vendredi 3 avril 2015

Contes modernes - 25

Quand Dillon rentra,  il trouva l'appartement familial vide. Il n'en fut pas fâché car cela lui évitait une discussion houleuse. Il se contenta d'écrire un nouveau message pour informer sa belle-mère qu'il avait désormais un boulot et un logement, concluant qu'il donnerait bientôt des nouvelles. Il se doutait que Vivianne comme son père s'en passerait fort bien, mais il était moins sûr pour Violetta et Virginia.
Dans son sac, il ajouta quelques provisions - un kilo de riz, un kilo de pâtes et quatre pommes - vérifia qu'il laissait l'appartement nickel et gagna le sien. C'était étrange et magique. Lui qui n'avait même pas une pièce à lui depuis le collège se retrouvait soudain avec un domaine complet, tout ça grâce à Vic.
L'après-midi s'étira en longueur à l'attendre. Il sonna à vingt heures passé, une bouteille de champagne dans une main, sa sacoche dans l'autre.
— Pour fêter ton emménagement ! Enfin, une fois que nous aurons rempli la paperasse...
Vic remplit un état des lieux approximatif sans s'embêter à faire le tour et tout fut bouclé rapidement, confortablement installés à la table de la cuisine.
— Merci, je ne sais pas comment je pourrais te repayer tout ça... déclara Dillon.
— Je t'ai peut-être donné le job sur un plateau d'argent, mais après, c'est toi qui va travailler. Et le loyer n'est pas gratuit.
— Tout de même, si je peux faire quoi que ce soit... Le ménage, la cuisine...
— Je préférerai que tu t'offres à moi, comme à ma soirée d'anniversaire.
Dillon s'humecta les lèvres et l'instant d'après Vic l'embrassa longuement, le laissant pantelant.
Vic l'entraîna ensuite dans la chambre où Dillon avait déposé les deux sacs contenant toute ses possessions et  étalé son duvet sur le matelas heureusement fourni avec le lit.
— Tu n'as pas profité de l'après-midi pour emménager ? Tu n'as pas que ça quand même ?
— Si, souffla Dillon.
En dépit de sa gêne, il n'empêcha pas Vic de dresser l'inventaire de ses affaires : les vêtements usés, les livres de cours, les quelques provisions alimentaires et les petits cadeaux de Virginia et Violetta. Ce fut vite vu.
— Samedi, nous allons faire les courses. Il te faut au minimum un oreiller, et puis aussi un autre costume pour aller travailler. Je ne suis pas strict sur la tenue de mes employés, mais là, c'est vraiment limite. En attendant que tu aies de quoi équiper décemment ton lit, montons chez moi.
Dillon le remercia encore. Que pouvait-il faire d'autre ?

Chez Vic, c'était comme dans les scènes que Dillon avait pris plaisir à rejouer dans sa tête. Seule la couette du lit avait changé : elle était ornée d'un gros soleil rouge noyé dans la brume.
— Je nous commande un repas. Indien, ça te dirait ?
— Je peux nous préparer quelque chose sinon, offrit immédiatement Dillon.
— Je crains ne pas avoir le nécessaire. Je me fais tout le temps livrer des plats. Mais regarde, sait-on jamais...
Tout était en effet rutilant dans la cuisine, comme si elle n'avait jamais servi. Dillon trouva tout de même un bouteille de lait, une boîte d'œufs, un fromage, deux pots de confitures entamés ainsi que deux poires et trois kiwis dans le réfrigérateur et une tablette de chocolat et un paquet de biscottes dans un placard.
— Je descends chercher mes pâtes et mon riz, annonça-t-il, voyant déjà comment combiner le premier avec les œufs pour le plat principal et le second avec le lait et les fruits pour le dessert.
— Ne t'embête pas. Un coup de fil, c'est aussi simple.
Malgré son envie de lui confectionner un bon repas, Dillon hocha la tête. Vic semblait préférer commander. C'était inutile de le contrarier.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Merci pour l'épisode ^^

Alors là Vic m'intrigue de plus en plus, on a l'impression dans ses paroles envers Dillon qu'il n'est intéressé que par son corps ^^"

J'espère que Dillon ne va pas trop souffrir à cause de lui, vu comme c'est partit Dillon va se faire entretenir par Vic lol

J'ai hâte de voir comment se passera son 1er jour de travail XD

cielou a dit…

Super chapitre, tout mignon