mardi 31 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 60

Quand Terry rentra de la scéance de cinéma, il retouva les Tsukoji réunis dans le salon. C'était la première fois depuis qu'il habitait sous leur toit qu'ils se concertaient ainsi sans lui, et l'adolescent en éprouva une certaine tristesse.
– Bonsoir ! Quel objet de la réunion ? demanda-t-il.
Les frères Tsukoji sursautèrent, absorbés dans leur discussion, ils n'avaient pas pris garde au retour de Terry. Ils parlaient évidemment d'Ian que l'adolescent avait encore mentionné à plusieurs reprises à table hier soir. Ils n'appréciaient guère que leur cher amour fasse passer un autre homme devant eux et ils supportaient fort mal qu'il parle de cet homme avec plaisir. Pour une fois, ils n'étaient plus jaloux entre eux, mais jaloux d'un autre qu'ils détestaient tous cordialement.
– Nous parlions d'Ian, avoua Hanami.
– Hein ? Pourquoi ?
– Parce qu'à mon humble avis, il a des vues sur toi, déclara Roland.
– Mais non, on est juste amis !
– Je ne pense pas qu'on regarde un pote avec ces yeux-là, intervint Mel.
Terry soupira. Il avait craint que ses chéris fassent une crise de jalousie et c'est pourquoi il avait longuement hésité avant d'accepter d'aller au cinéma avec Ian. Ses craintes s'avéraient malheureusement justifiées.
– Il sait que je sors avec Roland.
– Justement, comme il sait que tu es attiré par les hommes, il peut très bien tenter de te séduire, répliqua Ben.
– Nous sommes amis, point barre.
– Mais tu nous as nous, comme amis ! s'exclama Mika d'un ton plaintif.
– Vous êtes plus que ça, répondit Terry, l'oeil brillant.
La conversation sur le sujet s'arrêta là, car les Tsukoji sentirent qu'ils ne parviendraient pas à convaincre Terry de couper les ponts avec Ian.
L'amitié entre Ian et Terry se renforçait si bien qu'un soir Ian fut ramené à la maison ! Pendant que l'adolescent bavardait avec lui dans le salon, les Tsukoji présents se réunirent dans la cuisine.
– Roland, bon sang, fais quelque chose ! fit Mika d'une voix suppliante.
– Ça vous embête que je joue le petit ami officiel de Terry les trois quart du temps et vous n'arrêtez pas de râler si je l'embrasse en public, soit-disant parce que je profite de la situation, mais quand vous avez besoin que ce petit ami officiel joue les jaloux, soudain, ce n'est plus un problème ! déclara Roland, vaguement agacé.
– Vous croyez que Terry l'aime ? demanda Hanami avec inquiétude.
– Question légitime quand on songe que Terry est déjà tombé amoureux une douzaine de fois ces derniers mois, fit Matsuka avec humour.
Il ne réussit pas à dérider ses frères.
– Vous savez, je crois qu'on ne peut rien faire, répondit Tsumi.
– Terry m'a encore redit hier que j'étais juste jaloux, bougonnea Mika.
– C'est bien le cas en même temps, plaisanta Matsuka.
– Il n'y a plus qu'à attendre qu'Ian rentre chez lui, dit Tsumi.
– Encore une grosse semaine à tenir alors, annonça Hanami avant d'éternuer.
– Mais qu'est-ce qu'il lui trouve ? lança Mika.
Ils soupirèrent en choeur. Durant le repas, Ian s'était montré charmant et courtois. Il était amusant. Il n'y avait rien à redire, si ce n'est qu'il était trop parfait pour être honnête !

lundi 30 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 59

Le lendemain matin, Ian attendait Terry à la sortie du car. Terry qui discutait à l'avant avec Matsuka le repéra. D'habitude, il trainait un peu dans le car, histoire de passer un peu de temps avec son chauffeur adoré, mais se sachant attendu, il l'abandonna plus vite. Cependant, à la fin des cours, malgré les suppliques d'Ian, Terry refusa de l'accompagner faire un autre tour. C'était le soir de la semaine où il rejoignait Mel pour de tendres ébats. Comme ce dernier n'était toujours pas capable d'avoir une érection à la maison, il n'y avait guère d'autres moyens. Terry se rendit donc à leur petite salle habituelle sans savoir qu'Ian le suivait de loin. Mel était déjà là et l'attendait avec une impatience non dissimulée. Terry avait du retard et Mel avait craint que le correspondant étranger l'ait empêché de se rendre à leur rendez-vous, ce qui avait bien failli arrivé ! Une fois qu'ils furent entrés, Mel ferma derrière eux. Terry ouvrit la ceinture du pantalon de son professeur favori et glissa la main dans son slip. Mel était déjà un peu excité. Quand la bouche de l'adolescent se referma sur le pénis de Mel, celui-ci laissa tomber à terre la clef qu'il tenait encore à la main, pour poser les doigts dans les cheveux de l'adolescent. De l'autre côté de la porte, Ian se posait des questions. Il finit par coller son oreille contre le bois et crut entendre des gémissements qui ne laissaient guère de doute quant à l'activité à laquelle s'adonnait Terry et le professeur de littérature. Pour en avoir le coeur net, Ian se baissa et tenta de regarder par le trou de la serrure. Terry était à présent allongé sur une des tables et Mel l'avait pénétré. Ses yeux mi-clos étaient brillants de plaisir. Ian n'éprouva pas la moindre honte d'être en position de voyeur. Cependant, il n'avait pas envie de se faire remarquer - il était après tout du mauvais côté de la porte - aussi, il se redressa vite. Sa proie était attirante. Il s'imagina brièvement à la place du professeur. Quel était son nom déjà ? C'était monsieur, monsieur... Tsukoji ! Ian sursauta légèrement. Il ne s'emmerdait pas l'ami Terry... Peut-être qu'avec une approche plus directe, il le mettrait facilement dans son lit ? En même temps, s'il avait déjà trois hommes dans sa vie pour satisfaire ses appétits sexuels, il semblait peu probable qu'il ait besoin d'un quatrième... Le séduire en douceur restait préférable.

Quelques jours plus tard, Terry laissa Ian le convaincre d'aller au cinéma. En l'apprenant, la jalousie des Tsukoji grimpa d'un cran. Ils étaient contents de voir l'adolescent heureux d'avoir un ami, mais trouvaient extrêmement agaçants de ne plus passer systématiquement en premier. Ils avaient hâte qu'Ian soit rentré dans son pays. Ils étaient d'autant plus pressés qu'Hanami avait confié que l'étranger profitait de la moindre occasion pour toucher Terry : il lui ébouriffait les cheveux, le prenait par le bas, posait la main sur son épaule...

vendredi 27 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 58

Dès le lendemain Ian commença sa campagne auprès de Terry. A la pause de dix heures, il vint lui parler, ce qui ne manqua pas d'ennuyer Terry qui profitait en général de ce temps-là pour se rendre à l'infirmerie où il avait parfois la chance de pouvoir voler un baiser à Tsumi. Au repas de midi, à la cantine, Ian vint s'asseoir à côté de lui, le séparant d'Hanami et du petit groupe qui mangeaient avec eux. Cela agaça un peu Terry, mais en même temps, il fut sensible au fait qu'Ian se sente seul. Paolo avait apparamment préféré manger avec d'autres amis. Ian mentait évidemment sur ce point. Paolo avait juste accepté de lui laisser les coudées franches dans son entreprise de séduction. Ian joua la carte de l'amitié de façon si magistrale auprès de Terry que ce dernier n'y vit que du feu. Il avait toujours rêvé d'un ami. Les Tsukoji étaient bien sûr devenus ses amis, mais ils étaient aussi ses amants, alors ce n'était pas pareil. A la fin des cours, quand Ian colla à ses basques pour la troisième fois de la journée, Terry n'en éprouva aucun déplaisir.
– Tu sais, il n'y a rien de spécial à voir en ville, déclara l'adolescent à Ian qui le suppliait d'aller faire un tour avec lui.
– Paolo me dit la même chose, mais ça me ferait plaisir quand même de me ballader ! Pour moi, c'est nouveau !
Terry jeta un coup d'oeil à Hanami qui l'attendait pour aller courir.
– Demain ?
– Pourquoi pas maintenant ? fit Ian en battant comiquement des cils.
L'adolescent craqua. S'il avait été aux États-Unis, il aurait sans doute, eut envie qu'on l'emmène se promener, il n'aurait pas eu envie de rester seul. Pourquoi diable Paolo ne s'occupait-il pas de son correspondant qui était soi-disant son amant ? Il avait peut-être menti...
– Laisse-moi une minute que je prévienne Hanami, je devais courir avec lui.
En fait, il se serait contenté de le regarder, mais le dire, aurait été louche. A part un petit ami ou une fille amoureuse, qui reste sur le bord à dévorer le coureur des yeux ?
Hanami fit la grimace quand Terry lui annonça qu'il allait faire un tour avec Ian. En même temps, il ne pouvait pas empêcher son cher ange de se faire des amis, n'est-ce pas ? L'instinct d'Hanami l'avertissait tout de même que l'étranger était un petit peu trop beau pour être honnête.
– Sois prudent, dit-il en ebouriffant les cheveux de Terry.
– Oui, oui ! répondit Terry avant de rejoindre Ian d'un pas bondissant. Il n'avait pas compris qu'Hanami s'inquiétait à propos du correspondant de Paolo.
Dehors Ian attrapa familièrement Terry par le bras sans que ce dernier ne songe à le repousser. Ils discutèrent tout en marchant.
– Qu'est-ce que tu aimes faire ? demanda Ian.
– Passer du temps avec les gens que j'aime.
– Une saine activité.
– Tu parles bien le français, remarqua Terry.
– Non, pas tant que ça. Je fais encore des boulettes monumentales parfois.
– J'essayerai de ne pas en rire alors...
– Il paraît que tu habites chez les Tsukoji, cela doit être chouette de vivre sous le même toit que son amoureux, non ?
– En effet, répondit sobrement Terry, mais le sang lui monta au visage en songeant à quel point c'était délicieux.
Parler avec Ian était à facile. Il avait l'air sincèrement intéressé par tout ce que lui racontait Terry.

L'adolescent rentra juste à temps pour le repas du soir, la promenade s'étant prolongée plus que prévu. Dans l'intervalle, une bonne partie des Tsukoji avait été mis au courant de l'existence d'Ian. Quand leur cher amour rentra avec un beau sourire, ils se sentirent jaloux de ne pas en être la cause. Terry aurait du être triste d'avoir été loin d'eux plus longtemps que d'habitude, le fait qu'il ne le soit pas, était déplaisant. Pendant le dîner, l'adolescent n'eut quasiment que le prénom d'Ian à la bouche. Ian lui avait raconté ceci, lui avait dit cela. Et malheureusement, ce n'était que le début...

jeudi 26 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 57


Chapitre 3 : L'intrus

Terry était complètement vidé. Les choses avaient été assez chaotiques après l'épisode de la vidéo. Prendre le rôle actif avec Roland, Tsumi et Hanami avait été extraordinaire, mais assez épuisant. Les autres Tsukoji n'avaient pas tenu à tenter l'expérience, du moins pour le moment. Kanato avait fini par pouvoir regarder ses frères dans les yeux, mais non sans mal. Bref, à part quelques changements au niveau de la vie sexuelle de l'adolescent, tout était rentré dans l'ordre quand le correspondant étranger de Paolo débarqua au lycée. La ville étant petite, chaque nouvel arrivant, même temporaire, créait un remue-ménage incroyable. Le prénom du nouveau venu était sur toutes les lèvres. Paolo, par ricochet, se trouvait également au cœur des conversations. Comme il avait gardé un dent contre Terry, il s'empressa d'aller lui faire des confidences qui n'intéressaient pas le moins du monde l'adolescent.

– Il fait l'amour comme un dieu, tu sais. Bien mieux que Roland. Il a des mains divines, des doigts de magicien. Et avec sa langue, il...
– J'en suis heureux pour toi, l'interrompit Terry avec gêne.
La conversation, ou plutôt le monologue, était embarrassant. Paolo pouvait se vanter tant qu'il voulait des prouesses sexuelles de son correspondant, Terry s'en moquait royalement. Personne ne pouvait être aussi doux que Tsumi, embrasser aussi parfaitement que Mel, être aussi inventif que Ben, aussi joueur que Matsuka, lécher aussi bien que Roland, caresser aussi bien qu'Amaki, être aussi tendre que William, aussi abandonné que Kanato, aussi délicieux que Charlie, aussi imaginatif que Yuriko, aussi prévenant qu'Hanami et aussi passionné que Mika.
– Tu me présentes à ton ami ? demanda le fameux correspondant étranger qui venait d'arriver.
Paolo fit la grimace, mais s'exécuta.
– Ian, je te présente Terry.
L'étranger tendit une main amicale, obligeant Terry à la lui serrer. Il avait une voix basse et une poignée de main agréable. Il était séduisant, mais d'une plastique un peu trop parfaite, songea Terry.
– De quoi parliez-vous ? demanda Ian.
– De son petit ami, déclara précipitamment Paolo.
Sans doute pensait-il faire une pierre deux coups en évitant de révéler qu'ils parlaient de lui et en signifiant que Terry était casé. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que l'intérêt d'Ian pour Terry soit éveillé par ce fait.
– Comment s'appelle-t-il ?
– Roland, répondit Paolo.
– Bon, je vous laisse, intervint Terry qui venait d'apercevoir Hanami.
– A très bientôt, j'espère, dit Ian après avoir détaillé l'adolescent des pieds à la tête.
Paolo faillit s'étrangler de rage tandis que Terry s'éloignait.
– Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Ian.
– Rien. Je peux savoir ce que tu lui trouves ?
– Au premier regard, il n'a pas grand chose pour lui à part de beaux yeux dorés, mais au deuxième, il est attirant au possible. Il rayonne de bonheur et surtout, point essentiel, il n'a pas l'air de se rendre compte de son propre charme.
– Mais il est casé. Doublement casé, même.
– Comment ça ?
– Il sort avec Roland, mais je l'ai également aperçu en train d'embrasser l'infirmier du lycée.
– Pas très fidèle en somme. Ça me laisse ma chance.
– Ce n'est qu'un sale petit rat...
– Et toi, un menteur. Quand t'ai-je seulement embrassé ou touché de mes « mains divines » ?
Paolo eut le bon goût d'avoir l'air gêné.
– Je n'apprécie guère que tu mentes ainsi sur la nature de nos relations.
– Il ne tient qu'à toi de faire que ce soit la vérité.
Ian leva les yeux au ciel. Il n'était pas particulièrement intéressé.
– Ne crois pas que je vais te laisser le séduire tranquillement, ajouta Paolo.
– Si je couche avec toi, tu me ficheras la paix ?
Ian ne faisait pas un gros sacrifice dans l'histoire puisque Paolo était beau garçon.
– Ouais, surtout qu'à mon avis, tu feras chou blanc.
– On verra...

mercredi 25 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 56

Terry se demanda s'il n'aurait pas dû préciser que Kanato ne prenait pas toujours ce rôle là avec lui. Il se rappela quand ses cheveux mi-longs dénoués, Kanato l'avait doucement pénétré pour la première fois, un peu hésitant et en murmurant tendrement son nom. Puis Terry sentit le regard des ses douze amoureux sur lui et revint sur terre. Et zut ! La bosse qui s'était formée dans son pantalon alors qu'il se remémorait la scène n'avait pas manqué d'attirer l'attention des frères Tsukoji.
– Mika, on monte dans ta chambre faire une partie de jeu vidéo ? proposa l'adolescent à toute vitesse.
– Terry ! grogna Matsuka.
– Tu déconnes ou quoi, on sait très bien ce que tu vas faire avec lui dans sa chambre, cria Amaki.
– Pourquoi lui ? demanda Charlie d'une voix forte.
Terry regarda Mel. Lui aussi se contenait mal. On voyait de suite quels étaient les frères les plus jaloux dans la famille. Quoique Mika n'était pas mal non plus dans son genre, mais là, il n'avait pas de raison de l'être.
– Du plus jeune au plus vieux, répondit Terry la bouche en cœur, puis il attrapa la main de Mika et ils disparurent promptement dans l'escalier du salon.
– Quelle fripouille ! s'exclama Ben.
– Ça tu peux le dire, approuva Tsumi qui était avant-dernier sur la longue liste.
– Moi, ça me convient très bien, cet ordre-là, déclara Yuriko avec un amusement non feint.
– Idem, dit Hanami, qui venait juste après Mika.
– Ça ne me va pas du tout, même si je suis en quatrième position, marmonna Charlie.
– Puisqu'on a le temps, je vais discuter avec Kanato. Entre quatre yeux, précisa Roland. Allez, viens.
Kanato leva les yeux au ciel, mais il suivit qon frère jusqu'à sa chambre tandis que le reste de la famille se dispersait.
– Ça ne fait pas bizarre ? Avec Terry qui est plus petit et tout, demanda Roland de but en blanc.
Kanato secoua la tête.
– Tu m'en veux ?
Kanato hocha la tête.
– Écoute, je suis vraiment désolé, car c'est en partie à cause de moi que tout le monde a vu cette vidéo, mais tu es bien conscient que je ne savais pas ce qu'il y avait dessus et que Terry était seul sur l'image au départ.
Kanato soupira.
– Je me suis dit que tu l'avais filmé en train de se masturber et quand tu es apparu dans l'image et bah, j'ai pas réussi arrêter, poursuivit Roland.
– Je t'en veux pour ça, dit Kanato d'un ton glacial.
– Ce n'est pas moi qui me suis filmé en train de faire ça.
Kanato haussa les épaules.
– C'est toujours toi qui es dominé ?
Les joues de Kanato s'enflammèrent de nouveau, puis il secoua la tête lentement, signifiant que non.
– Tu me connais, je suis sans gêne, continua Roland.
Kanata fit virulement signe que oui de la tête.
– Tu m'en veux toujours ? demanda Roland, après un petit rire.
– Ça me passera...
– Bien, alors, je te laisse tranquille, mon cher petit frère pas bavard pour deux sous.
Kanato fit mine que ce n'était pas trop tôt et s'en alla. Roland soupira. Il leur faudrait tous un petit moment pour se remettre de la vidéo. Savoir que Terry couchait avec chacun d'eux et le voir, étaient après tout, deux choses fort différentes.

(Fin du Chapitre 2)

mardi 24 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 55

– Un à la fois ! Du plus jeune au plus vieux, déclara Mel à toute vitesse, avant que les choses ne dégénèrent pour la énième fois.
– C'est un peu comme découvrir que votre géranium favori est en fait une plante carnivore, dit Mika, mais je m'en remettrai, ajouta-t-il.
– Je ne sais pas quoi dire, je n'avais jamais songé qu'on pouvait intervertir les rôles, murmura Hanami.
– Je n'aurais peut-être pas dû lever la main, la seconde fois, car ça ne me surprend pas tant que ça, déclara Yuriko qui avait perdu son accent chantant pour l'occasion.
– En faisant aussi dans la comparaison, je dirais que c'est comme goûter à un jus de fruit qui se révèle être un cocktail explosif, dit Charlie.
Kanato secoua la tête, signifiant qu'il n'avait rien à dire. Il était encore tout rouge.
– Au fond, je suis juste jaloux que Kanato connaisse un côté de Terry que j'ignorais, intervint William.
– Bordel ! Ça m'énerve cette histoire ! Pourquoi il a fallu que je m'amourache d'un mec ! beugla Amaki.
Terry décoda le message qui se cachait derrière la colère de ce dernier car il avait en effet fini par comprendre qu'Amaki ne pensait jamais ce qu'il disait. Il se protégeait en blessant les autres. Ainsi, ce qu'il voulait dire c'est que le problème se situait toujours au même endroit : Terry était un homme et avait un harem. Cependant, il disait aussi que cela ne remettait rien en cause. Il était toujours amoureux de Terry, vidéo ou pas.
– Ça ouvre de nouvelles perspectives, en fait, annonça Roland, le plus tranquillement du monde.
Les frères Tsukoji se regardèrent. Était-il tombé sur la tête ? Terry esquissa un petit sourire en s'imaginant prendre le rôle du dominant avec Roland. Il n'avait jamais fantasmé là-dessus et avec un brin d'effroi, il réalisa que quelque soit le ridicule de la scène, il avait envie d'essayer. Cela l'excitait. Il inspira, puis expira pour se calmer.
– Bah quoi ? demanda Roland.
– Rien. C'est mon tour... et je pense après réflexion que cela ne change rien, intervint Matsuka.
– Je n'irai pas jusque là, mais je pense que cela ne regarde que Kanato et Terry, dit Ben.
– En y réfléchissant, je suis content pour Terry, car la pénétration anale... commença Tsumi.
– ...ne doit pas être excessivement répétée, coupa Mel. Tu nous l'as assez dit, ajouta-t-il. Pour ma part, j'exige qu'il n'y ait plus de vidéo où Terry fait l'amour avec l'un d'entre nous. Aucun de nous. Et peu importe qui est sur qui, conclut Mel.
Tout le monde approuva dans une belle unanimité. La séance commune était terminée, mais Terry savait qu'il n'avait pas fini d'en entendre parler. Bien sûr, il y avait toutes les chances que le sujet entre les frères Tsukoji devienne tabou. Par contre, lui allait devoir donner des explications en long et en large. Et peut-être voir quelques modifications dans sa vie sexuelle. En fait, tout n'était pas négatif dans cette histoire. Sauf peut-être pour Kanato. Celui-ci avait reprit son expression imperturbable, mais la tempête devait faire encore rage dans le secret de son cœur.

lundi 23 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 54

– Je l'ai trouvé sur le meuble, sans aucune indication pour savoir ce qu'il y avait dessus, répondit Roland.
– C'est moi qui l'y ait posé. Je l'avais récupéré dans la collections de CD de Mika. Je pensais que c'était peut-être le CD de démo que j'avais égaré, intervint Amaki.
– Hey ! M'accuse pas de te voler tes affaires, s'écria Mika, plus outré qu'il n'aurait dû. En même temps, il est vrai que je l'ai récupéré récemment dans la poubelle de Kanato pour ma collection, ajouta-t-il.
Kanato avait donc bien cherché à détruire la vidéo, mais maladroitement et avec quelques semaines de retard. Mieux vaudrait s'expliquer en privé plus tard.
– Maintenant, j'aimerai bien savoir ce qui vous gêne le plus dans cette vidéo. Je ne crois pas que ce soit un grand scoop que d'apprendre que je couche également avec Kanato. Je ne pense pas non plus que je me laisse filmer dans ces conditions soit vraiment une découverte bouleversante, contenu de ce que je fais avec certains d'entre vous. Je parie que ce qui vous choque, c'est ma position dans cette vidéo.
Un brouhaha de voix s'éleva une véritable cacophonie. Terry siffla entre ses doigts, imitant le procédé de Mel. Le calme revint.
– Il me semble que vous oubliez que je suis un homme, moi aussi ! reprit Terry.
De nouveau, les voix volèrent dans tous les sens. Cette fois, c'est Mel, qui commençait à retrouver ses esprits, qui intervint. Nouveau sifflement, nouveau silence.
– Asseyons-nous donc autour de la table du salon et réglons ce problème, déclara-t-il d'une voix ferme qui ne laissait place à aucune discussion.
Ils s'exécutèrent sans trop de mauvaise grâce, à l'exception d'Amaki qui grommelait.
– Bien. Je voudrais à présent que tous ceux qui sont traumatisés par le simple fait d'avoir vu les ...ébats... de Kanato et Terry, lèvent la main, continua Mel.
Les mains se levèrent toutes, excepté celles de Kanato et Terry, bien sûr.
– Je voudrais juste dire que pour notre part, Kanato et moi, sommes dérangés par le fait que vous vous soyez permis de regarder la vidéo, intervint Terry.
Le concert de voix reprit de plus belle, et Mel dut une fois de plus rappeler tout le monde à l'ordre.
– Écoute, Terry, dans le cas de beaucoup d'entre nous, c'était nullement volontaire et nous nous en serions volontiers passés, dit Mel quand le calme fut revenu.
– Et voilà, ça devient ma faute ! s'exclama Roland. Je voulais juste savoir ce qu'il y avait sur CD qui traînait. D'accord, j'aurais dû arrêter quand Kanato est entré en scène, mais je n'ai pas pu, avoua-t-il.
– De toute façon, c'est fait maintenant, déclara Mel d'une voix coupante. Que ceux qui sont, disons, surpris, de la position de Terry dans la vidéo, lève la main, poursuivit-il.
Le résultat fut le même que lors de la première question.
– Qu'est-ce qui vous bouleverse tant que ça ? Je veux dire, ce n'est pas comme si, cela voulait dire que je tiens à avoir cette position avec chacun d'entre vous, dit Terry, mal à l'aise.

Article sur 12 + 1 = ? et Illyshbl

Roshieru du blog des Quatre Saisons m'a fait l'honneur et le plaisir de m'interviewer. Il y est notamment question de mon choix de l'auto-publication.
Elle a également pris la peine de faire une critique du livre "12 + 1 = ?" pour ceux/celles que cela intéresse.
Bref, sans plus attendre, voici le lien direct vers l'article que m'a consacré Roshieru :
http://quatresaisons.over-blog.fr/article-28993384.html

vendredi 20 mars 2009

12 + 1 = 14 - Episode 53

Chapitre 2 : La vidéo compromettante

Roland regarda le CD-rom sans étiquette qui était posé sans boîtier sur le meuble du salon. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Curieux, il le glissa dans le lecteur de l'ordinateur, et cliqua sur le fichier vidéo qui s'intitulait X. Tout cela était bien mystérieux. Tiens, c'était un film de Kanato. Et il y avait Terry dessus. Et il se déshabillait. Roland sentit l'excitation monter en lui. Terry était nu à présent. Puis Kanato apparut également en tenue d'Adam dans le champ de la caméra. Roland aurait dû arrêter la vidéo. Il n'avait aucune envie de voir son frère faire l'amour avec Terry, mais la curiosité fut plus forte. Refroidi par la présence de son frère, Roland regarda les échanges de caresses, les baisers brûlants. Et puis, vint la surprise et il ne put se retenir de pousser un grand cri qui alerta les autres Tsukoji qui se trouvaient au rez de chaussé. Sur la vidéo, Terry avait pénétré Kanato qui gémissait doucement sous les coups de reins de celui-ci. Amaki arriva, de même que William, Charlie et Matsuka, tous les quatre alertés par le cri de leur frère. En voyant la scène à l'écran, Amaki poussa un grand juron. Charlie eut un sourire qui se transforma en horrible grimace tandis que Matsuka ouvrait des yeux ronds. William se cacha les yeux derrière sa main, ne pouvant s'empêcher de regarder encore entre ses doigts mal serrés. Kanato débarqua alors dans la pièce et se jeta devant l'écran.
– Comment osez-vous ? hurla-t-il, le visage rouge de honte.
Tout le reste de la famille Tsukoji accompagné par Terry, débarqua dans le salon. Le remue-ménage avait pris des proportions telles qu'il était impossible de l'ignorer. Mel, en bon chef de famille, intervint promptement.
– Écarte-toi de l'écran qu'on comprenne le problème.
Kanato secoua avec virulence la tête.
– C'est un ordre, reprit Mel d'une voix ferme.
Kanato regarda Terry dans l'espoir que celui-ci ferait changer d'avis son frère aîné, mais l'adolescent ne savait pas ce que cachait Kanato avec tant de fougue et les frères au courant étaient trop sous le choc pour songer à épargner les autres. Enfin, le jeune homme se mit de côté et ils purent tous voir qui couchait avec qui et dans quelle position. Cependant, ce fut fort bref, car Kanato se remit devant aussitôt. Terry était catastrophé. Il lui avait pourtant bien dit de ne pas garder cette vidéo, cela avait été même la condition sine qua non pour qu'il accepte l'enregistrement, et voilà qu'elle sortait au grand jour dans le salon comme si c'était un film familial. L'adolescent jeta un coup d'œil à Mel : il était pâle comme un linge. A dire vrai, personne ne semblait dans son assiette. Kanato avait même l'air au bord de l'évanouissement. Terry déglutit et se jeta à l'eau.
– Kanato, coupe la vidéo. Ensuite, sors le CD du lecteur et casse-le en deux.
Et une bonne chose de faite, se dit l'adolescent tandis que Kanato exécutait avec empressement les ordres. Le silence qui régnait était mauvais, décida Terry. Douze personnes qui se taisent après une vidéo choc, ce n'est pas franchement bon signe.
– Et maintenant, reprit Terry, quelqu'un pourra m'expliquer comment cette vidéo qui devait être détruite le jour même de sa naissance s'est retrouvée dans le lecteur de l'ordinateur du salon ?

jeudi 19 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 52

– Tsumi, veux-tu bien me rendre mon livre sur les oiseaux ? Je voudrais bien le ranger à sa place. Ça va faire deux semaines que tu l'as, dit William.
Terry adressa un sourire complice à Tsumi. William et ses chers livres !
– Mince, je vous dérange, ajouta-t-il, remarquant soudain la présence de Terry dans la pièce - une bonne chose - et les mains de Tsumi sur les épaules de celui-ci - une mauvaise chose.
– Oui et non. J'avais envie de te voir... Tu m'avais dit que tu avais une surprise pour moi hier soir... J'aimerais bien savoir ce que c'est aujourd'hui.
– Suis-moi dans ma chambre, dit William à l'intention de Terry. Je récupérerai mon livre plus tard... Profite donc de ce répit pour le retrouver si tu l'as perdu, déclara-t-il en se tournant vers son frère.
Après un regard d'excuse à Tsumi, Terry suivit William jusqu'à sa chambre. Le regard de l'adolescent fut immédiatement attiré par la pile de livres qui encombrait la table de nuit. En s'approchant, il put lire le titre des livres et il sursauta légèrement : Les milles secrets de la sodomie, Orgasmes masculins, Les mystères de la fellation dévoilés, L'homme et le point G, L'essentiel du sexe anal.
– Voilà la surprise promise, déclara William à Terry.
Ce dernier se mordit la lèvre nerveusement et se retourna. William lui tendait un livre de son enfance qui n'était plus édité et que l'adolescent avait longtemps cherché.
– Oh ! Merci !
– Je l'ai trouvé d'occasion sur le net.
L'adolescent tira sur le t-shirt de William pour qu'il se penche, puis il l'embrassa.
– L'autre surprise, c'est que j'ai lu plein de livres intéressants...
– J'ai vu, murmura Terry.
Il n'était pas complètement enthousiaste, car il trouvait cela froid de suivre les conseils d'un livre. Certes William en combinait plusieurs, mais il y avait un côté clinique à se déshabiller bien sagement, ouvrir les jambes, sentir un doigt lubrifié s'introduire dans son anus pendant qu'une langue experte léchait son pénis. Cela procurait du plaisir, mais ce n'était pas follement excitant. Fort heureusement, William finissait toujours par s'abandonner à la passion. Son savoir livresque ne disparaissait par pour autant, mais perdait son côté mécanique et impersonnel. Un frisson parcourut le corps de Terry tandis que les mouvements de va et vient de William s'intensifiaient. Ses mains caressantes glissaient, palpaient, touchaient les zones les plus érogènes du corps de l'adolescent. Malgré tout ce qu'il avait appris au cours des derniers mois, Terry craignait de donner moins de plaisir que William ne lui en procurait. Un tourbillon de sensations agréables l'empêcha de continuer de penser. Il n'y eut plus que l'instant présent et le rythme que William imprimait à son corps. Terry atteignit la jouissance un peu avant ce dernier. L'intensité de son orgasme le laissa pantelant. William roula sur le côté, en sueur. Ils n'eurent cependant pas trop le temps de se remettre de leur étreinte. Dans le couloir la voix de Charlie venait de retentir :
– A table !
Terry et William s'empressèrent de se rhabiller pour descendre manger. Ils arrivèrent tout de même bons derniers dans le salon où le couvert était dressé. Amaki lança un petit commentaire aigre-doux au sujet de leur retard, mais l'adolescent se contenta de sourire. Ils vivaient dans une harmonie fragile, prête à se rompre au moindre faux-pas, mais Terry n'aurait voulu être ailleurs pour rien au monde.

(Fin du chapitre 1)

mercredi 18 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 51

– Tu descendras au repas ?
– Rien que pour te voir, mon cœur, dit Ben en retournant à son bureau déjà distrait à la pensée de ce qu'il allait écrire.
Terry referma doucement la porte. Il fit volte-face et trouva Kanato derrière lui. Silencieux comme un chat, comme à son habitude. Terry ferma les yeux. Des baisers légers comme des papillons effleurèrent ces paupières.
– Il faudrait que je vienne poser pour toi. Mais je ne peux pas, j'ai promis à Yuriko de le rejoindre juste après mes devoirs. Je me suis arrêté pour saluer Ben parce que je n'avais pas été très gentil avec lui tout à l'heure.
Kanato ne laissa transparaître aucune émotions sur son visage. Comme toujours.
– As-tu quelque chose de particulier à me dire ?
Terry savait désormais déceler les petits signes montrant que Kanato avait un problème ou voulait quelque chose. Ce dernier le prit par la main et lui fit presser le pas. Il le conduit jusqu'à la chambre de Tsumi et frappa à la porte.
– Entrez !
Terry, perplexe, entra à la suite de Kanato. Yuriko, la main bandée, était assis dans un fauteuil sous l’œil sévère de Tsumi. Le sang de Terry ne fit qu'un tour. Il se précipita vers le blessé.
– Ça va ? Tu n'as pas trop mal? Qu'est-ce que tu t'es fait?
– Il s'est blessé avec des ciseaux. Sa nouvelle paire de ciseaux dont il était si fier. Il était si pressé de finir t... commença à expliquer Tsumi.
– Tais-toi, interrompit Yuriko qui ne voulait pas que Terry sache qu'il lui cousait un très beau pantalon.
– Ah... Pardon. Bref, un faux mouvement et il s'est blessé. Rien de grave.
– Tant mieux.
– C'est raté pour la leçon de tricot en revanche. Je ne pourrais pas bien te guider. Je vais essayer de ne pas bouger ma main du tout. C'est mon outil de travail après tout.
– Ne t'en fais pas. Tu pourras aller tailler les cheveux de tes clients, lundi. Pas de choses compliquées parce que la paume de ta main sera un peu raide à cause de la cicatrice, expliqua Tsumi.
– Je t'aiderai à te nourrir ce soir si tu veux, proposa Terry.
– Si tu fais cela, quasiment toute la famille va se couper la main... dit Tsumi mi sérieux mi plaisantin.
– Je veux bien...
– Bon maintenant, que tout le monde sorte de mon antre, déclara Tsumi.
– Même moi ? demanda l'adolescent.
– Sauf toi, idiot.
– C'est grâce à moi que Terry est venu te voir. dit Yuriko avant que Tsumi ne lui claque la porte au nez.
– A ce soir, murmura Kanato tandis que la porte se refermait.
La voix de Kanato fit, comme toujours, frissonner Terry de plaisir.
– Comment se porte ta ménagerie ?
– Bien, répondit Tsumi.
– Ben prétend m'avoir tué vingt cinq fois, tu devrais vérifier si je suis encore en vie.
– Ne me tente pas.
– Juste un embrassement.
– Ça existe ça ?
Tsumi caressa doucement les joues de l'adolescent, puis il le prit par les épaules et lui imposa un massage qui fit un bien fou à Terry. Le massage serait sans doute devenu déshabillage si William n'avait pas débarqué dans la pièce.

mardi 17 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 50

L'adolescent s'empara de la longue mèche blanche qui avait été exclue une fois de plus de la coiffure savante de Yuriko et joua avec.
– Tu viendras après tes devoirs ? demanda ce dernier tout ébouriffant les cheveux de Terry d'un geste familier.
Mel rongeait son frein.
– Si j'ai fini largement avant le début du repas du soir, oui. Je te promets de me dépêcher.
– Il faut que tu travailles sérieusement, intervint Mel.
– Je peux faire vite et bien.
L'adolescent était en effet plutôt doué pour les études. Autrefois, il y consacrait la plupart de son temps. Terry embrassa la mèche blanche de Yuriko comme s'il lui faisait un baise-main. Ce dernier sourit tout à fait.
– Si tu ne peux pas, nous nous mettrons à l'apprentissage du tricot demain à la première heure, d'accord ?
– J'espère plutôt que ce sera tout à l'heure.
Et sur ces mots, Terry prit la direction de la chambre de Mel. Celui-ci verrouilla la porte dès qu'ils furent entrés. L'adolescent s'assit au bureau et se mit à travailler. Mel le regardait sans rien faire. L'adolescent sentait ses yeux caressants, mais s'y était habitué. Mel le regardait souvent travailler. C'était un de ces plaisirs à lui. Il avait expliqué à Terry qu'il adorait voir le front de ce dernier se plisser sous l'effort de la réflexion. En deux heures, l'adolescent boucla ses devoirs. Vite fait, mais bien fait, comme à son habitude.
– Tu as tout fini ?
– Oui... Tu n'as qu'à vérifier si tu veux, répondit Terry, vaguement exaspéré.
– Je jetterai un coup d’œil, oui, mais plus tard. Il est déjà 18 heures. On mange à 20 heures en général et tu as beaucoup de gens à voir d'ici là.
Le sérieux, le raisonnable Mel. Il faisait passer les autres avant lui.
– Toi entre autres.
L'adolescent tendit son front à Mel qui y déposa une pluie de baisers. Puis, Terry, avec un certain regrets s'éloigna de lui. Cependant, dès qu'il fut sorti de la chambre, son cœur retrouva sa légèreté : il allait voir ses autres amours!
Il avait l'intention de se rendre chez Yuriko, mais la vue du mur de la chambre de Ben lui rappela qu'il avait froissé légèrement ce dernier. Il frappa à la porte.
– Quoi ? gronda la voix de Ben.
– C'est moi.
La porte s'ouvrit en grand laissant place à un Ben visiblement furieux.
– Je t'ai déjà tué de vingt cinq manières différentes à travers les vingt cinq victimes de mon serial killer.
Terry fut soulagé d'apprendre que Ben avait écrit : s'il écrivait, c'est qu'il se portait plutôt bien...
– Je préfère partager une petite mort avec toi. Ou que tu me fasses subir quelques embrassements.
L'écrivain s'empara de ses lèvres avant de se perdre dans le creux de son cou.
– Mon cœur, tu n'es qu'une fripouille. Comment vais-je terminer mon roman policier maintenant ? Je n'ai plus qu'à reprendre mon roman d'amour entre Tchen et Ayato.
– Je ne peux pas rester avec toi.
– Je retourne à mon roman policier. Je te tue une vingt-sixième fois et puis, en fait, on découvre que la dix septième victime n'est pas morte...

lundi 16 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 49

– Il reste avec moi. Il ne bougera pas de cette chambre juste pour ton bon plaisir.
– Terry, est-ce que tu as fait tes devoirs ? demanda Mel en ignorant royalement son frère.
– Je n'ai pas encore eu le temps.
C'était vrai. L'adolescent avait toujours un mal fou à trouver le temps de les faire. Il ne put s'empêcher d'être amusé que Mel use de cette excuse pour venir le chercher chez l'un de ses frères.
– Tu sais que tu dois les faire. Et maintenant me semble une très bonne idée. Comme ça tu pourras être tranquille dimanche.
– Bon sang, tu nous déranges ! Terry pourra les faire plus tard ces fichus devoirs.
– S'il t'écoutait, il ne les ferait jamais parce que demain, tu lui proposeras encore de faire autre chose, répondit posément Mel de ce ton paternaliste qu'il affectait souvent.
– Amaki, il faut mieux que j'aille étudier. Comme ça demain, je pourrais profiter à fond de mon dimanche. Je réécouterai la musique avec toi, dès ce soir.
– Et tu seras dans mon lit demain matin.
Ce n'était pas une question de la part d'Amaki, mais une affirmation. Terry fut ennuyé de cette déclaration dans la mesure où il avait plus ou moins dit à Mika qu'il dormirait avec lui... enfin, dormir... en même temps, même si Mika serait très déçu, il ne serait pas horriblement fâché, contrairement à Amaki.
– D'accord. A cette nuit.
Mel ne broncha pas devant cet échange, mais la petite ride qui était apparue sur son front marquait sa contrariété.
– A cette nuit.
La porte claqua violemment derrière eux.
– J'ai mis tes affaires de cours dans ma chambre.
– Tu vas vraiment me faire travailler ? demanda Terry d'un ton taquin.
– Oui.
L'adolescent soupira : Mel n'arrêterait-il donc jamais de prendre le rôle du père dans cette maison ?
– Allons-y.
Roland sortit de sa chambre qui était juste à côté de celle d'Amaki et rejoignit Mel et Terry.
– Vous allez où ?
– L'obliger à faire ses devoirs.
– Oh. Terry, tu prendras bien une douche avec moi avant le repas du soir ?
– Avant ? Je note cela dans mon agenda, dit malicieusement l'adolescent.
Une douche avec Roland... voilà qui promettait d'être jouissif. Terry se sentit excité par avance. Mel grinça des dents en voyant les yeux brillants de l'adolescent.
– Avant l'effort, le réconfort, déclara Roland et il vola sans vergogne un baiser à Terry.
– Dépêche-toi, dit sèchement Mel.
– Oui, oui... déclara l'adolescent tout en passant un doigt rêveur sur ses lèvres.
– Pense à moi, lança Roland alors que Mel entraînait Terry plus loin.
Ils croisèrent alors Yuriko.
– Ter-ry! Je te cher-chais!
– Tu m'as trouvé, Yuriko. Mais il faut que j'aille faire mes devoirs.
Yuriko soupira. Impossible de circonvenir Mel. Et en plus, Terry ne semblait pas spécialement heureux de le voir...
– Je voulais passer un moment avec toi. Tu voulais que je te montre comment tricoter la semaine dernière et je pensais que ce serait bien de commencer aujourd'hui.
– Lâche-moi le bras, Mel, déclara fermement l'adolescent.
Mel lui obéit. Aussi curieux que cela puisse paraître, il se pliait très souvent à la volonté de Terry. Aucun de ses frères ne pouvait le faire revenir sur une décision, quand il en avait pris une, mais Terry, si.
– J'adorerais vraiment passer un moment avec toi, mais si je ne fais pas ces devoirs maintenant, je serais obligé de les faire demain de toute façon.
Yuriko esquissa un sourire. Déjà, Terry prenait la peine de s'expliquer. Mais pourquoi diable Mel devait être avec Terry pour que ce dernier fasse ses devoirs ? Yuriko était plutôt mature pour son âge et n'était pas du genre à trépigner ou à se fâcher pour un rien, mais il avait désespérément besoin de se sentir aimé. Et si Terry préférait accompagner Mel...

vendredi 13 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episodes 47 et 48

Chapitre 1 :
Rien n'est parfait dans le meilleur des mondes


Terry habitait désormais avec les frères Tsukoji depuis une semaine. Il revoyait Matsuka en train d'embarquer ses affaires et entendait encore sa mère lui dire que les Tsukoji étaient bien gentils de lui donner leur chambre d'amis. Les yeux d'or de Terry pétillèrent d'amusement. Il n'avait pas passé une seule nuit dans la chambre d'ami. Il le ferait peut-être s'il était malade comme un chien, et encore ! Cela n'avait pas été simple du tout de convaincre ses parents de le laisser derrière eux, mais ils avaient fini par céder. Mel était un orateur hors pair. Il avait été très rassurant avec sa mère, paré tous les arguments de son père. A présent que le cauchemar du départ aux Etats-Unis était bel et bien terminé, tout était parfait... ou presque.
– Quand vous aurez fini vos embrassements, prévenez-moi !
La voix de Ben retentit près de l'oreille de Terry et Matsuka qui étaient perdus dans un long et profond baiser. Matsuka libéra l'adolescent à contre-cœur. Terry décocha un sourire si heureux à Ben que Matsuka sentit la morsure de la jalousie : il n'était pas bien son baiser ?
– Tu inventes encore des mots ? demanda tendrement Terry au viking blond qui se tenait devant lui.
– Raté, mon cœur. Un embrassement est un baiser long, profond et tendre. Les bons dictionnaires te le diront. Formule littéraire, je te l'accorde.
– C'est joli...
– Je suis encore là, bougonna Matsuka.
Terry reporta son attention sur lui.
– Moi aussi, tout prêt pour un autre embrassement. Nous préviendrons Ben, après.
Matsuka recouvra le sourire tandis que Ben se rembrunissait. Matsuka reprit possession des lèvres de Terry.
– Je retourne écrire. Un roman policier parce que j'ai des envies de meurtre.
Ben claqua la porte de sa chambre.
– Oy! Matsuka, tu pourrais lâcher les basques de Terry maintenant. Il était d'accord pour aller courir avec moi. Dix tours de jardin... dit Hanami qui arrivait.
L'adolescent se dégagea de l'étreinte de Matsuka.
– Je cours courir...
Matsuka grimaça. Pas moyen d'être tranquille deux minutes dans cette maison ! Hanami ne se le fit pas dire deux fois. Il souleva Terry comme une princesse et s'apprêta à l'enlever aux griffes de son redoutable frère.
– A tout à l'heure ! lança Terry, soufflant un baiser avant qu'Hanami ne l'emporte au pas de course.
Matsuka sourit. Il avait brusquement hâte d'être tout à l'heure...

Hanami avait déjà fait deux tours et Terry à peine un qu'ils croisèrent Mika en train d'arracher des mauvaises herbes.
– Mika !
Terry s'arrêta de courir et s'approcha du jardinier.
– Tu avais dit dix tours ! s'exclama Hanami sur un ton de reproche.
– Je suis déjà fatigué. Je vais te regarder courir, d'accord?
Hanami ne pouvait rien répliquer à un « je suis fatigué de Terry, il voulait tant que ce dernier soit en forme... Et puis l'idée que Terry le regarde n'était pas pour lui déplaire. Ce qui le gênait, c'est que Mika était à côté de Terry et qu'il lui tapotait régulièrement les fesses.
Hanami en était à son huitième tour quand Charlie par la fenêtre de la cuisine appela Terry.
– Terry ! Les biscuits avec un cœur de chocolat fondant sont prêts ! Tu viens les goûter ?
– J'arrive ! lança Terry.
Il embrassa Mika, esquiva la dernière tape sur les fesses que ce dernier voulait lui donner et courut vers Hanami.
– Je sais que tu as encore deux tours, mais si tu m'embrassais, je serais plus heureux encore de rentrer à la maison, dit Terry quand il l'eut rejoint avec beaucoup de difficultés.
Hanami s'arrêta net et prenant Terry dans ses bras, il l'embrassa avec beaucoup d'enthousiasme. Il s'était amélioré depuis le début mais des frères Tsukoji, il était bien celui qui embrassait le plus mal. Cela ne gênait guère Terry qui adorait transmettre ce qu'il avait appris des autres à Hanami. Il rentra à la maison d'un pas bondissant et rejoint Charlie qui l'attendait dans la cuisine.
– Tu en as mis du temps. Et je sais pourquoi, j'ai tout vu de la fenêtre de la cuisine.
Charlie avait dit cela d'un ton aimable, mais Terry savait désormais que Charlie affichait parfois une fausse amabilité.
– Mika et Hanami auraient très bien pu être tentés par tes délicieux biscuits au chocolat.
Charlie comprit très bien ce que Terry voulait dire par là. Ses deux frères auraient peut-être suivi l'adolescent dans la cuisine si celui-ci les avait quitté trop brusquement. Jalousie oblige...
– On les mange ensemble ?
Terry frémit en entendant la question de Charlie. En général quand il lui faisait cette proposition, Terry se retrouvait allongé sur la table de la cuisine recouvert du plat préparé... Ce n'était pas vraiment ce qu'il préférait comme position... Il acquiesça cependant, car il voulait lui faire plaisir. Charlie lui fourra dans la bouche l'un des petits biscuits au chocolat. Il mordit ensuite dans la moitié du biscuit qui dépassait de la bouche de Terry et un instant plus tard ils s'embrassèrent. Un baiser au goût chocolat.
– Alors ?
– Délicieux.
Ils venait de manger leur quatrième biscuit au chocolat et l'achevait langue contre langue quand Amaki entra.
– Charlie... Tu ne pourrais pas utiliser ta chambre pour cela ?Je te rappelle que la cuisine est un lieu publique.
– Qui était en train de jouer avec les oreilles de Terry dans le salon hier soir ? répliqua Charlie.
– Ce n'est pas pareil.
– Évidemment quand il s'agit de môssieur Amaki, tout devient spécial.
Le masque d'amabilité de Charlie était tombé. Cela sentait le roussi.
– C'est de ma faute dans les deux cas. Charlie serait tout aussi bien monté dans sa chambre. Et j'ai provoqué Amaki, avança timidement Terry.
– Bien sûr que non, que ce n'est pas ta faute ! s'exclamèrent dans un bel ensemble les deux frères en se tournant vers lui.
Devant une si belle synchronisation, Terry se mit à rire. Ce rire si agréable à l'oreille. Les deux frères rirent également.
– Je peux emporter Terry ? demanda Amaki à son frère.
– Demande à l'intéressé, suggéra aimablement Charlie.
Terry fut quelque peu embêté devant ce choix. Charlie rappelait gentiment à son frère qu'il était un individu libre de ces décisions et non une chose, mais en même temps, il lui demandait de dire lequel d'entre eux il préférait. Or, il n'avait pas de préférences.
– Qu'est-ce que nous allons faire, Amaki ?
Terry demanda cela car il savait qu'aller dans la chambre de ce dernier écouter de la musique se terminait extrêmement fréquemment dans le lit à bouger au rythme de la musique.
– Ça dépendra de toi. Si le morceau te plaît.
– Je mange encore un biscuit au chocolat pour reprendre des forces et je monte. Tu m'attends en haut de l'escalier de la cuisine ?
Cette réponse ne parut satisfaire complètement aucun des deux frères, mais elle eut l'avantage de ne déplaire à personne. Amaki grimpa les escaliers. Et Terry partagea non pas un, mais deux biscuits au chocolat avec Charlie avant de le quitter.
– Désolé de t'avoir fait attendre Amaki.
– Tu sais que je déteste attendre, râla Amaki. Ils étaient si bons que cela ses biscuits au chocolat ? ajouta-t-il en se penchant pour goûter les lèvres de Terry.
L'adolescent avait un faible pour la bouche aux lèvres presque bleues car, quand il l'embrassait, il sentait la froideur des lèvres d'Amaki dû à un problème de circulation sanguine fondre comme neige au soleil à son contact.
– On va écouter de la musique ?
– Si on arrive à ma chambre sans se faire repérer, oui, grommela Amaki qui savait parfaitement qu'il pouvait se faire voler l'adolescent à tout moment.
Cela n'arriva pas. Un miracle, voilà ce que c'était ! Amaki referma la porte de sa chambre avec satisfaction. Il lança la musique sur l'ordinateur et bientôt, elle envahit la pièce. Terry devina sans peine avec quelle idée en tête il l'avait composé. La musique était d'abord lente et toute en caresses, puis elle devenait de plus en plus rapide jusqu'à devenir endiablée avant d'atteindre un pic sonore élevé. Elle s'éteignait ensuite doucement. Terry songea que pour Amaki s'était un grand compromis. Il avait du comprendre que pour l'adolescent s'était extrêmement fatiguant de s'accorder au rythme de n'importe quelle musique. Il en avait donc composée une spécialement facilement à suivre pour une partie de jambes en l'air.
– Elle est parfaite pour... commença Terry avant d'être interrompu par des coups violents à la porte
Amaki crut qu'il allait devenir enragé. Il avait passé deux semaines à composer ce morceau pour donner envie à l'adolescent de sauter de suite dans le lit. Et voilà que si près de récolter le fruit de ses efforts, un de ces idiots de frère venait tout gâcher. Il ouvrit en gromelant. Le visage de Mel apparut. Amaki râla intérieurement. C'était bien à Mel qu'il ne pouvait pas mettre un coup de poing dans la gueule. C'était Mel le chef de famille après tout.
– Qu'est-ce que tu veux ? aboya Amaki.
– Voir si Terry était là. Charlie m'a dit qu'il était monté avec toi.

12 + 1 = 14 ! - Partie 2 : De Treize à quatorze



Deuxième Partie :

De treize à quatorze



jeudi 12 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 46

Trop vite le matin du départ fut là. La dernière journée de vacances avait été quelque peu morose. Beaucoup de temps avait été en effet consacré à rassembler les affaires en prévision du retour. Les Tsukoji étaient contents à l'idée de retrouver leur chez eux, mais tristes que les vacances se terminent. Terry, lui était franchement malheureux, mais il le cacha du mieux qu'il put. Dans le mini-bus, il bavarda comme si de rien était avec Mika et Hanami. Il chanta avec Amaki, fit une partie de petits chevaux avec Charlie, Matsuka et Kanato. Ils n'étaient plus qu'à une demi-heure de la maison des Tsukoji, quand Terry prit conscience que cela ne servait plus à rien de garder le secret sur son départ aux Etats-Unis. Les vacances étaient finies à présent. Il avait résisté et réussit à ne pas gâcher leur séjour à la mer, mais bientôt, tout le monde descendrait de voiture et Terry n'aurait plus qu'à rentrer chez ses parents et à commencer à faire ses bagages. Une larme roula sur la joue de l'adolescent et en un instant, le désordre le plus complet régna. Matsuka se gara brutalement. Hanami ébouriffa les cheveux de Terry. Kanato lui serra la main droite. Mika lui mis la main sur l'épaule. Les autres Tsukoji demandèrent ce qui n'allait pas de multiples façons. Le brouhaha ne cessa que quand les larmes de Terry se furent arrêtées de couler.
– Pourquoi pleures-tu? demanda enfin Mel.
– Mes parents veulent que...je parte avec eux... murmura l'adolescent d'une voix hachée.
– Où ? fit Mel.
– Aux Etats-Unis, dit Terry d'une toute petite voix.
Voilà, c'était dit. L'adolescent s'attendait à de grands cris, mais au contraire, un long silence s'installa. Cette absence de réaction inquiéta Terry. Les Tsukoji étaient en fait choqués au-delà des mots. Ils avaient bien sûr remarqué qu'à plusieurs reprises durant le séjour au bord de mer, Terry avait eu l'air triste, mais ils n'avaient pas imaginés ça.
– On pourrait t'accompagner, proposa Mika avec la fougue de l'adolescence.
– Si tu réfléchis un peu, nous ne pouvons pas tous partir aux Etats-Unis comme ça, intervint Mel.
– Quand dois-tu partir ? demanda Tsumi.
– Dans deux mois et demi.
Bien que rien ne soit résolu, Terry se sentait mieux maintenant qu'il avait avoué le secret qui pesait sur son coeur. Le volume sonore augmenta considérablement. C'était impossible, horrible, catastrophique, non envisageable. Pourquoi Terry ne viendrait pas habiter à la maison ? Mais à quoi donc pensaient les parents de l'adolescent de le faire déménager à deux reprises l'année de son bac ? C'était ridicule. Affreux. N'y avait-il pas moyen de les convaincre ? Est-ce que Terry avait vraiment tout essayé ? Questions, solutions se multipliaient. Même le silencieux Kanato avait son mot à dire ! Ils passèrent près d'une heure au bord de la route à discuter. Finalement, Matsuka remit le moteur en marche et ils repartirent. Mel parlerait aux parents de l'adolescent et tenterait de les convaincre qu'il valait mieux pour le bien de leur fils qu'il ne les accompagne pas à l'étranger. Ils aviseraient en cas d'échec.

mercredi 11 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 45

Hanami le suivit volontiers, même s'il était apparemment un peu étonné par la tournure que prenait les évènements.
– Pourquoi moi ? demanda Hanami à mi-voix alors qu'ils montaient les escaliers jusqu'à la chambre de Terry.
– Bientôt les vacances s'achèvent et nous n'avons pas fait une seul fois fait l'amour ensemble.
– Je... Je me sens maladroit et j'ai peur de te faire mal...
Ils entrèrent dans la chambre à coucher. Terry se retourna vers Hanami et lui demanda d'une voix inquiète :
– Tu ne me désires pas ?
– Si, mais... n'est-ce pas mieux avec mes frères ?
– C'est différent. Vous êtes chacun irremplaçable.
– Oui, mais...
La voix d'Hanami mourut, Terry venait de fermer les yeux et avait levé le visage vers lui dans l'attente d'un baiser. Hanami embrassa maladroitement les lèvres que lui offraient son cher ange. Il le serra ensuite trop fort contre lui, arrachant une légère grimace à Terry. Un nouveau baiser fut donné. L'adolescent y répondit avec ferveur. Comme Hanami l'avait littéralement plaqué contre son corps, il sentit le sexe de celui-ci se durcir. Même s'il ne lui courait pas après, il le désirait toujours. Ce constat le soulagea. Hanami s'écarta un peu et, prenant la main de Terry, il la porta à sa joue. Il la fit ensuite glisser sur ses lèvres et captura l'index dans sa bouche. Il le suça doucement, puis passa doigt au suivant. L'annulaire et l'auriculaire subirent le même traitement, puis il s'attaqua à l'autre main. Cette langue chaude qui passait sur le bout de ses doigts enflammèrent Terry. Il brûlait d'envie de sentir la peau nue de son compagnon contre la sienne. De sa main libre, il caressa le téton qui n'était pas couvert par la fausse peau de bête. Avec maladresse, Hanami entreprit de le déshabiller, tout en défaisant l'attache de son costume d'homme préhistorique. Quand son torse fut entièrement découvert, Terry se mit à jouer avec le second téton. Son autre main étant à présent libre, il tira sur la cordelette qui retenait encore la peau de bête. Celle-ci tomba aux pieds d'Hanami. Il portait une caleçon noir moulant qui mettait en valeur son sexe en érection. Terry se recula pour le regarder, et s'allongea sur le lit. Hanami l'y rejoint après avoir ôté son ultime vêtement. Il recouvra le corps de son ange, l'écrasant involontairement. Cependant, il se mit vite sur le côté, récupéra sous le lit, du lubrifiant et le tendit à Terry. Celui-ci faillit ne pas l'attraper afin d'obliger son compagnon s'en servir, mais il y renonça : Hanami craignait trop de s'y prendre mal, il ne fallait pas le mettre mal à l'aise. Pendant que Terry appliquait le lubrifiant afin de se préparer à accueillir Hanami, celui-ci lui caressa tendrement l'intérieur des cuisses, puis frotta leurs deux sexes l'un contre l'autre. Leurs corps étaient brûlants. Des gémissements de plaisir s'échappèrent de leurs lèvres.
– Pénètre-moi, murmura Terry.
Il voulait le sentir en lui, ne faire plus qu'un avec lui. Avec plus de précaution que nécessaire, Hanami s'exécuta. Après quelques coups de reins, il fit passer Terry au dessus de lui afin de le laisser bouger à son rythme. Leurs halètements se répondaient. Le plaisir les submergea et ils éjaculèrent. Terry se détacha du corps de son compagnon, et s'écroula contre lui.
– Je t'aime, souffla Hanami.
Terry l'embrassa et s'endormit, épuisé.

mardi 10 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 44

Les Tsukoji avaient chacun gardé le secret sur leur costumes, aussi Terry attendait-t-il avec impatience de les voir. Il fut le premier à descendre dans le salon. Il s'était choisi un costume de lutin de Noël. Il portait un pantalon blanc rayé de vert, un petit chapeau pointu rouge et une chemise blanche recouverte d'une veste marron sans manches. Mel ouvrit en quelque sorte le bal en débarquant dans la pièce. Il s'était choisi un uniforme de soldat gris dont les bottes noires remontaient juste en dessous du genoux. Dans ses mains, il tenait une cravache et ce détail fit tiquer Terry. Un à un, les Tsukoji arrivèrent, et se présentèrent à l'adolescent comme s'ils participaient à un concours - ce qui était plus ou moins le cas. Tsumi avait pris un costume de chirurgien et ses belles mains étaient recouvertes de gants en caoutchoucs peu flatteurs. En imaginant ceux-ci sur sa peau, Terry eut la chair de poule. Ben avait enfilé une tenue de dompteur et fit claquer son fouet devant Roland qui portait un masque de lion. Les fausses oreilles étaient mignonnes, mais le museau était grotesque. Amaki, en tant qu'Indiana Jones avait également un fouet, mais il s'abstint de jouer avec. William qui s'était déguisé en Zorro n'hésita pas en revanche à brandir son épée de pacotille pour dessiner W dans les airs. Le masque mettait en valeur ces yeux outremer, mais l'épée n'inspirait guère confiance. Matsuka avait opté pour un uniforme de policier noir. A sa ceinture pendait une paire de menottes. D'un air entendu, il les fit cliqueter. Terry préfèra faire semblant de n'avoir rien vu. Kanato et Yuriko qui ne s'étaient pas concertés, étaient tout les deux déguisés en indiens et avaient des perles dans les cheveux tandis que Charlie avait revêtu une tenue de cowboy. Il ne manquait plus que la danseuse de saloon et elle arriva. Mika s'était en effet déguisé en femme, mais avec sa taille, c'était tout bonnement impossible d'être crédible. Terry se retint d'éclater de rire. Quant à Hanami, il avait enfilé une peau de bête. Il était difficile de savoir s'il était un homme de la préhistoire ou bien un homme de la jungle, mais une chose était sûre, il était extraordinairement sexy. Terry qui pensait qu'il aurait du mal à choisir le costume le plus réussi, sut immédiatement avec qui il voulait passer la nuit. Outre le costume, le fait qu'Hanami n'ait pas couché une seule fois avec lui depuis le début du séjour, le rendait irrésistible. Annoncer qui était l'élu de la soirée fut en revanche plus délicat que l'adolescent n'avait prévu. Il retarda les choses le plus possible, mais vers minuit, il fut bien obligé de dire qu'Hanami l'emportait. Mika voulut savoir pourquoi et Terry dut justifier son choix.
– Je préfère éliminer tout ceux qui sont armés.
Les porteurs de fouets, épée, cravache soupirèrent.
– A part t'assommer avec mon éventail, je ne vois pas en quoi je suis dangereux, grommela Mika.
– La conquête du Far West n'est pas ma période favorite.
Cela lui faisait trop penser aux Etats-Unis. Les deux indiens, le cowboy et la danseuse de saloon grimacèrent.
– Tsu et moi, nous ne portont pas d'armes et n'avons rien à voir avec le Far West, répliqua Matsuka.
– Tu as des menottes. Et, les gants de Tsumi me font froid dans le dos.
Déçu, le chirurgien ôta ses gants tandis que le policier décrochait les menottes de sa ceinture.
– Et moi, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Roland.
– Le museau.
– Et maintenant plus de questions ! Bonne nuit ! s'exclama Terry.
D'un geste vif, il attrapa la main d'Hanami et le tira hors du salon.

lundi 9 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 43

Le lendemain, Terry se réveilla en sursaut après un cauchemar dans lequel ses parents lui annonçaient qu'ils allaient partir dès aujourd'hui aux Etats-Unis. Le cœur battant encore à tout allure, il regarda Roland qui dormait paisiblement à ses côtés. Le bain glacé de minuit avait été suivi par une douche brûlante sous laquelle ils avaient fait l'amour avec passion. Aujourd'hui, ils allaient visiter la ville et avec un peu de chance, découvrir un endroit où ils pourraient se procurer des costumes. Terry sortit du lit et s'habilla sans faire de bruit. Malgré ça, Roland émergea et réclama un baiser d'une voix encore ensommeillée. De bonne grâce, l'adolescent s'approcha du lit et l'embrassa. Roland sembla soudain bien réveillé et, l'attirant à lui, il le fit tomber dans ses bras. Derrière la porte, la voix de Mika demandant à Terry s'il était réveillé, empêcha que les choses n'aillent plus loin.
– Oui ! répondit l'adolescent en se dégageant de l'étreinte de Roland.
La porte s'ouvrit en grand sur un Mika enthousiaste. Il perdit le sourire en voyant son frère qui trônait dans le lit.
– Ne sois pas si surpris, bêta ! Nous sommes en vacances et la chambre de Terry est à tout le monde, déclara Roland.
– C'est vrai, nous nous étions mis d'accord... répondit Mika en faisant la grimace. En fait, je suis venu chercher Terry car Charlie nous a préparé un super petit déjeuner à l'américaine.
L'adolescent blanchit en entendant le dernier mot. Roland remarqua sa pâleur et sauta hors du lit.
– Ça ne va pas, mon trésor ?
Mika se rapprocha également, inquiet. Terry essaya de se reprendre.
– Tout va bien, affirma-t-il.
– Ça n'a pas l'air pourtant, dit Mika.
– Allons tous petit déjeuner, dit Terry en se forçant à sourire.
Malgré le petit incident matinal, Terry savoura pleinement sa journée en compagnie des Tsukoji. Le petit déjeuner américain se révéla si copieux qu'ils n'eurent pas faim à midi. Ils marchèrent beaucoup, visitèrent un musée et deux églises. Ils allèrent dans des boutiques de souvenirs dont ils ressortirent les mains vides, discutèrent, et respirèrent l'air du large. En début de soirée, ils jouèrent de nouveau au foot sur la plage et plannifièrent une nouvelle journée de visites.

L'une après l'autre les journées de vacances s'écoulèrent. Chaque matin Terry se réveillait brutalement après avoir cauchemardé sur son départ aux Etats-Unis. Une fois, il avait même crié, mais Tsumi, malgré toute sa douceur, n'avait pas réussi à convaincre l'adolescent de lui raconter son cauchemar. Il ne restait plus que deux jours à passer au bord de mer quand eût lieu la fameuse soirée costumée désirée par Terry. Dénicher des déguisements n'avait pas été simple et puis les Tsukoji n'étaient pas complètement enthousiastes à l'idée de se costumer. Ils le faisaient surtout pour faire plaisir à leur cher amour. L'adolescent avait réalisé ce détail et avait pimenté l'affaire en déclarant qu'il passerait la nuit avec celui dont le costume serait le plus réussi. Tout à coup, les Tsukoji avaient été beaucoup plus motivés et avaient redoublés d'effort pour être l'élu de la soirée.

vendredi 6 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 42

Terry ne fut donc pas surpris quand, dans l'entrée de la maison désertée par les Tsukoji, Yuriko glissa la main sous sa jupe pour lui retirer son caleçon en profitant au passage pour le caresser. Il n'était apparemment pas question de lui ôter plus que cela. Yuriko remonta sa tunique, ouvrit son pantalon et dégagea son pénis en érection. Terry se mit à genoux et le prit en bouche. Au bout de quelques minutes, Yuriko le fit se relever, l'obligea à lui tourner le dos, puis il souleva la jupe et commença à frotter son sexe entre les fesses de Terry tout en lui caressant le pénis de la main droite. Les jambes tremblantes, l'adolescent gémit. Yuriko s'éclipsa un instant le temps d'aller récupérer un tube de lubrifiant. Après en avoir appliqué sur son sexe, il revint vers l'adolescent et reprit son manège.
– Sers-toi du mur comme appui, souffla Yuriko.
Dès que Terry se fut exécuté, il le pénétra lentement. L'adolescent sentit une vague de chaleur le parcourir. Chaque coup de rein de Yuriko faisait monter le plaisir en lui. Il haletait de plus en plus fort, les mains appuyées au mur. Ils ne résistèrent pas plus longtemps et jouirent. La jupe retomba, les jambes de Terry cédèrent, et ils s'écroulèrent sur le sol. Ils restèrent là un moment, le temps de reprendre leur souffle. Finalement Yuriko se mit debout et tendit la main pour aider l'adolescent à se relever. Ils se sourirent et allèrent tester la salle de bain de l'étage.

L'équipe d'Hanami venait de remporter la victoire quand Terry et Yuriko les rejoignirent enfin.
– Tu en as mis du temps à trouver Terry, commenta Matsuka.
– C'est parce qu'il a voulu se changer, répliqua Yuriko.
– Déjà fini de jouer les filles ? demanda Amaki apparemment un peu déçu.
Il était décidément impossible de leur plaire à tous en même temps, songea l'adolescent.
– Déguisez-vous vous mêmes ! rétorqua-t-il.
Au moment où ces mots franchirent ces lèvres, il réalisa qu'organiser une soirée costumée serait diablement amusant.
– Pas en femme quand même ! s'exclama Matsuka.
– Vous pourrez vous déguiser comme il vous plaira, répondit Terry.
Les frères Tsukoji se regardèrent. Leur amour avait l'air d'avoir sérieusement envie qu'ils se déguisent.
– Tu plaisantes, n'est-ce pas ? demanda Mel en réajustant ses lunettes sur son nez.
Les yeux dorés de l'adolescent se mirent à briller, il les imaginaient déjà. Casque, kilt, bandeau de pirate...
– Pas le moins du monde. On pourrait faire ça dans quelques jours, le temps que vous trouviez vos costumes.
Les Tsukoji échangèrent de nouveau un regard. L'idée enthousiasmait visiblement beaucoup Terry.
– Votons, suggéra Mel.
– Roland n'est pas là, intervint Mika.
– Ce n'est pas grave s'il y a une majorité de oui, déclara Tsumi.
Dix mains se levèrent. Amaki, après un instant d'hésitation donna également son assentiment. Terry battit les mains de joie et les Tsukoji surent qu'ils avaient fait le bon choix.

jeudi 5 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 41

– J'ai l'impression d'embrasser une étrangère...
– Pour ma part, je ne peux pas m'empêcher de penser à Roland.
– Tu m'en veux de t'avoir retenu ?
– Non, mais je ne me sens pas tranquille...
– Roland n'a pas tort. Je veux dire, je devrais assumer le fait que j'aime un garçon, les curieux, y en a partout...
Terry se mit à jouer machinalement avec les mèches de la perruque brune.
– C'est bien que tu t'en rendes compte.
– On rentre, histoire que tu te changes ?
– Je vais marcher encore un peu.
– Tout seul ?
– J'aimerais essayer de retrouver Roland.
– Mais tu ne peux pas savoir où il est et puis, joli comme tu es dans cette tenue, tu pourrais te faire embêter par des inconnus.
– Nous avons croisé en tout et pour tout deux passants, dont une vieille dame. Les risques sont inexistants.
– Reviens vite, alors.
– Promis.
Mika soupira. Terry faisait une très jolie fille avec sa jupe rose et son corsage vert, mais ce n'était pas vraiment lui. Quand il l'avait embrassé tout à l'heure, il avait eu la curieuse impression qu'il le trompait. L'autre inconvénient à ce que Terry soit en fille était qu'il risquait de se faire reluquer par plus d'hommes que nécessaire !
– J'y vais, dit Mika, en renonçant à embrasser son compagnon.
Terry le regarda s'éloigner avant de descendre sur la plage. Vu l'amour de Roland pour l'eau, il devait être au bord de la mer, voire même les pieds dans l'eau. Comme le sable entrait dans ses espadrilles, Terry les retira et s'approcha des vagues. La plage était déserte et il se sentit seul. Il aurait dû demander à Mika de rester avec lui. En même temps il faudrait bien qu'il se réhabitue à la solitude quand il serait aux Etats-Unis. Après avoir marché un moment sans rencontrer personne, Terry fit demi-tour : chercher de cette façon semblait vain. Par jeu, il laissa la mer lui lécher les chevilles tandis qu'il remontait la plage en direction de la maison louée par les Tsukoji. Il regardait les vagues aller et venir sur ses pieds, quand une voix à sa droite le tira de ses pensées.
– Toujours déguisé ?
Terry aperçut Roland qui visiblement avait nagé dans la mer. Il était vêtu en tout et pour tout d'un maillot de bain vert pâle, une algue accrochée dans ses cheveux roux. Malgré la température de l'eau plus que frisquette, il avait fait quelques brasses et exposait à présent son corps mouillé à la brise. L'adolescent eu froid pour lui.
– Toujours fâché ? répliqua finalement Terry.
– Me baigner m'a calmé, mais aimes-tu vraiment te déguiser de la sorte ?
– J'aime faire plaisir à ceux que j'aime. Yuriko adore me pomponner et Mika avait vraiment envie de me voir ainsi.
– Je préfère ça. En tout cas, si tu voulais éviter que je t'embrasse, tu t'y es pris de la bonne façon.
L'adolescent se dit que décidément le déguisement en fille avait été une erreur. Mika lui avait à peine effleuré les lèvres et Roland ne voulait même pas le toucher ! Enfin, son ondin chéri n'était plus en colère et c'était le principal.
– Tu ne trouves pas l'eau trop froide ?
– Non. D'ailleurs, que dirais-tu d'un bain de minuit ce soir?
– Je dis « brr »
L'arrivée de Yuriko interrompit la conversation. Ce dernier avait revêtu une de ses fameuses tuniques longues qui le féminisait et s'était maquillé.
– Oh non ! s'exclama Roland.
Yuriko ne se vexa pas pour si peu. Il ignora même complètement son frère et déroba juste sous son nez un baiser à l'adolescent. Il ne ratait jamais une occasion de faire enrager ses frères...
– Quelqu'un peu m'expliquer l'intérêt de mon déguisement ? demanda Terry quand il put de nouveau parler.
– Nous sommes ainsi dou-ble-ment homosexuels, répondit Yuriko avec un petit rire.
– Je crois que je vais retourner nager, pense à ce que je t'ai dit mon trésor, dit Roland avant d'aller à la rencontre des vagues.
Terry se contenta de hocher la tête. Ce serait romantique de se baigner au clair de lune...
– Tu m'as l'air bien songeur, déclara Yuriko.
– Pardon. Comment nous as-tu retrouvé ?
Yuriko lui montra d'un geste la maison crème aux volets bleus qu'on apercevait au loin.
– Je n'avais pas réalisé que j'étais aussi près...
– Hanami a convaincu le restant de la famille de faire du foot sur la plage, si cela t'intéresse d'aller voir.
– Du moment qu'on ne me demande pas de participer... Par contre, je voudrai changer de tenue avant.
– Je t'aiderai.
Terry devina sans peine ce que Yuriko avait derrière la tête en prononçant ces mots.

mercredi 4 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 40

Une demi-heure plus tard, en faisant virevolter sa jupe rose bonbon devant l'ensemble des frères Tsukoji, l'adolescent était nettement moins joyeux.
– Tu es adorable, déclara Mika, des étoiles pleins les yeux.
– Tu rends bien en fille, grommela Amaki.
Ce qui voulait dire qu'il le trouvait tout à fait à son goût, traduisit Terry. En fait, un seul Tsukoji fit preuve de mécontentement : Roland. Évidemment quand on porte un t-shirt avec marqué « I love boys » et qu'on est attiré par les hommes depuis ses treize ans, voir l'élu de son cœur attifé en fille, cela ne fait pas vraiment plaisir. Pour une fois, Roland endossa donc le rôle de râleur de service, rôle qui était en temps normal exclusivement réservé à Amaki. Les autres Tsukoji protestèrent vivement quand Roland laissa tomber froidement de ses lèvres :
– Détestable !
Terry arrêta d'agiter sa jupe et déclara :
– Roland, je serai tout à fait heureux de ne pas porter de perruque et de robe en ta compagnie, alors ne sois pas si fâché, d'accord ?
– Ce n'est vraiment pas la mort d'embrasser un homme dans la rue, alors ça m'agace de vous voir faire tout ce cinéma, répondit Roland.
– Bien sûr que non, mais je n'aime pas qu'on me regarde comme si j'étais une bête de foire, répliqua Mika.
– Pour ma part, je trouve le déguisement amusant, déclara Matsuka.
– Quant à moi, je m'en moque, intervint Ben.
– Indépendamment de tout, ça fait vacances, dit Charlie.
– Est-ce que tu en as vraiment envie ? demanda Roland en se tournant vers l'adolescent en jupons.
– Si cela peut faire plaisir...
– Ce n'est pas une réponse ça, fit Roland et il s'éloigna à grands pas.
Et voilà, les vacances commençaient par une dispute. Peut-être que les Tsukoji seraient contents que Terry parte aux Etats-Unis et arrête de semer la zizanie dans leur famille... L'adolescent allait relever sa jupe pour courir après Roland, quand la main de Mika s'abattit sur son épaule.
– On va faire un tour sur la plage tout les deux ?
– Pourquoi irait-il avec toi ? demanda Matsuka.
– Parce que c'est moi qui ait demandé en premier ! répliqua Mika et il entraîna Terry dehors.
– Mais Rol... commença l'adolescent.
– Laisse-le ! le coupa Mika tout en continuant à le tirer par le bras, le forçant à avancer.
Une fois dehors, Terry sentit le vent lui caresser les jambes. Il rougit. Et si quelqu'un s'apercevait qu'il était un homme ? Pendant un moment, ils marchèrent en silence, longeant la plage. Terry s'angoissait en songeant à Roland qui était parti furieux. Soudainement Mika le souleva, le posa sur le rebord de pierre qui séparait le trottoir de la plage, et l'embrassa. Le baiser s'arrêta toutefois très vite.
– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Terry.

mardi 3 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 39

Quelques heures plus tard, ils découvrirent une grande maison accueillante aux volets bleus et purent s'extasier devant la beauté du paysage. Ils déchargèrent la voiture et procédèrent à l'installation. Terry eut le droit à une chambre pour lui tout seul tandis que les Tsukoji partageaient une pièce avec un de leurs frères. L'adolescent était donc seul en train de mettre ses vêtements dans le tiroir d'une vieille commode quand Mika débarqua.
– J'aimerais vraiment pouvoir t'embrasser sur la plage sans que cela paraisse bizarre, déclara-t-il brutalement.
– Écoute, Mika, je ne peux pas me métamorphoser en fille, même si nous sommes dans un coin où personne ne nous connaît, répondit calmement Terry en continuant de ranger ses affaires.
– Mais si tu peux, répliqua Yuriko qui venait d'entrer à son tour dans la pièce.
Immédiatement Mika eut l'air terriblement intéressé.
– Il suffit que tu enfiles une des robes que je t'ai cousue. Tu seras mignon tout plein, poursuivit Yuriko.
– Tu t'habilles en fille pour Yuriko ! s'exclama Mika, les yeux ronds.
– Ah, il me semblait bien que je t'avais aperçu une fois ainsi déguisé, déclara Tsumi qui les avait rejoint.
Terry pâlit. Il n'y aurait pas d'échappatoire. Qui plus est, de nouvelles jalousies allait peut-être naître si jamais il osait refuser...
– Enfin, en privé, ce n'est pas pareil, avança timidement Terry qui se doutait que c'était perdu d'avance.
– Mais ici, personne ne te connaît et tout le monde n'y verra que du feu, répondit Yuriko.
Et voilà, maintenant Mika lui faisait les yeux doux. C'était fichu. De toute façon, il pouvait bien lui faire plaisir, car bientôt, il serait loin d'eux...
– D'accord, je me rends.
– J'ai même des perruques avec moi. Tu pourras incarner plusieurs filles. En plus d'être des triplées bien sûr.
– Comment ça des triplées ?! s'exclama Terry.
– Tu ne veux tout de même pas incarner une fille volage ? répliqua Yuriko.
– Je ne crois pas être le seul à vouloir t'embrasser dans la rue, sans que des curieux nous reluquent, répondit Mika.
– Il n'y a pas de honte à avoir de s'afficher en tant que couples homosexuels, répliqua Tsumi. Par contre, je reconnais que si tu nous embrasses tous à tour de rôle dans la rue, ça serait problématique, ajouta-t-il.
– De quoi parlez-vous ? demanda Matsuka qui venait d'arriver.
– De déguiser Terry en fille, répondit Yuriko.
– Et de l'embrasser dans la rue, ajouta Mika.
– Ma foi, je demande à voir, dit Matsuka avec un sourire aux lèvres.
– C'est bon, je cède, j'incarnerai autant de filles que vous voudrez ! s'exclama Terry en levant les yeux au ciel.
– Je pense que c'est moi qui me déguiserait en fille quand on ira faire un tour ensemble, déclara Yuriko.
Cette précision ne manqua pas d'amuser Terry.

lundi 2 mars 2009

12 + 1 = 14 ! - Episode 38


Chapitre 4 : Vacances déguisées


Le jour du grand départ en vacances était enfin arrivé. Tous les Tsukoji et Terry se trouvaient donc sur la route.
– Oh… Ah… Amaki… Hum…
– Amaki, fait taire Terry, bon sang, ronchonna Roland.
Les autres approuvèrent en chœur.
– Pas besoin d’être sorcier pour savoir à quoi il rêve, bougonna Ben.
– Heureusement qu’on est pas en train. Là, ce serait vraiment embarrassant, dit Charlie.
– Vous êtes jaloux, je parie. Ha ha, dit Amaki, l’air vantard.
– A mon avis, il aurait posé sa tête sur les cuisses de Yuriko, ou de n’importe lequel d’entre nous, le prénom serait différent. C’est simplement la preuve qu’il reconnaît ton odeur, expliqua Tsumi calmement.
– Espérons, dit Hanami.
– Testons, suggéra Mika
– Comment ça, tes-ter ? demanda Yuriko.
– Si on déplace doucement Terry et qu’on pose sa tête sur une autre personne, on a une chance de savoir si la théorie de Tsu est juste ou pas. Je me porte volontaire, répondit Mika.
– Ah non, alors ! protesta Amaki.
Les voix avaient monté graduellement si bien que Terry ouvrit un œil, puis deux. Il releva la tête et se frotta les yeux.
– Qu’est-ce qui se passe ? demanda Terry d'une voix endormie.
Dire que tous les Tsukoji tombèrent amoureux tous encore une fois de Terry à ce moment-là n’est pas du tout ridicule.
– Rien de spécial, répondit Charlie précipitamment
– Tu as parlé dans ton sommeil, c’est tout, dit Mika.
– Tu as prononcé mon nom. Et ton rêve avait l’air d’être plus qu'agréable… annonça Amaki un sourire triomphal aux lèvres.
– Tu ne veux pas dire que...? balbutia Terry.
– Si, c’est exactement ce qu’il veut dire... Tes soupirs de plaisirs étaient tout bonnement charmants. Prépare-toi à des heures de luxure quand nous serons arrivés, déclara Mel avec un brin d’ironie.
– Ce n’est pas parce que je suis en manque ou quoique ce soi ! D’abord, c’est de votre faute ! Hier, Amaki a passé la matinée à me caresser, Mel n’a pas arrêté de m’embrasser de toute l’après-midi, Mika m’a fait le grand jeu, Charlie m’a cuisiné à sa façon, Roland m’a fait l’amour deux fois et Ben a testé trois nouvelles positions.
– Ben, heureux homme et sale profiteur ! s’exclama Yuriko
– Bon sang, il va falloir vous dire combien de fois que la pénétration anale ne doit pas être excessivement répétée, dit Tsumi avec un certain agacement.
– J’ai juste embrassé Terry, contra Mel.
– Aucune pénétration pour ma part, dit Amaki.
– Idem, répliqua Kanato.
– Je ne l’ai même pas touché hier ! s'exclama Yuriko.
– Juste un baiser de mon côté, dit Hanami.
– Quelques caresses et c'est tout, déclara William.
– Je n’ai rien fait non plus. Le plus coupable est Ben. Roland suit de près... Disons que Mika était dans son droit, récapitula Tsumi.
– Terry peut toujours refuser, maugréa Roland.
– Ça doit être dur de refuser quand quelqu’un te fait du charme. A ce propos, si cela intéresse quelqu’un, moi aussi je n’ai pas touché Terry, intervint Matsuka qui était au volant.
– STOP !
Le silence se fit dans le véhicule. Terry avait parlé.
– Je vais parfaitement bien, je peux effectivement refuser. Je suis habitué… Je... Et, si on changeait de sujet ? suggéra-t-il.
Un concert de voix s’éleva. Terry sourit à ce brouhaha. Il aurait voulu que ce moment dure toujours et qu'ils restent ainsi tous ensemble sans jamais se séparer. L'adolescent s'assombrit en songeant à son départ prochain aux Etats-Unis. Pour ne pas gâcher les vacances, il n'avait rien dit aux Tsukoji, mais cette perspective le hantait.
– Est-ce qu’on arrive bientôt ? demanda Yuriko.
– Non, nous ne sommes plus très loin, répondit Matsuka qui conduisait avec dextérité le minibus qui leur servait de moyen de transport.
– Ce n’est pas trop tôt. Je meurs d’envie de me dégourdir les jambes, déclara Mika.
– Espérons que notre location au bord de la mer sera bien.