jeudi 26 juillet 2018

Bienvenue à Versélia - 28

— C’est aux aurores que j’étais en feu.
Saphir émit un soupir déçu.
— Je ne suis pas un lève-tôt, hélas.
Grégoire, se rappelant de ses désirs concernant le géant, décida de rajouter à ses regrets mal placés, afin de lui rendre en quelque sorte la monnaie de sa pièce.
— C’est Zarn qui m’a débarrassé de la fièvre qui m’habitait quand il est venu effectuer les finitions de mon logis.
— Je te ne crois pas !
— Et tu auras raison… Ce n’est guère agréable, quand les autres abusent de notre confiance, n’est-ce pas ?
— Je voulais juste te désinhiber. Tu étais si coincé.
Grégoire aurait sûrement fini par céder à ses avances en dépit de ce qu’il ressentait pour le Gardien...
A cette pensée, il oublia momentanément Saphir et les mots de Corbin, Neegr et de la vieille sirène lui revinrent simultanément à l’esprit : « peut-être décideras-tu de rester », « obtenir l’amour d’un arbre », « je te souhaite de trouver quelqu’un... »
Une relation avec le Gardien, même s’il pouvait prendre forme humaine, n’était pas envisageable. Il ne pouvait s’attacher à lui et réciproquement. Sa vie n’était pas à Versélia. Il devait « se trouver » et avant cela payer ses dettes envers le dragon et Rufus.
Les petites mains dorées du fée s’agitèrent devant ses yeux.
— C’est parce que tu es fâché envers moi que tu ne me réponds plus ?
Grégoire secoua la tête.
— Non, mais il va me falloir un moment pour digérer. Tu veux bien m’expliquer comment me rendre chez Vulkain ?
Saphir se proposa de le guider, mais Grégoire exprima son besoin d’indépendance et le fée s’empressa de répondre à sa demande. Il ne se sentait pas forcément coupable de lui avoir donné un aphrodisiaque, mais il était en tout cas désireux de rentrer dans ses bonnes grâces.
Grégoire s’habilla, en dépit de sa peau encore très sensible, et grâce aux indications du fée, il parvint seul jusqu’à la caverne du dragon.
Face à son accueil chaleureux, la légère crainte qu’il lui inspirait ne tarda pas à s’évaporer.
Au lieu de le mettre au travail, Vulkain voulut qu’il lui tienne compagnie.
Il y avait quelque chose de délirant à voir cette puissante créature pétrir une gigantesque boule de pâte blanche dans une vasque de pierre.

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Hé oui comme tu dis à moins que ce soit Grégoire qui fasse des siennes lol

Merci pour l'épisode, j'espère que Saphir aura retenu la leçon ^o^

Hâte de lire la suite :)