jeudi 1 octobre 2020

Comme les doigts de la main - 14

Ils prirent la voiture de la veille. Ils roulèrent quelques kilomètres fenêtres grandes ouvertes. Heureusement que c’était l’été et qu’il faisait bon.
Soudain, Huo signala à Marin qu’il devait s’arrêter. Il avait repérée une zone contaminée. Ils se garèrent dans une rue on ne peut plus ordinaire, ni grande, ni spécialement petite, avec des maisons n’ayant rien de spécial, et ils descendirent.
Marin verrouilla les portes de leur véhicule. Le dos raide, il s’humecta les lèvres.
— Ce goût de pourriture dans l’air…
— C’est noirâtre de partout, une horreur ! Enfin, ma flamme va arranger ça…
— Je croyais que nous étions d’accord sur le fait qu’en ville, ton feu manque par trop de discrétion. Mieux vaut nettoyer à grande eau, ou avec le vent, si Céleste était là.
— Il n’y a pas un chat en vue, protesta Huo.
Blaise, lui, ne voyait surtout pas en quoi l’endroit nécessitait d’être traité d’une quelconque manière.
— C’est quoi le problème avec cette rue ?
— Pose la main sur le trottoir et tu devrais comprendre, répondit Marin.
Blaise s’agenouilla et tâta le bitume qui n’avait pas l’air sale.
Au contact, il se révéla néanmoins fort désagréable, gluant et poisseux.
Marin ouvrit alors la bouche et de l’eau claire en jaillit. Il avait tout d’une statue de fontaine, excepté qu’il n’était pas de pierre, mais de chair et de sang.
Même en commençant à s’habituer à la magie, Blaise en resta bouche bée.
— Moi aussi, j’aurais voulu t’éblouir, dit Huo d’un ton boudeur.
Blaise se détacha avec peine du spectacle qu’offrait le brun aux yeux vairons pour jeter un œil au rouquin et repéra dans la foulée un homme qui remontait la rue.
— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda-t-il.
— Si c’était un simple passant, je te dirais, rien. Les gens trouvent en général toujours une explication logique à l’incroyable, genre c’est un tournage de film ou autre… Seulement, c’est un de nos ennemis.
Blaise regarda l’homme entre deux âges qui avançait à pas forts lents vers eux. C’était un type banal, taille moyenne, coupe courte, jogging noir avec des bandes vertes.
Avec sa vue spéciale et son expérience, Huo n’avait aucune raison de se tromper… A moins qu’il ne plaisante.
— Sérieux ?
— J’aimerai mieux ne pas l’être. Ce n’est pas un des pires, mais… Marin, dépêche-toi ! Ennemi en vue !
Le brun cligna des yeux et le débit de l’eau augmenta. Il semblait décidé à finir malgré tout le travail de purification.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

Ho ho les choses sérieuse commencent merci pour l'épisode ^___^

Trop bien cette histoire, j'adore :D et hâte de lire la suite

Ils vont se faire disputer si les autres apprennent leur virée :)

Anonyme a dit…

Quel débit d'eau peut-il bien avoir ?
Bataille rangée en vue dans le prochain épisode ?

Merci pour cette suite.

Illyshbl a dit…

1ère bataille, il était temps !

Pour le débit de l'eau, il faudrait peut-être que je détaille un peu plus au moment des corrections pour la publication en livre... Mais pas trop fort vu que c'est façon fontaine ! :)