vendredi 27 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 37

Terry hocha la tête, diablement triste que l'heure ait sonnée. Dans l'entrée, tous les frères Tsukoji étaient réunis. Même Ben avait lâché son stylo pour aller dire au revoir à l'adolescent. Chacun leur tour, ils le serrèrent dans leurs bras. Quand Mel libéra Terry, l'adolescent soupira à l'idée de quitter son nid d'amour, mais il le fallait bien. Kanato lui attrapa la main et le conduisit dehors jusqu'à la voiture. Ce serait son « chauffeur » aujourd'hui.
– Est-ce que tu veux prendre une autre photo ?
Kanato secoua négativement la tête.
– Tu n'as pas ton appareil sur toi, je parie.
Kanato fit signe que oui.
Il n'était pas muet, mais c'était tout comme. Quand Terry entendait sa voix, il l'accueillait comme un très précieux cadeau. Le « s'lut » de la première rencontre avait désormais prit toute sa signification. Le « au revoir » que Kanato lança de la voiture alors que Terry allait rentrer chez lui le fit donc frémir de plaisir. Décidément ce dernier avait une belle voix... L'adolescent se souvint non sans gêne que l'avant-dernière fois où il l'avait entendu, c'était au lit. Terry se mordit la lèvre. Il avait fait l'amour dix fois en deux jours et voilà qu'il se mettait à en rêver encore. Quel pervers il faisait ! Le pêché de luxure allait l'envoyer directement en enfer !
L'adolescent s'ébroua et entra dans la maison en trainant un peu les pieds. Dimanche était bel et bien fini.
– Tu es là ? l'interpella sa mère.
– Oui.
– Nous avons à te parler, ton père et moi.
Vue la gravité du ton, l'adolescent se dépêcha de retirer ses chaussures et gagna au plus vite le salon où se trouvaient ses parents.
– Qu'est-ce qui se passe ?
– Nous allons de nouveau déménager. Je vais pouvoir travailler aux Etats-Unis comme j'en ai toujours rêvé, annonça son père.
Terry se figea sur place, se demandant s'il avait bien entendu.
– Je sais que tu t'es fait des amis ici, mais tu t'en feras d'autres, déclara sa mère.
– Mais je n'ai aucune envie d'aller à l'étranger !
– Ce sera palpitant, tu verras, répliqua son père.
Il faisait définitivement la crise de la quarantaine, songea Terry. Il était affligé du démon de la bougeotte. A peine quelques mois après être venus s'enterrer dans une petite ville paumée, il avait décidé que vivre à l'étranger serait exaltant. Grâce au premier déménagement, Terry avait pu rencontrer les Tsukoji - et il en remerciait ses parents - mais il était hors de question qu'il parte.
– Et pourquoi ne resterai-je pas ici ?
– Enfin, Terry, tu n'y penses pas !
– J'ai presque 18 ans et je vais bientôt passer mon bac. Ce serait mieux, non ?
– Oui, mais les voyages forment la jeunesse !
– Je ne veux pas partir, je me plais ici.
– Nous n'allons pas garder cette maison.
– Je pourrais aller vivre chez les Tsukoji.
– Enfin, Terry, tu n'y penses pas, tu ne vas pas t'imposer chez eux ! s'exclama sa mère.
– Cela ne les dérangera pas.
Ils seraient même littéralement ravis.
– Tu nous accompagneras. Un point, c'est tout, trancha son père. Et il est hors de question que nous te laissions ici chez des étrangers, ajouta-t-il.
L'adolescent serra les poings pour contenir la colère qui montait en lui. Les Tsukoji étaient une part de lui, ils étaient sa famille.
– Le départ est prévu pour quand ?
– Dans trois mois.
– Si vite !?
– Cela sera suffisant.
– Mais mon bac...?
– Tu iras dans un lycée français.
Décidément son père avait réponse à tout !
– Nous avons emménagé depuis si peu de temps ici...
– Je sais, mais c'est une opportunité en or.
– Mais...
– Cette discussion est terminée.
Terry se rappela qu'il n'avait pas eu voix au chapitre non plus lors du premier déménagement. Son père semblait inébranlable, et sa mère ne paraissait pas le moins du monde désireuse de le laisser son fils derrière elle...

(Fin du chapitre 3)

jeudi 26 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 36

– Tu seras vraiment satisfait mercredi, dit Terry avec un regard lourd de promesses. Je passe par la salle de bains, je m'habille et je file, ajouta-t-il.
Tsumi songea qu'il avait hâte d'être mercredi tout en caressant des yeux la peau pâle de l'adolescent.

Après un coup d'oeil prudent à droite et à gauche, Terry remonta le plus discrètement possible le couloir. Par quelque mystérieux hasard, il atteint sans encombre la chambre de Mika. A peine eût-il donné un léger coup que la porte s'ouvrit en grand. Mika l'attrapa par les fesses haussant ainsi les lèvres de Terry à hauteur de sa bouche. Il l'embrassa avec urgence comme s'il était affamé et referma brusquement la porte sans lâcher l'adolescent. Il le déshabilla, le couvrit de caresses et de baisers avant même d'avoir atteint son lit qui n'était pourtant guère éloigné de la porte. Il fit ensuite subir une lente, mais ô combien délicieuse torture à Terry pour le mener vers la jouissance. Ce dernier lui rendait volontiers ses baisers et ses caresses. Mika lui avait manqué à lui aussi. Il ne fallut pas extrêmement longtemps pour que tous deux atteignent leurs limites. Enfin, ils eurent satisfaits la faim qu'ils avaient du corps de l'autre.
– Tu as aimé ?
C'était la grande question de Mika après l'amour. Il la posait immanquablement et Terry répondait positivement sans hésiter une seule seconde (si ce n'est pour le faire enrager !)
– Oui.
– Tu as passé un bon dimanche, sinon?
– Merveilleux. J'ai réussi à profiter un peu de vous tous. Et toi, ce week-end ?
– Je t'ai guetté toute l'après-midi. J'ai imaginé une bonne centaine de fois comment j'allais te déshabiller, te prendre...
– Pervers ! Tu ne penses donc qu'à ça ? plaisanta Terry
– Père non, mais vert oui. J'ai la main verte, sûr.
– Tes plantes doivent apprécier.
Mika rit de bon cœur .
– Tu peux rester jusqu'à quelle heure ?
– Je dois partir dans une demi-heure. A 19h30.
– Tu restes avec moi jusque là ? On pourrait faire une partie de jeux vidéos, proposa Mika plein d'espoir.
– Je voudrais bien, mais j'ai promis à Hanami de passer un moment avec lui.
Mika prit un air de chien battu.
– Allez, plus qu'une semaine et nous partons tous ensemble en vacances.
La perspective du séjour à la mer ne dérida pas complètement Mika. Une longue semaine les séparait encore de ces fameuses vacances.
– Tu m'appelleras ce soir sur mon portable ?
– D'accord...
Mika le laissa alors partir avec le sourire. A 19h08, après avoir embrassé Yuriko qui l'avait surpris, la main sur la poignée de la porte d'Hanami, Terry put rejoindre son sportif préféré. Celui-ci faisait de la course sur le tapis mécanique spécialement prévu à cet effet. Il courut de plus en plus lentement et finalement s'arrêta. Si l'air lui manqua ce n'est pas à cause de la course, mais à la vue de Terry. Celui-ci avait le même âge que lui, mais Hanami ne pouvait s'empêcher de lui trouver l'air plus jeune du fait de sa petite taille. En tout cas, cela réveillait son instinct protecteur. Il lui ébouriffa les cheveux pour le saluer.
– Alors, est-ce que tu battais un nouveau record ?
Hanami soupira intérieurement : il en aurait peut-être battu un si son chéri n'était pas entré. Mais il préférait celui-ci à tous les records du monde. De toute façon, il aimait plus la course pour elle-même que pour les records.
– Non. Est-ce que tu veux me servir de poids pendant que je fais des pompes ?
Terry acquiesça. Chacun pouvait sentir la chaleur du corps de l'autre durant cet exercice. Entre Hanami et lui, c'était comme une promesse d'amour renouvelé.
Après vingt pompes, Hanami s'écroula entraînant Terry dans sa chute. Tout deux se mirent à rire joyeusement et s'embrassèrent. Puis, ils regardèrent l'heure et leur joie s'éteignit.
– Je te raccompagne à l'entrée...

mercredi 25 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 35

– Merci.
– Je doute que ce soit Hanami qui t'aie fait ça. Alors lequel de nous a été une brute ? Vu que je peux également m'exclure du lot... Hum Kanato, non. William, non. Qui ?
– Ben. Un de ces romans nécessitait... enfin, bref, voilà le résultat.
– Il ne te fait quasiment jamais mal, lui. Ce n'est pas comme Matsuka avec ses joujoux.
Terry rougit légèrement. Tsumi était celui qui parlait le plus ouvertement du fait qu'il soit l'amoureux de ses onze frères, en plus de lui-même.
– Je ne te dérange pas au moins, Tsu ?
– Pas le moins du monde. J'ai fini de changer les cages des bêtes il y a une heure déjà, et soignés tout ce petit monde. Déshabille-toi complètement histoire que je profite du spectacle et allonge-toi sur lit d'examen.
Tsumi en avait un dans sa chambre, en plus de son vrai lit. Terry se demanda brièvement s'il ne ferait pas mieux de se balader tout nu chez les Tsukoji. Il obtempéra néanmoins sans protester. Il fut heureux de voir que Tsumi le regardait avec un intérêt passionné. Parfois il s'inquiétait de ne plus plaire à l'un ou l'autre des frères Tsukoji. Tsumi désinfecta avec beaucoup de douceur les blessures et passa de la crème sur ses poignets.
– Besoin d'un baume pour ton anus ? demanda crûment Tsumi.
– Tout va bien de ce côté, balbutia Terry.
– Dans tous les cas, je vais rapporter du lubrifiant à tout le monde... J'ai le droit à une petite récompense, n'est-ce pas ? ajouta Tsumi de ce ton qu'il prenait quand il ne voulait pas qu'on discute avec lui.
Terry n'y tenait pas d'ailleurs.
– Oui, murmura-t-il.
Tsumi fit courir ses mains sur sa peau. Il commença par les pieds, remonta sur les chevilles, puis le long de sa jambe jusqu'au creux des genoux où il s'attarda. Ensuite, il caressa ses cuisses, et mettant ses mains en coupe, il accorda tout son attention au sexe de Terry.
– Tsu... gémit l'adolescent, la voix rauque.
Tsumi remonta encore les mains : les hanches, le bas-ventre, le ventre, la poitrine, les tétons, les épaules, le cou, le visage. Ses mains de magiciens parcoururent le chemin inverse, glissant cette fois des épaules aux bras, aux poignets, aux mains. Terry attrapa les mains de Tsumi et les serra désireux de l'attirer à lui, mais celui-ci se dégagea et reprit son exploration jusqu'à ce que l'adolescent n'en puisse plus et qu'il éjacule. Tsumi glissa seulement à ce moment-là sa langue entre les lèvres de Terry le bâillonnant d'un profond baiser. Il le libéra et poussa un soupir. Pourquoi diable fallait-il que le seul être au monde a lui avoir donné envie de passer ses journées à faire l'amour, soit le seul à qui il ne pouvait faire l'amour sans cesse... Tsumi savait bien que un ou deux de ces frères craqueraient aujourd'hui. Lui en tant qu'aîné devait se maîtriser.
– Tsu, et toi ? demanda l'adolescent la voix toujours rauque.
Tsumi apprécia beaucoup qu'il s'enquiert de sa propre satisfaction sexuelle. Il pouvait se maîtriser s'il était le seul à toucher Terry, mais si ce dernier se mettait à lui prodiguer des caresses, il risquait de ne plus pouvoir répondre de rien.
– Moi, je suis satisfait.
Frustré plutôt, mais heureux tout de même d'avoir pu le caresser, s'avoua Tsumi en lui-même. L'adolescent eut bien envie de rétorquer qu'il n'avait pas l'air comblé, mais se ravisa. L'heure filait, la fin de ce beau dimanche après-midi arrivait et il ne devrait pas tarder à rentrer chez ses parents. Et Mika ne lui avait pas fait l'amour depuis une semaine et demie... autant dire une éternité pour cet insatiable et adorable géant. Sans oublier qu'il voulait également passer un moment avec Hanami.

mardi 24 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 34

Ben se précipita alors sur l'adolescent.
– Désolé mon cœur, ça va ?
– Oui, oui. C'était un peu excitant quelque part.
– Un peu ? Je brûle encore de te prendre, là sur le champ.
Terry lui avait été largement refroidi par l'intervention d'Hanami.
– Pas en tant que Miles et Enrique.
– Sûr, mon cœur.
Ben lui mordilla gentiment les lobes des oreilles. L'adolescent lui caressa en retour la paume de la main. Ben l'allongea sur le lit. Il ôta prestement son pantalon et son slip, mais c'est avec une infinie douceur qu'il fit glisser sa langue sur la peau de Terry. L'adolescent apprécia que l'écrivain lui fit l'amour dans un lit. Cela ne devait jamais être que la deuxième fois... Chaque caresse langoureuse semblait être une excuse, car Ben était prêt à le pénétrer depuis longtemps. Quand Terry effleura le sexe dressé de Ben, celui-ci gémit. Il avait atteint la limite du supportable. L'adolescent s'offrit alors à lui. La douleur de la pénétration rapide s'atténua bien vite alors que le plaisir de sentir Ben en lui s'imposait. Le rythme s'intensifia. L'écrivain lui soufflait des mots d'amour tendres au creux de l'oreille.
– Sans doute que j'ai un côté sadique, murmura doucement Ben quand leur étreinte s'acheva.
– C'est surtout que tu aimes tester.
– J'ai vraiment eu envie de te prendre violemment... Il faut dire que tu es irrésistible, ajouta-t-il.
– Toi aussi, sinon, je n'aurais pas accepter de jouer ce rôle là, dit Terry d'une voix amusée.
– Je n'ai plus qu'à écrire maintenant. Je suppose que tu vas rejoindre Hanami ou Tsumi...
– J'ai promis. Et puis, j'avoue que te voir écrire cette histoire ne me plaît pas.
– C'est une commande.
L'écrivain embrassa encore Terry. Celui-ci posa fermement sa main sur les lèvres de Ben dès que le baiser fut fini.
– Je vais me rhabiller. Retourne écrire.
A regret Ben se leva, enfila quelques vêtements et alla s'asseoir à son bureau. Il jeta encore un dernier coup d’œil à l'adolescent pendant que celui-ci revêtait ce qu'il restait de sa chemise, puis il se remit à écrire.
Terry n'eut pas à rejoindre Hanami dans sa chambre. Celui-ci l'attendait dans le couloir.
– Hanami !
– Je n'écoutais pas aux portes, ne t'en fais pas. J'étais juste inquiet, alors je t'ai attendu.
Terry se pencha sur Hanami qui était assis sur la moquette et lui effleura les lèvres.
– Comme tu vois, tout va bien.
– Je t'emmène chez Tsumi. Non pas que je ne veuille pas rester avec toi, mais je préfère qu'il t'examine.
– Il va encore te chasser de son antre, tu sais.
– Tant pis. Tu viendras me voir après ?
– S'il n'y a pas d'imprévus, oui.
Il était rare en effet que Terry puisse atteindre directement la chambre du frère dans laquelle il voulait se rendre. L'un ou l'autre des frères l'en empêchait plus ou moins intentionnellement.
La chambre de Tsumi n'était pas loin, aussi ils y arrivèrent bien vite. Cela attrista les deux adolescents. C'est pourquoi quand Tsumi ouvrit la porte, il vit son frère en train de serrer tendrement Terry contre son torse. Tsumi eut envie de leur claquer la porte au nez, mais il n'en fit rien. Déjà Terry se dégageait des bras d'Hanami qui tourna rapidement les talons.
– Qu'est-ce que tu veux ? demanda Tsumi sèchement sous la morsure de la jalousie.
– Un désinfectant.
– Depuis quand suis-je devenu une trousse à pharmacie... commença Tsumi avant de poser son regard sur les griffures que laissaient voir la chemise déchirée. Entre que je te soigne, acheva-t-il doucement.

lundi 23 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 33

– Je n'arrive pas à écrire de façon réaliste ce que ressent celui qui ne veut pas frapper. Bien sûr, j'ai aussi des difficultés à me représenter celui qui veut souffrir et qu'on ne tape pas, mais... je peux toujours assimiler cela avec d'autres sentiments de frustration, de manque.
Terry eut un léger frémissement : allait-il devoir jouer le rôle du masochiste ? Ben le serra plus fort dans ses bras.
– Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse au juste ? Tu veux que je te demande de me frapper pendant que toi tu tacheras de te faire violence pour obéir à ma demande ?
– En quelque sorte. Tu veux bien ?
– C'est bien parce que c'est toi.
Ben l'embrassa passionnément. L'adolescent gémit. Son corps entier répondait déjà à ce baiser. L'écrivain se leva, tenant toujours Terry dans ses bras.
– Mettons la scène en place. Nous nous connaissons depuis peu. Tu t'appelles Enrique et moi, Miles. Je sais que tu es masochiste, mais je n'ai pas encore bien saisi à quel point. Je ne comprends pas encore que la douleur que je rejette, tu la recherches et j'essaye à tout prix d'éviter que tu souffres. Et toi, tu me supplies de te faire mal...
Terry, depuis qu'il connaissait Ben, s'était fort heureusement découvert des talents pour l'improvisation.
– Miles.
– Enrique...
– Vas-y jette-toi sur moi. Balance moi contre le mur, et frappe.
– Enrique, je...
– Frappe, je te dis. Allez, vas-y. S'il te plaît.
– Je ne veux pas que tu aies mal à cause de moi.
– Prends moi contre ce mur, brusquement, et pénètre moi le plus profondément que tu pourras. Je te veux totalement et violemment en moi.
– Mais je risque de...
– Prends-moi sauvagement. Pousse-moi contre le mur. Bascule-moi contre le lit. Fais moi mal.
– Je ne peux pas.
– Écrase moi de tout ton poids. Enfonce ta...
– Enrique !!
– S'il te plaît. Ce sera si bon.
L'adolescent s'humidifia lascivement les lèvres. Ben l'écrasa alors sans aucun ménagement contre le mur, lui faisant sentir la force de son désir. Il arracha si brutalement la chemise de Terry qu'il griffa fortement le torse de ce dernier. L'adolescent cria de douleur. Et, malgré la sacro-sainte règle qu'il ne fallait pas débarquer chez les autres sans prévenir, Hanami déboula dans la chambre de Ben. Il était allé demander quelque chose à Matsuka et avait reconnu sans peine la voix de Terry.
– Qu'est-ce que tu lui fais ?! cria Hanami.
Ben, qui allait ouvrir son pantalon, jeta un regard hagard à son frère. Terry quelques larmes perlant aux cils, rougit. Non de pudeur - c'était fini depuis longtemps - mais d'embarras : il n'aimait guère être vu ainsi, prêt à faire l'amour avec un autre être aimé. Hanami s'approcha du couple et prit Terry des bras de Ben qui semblait encore un peu interdit.
– Regarde comme tu lui as fait mal !
En plus des griffures sur son torse, l'adolescent avait des marques rouges aux poignets. L'écrivain les avait serré trop fort en l'immobilisant contre le mur. Ben secoua la tête.
– Il l'a demandé, répondit-il enfin.
Hanami fronça les sourcils.
– Tu n'as pas à le blesser ! s'exclama-t-il.
– C'était pour son roman, intervint Terry.
– Je faisais du mal à Enrique en tant que Miles. Enfin, je me suis bel et bien laissé emporté, admit Ben qui reprenait ses esprits.
– Je t'emmène voir Tsumi. Il te désinfectera tout ça et...
– Hanami, j'ai besoin de parler à Ben...
– Pour dire quoi !?
– Quelque chose, dit froidement Terry, mais je viendrais te voir juste après, ne t'en fais pas, ça va bien, ajouta-t-il d'une voix plus douce.
Hanami céda à contrecœur. Avant qu'il ne le repose à terre, Terry lui murmura merci au creux de l'oreille. Ce souffle léger eut raison d'Hanami et il sortit.

vendredi 20 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 32


Chapitre 3 : Un dimanche presque ordinaire


Terry ne voyait plus passer ni les jours, ni les semaines. Le temps lui faisait en permanence défaut, car il ne pouvait être à la fois chez ses parents et chez les Tsukoji. Il était difficile de faire ses devoirs, d'aller en cours et de passer du temps avec chaque frère. Les week-ends filaient en un éclair. Ils semblaient tous trop courts.


Ce dimanche-là, l'adolescent décida d'aller voir Ben qui n'avait pas daigné descendre au repas de midi.
– Je peux entrer ?
– Hum. Sûr, mon cœur.
Terry poussa la porte et fut amusé de constater que Ben était entouré d'un monceau de papiers roulés en boule. Il écrivait, mais faisait la grimace, ce qui était en général très mauvais signe. Il ne devait pas progresser du tout. L'adolescent songea qu'il arrivait peut-être à temps pour tirer son écrivain favori d'affaire. Comme à son habitude, il alla s'asseoir sur les genoux de Ben qui l'accueillit bien volontiers, mais sans lâcher son stylo.
– Ça ne va pas ?
– Huh. Moyen.
– Tu écris quoi ?
– Une nouvelle histoire d'amour homosexuel.
– Manque d'inspiration ?
Ben posa son stylo. C'était très très mauvais signe. Il devait vraiment buter sur un gros problème.
– En fait, le thème m'a été imposé. Et ça ne m'aide pas.
– Quel est le thème?
– Le masochisme. Le personnage dominé doit aimer la douleur. Or je n'aime pas faire souffrir physiquement mes personnages. Surtout pas quand ils sont censés s'aimer.
Ben embrassa Terry au creux du cou.
– Et tu as déjà pensé à donner ce rôle là au dominant ? Je veux dire... le dominant pourrait avoir du mal à faire souffrir le dominé parce qu'il l'aime, même s'il sait que le dominé aime la douleur.
Ben parut réfléchir à cette idée, les lèvres perdues dans le cou de l'adolescent.
– Je n'y avais pas pensé. Je n'envisageais qu'une relation sado-masochiste. Ce qui faisait qu'il n'y avait vraiment pas d'histoire. Tu es génial, mon cœur.
A peine eut-il dit ça qu'il reprit son stylo et se mit à écrire jetant par terre tout ce qu'il avait écrit auparavant. L'adolescent resta tranquillement sur les genoux de Ben. Il aimait le voir écrire, encore et encore. C'était fascinant. De temps à autre, de sa main gauche, sans arrêter d'écrire, Ben caressait la base du cou de Terry.
Le temps fila, les pages se noircirent et puis l'écrivain s'interrompit brusquement.
– Mon cœur ?
– Oui ?
L'adolescent savait déjà que Ben allait lui demander une faveur en rapport avec l'écriture de son roman. Il ne serait plus surpris comme les premières fois.

jeudi 19 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 31

Ally et Mel discutaient avec animation, mais les autres Tsukoki étaient plutôt calmes. Ils s'inquiétaient pour Terry. Brusquement Roland se leva et vint embrasser l'adolescent. Ce spectacle ne manqua pas d'intéresser Miss Hardina qui se détourna un instant de sa « proie ». Les frères Tsukoji s'agitèrent sur leur chaise.
– Tu pourrais éviter de nous couper l'appétit ! s'exclama Amaki d'un ton mauvais.
Pour une fois, les autres Tsukoji ne trouvèrent pas que leur frère râlait pour rien.
– Tu n'as qu'à garder les yeux dans ton assiette ! rétorqua Roland.
– Allez, calmez-vous. Roland, retourne à ta place ! intervint Mel.
– Cher grand frère, j'ai passé l'âge de ce genre de commentaire...
– Eh bien, quelle ambiance ! s'exclama Ally. Est-ce vraiment grave qu'il l'embrasse pendant le repas ? C'est connu que les amoureux ne sont pas capables de passer cinq minutes sans se faire des mamours... ajouta-t-elle.
Les Tsukoji se regardèrent. Cela aurait été presque amusant en d'autres circonstances. La dispute allait se poursuivre de plus belle quand une sonnerie de téléphone portable retentit.
– Pardon, c'est le mien, déclara Ally.
Elle se leva, prit la communication et quitta le salon. Dès qu'elle fut sortie, Terry attaqua directement Mel.
– Pourquoi tu te laisses séduire par cette femme ? demanda-t-il d'une voix tremblante.
L'aîné sentit les yeux accusateurs de ses frères se poser sur lui : comment osait-il faire pleurer Terry ?
– J'essayais juste d'être poli.
– En la laissant te caresser la cuisse ! s'écria l'adolescent.
– J'ai retiré sa main chaque fois qu'elle l'a posée.
– Tu ne l'as pas repoussée, je l'ai vu !
– Mais si, je t'assure, mais au bout de la troisième fois, j'ai eu envie de finir de couper mon morceau de viande, donc, j'ai mis un peu plus longtemps.
– Je ne sais pas vous, mais c'est la première fois que je vois Terry jaloux, intervint Matsuka.
– C'est vrai, ça nous change.. murmura Mika.
Terry rougit et se tut. Il faut croire que son imagination s'était emballée pour rien. Mel se pencha et lui glissa quelques mots d'amour rassurants à l'oreille. Alors qu'il venait à peine de se redresser, Miss Hardina réintégra le salon, un sourire radieux aux lèvres.
– Dès que j'ai fini de manger, je vais devoir vous laisser.
– Pourquoi ? demanda Roland.
– Eh bien, mon ex qui n'en est plus un, m'a rappelé pour me faire des excuses et je lui ai pardonné.
– Qu'avait-il fait ? interrogea Tsumi.
– Disons qu'il trouvait que j'avais connu trop d'hommes dans ma vie... Bref, il a été insultant et a rompu.
– Si tu l'aimes toujours, on peut savoir pourquoi tu as voulu mettre le grappin sur un de mes frères ? s'étonna Roland.
– Pour le rendre jaloux ! Mais ni Tsumi ni Mel n'ont été très coopératifs...
– Nous sommes actuellement tous heureux en amour, répondit Mel.
– Vraiment ? La rumeur veut que vous soyez pour la plupart célibataire...
– Nous avons nos raisons d'être discrets, contra Tsumi, profitant du mensonge qu'il avait fait plus tôt.
– Bref, j'espère que vous ne m'en voudrez pas si je vous fausse compagnie dès j'aurais terminé mon désert.
– Non, pas de problèmes, répondirent en choeur les Tsukoji.
Ally qui était de bonne humeur, rit devant cette parfaite unanimité. Terry soupira de soulagement. Bientôt, il pourrait embrasser Tsumi et effacer le baiser que lui avait donné Miss Hardina. Bientôt, il caresserait la cuisse de Mel, chassant le fantôme de la main baladeuse. Maintenant, tout irait bien, n'est-ce pas ?

mercredi 18 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 30

– En plus de mes six rats blancs, tu pourras voir mes quatre perruches, mes deux lapins, mon moineau, mes hamsters et mon chat.
– Impressionnant ! s'exclama Ally avec un enthousiasme qui parut fortement exagéré à Terry.
Dans le couloir, la voix de Matsuka se fit soudain entendre.
– Charlie, ton boss est au téléphone !
Obligé d'aller répondre, Charlie déserta la cuisine. Mika sortit aussi, désireux de mettre la main sur Terry. Tsumi serait également parti si Miss Hardina n'avait pas poussé un petit cri de douleur.
– Qu'est-ce qu'il y a ?
– J'ai mal à l'oeil.
– Sans doute une poussière, laisse-moi regarder.
Il y eut un silence. Inquiet, Terry souleva discrètement un coin de la nappe et vit Miss Hardina poser ses lèvres sur celles de Tsumi. Ce dernier resta un instant figé, surpris par la tournure des évènements, puis il s'écarta.
– Je suis désolé, mais je suis pris.
– Qui est l'heureuse élue ? demanda Ally sans montrer ni embarras ni remords.
Tsumi qui ne , fut incapable de répondre.
– Un amour interdit peut-être... Un de tes frères ? reprit Ally.
Tsumi ouvrit de grands yeux effarés. Qu'allait-elle donc s'imaginer-là ? Heureusement que Roland l'avait prévenu que son amie était parfois un peu bizarre...
– Ou alors un amour impossible ? Terry ? Dans ce cas, j'ai une chance, continua Ally.
Tsumi déglutit. Elle était plus ou moins tombée juste. Que faire pour se débarrasser d'elle ?
– C'est une femme mariée, déclara Tsumi avec précipitation.
– Oh. Tant pis alors...
Terry se sentit soulagé, mais cela ne dura pas longtemps, car Miss Hardina ajouta :
– Il ne me reste plus qu'à voir si Mel veut bien de moi.
Tsumi ne dit rien : son frère aîné était assez grand pour se débrouiller tout seul. A cet instant-là, Charlie entra.
– Qu'est-ce que ton boss voulait ?
– Le chef cuisinier est malade, et comme le propriétaire du restaurant sait que je suis plutôt doué en cuisine, il m'a demandé de le remplacer le temps qu'il guérisse... Et, maintenant, si cela vous dérange pas trop, j'aimerai pouvoir finir les préparatifs du repas tranquillement.
Mika étant repassé chercher un bout de pain, il fallut attendre encore une bonne dizaine de minutes avant que la cuisine ne se vide. Terry voulut quitter sa cachette, mais il n'en eut pas le temps, déjà, Charlie le rejoignait avec la crème au chocolat.
– Et le repas ? demanda l'adolescent, qui décidément trouvait qu'il était bien trop risqué de faire l'amour dans la cuisine.
– Il peut bien attendre encore un peu...
– Mais tes soufflés ?
– Zut ! Tu as raison...

Finalement, ils se retrouvèrent tous à table dans le grand salon. Chez les Tsukoji, les places à table étaient déterminées par l'âge. Miss Hardina se retrouva donc à côté de Mel au grand désarroi de Terry. Quand Ally s'étonna du fait que l'adolescent ne soit pas à côté de Roland, Terry lui expliqua que ce n'était pas seulement parce qu'elle était l'invitée qu'elle trônait, mais aussi parce qu'elle était la plus âgée ! Il l'avait bien sûr dit dans le but de la vexer. Cependant, l'adolescent n'eut pas le temps de se réjouir d'avoir réussi à contrarier sa prof, car Mel le foudroya du regard. Après cela, il fut proprement et simplement ignoré, car Mel accorda toute son attention à Miss Hardina. Terry toucha à peine à son plat, ce qui lui valut cette fois un regard noir de Charlie. L'idée que Mel puisse succomber, angoissait terriblement l'adolescent. Voyant à quel point il était pâle, Hanami, qui était assis à côté de lui, lui serra discrètement la main afin de le réconforter. Il obtint, cependant l'effet inverse, car Terry se demanda si Miss Hardina ne touchait pas Mel sous la table. Il fit tomber volontairement sa serviette, puis, avec lenteur il se pencha pour la ramasser. Ally avait la main posée sur la cuisse de Mel ! Pourquoi ce dernier ne la repoussait pas ? Terry se redressa vivement. Il était à présent pâle comme un linge.

mardi 17 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 29

– Pour miss Hardina, je suis le petit ami de Roland.
Pendant un instant, on entendit plus que le bruit des ustensiles de cuisine. Puis, comme si Charlie avait enfin compris les implications de la présence de l'intruse, il les lâcha.
– Tu veux dire qu'il va en profiter pour t'embrasser comme cela lui chante et que nous tiendrons la chandelle?
Terry n'avait pas pensé à ça, mais il était sûr que Roland ne se priverait pas de profiter de la situation... Son estomac se noua.
– Enfin, tu es prévenu...
– Et bien sûr, pas moyen de t'avoir comme dessert ! A moins que...
Charlie s'interrompit au milieu de sa phrase pour embrasser avec avidité l'adolescent. Terry essaya de se dégager. Il suffisait que Miss Hardina descende l'escalier et elle arriverait dans la cuisine !
– N'importe qui peut débarquer !
– Si on se glisse sous la table, personne ne nous verra... La nappe descend jusqu'aux pieds.
– Mais...
En un instant, l'adolescent se retrouva sous la table, allongé sur le carrelage froid. Il voulut se redresser, mais Charlie l'en empêcha. Il déboutonna la chemise de Terry d'une main, lui ouvrant le pantalon de l'autre.
– Ne bouge pas, je reviens avec la crème au chocolat, déclara Charlie et il quitta leur cachette.
La nappe retomba derrière lui.
– On ne ne peut pas faire ça...
Au moment où Terry murmurait ses mots, Mika entra, suivi de Miss Hardina.
– Salut !
Charlie posa le plat contenant la crème au chocolat plus fort que nécessaire sur la table, puis il adressa aux arrivants un sourire éblouissant, comme si leur arrivée ne chamboulait pas tous ses plans. Sous la table, Terry soupira. Cela ferait louche s'il apparaissait maintenant. Surtout débraillé comme il était !
– Le repas est bientôt prêt ? demanda Mika.
– J'espère que je ne te rajoute pas trop de boulot... dit Ally.
– Pensez-vous, vous êtes la bienvenue... Mika, ne touche pas à ce plat !
– J'ai faim !
– Patiente encore un peu. Allez donc dans le salon pendant que je termine les préparatifs, d'accord ?
– J'ai le droit à un bout de pain au moins ?
– Si tu veux.
– On peut t'aider ? proposa Ally.
– Ce ne sera pas nécessaire.
– Tu sais où est Terry ? demanda Mika.
– Aucune idée. Il est passé, mais je ne sais pas où il est allé...
– Il devait venir me voir...
– Tu es aussi ami avec lui ? intervint Ally.
Mika faillit protester qu'il était même plus que cela, mais se retint à temps : pas question de dévoiler l'étrange situation amoureuse des Tsukoji.
– Nous nous entendons tous très bien avec lui, déclara Charlie.
Quelqu'un d'autre débarqua dans la cuisine et Terry sentit qu'il n'était pas prêt de pouvoir sortir.
– Je viens chercher du vieux gruyère pour mes rats, annonça Tsumi.
– J'adore les animaux, tu me les montreras après le repas? demanda Ally d'une voix charmeuse.
L'opération séduction avait commencé, songea Terry qui mourait d'envie de sortir pour s'interposer entre la redoutable Miss Hardina et son Tsumi.

lundi 16 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 28

– Je doute qu'ils se laissent tenter, répondit prudemment Roland tandis que Terry s'agitait dans ses bras.
– C'est vrai que vous êtes réputés difficiles avec les femmes.
– Quoiqu'il en soit, nous aimerions un peu de tranquillité et d'intimité...
– Je vous laisse faire toutes les galipettes que vous voulez, promis, mais j'ai besoin que tu officialises ma présence auprès de tes frères.
– Tu as des vues sur lequel au juste ?
– Il y a presque autant d'élus que d'exclus. Mika est trop jeune, Hanami est un de mes élèves. Yuriko, trop féminin. Kanato, trop silencieux. Charlie, trop poli. Les autres sont comme il faut. Quoiqu'Amaki m'a l'air trop grognon.
Terry eut du mal à se retenir de répliquer qu'ils étaient tous parfaits. Il mourrait d'envie de mettre dehors l'encombrante Miss Hardina, car, malgré lui, il craignait qu'un des frères Tsukoji ne succombe. Objectivement, il était obligé de reconnaître que Miss Hardina était une femme tout à fait attirante. Pour l'heure, elle avait tout l'air d'une maléfique sorcière. Yuriko avait un faible pour les femmes âgées autrefois. Et si, jamais Mel l'emmenait faire un tour en voiture pour tester la banquette arrière ? Ou si William voulait, pour changer, mettre en pratique la version hétérosexuelle des cent façons de faire jouir votre partenaire ? Peut-être qu'Amaki ne pourrait résister à l'idée de remettre une femme dans son lit ? C'était intolérable.
– Tu ne crois pas que tu devrais te fixer sur un seul ?
Terry sursauta, se sentant visé par cette remarque.
– C'est vrai. Ce sera donc Mel ou Tsumi. Les autres risquent de trouver que je suis trop vieille avec mes trente et un ans...
– J'officialiserai donc ta présence au repas de midi.
– Roland ! s'écria Terry qui avait remâché ses inquiétudes en silence durant tout l'échange. Miss Hardina darda sur lui un regard perçant.
– Cela te gêne tant que ça que je sois là ?
Oh que oui ! Elle voulait séduire des Tsukoji sous son nez!
– Non, non, balbutia-t-il.
– Va donc prévenir Charlie qu'il faut prévoir un couvert supplémentaire, suggéra Roland.
Terry ne se le fit pas dire deux fois. C'était l'occasion ou jamais d'échapper au regard inquisiteur de Miss Hardina. Il dévala les escaliers et arriva dans la cuisine où Charlie s'affairait afin de préparer un repas pour treize.
– Je te gardais pour le désert, mon sucre d'orge... Je te prendrais volontiers en guise d'apéritif, mais je ne voudrais pas rater les soufflés au fromage...
– Miss Hardina mange avec nous.
– Vraiment ? Heureusement que j'en fais toujours plus...
– Cela ne te dérange pas ?
– Non.
Secrètement, Terry avait espéré que Charlie se plaigne de la charge de travail qu'allait lui donner ce convive imprévu et il ne put s'empêcher d'être déçu. La salade piémontaise avait l'air délicieuse, mais il avait perdu tout appétit.

vendredi 13 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 27

Amaki qui avait fini par se réveiller et qui était en train de regarder la télévision dans le salon, alla ouvrir la porte en râlant. Le visage souriant d'Ally Hardina ne lui inspira rien d'autre qu'une grimace.
– Roland est là ? Comme il ne répond pas à mes coups de fil ces derniers temps, je me suis dit que j'allais le débusquer dans sa tanière.
– Vous êtes déjà venue, vous savez où est sa chambre...
Le manque total de courtoisie de son interlocuteur ne perturba pas le moins du monde Ally. Elle acquiesça et monta résolument les escaliers pour aller frapper à la bonne porte. Un Roland aux cheveux mouillés vêtu en tout et pour tout d'une serviette de bain vert clair lui ouvrit.
– Ally ! Qu'est-ce que tu fais là ?
– Je te rends visite puisque tu ne daignes pas décrocher ton mobile.
– On se voit tous les mardis et je suis un peu occupé ces derniers temps...
– Avec Terry, c'est ça ? Justement, j'avais envie de savoir où vous en étiez tous les deux.
– Ally, je t'ai déjà dit et répété que je ne tenais pas à te raconter les détails de ma vie intime. C'est privé.
– Oh, ça va, cela ne va pas te tuer de me raconter à quel point ton chéri est adorable. D'ailleurs, je t'ai surpris en train de l'appeler « trésor » mardi dernier.
– Ai-je vraiment besoin de te rappeler que je suis plus costaud que toi et que si tu m'embêtes, je peux te mettre dehors en une minute ? répliqua Roland qui fit jouer ses muscles en souriant.
– Tu risquerais de perdre ta serviette... Si tu ne l'avais pas déjà perdue...
Roland baissa les yeux et constata la véracité de cette information. Il était maintenant dans le plus simple appareil. Il fallut bien sûr qu'à cet instant Terry sorte de la chambre de Ben et voit la scène. Miss Hardina reluquait allègrement l'entrejambe de Roland. Ce dernier s'empressa de ramasser la serviette qui avait chu.
– Hey, mon trésor !
Ally Hardina se retourna et vit l'adolescent qui avait l'air légèrement choqué.
– Tiens, tiens, Terry est là... Et tu ne me le disais pas !
L'adolescent s'approcha d'eux. Parler à sa prof de sport le week-end n'avait rien d'emballant, mais difficile de prétendre qu'il ne l'avait pas vu. Et puis, sa curiosité avait été piquée par la nudité de Roland. L'homosexualité totale de ce dernier ne laissait pas de place au doute quant à la relation qu'il entretenait avec Ally, mais Terry sentit malgré tout la morsure de la jalousie.
– Bonjour, miss Hardina.
– Tu peux m'appeller Ally. Nous sommes hors de l'enceinte du lycée, après tout.
– D'accord...
– Alors, comme ça, tu es le petit ami de Roland ?
– Oui...
– Mais, alors que faisais-tu chez son frère écrivain ?
Terry s'empourpra.
– Laisse-le tranquille, Ally, il est ami avec plusieurs de mes frères.
– Vraiment ? Mais, j'avais cru comprendre que Ben était aussi attiré par les mâles...
– Chère Ally, je crois que tu dépasses les bornes.
– Oh, ça va, si on ne peut même plus plaisanter ! C'est qu'il est mignon Terry quand il est embarrassé !
Roland prit l'adolescent entre ses bras protecteurs.
– Il est à moi.
– Jaloux ? Je vois, je vois... Bon, alors, je peux rester avec vous cet après-midi ?
– Quoi ? Pourquoi ?
– Je suis redevenue célibataire récemment et je me disais que je pourrais peut-être mettre le grappin sur un de tes séduisants frères...

jeudi 12 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 26

Dès qu'ils furent entièrement nus, Amaki fit allonger l'adolescent sur le lit. Ses lèvres froides se posaient partout. Chaque note de musique était comme magiquement transformée en baiser. Terry ne répondait que timidement aux attentions dont il faisait l'objet de peur de ne pas être en accord avec le rythme. Amaki, tel un pianiste, caressaient la peau pâle, faisant vibrer l'adolescent. Il le touchait avec art, passant encore et encore les mains sur son sexe durci par le désir. Au moment où la musique devint comme liquide, il fit couler un peu de lubrifiant dans sa main et l'appliqua par petites touches avant de s'intéresser aux tétons de l'adolescent qu'il taquina du bout de la langue. Quand le premier mouvement se termina, Amaki pénétra Terry qui se cambra pour mieux l'accueillir. Ils ne faisaient plus qu'un avec la musique et le plaisir montait par vagues. Chaque coup de rein était accompagné par de douces caresses qui se faisaient tantôt rapides et appuyées, tantôt lentes et légères. La musique monta en puissance et l'adolescent eut le sentiment de s'envoler avec elle. Ils jouirent ensemble. Le deuxième mouvement s'acheva, et un autre morceau commença. Ils restèrent immobiles dans les bras l'un de l'autre, écoutant les notes qui cascadaient. Malgré eux, leurs yeux se fermèrent et le sommeil les emporta.

Quand Terry ouvrit un oeil, il constata qu'il était neuf heures du matin. Amaki dormait encore à poings fermés. L'adolescent se dégagea et gagna sans faire de bruit la salle de bains. Roland ne l'occupait pas et il put faire sa toilette tranquille. Bien qu'il flottât dedans, Terry emprunta le peignoir violet d'Amaki et sortit de la salle de bains par l'autre porte. Il se retrouva en face de la chambre Ben, ce qui lui donna envie de voir si, par hasard, ce dernier lui avait rédigé un poème comme évoqué en plaisantant hier...
– Bonjour ! lança l'adolescent.
Ben était à son bureau. Ses traits tirés indiquaient qu'il n'avait pas dormi de la nuit. Il lui sourit et Terry se sentit fondre. Il se glissa avec enthousiasme sur les genoux de son séduisant géant nordique. La matinée commençait bien...
Cela aurait pu être un dimanche de rêve, si la sonnette n'avait pas retentit à onze heures précises, annonçant une visiteuse imprévue.

mercredi 11 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 25

– J'aimerai me retrouver en tête à tête avec Amaki ce soir. La chanson mérite une petite explication.
– Si seulement j'avais su qu'il fallait te dédier une chanson, soupira Matsuka d'un air tragi-comique.
– Je sais ce qu'il me reste à faire, t'écrire un poème dès demain ! s'exclama Ben.
L'atmosphère s'allègea et Terry respira plus librement. La conversation quitta définitivement les eaux dangereuses tandis que les projets des uns et des autres pour dimanche se dévoilaient.

Finalement, tous les frères Tsukoji, à l'exception d'Amaki,prirent le chemin du retour. Terry attendit que le chanteur est fini de récupérer de son numéro afin de rentrer avec lui.

– Alors, mon ange, qu'as-tu pensé de la chanson ?
– C'était osé et embarrassant...
– Jamais content !
Terry ignora le mouvement d'humeur d'Amaki.
– Normalement, je n'aurais pas pu être là... Tu avais prévu de la chanter quand même ?
– J'avais une autre chanson inédite sous le coude au besoin.
– Tu n'aurais pas pu me la chanter juste en privé ?
– Aucune envie de gâcher mon inspiration en la gardant pour tes seules oreilles ! lança Amaki d'une voix cinglante.
– Allez, ne te fâche pas, je dors avec toi cette nuit.
– Je le mérite avec une aussi bonne chanson.
– Tes frères l'ont aussi apprécié...
– Je ne tenais pas à ce qu'ils viennent.
– On rentre ?
– Oui, allons-y...
Après un court trajet en voiture, ils arrivèrent à bon port. Ils montèrent silencieusement les marches, traversèrent à pas de velours le couloir et se retrouvèrent dans la chambre d'Amaki où ils pouvaient faire tout le bruit qu'ils voulaient vu que la pièce était complètement insonorisée. Sans cela Amaki aurait rendu fou ses frères avec ses tentatives musicales...
– Cela te dit de faire l'amour sur ce CD ?
L'adolescent regarda la pochette et grimaça. Cela promettait d'être un rock endiablé. Il n'allait jamais réussir à suivre le rythme.
– Juste du silence, c'est possible ?
– Non, la musique est indispensable.
– La dernière fois devant la télévision, cela ne te semblait pas aussi important...
– J'ai quand même une nette préférence pour le faire en musique. Comme tu sais, j'ai un peu perdu la tête la dernière fois... Suivre un rythme, c'est aussi une manière de se contrôler.
– Tout dépend de la musique.
– Et celui-là ? demanda Amaki en tendant un cd de musique classique à Terry.
– Mets ce que tu veux, mais embrasse-moi...
Dès la première note de musique, Amaki commença à se déshabiller. L'adolescent resta immobile quelques instants avant se dévêtir à son tour. Seulement, voilà, il ne suivait pas la musique pour ôter ses vêtements. Amaki appuya sur la touche pause de la chaîne.
– Suis le rythme !
– Je fais ce que je peux... soupira Terry.
La pause fut enlevée et les choses sérieuses commencèrent.

mardi 10 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 24

– Ce n’est pas nécessaire que tu… commença Mel.
Mais déjà l'adolescent avait ouvert le pantalon. Un instant encore, et le pénis de Mel se retrouva dans la bouche de Terry. On entendait même dans les toilettes la voix de Amaki. Une voix lointaine, mais toujours présente. Mel se mordit les doigts pour éviter de gémir trop bruyamment. Au moment où « happy » se fit entendre, il éjacula, cédant aux attentions de Terry. Ce dernier avala la sperme, fit une légère grimace devant l’amertume du goût, puis il sourit. « You are my soul, you see…» La voix mourut.
– Parce que tu es mon âme, vois-tu… traduisit Mel doucement.
– Amaki n’a peur de rien…
– Je parie qu’il va être fâché que tu sois parti au milieu du bis.
– Oh, cela ne sera rien. Enfin rien, comparé à la colère qui s’emparerait de lui s’il savait que sa chanson t’avait plu au point que tu en jouisses…
Mel leva les yeux au plafond.
– Je ne préfère même pas imaginer ! Il en ferait une maladie.
– Gardons le secret.
– Merci pour ta compagnie.
– Tu avais prévu de te masturber ?
– C'est mon lieu habituel pour ça...
– C'est un endroit comme un autre. Je suis content d'être venu avec toi.
– Sortons, déclara Mel afin de masquer son émotion devant la compréhension dont faisait preuve l'adolescent.
Exactement comme la première fois où il lui avait expliqué qu'il avait un blocage et ne pouvait faire l'amour à la maison. Même s'il savait parfaitement qu'il n'était pas le père de ses frères, le poids de ses responsabilités lui pesait. Très tôt, trop tôt, il avait du endosser le rôle du chef de famille pendant que son père s'enfonçait dans le chagrin. Chez eux, il était comme bloqué dans une figure responsable. C'était comme si le désir et le plaisir lui étaient interdits. Ce sentiment s'envolait bien sûr à peine avait-il franchi le pallier !
Mel et Terry regagnèrent la table sans hâte. Sur scène Amaki chantait à présent un de ses classiques tandis que les Tsukoji discutaient avec animation.
– De quoi parliez-vous ? demanda Terry avec curiosité.
L'embarras qu'il lut sur les visages des Tsukoji ne laissaient guère de place au doute : la question aurait dû être de qui...
– De qui aurait le droit de t'avoir dans son lit cette nuit, avoua Roland.
– N'est-ce pas à Terry de choisir ? répliqua Mel.
– Comme si tu lui avais laissé le choix ce matin... grommela Mika.
Terry se sentit mal. L'ambiance était électrique et la dispute ne demandait qu'à éclater. Il fallait qu'il se dépêche de trouver les bons mots...

lundi 9 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 23

Silence, douleur, peine,
Même, même rengaine…
Je suis seul comme le vent
Pas un bruit, peur, larme
Et pas la moindre arme
Je suis seul tout le temps

Seul dans la nuit de la vie
Seul avec mes tristes soucis
Seul dans le soleil et la pluie
Seul en plein après-midi

Silence, douleur, peine,
Même, même rengaine…
Je suis seul comme le vent
Je suis seul tout le temps.

Où est-elle, où est-il
Dans ce monde si futile
Celui qui brisera mon noir
Qui me donnera de quoi croire ?

Où est-il, où est-elle
Sous quelle pierre, sous quel ciel
Celle qui cassera ma solitude,
Qui me créera d'autres habitudes ?

Silence, douleur, peine
Même, même rengaine...

Où est-il mon espoir ?
Ma lueur dans le soir ?
Celui qui brisera mon noir
Qui me donnera de quoi croire ?

Silence, douleur, peine
Même, même rengaine...

Où est-elle, où est-il
dans ce monde si futile ?

Silence, douleur, peine
Même, même rengaine...

Un concert d’applaudissements salua la fin du morceau. Et puis, une chanson inédite fut annoncée. Terry s’étonna de ne pas la connaître car en général, pour lui, les inédits dans le bar était inexistants. Il était devenu assez rapidement le testeur de Amaki. « I found him » s’intitulait cette nouvelle chanson… Les paroles, oh mon dieu, les paroles… La voix de Amaki était chaude et langoureuse sur une musique violente et amoureuse.

He says in my arms aaah
He blushes and shout oooh
His lips are red like blood
My lips are on his manhood.

He moans like a devil
Huum says my pure angel
He asks for more, my devil
Stop, begs my cute angel

But anyway he says
Aaaah like always
Oooh
Nooo Nooo

More More More
It goes up on the sky
Encore Encore Encore
Repeats my cute guy

He says in my arms aaah
He blushes and shout oooh
His lips are red like blood
My lips are on his manhood.

That's end of my lonely days
Hello my lovely way
Because you are here for me
And you are my soul, you see...

He moans like a devil
Huum , says my pure angel
He asks for more, my devil
Stop, begs my cute angel

His skin is white and pretty
I am the most happy
Because you are here for me
And you are my soul, you see...
Because you are here for me
And you are my soul, you see...

Terry cacha son visage brûlant entre ses mains. Amaki parlait de lui et il avait même imité sa voix. C’était plus que du talent, c’était de la pure perversion. Mika et Hanami étaient rouges comme des tomates et ils n’applaudirent pas à la fin de la chanson. Pas plus que Yuriko d’ailleurs qui jouait nerveusement avec la mèche blanche qui descendait le long de sa joue, seule rescapée du chignon qu’il avait fait. Mel applaudit, mais il semblait mal à l’aise. Ben étouffait un rire derrière sa main. Charlie applaudissait mollement sans enthousiasme. Matsuka riait franchement. Tsumi avait recouvert ses yeux de la main comme atterré par le fait que l’homme sur scène qui venait de chanter ces paroles soit son frère. Kanato restait placide comme à son habitude et il avait applaudi exactement de la même manière que la première fois. William observait le plafond avec un intérêt feint. Roland lui avait applaudi avec plus de force et avait même demandé un bis… comme un certain nombre de personnes dans la salle de bar, d'ailleurs. Amaki recommença la chanson. Dès le refrain, Mel se leva précipitamment et parti vers les toilettes. Terry le suivit, préférant échapper à l’écho si ressemblant de ses cris de plaisir.
– Tout va bien ?
Mel sursauta et se retourna. Il n’avait pas remarqué que l'adolescent l’avait suivi.
– Oui, répondit-il sèchement.
Les yeux de Terry s’agrandirent. Pour un œil non averti, le début d’érection de Mel restait discret, voir invisible, mais Terry avait appris à reconnaître l’excitation chez Mel et encore plus, dans les lieux publics qu’ailleurs vu que ce dernier n’était toujours pas capable de faire l’amour à la maison.
– Trop bien peut-être...
Mel fit un geste d’excuses et ouvrit la porte d’un des cabinets. L'adolescent l’y suivit et fit retomber le loquet derrière eux.

Photos de 12+1=?

Je rappelle que le livre 12 + 1 = ? est en promotion jusqu'au 14 février : 13,69€ au lieu de 15,69€. Voici quelques photos du livre histoire de vous montrer à quoi il ressemble. :)


vendredi 6 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 22

Là, il défit la ceinture, déboutonna le pantalon et dégagea le pénis. Il le porta délicatement à sa bouche, essayant d'éveiller l'excitation de Mel. En vain. L'expérience de désorientation semblait un échec. Malgré tout, l'adolescent s'acharna encore longuement, faisant courir sa langue, ses lèvres et ses mains sur le corps de son amoureux. Sans succès. Finalement, Mel retira bandeau et écouteurs, et se redressa.
– Je sais trop bien où on est. Tu pourrais me balader dans toute la maison que cela ne changerait rien.
– Je pourrais t'emmener dehors, puis te ramener à l'intérieur... Et...
– Une autre fois, peut-être...
– Je n'abandonnerai pas.
– Que veux-tu faire à présent ?
– Je ne dirai pas non contre un peu d'aide pour mes devoirs de littérature...
– Petit diable ! C'est du pur favoritisme...
– Ou pour mes maths, si tu préfères.
– Mieux vaut attendre le retour de Matsuka ou de Tsumi pour ça, répondit Mel avec une légère grimace.
Ils étaient encore en train de discuter de ce qu'ils allaient faire quand la porte s'ouvrit en grand pour laisser place à Ben et Tsumi.
– On est rentrés !
Terry se précipita sur les deux frères qui n'en revenaient pas que l'adolescent soit présent. Un moment de confusion s'ensuivit. Quand la situation fut éclaircie, Mel se retrouva en fâcheuse position. Même Tsumi qui était la douceur même, trouvait la couleuvre difficile à avaler. Pour Ben, l'emprunt de sa chaise était la cerise sur le gâteau ! Heureusement, la joie de voir Terry finit par balayer les mauvaises humeurs. Le schéma « explication, colère, plaisir » se répéta jusqu'à ce que le dernier frère Tsukoji fut rentré à la maison. Cependant, certains frères se révélèrent plus compréhensifs que d'autres. Matsuka se contenta de tourner la chose en plaisanterie, mais il fallut retenir Charlie de filer un coup de poing à Mel. Roland, pour sa part, suggéra d'envoyer leur aîné dans sa chambre afin de le priver de la compagnie de Terry, mais l'adolescent protesta vivement.
Quand enfin, ils furent tous réunis (et tous calmés), Amaki proposa à ses frères de venir le voir au bar. En fait, pour être plus exact, il avait juste insisté pour que Terry vienne, piquant la curiosité de ses frères. Amaki n'invitait jamais ses frères, et râlait parfois quand ils venaient sans prévenir. Néanmoins, ce fut la famille Tsukoji au grand complet qui se rendit au bar ce soir-là. A eux seuls, ils occupaient deux tables complètes.

Quand Amaki entra sur scène, Terry retint son souffle. Il était vêtu d’un pantalon de cuir noir et d’une chemise violette ouvertes aux trois quart qui se mariait bien avec la couleur de ses cheveux. Ses cheveux étaient retenus par un ruban de velours noir dont le nœud était à moitié défait. Il était négligé avec art. Dès, les premières notes qu’il gratta à sa guitare, Terry reconnut la chanson «Jours Solitaires» qu'Amaki avait déjà joué dans sa chambre, juste pour lui.

jeudi 5 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 21

– Quasiment tout le monde est sorti.
Mel regardait le tableau velleda de l'entrée où chaque frère avait pris l'habitude d'informer brièvement les autres de ce qu'il faisait.
– Oh non ! s'exclama Terry.
– Matsuka est au garage. Tsumi dans la forêt avec Ben qui était sans doute en manque d'inspiration. Et Hanami a choisi de courir dans la rue plutôt que dans le jardin...
– Mika, William, Yuriko, Charlie, Roland et Kanato travaillent souvent le samedi... continua Terry.
– Amaki est là, bien sûr, mais il dort. Il n'est que dix heures et demie après tout.
Terry envisagea l'espace de quelques secondes d'aller rejoindre ce dernier dans son lit afin de le réveiller de la plus agréable des façons. Cependant, il savait bien qu'Amaki serait grognon d'être privé de sommeil, et il ne tenait pas à se fâcher avec lui. Même pour punir Mel, cela ne valait pas le coup de mettre Amaki en rogne. Or, Terry n'avait aucunement l'intention de se priver de la compagnie du seul Tsukoji disponible de la maison. Même si Mel ne méritait pas de traitement faveur, l'adolescent décida de tirer parti de la situation. C'était l'occasion ou jamais de reprendre la thérapie de Mel.
– Je te pardonne, déclara-t-il sans plus de formalités.
– C'est généreux de ta part. Que veux-tu faire ?
– Essayer de faire l'amour avec toi dans cette maison !
– Tu sais bien que c'est impossible pour moi...
– J'ai une idée. Voyons, voir... Il me faut un bandeau, une chaise à roulettes, un walkman, un cd...
– Et où vas-tu trouver tout ça ?
Terry fit signe à Mel de le suivre. Il grimpa à l'étage où il s'infiltra dans la chambre de Yuriko pour emprunter un bandeau, se glissa ensuite chez Mika pour prendre un walkman, puis fila dans le couloir pour récupérer un des fauteuils à roulettes de Ben. Sa récolte terminée, il se rendit dans la chambre de Mel en compagnie de ce dernier.
– Et voilà ! déclara l'adolescent triomphalement.
– Je peux savoir ce que tu as l'intention de faire ?
– Te mettre le walkman sur les oreilles avec un de tes cds, te bander les yeux et te faire asseoir sur le fauteuil. En un mot, je vais te désorienter !
– Je crois que tu perds ton temps, mais je veux bien me laisser faire.
En quelques minutes, tout fut fait selon les désirs de l'adolescent. C'était dommage de cacher de si beaux yeux noirs... Terry fit tournoyer la chaise. Puis, il obligea Mel à se lever avant de le contraindre à s'allonger sur le sol.

mercredi 4 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 20

– Quel idiot je fais, je suis un lève-tôt... et parfois j'oublie... Je suis vraiment désolé !
Mel jouait la comédie, mais les parents de Terry ne le remarquèrent pas. Et, finalement, l'adolescent put partir avec Mel.
– Je n'avais jamais vu cette voiture-là, murmura Terry en s'installant à l'avant.
– Nous avons pas mal de véhicules, ce qui est logique, puisque nous sommes nombreux.
– C'est la tienne ?
– Pas complètement. Matsuka est le propriétaire de tous nos véhicules. C'est ma voiture attitrée cependant et c'est celle dont je me sers le plus.
– Elle est petite.
– Mais la banquette arrière est très confortable.
Et c'est sans doute pour quoi au lieu d'être déjà arrivés à la maison des Tsukoji, ils roulaient encore vers quelque mystérieuse destination.
– Mel, où va-t-on au juste ?
– Dans un coin calme pour tester en toute sérénité le confort de la voiture.
– Mais, les autres ? Ils doivent m'attendre avec impatience à la maison, non ?
Mel eut le bon goût de paraître embarrassé.
– Je ne leur ai pas dit que j'avais réussi à con-vaincre tes parents de te laisser venir, avoua-t-il.
– Tu n'as pas osé ! s'exclama Terry, indigné.
– Est-ce vraiment criminel d'avoir voulu te garder pour moi tout seul ?
Non, bien sûr que non. Et, en d'autres circonstances, une étreinte enfiévrée avec Mel, même sur l'étroite banquette arrière d'une petite voiture, n'aurait pas déplu à Terry.
– J'avais envie de vous voir tous ensemble...
Mel s'arrêta brutalement sur le bas côté d'une petite route déserte.
– Pas de test de la banquette, alors ? demanda-t-il en effleurant d'un doigt la lèvre inférieure de Terry.
– Non. Tu as menti aux autres. Et cela ne me dit rien de faire ça en plein jour.
– Je suppose que je pourrais user de pleins d'arguments très convaincants... déclara Mel en défaisant quelques boutons supplémentaires de sa chemise.
Terry ne se sentait pas du tout indifférent, mais il savait aussi qu'il arriverait à résister.
– Je veux rentrer, répondit-il froidement.
– D'accord. Je me sens coupable de ne leur avoir rien dit, tu as gagné.
Mel referma sa chemise, réajusta ses lunettes, déposa un baiser sur le nez de l'adolescent et fit vrombir le moteur.
Le trajet du retour s'effectua dans le silence le plus complet. Terry était toujours fâché et Mel ne voyait pas comment justifier son mensonge par omission. A peine Mel s'était-il garé devant la maison des Tsukoji que Terry descendit de la voiture et courut vers la porte. Après avoir fait claquer la portière plus violemment que nécessaire, Mel le rejoignit sur le perron.
– J'ai sonné, mais personne n'a répondu...
Cela ne lui disait rien qui vaille. Mel sortit sa clef, ouvrit et entra, l'adolescent sur ses talons.

mardi 3 février 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 19

– Après tout, tes résultats scolaires sont toujours aussi bons...
Terry bénit le ciel d'avoir consacré la majeure partie de sa vie d'avant les Tsukoji à étudier. Sinon, maintenir le niveau d'excellence aurait été ardu vu le peu de temps qu'il accordait à présent à ses études.
– Tu n'as manqué que deux jours depuis notre arrivée ici...
Heureusement que ses parents n'avaient jamais découvert qu'il avait séché, quelques semaines auparavant, une matinée de cours !
– Et, c'est bien que tu te sois enfin fait des amis proches...
Mieux valait que ses parents ne sache pas à quel point les Tsukoji et lui étaient proches, ils en seraient malades. En même temps, la situation pour le moins extraordinaire de Terry et des Tsukoji, en aurait choqué plus d'un. Et ce, indépendamment du facteur de l'homosexualité.
– Tu es autorisé à te rendre chez tes amis ce week-end et les prochains. Essaye quand même de ne pas trop t'imposer chez eux, même si Monsieur Tsukoji nous a assuré que tu étais toujours le bienvenu.
– Merci, merci !
Si l'adolescent n'avait pas su que ses parents étaient du genre à détester les effusions, il se serait jeté à leur cou. Il sauta de joie et remonta les escaliers d'un pas dansant à la perspective du lendemain. Mel avait dû apprendre à ses frères qu'il avait réussi à convaincre les parents de Terry et devait récolter leurs félicitations. Terry aurait voulu être déjà demain. Il pourrait bientôt se blottir dans les bras de ses douze amours...

Terry dormit mal et se réveilla tôt tellement il avait hâte de retrouver les Tsukoji. Toutefois, s'éclipser à 6 heures du matin était hors de question. Terry s'occupa donc en poursuivant la lecture du roman Boy's Love écrit par Ben sous le nom de Hard Koji. Cependant, il n'arrivait pas à entrer complètement dans l'histoire et il reposait souvent le livre pour regarder l'heure. Il était en train de petit déjeuner seul dans la cuisine quand la sonnette retentit. Instinctivement il devina que c'était un des Tsukoji. Il se précipita vers la porte et l'ouvrit en grand. Mel se tenait dans l'embrasure, vêtu d'un élégant costume beige. Même le week-end Mel portait des costumes, toutefois, il ne mettait pas de cravate et ne fermait pas complètement sa chemise. Terry brûlait d'envie de l'embrasser et pas seulement pour chasser le sourire narquois qui flottait sur les lèvres de ce dernier ! Mais il se retint, car ses parents arrivaient, pleins de curiosité.
– Bonjour. Je suis Mel Tsukoji, le professeur de littérature de votre fils, déclara Mel avec amabilité.
– Enchanté, répondit le père de Terry et il serra la main tendue.
Terry se sentit agacé de voir que sa mère rougissait comme une adolescente sous le regard charmeur de Mel.
– Je suis venu chercher Terry afin de vous rencontrer et de vous assurer une nouvelle fois que nous sommes très heureux d'accueillir votre fils.
– Il est un peu tôt, néanmoins...
Son père avait raison, songea Terry, pour un samedi matin, dix heures, c'était matinal.

lundi 2 février 2009

Promotion sur le livre 12 + 1 = ?

En l'honneur de la Saint-Valentin qui approche à grand pas, le livre 12 + 1 = ? ne vaudra plus que 13,69€ au lieu de 15,69€, soit :
1€ pour chaque frère Tsukoji,
1€ pour Terry
0,69 pour les suppléments.

A cette somme, il faut ajouter 2,18€ de frais de port pour le plaisir de feuilleter les pages du livre. Il faut compter 3 jours pour la fabrication et 2 jours pour l'expédition.
La diminution de prix sera valable pendant treize jours jusqu'au 14 février inclus. Un jour par frère Tsukoji, plus un jour pour Terry.

12 + 1 = 14 ! - Episode 18

– Tu es dans ton bain ?
Pour toute réponse, Roland fit clapoter l'eau.
– Avoue que tu es en fait un ondin.
– Non, je ne suis qu'un pauvre mortel en manque de sexe qui trempe dans son bain.
Les souvenirs affluèrent : l'eau ruisselant sur le corps nu et musclé de Roland, ses yeux verts illuminés par le désir...
– Tu te touches ? murmura Terry.
– Seulement si tu te caresses aussi.
L'adolescent déboutonna son pantalon, ouvrit sa braguette, et glissa la main dans son caleçon.
– Je le fais, souffla-t-il.
– Il te faut clairement de l'entraînement pour faire l'amour au téléphone, mon trésor.
Terry s'empourpra. Il savait peut-être beaucoup de choses sur le sexe après plus de six semaines de pratique intensive, mais il restait clairement des domaines inexplorés... comme le sexe au téléphone.
– Désolé. Si je pouvais, je ferais glisser mes mains sur tout ton corps. Et je sèmerai des baisers sur ton torse...
– Dis-moi encore d'autres choses comme ça, fit Roland d'une voix charmeuse.
Faire et dire sont deux choses très différentes, mais le désir, lui, monte dans les deux cas. Terry était donc en train de se caresser et entendait Roland haleter à l'autre bout du fil quand la voix de sa mère retentit au bas de l'escalier.
– Mes parents m'appellent, dit-il soudainement à Roland. J'arrive, cria-t-il ensuite à l'intention de ses parents.
– Tu as vraiment des progrès à faire sur le sexe au téléphone...
– Je te laisse, désolé, murmura Terry avant de raccrocher.
Le stress d'avoir failli se faire surprendre dans une situation quelque peu compromettante avait douché l'excitation de l'adolescent. Avant de descendre l'escalier pour rejoindre ses parents, il prit une profonde inspiration, referma son pantalon et se lava vite fait les mains. Dieu merci, il ne s'était pas éclipsé avec Mika !

– Nous avons discuté ton père et moi, et nous avons réalisé que nous avions été trop dur avec toi.
Terry ne répondit pas, plein d'espoir pour ce qui allait suivre.
– Ton professeur de littérature qui est le frère aîné de tes amis Mika, Hanami et Yuriko, nous a téléphoné... Il nous a expliqué qu'il n'avait pas eu cœur à te réveiller et que tu se serais sans aucun doute rendu en cours malgré le fait que tu avais fort mal dormi.
– Je regrette vraiment ce qui s'est passé.
Au fond de son coeur, Terry se réjouissait de l'intervention de Mel et l'aurait embrassé sur le champ s'il avait été là... et ce, malgré la présence de ses parents, ce qui aurait été parfaitement stupide de sa part.