Ils venaient de terminer l'office de Laudes quand un paysan essoufflé, les habits déchirés et tâchés de sang, fit irruption dans l'oratoire. Un des doyens s'offusqua de cette entrée, mais l'affaire fut vite tirée au clair. Des vikings avaient débarqué et mettaient tout à feu et à sang, bientôt ils arriveraient au monastère. Un vent de panique souffla. On donna de l'eau au paysan qui avait échappé de justesse à ses monstres sanguinaires et qui était venu les prévenir en dépit de ses blessures, pendant que l'abbé ordonnait de prendre les reliques, les biens de valeur et de fuir. Le calme habituel qui régnait dans le monastère fut remplacée par un désordre sans nom. Même les anciens paniquaient. Des histoires affreuses couraient sur ses hommes venus du Nord. Ils s'adonnaient au pillage, violaient, tuaient, brûlaient et détruisaient tout sur leur passage et ils prenaient un malin plaisir à s'attaquer aux lieux de culte qu'ils profanaient, insultant et brutalisant ceux qui s'y trouvaient. Quelques frères se mirent à prier, d'autres remontèrent leur robe pour courir plus vite, mais la plupart obéirent à l'abbé. Theodebert était de ceux-là. Il récupéra deux candélabres en argent et quitta le monastère à grandes enjambées, la gorge serrée.
Ils fuyaient, mais pour aller où ? Dans quel état retrouveraient-ils les lieux quand le danger serait passé ? Comme cette question lui traversait l'esprit, il se rappela de la croix en bois cachée dans son lit, que son père avait sculpté pour lui et qu'il lui avait donné à l'insu de l'abbé. L'idée qu'un de ces pirates du Nord pourrait la trouver et la briser, ralentit ses pas. Il n'aurait pas dû la posséder, c'était contre la règle, mais pour lui, elle était aussi précieuse qu'une relique sacrée, c'était un souvenir de ses parents.
Il rattrapa un frère qui trottait devant lui, lui confia son fardeau malgré les protestations de ce dernier et repartit en sens inverse. Deux frères l'interpellèrent, mais Theodebert ne leur répondit pas. Il retournait vers le monastère à toute allure priant pour que les vikings ne soient pas déjà arrivés. Il entendit des clameurs au loin, mais il préféra les ignorer. Il prendrait son bien et s'enfuirait à nouveau. Le bâtiment déserté était plus silencieux que jamais. Theodebert remonta le couloir, entra dans le dortoir, alla jusqu'à son grabat et récupéra sa croix qu'il pressa contre son cœur.
Des cris tout près brisèrent le trop grand calme qui régnait entre les murs et il se figea. Il n'avait plus le temps de s'en aller désormais. Paniqué, il chercha des yeux un endroit pour se cacher. Il se décida pour l'armoire à linge. Comme elle était pleine de couvertures, il se dépêcha d'en sortir et d'en poser sur les lits pour se faire une place, puis il s'y casa avec peine et referma les portes sur lui. Il eut tôt fait d'apprendre que ce n'était pas une bonne cachette.
Ils fuyaient, mais pour aller où ? Dans quel état retrouveraient-ils les lieux quand le danger serait passé ? Comme cette question lui traversait l'esprit, il se rappela de la croix en bois cachée dans son lit, que son père avait sculpté pour lui et qu'il lui avait donné à l'insu de l'abbé. L'idée qu'un de ces pirates du Nord pourrait la trouver et la briser, ralentit ses pas. Il n'aurait pas dû la posséder, c'était contre la règle, mais pour lui, elle était aussi précieuse qu'une relique sacrée, c'était un souvenir de ses parents.
Il rattrapa un frère qui trottait devant lui, lui confia son fardeau malgré les protestations de ce dernier et repartit en sens inverse. Deux frères l'interpellèrent, mais Theodebert ne leur répondit pas. Il retournait vers le monastère à toute allure priant pour que les vikings ne soient pas déjà arrivés. Il entendit des clameurs au loin, mais il préféra les ignorer. Il prendrait son bien et s'enfuirait à nouveau. Le bâtiment déserté était plus silencieux que jamais. Theodebert remonta le couloir, entra dans le dortoir, alla jusqu'à son grabat et récupéra sa croix qu'il pressa contre son cœur.
Des cris tout près brisèrent le trop grand calme qui régnait entre les murs et il se figea. Il n'avait plus le temps de s'en aller désormais. Paniqué, il chercha des yeux un endroit pour se cacher. Il se décida pour l'armoire à linge. Comme elle était pleine de couvertures, il se dépêcha d'en sortir et d'en poser sur les lits pour se faire une place, puis il s'y casa avec peine et referma les portes sur lui. Il eut tôt fait d'apprendre que ce n'était pas une bonne cachette.
2 commentaires:
Pauvre Theodebert je sens qu'il va vite se faire avoir ^^
Merci pour l'épisode du jour, je sais que tu n'as pas le moral en ce moment (via facebook) mais repose toi et prends le temps qu'il te faut pour écrire ^___^
Ça sera toujours un plaisir de te lire :)
J'ai lu hier dans le métro et mon commentaire n'est pas passé! J'ai bien aimé ce passage et je me doutais bien qu'il allait faire rebrousse chemin. Maintenant il est dans la caca! :/
Mais j'ai hâte de voir le Viking! *O*
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