mardi 2 juin 2015

Contes modernes - 58

— S'il-te-plaît, je regrette. Je veux savoir ce que tu as me dire.
Ariel ramena le carnet devant lui et l'ouvrit. Jim put alors lire :
« Tu as une voix.
Tu es plus âgé que moi.
Tu es riche. »
Il n'était pas du tout question de dominant et dominé au lit. C'est Jim qui se tourmentait avec ça...
— Je pensais que c'était en rapport avec le sexe, avoua-t-il. Pour ton aphasie, je t'assure que je t'entends très bien. Pour l'argent, je n'y peux rien, je suis né avec et j'ai pu constater dès le début que n'était pas ce qui t'intéressait chez moi vu comme tu refusais tous mes cadeaux. Pour l'âge, c'est moi qui complexe face à ta jeunesse, je n'ai pas l'impression que cela me donne du pouvoir sur toi.
Jim attendit pendant qu'Ariel écrivait :
« Passif. Actif. Dessus. Dessous. Ce n'est pas très important et je ne désespère pas que tu veuilles tester un jour. Que tu sois plus vieux que moi ne me dérange pas. D'ailleurs, je pense que c'est grâce à ton âge que tu es aussi patient pour attendre mes réponses écrites. Mes parents ont 12 ans d'écart et sont ensemble depuis 30 ans, preuve que cela peut très bien marcher.»
A la lecture de ses mots, Jim se sentit profondément heureux : Ariel leur voyait un avenir commun.
— Tu es bien plus communicatif que certaines personnes douées de paroles. Je ne sais pas si tu le serais autant autrement.
« Merci. »
— Cela te pèse d'écrire tout le temps ? Cela ne me poserait pas de problème d'apprendre la ligne des signes.
« C'est gentil, mais même si c'est pratique, je n'aime pas trop m'en servir. Après les gens croient que je suis sourd et je me retrouve à entendre des choses que je ne voudrais pas sur mon compte ou sur celui d'autrui. »
— Ça doit être embarrassant.
« Le pire, ça reste ce garçon de ma classe qui avait transformé son effaceur en sarbacane et m'envoyait des boulettes en papier avec. Cela l'amusait follement que je ne puisse qu'encaisser la douleur sans pouvoir crier, que je sois obligé de lui écrire d'arrêter. Une fois aussi, il m'a enfermé dans les toilettes, mais je me suis débrouillé pour m'échapper par le haut.»
Jim prit Ariel dans ses bras. Il aurait aimé pouvoir remonter le temps et le sauver de ce sale gosse qui l'avait fait souffrir.
Ariel se dégagea en douceur pour écrire encore quelque chose :
« Lors d'une sortie de classe à la mer pour étudier les coquillages, il a fait le malin et aurait été emporté par les vagues si je n'avais pas été déjà à l'époque un excellent nageur. »
— Il a cessé de t'embêter après cela ?
« Il s'est calmé, surtout qu'un de nos camarades qui, jusque là, le regardait me harceler sans broncher a dénoncé son comportement après. Résultat, il y a même eu un petit article sur nous dans un journal local. »
— Pas de doute, tu es dans ton élément dans l'eau. Sans toi, je...
Ariel lui mit un doigt sur la bouche pour le faire taire. Bien qu'il lui ait sauvé la vie, il ne voulait pas que Jim se sente redevable à son égard.
Jim lui attrapa et le lécha avec gourmandise. La respiration du jeune homme s'accéléra très légèrement. Vraiment pour faire l'amour, nul besoin de mots ou de cris... Chaque caresse exprimait l'essentiel.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

Pinaise quel épisode o_o je suis sur le cul tellement il est trop bien les explications et tout ça apporte beaucoup dans l'évolution de leur relation et on sens qu'ils se font confiances mutuellement même si parfois ils ne sont pas très doués pour le montrer XD

Vivement la suite :)

Illyshbl a dit…

Compliquées, hein, les relations humaines ? :) Jim et Ariel ont encore bien des choses à se dire...

Cassie a dit…

Il est où le petit con à la sarbacane qui faisait chier mon Ariel que j'aille lui casser la gueule è.é ?