vendredi 31 juillet 2009

Cicatrices - Chap10 - Filles (4)

La jeune fille revint dans le salon entièrement nue, ce qui ne manqua pas de surprendre Peter qui eut un hoquet de surprise. Mais à quoi donc jouait-elle ?!
– Cela ne te gêne pas, n'est-ce pas ? dit-elle tranquillement. Après tout les filles ne doivent te faire ni chaud ni froid.
Ce n'était pas une raison pour se balader à poil devant lui. Il choisit de ne pas répondre.
– Après tout, continua-t-elle, les gays, c'est comme des filles. Des seins en moins, un pénis en plus.
Elle se rapprocha de lui. Elle cherchait visiblement à lui montrer ses charmes. Si elle espérait une réaction physique de sa part, elle pouvait toujours attendre longtemps. En tout cas, la pudeur et elle, ça faisait deux. Néanmoins, quand Liam arriverait, quelque chose disait à Peter qu'il n'apprécierait guère la scène.
– Je vais voir si Liam arrive, dit le jeune homme en se levant du fauteuil où il s'était enfoncé.
Cassandra se jeta dans ses bras et déclara la bouche en cœur :
– Reste ! Je ne voulais pas t'embarrasser... à moins que tu n'aies peur de l'effet que je te fasse.
Quelle petite peste ! L'éducation de Cassandra laissait franchement à désirer.
– Pourquoi fais-tu ça ?
La jeune fille prit un air innocent.
– Faire quoi ?
Peter essaya de se dégager, mais elle s'accrochait fermement telle une moule sur son rocher. Comme il ne voulait pas lui faire mal, il se sentit coincé. Et bête.
– Tu ne voudrais pas me lâcher ?
– Seulement, si tu promets de ne pas partir.
Elle était un curieux mélange de femme et d'enfant. Son attitude était gamine, mais c'était bel et bien par les armes féminines qu'elle cherchait à le séduire. La question était : pourquoi ? Peter savait qu'il n'était pas irrésistible à ce point. Il émit donc une supposition à haute voix :
– Tu en veux à ton père ?
L'adolescente le relâcha, lui prouvant qu'il avait vu juste.
– Oh que oui ! Monsieur se réveille homo un beau matin et ensuite, bye bye, sa femme et sa fille !
Quand Liam avait mentionné le séjour imminent de sa fille chez lui, il avait évoqué le désastre qu'avait été son mariage. Bien que déjà attiré par les hommes, il avait combattu cette tendance et s'était marié très tôt avec la fille des voisins qu'il avait mise enceinte. A toute force, il avait voulu s'empêcher de céder à ses pulsions. Seulement après huit ans de vie commune, il en avait eu assez de faire semblant d'être ce qu'il n'était pas. A son travail, un collègue de bureau ouvertement gay lui avait fait réaliser tout ce qu'il perdait à vivre dans le mensonge. Le plus dur quand il avait choisi de divorcer et de recouvrer sa liberté, avait été de renoncer à Cassandra.
– Tu n'as digéré depuis le temps ?
Elle fronça le nez.
– Non. Non et non !
Soudain, Peter se sentit presque paternel à son égard.
– Tu ferais mieux de te rhabiller.
– Ça ne te fait vraiment pas le moindre effet ?
– Ça m'embête pour toi que tu te montres aussi librement toute nue, c'est tout...
– Ce n'est qu'un corps de femme comme un autre !

jeudi 30 juillet 2009

Cicatrices - Chap10 - Filles (3)

Peter s'exécuta. Tout à coup, il comprenait mieux la gêne que Liam avait pu ressentir en apprenant qu'il n'avait que vingt et un ans : il était indéniable que Cassandra était plus proche de lui en âge... Avec son maquillage un peu tapageur, elle aurait d'ailleurs pu prétendre sans difficultés avoir le même âge lui.
– Papa n'est pas encore rentré, déclara la jeune fille tout en l'aidant avec autorité à retirer sa veste.
– Merci, dit-il bien qu'elle lui eut tordu le bras dans le processus.
Il était très difficile pour Peter d'associer Liam au terme papa. Jusque là, la fille de l'homme à la cicatrice n'avait eu aucune consistance, presque aucune réalité. La voir en chair et en os, était perturbant. L'absence de Liam aussi.
– Installons-nous dans le salon.
Elle était très directive. Et, avec son air coquet et sûr d'elle, elle ne paraissait pas très sympathique à Peter. Néanmoins, il n'y avait rien d'autre faire que d'aller s'asseoir dans le salon et d'essayer de bavarder poliment, aussi la suivit-il.
– Quelle filière vas-tu choisir l'année prochaine ? demanda-t-il juste pour éviter que le silence ne s'installe.
– Scientifique. Littéraire, très peu pour moi. Que du blabla.
C'était flatteur pour lui, songea Peter avec un brin d'ironie. En même temps, elle ne savait sans doute pas qu'il était en licence de lettres modernes. Le jeune homme regarda discrètement sa montre, mais elle le repéra.
– Comme j'ai dit à papa de prendre des sushis à emporter, il ne risque pas d'arriver tout de suite.
Peter ajouta mentalement à la liste des défauts de l'adolescente « capricieuse » et « gâtée ».
– J'aime bien manger japonais également.
Il y eut de nouveau un silence, puis Cassandra se leva, récupéra un livre dans l'étagère et déclara en le tendant à Peter :
– Je reviens de suite... en attendant, voici un peu de lecture.
Le jeune homme récupéra machinalement le bouquin et sursauta en regardant la couverture. C'était l'atlas du pénis. Il l'avait aperçu quelques fois à la Fnac. Il releva la tête, mais Cassandra avait déjà disparu. Était-elle allée aux toilettes ? Pourquoi lui avait-elle laissé ce livre ? Que ce soit par taquinerie ou pour une autre raison, Peter décida de le feuilleter. Il l'ouvrit bêtement à la première page. Là, son œil fut immédiatement attiré par un texte écrit à la main : « En l'honneur de notre première anniversaire de rencontre... Célestin. » Le jeune homme revit brièvement le mec baraqué qu'il avait vu une fois avec Liam et referma le livre d'un claquement sec. Il le reposa comme s'il lui avait brûlé les mains. Il se rassura : quelque qu'ait été la relation entre Célestin et Liam, c'était lui qui était aimé à présent. En tout cas, il était à présent quasiment certain que Cassandra n'était pas bien disposé à son égard. Vivement que Liam arrive !

mercredi 29 juillet 2009

Cicatrices - Chap10 - Filles (2)

– Tu as bien vu que Jack est avec Tom maintenant.
Sentant brusquement un regard posé sur lui, Peter tourna la tête et constata que son frère était rentré dans la chambre sans qu'il s'en aperçoive. Qu'avait-il entendu au juste ? Aussi silencieusement qu'il était arrivé, Nathan repartit après avoir récupéré ses clefs qui traînaient sur le bureau.
– Pardon, tu disais ? demanda Peter, qui perturbé par le passage de son frère, n'avait pas écouté Vicky.
– Que je savais qu'ils formaient désormais un couple, mais Jack n'a pas l'air vraiment heureux.
Il ne semblait pas malheureux non plus. En même temps, Jack appréciait Tom comme un ami, il ne lui rendait pas - pas encore - ses sentiments amoureux. Il avait décidé d'essayer de sortir avec lui parce que de toute façon, il n'arrivait pas avoir de relation suivie avec aucune fille. Le viol qui avait marqué son enfance le hantait encore sous forme de cauchemars et jusque là, personne n'avait su s'accommoder de son douloureux et encombrant passé. Quand Jack lui avait expliqué tout ça à mi-voix et en peu de mots, Peter avait presque regretté d'avoir oser demander le pourquoi du comment de sa volte-face vis à vis de Tom. Bien que Jack ait précisé que Tom savait que ce n'était qu'une tentative, Peter trouvait la situation triste, mais voulait croire que tout s'arrangerait pour le mieux. Seulement l'aveu de Vicky compliquait tout, car le jeune homme ne savait plus quoi espérer. Comme Peter ne répondait rien, Vicky continua :
– Tu sais, je n'ai pas l'intention de le lui dire, mais il fallait que j'en parle à quelqu'un.
Lui rétorquer qu'elle aurait mieux fait de se confier à son frère eut été cruel...
– Je comprends. Mais peut-être n'est-ce qu'une passade ?
Vicky se chargea de le détromper de A à Z, lui décrivant tous les symptômes de son attirance pour Jack. Au bout d'un moment, Peter perdit le fil et se mit à penser au regard de son frère, puis à la fille de Liam dont il allait, hélas, bientôt faire la connaissance.

Le soir fatidique arriva bien trop vite au goût de Peter et, pour la première fois depuis qu'il le connaissait, c'est en traînant des pieds qu'il se rendit chez Liam. Seule la perspective de le revoir après quelques jours loin de lui, le motivait. Après s'être mordillé une dernière fois l'ongle du pouce, il sonna.
Une jeune fille blonde aux yeux verts lui ouvrit et sa première réaction fut de penser qu'il s'était trompé de porte, mais il n'en était rien... Cassandra ne ressemblait juste pas du tout à son père.
– Bonjour, tu dois être le nouveau petit ami de papa.
– Bonsoir, murmura Peter en cherchant des yeux derrière elle la silhouette de Liam.
– Entre donc !

mardi 28 juillet 2009

Cicatrices - Chap10 - Filles (1)

Peter, après une dizaine de jours de félicité presque totale où sa vie amoureuse comme amicale lui souriait, avait dû brutalement redescendre sur terre. Cassandra, la fille de Liam passerait les vacances de pâques avec son père et il allait devoir la rencontrer. Et, c'est pourquoi, profitant du fait que son frère et ses parents étaient occupés à regarder la télé, Peter avait téléphoné à Clarence afin de lui confier ses soucis. Cependant, ce dernier ne se montrait guère compréhensif.
– Ce n'est pas sympa de te moquer.
Évidemment, ce n'était pas lui qui allait rencontrer la fille adolescente de son amoureux. Et avec sa sœur, il savait ce que c'était les adolescentes de seize ans, les filles en général...
– Tu te prends trop la tête avec ça. Liam sera là, tu auras juste à lui sourire, dire trois mots et tout ira bien.
Fichue vacances de printemps. Elle serait chez son père pendant quinze longs jours pendant que sa mère se prélasserait à Londres. Pour passer un peu de temps avec sa fille, Liam avait pris une semaine de congés, semaine que Peter avait également de libre puisqu'il y avait une semaine en commun entre ses vacances universitaires et les vacances scolaires de la zone C. La situation faisait râler le jeune homme bien qu'il sache parfaitement qu'il n'aurait de toute façon pas pu passer la semaine entière chez Liam. Les partiels de fin d'année se rapprochaient dangereusement et il y avait un bon paquets de devoir à faire et à rendre.
– Toujours là ? demanda Clarence au bout du fil.
– Oui, je suis juste stressé à l'idée de la voir.
– Dis-toi que ce serait pire si tu devais rencontrer son ex-femme.
Le jeune homme grimaça à cette éventualité. Il devait bien reconnaître que Clarence avait raison.
– En effet.
– Et... ah, attends... Vicky a débarqué et elle me dit de te dire qu'elle veut te parler.
– Maintenant ?
– Apparemment. Je te la passe et je vous laisse. Angoisse pas trop.
– Allo, Peter ? fit Vicky d'un ton un peu hésitant.
– Lui-même.
– Je suis désolée d'interrompre ta conversation avec mon petit frère chéri, mais il faut que je t'avoue quelque chose.
Le jeune homme qui avait vaguement caressé l'espoir de continuer à parler de son problème, comprit que ce serait impossible.
– Vas-y, soupira-t-il.
– Je crois que je suis amoureuse de Jack.
Peter ne s'attendait tellement pas à cette confidence de Vicky qu'il eut presque envie de lui demander de répéter.

lundi 27 juillet 2009

Cicatrices - Chap9 - Aveux (6)

Les larges mains de l'homme à la cicatrice remontèrent le longue des cuisses de Peter et se glissèrent sous le caleçon. Le jeune homme gémit légèrement. Les sensations qu'il éprouvait étaient plus intenses que jamais. Sa respiration s'accéléra et il se mordit légèrement les lèvres tandis que les caresses se faisaient plus intimes. Peter sentit que Liam lui ôtait son caleçon. Il tendit alors le bras pour tirer sur l'élastique du slip de son compagnon. La chaleur qui se dégageait de leurs deux corps étaient telles que le jeune homme repoussa la couette. Ils se frottèrent l'un contre l'autre. Les baisers alternaient les caresses dans un tendre ballet. Les préservatifs et le lubrifiant furent sortis. Peter oublia tout tandis que leurs corps se mêlaient, se fondaient l'un dans l'autre pour ne faire plus qu'un.


Peter bavardait tranquillement avec Liam, allongé à côté de ce dernier quand il reconnut la sonnerie de son mobile. Il avait oublié de l'éteindre hier soir.
– Pardon, c'est le mien.
– Pas de problèmes. Tu avais autre chose à penser hier soir.
Après un dernier regard d'excuse à Liam, le jeune homme récupéra vite fait son caleçon de la veille qui était tombé sur la moquette au pied du lit. Il l'enfila en quatrième vitesse avant de se rendre dans l'entrée pour récupérer son téléphone.
– Hey, vieux !
– Salut... que me vaut ce coup de fil matinal ?
– Exagère pas, il est presque midi...
Tom avait raison. Les jeux amoureux avec Liam avaient fait perdre à Peter toute notion du temps.
– Ok, ok. Alors, quoi de neuf ?
– Une grande nouvelle qui va te laisser sur le cul.
Peter ne réagit pas immédiatement, distrait par la vue de Liam qui venait de sortir de la chambre dans le plus simple appareil.
– Envoie !
– T'es assis ?
– Je vois que tu fais durer le suspense. T'es réconcilié avec Jack ?
– Mieux que ça ! Jack a accepté qu'on essaie de sortir ensemble.
Peter ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. Il s'assit par terre.
– Vraiment ?
– Oui, je n'en revenais pas moi-même. Je dois le voir tout à l'heure. En tout cas, merci vieux, parce que sans toi, je ne lui aurais jamais avoué.
– Je suis content pour toi.
Inquiet aussi. Il avait bien envie d'appeler Jack pour avoir sa version de l'histoire.
– Bon, je te laisse, je voulais juste te mettre au courant.
– Pour une nouvelle, c'est une nouvelle ! Bon week-end !
Peter se rendit dans la salle de bains et rejoignit Liam dans la douche. Peut-être n'était-il pas trop tard pour l'aider à se laver...

(Fin du chapitre 9)

vendredi 24 juillet 2009

Cicatrices - Chap9 - Aveux (5)

– Quelque chose me dit qu'à peine ta tête aura posé l'oreiller, tu t'endormiras...
Peter protesta, mais faiblement. D'un côté, il avait envie de faire l'amour avec l'homme à la cicatrice, de l'autre, il tombait de sommeil.
– Ne t'en fais pas, il fera jour demain.
Faire l'amour... Que ce soit ce soir ou demain, ce serait en quelque sorte la première fois qu'ils le feraient... Le jeune homme bailla une nouvelle fois à s'en décrocher la mâchoire, ce qui fit sourire Liam.
Ils se lavèrent les dents côte à côte devant le lavabo, puis gagnèrent la chambre. Tout ça avait un côté surréaliste. Liam commença à se dévêtir le plus naturellement du monde, ne gardant que son slip bleu ciel. Peter retira à son tour ses vêtements, à l'exception de son caleçon, puis s'allongea dans le lit à côté de Liam qui l'attira dans ses bras. Le jeune homme avait le cou tordu.
– Je ne pourrai pas m'endormir dans cette position, murmura-t-il.
Liam desserra son étreinte et Peter put se caler plus confortablement dans le creux de l'épaule de ce dernier.
– C'est bon, maintenant ?
Peter bailla avant de murmurer que c'était parfait. A dire vrai, ça ne l'était pas, mais il s'en moquait : cela lui plaisait de s'endormir tout contre l'homme à la cicatrice. Ce dernier tendit le bras et éteignit la lumière de la lampe de chevet. Il déposa un baiser sur la tempe de Peter et lui souhaita de faire de beaux rêves. Le jeune homme n'entendit plus que leur bruit de leurs respirations, puis il sombra dans le sommeil.

Quand il reprit conscience, il constata qu'il avait quitté l'éteinte de Liam. Le léger ronflement de ce dernier prouvait qu'il dormait toujours. Les chiffres du réveil indiquait 8 : 07. Il était encore tôt. Les évènements de la veille lui revint en mémoire et il sourit, heureux. Il se rapprocha de Liam et tenta de se pelotonner contre lui. Son essai ne parvint qu'à réveiller ce dernier.
– Bonjour, murmura-t-il d'un ton ensommeillé.
– Désolé...
– De quoi ?
– De t'avoir réveillé.
– Hum. Ce n'est pas grave.
Pour le prouver, Liam se débrouilla pour capturer les lèvres de Peter dont la respiration s'accéléra. Leurs bouches encore tout près l'une de l'autre, Liam demanda :
– Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ?
– Je n'ai pas d'idées précises...
Du moment qu'il restait avec lui, tout lui allait. En guise de réponse, Liam l'embrassa encore. Il abandonna ensuite les lèvres pour parsemer de petits baisers tendres le torse de Peter.

jeudi 23 juillet 2009

Cicatrices - Chap9 - Aveux (4)

Quand la dernière bouchée de gâteau eut été avalée, Liam se leva pour débarrasser la table. Peter s'empressa de l'aider malgré ses protestations.
– Ce sera plus vite fini comme ça, dit le jeune homme.
– Pressé d'aller au lit ? demanda Liam d'un ton taquin.
Une fois de plus, les mots manquèrent à Peter qui se contenta d'empiler à grand bruits les assiettes sales dans l'évier.
– Dès que j'ai terminé la vaisselle, je te propose ou d'aller au ciné ou de se regarder un film ici. Qu'en penses-tu ?
– Je préfère rester ici.
– Ok.
Liam commença à nettoyer les assiettes pendant que Peter ramenait les verres et les couverts sales dans l'évier. Cette scène lui donnait l'étrange impression qu'ils étaient un vieux couple.
– Est-ce que tu aurais envie de voir - ou revoir - Mission Impossible ? proposa Liam.
– Pourquoi pas.
Le jeune homme observa le dos de Liam. Puis, comme aimanté, il se rapprocha jusqu'à le coller. Le cœur battant, craignant déplaire, il mit les bras autour de la taille de l'homme à la cicatrice.
– C'est sympathique d'avoir un assistant pour faire la vaisselle, dit Liam à mi-voix.
Peter fourra son nez dans la chemise et ferma les yeux. Il se sentait bien. Heureux. Cependant, le dernier couvert fut lavé et Liam bougea, obligeant le jeune homme à s'écarter. L'homme à la cicatrice lui effleura les lèvres, puis lui attrapa la main pour le conduire au salon. Pendant que Peter prenait place dans le canapé, Liam ouvrit le meuble télé. Il avait déjà sorti le film qui trônait sur la table basse.
– Pour être honnête, c'est mon film favori, précisa Liam en mettant le DVD dans le lecteur. Et toi, quel est ton film préféré ?
– La trilogie de Retour vers le futur avec une préférence pour le premier.
– Je les ai revu un paquet de fois aussi... Sacré Doc !
Liam s'assit à côté de Peter et passa le bras par dessus son épaule d'un geste possesseur. Leurs cuisses se touchaient de manière troublante et le jeune homme se demanda s'il parviendrait à s'intéresser au film. La situation était terriblement nouvelle pour lui. Il n'avait, après tout, jamais été couple. Malgré tout, il fut bientôt captivé par ce qui se passait à l'écran. Liam l'embrassa à deux reprises durant le film. Était-ce ça d'être aimé ? Près de deux heures plus tard, le mot fin apparut. Il était à présent presque 23 heures et le jeune homme baillait copieusement. Le réveil avait sonné tôt ce matin et les émotions de la soirée l'avaient fatigué.

mercredi 22 juillet 2009

Cicatrices - Chap9 - Aveux (3)

Sur ces mots, il ôta sa veste, l'accrocha, puis s'agenouilla pour enlever ses chaussures.
– Peter...
– Oui ?
Le jeune homme leva la tête vers Liam.
– J'aimerai que les choses deviennent sérieuses entre nous.
Après l'annonce du dîner fait maison, ce n'était pas complètement inattendu comme déclaration, mais Peter ne réussit pas à prononcer un mot.
– Dois-je prendre ce silence pour un refus ? demanda finalement Liam.
Le jeune homme acheva de retirer ses chaussures et se remit debout.
– Non... Je... Tu veux dire, qu'on soit un couple ?
Peter se maudit de s'emmêler ainsi les pinceaux tout en se mordant nerveusement l'ongle de l'index.
– Oui, avec fidélité, chandelles, et tout le tralala, répondit Liam d'un ton gentiment moqueur. Je t'aime, ajouta-t-il après une brève pause.
Un « moi aussi » était de mise, mais ces deux mots sonnaient beaucoup moins joliment. Ils étaient étrangement plats à côté d'un « Je t'aime ».
– Je suis content que mes sentiments soient réciproques, parvint finalement à dire Peter.
Liam attrapa le jeune homme par la taille, le serra contre lui et l'embrassa. Les baisers étaient devenus une chose vraiment agréable. Quand ils s'écartèrent l'un de l'autre, Peter sourit. Les clowns riaient sur le tablier comme s'ils partageaient sa joie. Leur bonheur.
– Allons manger avant que cela ne refroidisse...
Peter le suivit dans la cuisine. La table était joliment dressée. Le jeune homme alla s'asseoir, se demandant s'il était en train de rêver. La vie n'avait jamais été aussi belle que ce jour-là. Liam retira son tablier, le pendit derrière la porte, puis il alluma les bougies qu'il avait disposé sur la table avant d'éteindre la lumière électrique. Étrangement, malgré l'ambiance romantique à souhait, ils ne parlèrent plus d'amour, mais de préférences alimentaires. Liam adorait manger des desserts à la crème, mais préférait cuisiner des plats salés. Peter avait un faible pour les gâteaux au chocolat, mais n'aimait pas les tablettes qu'elles soient noires ou au lait.
– Le dessert un gâteau recouvert de crème au chocolat. Ça devrait te plaire. Cependant, j'avoue, cela vient du Picard du coin de la rue.

mardi 21 juillet 2009

Cicatrices - Chap9 - Aveux (2)

Après deux heures passées à traduire en français un texte politique assez barbant, Peter sortit avec soulagement de la salle de cours. Il s'était assis à côté de Jack, et il ne put que faire un petit signe de main à Tom. Avec un soupir, Peter se tourna vers Jack pour essayer de le convaincre une fois de plus de pardonner Tom. Pour la première fois, celui-ci émit la possibilité de le faire, ce qui parut de bonne augure au jeune homme.
– Qu'est-ce que tu fais ce soir ? demanda Jack tandis qu'ils franchissaient la porte principale de l'université.
– Je vais chez un ami.
– Tom ?
– Non. Liam.
– Oh.
Jack se souvenait visiblement parfaitement de qui c'était et semblait regretter d'avoir posé la question.
– Et toi, quoi de beau prévu ?
– Rien. Nada. Néant.
– Ah.
Peter se voyait mal renoncer à son rendez-vous avec Liam pour tenir compagnie à Jack, en même temps, cela l'ennuyait de penser que ce dernier semble aussi désœuvré.
– Pourquoi n'irais-tu pas au ciné ? proposa-t-il.
Jack secoua la tête.
– Aucune envie d'y aller seul.
– Tu pourrais inviter Vicky. Ou Tom.
– Vicky est occupée. Sortie entre copines. Mais ne t'en fais pas pour moi, je trouverai bien de quoi m'occuper.
Peter abandonna Jack à son « triste sort » afin de se rendre chez Liam qui l'avait invité à dîner.
Le jeune homme s'attendait vaguement à devoir patienter à la porte, mais quand il sonna Liam lui
ouvrit presque de suite. Peter éclata de rire en le voyant. L'homme à la cicatrice portait un tablier recouvert de têtes de petits clowns. Cela ne collait pas du tout à son image. La grimace de Liam ne l'aida pas à retrouver son sérieux.
– Heureux que mon tablier t'amuses autant, dit-il un peu sèchement.
Peter se mordit la lèvre pour arrêter de rire et essaya de prendre un air contrit.
– Désolé, murmura-t-il en entrant.
– Je ne sais pas si tu mérite la chouchouka que j'ai cuisiné.
Peter laissa de nouveau libre cours à son hilarité. Le nom du plat était comique. L'air vexé de Liam calma le jeune homme. En y réfléchissant, c'était sacrément adorable que Liam ait préparé lui-même le repas... D'ailleurs, comment était-ce possible qu'il ait eu le temps de cuisiner ? Comme s'il avait lu dans ses pensées, l'homme à la cicatrice déclara :
– J'ai pris un jour de RTT aujourd'hui.
– Tu n'as pas passé ta journée devant les fourneaux, j'espère?
Peter avait essayé de prendre un ton léger, mais sa voix trembla légèrement. Un petit plat fait maison portant un nom aussi « chouchou », ça donnait envie d'espérer.
– Non, je te rassure. Je ne suis pas très doué en cuisine, mais il ne me faut pas une journée pour ça.
– Moi, j'en aurais besoin !

lundi 20 juillet 2009

Cicatrices - Chap9 - Aveux (1)

Finalement, Tom avait reconnu qu'il avait eu tort de frapper Peter. Et le jeune homme, après s'être fait prier un peu, avait accepté ses excuses. Les choses s'amélioraient à vu d'œil pour lui, et il aurait été mesquin de sa part de rester fâché avec Tom qui était très déprimé. Jack, en revanche, refusa de se montrer si magnanime. Peter se retrouva donc divisé entre ses deux amis. Ce fut Vicky qui l'aida à résoudre son dilemme. Elle demanda à faire connaissance avec Tom, puis, elle sut le mettre à l'aise avec un flot de paroles réconfortantes. Et c'est ainsi que lors des cours qu'elle avait en commun avec eux, elle se débrouilla pour se mettre aux côtés de Jack quand Peter était avec Tom et inversement.

Vendredi, durant la pause de midi, Vicky alla donc manger avec Jack à la cantine universitaire tandis que Peter et Tom mangeaient des sandwichs la fac, assis dans un coin tranquille.
– Tu devrais avouer ton amour à Jack. Je ne dis pas qu'il serait enchanté, mais il comprendrait mieux pourquoi tu lui as menti en le regardant droit dans les yeux. Et pourquoi tu m'as frappé.
– Ce serait pire...
– Bah non, vu qu'actuellement, il ne veut pas te parler.
– C'est vrai... Au fait, où en es-tu, toi ? J'ai cru comprendre qu'il se passait un truc entre toi et le frère de Vicky.
– Simple amitié.
– Ah... On n'aurait pas dit ça, quand je vous avais vu dans le bar...
– Je vois quelqu'un d'autre. Un type plus âgé.
Quinze ans de plus pour être exact. Rien que de penser à lui mettait Peter de bonne humeur. Entre eux, les choses n'étaient pas vraiment définies. Ils avaient été boire un verre ensemble dans la semaine. Liam avait parlé de son boulot, puis il avait posé des questions à Peter sur ses études, l'interrogeant sur ce qu'il voulait faire plus tard sans se montrer paternaliste. Après quelques verres, chacun était rentré chez lui. Cependant, ce soir, Peter allait chez Liam : il avait été invité à dîner.
– Cool.
La voix de Tom était si lugubre que Peter se sentit presque coupable vis à vis de son ami. Il ne sut quoi répondre, mais Tom, maître dans l'art de changer de sujet, ramena la conversation sur un terrain neutre : le côté barbant du texte qu'ils traduisaient en ancien français, le tic langagier du prof d'anglais...

vendredi 17 juillet 2009

Cicatrices - Chap 8 : 180°C (9)

Ils se rendirent dans la chambre. Il y eu un curieux moment de flottement, puis finalement Liam entreprit d'ôter le haut de Peter. Quand le jeune homme se retrouva torse nu, il y eu de nouveau un bref moment de pause. Puis, Liam se pencha légèrement pour capturer les lèvres de Peter. C'était doux, presque tendre. Ensuite, l'homme à la cicatrice suça le téton tout en défaisant le bouton du jeans de Peter. Il dut batailler un peu avec la fermeture éclair, car l'érection du jeune homme compliquait les choses. De son côté Peter peinait avec la boucle de ceinture de Liam. Les mains caressantes sur ses hanches ne l'aidait pas à se concentrer sur la question. Ce fut Liam qui acheva de se déshabiller pendant que Peter, bien décidé à bien profiter du temps passé en compagnie de l'homme à la cicatrice, le caressait. Enfin, ils furent entièrement nus. Le jeune homme se coucha dans le lit et se sentit étrangement embarrassé devant le regard admiratif dont l'enveloppait Liam. Ce dernier finit par le rejoindre, mais se plaça au-dessus de lui, tête-bêche. Peter n'hésita pas à lécher le pénis en érection qui se trouvait son son nez. Au même instant, la bouche de Liam se referma sur le sexe de Peter dont tout le corps devint brûlant. Au bout d'un moment, Liam s'écarta, se redressa et ouvrit le tiroir de la table de nuit. Il déroula un préservatif sur le sexe de Peter qui crut qu'il allait être obligé de rendre la pareille, mais il n'en fut rien. Liam mit le sien d'une main, tout en caressant le pénis du jeune homme de l'autre. Liam sortit ensuite du tiroir le tube de lubrifiant, en mit sur ses doigts, puis glissa sa main entre les fesses de Peter qui gémit en sentant les doigts aller et venir en lui.
– Tu es prêt ?
La question n'avait été qu'un murmure, mais Peter l'entendit. Il hocha la tête, incapable de parler. Liam le pénétra et la pointe d'inquiétude qu'avait ressenti le jeune homme s'envola. Il n'y eut bientôt plus que le plaisir qui montait à chaque coup de reins. Ils jouirent pratiquement ensemble. Liam se dégagea doucement, la boîte de mouchoirs sur le dessus la table de nuit et la mit entre eux. En silence, ils défirent chacun leur préservatif et s'essuyèrent leur sexe. Liam bailla, puis apparemment épuisé, il sombra dans un profond sommeil. Peter le regarda, un sourire rêveur aux lèvres. Ensuite, il se redressa et se leva lentement. Il attrapa les mouchoirs sales et alla jeter le tout dans la poubelle de la salle de bains. En espérant que cela ne dérangerait pas l'homme à la cicatrice, il prit une douche rapide avant de regagner la chambre. Liam ronflait. Peter étouffa un petit rire, amusé par la drôle de sonorité du ronflement. Il éteignit la lumière, puis s'allongea dans le lit. C'était étrange d'être de nouveau là, à côté de l'homme à la cicatrice. Même s'il aurait été bien en peine de dire en quoi, leur rapport sexuel avait été différent des autres fois. Bien que les intentions de l'homme à la cicatrice à son égard soient toujours obscures, quelque chose avait changé... Il verrait bien demain... A son tour, Peter s'endormit.

(Fin du Chapitre 8)

jeudi 16 juillet 2009

Cicatrices - Chap 8 : 180°C (8)

Son visage était encore marqué quand arriva vendredi soir. Il avait cette fois tout prévu pour dormir chez l'homme à la cicatrice. Dans son impatience à le revoir, il arriva en avance devant le cinéma où ils s'étaient donnés rendez-vous. D'un œil critique, il examina son reflet dans la porte vitrée. Après s'être recoiffé en passant la main dans ses cheveux bruns, il décida qu'il présentait bien. Liam arriva juste quelques minutes avant le début du film. Il portait un élégant costume marron qui se mariait bien avec ses yeux noisettes. Peter le caressa du regard : il avait envie de le toucher. Ils n'eurent guère le temps d'échanger guère plus que quelques banalités avant le début du film. Terriblement conscient de la présence toute proche de Liam, le jeune homme eut beaucoup de mal à se concentrer sur le film qui enchaînait pourtant avec maestria les courses-poursuites. Quand ils sortirent du cinéma, Peter parvint cependant à donner le change quand Liam se mit à discuter du film. Ce n'est que quand ils furent arrivés dans l'appartement de Liam que ce dernier arrêta de parler de voitures et de poursuites.
– Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda-t-il en désignant le coin de la lèvre de Peter.
– Je me suis pris un coup de poing. Cadeau d'ami.
– L'homophobe ? Jack, c'est ça ?
Cela toucha Peter qu'il se souvienne.
– Non. A dire vrai, nous nous sommes même réconciliés. Il faut juste ne pas parler du sujet qui fâche.
Quand Vicky avait en effet le malheur d'évoquer l'homosexualité, Jack se refermait comme une huître. Et puis, il y avait toujours cette distance que gardait Jack.
– Tant mieux. Ça a dû faire mal... Serait-ce indiscret de savoir le pourquoi du comment ?
Peter expliqua très brièvement.
– L'être humain est compliqué, conclut Liam. D'ailleurs, j'imagine que tu dois te demander pourquoi après tout ce que je t'ai dit sur ton âge, je t'ai réinvité...
– En effet, répondit sobrement le jeune homme alors qu'il était dévoré de curiosité.
– De mon côté, je me demande pourquoi tu as accepté mon invitation... Suis-je un si bon amant que ça ?
Liam avait pris un ton léger. Il ne répondait pas au problème qu'il avait lui même soulevé... Peter soupira très légèrement. Un bon amant ? Il n'avait pas beaucoup de matière à comparaison. Il déclara finalement sur le même ton que l'homme à la cicatrice :
– Devrais-je avoir une autre raison d'être ici ?
Liam rit, amusé par cette repartie. Ensuite, il embrassa Peter. Cette fois le baiser lui plut. Peut-être s'habituait-il à la chose. A moins que Liam n'ait procédé différemment.

mercredi 15 juillet 2009

Cicatrices - Chap 8 : 180°C (7)

Dans l'après-midi Nathan rentra et lui lança un curieux regard. Il faut dire que Peter avait été joliment amoché par le coup de Tom. Au lieu de lui demander ce qui lui était arrivé, son frère lui lança une remarque mordante :
– Si tu pouvais te faire arranger encore un peu plus le portrait, ce serait bien.
– Je me suis cogné...
Contre un poing fermé.
Nathan haussa les épaules, montrant ainsi que cela ne l'intéressait pas. A son retour, son père commenta sa maladresse. Seule sa mère fit preuve d'un minimum d'inquiétude. Cependant, elle ne s'attarda guère sur la question. Elle avait eu un ennui au travail et elle s'empressa de raconter l'affaire en détails.

Le lendemain, Tom brilla par son absence. Jack, lui, était redevenu presque comme avant de savoir l'homosexualité de Peter : il s'asseyait à côté de lui comme autrefois, mais il plaçait sa chaise à l'extrémité de la table. A la pause de midi, Peter lui présenta Vicky qui se montra très froide dans un premier temps : un homophobe, très peu pour elle ! Cependant, le charme de Jack finit par opérer. Quelques plaisanteries bien placées, un sourire gentiment moqueur, une discussion animée sur un chanteur, une promesse d'échange de CDs et le tour fut joué. Une fois qu'ils eurent fait connaissance, ils s'allièrent pour soutirer des informations à Peter à propos du coup que lui avait filé Tom. Le jeune homme refusa cependant de répondre. Il ne voulait pas dévoiler l'amour de Tom à Jack et la jalousie qui l'avait poussé à ce geste rageur. Il aurait pu le dire à Vicky qui était au courant de la situation, mais pas question de le faire en présence de Jack. C'est presque avec soulagement que Peter vit arriver la fin de la pause. Ils avaient beaucoup insisté et résister avait été fatiguant. Et puis il avait autre chose en tête : les intentions de l'homme à la cicatrice à son égard. C'était ça le sujet de ses préoccupations.. En fin de journée, Clarence lui téléphona. Mais lui aussi était plus intéressé par les motivations de Tom que par autre chose. Seulement, il était délicat de parler de ça en public, aussi Clarence fit également chou blanc.

Les jours suivants furent étranges. A présent, c'était Tom qui était isolé tandis que Jack, Peter et parfois Vicky se trouvaient ensemble dans les derniers rangs. La situation rendait Peter mal à l'aise, mais il considérait que c'était à Tom de faire le premier pas.

vendredi 10 juillet 2009

Cicatrices - Chap 8 : 180°C (6)

Vers une heure de l'après-midi, il eut faim. Vu son état, manger autre chose que de la soupe semblait impossible. Après une fouille en règle dans les placards, il dégotta un sachet de soupe tomate, vermicelles, poulet. Il mit l'eau sur le feu, attendit qu'elle bout, puis versa la poudre. Il touilla pendant quelques minutes, puis, sortit son bol ébréché qu'il affectionnait tant et versa la soupe dedans. Il venait à peine de tremper les lèvres dedans que son mobile sonna. Sans se presser, il alla le récupérer dans son sac, et décrocha.
– Peter ?
La voix grave de Liam surprit le jeune homme. Il avait parié sur un coup de fil de Vicky. Ou de Jack. Voire même de Tom. Pas un instant, il n'avait songé que cela pouvait être l'homme à la cicatrice.
– Oui ?
Sa lèvre inférieure lui faisait mal.
– Ça te dirait d'aller au cinéma vendredi soir ?
Cinéma ? Cela ressemblait étrangement à un rendez-vous et non à un plan sexe. A moins que Liam ne soit du genre à tenter des trucs sexuels dans les lieux publiques ?
– Voir quoi ?
– Enfer au volant. Le réalisateur n'est pas très connu, mais cela devrait être un bon petit film d'action.
A la réflexion, une autre question se posait : se retrouveraient-ils tous les deux ou s'agissait-il d'une sortie de groupe ? Et puis que faisait Liam de son âge qui l'avait tant gêné...
– Peter, tu es toujours là ?
– Ouep. Désolé.
– Tu n'es pas libre vendredi soir ?
Que cherchait l'homme à la cicatrice ? Cela aurait été si bien d'oser poser la question et d'avoir les réponses.
– Si, si.
– Alors ça te dit ? Si tu veux, après, on pourrait aller chez moi.
Peter sentit une pointe d'hésitation dans cette dernière proposition. Son âge devait toujours déranger Liam, à moins que ce ne soit la crainte qu'il soit à présent engagé dans une relation plus sérieuse. Clarence avait-il eu raison en parlant de jalousie ? Impossible de savoir tout ça, à moins de demander.
Une fois que Peter eut accepté, la conversation se termina vite. Le jeune homme n'eut pas le temps de retourner à sa soupe. Son mobile sonna de nouveau. Cette fois, c'était Vicky qui s'inquiétait de son absence. Peter lui promit qu'il lui raconterait tout plus tard.

Prochain Episode : Mercredi 15 juillet

jeudi 9 juillet 2009

Cicatrices - Chap 8 : 180°C (5)

Tom n'avait pas vu l'aspect positif du baiser de Jack. Il avait sans doute pensé quelque chose comme « cela fait cinq ans que je l'aime sans espoir de retour et le premier homme qu'il choisit d'embrasser, ce n'est pas moi ! » Cela ne justifiait pas une réaction aussi violente, mais cela l'expliquait. Toutefois, Peter en avait assez d'être compréhensif. Non seulement on lui avait volé un baiser, mais en plus, il devait se prendre un coup de poing pour ça ! Il se releva lentement tout en maudissant silencieusement Jack et Tom. Il n'était même pas encore onze heures. Dieu que la matinée lui avait semblait longue... Deux jeunes filles arrivèrent en papotant dans le couloir. Elles jetèrent un regard plein de curiosité à Peter dont la lèvre saignait. Le jeune homme fouilla ses poches, en sortit un mouchoir et se tamponna doucement avec, puis il poussa la porte qui menait aux escaliers et croisa Jack qui remontait. Un instant, Peter fut tenté de l'ignorer.
– C'est Tom qui t'a fait ça ?
– Ouep.
Parler était douloureux.
– Mais pourquoi ?
– Mal de parler, fit Peter en désignant sa bouche.
– Aïe. Une chose est sûre, Tom ne mérite certainement pas d'être pardonné.
Peter n'était pas loin de l'approuver.
– Tu devrais peut-être aller te soigner. Tu rentres chez toi ?
– Ouais.
– Tu veux que je t'accompagne ? Ça va aller ?
Peter secoua très doucement la tête, puis acquiesça tout aussi lentement.
– Je t'amène au moins jusqu'au métro.
Toujours à une distance respectable de lui - Peter ne put s'empêcher de le noter - Jack l'accompagna en silence. Avant de le laisser sur le quai, il lui demanda encore une fois s'il était sûr que ça allait. Après que Peter ait opiné, Jack partit, l'air troublé. Pour lui aussi, la matinée avait dû être difficile... Peut-être aussi regrettait-il ce qu'il avait laissé échappé...

Vers midi et quelques, après avoir essuyé nombre de regards en coin de passants curieux, le jeune homme arriva dans l'appartement familial à son grand soulagement. A cette heure-ci de la journée, il était désert. Après avoir ôté ses chaussures, Peter se rendit dans la minuscule salle de bain et put admirer dans la vieille glace les dégâts. Il était franchement pâle et sa peau avait commencé à prendre une jolie couleur violette. Il récupéra la trousse à pharmacie qui se trouvait dans le placard sous le lavabo et regarda s'il trouvait un truc pour arranger les choses. Il n'y avait rien de très adapté, mais Peter se désinfecta comme il put et se mit à imaginer l'explication qu'il donnerait à ses parents. Une porte dans la figure ou une chute, était le mensonge le plus fréquemment utilisé dans les romans. Le jeune homme s'allongea avec bonheur sur son lit et attrapa un livre de détente. Tant qu'à faire de sécher, autant paresser !

mercredi 8 juillet 2009

Cicatrices - Chap 8 : 180°C (4)

Peter pêcha au fond de son sac son portable. Cependant, il n'eut pas besoin de composer le numéro. Son mobile sonna à peine l'eut-il allumé... et c'était Tom.
– Salut vieux ! Je suis désolé de t'appeler comme ça... surtout après mon silence radio et tout... mais par hasard, t'aurais pas vu Jack ?
– Il est juste à côté de moi.
– C'est vrai ? Vous êtes où ?
– Au troisième étage, près de la salle 311.
– Bougez pas, j'arrive.
Peter rangea son mobile.
– Il arrive, dit-il à l'intention de Jack.
Ce dernier semblait lutter contre des sentiments contradictoires.
– Je te laisse, répondit-il en ramassant son sac.
– Jack !
Trop tard, il avait déjà disparu. Peter soupira. Il n'eut guère plus de cinq minutes à attendre pour voir Tom arrivé, tout essoufflé au bout du couloir.
– Où est Jack, vieux ?
– Envolé. Désolé.
Tom passa la main dans ses cheveux blonds, visiblement agité.
– Je te jure, j'ai envie de tuer Raoul ! J'ai entraperçu Jack qui se barrait en quatrième vitesse... J'ai essayé le l'appeler et tout, pas moyen de le joindre... J'ai pensé que peut-être, malgré tout, il s'adresserait à toi...
La panique rendait Tom bavard. Peter interrompit le flot de paroles de son ami.
– Et tu avais raison. Il t'en veut surtout de lui avoir menti aussi franchement sur ta sexualité.
– Comme si j'avais eu le choix...
– Vu que tu avais l'air de savoir pour son oncle, tu aurais peut-être pu lui expliquer la différence entre pédophile et homosexuel. Jack semble prêt à faire de preuve d'une certaine tolérance...
La surprise se peignit sur le visage de Tom.
– Il te l'a dit ?
Peter expliqua brièvement dans quelles circonstances Jack avait fait cet aveu. Tom tiqua de suite sur le baiser.
– Jack t'a embrassé ?
– Ouep. Il s'est essuyé les lèvres après, mais...
– Il t'a embrassé ? répéta Tom d'un air dangereusement sombre.
Le coup partit avant que Peter n'eut le temps de le voir venir. Un goût de sang remplit la bouche du jeune homme qui s'effondra. Tom fit volte-face et l'abandonna là. Il ne l'avait pas raté, songea Peter en bougeant doucement sa mâchoire douloureuse. Peter se rendait compte à présent qu'il connaissait fort mal Tom. Boire quelques verres ensemble, jouer à quelques jeux vidéos, aller au cinéma, discuter de la pluie et du beau temps, cela ne suffisait pas.