– Hans, regarde les nuages !
L'adolescent leva les yeux vers le ciel où des formes blanches et vaporeuses s'étiraient en un long serpent. C'était un de leurs jeux à son frère et lui, sauf que là, ils auraient dû se concentrer sur le chargement du foin. Il admira cependant un moment l'éphémère animal qui ondulait au gré du vent, avant de se remettre au travail. De son côté, Heinz reprit sa fourche et s'activa à nouveau.
Une fois que la charrette fut pleine, ils la conduisirent jusqu'à la grange et se dépêchèrent de rentrer le foin. Ils repartirent ensuite pour recommencer. C'était une tâche répétitive, mais Hans ne détestait pas. Rien n'était ennuyeux quand Heinz était avec lui.
Le seul problème, c'est que Heinz, ces derniers mois, était bizarre. Il soufflait le chaud et le froid, montait sur ses grands chevaux, puis s'excusait. Tout avait commencé avec ce nouveau jeu « Et si nous étions nés à une époque différente, que nous n'avions pas les mêmes parents... » Hans n'aimait pas cela. Il avait l'impression que Heinz ne voulait plus être son frère, qu'il lui cachait quelque chose. Il sentait souvent le regard inquisiteur de Heinz s'appesantir sur lui et son cœur frémissait empli d'une étrange appréhension, mais quand leurs yeux se rencontraient, Heinz se détournait avec brusquerie, l'air coupable. Toutes les tentatives de Hans pour clarifier ce qui n'allait pas s'étaient soldées par un échec. Heinz s'énervait, s'enfuyait, changeait de sujet, prétendait que Hans se faisait des idées. A la longue, Hans avait renoncé, espérant tout de même que son frère finirait par se confier à lui. Ils avaient toujours tout partagés depuis le jour de leur naissance et ce secret entre eux lui pesait. Ils restaient malgré tout très proches. Heinz, même quand il se fâchait, ne tardait jamais à revenir. Ils travaillaient à la ferme côte à côte, trayant les vaches, nourrissant les cochons, arrangeant la clôture... Ils se divertissaient également ensemble, s'allongeant dans l'herbe pour contempler la course des nuages, inventant des histoires, cherchant à savoir qui courait le plus vite, sautait le plus haut...
Et puis, la guerre avait éclaté. Heinz, sans rien dire à personne, s'était inscrit pour partir au front. Il avait tout juste l'âge minimum requis. Hans s'était dépêché de faire de même. Il ne voulait à aucun prix être séparé de son frère. C'était son jumeau, l'autre moitié de lui-même. Leurs parents, fiers d'eux, mais inquiets, les avaient accompagnés sur le quai de la gare où ils s'étaient dit au revoir.
Hans et Heinz avaient appris le maniement des armes et la discipline militaire dans un camp. Hans avait détesté. Sans Heinz, il n'aurait pas supporté. Leur entraînement fini, ils avaient découverts les tranchées et cela avait été l'enfer.
L'adolescent leva les yeux vers le ciel où des formes blanches et vaporeuses s'étiraient en un long serpent. C'était un de leurs jeux à son frère et lui, sauf que là, ils auraient dû se concentrer sur le chargement du foin. Il admira cependant un moment l'éphémère animal qui ondulait au gré du vent, avant de se remettre au travail. De son côté, Heinz reprit sa fourche et s'activa à nouveau.
Une fois que la charrette fut pleine, ils la conduisirent jusqu'à la grange et se dépêchèrent de rentrer le foin. Ils repartirent ensuite pour recommencer. C'était une tâche répétitive, mais Hans ne détestait pas. Rien n'était ennuyeux quand Heinz était avec lui.
Le seul problème, c'est que Heinz, ces derniers mois, était bizarre. Il soufflait le chaud et le froid, montait sur ses grands chevaux, puis s'excusait. Tout avait commencé avec ce nouveau jeu « Et si nous étions nés à une époque différente, que nous n'avions pas les mêmes parents... » Hans n'aimait pas cela. Il avait l'impression que Heinz ne voulait plus être son frère, qu'il lui cachait quelque chose. Il sentait souvent le regard inquisiteur de Heinz s'appesantir sur lui et son cœur frémissait empli d'une étrange appréhension, mais quand leurs yeux se rencontraient, Heinz se détournait avec brusquerie, l'air coupable. Toutes les tentatives de Hans pour clarifier ce qui n'allait pas s'étaient soldées par un échec. Heinz s'énervait, s'enfuyait, changeait de sujet, prétendait que Hans se faisait des idées. A la longue, Hans avait renoncé, espérant tout de même que son frère finirait par se confier à lui. Ils avaient toujours tout partagés depuis le jour de leur naissance et ce secret entre eux lui pesait. Ils restaient malgré tout très proches. Heinz, même quand il se fâchait, ne tardait jamais à revenir. Ils travaillaient à la ferme côte à côte, trayant les vaches, nourrissant les cochons, arrangeant la clôture... Ils se divertissaient également ensemble, s'allongeant dans l'herbe pour contempler la course des nuages, inventant des histoires, cherchant à savoir qui courait le plus vite, sautait le plus haut...
Et puis, la guerre avait éclaté. Heinz, sans rien dire à personne, s'était inscrit pour partir au front. Il avait tout juste l'âge minimum requis. Hans s'était dépêché de faire de même. Il ne voulait à aucun prix être séparé de son frère. C'était son jumeau, l'autre moitié de lui-même. Leurs parents, fiers d'eux, mais inquiets, les avaient accompagnés sur le quai de la gare où ils s'étaient dit au revoir.
Hans et Heinz avaient appris le maniement des armes et la discipline militaire dans un camp. Hans avait détesté. Sans Heinz, il n'aurait pas supporté. Leur entraînement fini, ils avaient découverts les tranchées et cela avait été l'enfer.
1 commentaire:
Un épisode plus sombre mais tout aussi génial, cette vie ci ne sera pas de tout repos avec leur engagement à l'armée ^^"
Merci pour ce chapitre, j'ai hâte de lire la suite :D
Enregistrer un commentaire