Le journalisme, c'était sa vocation. Enfant déjà, il créait de faux journaux. Sa mère déjà malade à l'époque « s'abonnait » volontiers et le félicitait pour ses petits textes agrémentés de dessins. Il avait participé ensuite au journal du collège, puis du lycée. A la fac, il était devenu pigiste, même si ça payait mal et continué après être entré dans une école de journalisme. Effectuer les stages généralement non rémunérés dans les radios et les journaux s'était avéré impossible pour lui qui avait besoin d'un véritable salaire l'été afin de payer les frais d'inscriptions. Il avait obtenu une dispense exceptionnelle de stage en échange de dossiers de journalisme qui avaient l'avantage de pouvoir être réaliser à n'importe quelle heure de la journée, dans son peu de temps libre. Cain était très reconnaissant envers la directrice de l'école. Ses excellents résultats en cours avaient aidé, mais le jeune homme se doutait que ses beaux yeux avaient également joué en sa faveur. Dans son enfance, il avait obtenu plus d'un tour de manège gratuit supplémentaire au grand dam de ses frères et à la boulangerie, il n'était pas rare qu'il soit servi plus généreusement. Il ne voyait jamais la couleur des suppléments, ses frères dévorant tout, mais cela ne gênait pas Cain.
Pour son second dossier de remplacement, le jeune homme avait choisi un thème ambitieux et délicat sur les grands brûlés, côté victimes comme sauveurs. Il était entré pour cela en contact avec une association aidant ses derniers ainsi qu'avec la caserne de pompier de la ville et avait obtenu après discussion des noms et des adresses. Il s'était aussi rendu dans un hôpital possédant un service dédié aux victimes de brûlures. Au début, Cain avait eu du mal face aux peaux boursoufflés et abîmées, aux corps rafistolés, aux membres déformés et aux visages fondus comme la cire des bougies, mais finalement, il s'était habitué au point de pouvoir regarder au delà : derrière les apparences parfois monstrueuses, souvent impressionnantes, battaient des cœurs humains et sensibles.
Même après avoir recueilli bon nombre de témoignages, il continua, désireux de rendre un dossier le plus complet possible, susceptible de réconforter ces êtres dont la vie avait été bouleversée à jamais. Certaines personnes étaient réticentes à se confier, mais Cain prenait le temps de les convaincre. Ce n'était pas pour embêter les gens, mais parce qu'il pensait sincèrement que cela pouvait les aider. L'association des grands brûlés était du même avis : il était important que tous ces gens prennent conscience qu'ils n'étaient pas seuls.
Au final, c'était souvent ceux qui refusaient de prime abord de se confier qui avaient le plus de choses à dire. Cain avait été très marqué par cette mère lourdement fardée pour masquer, sans y parvenir, les brûlures qui l'avaient défigurée qui avait fini par lui raconter comment elle avait enveloppé à la hâte son bébé de linges mouillés, le protégeant ensuite de son corps pour franchir un mur de flammes, seule porte de sortie pour s'échapper de l'appartement en feu. Elle y avait perdu sa beauté, mais son fils en était ressorti indemne. Son mari l'avait quitté, ne supportant pas sa nouvelle apparence. « Souhaitant que notre enfant ait une vie normale et heureuse, j'ai préféré lui en laisser la garde. Mieux vaut qu'il soit loin de moi, plutôt qu'il ait honte de moi ou doive me défendre de ses camarades qui me traiteraient de monstre. »
Pour son second dossier de remplacement, le jeune homme avait choisi un thème ambitieux et délicat sur les grands brûlés, côté victimes comme sauveurs. Il était entré pour cela en contact avec une association aidant ses derniers ainsi qu'avec la caserne de pompier de la ville et avait obtenu après discussion des noms et des adresses. Il s'était aussi rendu dans un hôpital possédant un service dédié aux victimes de brûlures. Au début, Cain avait eu du mal face aux peaux boursoufflés et abîmées, aux corps rafistolés, aux membres déformés et aux visages fondus comme la cire des bougies, mais finalement, il s'était habitué au point de pouvoir regarder au delà : derrière les apparences parfois monstrueuses, souvent impressionnantes, battaient des cœurs humains et sensibles.
Même après avoir recueilli bon nombre de témoignages, il continua, désireux de rendre un dossier le plus complet possible, susceptible de réconforter ces êtres dont la vie avait été bouleversée à jamais. Certaines personnes étaient réticentes à se confier, mais Cain prenait le temps de les convaincre. Ce n'était pas pour embêter les gens, mais parce qu'il pensait sincèrement que cela pouvait les aider. L'association des grands brûlés était du même avis : il était important que tous ces gens prennent conscience qu'ils n'étaient pas seuls.
Au final, c'était souvent ceux qui refusaient de prime abord de se confier qui avaient le plus de choses à dire. Cain avait été très marqué par cette mère lourdement fardée pour masquer, sans y parvenir, les brûlures qui l'avaient défigurée qui avait fini par lui raconter comment elle avait enveloppé à la hâte son bébé de linges mouillés, le protégeant ensuite de son corps pour franchir un mur de flammes, seule porte de sortie pour s'échapper de l'appartement en feu. Elle y avait perdu sa beauté, mais son fils en était ressorti indemne. Son mari l'avait quitté, ne supportant pas sa nouvelle apparence. « Souhaitant que notre enfant ait une vie normale et heureuse, j'ai préféré lui en laisser la garde. Mieux vaut qu'il soit loin de moi, plutôt qu'il ait honte de moi ou doive me défendre de ses camarades qui me traiteraient de monstre. »
1 commentaire:
Tout simplement Génial ^o^ un grand merci pour cet épisode, j'ai hâte de lire la suite comme toujours :)
En attendant bon week-end XD
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