lundi 7 décembre 2015

Contes modernes - 178

— Je m'en doute, mais tu vois, je préfère expérimenter avec toi parce que tu es un ami cher à mon cœur.
Philippe hésita. C'était une chance qu'Aurélien lui offrait, mais cela pouvait tout détruire entre eux. Les probabilités que cela fonctionne étaient si faibles.
— Si tu n'es pas attiré un minimum par moi, cela ne peut pas marcher.
— Le truc, c'est que je le suis. Dans ce long cauchemar où j'étais incapable de remuer un cil, tu étais présent, tel un phare. Ta voix me réconfortait, de même que ta main qui pressait la mienne.
Aurélien n'avait pas encore digéré ses dix ans passés dans le coma. Philippe ne pouvait profiter ainsi de son désarroi.
— Si c'est par reconnaissance, ne te force pas.
— Je ne m'oblige à rien.
— Tu veux vraiment que je t'embrasse ?
— Oui, comme ça, je saurais que je suis vraiment réveillé.
Philippe fronça les sourcils. Il ne comprenait pas.
Aurélien reprit :
— Tu es admirable d'être resté à mon côté toutes ses années, sans cesser de m'aimer et sans même profiter de mon état pour me voler un baiser. Tu peux me le donner maintenant.
Philippe renonça à se soucier de ce qui se passerait après. Il avait résisté si longtemps... Il se pencha et effleura les lèvres de son ami. Elles étaient aussi douces, non encore plus, que ce qu'il s'était toujours imaginé.
Il s'attarda et insinua sa langue dans la bouche d'Aurélien qui s'ouvrit comme une fleur. Il goûtait à sa saveur, enfin.
A regret, Philippe s'écarta. Aurélien le regardait, lèvres gonflées et yeux brillants.
Philippe eut envie de recommencer, mais il se retint, attendant la réaction de son ami.
— C'était bien.
— Embrasser un homme ou une femme, ce n'est pas très différent, le sexe en revanche, c'est une autre histoire, crut bon de souligner Philippe avant de se maudire pour sa stupidité.
Pourquoi diable cherchait-il à le décourager ?  Sans doute parce qu'il avait peur que leur amitié se brise s'ils franchissaient certaines limites.
— Comment ça marche au juste ? Il y en a un qui fait la femme, c'est ça ? demanda Aurélien.
Philippe grimaça. C'était bien une idée d'hétéro.
— Pas vraiment, pas nécessairement. C'est plus complexe que cela.
— Oh. Ça se joue à pile ou face ?
Philippe allait monter sur ses grands chevaux quand il réalisa qu'Aurélien le taquinait. C'était exactement comme autrefois, comme chaque fois que son ami trouvait qu'il se montrait trop sérieux.
— Chaque couple fait sa cuisine.
— Et toi, qu'est-ce que tu veux ?
Philippe fut embarrassé. Cela faisait tellement d'années qu'il désirait Aurélien qu'il avait à peu près imaginé tous les cas de figures possibles. Il s'était vu frotter son pénis contre le sien, sucer la pointe rose de ses tétons, le prendre contre un mur, être pris par lui sur le sol... Il avait fantasmé des centaines de situations et positions... Dans ses rêves, il avait glissé sa langue dans l'orifice d'Aurélien et son ami avait léché son membre comme une gourmandise, tout en touchant le sien.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Merci pour l'épisode du jour ^^

Hé bien Aurélien n'a pas froid aux yeux et il sait ce qu'il veux lol, pauvre Philippe je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'Aurélien va lui en faire voir XD

Vivement la suite :)

Cassie a dit…

Pauvre Philippe, finalement il était plus tranquille émotionnellement parlant avec le taquin Aurélien dans le coma xD