vendredi 11 décembre 2015

Contes modernes - 182

Quand trois mois après l'installation d'Aurélien chez lui, Philippe alla ouvrir la porte pour découvrir Léa sur le seuil, il eut l'impression que l'un de ses cauchemars s'était matérialisé. Hélas, elle était bien là, en chair et en os, terriblement féminine et jolie dans un tailleur bleu pâle. C'était le soir, il était sur le point de partir travailler et ne pouvait rester, ce qui impliquait la laisser en tête à tête avec Aurélien, idée insupportable.
Impossible cependant de refermer le battant sur elle. Aurélien, curieux était venu voir qui avait sonné. Philippe la fit entrer. Il la sentait nerveuse et il voyait bien qu'Aurélien était troublé.
— Bonsoir. Je suis désolée de passer à l'improviste comme ça... Ce sont tes parents qui m'ont communiqué ton adresse. Je suis si contente de te revoir, debout et en forme...
— Moi aussi, entre donc, l'invita Aurélien.
Philippe réalisa alors qu'il bloquait le passage. Il se poussa, incapable de dire un mot, ce qui n'avait aucune importance, car il aurait tout aussi bien pu être transparent.
Enfin, pas tout à fait.
— Philippe, tu ne devrais pas traîner, tu vas être en retard.
Aurélien avait beau avoir raison, Philippe eut tout de même le sentiment qu'il le mettait dehors. Il acquiesça, s'excusant machinalement auprès de Léa alors qu'elle devait au contraire être secrètement ravie qu'il débarrasse le plancher.
Aurélien qui avait pourtant pris l'habitude de l'embrasser quand ils se séparaient et se retrouvaient, ne fit pas un geste dans sa direction. C'était normal puisqu'ils n'étaient pas seuls, mais cela n'empêcha pas Philippe d'en avoir de la peine.
Tout le long du trajet jusqu'à son lieu de travail, il se demanda si Aurélien voudrait encore de lui quand il rentrerait, si le baiser échangé lors du retour de son ami de l'université n'avait pas été leur dernier. Il regrettait de ne pas l'avoir savouré davantage. Il ne voulait pas que cela se termine entre lui et Aurélien, mais quelles chances avait-il si Léa était venue pour le reconquérir ? Quoiqu'en dise Aurélien, c'était sa première petite amie et avant son accident, il l'aimait de tout son cœur. Les dix ans qui s'étaient écoulés ensuite, il les avait vécus comme un espèce de rêve.
En un sens, c'était peut-être aussi bien que Philippe ait été obligé de les laisser plutôt que de devoir assister à leurs tendres retrouvailles.
Depuis le début, il savait qu'entre lui et Aurélien, cela ne pouvait pas durer. Il n'avait déjà que trop abusé du fait que son ami était perturbé à son réveil après son long coma.

4 commentaires:

Jeckyll a dit…

Ben voilà, ce que je craignais arrive lol L'ex qui débarque pour semer le trouble ^^

Pauvre Philippe il va se triturer les méninges jusqu'à son retour à l'appart quand à Aurélien va t-il se laisser amadouer par Léa... suspens :)

Tout ne pouvait pas rouler il faut bien un peu d'embûche sur leur chemin ^^

Merci pour l'épisode, passe un bon week-end et vivement la suite XD

Illyshbl a dit…

Tu avais bien deviné ! Espérons que la suite saura te surprendre... Bon week-end à toi aussi :)

marine a dit…

oooh je m'en doutais qu'elle allait rappliquer celle la !!! Attention Aurelien pas de betise
Pauvre Philippe, j'en ai mal au ventre pour lui !!!
vivement lundi pour savoir

Illyshbl a dit…

Vivement lundi, c'est rare de lire ça ! :)