Au petit matin, Xavy, accompagné par ses parents, toujours tendus et de mauvaise humeur, se rendit au bâtiment indiqué par le Comité.
A l’arrivée, ils furent immédiatement séparés et Xavy se retrouva dans une petite pièce dépourvue de fenêtre. Une fée lui ordonna avec froideur de s’asseoir en face d’elle sur une petite chaise.
Elle commença par confirmer avec lui son identité, puis se mit à le questionner.
— Est-il exact que jusqu’à tes dix-huit ans, tu étais cloîtré chez toi et que tu n’as fait la connaissance de l’humain Antoine Desopero qu’au mois de mars, peu avant d’entrer à Valeiage ?
Xavy confirma. Où voulait-elle en venir ? Cherchait-elle un rapport entre sa « guérison » et l’amitié qu’il avait formé avec Antoine ?
— As-tu, oui ou non, invoqué à deux reprises des animaux rares pour l’humain Antoine Desopero ?
Xavy hocha la tête. Antoine lui avait en effet demandé d’en appeler un autre, sa sœur ayant adopté le perroquet. Son ami n’avait cependant pas eu plus de chances avec le second. Cette fois, c’est l’animal qui avait décidé de lui-même de partir. Antoine ne lui avait plus réclamé aucun compagnon à poils ou à plumes après ça.
— T’es-tu laissé, oui ou non, couper les cheveux par l’humain Antoine Desopero ?
— Oui. Il voulait s’entraîner à devenir coiffeur...
— Sais-tu ce qu’il faisait avec tes cheveux après ?
— Non… Je suppose qu’il les mettait à la poubelle.
— Il ne t’est jamais venu à l’esprit qu’il pourrait les revendre ? demanda la fée d’un ton accusateur.
— Hein ? Mais pour quelle raison ? Et à qui ?
— Tu dois bien avoir une idée quand même, non ?
Xavy n’en avait pas la moindre. Dans quel guêpier s’était donc fourré Antoine ? En attendant, la fée semblait le croire de mèche et c’était dur d’être traité comme un coupable.
— D’authentiques cheveux peuvent servir pour fabriquer des perruques qui valent cher, reprit la fée.
— Ah…
— Les animaux rares ont aussi une valeur monétaire importante pour les humains.
Son interrogatrice s’impatientait.
— Je ne savais pas, déclara tout de même Xavy qui commençait à comprendre que son ami s’était servi de lui pour gagner de l’argent, l’équivalent de la poudre des fées.
— Ignores-tu aussi que les cheveux de fées ont des propriétés magiques, tout spécialement ceux ayant poussés à l’aide de la magie ?
— Je n’y avais pas réfléchi, avoua Xavy d’une petite voix.
— L’humain Antoine Desopero a vendu tes cheveux de fée sous forme de porte-bonheurs et il a aussi réussi dans un second temps à entrer en collaboration avec des sorcières qui s’en sont ensuite servies pour créer des potions dangereuses.
Et c’était Xavy qui lui avait montré où les rencontrer. Antoine avait dû traîner dans les parages de la rue invisible à ses yeux humains et finit par trouver une sorcière pour se lancer dans ce bizarre trafic.
— C’est terrible, murmura Xavy.
Pas attendrie pour un sou par ses évidents regrets d’avoir indirectement contribuer à ça, la fée continua à l’interroger. On aurait dit qu’elle cherchait à lui faire admettre qu’il était complice.
Cela dura encore et encore, et puis elle le laissa seul un moment.
vendredi 4 septembre 2020
Le fée féminin - 60
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1 commentaire:
Waouh quel coup dur pour Xavy se s'être fait trahir par Antoine, il paraissait si gentil et honnête à croire qu'il l'était trop :( Si ça se trouve c'est avec les sorcières qui s'en sont pris à Xavy qu'il était en commerce et peut-être que la potion qu'elles ont utilisée contre Xavy vient de là...
En plus maintenant il est soupçonné de complicité, la vie ne lui épargne rien décidément j'ai l'impression de revenir en arrière et de voir Zibu qui lui aussi a beaucoup souffert mais heureusement tout comme lui je suis sûre que Xavy sera enfin heureux un jour ^___^
Merci pour l'épisode, j'ai hâte de lire la suite :D Bon week-end
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