jeudi 23 décembre 2010

Fleur Bleue - 1

Noël, période magique pleine de joie, de rêves et de cadeaux... Noël, un moment à partager en famille. Ludovic soupira. Encore aurait-il fallu en avoir une qui daigne vous accueillir chaleureusement... Mais bon, ce n'était pas la peine de venir pour être conspué par tout les membres bien-pensants de sa famille. Avec le recul, il regrettait d'avoir vendu la mèche dans la fougue de sa jeunesse. Au moins, sur son lieu de travail, comme il avait gardé le silence, il n'avait aucun problème. D'ailleurs, les préjugés de la directrice de l'école primaire qui motivaient l'entretien à venir avec le parent de l'élève, justifiaient d'ailleurs sans peine sa discrétion quant à ses préférences sexuelles. La situation était vraiment pleine d'ironie. Il regarda brièvement sa montre. Le père du petit Misha ne devrait plus tarder. A moins bien sûr que la neige ne l'ait découragé, songea-t-il en regardant par la fenêtre la cour de l'école recouverte d'une épaisse couche blanche.
A cet instant, la porte grinça et un homme blond d'une trentaine d'années entra. Il lui plut instantanément. Il y avait quelque chose de doux et triste dans ses traits qui donnaient envie de le prendre dans ses bras pour le réconforter. Ludovic se racla la gorge et essaya de rassembler ses esprits. Il avait prévu une entrée en matière...
– Bonjour, vous devez être le père de Misha, Monsieur Glonorov...
– Et vous, son professeur... il me parle souvent de vous, monsieur Yamatatomo, dit l'homme et une ombre de sourire flotta sur ses lèvres.
– En termes élogieux, j'espère.
– Il vous aime beaucoup, et à dire vrai, je ne comprends pas bien le but cette entrevue. Misha m'a dit ne pas savoir non plus.
– Ce n'est pas en rapport avec moi, c'est plus un problème avec ses camarades de classe, expliqua Ludovic en s'efforçant de ne pas se perdre dans le regard noisette de M. Glonorov.
– Il n'est pas persécuté ? demanda le père de Misha d'une voix inquiète.
– Non pas du tout. Certes, ses camarades se moquent de lui et une petite fille de la classe refuse de lui parler...
– Mais pourquoi ?
Ludovic ne pouvait plus reculer maintenant. Il guettait la réaction de son interlocuteur. Alors que jusque là, il n'y avait pas cru, il commençait à espérer que le petit garçon n'ait pas raconté n'importe quoi.
– Parce qu'il prétend avoir vu son papa embrasser le père Noël l'année dernière.
Ça y est, c'était dit. Les yeux écarquillés, M. Glonorov, resta bouche bée pendant quelques secondes.
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Prochain épisode lundi 3 janvier : joyeux Noël et bonne année !

mercredi 22 décembre 2010

Mémoire Etoilée - Epilogue (3)

Au dôme, ils tombèrent nez à nez avec Izeark et Elxy qui portait Stipo sur ses épaules afin qu'il voir mieux les étoiles. Partagé entre le désir de rester en tête à tête avec Djklo et l'envie de bavarder avec ses amis, Maïlka hésita sur la conduite à tenir. Ce fut Dambert qui trancha et proposa qu'ils se joignent à eux. Il souhaitait mieux connaître ceux avec qui il allait prochainement faire équipe.
Ils étaient en train de discuter de mouvements de Glass quand Stipo, jusque là plutôt calme sur son perchoir, poussa un petit cri. Il avait repéré dans la foule une tête blonde connue.
– Ma parole, tout le monde s'est donné le mot ! s'exclama Elxy en apercevant Suénor en compagnie du docteur Paterfils.
Intrigués par cette association inattendue, ils se rapprochèrent d'eux. Suénor se réjouit de l'heureux hasard, mais jeta un regard peu aimable à Dambert quand il eut remarqué que ce dernier se tenait trop près de Maïlka à son goût.
– Que faîtes-vous ensemble ? demanda Izeark sans chercher à dissimuler sa curiosité.
Le docteur Paterfils ne lui en avait pas touché un mot quand il l'avait vu tout à l'heure.
– J'ai demandé à Jeck de m'aider à guérir mon besoin de séduire, répondit Suénor.
– Tu t'es enfin rendu compte que c'était maladif ? Il était temps... commenta Elxy sans état d'âme.
Suénor ne protesta pas. Il avait en effet fini par comprendre que c'était problématique et avait abordé la question avec le docteur Paterfils qui s'était montré étrangement enthousiaste pour son donjuanisme.
– A propos de soins, Jeck, tu n'as pas oublié ce que je t'ai demandé ? intervint Dambert.
Le docteur Paterfils se frappa le front.
– Tu fais bien de me le rappeler ! J'ai été très occupé avec Izeark et cela m'était sorti de l'esprit !
Izeark grimaça. Chaque séance durait entre deux et trois heures.
– Je te promets que j'examinerai les jambes de Maïlka d'ici la semaine proch...
Jeck ne termina pas sa phrase. Pendant le court échange avec Dambert, Suénor avait attrapé un jeune homme roux par le bras et commençait à s'éloigner avec lui. Le docteur s'élança à la poursuite de son patient.
Maïlka leva un visage interrogateur vers Djklo qui donna promptement des explications.
– Jeck n'est pas un spécialiste, mais il n'hésite pas user de méthodes expérimentales. C'est pourquoi j'aimerai qu'il donne son avis sur tes jambes.
– Mais le docteur qui m'a suivi a affirmé que je n'avais aucune chance de pouvoir remarcher...
– Je sais. Mais cela ne coûte rien de consulter quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ?
Maïlka le reconnut volontiers, tout en se disant qu'il ne devait pas attendre trop de cette consultation.
Une exclamation émerveillée de Stipo les poussèrent à s'intéresser à l'espace étoilé. Au dessus de leurs têtes, une magnifique nébuleuse violette était à présent visible.
– De la couleur de tes yeux, glissa Elxy à mi-voix à son compagnon.
Le front d'Izeark se plissa. Izeorg n'avait pas d'iris. Elxy parlait des yeux d'Isaak. Au lieu d'apprécier le compliment, il murmura mélancoliquement :
– Ceux d'Isaak, tu veux dire.
Elxy qui maintenait Stipo sur ses épaules à l'aide de ses deux mains, ne put esquisser un geste de réconfort, mais essaya de trouver les mots qui consolerait son compagnon.
– Tu es Isaak et Izeorg. Tu es différent, c'est sûr, mais on change tous au fur et à mesure que le temps passe... Et quand vient la fin, humain, almortien, nous sommes semblables, nous ne sommes que poussières d'étoiles...


FIN


mardi 21 décembre 2010

Mémoire Etoilée - Epilogue (2)

Maïlka était en train de consulter les offres d'emplois sur l'écran de mauvaise qualité de son nouveau logement quand l'interphone s'alluma. Sans même chercher à savoir qui c'était, simplement content d'avoir de la visite, le jeune homme dirigea son siège le plus rapidement qu'il put vers le bouton qui commandait l'ouverture de la porte.
Derrière le panneau coulissant, Djklo apparut et franchit le seuil de la chambrette comme s'il était naturel qu'il soit là.
– J'ai appris que tu avais gagné les quartiers civils et je suis venu m'assurer que tu étais bien installé.
– Merci, commandant, balbutia Maïlka qui avait du mal à se remettre de sa suprise.
– Je ne le suis plus.
– Pardon... bafouilla le jeune homme en maudissant sa bévue.
– Pourquoi t'excuses-tu ? Ce n'est pas ta faute. Et quand bien même ce le serait, en vérité, il est agréable d'avoir moins de responsabilités. Être redevenu un simple pilote me convient très bien.
Maïlka baissa les yeux et déclara une pointe de désespoir dans la voix :
– Ah... Pourquoi êtes-vous là ? Vous n'auriez pas dû...
– Et pourquoi pas ? demanda Dambert en haussant un sourcil interrogateur.
– Parce que vous me donnez de l'espoir qu'il y aura un jour quelque chose entre nous, murmura Maïlka, le regard toujours fixé au sol, le visage en feu.
Djklo réalisa alors que sa venue pouvait être interprété comme plus qu'un simple intérêt pour le bien-être du jeune homme et en même temps, il comprit que sa visite n'était pas purement amicale. Il avait eu envie de le revoir. Le jeune homme lui inspirait plus qu'une paternelle sympathie. Il ne saurait exactement dire à quel moment ces sentiments pour lui avaient changé, mais c'était un fait. A moins qu'il ne se soit menti et que depuis le début, il ne lui ait pas été indifférent... Non, ce n'était pas ça. C'était plutôt que, petit à petit, à son insu, à force de le voir et de lui parler, il s'était glissé dans son cœur...
– Qui sait ? Ce n'est pas impossible, après tout, répondit-il avec un sourire.
Le jeune homme releva la tête, ses yeux dorés étincelants. Ce qu'il venait d'entendre était trop beau pour être vrai. L'éclat de son regard se ternit. Il n'osait y croire.
– Nous verrons, quand tu auras vingt ans, si un vieux comme moi t'intéresse toujours, ajouta Djklo en lui effleurant la joue d'un doigt.
– Vous n'êtes pas vieux ! répliqua Maïlka en posant une main rêveuse là où Dambert l'avait touché.
Son avenir qui lui paraissait bien sombre, il y a quelques instants à peine, s'était soudainement éclairé.
– Je ne suis pas jeune non plus. Bref... Si nous allions nous promener au dôme ?
Maïlka acquiesça avec empressement. Sa chambrette à la moquette grise élimée le déprimait. Et puis, il avait toujours rêvé de faire une sortie avec Djklo... Ce serait en fauteuil flottant et non debout à ses côtés, mais ça, il ne valait mieux pas y penser.

lundi 20 décembre 2010

Mémoire Etoilée - Epilogue (1)

Izeark alluma l'eau chaude et savoura le plaisir de la sentir ruisseler sur son corps. Deux semaines s'étaient écoulées depuis le jugement des généraux du vaisseau mère, deux semaines qui avaient été loin d'être tout repos malgré le congé qui avait été octroyé à leur équipe.
Indépendamment des séances avec le docteur Paterfils qu'avaient dû subir quotidiennement Izeark, il avait fallu remplir tout un tas de documents administratifs pour avoir l'autorisation de prendre en charge Stipo. Il avait en effet été découvert peu après le décès de Romillo qu'il les avaient nommés comme parents adoptifs souhaités en cas de décès, mais contenu du cas spécial d'Izeark, ils avaient failli de ne pas avoir le droit de l'adopter. Finalement, après de nombreuses heures à remplir des dossiers et une recommandation du docteur Paterfils qui s'était porté garant de la non-dangerosité d'Izeark, le petit garçon avait pu les rejoindre dans leur logement.
Stipo ayant été très secoué par les derniers évèvements, ils avaient obtenu une prolongation de congé pour qu'il ait le temps de se remettre. Cela n'avait posé aucun problème dans la mesure où la transmission du poste de Dambert prenait plus de temps que prévu.
Izeark coupa l'eau, se savonna, se rinça et sortit de la douche. Il avait intérêt à se dépêcher s'il voulait arriver à l'heure chez le docteur. Il n'était pas pressé d'y aller, mais s'obligeait à être ponctuel : plus vite, les séances commençaieant, plus vite elles étaient finies. Il ne les aimait pas, mais il savait que s'il les avait refusé, il n'aurait pu continuer à jouir de la liberté qu'il avait actuellement. Examens corporels en tout genre valaient mieux qu'une dissection en règle et devoir répondre à des tonnes de questions était préférable à de sévères interrogatoires... Il restait l'aspect désagréable de ne jamais savoir qui il était vraiment quand il en ressortait. Izeorg...? Isaak...? Heureusement, un baiser d'Elxy et un sourire de Stipo l'aidait à se débarrasser de ce pénible sentiment.
Vêtu d'une combinaison mauve à col blanc, il sortit de la salle de bains et découvrit Elxy à quatre pattes qui jouait avec Stipo.
– Vous vous amusez bien ?
Elxy se redressa en bougonnant :
– Humph. Il arrête pas de dire que toi, tu sais y faire, mais pas moi...
– Je parie que u as encore dû chercher à prendre le contrôle du jeu...
– C'est plus fort que moi, faut croire. Tu y vas ?
Izeark jeta un coup d'oeil à l'horloge digitale et confirma sans enthousiasme. Elxy l'embrassa doucement et avant de le mettre gentiment dehors, il lui demanda ?
– Ça te dit de faire un tour au dôme, après ? Stipo n'y a encore jamais été.
Izeark acquiesça, et après un gros soupir, prit le chemin de l'hôpital. Contrairement aux jours précédents, il n'aurait même pas le plaisir d'y croiser Maïlka puisque ce dernier avait quitté les lieux la veille afin d'emménager dans une chambrette dans la zone civile.

vendredi 17 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 86 & 87

– Docteur Paterfils, pouvez-vous confirmer que les trois hommes à terre sont décédés ? demanda la générale.
– Romillo est mort. A priori des suites de l'infiltration dont il était l'objet. Je peux vérifier pour les deux autres... répondit Jeck avant d'examiner brièvement chaque officier.
Le premier n'avait subi aucun dommage apparent, ce qui laissait penser également à une infiltration. Quant au second, il avait le cou rompu. De sa voix enfantine, il certifia leur décès.
– Commandant Dambert, expliquez votre geste ! intima le général.
– L'officier venait d'être infiltré, déclara Djklo sobrement.
– Comment le saviez-vous ?
– Je n'en étais pas certain, mais son comportement était différent et il fallait bien mettre fin à cet Almortien destructeur.
Un des officiers derrière lui protesta vivement :
– C'était un meurtre de sang-froid ! S'il y a un Almortien dans la pièce, c'est dans son corps qu'il faut le chercher !
Maïlka ouvrit la bouche pour défendre son cher Djklo, mais Izeark intervint avant lui :
– Il est mort. Le commandant l'a tué en même temps que l'officer. Il n'y a plus que moi.
– Cela suffit ! coupa la générale. Nous ne tolèrerons plus la moindre interruption. Le prochain qui prendra la parole sans autorisation sera condamné à six mois d'emprisonnement, compris ?
Après une petite pause pour permettre aux participants de digérer l'information, elle reprit :
– Docteur Paterfils, confirmez-vous l'infiltration d'Isaak Gedaral ?
– Oui, mais elle se situe sur un mode fusionnel, ce qui fait que l'Almortien ne domine pas son hôte.
Le général posa à son tour une question :
– Elxy Meredith, reconnaissez-vous que vous et vos deux amis, Suénor et Maïlka, avez permis à un Almortien de passer le contrôle d'identité ?
– Non, on a aidé un ami amnésique. Mais de toute façon, l'autre Almortien qui a été liquidé par le commandant, s'est très bien débrouillé pour y arriver tout seul, les doigts dans le nez !
Le général eut un léger sourire devant le franc-parler du pilote, mais il retrouva presque immédiatement son air sévère.
– Isaak Gedaral, avez-vous réellement souffert d'amnésie ?
– Oui, mais je me souviens à présent de tout. J'ai retrouvé ma mémoire humaine et, il y a quelques instants, ma mémoire Almortienne.
Elxy ne put retenir une exclamation étonnée qui lui valut d'être fusillé du regard par la générale.
– Docteur Paterfils, est-ce possible ?
– Tout à fait. Un choc peut nous faire perdre la mémoire et un autre nous la rendre.
– Isaak Gedaral, ou plutôt devrais-je dire, Izeorg, pourquoi avez-vous trahi votre compatriote, entraînant sa mort ?
Izeark frissonna, entendant encore l'écho du cri d'Ellarg dans sa tête. Maintenant que sa mémoire était enfin complète, il comprenait que sur Almort, il n'avait jamais eu sa place. Mais même s'il avait choisi le camp des humains, il ne tirait aucune satisfaction de la mort d'Ellarg.
– Je ne suis ni Isaak ni Izeorg, je suis les deux. Je suis Izeark. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je préfère combattre dans un simulateur qu'en vrai. Malheureusement, ce n'est pas le cas le plus fréquent sur Almort.
– Isa... Izeark, embrassez-vous notre cause ?
– Oui. Je jure que je vous aiderais à vous défendre contre les Almortiens.
– Commandant Dambert, êtes-vous prêt à porter l'entière responsabilité de cette affaire ?
– Tout à fait. Comme je l'ai indiqué dans mon rapport.
– Bien. Alors, à partir de cet instant, considérez-vous comme un simple pilote. En tant que tel, vous appartiendrez désormais à l'équipe des pilotes Elxy, Suénor et Isaak et veillerez à ce que l'Almortien respecte ses promesses.
L'officier qui s'était déjà plaint, s'emporta à nouveau :
– Vous n'allez pas laisser un tueur et un Almortien en vie, tout de même ! Vous ne pouvez laisser tous ces crimes impunis ?!
– Taisez-vous ! ordonna la générale. Comment osez-vous douter du bien fondé de notre jugement !?
– Mais comment pouvez-vous croire un Almortien ou vous contenter de dégrader un homme qui a été capable de tordre le cou d'un autre de sang-froid ?
D'un ton froid et ferme, le général rétorqua :
– Officier Brillart, est-ce que vous réalisez que Djklo Dambert vous a sauvé la vie ? Certes, son grade de commandant ne l'autorisait pas à faire justice lui-même, mais sans lui, cet autre Almortien qui était dans le corps du défunt Romillo vous aurait tous tour à tour infiltrés et tués. Quant à faire confiance à un Almortien, nous ne le pouvons pas plus que vous, mais Isaak Gedaral est un excellent pilote et puisque le docteur Paterfils qui a étudié l'infiltration de près certifie qu'il n'est pas un simple pantin, nous pensons qu'il serait regrettable de le perdre. Ne voyez-vous donc pas tout ce que la collaboration d'un Almortien peut nous apporter ?
L'officier baissa les yeux. Il n'était pas convaincu, mais il se rendait enfin compte que les généraux n'avaient pas pris une décision à la légère. Sans oublier qu' il s'était finalement trémoussé pour se prémunir d'une éventuelle infiltration en suivant le conseil de l'Almortien qu'hébergeait Isaak...
– Toute cette affaire doit bien sûr rester secrète. La dégradation du commandant Dambert sera présentée comme un renoncement volontaire. Pour le reste, laissez-les gens spéculer tant qu'ils veulent, conclut la générale.

jeudi 16 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 85

Ses camarades de nurserie se moquaient de lui parce qu'il était le dernier de la couvée à être sorti de son oeuf. « Larve, larve... » scandaient-ils en ondoyant autour de lui...
Ses camarades d'école le chahutaient dans la cour de récréation, riant de ses cris...
Ses camarades pilotes, devant la baie vitrée teintée de rouge, pariaient qu'il ne reviendrait pas de son premier combat...
La voix rageuse d'Ellarg ramena Izeark à la situation présente :
Si tu ne quittes pas ce corps, je vais m'emparer de celui d'un de tes amis ici présent. Tu m'entends, Izeorg ?!
La menace fit frémir Izeark, mais il ne put se résoudre à obéir, car il savait que sans lui, le coeur d'Isaak s'arrêterait de battre. Heureusement, il se rappelait désormais de beaucoup de choses sur les Almortiens...
– Bougez le plus que vous pouvez ! Il aura du mal à vous infiltrer ! s'écria-t-il.
Aucun des officiers ne réagit, car ils lui faisaient pas confiance. En revanche, Elxy, Paterfils et Suénor s'empressèrent d'agiter leurs bras et leurs jambes dans tous les sens. Dambert fit de même, mais seulement après avoir aidé Maïlka dont les mouvements étaient limités, à régler son fauteuil flottant pour qu'il se balance de gauche à droite.
Ellarg, avec un glapissement de rage, pénétra à l'intérieur de l'officier situé derrière Izeark, en ressortit promptement et plongea dans celui d'à côté, décidé à causer le plus grand nombre de morts possible.
Quand le premier officier s'écroula comme une poupée de chiffons, les autres prirent peur et se mirent à suivre le conseil d'Izeark. Seul celui qui venait d'être infiltré par Ellarg resta immobile. L'Almortien, voyant que toutes ses victimes potentielles étaient en mouvement, hésitait sur la marche à suivre.
Dambert, lui, ne tergiversa pas. Il se précipita sur l'officier qui n'agissait pas comme les autres et lui tordit le cou. Pendant que le cri d'agonie d'Ellarg résonnait dans la tête d'Izeark, les officiers qui n'avaient pas compris le drame qui venait de se jouer se jetèrent sur Dambert pour le maîtriser.
A ce moment-là, les généraux à l'écran qui avaient été quelque peu dépassés par l'enchaînement rapide des évènements reprirent le contrôle de la situation.
– Cessez ! C'est un ordre !
Les officiers arrêtèrent de rudoyer le commandant et un silence terrible s'abattit sur la sinistre pièce où trois cadavres étaient à présent allongés.

mardi 14 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 84

Ils restèrent ainsi sans bouger pendant cinq longues minutes sans qu'il ne se passe rien. La tension était à son comble, quand finalement un écran s'alluma, laissant voir un homme et une femme âgés d'une soixantaine d'années, vêtus de somptueux habits. C'étaient les généraux du vaisseau mère.
D'une voix posée, l'homme prit la parole :
– Vous avez été réunis pour être jugés suite au rapport du commandant Dambert. Nous vous demandons de répondre franchement à nos questions, chacun à votre tour.
Sans même attendre qu'ils acquiescent, la femme commença immédiatement l'interrogatoire :
– Isaak Gedaral, reconnaissez-vous, oui ou non être infiltré ?
– Oui. Et je ne...
Pourquoi ne nies-tu pas !? s'écria Ellarg.
Au même moment, le général le rabroua :
– Ne répondez qu'à ce qu'on vous demande.
Izeark passa outre l'ordre qu'on lui donnait. Il manquait un élément important au rapport qu'avait dû faire Dambert : Ellarg. Il fallait que les généraux en soient informés avant de prononcer un quelconque jugement. Ils devaient aussi réaliser que le système actuel de contrôle d'identité était insuffisant et ne les protégeait que partiellement des infiltrations des Almortiens.
– Je ne suis pas le seul. Romillo aussi.
Cette déclaration déchaîna le chaos. Tous ceux qui n'étaient pas au courant de l'existence d'Ellarg le regardèrent comme une bête de foire tandis que quelques « C'est impossible! » fusaient parmi les officiers.
Ellarg qui aurait pu sans peine prétendre que c'était un mensonge, comme il l'avait lui-même conseillé plus un instant plus tôt à Izeark, n'en fit rien. Furieux au delà de toute expression de la trahison dont il était victime, il hurla mentalement :
– Comment oses-tu rompre notre seule loi, Izeorg ! Comment peux-tu ? Tout est permis sauf trahir son peuple ! Ton œuf maudit aurait dû être brisé avant que tu ne t'en échappes !
Il sortit brusquement du corps de Romillo qui s'effondra sur le sol comme une marionnette dont aurait coupé les fils et fondit sur Izeorg, résolu à le déloger de son hôte humain.
Izeark sentit une énorme pression sur son crâne et il tomba à genoux en se tenant la tête entre les mains. Le docteur Paterfils quitta le rang pour examiner Romillo. Ayant constaté qu'il avait malheureusement cessé de respirer après avoir été déserté par l'Almortien qui s'était introduit en lui, il vint ensuite s'accroupir auprès Izeark à côté duquel Elxy, inquiet, s'était agenouillé. Bien qu'ils ne puissent pas le voir - les Almortiens étant invisibles en phase d'infiltration - ils avaient tout deux compris qu'Izeark était attaqué Ellarg.
Izeark, trop occupé à repousser l'Almortien, ne leur prêta pas attention.
Tu ne t'en tireras pas ! s'exclama Ellarg avec violence.
Instinctivement, Izeark utilisa ses mains Almortiennes pour se défendre et, brutalement des souvenirs de sa vie sur Almort lui revinrent.

lundi 13 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 83

– Suivez-nous sans résister.
Personne ne demanda pourquoi ils étaient arrêtés, ils en avaient tous une petite idée, à l'exception d'Ellarg qui questionna mentalement Izeark :
– Qu'est-ce qu'ils nous veulent ?
– Je ne sais pas exactement. Peut-être est-ce parce que nous n'avons pas respecté l'ordre qui nous avait été donné...
Rendu méfiant par son comportement suspect dans l'espace, Ellarg était sur ses gardes et il protesta.
– Tu racontes n'importe quoi ! Mon hôte n'a jamais eu à subir ce genre de traitement pour avoir désobéi à une consigne donnée en amont du combat.
Izeark opta pour une demi-vérité, car il craignait la réaction d'Ellarg s'il lui avouait qu'il n'était pas un infiltré ordinaire.
Je n'ai pas dit que j'avais toutes les réponses. Peut-être ont-il deviné qui nous étions véritablement.
Comment ?
Comment veux-tu que je sache ?
Pendant qu'Ellarg et Izeark discutaient à l'insu de tous, Suénor usa de son charme auprès du plus jeune officier afin de savoir où ils étaient emmenés. Séduit, le jeune homme ouvrit la bouche pour répondre, mais se fit rabrouer par un de ses aînés qui exigea qu'ils gardent tous le silence. Izeark regretta amèrement qu'Ellarg n'y soit pas contraint. Si marcher ainsi entouré était pesant, écouter les récriminations de l'Almortien était dix fois pire. Il voulait des explications à tout prix... et Izeark n'en avait pas à lui donner.
Au détour d'un couloir, ils croisèrent le docteur Paterfils et Maïlka dans son fauteuil flottant pour handicapés moteurs, qui étaient escortés, comme eux, par un groupe d'officiers. Cependant, ils ne purent guère échanger plus de deux mots avant d'être rappelé à l'ordre.
Arrivés dans le quartier des hauts gradés, ils rencontrèrent le commandant Dambert, également flanqués de deux gardiens à la mine rébarbative. En voyant son cher commandant calme et digne dans son uniforme aux manches liserées d'argent, le coeur de Maïlka eut un raté. Le jeune homme se sentait terriblement coupable que ce dernier soit impliqué dans une mauvaise affaire à cause d'eux, et il baissa les yeux, mais la vision de ses jambes inertes augmenta son malaise.
Quelques instants plus tard, les officiers les firent tous entrer dans une pièce peinte en noire du sol au plafond, les obligèrent à s'aligner, puis se postèrent derrière eux, légèrement en retrait.

vendredi 10 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 82

Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du Glass où se trouvait Dohargh, un plan se dessinait dans la tête d'Izeark : il allait attraper et envoyer le maximum de soucoupes Almortienne à la figure du B705. Ellarg mettrait probablement ça sur le compte de la maladresse dont il aimait taxer Izeorg. Quant à Dohargh, il serait obligé de changer ses plans, perturbant les autres Almortiens dans le coup. Cela aurait également l'avantage de réduire la visibilité de tir du B705. Évidemment capturer des soucoupes Almortiennes et les projeter étaient plus facile à dire qu'à faire... Ce n'était pas pour rien que Maïlka admirait Dambert quand ce dernier, au commandes du Glass Zéro, faisait cela avec un naturel confondant.
A présent au cœur de la bataille, Izeark dut manœuvrer avec habileté pour se frayer un chemin jusqu'au B705. Plus personne dans l'habitacle n'avait le temps de s'ennuyer. Ellarg ne se plaignait plus, trop occupé à tirer. Elxy épaulait du mieux qu'il pouvait son compagnon contenu du fait qu'Izeark avait une manière bien à lui de diriger le robot. La patte d'Isaak était reconnaissable, mais il y avait une pointe de témérité en plus qui lui donnait un côté imprévisible. Elxy ne put d'ailleurs retenir une exclamation de surprise, quand, d'un geste vif, la main d'acier de leur Glass s'empara d'une soucoupe Almortienne et la balança avec violence sur le B705. Dans l'heure qui suivie, Izeark répéta par trois fois cet exploit, si bien que le B705 les contacta pour leur demander de faire attention.
Izeark craignant qu'Ellarg lui ait menti, arrêta son petit jeu, mais resta à proximité du B705, prêt à intervenir au moindre mouvement suspect.
Pendant près de deux heures, il le colla sans résultat. Puis, au moment où sa vigileance baissait, le tir du B705 atteint un Glass au lieu de toucher une soucoupe ennemie. Avec une rapidité qu'il n'aurait pas pu avoir s'il n'avait été au courant de l'existence de Dohargh à son bord, Izeark s'arrangea pour que leur robot arrache les ailes du B705. Deux autres Glass changèrent de camp, mais l'effet de surprise n'était plus là.
– A quoi joues-tu, Izeorg ?
– Je veux rester parmi les humains encore un peu. Je ne peux pas prétendre n'avoir rien vu, répondit Izeark avant de transmettre de vive-voix à la radio les numéros des Glass passés à l'ennemi.
– Si tu le dis...
Le ton mental d'Ellarg était dubitatif, mais au grand soulagement d'Izeark, il ne s'acharna pas sur la question. Désormais, plongés jusqu'au cou dans la mêlée, ils durent se débattre comme de beaux diables sans avoir le loisir de converser, même par la pensée.
Finalement, les soucoupes almortiennes abandonnèrent le terrain sans qu'Izeark, Elxy, Ellarg et Suénor n'aient repris la position d'observation de soutien qui leur avait été originellement assignée. Avec les Mask et les Glass survivants, ils gagnèrent la plateforme où ils passèrent tous sans difficulté majeure le contrôlé d'identité.
Cependant, quand ils sortirent de la navette qui les avait ramené au vaisseau mère, un comité d'accueil composé de huit officiers les attendaient, muni d'un mandat d'arrêt.

jeudi 9 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 81

La prochaine fois, c'est moi qui prendrait les commandes, alors !
Pourquoi pas, répondit Izeark qui espérait bien que c'était la dernière fois qu'Ellarg et lui seraient à bord d'un même Glass.
Il fit prendre son envol au robot et, une fois dans l'espace, prit position à la limite de la zone de combat comme l'avait ordonné Dambert. Pendant deux longues heures, ils restèrent pratiquement immobile à ne rien faire. Suénor et Ellarg n'eurent qu'à tirer chacun trois coups pour abattre des soucoupes Almortiennes déjà salement endommagées.
Izeark, très tendu, essayait de repérer le moment où Dohargh agirait, tout en supportant les plaintes continuelles d'Ellarg qui s'ennuyait affreusement.
J'aurais dû accepter de participer au coup de Dohargh, finit-il par gémir.
Izeark sauta sur l'occasion pour en apprendre plus. Peut-être pourrait-il empêcher Dohargh de faire trop dégâts...
– Que veut-il faire ?
– Rien de bien extraordinaire. Mais tout serait plus palpitant que cette observation vaine et inutile.
Izeark choisit de jouer avec le feu afin d'inciter Ellarg à en dévoiler un peu plus :
Nous pouvons toujours nous joindre à lui, non ?
Non. Vu que je ne voulais pas prendre part à sa petite sauterie, il ne m'a pas donné l'horaire.
L'horaire pour quoi ?
Pour arrêter de prétendre être un stupide pilote humain et tirer par surprise sur les petits copains. Il voulait qu'un maximum de pilotes le suivent pour un carnage du plus bel effet.
Dans quel Glass est Dohargh ? S'il a prévu de lancer un signal, nous pourrions l'aider... déclara Izeark, tout en regardant avec une attention accrue les robots aux prises avec les soucoupes Almortiennes.
L'aider ! En voilà une idée curieuse... Tu te laisses contaminer par ton hôte humain, ma parole ! s'exclama Ellarg avec dégoût.
Réalisant qu'il avait fait une erreur, Izeark fit machine arrière :
Façon de parler. Je ne veux juste pas laisser tout l'amusement à Dohargh.
Je préfère ça. Si tu tiens vraiment à le savoir, il est dans le B705.
Izeark, après l'avoir repéré sur ses écrans, réfléchit à toute allure à comment l'empêcher d'agir. Le plus problématique de l'affaire était qu'il ne fallait pas qu'Ellarg comprenne qu'il voulait mettre Dohargh hors de nuire.
– Joignons-nous au combat, déclara-t-il finalement à haute voix. Nous ne servons à rien ici.
Suénor et Ellarg qui en avaient assez de se tourner les pouces, approuvèrent chaleureusement.
Seul Elxy protesta, inquiet pour la vie de son compagnon. Si son compagnon ne gardait pas profil bas, à la fin de ce combat, il serait exécuté...
– Ce n'est pas les ordres.
– Nous avons le droit et le devoir de les soutenir. Nous ne sommes pas des petits jeunes qui n'y connaissons rien, répliqua Izeark.
Puis, silencieusement, il articula « Pilote du B705 infiltré. Danger »
Elxy qui n'était pas très doué pour lire sur les lèvres, comprit tout de même qu'il y avait anguille sous roche et décida de faire confiance à son compagnon.
– Allons-y !
Izeark pianota avec dextérité sur les touches du panneau de contrôle et fonça à tout allure en direction du B705.

lundi 6 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 80

Quand Izeark et Ellarg arrivèrent au hangar, Elxy les attendait au pied du vieux Glass qui était le leur jusqu'à de nouveaux soient fabriqués. Dès qu'il les vit, il leur fit signe de se dépêcher et grimpa dans le robot. Izeark accéléra le pas, mais Ellarg s'arrêta de marcher.
Ne monte pas de suite !
Pourquoi ? répliqua mentalement Izeark.
Mon ami Dohargh vient de m'appeler. Il s'est également infiltré au dernier combat. Il propose de faire un coup.
Refuse !
La pensée avait jailli claire et spontanée dans l'esprit d'Izark et, malgré lui, il l'avait transmise à Ellarg. Il avait paniqué en apprenant qu'un autre pilote était infiltré. Ellarg, Dohargh... Il y en avait peut-être encore d'autres !
Ne me donne pas d'ordres ! Je fais ce que je veux. Et je ne suis effectivement pas intéressé.
Izeark se demanda quoi faire : devait-il essayer de contacter Dohargh et se renseigner sur l'identité du pilote dont il avait pris possession ou bien entrer dans le Glass et prévenir Elxy avant qu'Ellarg ne les rejoigne ?
Il opta pour la seconde solution, mais pas assez rapidement. Ellarg avait fini de discuter avec le fameux Dohargh et il pénétra dans l'habitacle immédiatement après lui. Izeark fut obligé de faire comme si de rien n'était et entama la procédure de décollage habituelle.
Après avoir vérifié que Elxy, Suénor et Ellarg étaient en place, il tourna la clef de démarrage du Glass. Le visage du commandant Dambert apparut à l'écran du panneau de contrôle. Il y eut un bref et inconfortable silence, puis il demanda non sans une pointe d'hésitation dans la voix :
– Prêts à décoller ?
– Oui, commandant, répondit Izeark tout en réfléchissant à un moyen de l'informer de la situation sans éveiller les soupçons d'Ellarg.
– Autorisation accordée. Observation de soutien.
Cette position était en générale réservée aux pilotes fraîchement diplômés qui n'avaient encore jamais combattu des Almortiens. Elle impliquait de rester en marge du combat et était insultante pour des anciens comme eux. La pire injure toutefois aurait été de leur interdire de décoller, chose qu'Izeark aurait préféré vu les circonstances actuelles...
– Bien, commandant.
Ça va être barbant ! Négocie avec lui !
La communication fut coupée et Izeark s'offrit le luxe d'ignorer le commentaire d'Ellarg. A ses côtés, Elxy se leva, prêt à prendre la place de son compagnon aux commandes, puis se rappelant que ce n'était plus nécessaire, il se rassit.
N'est-ce pas lui le pilote principal normalement ?
Nous alternons, mentit Izeark, priant pour qu'Ellarg ne fouille pas la mémoire de Romillo.

Prochain épisode : j'ai chopé la crève dimanche, mais j'espère malgré tout pouvoir poster la suite d'ici la fin de la semaine.

jeudi 2 décembre 2010

Mémoire Etoilée - 79

Quand Izeark arriva à la porte de la chambre de Romillo, il essaya de faire fonctionner sa voix mentale et appela Ellarg. N'obtenant pas de réponse, il sonna à la porte, mais rien ne se passa non plus. Inquiet, il recommença. La porte coulissa alors. Le petit Stipo, l'air misérable, se tenait derrière. Izeark s'agenouilla pour être à sa hauteur.
– Où est ton papa ?
– Je sais pas. Mais d'abord, c'est plus mon papa, il est méchant.
Le garçonnet avait-il perçu l'entité étrangère qui avait pris possession de son père ? L'Almortien l'avait-il frappé ? En tout les cas, il était imprudent de sa part d'avoir laissé seul à lui-même un enfant si jeune.
– Pourquoi dis-tu ça ?
– Il ne me regarde pas gentiment. Il s'occupe pas de moi.
Izeark se demandait s'il devait expliquer au petit ce qui était arrivé à son père et l'emmener auprès d'Elxy quand Romillo entra.
– C'est bien aimable de ta part d'être venu me voir.
Izeark se releva précipitamment, se mettant sur le qui-vive.
– Où étais-tu allé ?
– J'ai fait un tour du vaisseau. C'est assez pathétique. Les plaisirs de la chair étaient en revanche tout à fait satisfaisant. J'ai hâte de recommencer.
Bien qu'il sache que Stipo ne pouvait comprendre, Izeark se sentit embarrasé. Alors qu'il avait été soulagé que l'Almortien lui parle de vive-voix, il préféra passer au mode mental.
Tu n'essaies pas de faire semblant devant l'enfant ?
L'enfant ? Ah oui, le fils de mon hôte humain. Trop barbant.
Je peux te décharger de ta présence, si tu veux.
Non, cela risquerait l'attention sur moi et je ne veux pas, je m'amuse trop.
Je vois.
Izeark commençait à comprendre que discuter avec Ellarg ne mènerait nulle part. Il ne pensait qu'à prendre du bon temps.
Tu veux coucher avec moi ?
Le déclenchement de l'alarme permit à Izeark de ne pas répondre.
Comment débranche-t-on ce truc ? Si les humains n'étaient pas prévenus de notre arrivée, ce serait drôle.
Aucune idée, répondit Izeark tout en se disant qu'à la réflexion Ellarg pouvait être dangereux.
Hélas, comme l'alarme n'arrêtait pas de sonner, il allait devoir une fois de plus combattre dans l'espace avec lui comme membre de l'équipe. La perspective le rendait malade.

Prochain épisode : Lundi 6 décembre

mercredi 1 décembre 2010

Prochaine histoire boy's love

Le roman Mémoire Etoilée est proche de la fin, aussi voici une courte présentation de ce qui vous attend par la suite.
Je ne sais pas encore si cela sera une nouvelle ou un roman, cela dépendra de l'inspiration et de vos retours.
L'idée de départ est née en écoutant la chanson "I Saw Mommy Kissing Santa Claus"... que j'ai pensé à remplacer par "Daddy"...
L'histoire aura pour titre Fleur Bleue, mais elle a également failli s'appeler "Le Baiser de Noël"



Manga Yaoi en décembre 2010

Peu de yaoi à se mettre sous la dent ce mois-ci, mais bon, c'est l'occasion de rattraper son retard des mois précédents...

Chez Taïfu, le one-shot Escape de Kano Shiuko sort finalement ce mois-ci tandis que chez Asuka, Lovely Teachers de Yamato Nase - Tome 2 débarque, alors j'ai hâte de découvrir la suite des aventures de ces 2 sympathiques professeur.

Lovely Teachers, c'est ma découverte et bonne surprise de l'année 2010 avec le one-shot L'Amour te va si bien de Rie Honou (Taïfu)
Ce sont deux titres que j'ai acheté comme ça, pour voir, et ils m'ont vraiment séduit.





mardi 30 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 78

Bien qu'ils ne sachent pas ce que Dambert avait mis en branle, Elxy et Izark savaient que leur sort étant en suspens. Sans impatience, ils attendaient des nouvelles du commandant, profitant de l'ultime répit qui leur était accordé.
Après avoir quitté Maïlka, ils étaient retournés à leur chambre où ils avaient longuement fait l'amour.
A présent, allongés l'un en face de l'autre sur le matelas, leurs corps nus recouverts du drap du lit, ils discutaient.
– Si tu pouvais soustraire des infos à l'Almortien qui a infiltré Romillo, tu ferais valoir ton utilité. Cela justifierait qu'on te laisse en vie, proposa Elxy.
– L'idée est excellente.
– Je suis content que tu sois de mon avis. Habillons-nous et allons donc lui rendre une petite visite... déclara-t-il en se redressant sur un coude, prêt à joindre le geste à la parole.
– Non, j'irais seul. Je n'arriverais jamais à mener de front une conversation normale et un échange mental. Surtout pas alors que j'ai encore un léger mal de crâne.
– Je ne me sens pas tranquille à l'idée de vous laisser en tête à tête, grommela Elxy.
– Tu ne me fais pas confiance ?
– C'est pas ça. Mais c'est dangereux !
– Nous ne serons pas seuls, de toute façon. Il y aura Stipo. A dire vrai, si je ne m'inquiétais pas pour lui, je crois que je n'irais pas. Ellarg me déplaît foncièrement.
– Je suis horrible ! Je ne pensais plus au pauvre petit ! s'exclama Elxy, honteux, en tournant le dos à Izeark.
– C'est parce que tu te fais du soucis pour moi...
– Peut-être, mais c'est pas une raison. Moi qui prétend vouloir être père...
Izeark décida qu'il était temps de révéler ce qu'Isaak avait toujours caché à son compagnon.
– Je n'ai jamais rêvé d'être père pour ma part.
– Que veux tu dire par là ? demanda Elxy en faisant brusquement volte-face.
– As-tu déjà réfléchis à qui de nous deux serait le géniteur, déjà imaginé ce qui se passerait si une fille naissait et non garçon, déjà envisagé que nous mourrions peut-être avant même de le rencontrer, laissant derrière nous un orphelin ?
– Non, la réflexion, ça a jamais été mon truc, avoua Elxy sans embarras.
– Moi oui, et c'est pour ça que je n'ai jamais voulu que nous nous inscrivions.
Elxy retint de justesse le « pourquoi tu ne me l'as dit avant » qu'il avait sur les lèvres. Il savait que cela blesserait son compagnon, car la question n'avait pas de sens. Isaak n'était plus complètement lui-même. Il était aussi un autre.
– Tu voudras jamais, alors ? Enfin, même si tu en avais envie, on risquerait de ne pas nous y autoriser vu la situation...
– Exact. Mais en admettant que ce soit possible, je serais prêt à adopter. Personne ne serait obligé à porter notre enfant, nous n'aurions pas à décider qui serait le géniteur, ce serait à coup sûr un garçon et dans le pire des cas, il retournerait à l'orphelinat.
Elxy ne demanda pas si son compagnon avait songé à cette solution avant d'avoir été infiltré. Ce qui comptait c'était ce qu'il souhaitait maintenant.
– Je préférais ça à ne pas avoir de bambin du tout, déclara-t-il.
Izeark sourit, embrassa Elxy sur le coin de la bouche et alla se choisir une combinaison dans son placard. En trois temps, trois mouvements, il fut prêt à partir.
Elxy essaya encore une fois de le convaincre de le laisser l'accompagner, mais Izeark fut inflexible.
– Si jamais tu n'arrives pas à te comporter normalement avec Romillo, Ellarg le remarquera et Dieu sait alors comment il réagira...
A ce dernier argument, Elxy se rendit. Il n'était en effet pas sûr de parvenir à faire comme si de rien n'était.

lundi 29 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 77

Dambert en lisant le rapport de Jeck, son ami de longue date, fut sacrément ennuyé. Il n'était désormais plus possible de camoufler l'affaire. Si Isaak avait été un authentique amnésique, il aurait pu le mettre en congé. S'il avait été un banal infiltré, il aurait pu organiser une exécution en douce. Mais, comme il représentait un cas clinique unique, une chance sans précédent d'en apprendre plus sur le principe de l'infiltration, c'était hors de question. Il n'y avait à présent plus d'autres choix que de s'en référer aux autorités supérieures, et ce, quel qu'en soit les conséquences. Oui, contrairement à ce qu'il avait espéré, il n'y aurait pas moyen de taire le nom de toutes les personnes impliquées dans l'affaire. Il eut une pensée peiné pour le jeune Maïlka qui avait perdu l'usage de ses jambes et qui allait se retrouver dans la tourmente avec lui, le docteur et quatre autres pilotes.
Le colonel Marlym allait être ravi. Il allait enfin pouvoir le laminer comme il en avait toujours rêvé. En même temps, l'affaire était d'une telle envergure que les généraux eux-même en seraient informés et ce serait eux qui devraient décider du sort d'Isaak et de ses complices directs ou indirects, comme lui.
Pour sa part, il espérait qu'ils choisiraient de garder le pilote infiltré en vie et qu'ils confieraient au moins partiellement son cas à Jeck.
Avec un soupir, Dambert mit de côté les dossiers en cours pour se lancer dans la rédaction d'un rapport sur l'affaire à l'intention de ses collègues commandants et ses supérieurs. Il ne chercha pas à dissimuler la légèreté dont il avait fait preuve quand il s'était aperçu qu'Elxy et Isaak avaient échangé leurs postes dans le Glass, mais s'efforça de diminuer la culpabilité des pilotes qui avaient aidé Isaak en soulignant qu'ils étaient soumis à une situation de stress et qu'ils avaient sincèrement cru à l'amnésie du pilote. Pour compléter son compte-rendu, il joignit une version allégée du rapport que lui avait communiqué Jeck. Il relut l'ensemble et après quelques corrections mineures, il l'envoya. Ensuite, plutôt que de se morfondre en attendant de voir les vagues que son message ne manqueraient pas de produire, il retourna à sa routine habituelle. Bientôt, il serait mis en demeure de s'expliquer en personne et il n'aurait plus le temps de travailler. Par ailleurs, si les choses tournaient mal et qu'il était dégradé, il préférait que ses documents soient en ordre.

vendredi 26 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 76

Maïlka n'étant pas en âge, Suénor n'aurait pas dû se permettre de l'embrasser. Il décolla sa bouche du jeune homme pour voir qui les avait interrompu, prêt à jouer de son charme si besoin était.
– Ah, c'est vous. Tout est bien alors.
– Oh que non ! Qu'est-ce que tu fabriques ? grommela Elxy.
– Je cherche simplement à convaincre Maïlka d'accepter ma proposition.
– En lui imposant un baiser alors qu'il ne peut pas bouger, la belle affaire !? s'exclama Elxy.
– Je ne l'ai pas forcé, répliqua Suénor.
Elxy chercha confirmation du regard auprès du jeune homme qui s'empourpra et essaya de se justifier :
– Je suis tenté de devenir le compagnon Suénor quand je serais en âge. Je n'ai pas envie de me retrouver seul dans mon coin. Comme il m'a raconté qu'il m'avait déjà embrassé quand j'étais inconscient dans le Glass, je me suis dit qu'un baiser de plus ou de moins, cela ne changerait rien et que si je ressentais quelque chose... Mais hélas, rien...
Suénor fut suffoqué, mais il n'eut pas le temps d'intervenir, déjà Elxy avait pris la parole :
– Je pourrais pas vous empêcher de vous mettre ensemble, mais franchement, une union entre vous me semble de la folie !
– Je sais. Suénor a reconnu lui-même qu'il serait incapable de s'arrêter de séduire à tour de bras... Et de toute façon, je suis amoureux de Djklo, répondit Maïlka.
– Et moi, je t'aime, déclara Suénor.
Izeark réagit à son tour avec une certaine sécheresse. Suénor était vraiment agaçant par moment, il s'en souvenait à présent.
– Le jour où tu aimeras vraiment, tu diras adieu à ta vie de séducteur. Non, ce qui te plaît chez Maïlka, c'est que tu ne peux pas l'avoir. S'il t'était tombé dans les bras dès le début, cela ferait longtemps que tu l'aurais oublié.
– Puisque vous êtes tous contre moi, je vais vous laisser, annonça Suénor d'un ton blessé, en se levant du matelas du jeune homme.
Il était dur de voir son amour ainsi nier, et en même temps, il ne pouvait pas leur donner complètement tort.
– Non. Reste donc. On a à causer. Izeark a vu le médecin...
Maïlka et Suénor tiquèrent en entendant ce prénom inconnu. Suénor dont la curiosité était plus forte que ses sentiments froissés, ne quitta pas les lieux afin de ne pas manquer les explications d'Elxy et d'Izearg.
Ni lui ni Maïlka ne purent s'empêcher d'interrompre leurs amis de nombreuses fois tellement ils avaient de la peine à croire ce qu'ils entendaient. Cependant, habitués au « nouvel Isaak », ils n'eurent pas de réaction de rejet en apprenant que ce dernier était un infiltré. Le plus dur pour eux à admettre fut que les contrôles d'identité n'étaient pas pleinement efficaces contre les Almortiens. Si Izeorg avait été aidé pour les passer, ce n'était pas le cas du fameux Ellarg...

jeudi 25 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 75

– Izeorg ? appela-t-il finalement.
Les paupières d'Isaak papillonnèrent et il reprit connaissance.
– Je me sens mal...
Sans cesser de soutenir le corps de son compagnon, Elxy tendit la main vers la sonnette du cabinet du docteur. Izeorg le retint.
– Ce n'est pas nécessaire, souffla-t-il. Tu as utilisé mon nom d'Almortien ?
– Oui...
– Tu ne me... le... considères pas comme un intrus qui pollue ton Isaak ?
– J'aurais pas cru dire ça un jour d'un de nos pires ennemis, mais pour moi, Izeorg est comme une nouvelle facette d'Isaak. Il fait parti de toi.
Cette curieuse interprétation soulagea une partie des tourments d'Izeorg.
– Tu n'as pas peur qu'à cause de moi... de lui... qu'Isaak, moi, soit exécuté ?
– Je suis surtout soulagé que ton infiltration soit différente des autres. As-tu parlé d'Ellarg au doc' ?
– Non. Je n'en ai pas eu l'occasion.
– Si jamais ton exécution est décidée, on essayera de faire valoir au commandant Dambert combien tu constituerais un atout précieux.
– Je suis plutôt un cheval de Troie. Si je retrouve ma mémoire, je veux dire celle de l'Almortien, peut-être passerais-je du côté ennemi...
– T'en sais rien. Tout le monde peut toujours retourner sa veste, un jour. En attendant, tu devrais prendre un nouveau nom, ça t'aiderait à arrêter de te prendre la tête !
Izeorg resta un instant bouche bé. Elxy était fruste par bien des côtés, mais cela pouvait l'amener, comme maintenant, à des solutions simples auxquels des gens plus brillants n'auraient pas pensé. C'était pour ça qu'il l'aimait.
– Qu'est-ce que tu suggères comme nom ? Une contraction entre Isaak et Izeorg ?
– Oui... Quelque chose dans son goût-là... Izeark, ça te brancherait ?
– Oui, cela me plaît.
– Tu tiens sur de tes jambes maintenant ?
– Oui. C'est bon. Je me sens mieux grâce à toi. En quelque sorte réconcilié avec moi-même. Je suis même assez en forme pour profiter du fait que nous soyons à l'hôpital pour rendre une petite visite à Maïlka.
Elxy acquiesça. Il était naturel de mettre Maïlka au courant des derniers évènements. Ce n'était pas encore tout à fait l'heure des visites, mais en négociant bien, il n'y aurait pas de soucis.
Quand Elxy et Izeark, après avoir dû poireauter un peu avant qu'on les laisse entrer dans l'aire des malades, entrèrent dans la chambre de leur ami, ils eurent la surprise d'y trouver Suénor qui était en train d'embrasser Maïlka.

mardi 23 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 74

Le docteur se frotta pensivement le menton avant de répondre.
– En gardant à l'esprit que tout cela n'est qu'hypothèse, je pense que vous êtes sur le mode de la fusion. Vous n'êtes ni tout à fait, ni tout à fait, l'autre, mais un peu les deux. A mon avis, vous vous êtes accroché à l'identité « Izeorg » parce que c'est la première chose dont vous vous êtes rappelé. Il faudrait procéder à d'autres examens afin que je puisse vous en dire plus. Dans un premier temps, je vais faire mon rapport à Dambert pour qu'il décide de votre sort. Ceci dit, j'espère bien qu'il voudra bien que vous soyez mon patient. Votre cas est vraiment passionnant.
– Qu'est-ce qui se passerait si je retrouvais entièrement ma mémoire Almortienne ? Est-ce que l'égalité que vous avez mentionné pourrait disparaître ?
– Je suis désolé, mais je n'en sais strictement rien. Ce que nous savons des Almortiens se résume à peu de choses.
Complètement sonné et plus perturbé que jamais, Izeorg se leva.
– Suis-je libre de partir ?
– Oui, répondit Jeck en se mettant debout à son tour.
Il reconduit son patient jusqu'à la porte et la fit coulisser. Elxy qui rongeait son frein juste derrière s'engouffra dans l'ouverture.
– Alors ? demanda-t-il.
Avec un soupir, Jeck Paterfils referma la porte et répéta une partie des explications qu'il avait donné à Izeorg. Elxy que la « blague » d'Isaak avait préparé, remercia le plus poliment qu'il put le docteur, puis il prit son compagnon par le bras et l'entraîna dans le couloir, hors du cabinet.
– C'était donc vrai, murmura-t-il en plongeant ses yeux dans ceux d'Isaak. Tu te souviens de nous ?
– Tu as entendu le docteur. Et je te l'ai dit tout à l'heure, répondit Izeorg, en détournant le regard.
Il était déchiré entre joie et tristesse par l'attitude d'Elxy. Est-ce que seul comptait Isaak au final ? Mais, en même temps, il était douloureux de penser que son compagnon n'avait pas su détecter l'Almortien en lui. Cela ternissait l'amour qu'il lui avait porté autrefois... Partagé entre des émotions contraires, transpercé par les souvenirs de la vie avant et après l'incident qui l'avait rendu amnésique, Izeorg défaillit. Elxy le rattrapa juste avant qu'il ne tombe.
– Isaak ! s'écria-t-il.
Il avait le désagréable sentiment de revivre le moment où son compagnon s'était évanoui dans le Glass 789.
– Isaak ! répéta-t-il, en lui tapotant les joues.

lundi 22 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 73

Le docteur Jeck Paterfils était un homme d'une quarantaine d'année affligé d'un imposant grain de beauté sur la joue et d'une voix gamine. Il refusa avec fermeté qu'Elxy assiste à l'examination d'Isaak. Patiemment, il réfuta toutes les raisons que ce dernier avançait pour être présent, puis il installa son patient dans son cabinet qu'il ferma à clef.
Izeorg qui n'avait plus rien à perdre puisqu'il avait déjà tout avoué à Elxy, faillit révéler immédiatement sa véritable identité. Il se ravisa à la dernier minute, curieux de voir comment le docteur allait déterminer qu'il était un Almortien ou un authentique amnésique.
– On m'a dit que vous aviez perdu la mémoire lors d'un combat dans l'espace. Pourriez-vous me raconter comment s'est passé votre réveil ?
Docilement, mais avec difficulté, en raison des souvenirs d'Isaak qui lui traversaient l'esprit, Izeorg s'exécuta.
Le docteur l'écouta attentivement, puis lui proposa de l'hypnotiser afin d'essayer de faire remonter à la surface ses souvenirs. Par jeu, Izeorg accepta. Jeck sortit un médaillon du tiroir de son bureau et le balança devant le nez de son patient. Peu à peu, les paupières d'Izeorg s'alourdirent et, bercé par la voix du docteur malgré ses intonations enfantines, il entra en transe.

Quand il en sortit, le docteur le regardait avec fascination comme s'il était une personne extraordinaire.
– Alors ? demanda Izeorg, mal à l'aise.
– Désolé. J'étais parti en pleine spéculation. Vous êtes un cas tout à fait unique... Mais je devrais commencer par vous préciser qu'avant de travailler à l'hôpital, j'étudiais les Almortiens. Je n'ai pas été tout à fait franc avec vous quand je vous ai proposé la séance d'hypnose. J'ai écrit des théories sur l'hypnose et l'infiltration qui n'ont hélas pas été très bien accueillies et je me suis finalement résigné à passer autre chose... Toujours est-il que j'ai déterminé que les Almortiens ne subissaient pas l'hypnose, qu'ils se contentaient de faire semblant. Dans votre cas, vu vos réactions, vous l'avez clairement subi, mais vous avez admis que vous étiez un Almortien et que votre nom était Izeorg. Enfin, pour être exact, vous avez commencé par dire « Isaak », puis vous avez rectifié...
– Qu'est-ce que cela signifie au juste ? Où voulez-vous en venir ? interrompit Izeorg.
– Et bien, mon hypothèse est que vous êtes bien victime d'une infiltration, mais que vous n'êtes pas dominé. En d'autres termes, vous êtes à la fois Izeorg et Isaak sans que l'un soit supérieur à l'autre.
Le front d'Izeorg se plissa et le mal de tête qui ne l'avait pas quitté depuis son réveil s'accentua. Le regard intense du docteur le gênait, mais il était soulagé de pouvoir enfin parler de son problème d'identité à quelqu'un avec qui il n'était pas impliqué émotionnellement.
– Comment puis-je être deux personnes à fois ? Y-a-t-il une alternance...? Les souvenirs d'Isaak me sont revenus ce matin, mais bien que je ne me souvienne que de mon nom d'Almortien, j'ai le sentiment d'être juste Izeorg.

vendredi 19 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 72

Izeorg, encore sous le choc du retour de la mémoire d'Isaak, mit un moment à réagir. Si ce fameux docteur l'examinait, il se rendrait forcément compte qu'il n'était pas ce qu'il prétendait être. Quelque soit la réaction d'Elxy, c'était maintenant ou jamais qu'il fallait lui révéler l'existence d'Ellarg.
– Je dois y aller tout de suite ?
– Aujourd'hui, oui. Mais on a le temps de prendre une douche ensemble.
Izeorg comprit qu'Elxy voulait faire l'amour avec lui une dernière fois au cas où la visite tournait mal. Des souvenirs de leurs étreintes lui traversèrent l'esprit et il réalisa qu'il avait ressenti des choses différentes d'Isaak. Des sensations plus intenses, plus fortes.
– Isaak ?
La voix d'Elxy rappela Izeorg à la situation présente. Il inspira à fond et se jeta à l'eau :
– Avant de me rendre chez ce docteur, je dois te dire quelque chose. Mon véritable nom est Izeorg. Je m'en souviens depuis peu.
– Arrête de blaguer !
Izeorg ne tint pas compte de l'interruption et continua :
– Romillo aussi a été infiltré. L'Almortien qui s'est introduit en lui s'appelle Ellarg. Il m'a parlé et indirectement, il m'a aidé à retrouver la mémoire d'Isaak.
Les bras d'Elxy retombèrent le long de son corps et il protesta à nouveau, plus faiblement :
– Ta blague n'est pas marrante. T'as juste la tête à l'envers à l'idée d'être examiné.
– Je suis très sérieux.
Elxy regarda son compagnon avec attention, cherchant la vérité dans ses grands yeux violets. Il ne pouvait croire ce qu'il venait d'entendre. Il ne voulait pas. Si Isaak avait changé, c'était à cause son amnésie. Quant à Romillo, il se comportait comme d'habitude.
– Tu perds la boule ! T'as vraiment besoin de voir un médecin, déclara-t-il avec un sourire forcé.
Izeorg n'insista pas. L'incrédulité d'Elxy lui était moins pénible qu'un rejet massif. Il avait dit ce qu'il avait à dire. Maintenant, c'était à Elxy de jouer.
– J'enfile une combinaison et je suis prêt.
En silence, dans une atmosphère lourde de malaise, ils s'habillèrent. Cependant, au moment de franchir la porte de leur chambre, Elxy captura les lèvres de son compagnon et le pressa avec force contre son corps. Izeorg y répondit de tout son être. Il savait que bientôt tout serait fini. La conclusion que ne manquerait pas de tirer le docteur forcerait Elxy à croire. Son exécution en tant qu'infiltré mettrait un point final à leur histoire.

mercredi 17 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 71

– Déjà cinq que tu m'as fait ta déclaration, cinq ans que nous sommes ensemble... murmura Isaak, rêveur, en s'appuyant confortablement sur l'épaule d'Elxy.
– C'est passé vite, hein ? Pour fêter l'évènement, on devrait s'inscrire sur la liste d'attente pour avoir un enfant, tu crois pas ?
Isaak avait toujours su que le sujet viendrait sur le tapis un jour ou l'autre et il avait une réponse toute prête :
– Nous avons bien le temps.
– C'est vrai, mais vu l'attente qu'il y a, faudrait y songer si on veut être parents avant 30 ans.
Isaak n'osa pas lui dire qu'il ne voulait pas d'enfants. Cela l'ennuyait d'obliger une femme à être une mère porteuse et le gênait de décider de qui serait le père biologique. Et puis il y avait le problème du sexe de l'enfant : si c'était une fille, ils n'auraient pas le droit de l'élever. Enfin, ils avaient un métier à risque et il était fort possible qu'ils meurent avant de faire la connaissance de leur petit garçon.
Avec mélancolie, il se rappela de la parade qu'utilisait son grand-père quand il déplorait que ses pères soient décédés et il l'utilisa afin d'empêcher Elxy d'insister :
– Je ne te suffis pas ?
– Sûr, tu me prends tout mon temps, répondit Elxy en lui plantant un baiser sur le sommet du crâne.

Izeorg se réveilla en sursaut, une douleur sourde à la tête. Il avait rêvé de la vie passée d'Isaak. Non, il s'était souvenu. Il cligna des yeux et poussa un cri étranglé. Toute la mémoire de son hôte humain lui était revenue. Il était en revanche toujours autant dans le brouillard quant à sa vie d'Almortien.
Elxy qui regardait un mail à l'écran, dans le plus simple appareil, se tourna vers lui avec inquiétude.
– Ça va ? T'as fait un cauchemar ?
Izeorg ouvrit la bouche, mais ne parvint pas à répondre. Des images du passé d'Isaak défilaient à toute allure dans son esprit et il n'arrivait pas à gérer l'afflux. Elxy, l'air soucieux, vint le prendre dans ses bras et lui caressa doucement le dos.
– Ça va aller, je suis là, lui murmura-t-il.
Izeorg se remémora toutes les fois où Elxy avait déjà prononcé ces mots, puis s'efforça de se concentrer sur l'instant présent.
– J'ai un terrible mal de tête, bafouilla-t-il.
– Tu veux prendre un cachet ?
– N-non, je crois que cela ne servira à rien.
– T'es sûr ? Parce que tu vas avoir besoin de toutes tes facultés. Un médecin va t'examiner pour ton amnésie. Dambert a envoyé une convoc'. Le docteur Jeck Paterfils t'attend à l'hosto.

lundi 15 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 70

Le petit garçon aux boucles marrons jouait joyeusement avec des cubes en plastique, indifférent au fait que la lumière de la pièce déclinait.
– Il est temps que tu ailles au lit !
Isaak leva la tête vers le vieil homme aux cheveux blancs qui s'était approché de lui par derrière.
– Non, je veux jouer encore.
– Ce n'est plus l'heure.
Isaak secoua vivement la tête et ajouta un cube rouge à la pile qu'il avait construite devant lui.
– Si tu n'obtempères pas de suite, les Almortiens viendront te manger la cervelle.
Avec un gros soupir, Isaak abandonna ses cubes. Il enfila le pyjama que lui tendait son grand père, puis se glissa entre les draps de son lit.
– Je peux avoir une histoire avant de dormir ?
Le vieil homme le borda et se mit à lui raconter l'histoire de deux explorateurs qui mettaient les pieds sur une nouvelle planète et devaient se battre contre un monstre tentaculaire.
– Mes papas aussi, ils étaient comme ça ?
– Ce n'étaient pas des aventuriers, mais des pilotes. En tout cas, ils étaient tout autant courageux.
– Quand je serais grand, moi aussi, je serais pilote, déclara le petit Isaak d'une voix ensommeillée.

Assis au premier rang, au milieu d'autres adolescents, Isaak écoutait attentivement un professeur parler de pilotage, quand l'élève derrière lui donna une petite tape sur l'épaule. Isaak n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait Elxy. Il ne réagit pas. Il était furieux contre lui. La veille, ce dernier avait proposé qu'ils perdent leur pucelage ensemble, en ayant l'air de lui accorder une faveur. Cet imbécile n'avait pas réalisé qu'Isaak l'aimait. Il avait émis cette proposition en toute amitié, sans la moindre considération pour ses sentiments.
– Tu vas me faire la gueule pendant combien de temps ? grommela Elxy à mi-voix derrière lui.
Isaak fit semblant de n'avoir rien entendu. Il n'aurait jamais dû devenir ami avec un idiot pareil... un crétin dont il était inexplicablement tombé amoureux...
– Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que je m'excuse ? Je pensais pas que ça te mettrait en rogne comme ça. Je t'en parlerai plus, OK ?
Isaak continua à l'ignorer. Il allait lui falloir un moment pour digérer cette histoire.

vendredi 12 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 69

Izeorg, les yeux grands ouverts, allongé à côté d'Elxy qui dormait paisiblement, repassait en boucle dans sa tête les derniers évènements. Jusqu'à la fin de la bataille, Ellarg lui avait parlé mentalement, ce qui l'avait beaucoup perturbé. A travers ses propos, il avait compris avec un certain désarroi que les Almortiens prenaient plaisir à faire la guerre aux humains.
Puis, Ellarg avait passé le contrôle d'identité et réclamé avec insistance ces kobèles, le poussant à bout. Incapable de le faire taire, il avait craqué et finit par avouer son amnésie. Contre toute attente, l'Almortien avait éclaté de rire.
– Tu n'en rates jamais une ! Mais dis-moi, est-ce toi qui a perdu la mémoire ou ton hôte ?
La question avait interpellé Izeorg, mais bien qu'il commençât à maîtriser la communication par la pensée, il n'avait pas daigné répliquer. Hélas, Ellarg ne s'était pas découragé pour autant et avait continué à monologuer.
– Tu devrais t'emparer d'un autre hôte si celui-là est en mauvais état. Le grand blond par exemple. Et après, nous pourrions les faire copuler. D'après mes sources, l'accouplement entre humains est une chose fort agréable. Mais tu sais sûrement déjà ça vu que ton hôte et le beau brun aux yeux verts semblent former un couple. Raconte-moi un peu...
La voix mentale d'Ellarg ne s'était tue qu'une fois qu'ils avaient été hors de vue de Romillo. Cependant, Izeorg se rappelait avec une acuité désagréable chacune des pensées que lui avaient transmises l'Almortien et il n'avait pu trouver le repos.
Il ne savait pas comment sortir du corps d'Isaak, mais quand bien même aurait-il eu une idée pour y parvenir, il n'aurait pas tenté le coup. Selon Elxy, les pilotes mouraient si les Almortiens qui les avaient infiltrés étaient chassés hors de ces derniers et Izeorg ne voulait surtout pas laisser un cadavre derrière lui. Il y avait peut-être moyen, en revanche, d'accéder aux souvenirs d'Isaak, en admettant bien sûr que l'amnésie était Almortienne et non humaine. Pour répondre aux questions du contrôle d'identité, Ellarg avait dû être en mesure de fouiller dans les souvenirs de Romillo. Toutefois, cela ne signifiait pas que tous les Almortiens en avaient la capacité ou bien ils auraient tous sans exception réussis à gagner le vaisseau mère.
Afin de donner une chance aux souvenirs d'Isaak de faire surface, Izeorg essaya de faire le vide dans son esprit, mais ce fut peine perdue. Le rire de Ellarg le hantait. Il ne lui faisait pas confiance pour prendre soin du petit garçon de Romillo et il craignait que lors de la prochaine bataille dans l'espace, il ne retourne sa veste et signe la perte d'Elxy et Suénor. Il fallait qu'il le dénonce, et au plus vite, car d'ici peu Maïlka parlerait de son amnésie au commandant Dambert, ce qui risquait de le mettre hors circuit. Bien sûr, parler d'Ellarg, c'était reconnaître être également un Almortien, mais comme il ne tarderait pas à être démasqué, cela n'avait pas beaucoup d'importance. Elxy finirait de toute façon par être au courant de sa véritable nature. Izeorg se redressa, prêt à réveiller Elxy, puis imaginant son dégoût, il recula le moment de l'aveu. Il avait encore un peu de temps. Il vint poser sa tête contre l'épaule d'Elxy et se colla à lui. Pour mieux savourer la douce chaleur du corps de son compagnon, il ferma les yeux. Peu à peu, il se détendit et, écoutant la respiration d'Elxy, il s'endormit. Sa dernière pensée consciente fut pour son hôte humain.

mercredi 10 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 68

– Que va devenir Isaak, commandant ?
Dambert regarda le visage tourmenté du jeune homme et se demanda s'il réalisait qu'Isaak n'était pas le seul en danger. Ce qu'ils avaient dissimulé, ses amis et lui, relevait du conseil disciplinaire du vaisseau mère. D'ailleurs, il n'était pas lui-même exempt de reproches. Il aurait dû résoudre cette histoire dès les premiers moments où il avait soupçonné quelque chose de louche, mais jamais il n'avait imaginé que cela puisse être si grave. L'ennui, c'est que s'il mettait l'affaire entre les mains du conseil disciplinaire, le colonel Marlym en profiterait pour le discréditer. Néanmoins, il ne pouvait pas non plus laisser la situation en l'état. Avant toute chose, il fallait vérifier si Isaak était un authentique amnésique ou un Almortien infiltré qui s'amusait.
– Je vais le faire examiner par un ami médecin qui devrait être capable de trancher sur son cas. S'il a été infiltré, alors il sera exécuté, comme les autres. Sinon, il sera soigné. Dans tous les cas, j'essayerai, dans la mesure du possible d'éviter qu'il soit question de votre implication.
– Mais le règlement...
– Il est évident que vous l'avez transgressé tes amis et toi. Cependant, je préfère en respecter l'esprit et non la lettre. Cela ne veut pas dire que je vous donne raison, mais je comprends que vous ayez voulu protéger votre équipier.
Au moment où le jeune homme remerciait le commandant pour sa bienveillance, le bipper de ce dernier sonna. Comme les autres fois, Dambert, après un rapide coup d'œil à son bipper, prit congé.
Maïlka renouvela ses remerciements, mais le cœur lourd. Il était douloureusement conscient que c'était la dernière fois qu'il le voyait en tête à tête. Le commandant n'avait à présent plus de raison de revenir lui rendre visite.
Au moment où la porte se refermait sur Dambert, le jeune homme n'y tint plus. Il l'appela, et, oubliant que ses jambes ne le portaient plus, il chercha à se lever dans un effort désespéré pour le retenir. Comme une poupée de chiffons, il s'écroula sur le sol.
Djklo entendit le bruit de la chute et pénétra à nouveau dans la chambre où Maïlka, les larmes aux yeux, essayait de se relever. Il se précipita sur le jeune pilote et le souleva de terre.
– Ça va ? demanda-t-il.
Incapable de répondre, Maïlka enfouit son visage dans le torse du commandant.
Dambert le garda dans ses bras jusqu'à ce qu'il se calme, puis le reposa dans son lit.
– Tu voulais me dire quelque chose d'autre ?
Avec lenteur, Maïlka secoua négativement la tête. Lui répéter qu'il l'aimait ne servirait à rien. Il s'était suffisamment rendu ridicule comme cela. Il esquissa un pauvre sourire qui se voulait rassurant.
– Je t'appelle une aide soignante afin de vérifier que tu ne t'es pas fait mal en tombant.
Joignant le geste à la parole, Dambert pressa le bouton en forme de cloche sur le moniteur.
Puis, comme son bipper sonnait une nouvelle fois, il ajouta :
– Je dois partir. Je suis désolé. Fais attention à toi.
Triste, mais résigné, Maïlka le regarda cette fois disparaître sans bouger. Il ferma ensuite les yeux, se remémorant le moment où Djklo l'avait tenu contre lui. Si seulement le temps avait pu s'arrêter à cet instant-là...

lundi 8 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 67

Maïlka se laissa aller à son chagrin jusqu'à une heure avancée de la nuit. Finalement, épuisé, il s'endormit. Son sommeil fut peuplé de cauchemars où ses jambes n'arrêtaient pas de se dérober sous lui.
Quand il rouvrit les yeux au petit matin, il eut la surprise de voir Dambert à son chevet.
– Commandant ! Vous auriez dû me réveiller ! s'exclama le jeune homme, troublé à l'idée que Djklo l'avait regardé dormir.
Avec ses yeux gonflés et cernés, et ses cheveux qui devaient être tout ébouriffés, à coup sûr, il avait une tête affreuse.
– Je viens d'arriver. Je suis désolé de ne pas avoir eu le temps de passer hier.
– C'est normal avec la nouvelle bataille qui a eu lieu.
Le commandant hocha la tête, puis demanda :
– Es-tu prêt à m'expliquer pour quelle raison Elxy prend les commandes alors qu'il est affecté au poste de second ?
– Isaak a des troubles de mémoire... commença Maïlka.
Comme l'expression du commandant restait neutre, il poursuivit et raconta comment Isaak avait perdu la mémoire, leurs inquiétudes et leurs doutes et leur décision finale de cacher la chose.
– Je comprends vos raisons, mais d'après ce que tu viens de me dire, il me semble plus que probable que le pilote Isaak Geradal ait été infiltré...
Catastrophé par la conclusion que Dambert tirait de son récit, Maïlka l'interrompit :
– Non, c'est impossible ! Isaak s'est battu avec nous contre les Almortiens ! Il n'a causé aucun problème.
– Cela ne veut rien dire, malheureusement. Tu voulais savoir pour humains et Almortiens se battent, n'est-ce pas ? Eh bien, sache que les Almortiens nous attaquent sans but ni raison, ils le font par jeu.
– Par jeu... répéta le jeune homme, les yeux écarquillés.
– Oui, les Almortiens s'amusent avec nous. Ils n'accordent aucune importance à la vie. La leur, comme la nôtre leur importe peu. Ce qui compte, c'est le jeu.
Une série de frissons parcourut le corps Maïlka. Le combat contre les Almortiens pour lequel il s'était investi en choisissant de devenir pilote, n'était donc qu'un passe-temps pour leurs ennemis !? C'était pour ça qu'il avait perdu l'usage de ses jambes ! C'était horrible.
– Vous aviez raison de dire que toute vérité n'est pas bonne à savoir, murmura-t-il, anéanti.
– L'ignorance est parfois source de bonheur, mais ne te laisse pas abattre par la nouvelle pour autant. Dans le fond, les motivations de l'ennemi ne changent rien au fait que nous devons nous défendre.
Maïlka inspira à fond et poussa un gros soupir. Il valait mieux ne pas s'appesantir sur la question. Le sort de son ami était autrement plus important.

Manga Yaoi en novembre 2010

En ce doux mois de novembre, les yaoi continuent à fleurir...

Le Be x Boy Magazine revient pour un 9ème numéro avec Viewfinder en couverture. Je viens d'apprendre qu'il y allait à voir un animix pour la série d'ailleurs. Et à propos,Viewfinder - Tome 3 de Ayano Yamane sort ce mois-ci !
Chez Asuka, on notera également la sortie de School of the Muse - Tome 1 de Makoto Tateno, (mais je passe mon tour, car j'ai du mal avec les dessins de cette mangaka) et le final de Welcome to the chemistry lab ! avec le tome 2.
ça, c'est l'achat assuré ! Je me moque un peu de la réunion avec le prof de chimie, mais je veux voir le couple secondaire nager dans le bonheur.



Chez Taïfu, c'est la ruine avec 5 sorties que je convoite toutes:
les deux one-shots - Escape de Kano Shiuko et Only Love de Yugi Yamada et Saki Aida - en raison de leurs auteurs,
la nouvelle série Seven Days - Tome 1 sur 2 de Takarai Rihito et Tachibana Venio parce que le résumé me plaît bien
et les deux séries en cours - Ze Tome 2 de Yuki Shimizu et The Tyrant who fall in Love - Tome 3 de Hinako Takanaga parce que j'ai les premiers tomes et qu'elles ont su me conquérir !




Sinon, chez Samji sont normalement prévus Totally Captivated - Tome 4 et Martin & John - Tome 5.

vendredi 5 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 66

Maïlka regarda pour la millième fois l'horloge digitale. Vu l'heure, Djklo ne viendrait plus. Pourtant, cela faisait une semaine jour pour jour qu'il était venu. Il l'avait attendu en vain toute la journée. Chaque fois que la porte de sa chambre s'était ouverte, il avait cru que c'était lui, mais chaque fois, il avait été déçu.
Hier, comme il n'avait pas reçu de visites de ses amis, seule la pensée qu'il verrait le commandant le lendemain l'avait soutenu. Maintenant, il était franchement déprimé. Il ne pouvait pas en vouloir à ses amis et à Dambert d'être occupés, mais il ne pouvait se défaire d'un sentiment d'abandon.
Ils auraient pu au moins lui envoyer un mot... Hélas sa boîte mails restait désespérément vide. La mort dans l'âme, Maïlka retourna dedans pour informer Isaak et Elxy du délai supplémentaire qui leur était accordé.
Alors qu'il écrivait, un message de Suénor arriva. Sans finir son propre mail, il cliqua dessus et le lut :

Très cher Maïlka,

Lors du dernier combat contre les Almortiens, tu m'as vraiment manqué. Romillo est un tireur performant, mais j'aurais préféré passer ses dix longues heures en ta compagnie.
Malgré notre vieux Glass tout moisi, notre nouveau membre dans l'équipe, et notre Isaak toujours à côté de la plaque, nous sommes miraculeusement rentrés en un seul morceau à la plateforme.
Le contrôle d'identité n'a été qu'une formalité dont nous nous sommes rapidement débarrassés avant de regagner le vaisseau mère.
Je suis désolé de ne t'écrire que maintenant, mais j'étais crevé après le combat et je me suis endormi aussi sec en arrivant...
J'aurais adoré te retrouver dans ma chambre. Je suis certain que j'aurais eu de l'énergie à revendre en te voyant dans une de tes petites combinaisons moulantes. J'ai hâte que tu sois en âge et que tu acceptes ma proposition...

Amicales caresses,

Suénor

Maïlka lâcha l'écran portatif, enfonça son visage dans l'oreiller et se mit à pleurer. Il n'avait pas imaginé une seconde que ses amis étaient en train de se battre. Il était tellement habitué à entendre l'alarme qu'il avait bêtement cru qu'ils l'avaient oublié, trop pris dans leurs activités.
Depuis qu'il avait appris qu'il ne pourrait plus marcher, il avait compris que sa vie ne serait plus jamais la même, mais il le réalisait à présent pleinement. Ses pleurs redoublèrent d'intensité.

jeudi 4 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 65

En même temps, il ne lui devait rien. Après tout, depuis son réveil dans le Glass 789, il était du côté des humains. Il avait aidé Elxy, Suénor et Maïlka à tuer des Almortiens. Soudain, mal à l'aise à l'idée qu'il avait massacré des gens de sa race, Izeorg se raidit. Une autre pensée dérangeante le frappa alors : Romillo avait beau être infiltré, il tirait toujours avec efficacité sur les soucoupes Almortiennes comme si de rien n'était... Ellarg était apparemment prêt à abattre des siens afin de dissimuler le fait qu'il s'était introduit à l'intérieur de Romillo.
– Tu n'es pas très bavard,Izeorg. Raconte un peu... Comment es-tu débrouillé pour ne pas te faire piéger lors des fameux contrôles d'identité de ces stupides humains ?
Au même moment qu'Ellarg posait sa question, Elxy bougonna :
– Pourquoi tu fiches plus rien !? C'est pas le moment de rêver !
Izeorg passa une main légèrement tremblante sur son visage. Il allait devenir fou s'il se retrouvait obligé à mener une conversation avec l'Almortien et Elxy en même temps. D'ailleurs, il ne savait pas au juste comment procéder pour communiquer avec l'Almortien. Il y était parvenu sans le vouloir quelques instants plus tôt. Il avait pensé à Ellarg, mais cela ne suffisait pas ou sinon l'Almortien aurait su qu'il envisageait de le dénoncer et aurait compris qu'il était amnésique.
– Tu m'ignores ?
Izeorg se concentra pour essayer de répondre à Ellarg. Après une longue minute à se triturer les neurones, il réussit à transmettre une autre pensée :
– Non, mais je ne vois pas pourquoi je devrais t'aider. Si un « maladroit » comme moi a pu s'en sortir, il n'y a pas de raison pour que tu n'en sois pas capable.
– Je te parie deux kobèles que je passe le contrôle d'identité sans la moindre anicroche.
Izeorg n'avait pas la moindre idée de ce qu'était des kobèles, mais il ne chercha pas à le savoir. Même s'il était plein de curiosité, il lui semblait plus prudent de ne pas parler à Ellarg de sa perte de mémoire. Les Almortiens n'avaient pas l'air d'être tendres entre eux.
– J'ai hâte de voir comment tu t'en tiras.
Si l'Almortien ne passait pas le contrôle d'identité, il le débarrasserait de son encombrante présence. Dans le cas contraire, il serait toujours temps d'aviser. Le seul point positif dans ce méli-mélo, c'est qu'Ellarg n'avait visiblement pas l'intention de leur causer de problème tant qu'ils seraient dans l'espace.

mercredi 3 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 64

Ils étaient en train de se battre depuis près de trois heures contre des soucoupes Almortiennes quand Izeorg sentit passer comme un courant d'air froid dans son dos. Il frissonna, détourna les yeux de son écran pour voir d'où cela pouvait-il venir, puis s'efforça de se concentrer à nouveau afin de ne pas faire défaut à Elxy. Cependant, il ne parvint pas à se focaliser complètement sur le combat se déroulant à l'extérieur du Glass. Il avait un sombre pressentiment.
Quelques minutes oppressantes s'écoulèrent, puis une voix rocailleuse retentit :
– Je peux me joindre au fun ?
Izeorg, surpris, appuya sur un mauvais bouton. Elxy pesta, mais parvint à rattraper l'erreur son compagnon.
– Ne touche à rien, si tu ne sais pas ! bougonna-t-il.
Izeorg hocha la tête nerveusement. Il était le seul à avoir entendu l'insolite question. La réaction d'Elxy le prouvait. Elle devait donc émaner d'un autre Almortien. Mais où se cachait-il ? Avec angoisse, Izeorg jeta des coups d'œil furtifs à droite et à gauche.
– Qu'est-ce que tu fabriques ? Tu vas me faire repérer ! Mon pauvre Izeorg, tu es toujours aussi maladroit.
Izeorg déglutit. L'autre Almortien le connaissait. Comment lui répondre ?
– Qui es-tu ? murmura-t-il.
– Qu'est-ce qui t'arrive, Isaak ? Ça va pas ? grommela Elxy sans cesser de pianoter sur le tableau de contrôle.
– Si. Désolé.
– Dis-moi, c'est un miracle que tu n'aies pas été découvert plus tôt ! A dire vrai, nous avions tous parié que tu étais mort depuis longtemps !
Le sentiment de panique qu'Izeorg ressentait depuis l'arrivée du mystérieux Almortien dans l'habitacle du Glass se dissipa pour laisser place à de la colère. L'attitude condescendante de l'intrus était insupportable.
– Pour qui te prends-tu ?! pensa-t-il avec énervement.
– Ah ! Ah ! Tu te décides enfin à daigner m'adresser la parole ! Tu ne me reconnais pas ? C'est moi Ellarg ! J'ai pris possession d'un certain Romillo ! Il est d'un glauque. Il est rempli jusqu'à la moelle de tristes pensées ! J'aurais mieux fait de choisir le grand blond ou le beau brun. Mais que veux-tu, j'ai craqué pour le rouquin... Comme tu sais, j'adoooore le rouge.
Le cœur d'Izeorg se glaça. Romillo avait été infiltré. Devait-il prévenir Elxy et Suénor ? Non, c'était impossible. S'il le faisait, il trahirait le fait qu'Isaak n'était plus lui-même non plus. Sans compter que cet autre Almortien, cet Ellarg, c'était un de siens.

mardi 2 novembre 2010

Mémoire Etoilée - 63

La veille du jour où Dambert devait retourner voir Maïlka, rien n'avait été vraiment décidé. Elxy voulait que le jeune homme raconte au commandant que c'était lui qui avait forcé son compagnon à échanger les rôles dans son désir de ne plus être l'éternel second. Cependant, tout le monde, à part bien entendu Elxy, pensait que ce mensonge ne tenait pas la route et que de toute façon, à terme, il posait problème puisqu'il aurait été dangereux qu'Isaak reprenne son poste d'origine tant qu'il n'avait pas recouvré la mémoire.
Au grand désespoir d'Elxy, son compagnon était le plus réticent à cette idée. Il semblait convaincu qu'il fallait révéler son amnésie, même s'il devait y laisser la vie. Elxy avait commencé par se fâcher contre lui tout en mettant la pression à Maïlka pour qu'il mente, puis, au bout de quelques heures, il avait écrit au jeune homme « de faire au mieux » et s'était réconcilié avec Isaak. S'il leur restait peu de temps à passer ensemble, il ne voulait pas le gâcher en étant stupidement borné.
Ainsi, bien que rien ne soit résolu, Elxy et Isaak étaient en train de jouer à Super Air Force 84, comme s'ils n'avaient aucun souci au monde, quand l'alarme annonçant une attaque des Almortiens se déclencha à nouveau. Ils mirent le jeu en pause, attendant de voir si elle se prolongeait. Cependant le bruit strident s'arrêta bien vite et ils reprirent leur partie.
Quand elle sonna à nouveau, cette fois plus longuement, les deux pilotes cessèrent de jouer : c'était au tour des Glass d'entrer dans la danse. Les Mask n'avaient pas dû réussir à repousser l'ennemi.
Izeorg, le cœur lourd, se rendit avec Elxy au hangar où se trouvaient les Glass alignés les uns à côté des autres. Cela ne le dérangeait pas d'aller se battre dans l'espace, mais il appréhendait le contrôle d'identité qui ne manquerait pas de suivre. Suénor arriva en même temps qu'eux, l'air sombre. Même si l'entraînement avec Romillo s'était bien passé, il regrettait l'absence de Maïlka. Cela lui paraissait étrange que le jeune homme se repose dans sa chambre d'hôpital, inconscient du fait que les Almortiens étaient en approche. Romillo monta le dernier à bord du vieux Glass. Il s'empressa de s'excuser en expliquant qu'il avait pris le temps de dire au revoir à Stipo, car le petit garçon avait très peur qu'il ne revienne pas, comme Yerb.
Dès qu'ils eurent reçu les instructions du commandant Dambert, ils s'envolèrent vers le haut du hangar et furent projetés dans l'espace. Ils prirent ensuite place sur le côté gauche d'une formation à cinq Glass. C'était une position mineure qui montrait que Dambert les considérait comme peu fiable tant qu'il n'avait pas éclairci leur situation.

vendredi 29 octobre 2010

Mémoire Etoilée - 62

Après le départ de Dambert, Maïlka s'empressa d'attraper l'écran portatif pour envoyer un message à Isaak et Elxy afin de les prévenir. Il étain en train de le rédiger quand l'aide soignante débarqua pour lui poser de nouveaux pansements. Craignant qu'il ne voit ce qu'il écrivait, le jeune homme éteignit l'écran.
Une fois qu'il fut à nouveau seul, il se rappela qu'Elxy avait utilisé la navigation codée lors de leurs recherches sur l'amnésie. Il effaça le message trop explicite qu'il avait commencé et en concocta un volontairement obscur.
Le lendemain, au tout début de la tranche horaire des visites, ses amis vinrent aux nouvelles, accompagné du nouveau pilote de l'équipe, Romillo. Maïlka expliqua alors en détails ce qui s'était passé. Pour ne pas froisser Suénor, il fit attention à ne pas souligner la gentillesse du commandant. Il s'ensuivit une discussion très animée qui ne déboucha sur aucune solution miracle.
Izeorg qui regardait ses amis se débattre avec le problème, éprouvait une culpabilité grandissante : ils désiraient couvrir l'amnésie d'Isaak afin qu'il ne se fasse pas exécuter comme possible infiltré, mais Izeorg savait désormais que, même s'il avait légitiment perdu la mémoire, le corps d'Isaak était bel et bien infiltré.
Les cinq pilotes se triturèrent les méninges pendant plus d'une heure, avant que Suénor, las de ne parvenir à rien, décide qu'il était temps de poursuivre son entreprise de séduction de Maïlka. Cependant, trop préoccupé par le sort d'Isaak, le jeune homme ne se montra pas le moins du monde coopératif. De guerre lasse, Suénor finit par abandonner, se contentant de le couver des yeux, tout en accordant une attention distraite au débat qui faisait rage.
Les heures autorisées pour les visites se terminèrent sans qu'ils parviennent à déterminer ce que devait dire Maïlka au commandant Dambert, une fois le délai écoulé.
Après qu'ils aient été chassés dehors par une aide soignante, Maïlka continua imaginer ce qu'il dirait à Dambert. Tout en sachant qu'il n'aurait pas dû, il était pressé de le revoir. Le temps s'étirait terriblement lentement dans la chambre d'hôpital.
Après le repas du soir composé de comprimés énergisants et de cachets reconstituants, parce qu'il n'avait rien de mieux à faire, le jeune homme regarda sa boîte de réception. Deux mails l'y attendaient. L'un était de Suénor et contenait « d'amicales caresses », l'autre, d'Isaak lui disait de ne pas hésiter à avouer la vérité au commandant, qu'il était prêt à en assumer les conséquences. Il parut clair à Maïlka qu'il n'avait pas consulté Elxy avant d'écrire ce mot, mais il se sentit soulagé d'avoir l'accord de son ami. Quoiqu'en pense Elxy, cacher plus longtemps l'amnésie d'Isaak était impossible.

lundi 25 octobre 2010

Mémoire Etoilée - 61

Maïlka secoua légèrement la tête pour reprendre ses esprits. Il fallait qu'il gagne du temps afin d'informer Isaak et le reste de la bande.
– Puis-je y réfléchir ?
Dambert devina sans peine les intentions du jeune homme. Il aurait pu lui mettre la pression mais, devant son air angoissé, il n'eut pas le cœur d'insister et il décida d'accorder aux transgresseurs un dernier délai. Ce n'était plus à quelques jours près.
– Vous avez une semaine. Pas un jour de plus, dit-il en se levant.
– Merci, commandant, murmura Maïlka avec soulagement.
Dambert rangea le siège flottant sur lequel il s'était assis, puis voulut prendre congé. Le regard d'or plein de tristesse du jeune pilote l'arrêta. Le pauvre devait se sentir bien seul dans cette minuscule pièce où il n'avait rien d'autre à faire que se morfondre. Il était vraiment regrettable de penser que la brève carrière de pilote de Maïlka allait prendre fin. C'était un bon tireur qui aurait pu devenir excellent après quelques années sur le terrain s'il n'avait pas malencontreusement perdu l'usage de ses jambes. Ses perspectives d'avenir était désormais réduites. Il n'avait quasiment plus aucune chance d'être choisi comme mari par une femme quand il serait en âge et il était inéligible à de nombreux postes de travail...
– Tu as envie que je reste ?
– Je... Je... Vous devez avoir mieux à faire... bégaya Maïlka.
– Des tâches fastidieuses m'attendent, mais je peux bien te tenir un peu compagnie.
La joie qui illumina les traits du jeune homme rappela à Dambert que ce dernier était amoureux de lui. Cependant, s'il était cruel de lui donner des faux espoirs, il était tout aussi cruel de revenir sur sa proposition. Tout en s'installant à nouveau sur un siège flottant, il se demanda ce que le jeune homme lui trouvait. Avant qu'il soit nommé commandant, personne ne s'était jamais intéressé à lui et Djlko ne se faisait guère d'illusions sur son physique. Il savait parfaitement qu'il avait un visage anguleux et un teint olivâtre. Peut-être que Maïlka qui avait été élevé à l'orphelinat du vaisseau mère se cherchait inconsciemment une figure paternelle, peut-être confondait-il admiration et amour...
Cette idée rasséréna Dambert qui discuta un bon quart d'heure avec le jeune homme avant que son bipper ne sonne, le contraignant à partir.

En raison d'un rhume qui est en train de dégénérer et qui est accompagné d'un mal de tête persistant, nouvelle pause pour quelques jours.