu'Ethan n'avait certes pas l'intention de se déshabiller entièrement. Il lui retint les mains, l'empêchant de continuer.
— Pourquoi fais-tu cette tête ?
— Je ne me doutais pas que tu t'étais livré à des jeux sexuels avec ta femme avec ce tablier. Cela explique qu'elle l'ait abandonné derrière elle.
— La raison, c'est qu'elle l'a toujours trouvé ridicule. Mon fantasme ne s'est jamais concrétisé.
— Oh, lâcha Ethan, réalisant sans nul doute qu'il s'était énervé un peu vite.
— Et toi, tu n'en as pas ?
Ethan l'embrassa et Jonas contempla d'envoyer valdinguer tout ce qu'il y avait sur la table pour l'allonger dessus, mais y renonça en songeant à la corvée que ce serait de nettoyer et au fait qu'ils n'étaient pas seuls dans la maison.
Il y avait Gilbert… et Mathieu. Il se souvint alors qu'il était venu dans la cuisine pour une raison précise et mettant fin au baiser, il rapporta l'échange qu'il avait eu avec l'ami de son fils.
— Tu penses vraiment qu'il va franchir le pas et se déclarer à Gilbert ? demanda Ethan.
— Cela ne m'étonnerait pas. Après tout, il a bien eu le courage de venir me parler alors qu'il me connaît à peine. Ceci dit, si Gilbert a désormais des vues sur un autre garçon, pas sûr que cela aboutisse à quoique ce soit.
— Il n'existe pas. Gilbert l'a inventé parce qu'il sentait que Mathieu se comportait de façon bizarre avec lui par rapport à avant et qu'il voulait le mettre à l'aise.
— Ça, tu ne me l'avais pas dit !
— Je n'étais même pas supposé te dévoiler le reste, répliqua Ethan.
Jonas avait en effet dû insister. Ethan restait le confident privilégié de Gilbert, ce qui ne lui posait pas vraiment de problème, mais ne l'empêchait pas d'être curieux. Heureusement, il lui était désormais plus facile de faire parler Ethan. Ils n'en étaient pas encore au stade où ils n'avaient plus de secret l'un pour l'autre, mais un jour, peut-être…

lundi 18 décembre 2017

Remplacement Standard - 87

Jonas s'était installé dans le salon devant son ordinateur portable tandis qu'Ethan vaquait en cuisine et qu'à l'étage, Gilbert était avec son ami.
Il était en train de naviguer sur internet à la recherche d'informations quand il se rendit compte qu'il n'était plus seul. Mathieu se tenait à quelques pas.
— Désolé de vous déranger.
— Non, c'est bon. Que puis-je faire pour toi ?
— J'aurais une question d'ordre personnel à vous poser. Comment vous avez su pour Ethan, enfin, je veux dire, avant, vous étiez avec la mère de Gilbert…
La demande n'était pas très claire et plutôt inappropriée, mais Jonas devina que l'adolescent s'interrogeait sur la nature de ses sentiments pour son fils. Après tout, lui aussi était passé par une phase de déni vis-à-vis d'Ethan.
— Tu me demandes ça parce que tu ne sais pas quoi faire de ce que tu ressens pour Gilbert ?
Mathieu opina, la pointe de ses oreilles toutes rouges.
— Je suis attiré par les filles, mais Gilbert, il est… Enfin, je ne voudrais pas le blesser, si ce sont juste mes hormones qui me travaillent. Je ne suis pas sûr d'être amoureux, mais depuis qu'il m'a affirmé qu'il y avait un autre gars qui lui plaisait, cela me tracasse. Pardon, je ne devrais pas vous embêter avec cela, mais quand Gilbert m'a confié sa nouvelle situation familiale...
— Ne t'en fais pas. C'est normal d'avoir des doutes et de se poser des questions. La vie est une succession de choix. Tout ce que je peux te conseiller, c'est d'écouter ton cœur.
La voix de Gilbert retentit dans l'escalier :
— Mathieu, tu es où ? Je m'absente une minute pour aller aux toilettes et toi, tu disparais !
— J'arrive, je demandais un truc à ton père, cria-t-il en réponse, en réajustant ses lunettes sur son nez.
Mathieu ouvrit la bouche comme pour rajouter quelque chose, mais Jonas lui fit signe de filer sans se soucier de lui et l'adolescent non sans un hochement de tête reconnaissant, tourna les talons.
Jonas referma son ordinateur pour aller de suite raconter à Ethan son court entretien avec Mathieu et ce qu'il impliquait pour Gilbert.
En le voyant en train de couper des pommes de terre dans le tablier à volants, il oublia momentanément ce qu'il voulait lui dire et lui vola un baiser.

vendredi 15 décembre 2017

Remplacement Standard - 86

                                                   *
Ethan nageait dans le bonheur. Ce n'était certes pas facile tous les jours avec les trois enfants, la maison et Jonas qui travaillait jusque pas d'heure, allant parfois même jusqu'à faire du zèle le week-end, mais c'était merveilleux quand même.
Le matin, Jonas l'embrassait avant de partir et Ethan lui rendait à la pareille quand il rentrait, tout en desserrant sa cravate. Pendant que Jonas mangeait, généralement en décalé du reste de la famille, ils pouvaient se raconter leurs journées respectives et Ethan se montrer entreprenant dans l'intimité la chambre à coucher.
Le souci posé par le refus de Gilbert de se rendre chez Jean-Antoine avait été résolu un week-end où Ethan, en récupérant Gui et Gaëlle à mi-chemin, avait croisé Jean-Antoine.
Le compagnon de l'ex-femme de Jonas avait paru troublé par son témoignage au sujet des thérapies et assuré d'autant plus volontiers qu'il n'importunerait plus Gilbert avec la nécessité de consulter que Gwen avait fini par formuler la même demande : elle souhaitait voir son aîné. La conséquence de tout cela fut que Gilbert accepta de se rendre là-bas une fois par mois maximum.
Un week-end où Gui et Gaëlle étaient avec leur mère, mais pas lui, l'adolescent demanda à inviter son ami Mathieu et reçut sans souci l'autorisation de Jonas.
A la différence d'Ethan, Jonas avait déjà fait connaissance avec Mathieu, mais il ne savait pas ce qu'il représentait pour son fils. Cependant, il ne manqua pas de cuisiner Ethan qui finit par céder et lui dévoiler comment Gilbert avait confessé ses sentiments et essuyé un refus, sans que cela mette fin à l'amitié de deux adolescents.
Gilbert présenta fièrement Ethan comme le compagnon de son père à Mathieu qui se révéla être un garçon tout ce qu'il y a de plus banal : cheveux bruns coupés courts, lunettes discrètes, taille et corpulence moyenne.
— Enchanté, déclara Mathieu en tendant la main d'une façon si spontanée qu'Ethan sentit que ce dernier ne faisait pas seulement preuve de politesse.
Gilbert ne tarda pas à entraîner son ami dans sa chambre, mais les quelques paroles échangées permirent à Ethan de percevoir pourquoi Mathieu plaisait tant au fils de Jonas. C'était quelqu'un de sincère et sérieux.

jeudi 14 décembre 2017

Remplacement Standard - 85

Sa mère lui tint la jambe un long moment, refusant d'entendre que sa belle et longue histoire avec Gwen soit terminée et décida au bout du compte qu'ils ne viendraient pas en visite.
Jonas en fut plus soulagé que peiné. Il n'avait jamais été très proche de ses parents qui avaient une vision du monde trop différente de la sienne.
Ethan, en revanche, fut dans tous ses états en apprenant la nouvelle, le soir, après le coucher des enfants.
— Mais tu ne vas quand même pas couper les ponts avec eux, à cause de moi…
— Ce n'est pas le cas, ce n'est pas comme s'ils étaient vraiment fâchés. Quand ils auront digéré la situation, cela ne m'étonnerait pas qu'ils viennent ou nous invitent chez eux.
— Mais si ce n'est pas le cas…
— Il sera toujours temps d'aviser.
— Je suis désolé.
Jonas l'attira dans se bras pour le consoler de sa culpabilité mal placée et approcha ses lèvres dans l'intention de l'embrasser avant de décider de suspendre son geste pour voir si Ethan allait réduire à néant l'écart qui les séparait.
Ethan cependant demeura immobile, dans l'expectative. A bien y réfléchir, il ne l'avait embrassé de son propre chef qu'une fois et encore…
— Tu sais ce qui me tracasse davantage que l'incompréhension de mes parents ?
Ethan secoua lentement la tête, le visage soucieux.
— C'est cette impression que si je ne touchais pas, toi non plus.
— J'ai peur, avoua Ethan dans un murmure.
— De quoi donc ?
— Que tu juges cela malvenu et que tu me repousses.
Jonas resta sans voix un instant.
— Je t'aime, dit-il finalement. J'ai envie, non besoin, que tu me manifestes ton amour. Ce qui nous lie, ce n'est pas une folie passagère de ma part.
Ethan acquiesça et l'embrassa avec une ardeur inédite avant de le pousser sur le matelas. Là, il le déshabilla avec impatience, taquinant ses tétons, caressant ses hanches. Son intensité était presque effrayante, mais Jonas se garda de lui demander de ralentir. Cela aurait pu être interprété comme un rejet et il voulait qu'Ethan laisse libre cours à son côté passionné qu'il avait déjà eu l'occasion d'entrevoir quand ils faisaient l'amour.
La langue et les doigts d'Ethan s'enroulèrent tour à tour autour de son pénis avec un art consommé, puis c'est le membre d'Ethan qui vint se frotter au sien avec frénésie jusqu'à ce qu'ils jouissent, leurs spermes se mêlant sur leurs ventres.
— Tu es certain que cela te convient que je te saute dessus de la sorte ? souffla Ethan à son oreille.
— Oui, assura-t-il. Enfin, du moment que nous n'avons pas de public, ajouta-t-il d'un ton taquin, comme si Ethan aurait osé agir ainsi autrement qu'entre quatre yeux.
Sa plaisanterie lui valut un sourire amusé.

mercredi 13 décembre 2017

Remplacement Standard - 84

                                                      *
Jonas était heureux. Ethan était installé avec eux depuis une grosse semaine et Gui ne faisait pas d'histoires en permanence, Gilbert était plus facile à vivre et Gaëlle, semblable à elle-même. Ils avaient déjà vécu ensemble tous les cinq, et tout coulait de source.
La seule chose qui avait changé, c'était sa relation avec Ethan. Il l'embrassait, le prenait dans ses bras, le caressait dans le grand lit et ce dernier accueillait toujours avec enthousiasme ses attentions. C'était d'ailleurs pour cela que Jonas n'avait pas remarqué de suite que ce n'était jamais Ethan qui faisait le premier pas.
Il avait justement l'intention de le confronter à ce sujet, quand il reçut un coup de fil inopiné de sa mère qui souhaitait venir le week-end prochain : cela ne faisait que trop longtemps qu'ils n'avaient pas vu les enfants, ou même eu de leurs nouvelles Jonas n'ayant pas daigné donner signe de vie ces derniers mois.
Jonas pouvait difficilement refuser à ses parents une visite, excepté que c'était le tour de Gwen d'avoir les enfants, du moins Gui et Gaëlle, Gilbert refusant toujours pour le moment de remettre les pieds chez Jean-Antoine avec quel Ethan n'avait pas encore eu l'occasion de discuter.
La conversation qui s'ensuivit avec sa mère fut une des plus délicates que Jonas eut jamais eu.
— Comment cela vous avez divorcé ? Mais que s'est-il donc passé ?
— Il y avait du tirage entre nous depuis un moment et nous avons chacun rencontré quelqu'un d'autre.
Il lui expliqua comment ils s'étaient arrangés pour la garde des enfants.
— Les pauvres, ils doivent être perturbés et toi qui a déjà remplacé leur mère par une étrangère.
— C'est un homme.
— Quoi ?! Oh, mon dieu !
Jonas crut entendre son père jurer non loin. Il devait être juste à côté de sa mère qui avait peut-être mis le haut-parleur, comme souvent quand elle lui téléphonait.
— Que cela vous pose problème ou pas, c'est ainsi, déclara-t-il, regrettant malgré tout de ne pas les avoir informés du divorce plus tôt,  avant d'introduire la nouvelle personne qui partageait désormais son existence.
— Je comprends que Gwen ait voulu divorcer en apprenant que tu étais en fait homosexuel, grommela sa mère. J'ai une amie à qui c'est arrivé. La pauvre était anéantie. C'était cruel de la part de son mari.
Certes, mais il fallait reconnaître que la société non plus n'était pas tendre avec ceux qui avaient le malheur de dévier de la norme d'une façon ou d'une autre.
Jonas tenta d'expliquer à sa mère qu'elle se trompait, mais sans succès.
— Si tu es avec un homme, tu ne peux pas prétendre être hétérosexuel. Ton père est d'accord avec moi.
— Je m'en moque de ses étiquettes. Tu peux me coller celle que tu veux. C'est juste que cela n'a rien à voir avec ma séparation avec Gwen.

mardi 12 décembre 2017

Remplacement Standard - 83

— Tu n'es pas obligé de discuter avec Jean-Antoine.
— C'est vrai, mais peut-être que cela me soulagera d'avoir laissé mon père et ma mère croire des bêtises.
— Tu n'es coupable de rien. A l'époque, tu étais dépendant d'eux, tu n'avais guère le choix.
— Rien ne justifie que je joue toujours la comédie à présent, lâcha Ethan.
— Ne sois pas trop dur avec toi-même.
Jonas regretta de ne pas être dans la même pièce que lui. Il aurait voulu pouvoir le réconforter avec davantage que quelques mots.
— Comme tu me l'as fait remarqué à plusieurs reprises et il n'y a pas plus tard qu'une minute, les torts sont toujours partagés, reprit-il comme Ethan gardait le silence.
— C'est vrai… Il va falloir que je raccroche. A bientôt.
Jonas grommela entre ses dents, frustré que la conversation se termine si vite. A bien des égards, Ethan était encore un mystère, mais plus il en apprenait sur lui, plus il l'aimait. Il était aberrant que cela gêne tant les gens que deux personnes de même sexe forment un couple.
                                                      *
Ethan regretta immédiatement d'avoir coupé aussi abruptement. Qu'est-ce qui lui avait pris de déballer son passé comme ça ? Jonas, néanmoins, l'avait écouté, sans l'interrompre et sans rien lui reprocher.
Même si Jonas ne pouvait vraiment comprendre la douleur de ne pas être accepté tel qu'on était, il se montrait soucieux du bien-être de son fils. Gilbert avait de la chance d'avoir un père comme le sien.
Ethan avait encore du mal à réaliser que bientôt il vivrait à nouveau sous le même toit que lui. Il ne parvenait pas à chasser totalement la crainte que tout cela ne soit que très temporaire. Jonas étant hétérosexuel, la probabilité qu'il se lasse et se retrouve une compagne était très élevée. Il était peut-être stupide d'avoir posé sa démission et résilié sa location pour un bonheur éphémère, mais il était prêt à tout pour que cela marche entre eux et que cela se passe bien pour les enfants, y compris essayer de raisonner le fameux Jean-Antoine.


     Il venait de terminer son dernier remplacement et achever ses cartons en prévision de son départ prochain quand Jonas lui annonça que les papiers officialisant le divorce étaient arrivés. Gwen était partie s'installer chez Jean-Antoine et il ne restait plus qu'à Ethan à emménager.
Il se proposa bien sûr pour l'aider et fut étonné en constatant qu'Ethan avait si peu d'affaires qu'elles ne comblaient même pas le vide laissé par celles qu'avaient emporté Gwen.
Ethan fut pour sa part surpris de découvrir un nouveau lit dans la chambre à coucher. Il fut touché que Jonas souhaite marquer de la sorte le début de leur vie commune.
Gui, le plus hostile à son inclusion dans la famille, lui fit un bien meilleur accueil qu'escompté.
Au final, celui qui se sentait le plus à mal l'aise, c'était Ethan lui-même. Cela lui faisait bizarre de ne plus avoir de travail, de ne pas se contenter de passer brièvement avec ses valises.
Pour ne pas froisser Gui, il veillait à garder ses distances avec Jonas qui, lui, n'était pas avare en gestes affectueux, que les enfants soient présents ou non. Ethan préférait lui laisser l'initiative, c'était plus simple. Pourtant, dès fois, cela le démangeait, d'autant plus que Jonas était toujours aussi à l'aise avec sa nudité.

lundi 11 décembre 2017

Remplacement Standard - 82

— Moi, il me débecte ce type,  déclara Gilbert.  Il est hors de question que j'aille chez lui un week-end sur deux et pendant les vacances scolaires. Chaque fois que je le vois, il en remet une couche sur la nécessité que je consulte un psy, continua-t-il d'un ton révolté. Non, c'est fini, je ne veux plus mettre les pieds là-bas.
Jonas grimaça. Le divorce n'était même pas effectif que les problèmes liés à sa séparation avec Gwen commençaient déjà.
— Pense à ta mère...
— Elle le soutient avec son histoire de psy. Elle  croit que cela ne me ferait pas de mal.
— C'est quoi ton problème avec les psy ?
Gilbert afficha un air excédé, comme si son père se montrait volontairement obtus.
— Il y en a qui prétendent soigner l'homosexualité, comme si c'était une maladie dont je devrais avoir honte, les enfoirés ! Ils feraient mieux de balayer devant leurs portes !
— Je ne savais pas que cela existait, et ta mère n'est probablement pas au courant non plus.
Gilbert opina, mais c'était clair qu'il ne décolérait pas. Hélas, Jonas n'avait pas vraiment de solution à lui proposer, à part de prendre sur lui et de ne pas relever les propos de Jean-Antoine.
— Je vais tâcher d'en parler à ta mère, d'accord ?
La plus susceptible d'arranger les choses, c'était elle, mais peut-être ne voudrait-elle pas entendre que son Jean-Antoine avait un gros défaut de tolérance.
Et Gwen, en effet, quand il souleva le problème, interpréta de travers, accusant Jonas de monter Gilbert contre Jean-Antoine qui n'était rien d'autre que bien intentionné.
Jonas se retrouva à faire part de ses inquiétudes par téléphone à Ethan qui jugea les trois parties coupables : Gwen, d'aveuglement, Jean-Antoine, d'ingérance et Gilbert, d'obstination.
— Si tu as une idée pour arranger les choses, je suis preneur.
Un long soupir se fit entendre.
— Je pourrais tenter de démontrer à Jean-Antoine l'inutilité de ce genre de thérapie puisque j'ai été obligé d'en suivre une.
D'une voix de plus en plus altérée, Ethan lui confia son passé et le mensonge dans lequel il vivait avec ses parents. Il en souffrait encore, c'était une évidence, mais Jonas, sentant que c'était complexe, ne lui conseilla pas de crever l'abcès. Lui-même n'était pas pressé d'annoncer à ses parents sa séparation avec Gwen.

vendredi 8 décembre 2017

Remplacement Standard - 81

Durant les semaines qui suivirent, Jonas ne vit guère Ethan, pas suffisamment à son goût. Quelques messages et coups de fil ne pouvaient remplacer de vraies visites.  Seulement, Ethan avait encore des missions, car même s'il avait posé sa démission, il avait trois mois de préavis et c'était d'ailleurs pareil pour la résiliation de sa location. La procédure de divorce était en cours et devrait être terminée dans un délai similaire. En un sens, c'était parfait, excepté qu'Ethan lui manquait à un point que Jonas ne s'expliquait pas. Sa douceur, sa chaleur, sa réserve… Il le voulait auprès de lui. Cependant, de son côté, il y avait aussi des choses à mettre au point.
Gwen avait entrepris de ranger la maison et de trier ses affaires pour voir ce qu'elle laissait et ce qu'elle emportait avec elle. Elle avait suggéré aux enfants de faire de même, proposant d'emmener certains trucs chez Jean-Antoine qui s'occupait de faire de la place afin de pouvoir accueillir Gilbert, Gui et Gaëlle sur une base régulière.
Après quelques discussions plus ou moins houleuses, Gwen et lui s'étaient entendus pour se retrouver à mi-chemin à chaque fois pour récupérer les enfants de façon à s'épargner un trajet de quatre heures de route. L'option qui consistait à mettre les enfants dans le train avait pour le moment était exclue. Peut-être y viendraient-ils quand Gaëlle et Gui seraient un peu plus âgés.
Cette période de transition n'était pas très confortable pour eux avec la maison en chantier. Leur vie à cinq bien qu'elle se poursuive était déjà terminée. Ils le sentaient tous. Jonas n'éprouvait cependant pas de nostalgie. Il avait juste hâte de passer à la suite.
Lors du déménagement des affaires de Gwen pour lequel il loua une camionnette, il eut l'occasion de faire la connaissance de Jean-Antoine.
C'était un homme d'une quarantaine d'années aux cheveux gris argentés qui ne manquait pas de prestance. Cela fit plaisir à Jonas de constater qu'il était aux petits soins avec Gwen. Lui eut droit, sans surprise, à un traitement aussi poli que glacial de la part de Jean-Antoine. Gwen n'avait pas dû dresser un portrait très flatteur de lui.
Une fois de retour à la maison, entre quatre yeux, Gilbert lui donna cependant une autre lecture de l'attitude froide de Jean-Antoine : Gwen ne lui avait pas caché que son bientôt ex-mari allait se mettre en couple avec un autre homme et c'était le point qui fâchait.
Jonas, repassant en revue certaines remarques de Jean-Antoine, dut reconnaître que son fils avait raison. Cependant, il s'en moquait. Tous les préjugés du monde ne changeraient rien à ses sentiments pour Ethan.