Cain ne le quitta pas des yeux et le geste d'Angel Bist s'arrêta alors qu'il ne restait plus qu'une faible ouverture.
— Je ne vous effraie pas, hein ? demanda-t-il en désignant la moitié de son visage qui avait été brûlé.
— Non, pas du tout.
— Il est tard. Le restaurant le plus proche est à plusieurs kilomètres, pareil pour la supérette qui sera de toute façon fermée le temps que vous y parveniez.
Le jeune homme ne sut comment interpréter ce changement de sujet.
Angel Bist continua :
— Je peux bien vous offrir le dîner. Après tout, vous avez dû faire du chemin pour venir jusqu'ici.
Cain reprit espoir, mais comme si son interlocuteur avait lu dans ses pensées, l'ancien pompier précisa :
— Cela ne veut pas dire que j'accepte de répondre à vos fichues questions.
Le jeune homme ne se laissa pas décourager : ils n'allaient pas manger en silence quand même ? Ce serait toutefois délicat s'il ne pouvait prendre de notes... C'était dans les moments comme ça qu'il se prenait à regretter de ne pas être équipé d'un dictaphone. Il franchit le seuil et découvrit le jardin. Si les grilles étaient ornées de rosiers, le reste du jardin n'était guère fleuri : il était coupé en deux par une allée bordée de grillage avec un potager à droite et un pré herbeux où une vache normande ruminait, un abri et poulailler derrière elle.
Dans le dos de Cain, le portail se clôt dans un fracas sinistre et Angel Bist lui passa devant, avançant à grandes enjambées. Cain dut courir pour le rattraper. Déjà l'ancien pompier s'était engouffré à l'intérieur de la sombre maison aux tourelles.
L'entrée était nue, à l'exception d'une patère en bois sculptée vide accrochée au mur. Sans se préoccuper de son invité, l'ancien pompier entra dans la pièce d'à côté. C'était une cuisine avec un poêle à bois, un vieil évier, une longue table aux pieds torsadés avec en tout et pour tout une chaise paillée à chaque bout. Toujours comme s'il n'était pas là, Angel Bist fourragea dans un haut réfrigérateur blanc résolument moderne, et sortit des œufs, des tomates, un gros morceau de fromage ainsi qu'un panier à salade plein.
Cain avait l'impression de ne pas être à sa place. C'était le moment de poser des questions, et en même temps, la situation ne s'y prêtait pas.
— Puis-je faire quelque chose ? demanda-t-il finalement.
— Oui, asseyez-vous !
En quelques minutes, Angel Bist eut dressé la table : deux jolies assiettes bordées de petites fleurs qu'il emplit de salade, deux verres à pied décorés de gravure dans lesquels il versa de l'eau, des couverts en argent.
Cain n'avait pas bougé.
— Qu'est-ce que vous attendez pour poser votre cul sur une des chaises ? gronda Angel.
Cain obtempéra, de plus en plus mal à l'aise. C'était quelque chose dans l'atmosphère de la maison, ce mélange d'ancien et de moderne, de rustique et de raffiné, mais aussi dans l'attitude ambiguë de son hôte.
Ce dernier s'activait toujours. Il avait allumé la cuisinière à bois et cassait à présent les œufs sur le bord d'une poêle. Ceci fait, il ajouta les tomates coupées préalablement en deux ainsi que des petits bouts de fromage. Il remua le tout et quand il considéra que c'était prêt, se mit à l'autre bout de la table.
— Je ne vous effraie pas, hein ? demanda-t-il en désignant la moitié de son visage qui avait été brûlé.
— Non, pas du tout.
— Il est tard. Le restaurant le plus proche est à plusieurs kilomètres, pareil pour la supérette qui sera de toute façon fermée le temps que vous y parveniez.
Le jeune homme ne sut comment interpréter ce changement de sujet.
Angel Bist continua :
— Je peux bien vous offrir le dîner. Après tout, vous avez dû faire du chemin pour venir jusqu'ici.
Cain reprit espoir, mais comme si son interlocuteur avait lu dans ses pensées, l'ancien pompier précisa :
— Cela ne veut pas dire que j'accepte de répondre à vos fichues questions.
Le jeune homme ne se laissa pas décourager : ils n'allaient pas manger en silence quand même ? Ce serait toutefois délicat s'il ne pouvait prendre de notes... C'était dans les moments comme ça qu'il se prenait à regretter de ne pas être équipé d'un dictaphone. Il franchit le seuil et découvrit le jardin. Si les grilles étaient ornées de rosiers, le reste du jardin n'était guère fleuri : il était coupé en deux par une allée bordée de grillage avec un potager à droite et un pré herbeux où une vache normande ruminait, un abri et poulailler derrière elle.
Dans le dos de Cain, le portail se clôt dans un fracas sinistre et Angel Bist lui passa devant, avançant à grandes enjambées. Cain dut courir pour le rattraper. Déjà l'ancien pompier s'était engouffré à l'intérieur de la sombre maison aux tourelles.
L'entrée était nue, à l'exception d'une patère en bois sculptée vide accrochée au mur. Sans se préoccuper de son invité, l'ancien pompier entra dans la pièce d'à côté. C'était une cuisine avec un poêle à bois, un vieil évier, une longue table aux pieds torsadés avec en tout et pour tout une chaise paillée à chaque bout. Toujours comme s'il n'était pas là, Angel Bist fourragea dans un haut réfrigérateur blanc résolument moderne, et sortit des œufs, des tomates, un gros morceau de fromage ainsi qu'un panier à salade plein.
Cain avait l'impression de ne pas être à sa place. C'était le moment de poser des questions, et en même temps, la situation ne s'y prêtait pas.
— Puis-je faire quelque chose ? demanda-t-il finalement.
— Oui, asseyez-vous !
En quelques minutes, Angel Bist eut dressé la table : deux jolies assiettes bordées de petites fleurs qu'il emplit de salade, deux verres à pied décorés de gravure dans lesquels il versa de l'eau, des couverts en argent.
Cain n'avait pas bougé.
— Qu'est-ce que vous attendez pour poser votre cul sur une des chaises ? gronda Angel.
Cain obtempéra, de plus en plus mal à l'aise. C'était quelque chose dans l'atmosphère de la maison, ce mélange d'ancien et de moderne, de rustique et de raffiné, mais aussi dans l'attitude ambiguë de son hôte.
Ce dernier s'activait toujours. Il avait allumé la cuisinière à bois et cassait à présent les œufs sur le bord d'une poêle. Ceci fait, il ajouta les tomates coupées préalablement en deux ainsi que des petits bouts de fromage. Il remua le tout et quand il considéra que c'était prêt, se mit à l'autre bout de la table.
1 commentaire:
Super épisode merci :) j'aime toujours autant l'histoire et j'ai hâte de lire la suite de ce conte ^__^
Mon top des contes (y'en a beaucoup)en 1er donc la petite sirène, ensuite viens la belle et la bête, blanche-neige, cendrillon, le petit-chaperon rouge,le soldat de plomb, la belle au bois dormant, barbe-bleue, hansel et gretel et j'arrête là car la liste est trop longue XD
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