vendredi 5 février 2016

Contes modernes - 211

— Oh... Il y en a plus d'une qui va être déçue...
Elle, la première, à en croire sa mine désappointée.
Mael lui adressa un sourire charmeur.
— Peut-être aurais-je besoin d'être consolé, ne m'étant pas encore déclaré, j'ai toutes les chances d'être repoussé.
Elle eut un petite rire.
— Cela semble peu probable... et je suis sûre qu'aucune de vos fans ne souhaite que vous soyez malheureux en amour.
— J'en suis heureux, répondit Mael, même s'il en doutait.
L'interview se poursuivit encore un moment, puis ils quittèrent les locaux de Fanado.
A peine les portières de la voiture claquée, Gérard explosa :
— Mais qu'est-ce qui t'a pris, bon sang de bois ?
Mael savait très bien que son agent faisait allusion à sa réponse sur sa vie amoureuse.
— Je n'ai fait que dire la vérité, se défendit-il.
— La vérité, ça, on s'en branle !
A sa façon sde parler, Mael réalisa qu'il était vraiment furieux. Jamais Gérard ne mâchait ses mots, mais il se laissait rarement autant aller au niveau du langage.
En dépit de la colère de son agent, Mael ne regrettait rien.
— Allons, ce n'est pas si dramatique. Il s'agit de ma vie privée.
— Tu n'en as pas, tu es une célébrité ! s'écria Gérard en flanquant un coup dans le volant.
— Bon nombre d'acteurs et d'actrices sont mariés, argumenta Mael.
Son agent démarra la voiture. Heureusement, son éclat semblait l'avoir calmé.
— Bon, rassure-moi, c'est d'une femme dont tu t'es amouraché ?
Mael eut presque envie de lui mentir, mais comme c'était aussi bien qu'il sache, il n'en fit rien.
— Non.
— Évidemment, c'eût été trop simple... Pas besoin que je te recommande de prendre tes précautions avec les paparazzis ?
— Je ferais attention, promit Mael.
Même s'il était suivi jusqu'à l'immeuble de Ray, ce n'était pas comme s'ils pourraient obtenir un cliché intéressant avec cette fichue porte entre eux. Et, même sans ça, c'était au septième étage, sans autre accès qu'un étroit escalier poussiéreux, à moins d'escalader la façade de l'immeuble. Mael les repérerait de suite.
Son agent poussa un grognement dubitatif.
— J'ai intérêt à me tenir prêt à faire des pieds et des mains, oui.
Mael ne le contredit pas. Avec les paparazzis, on ne savait jamais. Certains torchons – le mot journal était trop beau pour eux – n'hésitait pas à trafiquer les choses pour créer du scandale là où il n'y avait rien.
Mael se demanda s'il ne ferait pas mieux de prévenir Ray des risques à le fréquenter, mais y renonça aussitôt, ne voyant guère comment lui expliquer à lui qui savait tout juste ce qu'était un film qu'il était un acteur connu dont le visage était placardé sur les bus.

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Merci pour l'épisode de fin de semaine ^^

Je ne sais pas pourquoi mais je sens que Gérard va poser des soucis lol et les paparazzis aussi mais on verra bien :)

Je te souhaite un bon week-end en tout cas ^o^