— Nous n’avons pas tous cette capacité, toujours est-il qu’avant que la feufleur ne bouleverse tes sens, mes paroles ne t’atteignaient pas.
Présenté de la sorte, cette horrible expérience de perte des sens prenait une coloration nouvelle. Cependant, cela n’aurait pas gêné Grégoire de continuer à ignorer le niveau de conscience du Gardien.
Heureusement qu’il avait uriné dans les buissons plus loin et non au pied du grand arbre. Il l’avait toutefois bel et bien utilisé comme siège et oreiller...
— Te voilà bien songeur.
Grégoire se décolla du tronc, soudain troublé. Il l’avait aussi caressé et embrassé…
— Cela ne me dérange pas que tu t’appuies sur moi. Mieux vaut d’ailleurs que tu ne t’éloignes pas pour le moment dans la mesure où tu es aveugle.
Grégoire se réinstalla. Ses sens retrouvés, il ne pourrait probablement plus converser avec le Gardien alors c’était l’occasion ou jamais.
— A quoi reconnaît-on un arbre muet d’un bavard ?
— Il n’y a pas de différence apparente entre ceux sans âme et les autres, il suffit de savoir écouter. C'est pareil pour les animaux d'ailleurs.
— Sans âme ? répéta Grégoire.
Du point de vue religieux, cela avait de quoi interpeller.
— Par opposition à ceux qui ont conscience d’exister et qui pensent.
Grégoire rouvrit les yeux et les referma aussitôt. Les garder clos rendait son absence de vision moins pénible.
— C’est comment d’être un arbre ?
Le Gardien émit un bruissement étrange qui devait être un rire.
La maladresse de sa question frappa Grégoire, mais à sa décharge, il n’avait jamais appris à se montrer sociable avec un arbre. A Versélia, toutes les règles étaient changées et à découvrir.
— C’est accueillir en son sein de nombreux animaux et les protéger, goûter au soleil, à la pluie et au vent, et tenter de toucher le ciel de ses branches tout en plongeant au plus loin ses racines dans la terre.
La réponse s’appliquait à tous les arbres et non au Gardien en particulier, mais elle était belle. Grégoire n’aurait su définir ce que c’était être humain avec autant de simplicité et de poésie.
— Je suppose que tu… vous avez suivi ce qui m’étais arrivé depuis que je me suis égaré…
— En partie, tu n’étais pas tout le temps sous ma ramure, alors je suis tout ouïe.
Présenté de la sorte, cette horrible expérience de perte des sens prenait une coloration nouvelle. Cependant, cela n’aurait pas gêné Grégoire de continuer à ignorer le niveau de conscience du Gardien.
Heureusement qu’il avait uriné dans les buissons plus loin et non au pied du grand arbre. Il l’avait toutefois bel et bien utilisé comme siège et oreiller...
— Te voilà bien songeur.
Grégoire se décolla du tronc, soudain troublé. Il l’avait aussi caressé et embrassé…
— Cela ne me dérange pas que tu t’appuies sur moi. Mieux vaut d’ailleurs que tu ne t’éloignes pas pour le moment dans la mesure où tu es aveugle.
Grégoire se réinstalla. Ses sens retrouvés, il ne pourrait probablement plus converser avec le Gardien alors c’était l’occasion ou jamais.
— A quoi reconnaît-on un arbre muet d’un bavard ?
— Il n’y a pas de différence apparente entre ceux sans âme et les autres, il suffit de savoir écouter. C'est pareil pour les animaux d'ailleurs.
— Sans âme ? répéta Grégoire.
Du point de vue religieux, cela avait de quoi interpeller.
— Par opposition à ceux qui ont conscience d’exister et qui pensent.
Grégoire rouvrit les yeux et les referma aussitôt. Les garder clos rendait son absence de vision moins pénible.
— C’est comment d’être un arbre ?
Le Gardien émit un bruissement étrange qui devait être un rire.
La maladresse de sa question frappa Grégoire, mais à sa décharge, il n’avait jamais appris à se montrer sociable avec un arbre. A Versélia, toutes les règles étaient changées et à découvrir.
— C’est accueillir en son sein de nombreux animaux et les protéger, goûter au soleil, à la pluie et au vent, et tenter de toucher le ciel de ses branches tout en plongeant au plus loin ses racines dans la terre.
La réponse s’appliquait à tous les arbres et non au Gardien en particulier, mais elle était belle. Grégoire n’aurait su définir ce que c’était être humain avec autant de simplicité et de poésie.
— Je suppose que tu… vous avez suivi ce qui m’étais arrivé depuis que je me suis égaré…
— En partie, tu n’étais pas tout le temps sous ma ramure, alors je suis tout ouïe.
2 commentaires:
Quel épisode poétique avec ce que le gardien dévoile à Grégoire ^o^
Merci pour l'épisode,je suis curieuse de voir ce que le gardien va penser de toute les personnes que Grégoire a rencontré jusque là mais aussi de son idée d'avoir son habitation non loin de lui :)
A mince, l'épisode de jour ne va pas satisfaire ta curiosité...
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