Cain termina vite son bonbon et demanda :
— Pour commencer, pourriez-vous me raconter dans quelles circonstances vous avez été brûlé ?
— La première ou la deuxième fois ?
Cain fut un instant interloqué, puis déclara :
— Procédons chronologiquement.
— Quand j'avais six ans, j'ai voulu prendre la friteuse en fonte pour la mettre sur la table et me servir. J'avais faim, le minuteur venait de sonner, signalant que les frites étaient cuites et ma mère, dans le salon, restait suspendue au téléphone. L'ustensile était plus lourd et plus chaud que prévu et je l'ai lâché. J'ai été ébouillanté par l'huile et j'ai eu le pied écrasé en prime.
— Comment votre mère a réagi ?
— Alertée par mon cri, elle est arrivée en catastrophe dans la cuisine. Elle a commencé par récupérer la friteuse et à la vue de mon pied ensanglanté, s'est évanouie. Quand elle a reprit ses esprits, moi, j'étais en état de choc. Je crois qu'elle a appelé les pompiers, dépassée qu'elle était par les évènements. Après, pendant longtemps, elle n'a plus touché au téléphone que ce soit pour appeler ou répondre et jamais plus elle n'a laissé quelque chose sur le feu sans surveillance. Elle s'est toujours senti coupable. Pourtant, la bêtise était mienne.
— Vous vous déplacez avec une canne à cause des brûlures ou bien, c'est le poids de la fonte qui...
L'écrivain, une fois de plus, ne le laissa pas terminer.
— Je ne me souviens pas des explications du médecin. Mon pied a pris cher ce jour-là et j'ai gardé les cicatrices de mes brûlures.
— D'où votre soutien à l'association ? demanda Cain.
C'était fou comme un banal incident domestique pouvait ainsi tourner au drame.
— Cela y a contribué, mais l'élément déclencheur, cela a été l'incendie qui a ravagé mon chalet, il y a 8 ans. J'aurais pu y rôtir vivant.
— Que s'est-il passé ?
— Difficile à dire. Les possibilités sont multiples. On peut imaginer que c'est cause d'une braise du feu dans la cheminée, ou bien de la flamme d'une des bougies parfumées que j'aimais allumer, ou encore d'un défaut de la cuisinière à gaz.
Malgré toutes les suggestions émises par l'écrivain, Cain eut l'impression que Cole avait une idée précise sur comment s'était arrivé et ne souhaitait pas l'exposer pour une raison ou une autre. Il n'osa pas insister.
— Comment vous en êtes-vous sorti ?
— De justesse. Tout le bas flambait déjà, j'ai dû passer par la fenêtre de l'étage, ce qui m'a valu une belle chute qui n'a pas arrangé mon pied.
— Vous n'avez pas été brûlé ?
— Si, car j'ai hésité à sauter et fait une tentative de passer par le bas malgré les flammes.
— Le feu s'est-il étendu à la forêt ?
— Quelques arbres ont été calcinés, mais coup de chance la fumée a été repérée par un hélicoptère qui survolait le coin. Les pompiers ont été contactés en urgence, alors seul mon chalet a vraiment souffert. C'est à mon séjour à l'hôpital que j'ai appris l'existence de l'association des grands brûlés qui m'a inspiré le texte que vous connaissez et à laquelle j'ai fait de nombreux dons. Ensuite, j'ai fait rebâtir ma cabane et je suis retourné vivre dedans.
— Pour commencer, pourriez-vous me raconter dans quelles circonstances vous avez été brûlé ?
— La première ou la deuxième fois ?
Cain fut un instant interloqué, puis déclara :
— Procédons chronologiquement.
— Quand j'avais six ans, j'ai voulu prendre la friteuse en fonte pour la mettre sur la table et me servir. J'avais faim, le minuteur venait de sonner, signalant que les frites étaient cuites et ma mère, dans le salon, restait suspendue au téléphone. L'ustensile était plus lourd et plus chaud que prévu et je l'ai lâché. J'ai été ébouillanté par l'huile et j'ai eu le pied écrasé en prime.
— Comment votre mère a réagi ?
— Alertée par mon cri, elle est arrivée en catastrophe dans la cuisine. Elle a commencé par récupérer la friteuse et à la vue de mon pied ensanglanté, s'est évanouie. Quand elle a reprit ses esprits, moi, j'étais en état de choc. Je crois qu'elle a appelé les pompiers, dépassée qu'elle était par les évènements. Après, pendant longtemps, elle n'a plus touché au téléphone que ce soit pour appeler ou répondre et jamais plus elle n'a laissé quelque chose sur le feu sans surveillance. Elle s'est toujours senti coupable. Pourtant, la bêtise était mienne.
— Vous vous déplacez avec une canne à cause des brûlures ou bien, c'est le poids de la fonte qui...
L'écrivain, une fois de plus, ne le laissa pas terminer.
— Je ne me souviens pas des explications du médecin. Mon pied a pris cher ce jour-là et j'ai gardé les cicatrices de mes brûlures.
— D'où votre soutien à l'association ? demanda Cain.
C'était fou comme un banal incident domestique pouvait ainsi tourner au drame.
— Cela y a contribué, mais l'élément déclencheur, cela a été l'incendie qui a ravagé mon chalet, il y a 8 ans. J'aurais pu y rôtir vivant.
— Que s'est-il passé ?
— Difficile à dire. Les possibilités sont multiples. On peut imaginer que c'est cause d'une braise du feu dans la cheminée, ou bien de la flamme d'une des bougies parfumées que j'aimais allumer, ou encore d'un défaut de la cuisinière à gaz.
Malgré toutes les suggestions émises par l'écrivain, Cain eut l'impression que Cole avait une idée précise sur comment s'était arrivé et ne souhaitait pas l'exposer pour une raison ou une autre. Il n'osa pas insister.
— Comment vous en êtes-vous sorti ?
— De justesse. Tout le bas flambait déjà, j'ai dû passer par la fenêtre de l'étage, ce qui m'a valu une belle chute qui n'a pas arrangé mon pied.
— Vous n'avez pas été brûlé ?
— Si, car j'ai hésité à sauter et fait une tentative de passer par le bas malgré les flammes.
— Le feu s'est-il étendu à la forêt ?
— Quelques arbres ont été calcinés, mais coup de chance la fumée a été repérée par un hélicoptère qui survolait le coin. Les pompiers ont été contactés en urgence, alors seul mon chalet a vraiment souffert. C'est à mon séjour à l'hôpital que j'ai appris l'existence de l'association des grands brûlés qui m'a inspiré le texte que vous connaissez et à laquelle j'ai fait de nombreux dons. Ensuite, j'ai fait rebâtir ma cabane et je suis retourné vivre dedans.
1 commentaire:
Whaou quel épisode merci ^^
J'adore de plus en plus ce conte :)
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