Un jour, cependant, il surprit une conversation entre deux serviteurs.
— Rou suit le prince partout comme un toutou.
— Faut dire qu'il le traite comme un animal de compagnie.
Ondin aurait voulu pouvoir protester, mais il y avait une part de vérité là-dedans qui le blessait au plus profond de son être.
Eric l'emmenait avec lui et le flattait de la main, mais cela s'arrêtait là.
Ondin se mit à rêver d'être un véritable animal tel ce chat à trois pattes recueilli par le prince qui pouvait se frotter sans honte à ses jambes ou encore ce chien à l'allure pitoyable qui lui léchait le visage à grands coups de langues ou encore ce vieux cheval qui pouvait manger au creux de sa paume.
Ondin était jaloux de l'attention qu'Eric accordait aux autres quels qu'ils soient, mais s'efforçait de le cacher et d'être souriant en toutes circonstances. Il était malgré tout plus heureux à ses côtés qu'au fond de la mer et si les choses avaient pu perduré ainsi, il s'en serait volontiers contenté.
Seulement, Eric commença à se plaindre de l'insistance de ses parents à ce qu'il se marie. C'est vrai qu'il était en âge de le faire.
— Si tu avais été une femme, Rou, c'est toi que j'aurais épousé... Au moins, j'aurais été certain tu ne me casserais jamais les oreilles avec des jérémiades.
Ondin avait cessé de respiré à ses mots. Il réalisait finalement qu'il n'avait jamais eu aucune chance, que le marché avec la sorcière n'avait été qu'un jeu de dupes, qu'il aurait mieux fait de croire ses sœurs et sa grand-mère. Eric, indépendamment des sentiments qu'il pouvait ou non ressentir à son égard, ne pouvait se marier avec Ondin, un garçon incapable de lui donner des enfants. Ce n'est pas seulement des jambes qu'il lui aurait fallu, mais un autre sexe. Et même cela n'aurait sûrement pas suffi. Ce n'était pas tous les jours que les princes épousaient des bergères.
Des fêtes furent organisées afin qu'Eric fasse la connaissance de jeunes filles fortunées des pays voisins. Ondin y assistait en silence, le cœur chagrin. Il voyait bien que le prince n'y prenait pas plaisir, mais cela ne le consolait guère. Et puis, elle arriva, dotée d'une voix mélodieuse et Eric crut reconnaître celle qui l'avait sauvé. La jeune fille ne nia pas et Ondin sut que ses jours auprès du prince étaient désormais comptés. Soir après soir, Eric dansa avec elle et finit par confier à Ondin qu'il allait l'épouser.
Le lendemain, plutôt que de faire tapisserie en le regardant tournoyer au bras de celle qu'il considérait comme sa sauveuse, Ondin s'en fut seul à pas lents sur la plage pour contempler la mer. Il y retournerait bientôt, se fondant dedans à tout jamais.
— Rou suit le prince partout comme un toutou.
— Faut dire qu'il le traite comme un animal de compagnie.
Ondin aurait voulu pouvoir protester, mais il y avait une part de vérité là-dedans qui le blessait au plus profond de son être.
Eric l'emmenait avec lui et le flattait de la main, mais cela s'arrêtait là.
Ondin se mit à rêver d'être un véritable animal tel ce chat à trois pattes recueilli par le prince qui pouvait se frotter sans honte à ses jambes ou encore ce chien à l'allure pitoyable qui lui léchait le visage à grands coups de langues ou encore ce vieux cheval qui pouvait manger au creux de sa paume.
Ondin était jaloux de l'attention qu'Eric accordait aux autres quels qu'ils soient, mais s'efforçait de le cacher et d'être souriant en toutes circonstances. Il était malgré tout plus heureux à ses côtés qu'au fond de la mer et si les choses avaient pu perduré ainsi, il s'en serait volontiers contenté.
Seulement, Eric commença à se plaindre de l'insistance de ses parents à ce qu'il se marie. C'est vrai qu'il était en âge de le faire.
— Si tu avais été une femme, Rou, c'est toi que j'aurais épousé... Au moins, j'aurais été certain tu ne me casserais jamais les oreilles avec des jérémiades.
Ondin avait cessé de respiré à ses mots. Il réalisait finalement qu'il n'avait jamais eu aucune chance, que le marché avec la sorcière n'avait été qu'un jeu de dupes, qu'il aurait mieux fait de croire ses sœurs et sa grand-mère. Eric, indépendamment des sentiments qu'il pouvait ou non ressentir à son égard, ne pouvait se marier avec Ondin, un garçon incapable de lui donner des enfants. Ce n'est pas seulement des jambes qu'il lui aurait fallu, mais un autre sexe. Et même cela n'aurait sûrement pas suffi. Ce n'était pas tous les jours que les princes épousaient des bergères.
Des fêtes furent organisées afin qu'Eric fasse la connaissance de jeunes filles fortunées des pays voisins. Ondin y assistait en silence, le cœur chagrin. Il voyait bien que le prince n'y prenait pas plaisir, mais cela ne le consolait guère. Et puis, elle arriva, dotée d'une voix mélodieuse et Eric crut reconnaître celle qui l'avait sauvé. La jeune fille ne nia pas et Ondin sut que ses jours auprès du prince étaient désormais comptés. Soir après soir, Eric dansa avec elle et finit par confier à Ondin qu'il allait l'épouser.
Le lendemain, plutôt que de faire tapisserie en le regardant tournoyer au bras de celle qu'il considérait comme sa sauveuse, Ondin s'en fut seul à pas lents sur la plage pour contempler la mer. Il y retournerait bientôt, se fondant dedans à tout jamais.
2 commentaires:
Mon dieu quel épisode triste j'en ai les larmes aux yeux tellement j'ai de la peine pour Ondin T__T
Merci pour cet épisode, n'ayant pas lu le conte original (je sais juste qu'il est question qu'il se transforme en écume) seulement vu celui de disney je ne sais pas comment l'histoire va finir :)
J'ai hâte d'en lire plus mais en attendant passe un bon week-end ^__^
Quand j'étais petite, j'ai vu un dessin animé de La Petite Sirène dont la fin était fidèle au conte d'Andersen et je peux dire que j'ai pleuré... Pour les besoins de la réécriture, je me suis repenchée sur le conte originel et je vois en quoi sa fin n'est pas aussi tragique qu'elle en a l'air. N'empêche qu'on est loin du total happy end de Disney. Les deux m'ont inspiré.
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