mercredi 31 mars 2010

Le Suivant du prince - 95

– Cela ne me semble pas raisonnable.
Ce que disait l'elfe était sage, mais Mell ne pouvait se résoudre à céder à son attirance pour Safriki. Ainsi, malgré les tentations de la semaine passée, en se concentrant sur la fabrication d'un antidote à la drogue centaure, il était parvenu à résister. Aujourd'hui, il avait réussi à neutraliser l'effet aphrodisiaque de la drogue sur Safriki et demain, il saurait si cela fonctionnait également sur l'addiction de Kilim.
– Je pensais que vous étiez un homme intelligent, mais il faut croire que je me trompais, déclara Paprika en fronçant son joli nez.
– Croyez-bien que je suis désolé de vous décevoir.
Cette réplique coupait court à tout argumentation. Paprika sentit qu'il était inutile d'insister pour le moment. Néanmoins, il était hors de question qu'elle renonce. Indépendamment du fait que le mariage de son frère avec un humain pourrait l'aider à éviter de s'unir au prince Aldrick, elle voulait que Safriki soit heureux. Or, il était évident qu'il avait besoin de son âme sœur pour cela. Paprika remercia donc le prêtre soignant du temps qu'il lui avait accordé, puis s'en fut d'un pas décidée. Dès qu'elle en aurait l'occasion, elle demanderait à Aldrick d'intervenir.
Hélas, deux jours plus tard, quand la princesse put enfin faire sa demande à Aldrick, ce dernier se montra peu coopératif. Mell lui en avait en effet annoncé qu'il avait trouvé un remède à la drogue centaure. Forcer le prêtre soignant à quoique ce soit après cette brillante découverte eut été totalement déplacé. Par ailleurs, les conséquences de cet antidote étaient si considérables que plus rien d'autre n'avait d'importance. Grâce à cela, les rapports entre Astriens et Equiliens allaient enfin peut-être évoluer. Aldrick décida de réunir le Conseil des douze afin de leur faire part de l'existence de la drogue centaure. Maintenant qu'un remède avait été trouvé, il n'était plus nécessaire de garder le secret. Il fallait au contraire le révéler et convaincre le Conseil d'envoyer une nouvelle délégation à Equilia. Il ne s'agissait pas de faire la guerre avec les centaures, mais de leur apprendre à respecter les frontières du royaume d'Astria. Cependant, si les centaures se refusaient à descendre de leur piédestal en constatant que leur drogue n'était plus toute puissante, alors, la force serait employée. Toutefois, avant cela, menacer les centaures de dévoiler au monde entier qu'ils se transformaient en humains à la pleine lune et en chevaux à la nouvelle lune les aiderait sans doute à se montrer plus humbles...
Le Conseil des Douze se montra frileux : les pro-centaures étaient évidemment pour, mais les anti-centaures, toujours eux, rechignaient. Néanmoins, comme Aldrick était certain qu'il finirait par avoir gain de cause, il pressentit Léo pour le poste d'ambassadeur.

mardi 30 mars 2010

Le Suivant du prince - 94

Chapitre XV : Astriens et Equiliens

Safriki revint l'air renfrogné à la tente de Paprika. La princesse elfe soupira. Cela faisait maintenant une semaine que son frère se rendait dans les appartements du prêtre soignant pour l'aider dans ses recherches sur la drogue centaure et la situation n'avait pas évolué. Le jeune elfe allait probablement se lancer une fois de plus un grand discours sur la bêtise des Astriens et, pour le soulager, elle abonderait dans son sens. Cependant, Safriki garda le silence, s'assit par terre dans un coin de la tente et se mit à soupirer. S'était-il passé quelque chose de nouveau ? Paprika s'approcha de son frère et passa une main consolatrice dans ses cheveux.

– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle.
– C'est fini. Il n'a plus besoin de moi pour ses expériences. Il va maintenant tester différents médicaments sur l'Astrien dépendant de la drogue.
– Ne sois pas triste. Ton aile n'étant pas encore complètement guérie, tu as encore une raison d'aller le voir...
– Ce n'est pas pareil, coupa Safriki. Et de toute façon, j'en ai assez de lui !
La mauvaise foi gamine du jeune elfe était parfois sacrément agaçante.
– Je vois mal comment tu pourrais te lasser de ton âme sœur.
– Le concept lui est étranger. Je te l'ai déjà dit.
– Lui as-tu dit de la manière humaine, alors ?
– Non et non. Je ne vais pas m'abaisser à ça. Pas auprès d'un stupide Astrien gâteux qui vit dans le passé.
– Parfait ! Libre à toi, reste à malheureux ! s'exclama Paprika, enervée par la fierté mal placée de son frère.
Safriki, furieux du manque de compassion de sa sœur, se releva et quitta la tente en coup de vent. Paprika ne le retint pas. Elle avait décidée qu'il était temps qu'elle aille elle-même dire deux mots au prêtre soignant. Elle l'avait trouvé gentil la fois où elle l'avait rencontré et elle espérait qu'il ne soit pas aussi tête de mule que son jeune frère. Si une discussion entre quatre yeux ne donnait rien, elle solliciterait à nouveau l'aide de Aldrick.
Rencontrer le prêtre soignant s'avéra moins évident que prévu. Ce dernier s'était en effet rendu dans les prisons du château auprès de Kilim et Galad. Paprika, en compagnie de sa garde du corps, patienta néanmoins jusqu'à son retour sans se soucier des remarques que suscitait sa présence devant les appartements du prêtre soignant. Quand Mell regagna ses quartiers, il eut donc la surprise de trouver la princesse devant sa porte. Il convia immédiatement les deux elfes à entrer. La princesse elfe attaqua bille en tête sans perdre de temps :
– Pourquoi refusez-vous de former un véritable couple avec mon frère ? Il vous aime, vous savez.
– Je ne veux pas trahir ma défunte femme.
– Le passé est le passé.
– Et bien, justement. J'ai quarante huit ans. J'ai cru comprendre que votre frère, même s'il avait vécu le même nombre d'années que moi, est considéré comme un jeune homme parmi les siens, tandis que moi, je suis déjà vieux. Je n'ai que bien peu d'années à vivre par rapport à lui.
– Cela ne devrait pas vous empêcher de jouir du présent et des quelques années que vous pourriez partager.

lundi 29 mars 2010

Le Suivant du prince - 93

Mell détourna le regard, très gêné. Cependant, un bruit de vêtements froissés lui fit relever les yeux. Safriki s'était déshabillé. Avec l'aphrodisiaque, sa température corporelle avait probablement augmenté et il ne devait plus supporter le contact de ses vêtements contre sa peau. Mell approcha la main du torse nu de l'elfe pour vérifier et constata que ce dernier dégageait effectivement une forte chaleur. Safriki attrapa la main tendue du prêtre et la posa sur son torse au niveau de son cœur. L'aphrodisiaque lui donnait envie d'être caressé, mais ce n'était pas seulement ça. Profondément, il désirait être touché par Mell. Qu'il soit un Astrien, qu'il ne veuille pas de lui, tout cela avait perdu son importance. Tout ce qui comptait, c'était de sentir sa peau contre la sienne. Cependant, Mell se dégagea de l'emprise de l'elfe et eut une violent mouvement de recul comme s'il avait été brûlé en le touchant. Sous l'influence de l'aphrodisiaque, Safriki, malgré sa souffrance d'avoir été repoussé, se mit à se caresser. Il avait besoin de se soulager. Mell regarda la main du prince elfe aller et venir sur son corps. Il était incapable de se détacher du spectacle qu'offrait Safriki, mais ne pouvait pas plus le rejoindre et céder à la tentation que l'elfe représentait : le souvenir de sa femme le retenait.
Safriki jouit trois fois de suite avant que l'aphrodisiaque ne cesse de faire effet. Il fut alors douloureusement conscient du fait qu'il avait été rejeté.
– Quelle est la suite des opérations ? demanda-t-il avec arrogance pour cacher sa peine.
Le prêtre ne répondit pas de suite. Il s'ébroua, comme pour sortir d'un mauvais rêve, griffonna le temps qu'avait duré l'action de la drogue, puis d'une voix mal assurée, répondit :
– Ce sera tout pour aujourd'hui.
Safriki remit ses vêtements en silence, puis fit un pas vers la porte avant de se raviser. Le prêtre semblait aller mal et l'elfe n'avait pas envie de le laisser.
– N'avez-vous pas besoin d'aide ?
– Je travaillerai bien mieux seul.
Cette rebuffade eut raison de Safriki qui sortit en faisant violemment claquer la porte. Ces Astriens étaient des brutes sans cœur... Ah, vraiment, quelle belle affaire d'avoir trouvé son âme sœur si cette dernière ne vous reconnaissait pas comme telle !
Une fois que la porte se fut refermée sur l'elfe, Mell passa une main fatiguée sur son front. Résister à son désir l'avait vidé de ses forces. L'ennui, c'est qu'il allait devoir procéder encore à différents tests sur l'elfe avec la drogue centaure... Pourrait-il toujours garder la maîtrise de lui-même ?

(Fin du chapitre 14)

vendredi 26 mars 2010

Roman Boy's Love à venir

Le roman Le Suivant du Prince s'achemine doucement, mais sûrement vers sa fin, aussi ai-je pensé qu'il était temps de parler du prochain roman qui allait être prépublié sur le blog...

Comme décidément j'aime varier les genres, après une comédie fantaisiste (12 + 1 = ? et sa suite), un roman réaliste (Cicatrices) et un roman de fantasy (Le Suivant du Prince), je vais m'attaquer à la science-fiction avec Mémoire étoilée en espérant, chers lecteurs et lectrices que cela ne vous fasse pas fuir...



Nous sommes en l'an 5012. La planète Terre n'existe plus. Cinq millions d'hommes et un million de femmes errent dans l'espace dans vaste vaisseau spatiale en proie aux attaques de dangereuses entités extraterrestres, les Almortiens, qui s'infiltrent dans le corps des hommes pour mieux les détruire. Les femmes succombent plus facilement et c'est pourquoi, vu le faible nombre de femmes par rapport au nombre d'hommes, les couples homosexuels sont plus que fréquents...

jeudi 25 mars 2010

Le Suivant du prince - 92

Néanmoins, ce ne fut pas le cas et bientôt, avant même que le prêtre soignant ait revu Safriki, toute la Cour sut que le prince elfe avait reconnu Mell comme son âme sœur. Du côté des elfes comme du côté des Astriens, la nouvelle fit sensation : un humain âme sœur d'un elfe ? Cela ne s'était jamais vu... Une rumeur de fiançailles se répandit au grand dam de Mell qui avait accepté de prétendre former un couple avec l'elfe, pas de l'épouser... Il était hors de question pour lui de trahir la mémoire de sa défunte femme en se remariant. Il le précisa à Safriki la première fois où celui-ci vint dans ses appartements pour être son cobaye dans ses recherches d'un antidote à la drogue centaure. Le prince elfe sembla très fortement déçu, puis il se reprit et déclara d'un air hautain :
– Je n'ai pas la moindre envie de m'unir avec vous. Le phénomène de reconnaissance d'âme sœur est une forme de fatalité. Ce n'est pas comme si je vous avais choisi de mon propre chef.
– Je vois. Je voulais être sûr que les choses soient claires.
– Moi aussi. Que dois-je faire ?
– Ingérer de la drogue centaure. Je noterai le temps qu'elle met à faire effet, sa durée, les symptômes exacts.
Safriki acquiesça non sans cacher une grimace de dégoût. Avaler ça n'avait rien d'une partie de plaisir. Cependant, ce n'était pas grand chose par rapport au manque d'enthousiasme avec lequel Mell l'avait accueilli un peu plus tôt. Il n'aurait pas dû accorder un quelconque crédit aux propos de cet satané prince Astrien... En même temps, il fallait qu'il soit honnête avec lui-même : même si Aldrick n'avait pas laissé entendre que ses sentiments envers le prêtre étaient réciproques, il aurait accepté de l'aider dans ses recherches afin d'avoir une raison d'être à ses côtés.
Il fallut une demie-heure pour que la drogue agisse. Ils ne parlèrent pas durant ce temps d'attente, mais le silence n'eut rien de pesant. Comme si entre eux les mots étaient superflus, non nécessaires, ne put s'empêcher de penser Mell. Le moment où la drogue fit effet fut très net : les yeux vert émeraude de Safriki se voilèrent, ses ailes se mirent à briller doucement et sa respiration se fit haletante. La drogue centaure agissait bien comme un aphrodisiaque sur l'elfe. Ainsi, excité, l'elfe avait une allure incroyable éminemment érotique. Mell se sentit troublé. Il n'avait pour sa part avalé aucune substance propre à stimuler son désir, mais il en éprouvait néanmoins. C'était la première fois que cela lui arrivait depuis la mort de sa femme et il en ressentit une forte culpabilité.

mercredi 24 mars 2010

Le Suivant du prince - 91

Les réactions de Léo et Youri n'échappèrent pas à Mell qui, même sans cela, aurait trouvé étrange que le prince elfe se porte volontaire pour lui servir de cobaye. Certes, Safriki s'était finalement laissé soigner sans trop faire d'histoires, mais de là à devenir un cobaye...
– Vu ce que votre Majesté me dit, il ne fait nul doute que l'assistance d'un elfe m'aiderait dans mes recherches. Toutefois, il me semble étrange que le prince Safriki ait envie d'y participer en payant de sa personne.
Aldrick grimaça : il aurait dû se douter que le vieux prêtre ne se laisserait pas facilement manipuler. Le plus simple était de se montrer honnête... enfin, jusqu'à un certain point.
– A dire vrai, je ne lui ai encore rien demandé, mais je sais qu'il sera partant afin de passer plus de temps en ta compagnie, cher Mell.
– Permettez-moi d'en douter, votre Altesse.
– Et pourtant, cela ne fait aucun doute. Le prince Safriki a reconnu en toi son âme sœur. J'imagine que tu connais cette légende elfe... N'aurais-tu d'ailleurs pas, par le plus grand des hasards, éprouvé quelque chose de particulier en le voyant ?
– Non, votre Majesté, répondit immédiatement Mell.
C'était un mensonge, mais le vieux prêtre n'avait pas envie de reconnaître que le prince elfe ne quittait plus guère ses pensées depuis qu'il l'avait rencontré. Sans cesse, l'image de Safriki enveloppé d'une lueur rousse, ses cheveux vert clairs flottant au vent lui revenait à l'esprit. Par ailleurs, la dernière fois qu'il avait examiné son aile, il avait ressenti un inexplicable malaise en s'éloignant de l'elfe.
– Le contraire eut été surprenant. En tout cas, je suis certain d'obtenir la collaboration de Safriki. Par ailleurs, comme la drogue centaure doit rester un secret et que le temps que vous passerez ensemble risque de finir par attirer l'attention, je pense qu'il serait bon que vous deveniez officiellement un couple.
– Vous n'y pensez pas votre Majesté ! J'ai déjà 48 ans... Personne n'y croirait !
– Il n'est pas rare que des hommes d'un certain âge se mettent en couple avec de jeunes femmes ou de jeunes hommes, tu le sais parfaitement.
Mell eut une pensée pour son gendre qui n'avait que huit ans de moins que lui et qui avait épousé son fils. Heureusement, le Grand Chambellan n'était pas présent, sinon, nul doute qu'il se serait senti blessé.
– Le fait que je surveille la guérison de l'aile du prince Safriki ne suffirait-elle pas à justifier nos entrevues ?
– Cela n'expliquerait pas que vous passiez des heures ensemble... Non, annoncer votre amour au grand jour est la meilleure solution.
Mell comprit que c'était surtout celle qui arrangeait le plus Aldrick pour une raison qu'il ne s'expliquait pas. Ayant été toujours fidèle à son prince, Mell se résigna à accepter.
– Je suis comme toujours honoré par la confiance de Votre Majesté, déclara-t-il.
Légende de l'âme sœur ou pas, l'intérêt que lui portait Safriki devait être exagéré par le prince. Le jeune elfe refuserait probablement d'être son cobaye et de passer pour son amoureux...

mardi 23 mars 2010

Le Suivant du prince - 90

– Et pourquoi donc ?
– Tes elfes extrémistes sont contre les unions mixtes parce qu'ils désirent préserver la pureté de la race elfique. Résultat, ils doivent prendre très au sérieux l'histoire de l'âme sœur.
– Tu veux dire qu'ils accepteraient que Safriki se marie avec Mell alors qu'ils sont prêts à me tordre le cou pour que je n'épouse pas Paprika ? Cela me semble peu crédible...
– Je n'ai jamais dit qu'ils le feraient de bon cœur. C'est juste que je vois mal comment ils pourraient rejeter un phénomène purement elfique alors qu'ils sont si attachés à leurs racines elfiques.
La physionomie de Aldrick s'éclaira : Léo avait raison. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, la légende de l'âme sœur constituait d'un point de vue diplomatique une bonne porte de sortie pour éviter le mariage avec Paprika. S'il avait été possible à un elfe de reconnaître un humain comme son âme sœur, alors Paprika aurait également pu ressentir ça... Qu'à ne cela tienne, Aldrick allait se montrer très respectueux des légendes elfes et se dégager du mariage sous prétexte de laisser une chance à Paprika de trouver son âme sœur ! Les elfes auraient du mal à y trouver à redire... Du côté des Astriens, le nombre de nobles favorables au mariage avec Paprika avait nettement diminué après le dernier attentat orchestré par les elfes. Le Ministre des Relations Extérieures lui-même n'était plus aussi certain d'avoir agi pour le mieux en œuvrant pour un mariage entre son prince et l'une des filles de Libel I.
Aldrick allait remercier Léo quand la porte s'ouvrit sur Mell, rappelant au prince que tout était loin d'être résolu. Safriki n'aurait sans doute aucune envie d'annoncer publiquement qu'il considérait le vieux prêtre soignant comme son âme sœur s'il n'avait aucune chance d'être aimé en retour, chose qui ne conviendrait pas du tout à Aldrick.
– Que puis-je pour Votre Majesté ? demanda Mell.
Plongé dans ses pensées, Aldrick ne répondit pas. Même si cela constituait un abus de pouvoir, il pouvait toujours ordonner à Mell d'épouser Safriki. Mais c'était bien mal récompenser les bons et loyaux services du vieux prêtre que de le forcer à se marier... Sans compter qu'il avait besoin de Mell et de ses connaissances pour rechercher l'antidote à la drogue centaure. Aldrick eut alors une illumination et il répondit finalement au prêtre :
– La princesse Paprika m'a appris que la drogue centaure n'avait pratiquement pas d'effet sur les elfes. Elle agirait sur eux comme un simple aphrodisiaque sans créer de dépendance. Elfes et humains étant biologiquement proches, faire des tests sur un elfe serait sûrement utile à tes recherches. Le prince Safriki s'est d'ailleurs généreusement proposé comme cobaye.
Léo se contenta de se racler la gorge, mais Youri étouffa fort mal une exclamation de surprise en entendant la dernière phrase. Les deux hommes savaient parfaitement que Aldrick mentait au sujet de la "généreuse proposition" de Safriki.

lundi 22 mars 2010

Le Suivant du prince - 89

– Et croyez-moi, elle ne sera pas tendre ! s'exclama Safriki d'un ton indigné.
Aldrick se mit à songer à ce qui motivait les attentats, écoutant d'une oreille distraite le discours du jeune prince elfe qui avait du mal à accepter la lâcheté dont avait fait preuve ses pairs en tendant ce guet-apens. Ou plus exactement ces guet-apens... Le Ministre des Relations Extérieures, l'homme qui était l'instigateur de la venue de la princesse elfe à la Cour, avait été également attaqué... Ce fait semblait corroborer l'hypothèse que certains elfes étaient si résolument opposés au mariage entre Aldrick et Paprika qu'ils étaient prêts à aller jusqu'au meurtre pour s'assurer qu'il n'ait pas lieu.
Après un interrogatoire et une enquête qui dura plusieurs jours, les hypothèses de Aldrick furent définitivement confirmées. Un petit groupe d'elfes considérait en effet qu'elfes et humains ne devaient pas s'unir. Au sein du groupe, une partie était simplement opposée au mariage entre leur princesse et le prince d'Astria tandis que l'autre, plus extrémiste, était contre le métissage en général. Au final, il se révéla que ce petit groupe d'elfes était responsable des derniers attentats à la vie de Aldrick, y compris celui où Quentin du Pic, le premier Suivant du prince avait trouvé la mort. La rumeur d'un possible mariage entre Paprika et Aldrick VII courait depuis longtemps à la Cour de la reine Libel I. Le Ministre des Relations Extérieures qui avait agi sans consulter personne avait longuement œuvré auprès de la reine d'Iridia pour qu'elle accepte de faire venir sa fille en Astria. Maintenant que les raisons des attentats elfiques avaient éclaté au grand jour, se prononcer contre le mariage avec Paprika prenait une coloration déplaisante. Cela aurait donné l'impression que Aldrick cédait à la pression d'une minorité d'Iridiens. Le plus ironique dans l'histoire était que Aldrick n'avait pas plus envie de ce mariage que les elfes qui avaient tenté à plusieurs reprises de l'assassiner de façon indirecte - en manipulant des Astriens - puis sans se cacher quand la menace du mariage s'était rapprochée. Tout cette affaire faisait râler le prince qui se sentait de plus en plus coincé.

Avec l'interrogatoire des elfes et l'enquête qui avait suivi, le temps avait manqué à Aldrick qui avait dû repousser la discussion avec Mell. En attendant l'arrivée du prêtre soignant qu'il avait tardivement convoqué dans ses appartements, Aldrick se plaignait de la situation auprès de Youri et de Léo qui avait été également mis au courant de la légende elfique de l'âme sœur.
– Dans ces conditions, les sentiments de Safriki à l'égard de Mell risquent d'être également mal vus par ces Iridiens extrémistes...
– Je n'en serai pas aussi certain à ta place, déclara Léo.
Aldrick jeta un regard noir à son frère de lait : il n'aimait pas être contredit.

vendredi 19 mars 2010

Le Suivant du prince - 88

Des cris se firent entendre et des flèches sifflèrent à leurs oreilles, mais aucune ne les atteignirent. Léo avait débarqué et mis hors d'état de nuire les attaquants. Il avait assommé et lancé le premier sur le second. Quant au troisième, c'était Safriki qui s'en était chargé. Constatant que tout danger était écarté, Youri se releva, puis tendit la main à Aldrick pour l'aider à faire de même. Le prince, encore malade à l'idée de ce qui avait failli arriver, eut la tentation de le réprimander vertement d'avoir voulu se sacrifier pour lui. Cependant, il ne servait à rien de s'attarder sur ce qui aurait pu se produire... il était plutôt intéressant de savoir comment Léo et Safriki s'étaient retrouvés présents à temps pour les sauver. Ces derniers surveillaient les trois elfes qui étaient pour le moment K.O. Aldrick s'approcha, suivi de très près par Youri.
– Pas de bobos ? demanda Léo.
– Non et c'est un miracle, mais comment...? commença Aldrick.
– Comment suis-je là ? Tu dois une fière chandelle au prince elfe. Il a envoyé un moineau me chercher. Ceci dit, heureusement que j'étais déjà en route...
– Pourrais-tu m'expliquer en commençant par le début ?
Avant que Léo ne puisse s'exécuter, Safriki intervint et expliqua son rôle dans l'affaire :
– Ce matin, j'ai discrètement suivi ma sœur jusqu'au pavillon. Je voulais espionner votre conversation. Seulement, j'ai fini par remarquer que d'autres elfes avaient eu la même idée que moi. Eux ne m'ont pas repéré. Au début, j'ai cru qu'ils étaient là pour protéger ma sœur, mais quand ils sont restés après son départ, je me suis demandé quels étaient au juste leurs intentions et j'ai préféré envoyer un moineau prévenir votre frère de lait. Je regrette de ne pas avoir pu intervenir avant qu'ils attaquent, mais je n'arrivais pas à croire qu'ils voulaient vous tuer.
Aldrick pouvait difficilement blâmer le jeune prince pour sa curiosité alors qu'elle lui avait rendu service.
A son tour, Léo expliqua :
– Des elfes ont attenté à la vie du Ministre des Relations Extérieures, c'est pourquoi craignant qu'ils s'en prennent également à toi, j'étais déjà en chemin quand le moineau m'a trouvé.
– Il est vivant ?
– Une vilaine blessure au bras, mais il s'en remettra. Mell s'en charge.
En entendant le prénom du prêtre soignant, Safriki remua nerveusement son aile non bandée et Aldrick se promit de parler à Mell au plus vite.
– Et les coupables ?
– Envolés. Littéralement. Heureusement, nous avons arrêtés ceux qui ont cherché à te tuer.
– Oui... J'ai d'ailleurs hâte de les interroger. Après, je laisserai la justice elfe suivre son cours...

jeudi 18 mars 2010

Le Suivant du prince - 87

Paprika et sa garde du corps poussèrent en chœur un petit cri de surprise qui voulaient tout dire. Aldrick reprit :
– Oui, c'est étonnant quand on sait ce que les centaures pensent des humains...
– Et qu'ils se moquent de la proximité des elfes avec les animaux ! s'exclama Paprika.
– En effet.
– Pourrais-je communiquer à mère ce que vous venez de m'apprendre sur les centaures ?
– Eh bien... Je n'y vois pas d'inconvénient, mais faîte-le seulement par oral.
– Cela me semble évident. Je ne pense pas que cette information pourra nous faire pardonner notre non-mariage, mais il est temps que les elfes communique plus avec les humains au sujet des centaures.
– Je suis entièrement d'accord avec vous. Retrouvons-nous ici dans trois jours à la même pour faire le point. J'aurais parlé de Safriki à Mell.
– Entendu.
La princesse elfe et son garde du corps sortirent les premières. Cela n'aurait été guère discret s'ils avaient quittés tous les quatre en même temps le pavillon. Aldrick profita de ce nécessaire temps d'attente pour gratifier Youri d'un baiser prolongé. Le jeune homme se laissa volontiers faire, mais protesta quand le prince commença à se déshabiller.
– Nous n'avons pas le temps.
– Après Rudolf et Léo, voilà que tu t'y mets aussi ! Vous êtes tous bien trop sérieux à mon goût !
Le prince se reboutonna en grommelant. Il n'avait pas réussi à émoustiller Youri suffisamment au point que ce dernier oublie l'heure ! Aldrick jeta un coup d'œil vengeur à l'entrejambe du jeune homme et eut la surprise de constater que Youri était, malgré son refus, très excité. Le jeune homme qui avait suivi le regard de Aldrick se justifia avec embarras.
– Avec ton baiser... Tu... Cela va passer. Allons-y.
Aldrick, réconforté d'être parvenu à provoquer le désir de Youri, hocha la tête sans faire plus d'histoires.
Il sortirent du pavillon et refermèrent tranquillement la porte. Puis, soudain, sans avoir eu le temps de dire « ouf », Aldrick se retrouva plaqué au sol par Youri. Trois flèches sifflèrent au-dessus d'eux, juste à l'endroit où ils s'étaient tenus. Aldrick se mit à réfléchir à tout allure : les réflexes quasi-surnaturels de Youri lui avaient une fois de plus évité une mort certaine, cependant, comment éviter la prochaine volée de flèches ? Même en roulant sur le sol, ils seraient forcément touchés avant de parvenir à rejoindre l'abri du pavillon... Avec horreur, Aldrick réalisa que Youri ne bougerait pas. Le jeune homme allait lui servir de bouclier vivant quitte à devenir une pelote d'épingles...

mercredi 17 mars 2010

Le Suivant du prince - 86


Chapitre XIV : Elfes et humains


Paprika profita du second rendez-vous dans le pavillon du parc pour rapporter à Aldrick ce qui était arrivé à son frère. Le prince se demanda immédiatement comment il allait pouvoir tirer parti de cet événement inattendu : y avait-il là un moyen d'échapper au mariage avec Paprika tout en renforçant les liens entre humains et elfes ? C'était difficile à dire, car l'affaire était compliquée. Pour lui et les Astriens en général, cette histoire d'âme sœur n'était qu'une légende elfe, un conte sans fondement. Aldrick voulait bien y croire, mais Mell n'avait à priori pas eu de révélation en rencontrant le prince elfe et n'avait donc aucune raison de vouloir l'épouser et le suivre en Iridia. Par ailleurs, même si de façon amusante, Safriki et Mell avaient tout deux 48 ans, ces années n'avaient pas le même sens chez les elfes et chez les humains. Et puis Aldrick avait besoin que le prêtre reste à la Cour pour poursuivre ses recherches sur la drogue centaure. Comme le prince avait décidé de faire confiance à la princesse elfe, il lui dévoila les raisons qui faisaient qu'il ne pouvait se passer des services de Mell. Paprika le récompensa largement de ses confidences en lui révélant que les elfes connaissaient l'existence de la drogue contenue dans le sperme des centaures.
Le prince réagit au quart de tour :
– Pourquoi ne pas nous en avoir informé ?
– Elfes et humains ne parlent pas des centaures entre eux. C'est mal vu pour des raisons diplomatiques et protocolaires, me semble-t-il.
Aldrick grimaça. Paprika avait malheureusement raison.
– Quand je pense que mon Grand Chambellan ne veut pas me croire quand je dis que les usages et les protocoles ne sont bons qu'à compliquer les choses...
– Chez moi, on trouve également affligeant que je ne respecte pas les règles...
Paprika et Aldrick échangèrent un regard amusé.
– A tout hasard, les elfes n'auraient-ils pas une antidote à cette drogue ? demanda Aldrick avec un brin d'ironie.
– Elle n'a pas d'effet sur les elfes.
– Pas d'effet... répéta Aldrick.
Il faudrait qu'il communique cette information à Mell. Peut-être pourrait-il en faire quelque chose... De toute façon, il était nécessaire qu'il lui parle de Safriki et de la légende de l'âme sœur afin de voir comment il réagirait.
– Ou plutôt très peu, rectifia Paprika en rosissant.
– Comment ça ?
La princesse s'empourpra plus violemment.
– D'après ce que je sais, cela agit comme un aphrodisiaque sur les elfes.
– Est-ce que cela crée une dépendance, transforme les elfes en esclaves sexuels des centaures ?
Paprika devint encore plus rouge, mais répondit tout de même.
– Non, cela stimule juste le désir sexuel chez les elfes et pas spécialement envers un centaure.
– Cela expliquerait donc que les centaures se montrent plus respectueux des elfes que des humains... Mais dîtes-moi, savez-vous d'autres choses sur les centaures ? Comme le fait qu'ils deviennent entièrement des humains ou des chevaux selon la lune ?

mardi 16 mars 2010

Le Suivant du prince - 85

Quand ils arrivèrent au campement des elfes, Mell fit un signe de tête au prince elfe et s'éloigna en direction du château avec l'intention de revenir avec le matériel dont il avait besoin pour soigner l'elfe et ce malgré, ses protestations. Safriki le retint :
– Où allez-vous ?
– Récupérer ce qu'il faut pour votre aile.
– Elle guérira toute seule.
– Ce n'est pas faux, mais elle risque de se ressouder de travers et vous ne pourrez plus voler. Et puis, pourquoi souffrir inutilement ?
– Cela ne vous concerne pas.
– Hélas, si. On m'a demandé de m'occuper de vous. Toutefois, si vous persistez dans votre refus, je ne reviendrai pas vous importuner.
Mell s'attendait à ce que le prince elfe continue à se montrer déraisonnable, mais il n'en fut rien.
– Revenez donc me soigner.
Le prêtre acquiesça, se disant que Safriki n'était pas aussi pénible que la rumeur le prétendait.
Safriki regarda le prêtre s'éloigner, se retenant de justesse le suivre. Bien que son corps et son cœur est reconnu cet homme comme son âme sœur, son esprit avait dû mal à admettre qu'un humain, un de ces primates Astriens possède la moitié manquante de son âme. Comment était-ce seulement possible ? Il se sentait partagé entre la joie et la tristesse. Le plus pénible de l'histoire est que le prêtre n'avait visiblement pas ressenti les émotions violentes qui avait agité l'âme de Safriki. Peut-être les humains en étaient-ils incapables... Safriki se mordit la lèvre. Son aile était douloureuse, mais pas autant que son cœur. Mell lui manquait physiquement. Comme dans la légende, les âmes qui avaient retrouvé leurs moitiés peinaient à s'en séparer. Après un gros soupir, Safriki entra dans la tente principale. Là, il se jeta dans les bras de sa sœur et lui confia tout ce qui lui était arrivé. Quand il eut fini, Paprika eut l'air songeuse.
– Cela me semble à peine croyable... Le problème, c'est que lui ne t'a pas reconnu... et puis, c'est un humain déjà assez âgé.
– Ça, je m'en moque... Je ne veux pas que mon âme sœur soit dans le corps d'un humain.
– Ne sois pas idiot ! Ce n'est pas comme s'il était en ton pouvoir d'en décider...
– Je voudrais avoir rêvé... Non, ne l'avoir jamais rencontré.
– Pense à tous nos semblables qui recherchent en vain durant des années leur âmes sœur, tu devrais te réjouir. Je vais me renseigner plus en détails sur ce prêtre soignant auprès de Aldrick.
Safriki soupira à nouveau. Malgré tout, malgré lui, il lui tardait de revoir Mell.

(Fin chapitre 13)

lundi 15 mars 2010

Le Suivant du prince - 84

– Je suis venu pour examiner votre aile. Puis-je ?
Comme sa question restait sans réponse et que l'elfe restait parfaitement immobile, Mell décida de l'ausculter sans attendre. Il s'approcha et palpa doucement l'aile endommagée : elle n'était pas déchirée, mais était cassée et froissée. Il lista mentalement tout ce dont il aurait besoin pour panser l'aile de l'elfe, puis grimaça. Le plus inquiétant n'était pas l'aile... Pourquoi est-ce que le prince elfe se laissait faire en silence ? Cela ne collait pas du tout avec ce qu'il savait de lui... On aurait dit une autre personne... Le prince comptait-il sur son mutisme et son immobilité pour le décourager ? Non, cela ne tenait pas debout. Résoudre ce mystère allait cependant devoir attendre, car il était temps de retourner au campement des elfes. Mell regarda autour de lui et constata que le petit écureuil gris, considérant que sa mission était accompli, était parti. Il ne restait donc plus qu'à espérer que le prince elfe connaisse le chemin du retour et qu'il daigne le raccompagner. Quel était son nom déjà ? Ah oui...
– Safriki ?
Le jeune elfe réagit enfin.
– Ne m'appelez pas aussi familièrement, humain !
Voilà qui ressemblait plus au personnage...
– Mon nom est Mell... Prince Safriki, que diriez-vous de rentrer ? Je pourrais ainsi vous soigner.
– Je ne tiens pas à ce qu'un incompétent de votre genre qui n'y connait rien à rien aux elfes me donne des soins dont je n'ai pas besoin.
Mell ne se fâcha pas. Décidément, la technique du prince pour éconduire les gens qui lui voulaient du bien ne variait pas beaucoup !
– Je compte tout de même sur vous pour me reconduire au campement, car mon guide m'a lâché.
– Je suis très bien ici. Débrouillez-vous tout seul.
Mell savait que devant ce genre de comportement buté, il était inutile de gaspiller sa salive. Il s'assit tranquillement aux côtés de l'elfe et attendit. La technique avait déjà fait ses preuves de nombreuses fois et une fois de plus, elle fonctionna. Safriki ne tint d'ailleurs pas longtemps. Au bout de quelques instants, il jeta un coup d'œil à Mell. Quand il croisa le regard de ce dernier, il détourna brutalement les yeux, comme embarrassé. Quelques minutes s'écoulèrent encore, puis le prince elfe se leva et grommela :
– Allons-y.
Mell se remit debout, secoua machinalement sa robe et rattrapa Safriki qui s'éloignait déjà. Ils marchèrent côté à côté dans la pénombre dans un silence qui n'avait rien de pesant. Mell se surprit à se souvenir de promenades semblables qu'il avait fait avec sa femme. Alors qu'il se trouvait en présence d'un jeune capricieux, il ressentait un curieux sentiment de bien-être et de sérénité.

vendredi 12 mars 2010

Le Suivant du prince - 83

N.B. : J'ai à nouveau le téléphone chez moi et mon accès internet habituel !
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Désireux de ne pas contrarier la princesse en refusant immédiatement, Mell demanda :

– Vous pensez qu'il est urgent de le soigner ?
– Galf, l'elfe guérisseur qui nous a accompagné en Astria est de cet avis.

Mell haussa un sourcil surpris. Pourquoi faisait-on appel à ses services si un elfe guérisseur était présent ?
La princesse perçut son étonnement et s'empressa de donner des explications :

– Safriki a traité Galf de vieil empoté ignorant. Ce dernier n'a pas apprécié et a répliqué que si le prince voulait perdre l'usage de ses ailes, il s'en lavait les mains.
Les rumeurs qui couraient sur le caractère détestable du jeune prince elfe semblaient vraies...
– Je ne suis pas certain de parvenir à persuader votre frère de se faire soigner.

– Aldrick m'a dit que vous seriez capable de convaincre un mur de pierres de bouger.
– Encore faut-il arriver à le rencontrer.
– Avec un peu d'aide, vous allez pouvoir.
La princesse émit un curieux sifflement et un petit écureuil gris déboula dans la tente. Sa soudaine apparition surprit Mell qui eut un mouvement de recul.
– Si vous avez peur des écureuils, je peux appeler un oiseau, proposa Paprika avec amabilité.

– C'était juste inattendu, murmura Mell en lissant sa robe vert pâle.
Paprika se pencha et présenta une main à l'écureuil qui y grimpa sans hésiter. Ensuite, elle se redressa et produisit toute une série de bruits étranges auxquels l'écureuil répondit par des couinements. Mell savait que les elfes étaient capables de parler avec les animaux, mais le voir avait un côté extraordinaire.
– Et voilà, il vous guidera jusqu'à Safriki.
Mell la remercia, puis, bien qu'il se sente un peu ridicule en le faisant, il se mit à suivre l'écureuil gris. Le petit animal, l'œil vif et intelligent, trottinait devant lui, l'air de savoir parfaitement où il devait aller.
Au bout d'un moment qu'ils avançaient, s'enfonçant de plus en plus profondément dans la forêt du parc du château, Mell réalisa qu'il ne parviendrait jamais à retrouver son chemin sans l'écureuil : s'il ne voulait pas à passer la nuit à la belle étoile, il avait tout intérêt à ne pas perdre son guide des yeux.
Quand enfin l'écureuil s'arrêta, la lumière commençait déjà à décliner. Safriki était là, à quelques mètres, assis sur une souche, en grande conversation avec une biche qui prit la fuite en sentant Mell. Safriki se releva, prêt également à fuir. Leurs regards se croisèrent : tous les bruits de la forêt se turent, une lueur rousse enveloppa l'elfe et ses cheveux vert clair se mirent à flotter autour de lui. Mell, croyant que ses yeux lui jouaient un tour, se frotta les paupières et tout redevint normal. Il remarqua alors qu'une des ailes de l'elfe pendait bizarrement.

jeudi 11 mars 2010

Le Suivant du prince - 82

– Je ne suis pas un spécialiste des elfes.
– Je m'en doute, mais Paprika est inquiète, car c'est l'aile de son frère qui a été touché et ce dernier refuse de laisser quiconque l'examiner.

Mell n'avait pas encore vu le frère de la princesse, mais il avait déjà beaucoup entendu parler de lui. Les nobles Astriens et leurs serviteurs s'accordaient pour dire que le jeune prince elfe était orgueilleux, prétentieux et imbu de lui-même.
– Que s'est-il passé ?

– Notre invité a voulu montrer que les elfes se battaient mieux que les humains lors d'un exercice d'entraînement. Hélas, le chevalier auquel il s'est mesuré s'est montré un peu trop enthousiaste.

A coup sûr, le jeune elfe avait dû provoquer verbalement le chevalier, lui reprochant d'être trop timoré dans ses attaques.
– Pourquoi ne veut-il pas d'être examiné ?
Soigner quelqu'un contre sa volonté était délicat et plutôt pénible.
– Je suppose qu'il est vexé d'avoir été battu et qu'il minimise donc la gravité de sa blessure.
– Je vais tâcher de le soigner. Cependant, avant cela, est-ce que sa Majesté aurait un peu de temps à me consacrer ?

– Quelques minutes pas plus, je regrette, déclara Aldrick.

Il ne fallait pas plus à Mell qui rapporta succinctement ce qu'il avait appris sur les centaures. Quand Mell eut terminé son rapport, le prince retira sa couronne et se mit à jouer pensivement avec.
– Je vois, dit-il finalement.
Comme il connaissait bien le prince, le prêtre ne se formalisa pas de son air rêveur. Il savait que Aldrick devait être en train de réfléchir aux implications des transformations des centaures.

– Je vais aller m'occuper du blessé. Où se trouve-t-il ?

– Il est normalement dans le parc du château, dans la tente principale.

Mell s'inclina et quitta la salle du trône, espérant en son for intérieur que le jeune prince elfe ne serait pas aussi insupportable que la rumeur le disait.


Dans la tente principale du parc, Mell fut accueillit par la princesse Paprika elle-même.

– Je présume que vous êtes le prêtre soignant dont Aldrick m'a chanté les louanges.
Le prince n'était pas du genre à faire des compliments à tout bout de champ, aussi Mell apprécia cette marque de reconnaissance.
– Où est votre frère ? La jolie elfe eut une moue de contrariété.
– J'ai eu le malheur de lui dire que j'avais demandé à ce qu'un prêtre soignant vienne et il est parti se promener dans le parc.

– Puis-je l'attendre ici ?

– J'aimerais, si cela ne vous dérange pas, que vous alliez le retrouver là où il se terre.
Mell était sensible à l'air soucieux de la princesse, mais il se voyait mal fouiller tout le parc du château à la recherche du blessé...

mercredi 10 mars 2010

Le Suivant du prince - 81


Chapitre 13 : Âme Sœur


Mell sortit d'un pas guilleret de la prison. Faire parler Galad à propos de sa transformation en homme avait été ardu, mais il y était finalement parvenu après de nombreuses tentatives. Galad avait le sentiment de trahir son peuple en avouant que les centaures pouvaient se transformer au moment de la nouvelle lune en hommes, ces créatures qu'ils tenaient pour inférieures. Mell avait convaincu le centaure de parler en lui expliquant que cette fameuse transformation pourrait sûrement l'aider dans sa recherche d'un antidote à la drogue centaure. Galad avait donc fini par reconnaître s'être transformé en homme et avait même révélé que les centaures se métamorphosaient complètement en chevaux à la pleine lune. Kilim n'avait pas semblé surpris par les révélations de Galad et Mell en avait déduit qu'il était déjà au courant. En même temps, comment aurait-il pu en être autrement alors qu'il partageait la même cellule que le centaure depuis des semaines ? Au fond, ce qui était curieux, c'est qu'il n'en ait rien dit à personne. Le prêtre roux devait pourtant se douter que c'était une information importante, utile dans la recherche du remède à la drogue centaure... Quoiqu'il en soit, Mell espérait bien trouver la solution à la drogue contenue dans le sperme centaure en étudiant des échantillons du sperme de Galad sous ses différentes formes. Quand Mell avait demandé à Kilim pourquoi il n'avait pas révélé les transformations du centaure, le prêtre roux s'était contenté de dire qu'il avait promis à Galad de taire ces faits. Pour Mell, que Kilim ait respecté sa parole montrait qu'il ne détestait pas autant qu'il le prétendait le centaure.

Pensant qu'il serait impossible d'avoir immédiatement une audience avec le prince pour lui communiquer les dernières nouvelles, Mell regagna ses appartements, heureux à l'idée qu'il allait pouvoir se reposer. Cependant, un page qui le cherchait, arriva en même temps que lui devant sa porte. Le message qu'il apportait à Mell venait du prince : Aldrick demandait à le voir au plus vite. Finalement, le repos attendrait... Mell passa une main lasse dans ses cheveux blancs entremêlés d'argent, puis gagna la salle du trône. Avant d'être introduit, il dut attendre que l'audience en cours soit terminée. Quand il entra dans la salle, il remarqua de suite que son gendre, Rudolf Hautcoeur, n'était pas présent à la droite du prince ; à sa place se tenait Léo Lyonn. Mell se demanda si le Grand Chambellan était malade avant de se dire que si cela avait été le cas, c'est Pel qui l'aurait fait appelé.
– Ah ! Mell, te voilà !
– Que puis-je faire pour Votre Altesse ?
– J'aurais besoin que tu soignes le frère de la princesse Paprika.

mardi 9 mars 2010

Le Suivant du prince - 80

Youri qui avait également repéré que Paprika et Aldrick avaient sympathisé retint son souffle en attendant la réponse à la question indignée de Safriki. Au début de l'entrevue, il avait été soulagé que la princesse elfe et Aldrick ne veuillent pas se marier, mais au fur et à mesure que la discussion avançait, il avait constaté que Paprika et Aldrick s'appréciaient beaucoup et avait craint qu'ils ne changent d'avis. Le jeune homme se faisait cependant du souci pour rien.
– Ne t'inquiète donc pas, ni Aldrick ni moi ne souhaitons nous marier, déclara Paprika.
Safriki se détourna de sa sœur et, l'air indigné, s'approcha de Aldrick.
– Comment pouvez-vous ne pas vouloir de ma sœur ? Vous êtes aveugle ? s'indigna-t-il.
Aldrick trouva la réaction de l'elfe si comique qu' il dut faire un effort pour garder son sérieux.
– Certes, non. Il se trouve juste que j'ai une préférence pour la gente masculine... et pour un individu en particulier.
En disant ces mots, Aldrick ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil Youri qui se tenait juste derrière Safriki. Le prince avait été discret et nul Astrien n'aurait prêté garde à ce détail, mais les elfes, plus sensibles, le remarquèrent. Safriki se retourna vivement et dévisagea Youri des pieds à la tête. Le jeune homme se sentit gêné, mais comme il ne pouvait rien faire, il soutint le regard scrutateur de Safriki et des deux autres elfes.
– Il n'est pas trop mal... pour un humain, conclut Safriki au bout d'un instant.
– Je suis contente que vous ayez la chance d'avoir celui que vous aimez auprès de vous, déclara Paprika.
Aldrick aurait pu nier ses sentiments afin de garder secret les liens qui l'unissait à son Suivant, mais il choisit de ne pas le faire. D'une part, il craignait de blesser Youri, d'autre part, il voyait mal Paprika se servir de cette information contre lui. Pour la garde du corps elfe et Safriki, c'était une autre histoire, mais la première avait visiblement l'entière confiance de Paprika tandis que le second semblait uniquement intéressé par le bien-être de sa sœur.
– Je vous souhaite la même chose, Paprika.
– Commencez par ne pas m'épouser, vous me rendrez service.
– Seulement si je peux l'éviter sans me fâcher définitivement avec votre mère, Libel I, répondit prudemment Aldrick.
– C'est entendu. Pourrait-on se retrouver ici un jour sur quatre afin de faire le point sur la situation ?
– Cela me semble une bonne i...
– J'exige d'être présent à vos petites réunions, coupa Safriki.
– Je n'y tiens pas, répliqua Paprika en agitant avec vivacité ses ailes.
Aldrick masqua un sourire amusé derrière sa main. Finalement, la venue des elfes était plutôt une bonne chose. Paprika était charmante et son frère était drôle. Bon, il se serait bien passé de la présence de toute la suite de Paprika dans le parc du château, mais les choses se déroulaient nettement mieux que ce qu'il avait imaginé en apprenant qu'une princesse elfe allait débarquer à sa Cour.

(Fin du chapitre 12)

Manga Yaoi Mars 2010

Avec mes soucis de ligne et de connexion, j'ai oublié de vous présenter les 10 nouveaux yaoi de ce mois-ci...

  • Playback de Shimaji (Editions H) : histoires courtes

  • Whispers de Bohra Naono (Asuka) : j'adore cette mangaka avec ses hommes qui ressemblent à des hommes !



  • Viewfinder - Tome 1 de Ayano Yamane (Asuka) : les dessins sont superbes, mais attention SM et viol...

  • Rien n'est impossible - Tome 1 et tome 2 de Hinako Takanaga (Taïfu Comics) : j'ai acheté en anglais les 4 tomes de cette série et je la recommande. Par contre, attention, les dessins de couvertures ne reflètent pas ceux de l'intérieur qui datent des débuts de l'auteur.


  • Tendre Voyou - Tome 3 de Sei Sakuraga (Taïfu Comics)


  • Love Mode - Tome 5 de Yuki Shimizu (Taïfu Comics)


Le boy's love à la coréenne :

  • Horror Collector - Tome 2 de So Young Lee (Samji)

lundi 8 mars 2010

Le Suivant du prince - 78 & 79

La ligne n'est pas encore réparée chez moi, mais temporairement, j'ai un autre moyen de connexion à internet... Voici donc la suite du Suivant du Prince !
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– Oui...
– Peut-être en invoquant des problèmes de santé ?
– Je crains que cela ne soit pas suffisant.
– Cela dépend de la nature de la maladie, non ?
– Bien sûr, mais ma mère m'a envoyé ici en sachant parfaitement que si je devenais votre femme et demeurais ici, cela réduirait ma durée de ma vie...
– Comment !?
– Et bien, comme vous le savez sûrement, nous autres, les elfes nous supportons mal le climat urbain. Cela raccourcit notre durée de vie qui est sinon nettement plus longue que celle des Astriens.
Si Aldrick était au courant de la différence d'espérance de vie entre elfes et humains, c'était la première fois qu'il entendait parler de la toxicité de la ville pour les elfes. Le plus grand argument des opposants au mariage étant la différence d'espérance de vie, il fallait mieux qu'ils n'apprennent pas qu'un elfe en milieu d'urbain vivait moins longtemps, car ils risquaient fort de se ranger du côté de ceux qui étaient favorables au mariage...
– Vous avez quel âge ?
Aldrick savait parfaitement qu'il ne faut jamais poser cette question à une femme, mais il comptait sur l'elfe pour ne pas s'en formaliser. Paprika ne s'offusqua en effet pas le moins du monde et répondit de bonne grâce :
– 67 ans... Chez les elfes, je suis considérée comme une jeune femme.
Elle avait donc déjà vécu 37 ans de plus que lui alors qu'elle avait l'air plus jeune que lui... C'était étrange.
– Et votre petit frère ?
– 48 ans... Il est à peine sorti de l'adolescence.
Aldrick ne put s'empêcher de rire. Lui, il allait tout juste en avoir 30 ! En tout les cas, la différence d'âge pouvait être une bonne raison de se dégager du mariage...
– Si vous séjourniez, disons un mois à Astria, vous pourriez peut-être vous montrer ennuyée de mon côté gamin tandis que je ferais valoir que je ne veux pas épouser quelqu'un de plus âgé que moi...
– N'est-ce pas un peu mince ?
– Si tout les Iridiens et tout les Astriens trouvaient que nous formions un couple idéal, sans aucun doute, mais ce n'est pas le cas.
– Un mois... Cela va faire long.
– Je ne pense pas que vous aurez le temps de vous ennuyer. La Cour est très animée...
– La personne que j'aime me manque déjà. Si seulement j'avais pu la reconnaître comme mon âme sœur... Mère aurait alors été forcée de s'incliner.
Aldrick se souvint brièvement de la légende elfe qui voulait que chaque être naisse au monde avec une moitié d'âme et tombe éperdument amoureux de l'être possédant la partie manquante.
– Je croyais que ce n'était qu'une légende, murmura-t-il.
A ces mots, la garde du corps de la princesse eut une moue dédaigneuse.
– Pour avoir déjà vu de mes propres yeux deux âmes sœurs se retrouver, je peux vous en assurer qu'il n'en est rien. Ceci dit, contrairement à certains elfes, je ne suis pas persuadée que cela soit le seul amour possible.
– Les elfes ne se marient donc pas tant qu'ils n'ont pas rencontré leur âme sœur ?
Cette fois, la garde du corps soupira bruyamment, comme excédée par tant de bêtise. La chose agaça Aldrick qui lui adressa quelques mots bien sentis :
–Vous ne faîtes guère honneur à votre princesse en vous comportant avec si peu de courtoisie. J'ignore beaucoup de choses de la culture elfique, mais je ne pense pas que vous soyez beaucoup plus au fait des coutumes humaines.
Paprika dut trouver la remontrance méritée, car elle répondit à la place de sa garde du corps :
– Vous avez raison de souligner que les elfes ne savent pas grand chose du royaume d'Astria. J'essayerai de mettre mon séjour à profit pour en apprendre plus sur les humains... et les centaures.
– Je vois que la nouvelle de la présence d'un centaure entre mes murs est arrivée jusqu'à vous.
– Vous n'espériez pas garder la chose secrète, prince Aldrick ?
Comme décidément la princesse lui était sympathique, Aldrick caressa l'idée de lui révéler ce qu'il avait appris sur les centaures pour voir comment elle réagirait. Les Iridiens en savaient peut-être plus sur les Equiliens qu'ils ne le voulaient bien l'admettre...
– Non, mais je vous en prie, appelez-moi Aldrick.
– Seulement si vous m'appelez Paprika.
– En privé uniquement, alors. Sinon, mon Grand Chambellan ne me le pardonnerait jamais.
Aldrick crut entendre Youri étouffer un petit rire.
– Vous parlez de l'homme qui portait la grande robe rouge, hier, à votre droite ?
– Lui-même.
– Il a en effet l'air un peu collé-monté.
Paprika et lui étaient vraiment faits pour s'entendre.
– Je...
La phrase du prince fut interrompue par une voix aigüe à l'extérieur du pavillon :
– Paprika ! Paprika ! Je sais que tu es là !
– Votre frère ?
– J'en ai peur.
– Youri, va lui ouvrir.
Le jeune homme obéit et, quelques instants plus tard, un elfe à l'air survolté débarqua dans la pièce.
– Que fais-tu en tête à tête avec cet humain ! s'exclama-t-il.
Paprika ne se laissa pas démonter.
– Aldrick, j'ai le plaisir de vous présenter Safriki, mon jeune frère.
– Je suis enchanté de faire sa connaissance.
Le sourire de connivence qu'échangèrent Aldrick et sa sœur n'échappa pas à Safriki qui s'énerva encore plus.
– Ne me dis pas que finalement tu veux épouser ce... cet individu !?

lundi 1 mars 2010

Le Suivant du prince - 77


Aldrick et Youri arrivèrent avec près de dix minutes de retard au petit pavillon du parc du château dans lequel le prince avait fixé la rencontre. La princesse Paprika agitait avec nervosité ses ailes dorés tandis que sa garde du corps, une elfe à l'air peu commode faisait les cent pas devant la porte du pavillon. Aldrick présenta ses plus plates excuses en les faisant entrer, puis les invita à s'assoir dans de confortables fauteuils. Paprika et sa garde du corps s'installèrent en face de Aldrick et de son Suivant. Ils se regardèrent un instant, se jaugeant mutuellement, puis, sans le moindre préambule, Paprika déclara :
– Je préfère vous prévenir de suite prince Aldrick, je n'ai pas la moindre intention de vous épouser.
Le prince grimaça. Il n'avait pas envie non plus de prendre Paprika pour femme, mais il trouvait vexant qu'elle le dise aussi rapidement et avec autant de facilité. Cela le blessait dans sa fierté masculine.
Paprika poursuivit :
– Je n'ai rien contre vous, mais quelqu'un m'attend en Iridia. Ma mère n'approuve malheureusement pas cette relation et c'est pourquoi, elle m'a envoyée ici.
Ainsi, ce n'était donc pas le Ministre des Relations Extérieures et son argumentaire qui avait convaincu Libel I d'envoyer sa fille à Astria, mais le désir de la séparer d'une personne jugée non acceptable pour une princesse elfe. Aldrick ne pouvait que compatir avec la jolie princesse. Lui aussi n'était pas libre d'épouser la personne qu'il aurait voulu... Aldrick glissa un regard mélancolique à Youri qui se tenait à sa gauche, fidèle à son poste de Suivant.
– Mon cœur est également déjà pris.
– Je me réjouis d'entendre ces mots. Puis-je espérer que vous ne me forcerez donc pas à vous épouser ?
– Puisque ni vous ni moi ne le souhaitons, je ne vois pas pourquoi il y aurait un mariage... et ce d'autant plus que je crois bien qu'une partie de mon peuple et du vôtre sont opposés à notre union.
Paprika eut un petit rire cristallin tout à fait charmant.
– Mon petit frère est d'ailleurs du nombre. Il m'a accompagné ici contre la la volonté de mère afin de ne pas me laisser seule avec ces « primates d'Astriens. »
– Il m'a l'air charmant... dit Aldrick d'un ton plein d'ironie.
– Il l'est... mais il est assez pénible également. Si j'ai demandé à ce que nous nous rencontrions d'aussi bon matin, c'était pour être sûre d'échapper à sa vigilance.
– Je vois... Maintenant que nous sommes d'accord sur la question de notre mariage, que proposez-vous ?
– Et bien... Repartir immédiatement n'est hélas pas envisageable...
– C'est certain. Il faut, avant cela, convaincre ceux qui souhaitent notre union.

Nota Bene : chez moi, mon fournisseur d'accès fait des siennes et je n'ai plus internet. S'il n'y a pas d'épisode mardi, c'est que le problème n'aura pas été résolu... Mais promis, je serais de retour dès que possible avec de nouveaux épisodes !