lundi 11 novembre 2013

Le garçon fée - 100

Le premier cours était sur les soins à prodiguer aux animaux des bois. La professeur laissa entrer Zibulinion avec les autres, cependant, durant le cours, elle le fixa désagréablement. Durant les cours suivants, les autres professeurs regardèrent également beaucoup l'adolescent, mais pas de façon aussi dérangeante.
Cependant, si Zibulinion fut perturbé, ce ne fut pas tant à cause de ça, qu'en raison de sa proximité avec Folebiol dont il partageait la même table.
Être si près de lui tout le temps était formidable, mais terriblement troublant et dans ses conditions, se concentrer sur les cours était délicat, ce qui était gênant, car Zibulinion, quand il parvenait à écouter, réalisait qu'il lui manquait des informations pour pleinement comprendre ce qui était expliqué.

Le soir venu, Zibulinion était épuisé. Un mois en solitaire à vivre à son rythme lui avait fait oublier ce qu'était la vie en collectivité : le bruit, le monde, les horaires stricts... Sans compter qu'être observé comme une bête curieuse ne lui avait certes pas manqué et ni les professeurs ni les élèves ne se privaient de le faire.
Son nom était sur toutes les lèvres. Son cas particulier l'année dernière - un adolescent tout rond avec les petits de premières années - le restait cette année : il était désormais celui qui ne ressemblait pas à une fée et qui avait sauté huit classes.
En revenant de sa douche express, Zibulinion vit Folebiol allongé dans le lit à côté du sien, se souvint qu'il s'était masturbé dedans quelques semaines plus tôt, excité par l'odeur de Folebiol qui imprégnait les draps. C'est le visage écarlate qu'il s'allongea sur son propre matelas.
– Ça  va ? demanda Folebiol.
– Oui, balbutia Zibulinion, en essayant de retrouver son calme.

Durant sa première semaine en 10ème année, l'adolescent fut soulagé et content de n'être refoulé à aucun cours. Même Korganole, la professeur d'élégance l'accepta, exigeant toutefois qu'il se mette au fond de la classe et se fasse tout petit, et croyant bon de le prendre à contre-exemple chaque fois que l'occasion se présentait. Heureusement Folebiol, une fois le cours terminé, avait cassé du sucre sur le dos de Korganole, aidant Zibulinion à digérer les humiliations répétées que lui avaient fait subir la professeur.
Au cours de baguette, la professeur qui n'était pas la même que celle qu'il avait eu en première année, mais qui était tout aussi blonde et belle, s'empara de sa baguette en début de cours et l'examina longuement, apparamment fascinée par les multiples paillettes qui flottaient dans le bâtonnet de verre parfaitement droit, anciennement marron cuivré et un brin tordu. Elle ne la reposa sur la table de Zibulinion qu'à contrecœur et la couva des yeux après cela, si bien que Zibulinion dut se retenir pour ne pas la soustraire à son regard.
Il y avait en gros les mêmes matières qu'en première année, mais la répartition horaires était différente pour laisser de place à des nouveaux cours tels la biologie et la communication avec les animaux et les créatures magiques à laquelle était consacrée pas moins de quatre heures par semaine. Par ailleurs, certaines matières avaient désormais un angle spécifique : le cours de soins étaient exclusivement centrés sur les animaux, oubliés les fées et les humains !
Au niveau des devoirs à faire, la quantité était nettement supérieure et Zibulinion peinait, mais s'accrochait. Même si être avec Folebiol le distrayait, cela le motivait également.

En parallèle, Zibulinion tenta d'apprendre pourquoi Rozélita l'avait ignoré lors de leurs retrouvailles au niveau des bus. La croiser se révéla difficile dans la mesure où ils n'étaient pas dans la même année et elle l'esquiva sans peine en l'apercevant à la sortie du réfectoire. Finalement, Zibulinion se tourna vers Joathilde qui, étant en 2ème année, partageait le même dortoir que sa petite soeur.
La petite fille lui ramena un mot de Rozélita qui, d'une écriture maladroite, lui expliquait que leur mère lui avait interdit de montrer qu'elle le connaissait parce qu'il était hors de question que cela se sache qu'ils étaient de la même famille. Elle ajoutait qu'elle était désolée et qu'elle avait amené sa poupée Zibulinia avec elle. Elle terminait en concluant que Joathilde voulait bien leur servir de messagère pour qu'ils puissent quand même communiquer.
Zibulinion comprit avec tristesse que sa mère, quand bien même il avait des affinités avec les bois, les plantes et les rêves et était passé en 10ème année, continuait à avoir honte de lui.
Cette découverte douloureuse fut atténuée par la suite de sa correspondance avec sa soeur. Alysielle, d'après Rozélita, était enchantée que Zibulinion soit doué en magie et ait sauté autant de classe d'un coup. Elle comptait fêter ça durant les vacances de printemps quand l'adolescent rentrerait. Il n'était en effet pas question qu'il rentre plus tôt alors même que Rozélita, elle, retournait à la maison chaque week-end. Ce point-là, Zibulinion eut de la peine à l'accepter, même si cela se justifiait par le jeune âge de sa petite soeur.

3 commentaires:

Illyshbl a dit…

Bon, il ne se passe rien d'extraordinaire à l'épisode 100, mais le 101, eh bien, va faire bouger les choses.

Jeckyll a dit…

Contente de te lire aujourd'hui, moi qui pensait ne pas avoir droit à la dose des aventures de Zibu je suis agréablement surprise ^___^

Petit épisode tranquille, j'ai hâte de voir ce que tu nous réserve pour la suite :D

Cassie a dit…

C'est rigolo, parce qu'on commence en quelque sorte une nouvelle année au bout de 100 épisodes ! C'est comme si la boucle de la première année était vraiment bien bouclée !
J'espère que ça ira pour cette 2ème année =D Hâte de découvrir ça !!