samedi 24 décembre 2011

Touché Coulé - 4

 Le maître nageur s'assit sur le sofa et invita le jeune homme à s'installer à côté de lui en tapotant le siège. Ce que Akamaru fit, mais en veillant à garder une distance raisonnable entre eux. Daiki sourit et se rapprocha jusqu'à ce que leurs épaules et leurs cuisses se touchent. Dans son pantalon, le sexe de Akamaru se gonfla, chose qui n'échappa pas à Daiki.
– Je te fais vraiment beaucoup d'effet, dirait-on. C'est très flatteur.
Le maître nageur se pencha sur le jeune homme, posa une main sur sa cuisse et captura ses lèvres. Akamaru trembla de plaisir. Daiki s'écarta légèrement, puis se leva du sofa.
– Déshabille-toi. Je reviens, dit-il.
Après un instant d'hésitation, Akamaru retira ses vêtements. Il était brûlant. Il était perdu. Il voulait se noyer dans les sensations de plaisir que lui procuraient le contact du corps de Daiki.
Le maître nageur revint nu, un préservatif et un petit tube de lubrifiant à la main.
– Tourne-moi le dos, pose les mains sur le dossier et mets tes fesses en arrière.
Akamaru obéit. Il désirait être de nouveau touché. Il aurait tout fait pour ça. Quand la main de Daiki se glissa dans la raie de ses fesses, il trembla. Quand un doigt lubrifié entra en lui, il frémit. Son pénis se durcit de plus belle et sa respiration devint haletante. Si Daiki lui avait effleuré le sexe, il aurait joui de suite. Cependant, ce dernier n'en fit rien. Il retira son doigt et le pénétra avec douceur. Akamaru ne s'y attendait pas, mais la douleur qu'il ressentit fut légère comparé au plaisir qui l'envahissait, montant à chaque coup de rein. Bientôt submergé, il jouit, suivi de près par Daiki.
Dès que le maître nageur se fut retiré, Akamaru s'écroula dans le sofa qu'il avait sali en éjaculant. Daiki alla chercher des mouchoirs pour réparer les dégâts. Après avoir nettoyé son sofa et donné un mouchoir à Akamaru, Daiki ôta son préservatif et s'essuya à son tour.
– Cela te dit qu'on recommence d'ici un petit moment ?
Akamaru qui pensait que tout s'arrêterait là, ouvrit de grands yeux.
– Recommencer... murmura-t-il.
La surprise de Daiki lui fit réaliser qu'il venait de parler.
– Ça alors... Tu n'es pas muet !
Akamaru secoua la tête. Prétendre être muet lui avait permis masquer sa timidité. Il avait pu faire semblant d'être un autre, un autre entièrement à l'aise avec sa sexualité et son corps.
– Pourquoi me l'avoir fait croire ? demanda Daiki.
– Je... pas réussi à parler, dit Akamaru d'une toute petite voix.
– Tu es sacrément adorable dans ton genre. Et la façon dont tu réagis quand je te touche... J'espère pour toi que tout le monde ne te fais pas autant d'effet.
Cette idée horrifia Akamaru. Être aussi sensible au contact d'une personne était déjà terriblement embarrassant, alors de plusieurs... Il aurait été obligé de vivre cloîtré chez lui. Daiki reprit :
– J'imagine que ce n'est pas le cas, sinon, tu n'aurais pas fait long feu dans les vestiaires de la piscine. Or, tu étais un habitué avant ta noyade...
– C'est juste vous, murmura Akamaru.
Daiki se pencha, tint le menton du jeune homme d'une main, obligeant ce dernier à le regarder,  puis l'embrassa. Cette langue chaude qui explorait sa bouche excita Akamaru et son pénis s'allongea.
– Décidément, tu me plais.
Tout l'après-midi, ils restèrent nus, se caressant, se léchant, s'embrassant. Ce fut un coup de téléphone qui rappela Akamaru à la réalité. Il allait devoir rentrer chez lui. Tandis que Daiki échangeait quelques mots au télé-phone, Akamaru se rhabilla. Quand le maître nageur raccrocha, le jeune homme était prêt à partir.
– Tu rentres déjà ?
Il hocha la tête, étonné, mais également touché que Daiki ait l'air de vouloir qu'il reste encore. Il est vrai que se noyer dans le plaisir était délicieux...
– Tu reviendras, n'est-ce pas ?
Akamaru se demanda si le maître-nageur parlait de la piscine ou bien de chez lui. Il ouvrit la bouche pour poser la question, puis la referma, incapable, une fois de plus, de s'exprimer comme il aurait voulu. Qu'il ne réponde pas n'énerva pas Daiki. Au contraire, il sourit et précisa les choses comme s'il avait deviné ce que pensait le jeune homme.
– J'espère que cela va devenir sérieux entre nous.
Akamaru se demanda s'il avait bien entendu. Daiki avait sans doute beaucoup d'autres partenaires... Toutefois, le maître nageur n'avait pas l'air de se moquer de lui. De la même manière que son corps s'embrasait au moindre effleurement de Daiki, le cœur de Akamaru s'emballa : il avait envie de croire que leur histoire ne faisait que commencer et qu'après leurs chairs, leurs âmes allaient se toucher.
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Bonnes fêtes et rendez-vous le 4 janvier pour la suite des aventures de Lykandré !

vendredi 23 décembre 2011

Touché Coulé - 3

Akamaru ne sut jamais comment il parvint à rentrer chez lui ce jour-là. Tout le restant de la journée, il fut hanté par ce qu'il avait fait et la manière dont il avait réagi au contact de la main du maître nageur. Jamais il n'avait éprouvé de poussée de désir aussi brutale pour son ex-petite amie, Rukia.
Quand elle avait demandé à sortir avec lui, il avait été ravi qu'une aussi jolie fille lui propose ça et il avait accepté avec enthousiasme. Elle avait été son premier rendez-vous, son premier baiser, sa première fois. Quand il avait éjaculé une minute après l'avoir pénétré, elle lui avait pardonné. C'était parce que c'était nouveau pour lui, lui avait-elle expliqué, forte de ses quelques expériences sexuelles. Cependant, ses piètres performances au lit et sa timidité maladive avait fini par la lasser et elle avait rompu avec lui. Leur histoire n'avait duré que quelques mois, mais Akamaru était resté longtemps triste de cet échec.
Ceci dit, être un éjaculateur précoce ne l'avait jamais amené à bander au moindre effleurement avec quelqu'un. Et pourtant, à deux reprises, cela s'était produit. Akamaru se frotta le visage. A présent, rien qu'en repensant à Daiki, son corps s'embrasait.
Au bout d'une semaine de nuits agitées et fiévreuses, Akamaru prit la décision de se rendre chez le maître nageur. Il ne savait pas au juste ce qui allait se passer là-bas, mais il ne pouvait pas continuer à se réveiller chaque matin avec des érections douloureuses après avoir rêvé du maître-nageur.
Ayant prévenu sa mère qu'il sortait se balader et qu'il ne savait pas au juste à quelle heure il rentrerait, il prit le chemin de l'appartement de Daiki.
Il avait repéré comment s'y rendre et il trouva sans trop de mal le bon immeuble. Il prit l'ascenseur jusqu'au dixième étage et se retrouva devant la porte du maître nageur. Triturant le papier qu'il avait à la main, Akamaru regarda la sonnette sans oser s'en servir. Il resta là un long moment, puis secouant la tête, il décida de faire demi-tour. A ce moment précis, la porte s'ouvrit sur Daiki. Il était vêtu d'un jeans et d'un t-shirt noir moulant.
– Tu as de la chance de me trouver ! J'allais sortir faire quelques achats. Mais entre donc,  mes courses attendront.
Akamaru s'exécuta, le cœur battant. Rien que de voir Daiki le troublait physiquement. Il ne pouvait s'empêcher de se souvenir de ce qu'ils avaient fait dans le petit bureau de la piscine.


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Suite et fin dès demain !

jeudi 22 décembre 2011

Touché Coulé - 2

Cette noyade lui valut une journée de surveillance dans un centre hospitalier et de vives remontrances de ses parents sur sa séance de piscine hebdomadaire. Akamaru accepta d'y renoncer. L'incident qui avait suivi immédiatement le bouche à bouche le hantait trop vivement.
Pendant deux mois entiers, il ne se rendit pas à la piscine. Mais les sensations de bien être qu'il éprouvait en nageant se mirent à lui manquer et Akamaru finit par ne plus y tenir.
Il aurait pu aller dans une autre piscine, mais ses pas le menèrent tout naturellement à celle où il se rendait d'habitude. Avant d'entrer, pour calmer ses craintes et les battements de son cœur, Akamaru se dit qu'on était en début d'après-midi, qu'il n'y aurait pas les mêmes gens que ce matin-là et qu'après l'épisode de sa noyade, le maître nageur avait sûrement été renvoyé...
Dans le vestiaire, il ne reconnut personne, mais, près du bassin, il repéra de suite Daiki et sa nuée d'admiratrices. Leurs regards se croisèrent et Akamaru se figea sur place. Incapable de bouger, il vit Daiki s'arracher aux femmes qui l'entouraient et se rapprocher de lui.
– Je suis content que tu sois enfin de retour. Cela aurait été dommage que tu ne reviennes pas nager.
Akamaru essaya de parler, mais les mots se coincèrent dans sa gorge. Comme un idiot, il resta planté là, la bouche ouverte, les yeux fixés sur les lèvres de Daiki.
– Tout va bien ? demanda le maître nageur.
Akamaru tourna les talons et sortit précipitamment. Cependant, avant qu'il ne trouve refuge dans les vestiaires, Daiki l'attrapa par le bras. Au contact de cette main ferme et douce sur son bras nu, Akamaru sentit son sexe durcir. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Comment pouvait-il être autant excité par un toucher aussi anodin ? Il n'avait jamais été attiré par les hommes auparavant.
– Viens par là, on pourra discuter au calme, d'accord ?
Akamaru se laissa faire. Il avait envie de se mettre à l'abri des regards. Il ne voulait pas rentrer dans le vestiaire des hommes avec une érection. Daiki le conduisit dans un bureau à peine plus grand qu'un placard à balais où se trouvait une étagère pleine d'objets hétéroclites, sans doute retrouvés dans les vestiaires.
Dès que Daiki eut refermé la porte, il glissa la main dans le maillot de Akamaru qui sursauta.
– Ne me fais pas croire que ce n'est pas ça que tu veux... murmura Daiki à l'oreille du jeune homme tout en faisant coulisser sa main sur le pénis de ce dernier.
Akamaru ne réussit pas à répondre, il ne parvint pas à secouer la tête, ni négativement, ni positivement. Toute la scène lui semblait surréaliste. D'une seconde à l'autre, il allait se réveiller. Le plaisir qu'il ressentait sous la main caressante était si intense qu'il éjacula au bout d'à peine  deux minutes.
– Tu es un rapide, dis-moi...
La voix de Daiki était voilée, chargée de désir. Rouge de honte, Akamaru baissa les yeux et constata que le maître nageur était excité.
– Tu ne voudrais pas me prendre dans ta jolie bouche ? souffla Daiki en passant un doigt léger sur les lèvres du jeune homme.
Akamaru ouvrit de grands yeux. Que dire ? Qu'il n'avait jamais fait ça ? Que les hommes ne l'intéressaient pas ? Aucune réponse ne semblait appropriée. Il fallait refuser. Il allait... Daiki avait retiré son maillot et son sexe libéré se dressait fièrement. Akamaru déglutit. Comme envoûté, il se mit à genoux, leva une main tremblante sur le membre en érection et l'enfourna dans sa bouche. Sentir le sexe palpiter contre sa langue l'enivra étrangement. Longuement il lécha le membre brûlant, puis Daiki poussa un léger râle et Akamaru reçu un jet de sperme dans la bouche qu'il ne put faire autrement qu'avaler. Le goût était bizarre. Daiki aida le jeune homme à se relever.
– Tu es muet ? demanda-t-il.
C'était tout comme, se dit Akamaru, toujours incapable de répondre.
– Tu devrais prendre une douche avant de rentrer chez toi. Il faudrait mieux que tu nages une autre fois, tu as sali ton maillot.
Akamaru hocha la tête, très embarrassé. Il allait faire ça et oublier toute cette histoire... Il ne reviendrait jamais dans cette piscine où le maître nageur semblait avoir le pouvoir de lui faire perdre complètement la tête. Il posa la main sur la poignée de la porte, prêt à partir.
– Attends. Voici mon adresse et mon numéro de téléphone, n'hésite pas à venir me rendre visite. Je ne travaille à la piscine qu'un dimanche sur deux.
Comme Amakaru ne réagissait pas et ne faisait aucun geste pour récupérer le papier que lui tendait Daiki, celui-ci lui fourra dans la main et lui replia ses doigts dessus.
– Tu es vraiment un étrange garçon, murmura-t-il. Tu me plais, ajouta-t-il avec un sourire.

mercredi 21 décembre 2011

Touché Coulé - 1

Touché Coulé - 1 - Nouvelle du recueil Le Baiser et plus encore

Akamaru signifie « petite boule rouge » tandis que Daiki se traduit par  « grand espoir »
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Pour Akamaru, ce week-end avait commencé comme tous les autres. Il avait mangé le petit déjeuner préparé par sa mère, avait attrapé son sac de sport et pris le chemin de la piscine. Cette séance hebdomadaire de piscine était son petit plaisir personnel. Il aimait sentir l'eau envelopper tout son corps, mettre la tête sous l'eau et entrer dans un univers où les bruits du monde disparaissaient. A la piscine, il n'y avait plus de « As-tu fait tes devoirs ? », « C'est quoi cette note ! », « C'est ta dernière année de lycée, pense à l'université où tu vas aller »...
Ce qu'il aimait dans cette piscine, c'est qu'elle était peu fréquentée, y compris le samedi matin. Cependant, ces dernières semaines, la fréquentation avait nettement augmenté, ce qui contrariait Akamaru. Il soupçonnait le nouveau maître nageur d'en être responsable. C'était le genre d'homme qui attire les filles avec son corps musclé, son sourire aux dents blanches, ses yeux noirs profonds et ses cheveux bruns mi-longs qui lui léchaient les épaules.
Akamaru récupéra un ticket à la machine, retira ses chaussures qu'il rangea dans un des casiers prévus à cet effet et se rendit aux vestiaires. Seuls un adolescent, un homme dans la trentaine et deux vieux étaient présents, en train de se mettre en tenue de piscine. Dans le vestiaire des filles, cela devait être plus rempli. De l'autre côté du mur, on entendait plein de petits rires et de gloussements. Avec rapidité, Akamaru se déshabilla et enfila son maillot de bain rouge vif ; il avait hâte à présent de se trouver dans l'eau.
 Près du grand bassin, Daiki, le maître nageur était entouré d'un essaim de filles qui babillaient autour de lui, prétendant s'intéresser à la nage. Si le jeune maître nageur s'était rasé la tête et avait enfilé un short au lieu de ce minuscule slip de bain noir, elles n'auraient pas été aussi nombreuses... Akamaru détourna le regard et plongea dans l'eau. Il fit de nombreuses longueurs, ne pouvant s'empêcher de jeter de temps à autre un coup d'œil agacé au maître nageur et à ses groupies. Et puis soudain, une douleur aiguë lui traversa la jambe. Pris par surprise, Akamaru agita les bras frénétiquement, mais ne put éviter de boire la tasse et de couler. La crampe était trop forte. Il perdit à moitié connaissance. Il ne sentit que vaguement que deux bras puissants le tiraient hors de l'eau et l'allongeaient sur le sol dur de la piscine. Une bouche vint recouvrir la sienne et un autre souffle que le sien entra en lui. Akamaru hoqueta, sa poitrine se souleva et il reprit ses esprits. Juste au-dessus de lui, il vit le beau visage inquiet de Daiki et il eut une brusque érection. A moitié sonné, honteux, Akamaru réalisa que d'autres visages l'entouraient. Il aurait voulu s'enfuir, se cacher, pouvoir masquer la boule que formait visiblement son sexe sous son maillot de bain, mais il ne pouvait pas. Il ferma les yeux pour ne plus rien voir. S'il avait pu également se boucher les oreilles pour ne plus rien entendre, il l'aurait fait, hélas, c'était impossible. Aucun des commentaires ne lui échappaient...

mardi 20 décembre 2011

Lykandré - 131

– Tu as l'air épuisé. Pas comme moi qui tourne en rond depuis des mois dans ma cage. Je sais d'ailleurs bien que je ne suis pas tant à plaindre que ça. Après tout, je suis nourri et logé, et personne ne peut me voler mes souvenirs. Ils sont gravés dans mon cœur et...
Lykandré l'interrompit :
– N'y-a-t-il vraiment aucun moyen de s'échapper ? Nos cages doivent bien être nettoyées à un moment ou un autre, non ?
– Parce que nous faisons nos besoins dedans, entre deux lattes du plancher et que cela pue ? Non, ça, c'est tant pis pour nos pommes ! Quant à notre hygiène corporelle, il faut se contenter d'un gant et d'un broc d'eau. La seule et unique fois où l'on m'a sorti de cette cage en sept mois, c'est quand j'ai prétendu que j'avais compris mes torts et que je voulais épouser ma cousine !Dans ton cas, ta cage ne s'ouvrira qu'une fois que mes concitoyens auront la certitude que tu n'es pas un authentique loup-garou et ce sera pour ta mise à mort, car tu n'aura pas de valeur à leurs yeux.
Lykandré qui n'avait pas réalisé que seuls ses mensonges le gardaient en vie, poussa un grognement découragé. Les loup-garous étaient d'aussi tristes créatures que les humains normaux.
Durant le reste de la journée, il continua à écouter Koro raconter sa vie, et quand la nuit vint, il se métamorphosa en même temps que lui. En loup, Koro était vraiment superbe. Son poil blanc était brillant et ses yeux bleus glacés en étaient magnifiés. Par contre, il avait toujours la langue bien pendue. Cela n'empêcha pas Lykandré de trouver le sommeil et de rêver de Méroé. Ce fut Koro qui l'arracha à son songe avant l'aube afin qu'il reprenne forme humaine. Lykandré s'exécuta en grommelant, bien qu'il soit conscient qu'il était plus prudent d'agir ainsi.
Les jours qui suivirent s'écoulèrent sensiblement de la même façon. Des habitants du village venaient aux heures des repas sermonner Koro et essayer de tirer la vérité de Lykandré. Dans l'intervalle, Koro ne cessait de bavarder. Il avait toujours quelque chose à dire, toujours des questions à poser. Sans bien comprendre comment Lykandré se retrouva à se confier à lui, se laissant aller à mentionner Méroé. L'évoquer permettait d'adoucir les barreaux et les kilomètres qui les séparaient. De son côté, le jeune loup-garou ne se privait pas de parler de Blacky en long et en large. Cependant, Lykandré comme Koro n'oubliaient jamais de surveiller la porte afin qu'aucun des habitants du village ne surprenne leurs propos.
Lentement mais sûrement, quinze jours s'écoulèrent sans que la situation ne bouge d'un iota. Les barreaux étaient solidement scellés et le plancher ne présentait aucune faiblesse. Quant à circonvenir un des habitants du village, c'était impossible, car ce n'était jamais les mêmes qui venaient les visiter. Dans sa cage, Lykandré avait fini par se résigner à attendre l'intervention de ses amis. Il avait bien sûr informé Koro, mais celui-ci n'avait pas manifesté plus d'enthousiasme que cela, car il avait du mal à croire qu'une poignée d'andromorphes et un humain arrive à les sortir des pattes de ses concitoyens.
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Pause de Noël pour Lykandré qui reviendra le 4 janvier, cependant,  à l'occasion des fêtes, comme petit cadeau, une nouvelle du recueil Le Baiser et plus encore sera mise en ligne en 4 épisodes à partir de demain : il s'agit de Touché, coulé !

lundi 19 décembre 2011

Lykandré - 130

Le barbu portait dans ses bras des vêtements qu'il jeta dans la cage de Lykandré sans cérémonie, puis sans plus s'occuper de celui-ci, il s'adressa à Koro :
– Quand vas-tu cesser de te comporter comme un idiot ? Qu'est-ce que cela va t'apporter de passer le restant de tes jours enfermé, hein ?
Koro le foudroya de ses yeux bleus glacés et rétorqua :
– Pourquoi échangerai-je ma prison actuelle contre celle que constitue le village ? Ce sera tout aussi inconfortable que ma situation actuelle.
– Tu es vraiment stupide, conclut le barbu avant de sortir au pas de charge.
Lykandré s'étira et ramassa les habits. Koro se mit à nouveau à lui parler :
– Il ressemble à Bryan, n'est-ce pas ? C'est son demi-frère, si je ne me trompe pas. Mais avant que tu ne t'enthousiasmes en espérant que nous pourrons obtenir de l'aide du père de Blacky ou de tout autre membre de sa famille, je te préviens tout de suite, c'est inutile. D'abord parce que nous ne devons pas révéler l'existence de Blacky à mes concitoyens qui auraient tôt fait de le ramener de force ici et de lui trouver une gentille louve-garou, ensuite parce que Fukuo, le père de Blacky, le seul qui aurait pu accepter de nous libérer, puisque lui-même a été ramené de force au village, est mort de maladie quand j'étais enfant. Avant de croiser la route de Blacky, je savais juste que Fukuo était un loup-garou peu recommandable qui avait profité d'être obligé de voir un médecin spécialisé dans une ville voisine pour refuser de revenir au village. Depuis, je sais que c'était par amour pour une humaine  qu'il avait voulu rester. Cependant, je n'ai rien dit à Blacky qui était si en colère contre son père qui avait abandonné sa mère après l'avoir engrossé. Je regrette maintenant d'avoir gardé le silence. Il avait le droit de savoir que son malheur était dû à des croyances d'un autre temps.
Lykandré étouffa un bâillement. Son somme ne l'avait pas reposé et ses blessures lui faisaient mal.
Koro continua, d'un ton gêné :
– Désolé, je suis un vrai moulin à paroles, je dois t'ennuyer. Tout ce que je voulais dire, c'est qu'il ne faut pas compter sur la famille de Blacky. Ils sont traditionnels au possible et considèrent toute autre façon de penser que  la leur comme ridicule.
– Cela ne me dérange pas que tu sois bavard, je suis juste fatigué, déclara Lykandré.
Il évita d'ajouter qu'il était également déprimé à l'idée qu'il allait être encagé pour au moins encore deux semaines. C'était le délai qu'il avait convenu avec ses amis avant qu'ils ne tentent quelque chose pour l'aider à fuir le village. Maintenant, il regrettait d'avoir fixé une période aussi longue. Il n'avait pas vraiment imaginé qu'il se ferait mettre en prison dès le premier jour, alors même que sa nature d'andromorphe n'avait pas été découverte. Mais c'était arrivé et il fallait s'en accommoder. Seulement, Lykandré n'avait aucune envie d'attendre sans rien faire.

vendredi 16 décembre 2011

Lykandré - 129

– Je suis né dans un autre pays, prétendit Lykandré.
– Lequel ? Nous allons contacter les villages de loup-garous répartis de part le monde pour vérifier cela, et en attendant que leur chant parvienne jusqu'à nous, tu resteras ici et nous verrons bien si tu ne démords pas de ton histoire, déclara le vieux, ponctuant sa déclaration d'un coup de canne.
– Je viens d'Italie, répondit Lykandré en se basant sur les maigres connaissances de géographie que lui avait inculqué le vieil Atsuhiro, il y a fort longtemps, sur l'île d'Inukotou.
Le vieux grimaça, car l'Italie, c'était loin et il tapa avec fureur le plancher de sa canne tout en se dirigeant vers la porte. L'adolescente qui avait encore un bol sur son plateau ne le suivit pas et le vieux l'interpella avec sécheresse :
– Qu'attends-tu pour servir l'étranger ?
L'adolescente marmonna des excuses incompréhensibles, trottina jusqu'à la cage de Lykandré et lui passa le bol, le visage en feu, en coulant des regards gênés vers son entrejambe. Le vieux parut enfin comprendre.
– Quelqu'un viendra t'apporter tes habits tout à l'heure, étranger, mais ne compte pas sur des pansements à moins bien sûr que tu ne dévoiles avec quelles intentions tu es venu dans notre village !
Là-dessus, il entraîna l'adolescente dehors et claqua la porte avec fracas.
– Il est le gardien du village, précisa Koro. Sa petite-fille a l'air de t'avoir trouvé à son goût. Mais laissons ça de côté. Avec ce que tu as dit, il faudra bien longtemps avant que quiconque ne puisse démentir que les loup-garous italiens ne sont pas différents de nous. Maintenant, dis-moi tout, comment va Blacky ? Comment a-t-il appris l'existence de mon village ? Est-ce lui qui t'envoie ?
Lykandré satisfit du mieux qu'il put la curiosité du jeune homme, puis épuisé par son combat de la veille, il se recroquevilla sur lui-même dans un coin de sa prison et se força à manger l'infâme gruau que contenait son bol afin de reprendre des forces. Pendant ce temps, Koro continua à lui parler, expliquant comment il avait rencontré Blacky, un soir qu'il courait à la travers une ville, mettant toujours plus de distance entre lui et les siens. D'abord, il avait cru que c'était un des habitants du village qui le poursuivait, mais très vite, son odorat l'avait détrompé. Il avait été extrêmement surpris d'apprendre que Blacky vivait seul dans un appartement. Il avait voulu le connaître mieux, comprendre par quel miracle il était arrivé à cela, alors il était resté dans la ville et avait attendu chaque nuit avec impatience. Petit à petit, ils étaient devenus proches, ils s'étaient vus la journée et s'étaient embrassés. Il avait caché l'existence du village parce qu'il avait craint que Blacky ne veuille rejoindre le clan. Il avait préféré occulter son triste passé, se contentant de mentionner un désaccord avec sa famille en raison de sa sexualité.
Bercé par la voix de Koro, Lykandré finit par piquer du nez.
Il fut réveillé en sursaut par l'arrivée d'un homme barbu aux cheveux noirs et aux yeux verts qui lui parut étrangement familier.

jeudi 15 décembre 2011

Lykandré - 128

Le long récit de Koro confirmait sans peine son identité. Hélas, cela ne changeait rien au fait qu'ils étaient tout deux emprisonnés et que s'échapper semblait délicat, sinon le jeune homme aurait été loin d'ici depuis longtemps déjà.
– Sais-tu si nous sommes filmés ? demanda Lykandré.
Il ne tenait pas à mentir à Koro en lui servant son histoire fabriquée de toutes pièces, mais ne voulait pas non plus tout révéler si des loup-garous du village les écoutaient. Le jeune homme eut un sourire amusé et amer.
– Tout ce qui est technologique - appareils photos, caméras, grille-pains, machine à laver - est réprouvé au village. Les radios, les télévisions, les téléphones, les ordinateurs, tout cela est proscrit. Ainsi, pas moyen de communiquer avec l'extérieur. A l'entrée du village, un panneau devrait être affiché avec écrit dessus "bienvenue à l'âge de pierre !" Mais, je ferais mieux de me taire. Je parle trop, désolé. A ma décharge, je suis seul la majeure partie de la journée et les personnes qui viennent me voir se moquent de mes récriminations. D'après elles, je devrais comprendre la nécessité que nous vivions entre nous, plus proche de mère nature, à l'écart de la pollution et des humains normaux. Pourtant, ce n'est pas parce que nous sommes des loup-garous que nous devons renoncer à tout les progrès scientifiques des derniers siècles ! Les garous des autres espèces ne font pas tant de manières et vivent parmi les hommes, gentiment, sans ennuyer personne. Tout ce que je souhaite, c'est la même vie qu'eux, auprès de l'homme que j'aime...
– Auprès de Blacky, compléta Lykandré.
– Tu le connais ?! s'exclama Koro.
La poignée de la porte de la pièce où leurs cages se trouvaient, tourna à ce moment précis et le vieux à la canne entra, accompagné par une adolescente qui portait un plateau avec deux bols fumants. Le vieux salua les deux prisonniers, puis tournant le dos à Koro, il s'approcha de la cage de Lykandré.
– Tu t'es bien battu hier, étranger, maintenant es-tu prêt à donner les véritables raisons de ta venue ?
L'homme loup se contenta de répéter les mêmes mensonges que la veille.
– Je n'y crois pas et les autres non plus. Tous les loup-garous du Japon sont réunis dans ce village et toi, tu es trop différent de nous, trop petit.
Koro qui prenait le bol que l'adolescente lui tendait entre deux barreaux, eut un sourire narquois. Quant à Lykandré, il se retint de justesse de révéler au vieux qu'il était dans l'erreur et qu'un dénommé Bryan Schwartz, loup-garou de son état, vivait dans une ville voisine.

mercredi 14 décembre 2011

Lykandré - 127

Il pouvait bien sûr interroger le jeune homme, mais il était risqué de dévoiler le but de sa venue s'ils étaient sous surveillance. Sans compter qu'il était louche que ce dernier ait engagé la conversation aussi rapidement sans mentionner sa métamorphose tardive pour un loup-garou. Peut-être que le jeune homme n'était pas un véritable prisonnier, peut-être avait-il été enfermé là pour le mettre en confiance et lui arracher la vérité. Il devait se montrer prudent.
– Comment t'appelles-tu ?
L'homme loup serra les dents et ne répondit à la question, bien qu'elle soit anodine afin de marquer son désir de ne pas converser. Au bout d'un long silence, le jeune homme reprit la parole :
– Moi, c'est Koro, déclara-t-il.
Le miracle était presque trop beau pour être vrai. Lykandré vint coller son visage aux barreaux pour mieux voir l'autre prisonnier. Il avait tellement cherché un loup blanc qu'il en avait oublié qu'il avait la moitié du temps une apparence humaine. Cependant, quand bien même s'en serait-il souvenu, les cheveux noirs comme le charbon du jeune homme ne l'auraient guère aidé à le reconnaître.
– Pourquoi es-tu prisonnier ? demanda Lykandré, voulant s'assurer qu'il était bien en présence du compagnon de Blacky et non de quelqu'un qui aurait porté le même nom.
– Je pourrais te retourner la question si ta transformation en plein jour ne m'avait donné un début de réponse. Ma foi, je suis en prison parce que je veux partir du village et que mes concitoyens ne sont pas d'accord.
– Pourquoi ?
– La curiosité est un vilain défaut, paraît-il. Maintenant, cela ne me dérange pas, car c'est bien agréable d'avoir en face de moi quelqu'un qui a envie de m'écouter plutôt qu'une bande d'obtus qui exigent que j'entende raison alors qu'eux-même se moquent royalement de ce que je pense ! Pour tout te dire, j'ai été ramené de force dans le village pour épouser celle qui m'est destinée depuis le berceau. Ni mes parents ni les siens n'avaient prévus que les femmes me laisseraient froid - désolé, si cela te dégoûte, mais je te rassure tout de suite, même si tu es bien bâti, tu n'es pas mon genre. Bref... Je ne voulais pas me marier. J'ai donc profité que nous étions attaqués, il y a quelques années de cela pour mettre des centaines de kilomètres entre ce village d'arriérés et moi. Seulement, j'ai fini par être retrouvé après trois ans de totale liberté et j'ai été ramené pour être uni avec ma promise, ma cousine bi-germaine - il faut dire qu'à force de vivre entre loups-garous, repliés sur nous-mêmes, la consanguinité est de bon ton ! J'ai essayé de m'enfuir à nouveau, mais j'ai été rattrapé immédiatement et enfermé à double clef pour éviter que je ne recommence. Tous les jours, depuis des mois, à l'heure des repas, un des habitants du village me fait la morale. Ma cousine bi-germaine m'est régulièrement envoyée et cherche, elle aussi, à me convaincre de l'épouser. La pauvre en a assez d'être une éternelle fiancée et je peux la comprendre, mais moi, je ne ressens rien qu'une affection toute fraternelle pour elle et je ne peux pas me contenter de cela. Oh, j'ai bien tenté de faire semblant pour pouvoir prendre la clef des champs. Hélas, j'ai été récupéré une fois de plus et depuis chaque jour, c'est pareil. On vient me sermonner pour me remettre dans le droit chemin. Ma cousine essaie sans succès de me faire succomber à ses charmes et moi, je ne rêve que d'une chose retourner auprès de celui que j'ai rencontré lors de mon escapade. Voilà, tu sais l'essentiel. A ton tour de me raconter ton histoire.

mardi 13 décembre 2011

Lykandré - 126

Le gros loup marron pivota sur lui-même, se jeta sur Lykandré pour la troisième fois et réussit à planter ses crocs dans son épaule droite. Lykandré riposta instinctivement pour faire lâcher prise à son attaquant. Il le mordit au cou avec force, mais l'autre ne broncha pas. Il continua à lui broyer la jambe. Lykandré ne s'avoua pas vaincu pour autant et enfonça davantage ses crocs. Le gros loup marron finit par céder et s'écarta, mais pour mieux bondir sur lui. Ils roulèrent au sol. Lykandré se débattit avec l'énergie d'un beau diable. Il espérait qu'en l'emportant sur son assaillant, il gagnerait le respect de l'assemblée. L'autre était plus grand et plus lourd que lui, mais Lykandré était plus agile. Ils bataillèrent longuement et leurs pelages se teintèrent de rouge sang. Ni l'un ni l'autre ne voulait renoncer et demander grâce. Cela devenait un combat à mort. Finalement, un des loups présents, les yeux étincelants, sauta par surprise sur Lykandré qui dut faire face à deux puissants adversaires. Les oreilles bourdonnantes, il finit par s'écrouler sur le sol où il perdit connaissance, écrasé par le poids des deux loups-garous.
Quand il ouvrit les yeux à nouveau, il ne fut guère étonné de découvrir des barreaux devant son museau. Il commençait à être habitué. Tout endolori de partout, il se remit avec lenteur sur pattes. Son premier réflexe fut de lécher ses blessures. Il s'intéressa ensuite à son environnement. Sa cage était spacieuse, mais ce qui le changeait surtout des autres lieux où il avait été emprisonné, c'est qu'il se trouvait dans un bâtiment doté de fenêtres qui permettaient de voir le ciel. Constatant que le jour s'était levé, il se dépêcha de se transformer, préférant par précaution continuer à prétendre être un loup-garou. Ce n'est qu'après ça qu'il se rendit compte qu'il n'était pas seul dans la pièce. A l'opposé de sa cage, un jeune homme aux cheveux noirs était également derrière des barreaux et le regardait. Il n'avait pas dû lui échapper que Lykandré s'était métamorphosé bien après que la lune ait disparu dans le ciel. Cependant, puisqu'il était prisonnier comme lui et il n'avait aucune raison qu'il en informe les loups-garous du village. Quelques minutes de réflexion rappelèrent à l'homme loup l'existence des caméras. S'il y en avait, que le jeune homme garde ou non le silence n'avait aucune importance. Lykandré grogna de frustration.
– Ça va ? demanda le jeune prisonnier.
– Non. Je suis couvert d'entailles et encagé.
– C'est toujours mieux que d'être mort.
A une époque, Lykandré aurait rétorqué que non, que rien ne valait la liberté, mais il ne le pensait plus. Ce qu'il souhaitait, c'était trouver une solution pour s'échapper et quitter le village. Et idéalement, avant cela, confirmer que le compagnon de Blacky était ou non dans le village, chose qui risquait d'être difficile derrière des barreaux.

lundi 12 décembre 2011

Lykandré - 125

Dans le ciel étoilé, le croissant de lune voilé par un nuage luisait doucement. Lykandré s'avança dans le village au milieu des maisons. Il n'y avait pas un chat dehors et les fenêtres allumées ne laissaient voir personne. L'homme loup s'arrêta sur une petite place ronde près d'un arbre et jeta un nouveau coup d'œil à la lune. Elle était dégagée à présent et son éclat donnait envie de lui dédier un chant. Il ôta ses habits rapidement, sans se soucier de la morsure du froid et le visage tourné vers le ciel, il se transforma. Sa fourrure poussa drue, son nez devint truffe et à nouveau, il fut un loup. Il entendit alors un hurlement auquel répondit un second. Il y avait du monde finalement. Il partit en trottant pour rejoindre les loup-garous qui s'étaient manifestés.
Il n'eut pas à aller loin. Deux loups aussi grands que Blacky vinrent vers lui. Ils n'avaient pas l'air menaçant, mais ils étaient plein de circonspection.
– Qui es-tu et que veux-tu ?
Tout en regrettant de ne pas maîtriser mieux le langage humain sous sa forme originelle, Lykandré prétendit s'appeler Loulou et raconta la même histoire qu'il avait servi au vieux à la canne.
Pendant qu'il parlait, écorchant malgré ses efforts plusieurs syllabes, d'autres loups apparurent et se massèrent autour de lui. Ils étaient larges et épais, et Lykandré se sentit petit à côté d'eux. Méroé l'avait prévenu. Les loups-garous n'avaient pas le même gabarit que lui. Seuls les jeunes devaient avoir sa taille. Dans ses conditions, son beau plan ne tenait pas la route et bien sûr, il n'y avait pas moyen de s'enfuir vu comme ils l'encerclaient. Il continua à les baratiner, tout en scrutant la foule qui l'entouraient pour voir si, par hasard, Koro n'était pas parmi eux. Rapidement, il arriva à la conclusion que non. Il y avait des loups aux pelages gris, marrons, roux et même noirs, mais aucun blanc.
– Tu as beau t'être métamorphosé comme nous, rien ne nous dit que nous pouvons te faire confiance, déclara finalement un loup dont l'odeur rappelait celle du vieux à la canne qui l'avait accueilli à l'entrée du village.
Des murmures approbateurs parcourent l'assemblée et des babines se retroussèrent.
– Je ne vourrr veux aucun maaal, objecta Lykandré.
Un gros loup marron s'élança sur lui. Lykandré l'esquiva, mais son assaillant revint à la charge soutenu par les encouragements des autres garous. Lykandré évita une nouvelle fois son adversaire  dont les mâchoires claquèrent dans le vide.

vendredi 9 décembre 2011

Lykandré - 124

Même si Méroé et Lykandré ne pouvaient pas se parler véritablement quand ils étaient sous leurs formes originelles, le temps passa trop vite. Une dernière caresse sur la tête du mouton, un bêlement d'au revoir et Lykandré, à nouveau humain, dut partir en compagnie de Tonoshi. Ils marchèrent jusqu'à un arrêt de bus, puis attendirent sur un banc à côté de d'autres gens jusqu'à un genre de camion arrive. Ils montèrent dedans et s'assirent dans des sièges inconfortables. Le bus repartit, s'arrêta quelques minutes plus loin et recommença son manège à plusieurs reprises. Lykandré ne comprenait pas vraiment, mais comme il y avait du monde autour d'eux, il évita d'interroger l'épurateur. Quand ils eurent quittés la ville, les arrêts se firent moins fréquents, et enfin, Tonoshi fit signe à Lykandré de descendre. L'homme loup s'exécuta avec joie, car, dehors les seules traces laissées par l'homme étaient le poteau rouillé marquant l'arrêt et la route fatiguée mangée par les mauvaises herbes. A part ça, ils étaient en pleine nature. Lykandré inspira à pleins poumons l'air froid et vivifiant. Il était tentant de se transformer et de courir dans ce paysage rocailleux. Hélas, il avait une mission à remplir. Dans lumière déclinante du jour, Tonoshi le guida vers une piste à moitié effacée  dans la montagne, lui souhaita bonne chance, et le laissa.
Cela faisait longtemps que l'homme loup n'avait plus vraiment été seul, et il fut content, même si une part de lui ne pouvait s'empêcher de regretter que Méroé ne soit pas à ses côtés. Résister à l'envie de se débarrasser de tout ses habits humains et de se métamorphoser devint en revanche encore plus dur. Néanmoins, il continua à avancer, pestant intérieurement contre ses chaussures qui glissaient sur les cailloux. Ces bouts de cuir n'étaient vraiment pas adaptés pour grimper et marcher à quatre pattes lui aurait permis d'aller plus vite que sur deux !
La nuit était tombée et il avançait toujours, le nez au vent pour ne pas rater le village, quand il repéra enfin des lumières au loin. Il accéléra l'allure et arriva bientôt au niveau de la première maison. Une vieux monsieur au dos courbé, en sortit promptement et l'interpella en martelant le sol de sa canne :
– Holà, étranger, les touristes ne sont pas les bienvenus ici !
– Je suis un des vôtres, mentit Lykandré.
– Je ne t'ai jamais vu de ma vie, et je suis l'un des plus vieux habitants de ce village.
– Je ne viens pas d'ici, mais je croyais pouvoir y trouver un asile et me cacher des laborantins qui me pourchassent, répondit l'homme loup, en se disant qu'il était plus facile de jouer la comédie qu'il ne l'avait pensé.
– Ainsi, tu prétends être également sensible à l'astre lunaire. Ma foi, nous n'allons pas tarder à voir ça, grommela le vieux avant de rentrer chez lui.
Lykandré regarda la lune, se demandant s'il était l'heure qu'il se transforme ou pas. Avec le recul, il regrettait de ne pas avoir fait plus attention au moment exact où Bryan se changeait en Blacky. Il ne voulait pas s'y prendre trop tôt ou trop tard sous peine que les garous du village devinent qu'il n'était en fait qu'un  andromorphe.

jeudi 8 décembre 2011

Lykandré - 123

Muni du sandwich végétarien qu'il avait expressément demandé que Tonoshi achète pour Méroé, Lykandré batailla avec la carte magnétique avant de finir par toquer à la porte, en désespoir de cause. L'andromorphe aux cheveux de neige enveloppé dans un peignoir blanc qui devait appartenir à l'hôtel lui ouvrit.
– Je suis désolé, je n'ai pas réussi à faire fonctionner cette stupide clef plate, grommela Lykandré, furieux contre lui-même d'avoir obligé Méroé à se déplacer alors que ce dernier était blessé.
– Ce n'est pas grave. Raconte-moi plutôt ce qui a été décidé.
Lykandré lui résuma sommairement les choses pour lui faire plaisir, car il était las du sujet, et lui donna le sandwich. Méroé ne fut pas étonné d'apprendre que le plan du loup avait été adopté. Il le remercia de lui avoir apporter de quoi se sustenter et mordit sans attendre dans le pain beurré d'où dépassait des feuilles de salade. L'homme loup se surprit à trouver érotique la façon qu'il avait de manger. Cela lui donnait faim, mais pas de nourriture. Il le savait maintenant qu'il s'était accouplé avec lui. Ce qu'il voulait s'était goûter à la saveur de sa peau crémeuse et lui arracher des gémissements de plaisir. Impulsivement, il se pencha et posa ses lèvres sur le bas de la gorge de l'andromorphe aux cheveux de neige, sur le triangle de peau que laissait voir le peignoir.
– Aller plus loin ne va pas être possible, soupira Méroé. Depuis tout à l'heure, je résiste, parce que je sais qu'avec ma blessure, cela va être pénible, mais je vais bientôt me transformer. De ton côté, n'éprouves-tu pas le besoin de te métamorphoser ?
– Non. Cependant, vu que j'ai passé beaucoup de temps sous cette forme, afin de ne pas être obligé de reprendre ma forme originelle avant d'être au village des loups-garous et que la lune ne soit haute dans le ciel, je ferais mieux de redevenir loup pour un moment. Avant ça, je vais toutefois aller informer Tonoshi pour qu'il puisse s'occuper de toi, répondit Lykandré en se précipitant à la porte de la chambre.
Méroé le retint :
– Attends ! Inutile de te déplacer. Nous pouvons lui téléphoner.
Grâce à Emmeline, Lykandré savait ce que c'était le téléphone, mais pas l'utiliser. Non sans réticence, il avoua son ignorance. Méroé lui demanda de lui donner l'appareil et lui expliqua son fonctionnement avant de passer effectivement le coup de fil. Il suffisait de connaître le numéro de la personne ou dans le cas présent, son numéro de chambre pour la joindre, de taper sur les touches et le tout était joué.
Ayant prévenu Tonoshi, Méroé embrassa Lykandré avec l'énergie du désespoir. Puis, les lèvres encore gonflées par leur baiser, son visage s'allongea, ses os craquèrent et sa blessure saigna à nouveau. L'homme loup passa une main caressante dans sa toison, priant pour que Tonoshi arrive vite. Celui-ci ne fut heureusement pas long à débarquer. Lykandré se transforma alors à son tour. Puis, dès que les soins furent achevés, le loup, indifférent à la présence de l'épurateur, s'allongea tout contre Méroé afin de lui communiquer sa force et sa chaleur. Tonoshi leur jeta un regard curieux, se racla la gorge, et déclara :
– J'y vais. Mais je reviendrai te chercher dans une demi-heure.
– Comprr, grogna Lykandré.

mercredi 7 décembre 2011

Lykandré - 122

Quand ils rejoignirent Inuyume, Komori et Tonoshi dans le hall, ceux-ci s'apprêtaient à monter voir pourquoi ils mettaient autant de temps.
– Ils étaient trop occupés à se câliner et après loulou, nous a fait une crise de jalousie, expliqua Chveuil.
Lykandré n'apprécia guère la façon dont Chveuil présentait les choses. Cependant, comme ce n'était pas faux, il ne protesta pas. Personne ne commenta. Tonoshi se contenta de lancer un regard entendu à Komori, prouvant que de leur côtés, ils avaient également fait des choses sexuelles. L'épurateur s'enquit ensuite de l'absence de Méroé afin de savoir s'il était nécessaire qu'il aille le panser à nouveau. Apprenant par Lykandré que ce n'était pas utile pour le moment, il les invita à le suivre à l'extérieur. Il avait à l'origine prévu de manger sur place, l'hôtel ayant un service de restauration, mais Komori l'en avait dissuadé, l'informant que leurs manières de table risquaient de déstabiliser les autres personnes présentes. Seul Méroé maîtrisait en effet l'art de manier couteau et fourchette. Ainsi, bien qu'ils soient au mois de décembre, ils achèteraient des sandwichs qu'ils mangeraient dehors tout en discutant comment procéder vis à vis du clan de loup-garous.
– Loulou veut prendre tout en charge, dévoila Chveuil à peine furent-ils sortis du bâtiment.
Lykandré se retrouva obligé d'exposer sans tarder son idée. Tonoshi et Komori exprimèrent quelques réserves, mais validèrent assez rapidement son projet. Ils leur semblaient également inutiles d'infiltrer tous ensemble  le village de loup-garous. Inuyume approuva presque de suite, non sans s'inquiéter tout de même pour le devenir du loup. Chveuil qui avait été originellement énervé d'être mis sur la touche, finit par admettre que c'était aussi bien. La perspective de jouer les touristes avec Tonoshi comme guide lui plaisait. Ensemble, ils affinèrent le plan de Lykandré. Komori suggéra que l'homme loup arrive à la tombée de la nuit et se métamorphose avec la lune, en même temps que les autres habitants pour les convaincre qu'il était bel et bien un loup-garou. Tonoshi l'aida à créer de toutes pièces une histoire qui expliquerait sa venue et son manque de connaissances des us et coutumes des loups-garous. Après une longue discussion, entrecoupée par une brève pause déjeuner, ils rentrèrent se mettre au chaud. Dans le cas de Lykandré et Tonoshi, ce n'était que temporaire, car ils étaient prévus qu'ils ressortent vers quatre heures de l'après-midi. L'épurateur allait mettre Lykandré sur le chemin du village de loup-garous, puis reviendrait sur ses pas.

Manga Yaoi en décembre 2011

Petit mois côté yaoi...

Le 8 décembre, chez Asuka, le 4ème et final volume de School of the muse de Makoto Tateno, série à laquelle je n'ai jamais accroché dans le Be x Boy.


Le 8 décembre, chez Taïfu, le 2ème et dernier volume de Repeat after me de Fuwa Shinri, l'occasion pour moi de m'offrir l'intégralité de la série vu que j'apprécié le trait de la mangaka et les relations entre professeurs (et entre élèves et professeurs) !



Pour les titres avec ambiguités entre personnages masculins :

Chez Soleil, depuis le 30 novembre, 2 fins avec Jihai Vol.3 de Toshimi Nigoshi et RH+ Vol.4 de Ayako Suwa

chez Pika, le 7 décembre, c'est-à-dire aujourd'hui, Uragiri Vol.4 de Hotaru Odagiri dont le titre me fait de l'oeil, car j'aime beaucoup le dessin de la mangaka et les histoires de réincarnation...


Total : 7,50 + 8,95 + 7,95 + 7,95 + 6,95 = 39,3€

Comme c'est la fin de l'année, j'en profite pour élire mon yaoi favori de l'année 2011, j'ai nommé :
 Le Labyrinthe des sentiments de Yoneda Kou
Le début de l'histoire est un peu lent, mais passée les 50 premières pages, c'est vraiment une belle histoire d'amour que j'ai relu immédiatement après l'avoir fini (et cette fois, le début m'a paru approrié, car dans ces pages où ils ne se passent apparamment rien, les deux héros font en fait connaissance d'une manière réaliste)




mardi 6 décembre 2011

Lykandré - 121

– Je ne descends pas, ce n'est pas la peine, annonça Méroé.
– Avoue plutôt moumou que tu ne peux plus bouger après que loulou t'ait baisé ! Je savais bien que vous finiriez par y venir ! L'inverse aurait toutefois été plutôt drôle.
– Ce n'est pas pour ça que je préfère rester là. C'est juste que Lykandré veut se rendre au clan des loup-garous et prétendre être des leurs, et pour cela, il n'a pas besoin de nous.
Chveuil grimaça et il se tourna vers l'homme loup, les cheveux tout hérissés.
– Alors, comme ça, loulou, tu veux garder la vedette ? Et nous, nous sommes venus pourquoi jusqu'ici, pour faire potiche ?
– Laisse-moi m'habiller et j'irai expliquer à tout le monde mon plan.
Lykandré venait d'en parler à Méroé et il n'avait pas envie de se fatiguer à le redire au cheval écureuil avant de devoir de toute façon le répéter au reste du groupe.
Chveuil haussa les épaules, vint s'asseoir sur le lit où était allongé Méroé et lui tapota le haut de la cuisse tout en déclarant :
– Tout ça me donne envie de demeurer auprès de moumou et de prendre un peu de bon temps avec lui.
Lykandré qui était en train de récupérer ses vêtements éparpillés sur la moquette, abandonna sa collecte et obligea l'andromorphe aux longs cheveux noirs à se relever.
– C'était de l'humour, loulou. Ne te mets pas en boule comme ça, déclara Chveuil en détachant les mains de l'homme loup de ses bras.
– Méroé est à moi à présent, répliqua Lykandré en montrant les dents.
– Tu l'as acheté ? Il me semble que Moumou a son mot à dire sur la question.
Méroé se redressa et intervint avec vivacité :
– Je te l'ai déjà dit, Chveuil, je ne veux plus coucher avec quelqu'un d'autre que celui que j'aime, et encore moins maintenant que Lykandré partage mes sentiments.
– L'amour, vous n'avez que ce mot là à la bouche, toi, lui, Tonoshi, Komori et même Inuyume qui m'a fait une grande déclaration pas plus tard que tout à l'heure ! s'exclama Chveuil avec agacement.
La nouvelle laissa Lykandré indifférent, mais Méroé s'enthousiasma :
– Et que lui as-tu répondu ?
– Qu'à part une partie de jambes à l'air, je n'avais rien à lui offrir.
– Ce n'était pas très gentil.
– Je ne le suis pas. Tu es prêt, loulou ?
L'homme loup qui avait achevé de s'habiller durant la conversation, répondit affirmativement avant de demander à Méroé s'il était sûr de ne pas vouloir les accompagner.
– Certain. Comme ça je pourrais me reposer. Tu reviendras me voir avant de partir pour le clan de loup-garous, n'est-ce pas ?
– Bien sûr, répondit Lykandré et il lui donna un coup de langue amoureux sur la joue avant de partir, Chveuil sur ses talons.

lundi 5 décembre 2011

Lykandré - 120

– Je devrais pouvoir me faire passer pour un loup-garou, ce qui devrait me permettre d'être bien accueilli au village et apprendre sans trop de peine si Koro s'y trouve ou pas. Au bout de deux semaines, si je ne vous ai pas rejoint par mes propres moyens, vous pourriez créer une diversion à l'extérieur pour m'aider à quitter le village.
– J'aurais pu parier que tu escomptais agir en solitaire. Mais je ne crois pas que tu pourras te faire passer pour un loup-garou. Ton ami Blacky a une autre carrure que toi.
– Il n'est pas dit que tout les loup-garous soient aussi massifs que lui. Et puis, j'ai réfléchi et je ne vois pas l'intérêt de mettre tout le monde en danger, surtout, toi qui est déjà blessé.
Méroé se redressa sur ses coudes, apparemment piqué au vif.
– Tu recommences ! Je te suis reconnaissant d'être venu à mon secours quand le lion a voulu me dévorer et aussi dans cette guerre stupide contre les épurateurs qu'a lancé M.Trott, mais je te le répète, je ne suis pas une chose fragile que tu as le devoir de protéger !
Lykandré avait du mal à ne pas le voir ainsi. Sous leurs formes animales respectives, il aurait fait deux bouchées de lui.
– Je suis plus fort que toi.
Méroé se laissa retomber sur le lit avec un soupir.
– Je suis triste que tu ne me considères pas comme ton égal, mais je n'ai pas envie de me disputer avec toi. Pas maintenant. Garde tout de même à l'esprit que j'ai plus de ressources que tu ne soupçonnes.
Il avait l'air affreusement triste et Lykandré voulut le consoler. Ne sachant pas quoi lui dire, il l'embrassa. Une fois, puis deux, puis trois, jusqu'à l'andromorphe aux cheveux de neige esquisse un sourire.
Alors qu'il le serrait dans ses bras, quelqu'un toqua. Les sens en alerte, Lykandré bondit hors du lit. A travers le bois de la porte, il entendit alors la voix de Chveuil :
– Qu'est-ce vous fichez, on vous attend en bas depuis un quart d'heure !?
– Nous n'avons pas vu qu'il était déjà midi... grommela Lykandré en ouvrant.
Chveuil entra, les sourcils froncés, et referma derrière lui en constatant que l'homme loup était dans le plus simple appareil.
– Tu n'es même pas encore habillé ! s'exclama-t-il.
Son regard s'arrêta ensuite sur Méroé. L'homme mouton était également nu, mais son pansement était toujours intact, preuve qu'il ne s'était pas métamorphosé. Il n'aurait donc normalement pas dû être dévêtu.

vendredi 2 décembre 2011

Lykandré - 119

Quand il fut nu, il aida Méroé à se déshabiller, faisant particulièrement attention en retirant le jogging. Il avait déjà vu à de nombreuses reprises l'andromorphe aux cheveux de neige sans habits, mais pour la première fois, il le regarda vraiment. Sous sa forme humaine, il perdait ses rondeurs de mouton. Il avait une peau laiteuse et des membres fins. Il gardait toutefois ses immenses yeux noirs, ses cheveux étaient blancs comme sa toison et il possédait la même odeur délicieuse. Lykandré commença par lui mordiller une oreille avec délicatesse, mais Méroé se crispa et l'homme loup s'arrêta, se rendant compte que cela s'apparentait trop à un début de dégustation. Il opta alors pour un tactique différente. Écartant avec précaution les jambes de Méroé, il s'installa entre ses cuisses et il lui lécha le pénis et les bourses avant d'insinuer la langue dans l'orifice entre ses fesses. L'andromorphe aux cheveux de neige se mit à gémir de plaisir et il souleva légèrement les hanches pour mieux s'offrir. Pour Lykandré, ce fut le signal. Se redressant, il s'enfonça avec lenteur en lui. Il était tentant de le pilonner, mais l'homme loup se retint afin de ne pas lui faire mal à la jambe dans le processus. Il se mit à bouger avec douceur et Méroé, les yeux mi-clos, haleta en réponse. Il accompagnait le rythme tout en caressant son pénis. Dans un même râle, ils jouirent. Lykandré se retira et s'étendit sur le côté, son bras collé à celui de Méroé. S'unir avec l'andromorphe aux cheveux de neige avait été une expérience enivrante. Il comprenait maintenant mieux pourquoi les humains aimaient s'accoupler toute l'année.
– Les sentiments, cela transfigure tout, dit Méroé avec un sourire rêveur.
– Tu veux dire que c'était mieux que les autres fois où tu as fait ça ?
– Il n'y a pas de comparaison. Chez M.Ritahoro, c'était le sexe obligatoire sous l'œil des caméras et c'était horrible, surtout les premières fois, après je me suis résigné, mais c'était tout de même pénible.
La pensée que Méroé avait couché avec plein d'autres andromorphes n'était pas confortable, mais tout ce qui importait à Lykandré, était qu'il fut désormais sien et que plus personne n'aurait le droit de le toucher, à part lui.
– C'est le passé.
– Oui. Et ce serait formidable si nous pouvions rester à tout jamais dans l'instant présent.
– On ne vit jamais que du présent.
– Je sais bien, j'ai juste peur avec cette histoire de clan de loups-garous. Tu as déjà une idée de comment opérer, non ?
Un embryon de plan avait en effet germé dans la tête de l'homme loup, mais il impliquait de se rendre seul dans le village des garous.

jeudi 1 décembre 2011

Lykandré - 118

Méroé commençait à être excité, Lykandré le sentait et il se surprit à regretter que la saison des amours ne commence que dans trois mois.
– J'ai envie de toi, déclara l'andromorphe aux cheveux de neige, exprimant à haute voix ce que son corps trahissait déjà.
Lykandré l'embrassa à nouveau, autant pour éviter de répondre que parce qu'il aimait le goût des lèvres de Méroé. L'homme mouton revint cependant à la charge. Il posa la main sur l'entrejambe de Lykandré, puis l'ôta.
– Apparemment, toi, tu ne me désires pas, soupira-t-il.
– Ce n'est pas la saison.
– Ne t'ai-je pas dit que cela n'avait pas de sens ? Enfin, je sais déjà que ce n'est pas la peine d'essayer de te convaincre avec des caresses... Mais ce n'est pas grave, je peux attendre.
Le souvenir peu agréable de l'andromorphe aux cheveux de neige suçant son pénis sur les ordres de M.Ritahoro pour qu'il ait une érection revint à la mémoire de Lykandré. Visiblement Méroé n'avait pas oublié non plus. Dans la foulé, l'homme loup se rappela aussi du moment où il avait vu l'andromorphe se faire pénétrer par Chveuil, puis de la fois où il l'avait surpris en train de se masturber.
– Je peux te caresser, si tu veux, proposa-t-il.
Joignant le geste à la parole, il baissa avec douceur le haut du pantalon de jogging que portait Méroé. Celui-ci n'avait rien en dessous, car avec sa jambe blessée, enfiler le pantalon avait déjà été une gageure. Son membre était déjà dur et gonflé. Lykandré referma sa main dessus et la fit coulisser de haut en bas. Comme Méroé semblait apprécier, l'homme loup continua jusqu'à ce que son compagnon éjacule, salissant le dessus de lit.
– Merci, chuchota Méroé, le corps encore parcouru par de petits frissons de plaisir.
Il était à croquer ainsi et Lykandré réalisa qu'il voulait plus. Il était désormais à l'étroit dans son jeans. Et pourtant, ce n'était pas la bonne saison. Néanmoins, vu que l'homme mouton venait de jouir et qu'il avait une blessure, il était peut-être aussi bien qu'ils ne s'accouplent pas de suite.
– Nous n'aurons pas besoin de patienter jusqu'au printemps, annonça-t-il malgré tout.
Méroé ouvrit tout grand les yeux et vérifia la véracité de la déclaration en tâtant une nouvelle fois l'entrejambe de Lykandré.
– Faisons l'amour maintenant, alors, car je ne veux pas avoir de regrets si les choses tournent mal avec les garous.
Contenu de l'état de l'andromorphe aux cheveux de neige, ce n'était pas très raisonnable, mais Lykandré ne pouvait nier l'incertitude de leur avenir et il ne pouvait ignorer la force de son désir. Il défit le bouton du haut de son jeans, batailla avec la fermeture éclair, et se débarrassa avec joie de tout ses vêtements.