jeudi 3 décembre 2015

Contes modernes - 176

Philippe allait repartir sans demander son reste, mais Aurélien l'interpella
— Reste ! Ils s'en vont !
La mère comme le père protestèrent dans un bel ensemble.
— Chacun son tour, déclara Aurélien, impitoyable.
Philippe avait déjà eu le sien, mais à priori Aurélien avait envie de se débarrasser de ses parents.
Le père et la mère, sans plus se faire prier, quittèrent les lieux, peut-être avaient-ils du mal le nouvel Aurélien...
— Désolé de t'avoir utilisé comme prétexte pour les faire sortir.
— Pas de problème. J'aime te rendre service... D'ailleurs, si tu veux te reposer, je peux moi aussi m'en aller...
— Non, j'ai à te parler.
— Tout ce que tu voudras. Tu peux tout me demander. Je suis ton ami.
— Mais tu voudrais être plus.
Philippe se raidit sur la chaise où il s'était assis.
— Pourquoi dis-tu ça ?
Se pouvait-il qu'Aurélien ait vraiment tout entendu durant son coma ?
— Je sais que tu m'as rendu visite tous les jours sans faute pendant plus de dix ans.
Philippe ne savait pas trop s'il devait mentir ou au contraire tout avouer. Il avait peur d'être rejeté en dépit de la constance dont il avait fait preuve durant toutes ses années.
— C'est Dan qui t'a raconté ça ?
Aurélien, ses yeux crépuscules fixés sur Philippe, répondit :
— Oui, mais même sans cela, je le savais. J'avais beau être étendu sans bouger, je percevais des choses.
Philippe ouvrit la bouche, la referma.
Aurélien reprit :
— Tu m'aimes depuis quand ?
La question directe ne laissait pas d'échappatoire.
— Cela change quelque chose ? demanda Philippe, sachant que ce n'était que reculer pour mieux sauter.
— Sans doute que non, parce que tu m'aies caché un truc pareil, c'est une trahison.
Philippe eut mal en entendant ses mots. Aurélien allait lui annoncer qu'il ne voulait plus le voir. C'était horrible. C'était normal.
— Depuis toujours, souffla-t-il.
— Même à l'époque où nous nous disputions pour savoir quel robot transformable était le plus fort, du tien ou du mien ? Vraiment ?
— Oui, affirma Philippe. Et je persiste à penser que mon robot-épée était plus puissant que ton robot-dragon, ajouta-t-il dans un effort dérisoire d'alléger l'atmosphère alors que son cœur était lourd comme une pierre.
Aurélien eut un sourire. Philippe aussi. Il était content d'en revoir un sur les lèvres de son ami, cela lui ferait un doux souvenir de plus à emporter avec lui.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

Ho ho cela se précise un peu plus entre nos deux héros ^^ même si on est loin du happy end

merci pour l'épisode, Aurélien ne mâche pas ses mots comme on peut le voir, j'espère qu'il ne fera pas trop souffrir Philippe :)

Vivement la suite XD

marine a dit…

coucou !
La petite anecdote sur les robots m'a fait sourire !!!
Aurelien a l'air de prendre plutot sereinement la nouvelle par rapport au sentiment de Philippe, c'est bon signe ( on croise les doigts )

Cassie a dit…

Wow tendue la déclaration x.x