Zarn
sortit un mètre de la poche de son pantalon et mesura la taille de
Grégoire. Il leva ensuite une de ses grandes mains, agita quatre doigts
épais et s’en fut, les abandonnant sans même un regard.
— Il est parti se mettre au travail, expliqua Saphir.
— Ce n’est pas un bavard, commenta Crystal.
C’était un euphémisme.
Vouloir
uniquement connaître la localisation pour bâtir une habitation sans
même questionner le nombre de pièces désiré, semblait léger, mais
c’était gratuit et Zarn ne manquait pas de talent, son logis en était la
preuve.
— Je n’ai vraiment rien à payer ? s’enquit Grégoire, gêné de la générosité versélienne.
— Zarn a accepté que tu l’aides à ramasser du petit bois pour son feu, répondit Saphir.
— Laissez-moi deviner, il a juste pointé sa cheminée en hochant la tête…
Les
deux fées opinèrent, Crystal précisant que Grégoire n’aurait à faire
des fagots qu’une fois que Zarn aurait fini de lui construire une
habitation.
Saphir
était en train de suggérer qu’ils se rendent à présent chez la sirène
qui avait été mariée au précédent humain quand Grégoire se rendit compte
qu’il ne sentait pas la bonne odeur du feu qui crépitait pourtant dans
le foyer de pierres.
Il inspira profondément, narines frémissantes, mais rien.
Il
s’en ouvrit aussitôt aux fées, s’attendant presque à ce qu’elles lui
expliquent que c’était normal dans la forêt hivernale, mais les
mouvements des ailes des deux fées s’accélèrent, trahissant une certaine
nervosité.
— Uh oh, lâcha Saphir.
— Les feufleurs ne poussent pas au printemps, s’étonna Crystal.
— Mais
c’est un des symptômes caractéristiques que la perte d’odorat. Ensuite
c’est l’ouïe, puis la vue, le goût et enfin le toucher qui sont
atteints.
Grégoire interrompit leur échange, essayant d’étouffer la panique qui montait en lui.
— Ce n’est que temporaire ?
— Cela dure cinq jours. Mieux vaut retenir son souffle près des feufleurs.
Excepté que c’était trop tard.
— Le dernier jour, je serais privé de tous mes sens ?
— Non, c’est un à la fois. Ce serait par trop horrible, sinon, murmura Crystal.
— Il y a d’autres fleurs à éviter ?
Saphir et Crystal en citèrent tour à tour avec rapidité tels deux joueurs de tennis se renvoyant la balle.
Impossible de tout retenir en une fois.
Grégoire
décida de reporter la visite à la sirène et préféra retourner près du
Gardien. Son absence d’odorat le déroutait et la perspective d’être tour
à tour aveugle et sourd était trop angoissante pour qu’il ait envie de
faire la conversation. Il était prêt par contre à en apprendre plus sur
Versélia et ses dangers.
1 commentaire:
Merci pour l'épisode ^__^ En effet Zarn est un homme d'action, peut-être qu'il s'ouvrira un peu plus avec Grégoire...
Quel rebondissement que les symptôme de Grégoire après avoir senti les feufleurs, le pauvre c'est déjà compliqué d'être dans un monde inconnu mais si en plus il perd momentanément ses sens c'est pas la joie ^^'
Mais qui sait il y aura peut-être une âme charitable pour le guider quand cela deviendra trop dur de se déplacer dans Versélia :)
Bon week-end et hâte de lire la suite bien sûr ^o^
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