mardi 29 novembre 2016

Orcéant - 60

— Avant que nous annoncions aux autres la nouvelle, il y a autre chose dont nous devons parler.
Korel retint son souffle, cherchant en vain dans sa nervosité sa tresse sur son épaule pour la tirer.
Pierrick continua :
— Il ne t'a pas échappé que j'étais fâché avec toi ou plutôt avec Byll, n'est-ce pas ?
— Je l'ai remarqué, oui.
— Et tu te rappelles aussi sûrement quand j'ai exposé Rouge...
Pierrick toujours si franc et si direct était en train de tourner autour du pot. C'était nouveau. Si les rôles avaient été inversés, que c'était Korel qui avait été en train de parler, Pierrick se serait impatienté.
— En effet, oui.
— Et il y a aussi eu notre conversation  après que Élissande soit partie brusquement...
Korel confirma d'un hochement de tête. Il commençait à avoir l'impression que Pierrick s'était perdu quelque part en chemin. Ce n'était peut-être pas gentil de sa part de le laisser s'embourber ainsi.
— Deux êtres du même sexe qui s'aiment, qu'elle soit ou non de la même espèce, cela ne te gêne pas, hein ?
— Du moment que c'est profondément, non.
— Alors, dans mon cas... A ton égard...
Korel n'avait jamais vu Pierrick aussi embarrassé, pas même quand il s'était mis nu devant eux pour que Élissande puisse se servir de lui comme modèle pour donner une apparence humaine au dragon.
Il se décida à l'aider pour accélérer les choses :
— Oui, je sais que vous éprouvez de l'attirance pour moi. Enfin, du moins quand j'étais un licornéen.
— Tu étais certes un vrai régal pour les yeux, mais à t'entendre, je te désirais et c'est tout. Je t'aime, bon sang !
— Même en orcéant ?
— Évidemment, comment peux-tu ne serait-ce qu'en douter ?!
Le cœur de Korel se mit à battre à tout rompre. Il le croyait. Sa voix, son corps entier, vibrait d'une authentique indignation.
— Peut-être parce que vous ne cessez de dénigrer leur crâne lisse comme un œuf, leurs deux grosses dents dépassant de leur bouche, leur taille démesurée et jusqu'à la couleur bleue glacée de leur peau.
— Je pense toujours qu'ils sont laids comme des pous, mais puisqu'il s'agit de toi, je peux bien faire une exception !
Il était sincère et Korel en éprouvait un tel bonheur qu'il comprit combien il avait espéré que l'amour de Pierrick soit vrai.
Oh, bien sûr, le rouquin était pétri de défauts – impatient, indélicat, autoritaire – mais il avait du cœur, autrement, il n'aurait pas été là, au beau milieu de nulle part à la recherche de personnes voulant changer le monde pour qu'il soit meilleur et plus juste pour tous les êtres qu'il abritait.

4 commentaires:

Jeckyll a dit…

Bon on dirait que ça s'arrange pour Pierrick et Korel ^_^

Après cette conversation à cœur ouvert ils vont pouvoir reprendre leur quête plus ou moins sereinement :)

Merci pour cet épisode, je suis impatiente de lire la suite XD

Illyshbl a dit…

Encore un effort et ce sera bon pour Korel et Pierrick (ou presque !) et nous allons pouvoir reprendre le fil de la quête momentanément interrompu ! :)

Jin''sei a dit…

J'aime bcp le ou presque je sens que tu ns réserves encore des surprise =)
L'avantage de pouvoir lire que le week-end c'est que j'en ai plein à lire c'est une vrai régale ^^
Merci.

Cassie. a dit…

Bon Pierrick aura pas eu d'éclair de géni, mais je suis heureuse que les choses aient enfin éclatées au grand jour quand même

Ca me fait de la peine que Korel culpabilise d'avoir retarder leur quête, pour une fois qu'il edt un peu égoïste...