jeudi 30 avril 2015

Contes modernes - 44

Leur relation se poursuivit. Ayant remarqué que sa présence la distrayait trop de sa tâche de surveillance, le jeune homme roux ayant dû intervenir pour aider un grand-père en détresse avec ses deux petits enfants dans la zone dont s'occupait Axelle, Jim avait cessé d'aller sur la plage en journée, ne passant la chercher que le soir.
Presque à chaque fois, il croisait le collègue de la jeune femme, Ariel et le saluait. Le jeune homme roux aux yeux émeraudes et au corps bronzé sexy à souhait lui souriait, mais ne lui répondait pas.
Physiquement, il plaisait beaucoup à Jim, mais quelles étaient les probabilités qu'Ariel soit bi ou gay et intéressé par les vieux comme lui ? Enfin, pour le dernier point, son compte en banque bien rempli pouvait aider... Jim ne pouvait  d'ailleurs s'empêcher de se demander dans quelle mesure cela jouait pour Axelle.
La jeune femme le laissait payer tous les soirs au restaurant, ce qui était normal, ce qui l'était moins, c'était qu'elle avait le chic pour choisir toujours les menus les plus chers. Encore ça, ce n'était rien. Lors de son jour de congé, elle l'avait traîné dans les boutiques, s'excitant pour telle robe, telle paire de chaussures, tel sac à main, tous hors de portée de sa bourse d'étudiante. Jim lui avait offert tout ce qu'elle avait voulu, se disant que ce n'était pas très grave si elle profitait de lui. Elle l'avait sauvé après tout.

Cela faisait presque trois semaines qu'ils se fréquentaient, quand Axelle commença à s'inquiéter de l'avenir. Elle ne voulait pas que leur histoire se termine à la fin de l'été. Elle l'aimait. Jim, pour sa part, malgré toute la reconnaissance qu'il éprouvait à son endroit, ne ressentait pas la même chose. Elle était  jeune, jolie, intelligente, passionnée au lit, mais quelque chose manquait malgré tout. Il la rassura, lui faisant valoir qu'il était trop tôt pour s'en inquiéter. Elle protesta. Il la fit taire d'un baiser parce qu'il ne pouvait rien lui promettre pour le moment.

En allant la chercher le lendemain soir, il croisa sur la plage un séduisant jeune homme à la peau pâle aux yeux d'un vert clair très étonnant qui  rejoignit d'une démarche pleine d'assurance le maître-nageur sauveteur roux pour une fois habillé. Ariel portait un simple jeans et un t-shirt blanc des plus basiques, mais restait plein de grâce. Les deux jeunes hommes formaient un beau tableau.
L'apparition d'Axelle distrait Jim.
— Je ne t'ai pas fait trop attendre ? s'inquiéta-t-elle, en lissant sa courte jupe rose.
— Non, non, affirma Jim qui ne regrettait qu'une chose, n'avoir pu immortaliser d'une façon ou d'une autre les deux jeunes gens qui s'éloignaient déjà à grandes enjambées.
Axelle, au cours de la soirée, reparla de la fin de l'été. Jim esquiva, elle bouda un peu avant de se faire à nouveau gaie et charmante.
Jamais elle ne se montrait triste, ses bouderies et inquiétudes s'évaporaient aussi vite qu'elles étaient venues. Avait-elle une nature heureuse ou bien était-ce une façade ? Jim ne pouvait pas vraiment le lui reprocher, lui aussi faisait bonne figure même quand il était en peine, et pourtant cela le gênait. Par moments, elle lui semblait terriblement artificielle. Cette impression avait été renforcée par la découverte que ses prunelles améthystes étaient en réalité des lentilles de couleurs et ses cheveux roux, une teinture.

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Oui vas-y Jim intéresse toi plus à Ariel qu'à Axelle ^o^

merci pour l'épisode, j'adore de plus en plus l'histoire et j'ai toujours autant hâte d'en lire d'avantage :)