Comme il n'avait plus le moindre espoir de rompre ne serait-ce qu'un
peu l'isolement dans lequel il était enfermé, Zibulinion se réfugia dans
les études pour ne pas sombrer. Ayant des difficultés énormes pour
s'endormir, il se mit à lire jusqu'à des heures avancées de la nuit,
profitant que dans sa chambre solitaire, il n'était plus question
d'extinction des lampes. Il eut tôt fait de dévorer les manuels de 11ème
et 12ème années.
Il prépara les examens avec acharnement, s'entraînant même à voler dans les bois. Il pratiquait sort sur sort, au point qu'un soir, dans sa chambre, l'extrémité supérieure de sa baguette magique se mit à briller intensément. La forme arrondie du bâtonnet de verre se déforma et une pointe apparut, suivies de deux autres, jusqu'à ce qu'une étoile entière se dessine.
En cours de baguette, la professeur qui depuis des semaines faisait comme s'il n'existait pas, vint à sa table, le regard comme aimanté par le bâtonnet de verre surmonté d'une étoile.
– Elle est belle... murmura-t-elle, l'effleurant d'un doigt.
Après quoi, elle retourna à son bureau et commença le cours, l'air de rien.
Zibulinion était d'accord avec elle sur la beauté de sa baguette, seulement il ne comprenait toujours ce qu'elle avait d'extraordinaire. La baguette de Neyenje aussi était jolie, de même que celle de Folebiol. Ni la directrice ni Relhnad ne le lui avaient expliqué ce que la sienne possédait de spéciale, au point que la professeur de baguette cesse de l'ignorer pendant une minute.
Les examens eurent lieu et chacun reprit le chemin de chez lui. Zibulinion quitta l'atmosphère pesante de l'école pour celle tout aussi étouffante de l'appartement familial.
A peine une semaine après son retour, Alysielle lui reprocha de trop coller Rozélita à laquelle il venait de proposer de l'aide pour ses devoirs. Victor enchérit et Tania en rajouta une couche pour faire bonne mesure. L'injustice de la chose fit exploser Zibulinion. Il passait presque tout son temps dans sa chambre, n'assistant même plus à tous les repas, parce qu'il récupérait magiquement de quoi se sustenter dans le réfrigérateur et les placards de la cuisine, grossissant parce qu'il ne parvenait pas à manger très équilibré dans ses conditions. Ça, c'était trop !
– Mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Que j'aille chez mon père - peut-être qu'il voudra bien de moi au final ? Que je disparaisse de la surface de la terre ?!
– Comment oses-tu nous parler sur ce ton ? Espèce d'ingrat ! s'emporta Alysielle.
Zibulinion, pour la première fois de sa vie, tint tête à sa mère. Il n'en pouvait plus d'être considéré comme un pestiféré partout.
– Pourquoi tu me laisses pas au moins rencontrer mon père ?! S'il voulait bien de moi, ça t'ôterait une sacré épine du pied, non ?!
Alysielle s'empourpra de colère.
– Si cela avait été possible, je t'aurais confié à lui depuis longtemps déjà. Tu veux aller le voir, très bien, si cela te chante, voilà son adresse...
Elle matérialisa un petit carton qu'elle lui jeta violemment à la figure, le blessant au visage et ajouta :
– Cela ne donnera strictement rien. Rien, tu m'entends ?! Enfin, à ton tour d'essuyer une déception après toutes celles que j'ai vécues à cause de toi ! Maintenant, file dans ta chambre !
Zibulinion ramassa l'adresse tombée sur ses genoux, et obéit non sans faire un crochet dans la salle de bains pour désinfecter la coupure sur sa joue.
Ce n'est qu'en regagnant sa chambre qu'il réalisa qu'il aura pu se soigner d'un sort. Il n'avait pas encore les bons réflexes. Il faut dire que les soins étaient l'apanage des fées des rêves et qu'il n'avait pas encore lu les manuels des matières dédiées à cette spécialité vu qu'il avait choisi d'étudier avec les fées des bois.
Décidant mentalement qu'il se lancerait là-dedans à son retour à Valeiage, il contempla longuement l'adresse de son père. Il n'en revenait pas de l'avoir obtenue. Maintenant qu'il l'avait, il se sentait étrangement terrifié à l'idée de l'utiliser et de rendre visite à ce père inconnu.
Il prépara les examens avec acharnement, s'entraînant même à voler dans les bois. Il pratiquait sort sur sort, au point qu'un soir, dans sa chambre, l'extrémité supérieure de sa baguette magique se mit à briller intensément. La forme arrondie du bâtonnet de verre se déforma et une pointe apparut, suivies de deux autres, jusqu'à ce qu'une étoile entière se dessine.
En cours de baguette, la professeur qui depuis des semaines faisait comme s'il n'existait pas, vint à sa table, le regard comme aimanté par le bâtonnet de verre surmonté d'une étoile.
– Elle est belle... murmura-t-elle, l'effleurant d'un doigt.
Après quoi, elle retourna à son bureau et commença le cours, l'air de rien.
Zibulinion était d'accord avec elle sur la beauté de sa baguette, seulement il ne comprenait toujours ce qu'elle avait d'extraordinaire. La baguette de Neyenje aussi était jolie, de même que celle de Folebiol. Ni la directrice ni Relhnad ne le lui avaient expliqué ce que la sienne possédait de spéciale, au point que la professeur de baguette cesse de l'ignorer pendant une minute.
Les examens eurent lieu et chacun reprit le chemin de chez lui. Zibulinion quitta l'atmosphère pesante de l'école pour celle tout aussi étouffante de l'appartement familial.
A peine une semaine après son retour, Alysielle lui reprocha de trop coller Rozélita à laquelle il venait de proposer de l'aide pour ses devoirs. Victor enchérit et Tania en rajouta une couche pour faire bonne mesure. L'injustice de la chose fit exploser Zibulinion. Il passait presque tout son temps dans sa chambre, n'assistant même plus à tous les repas, parce qu'il récupérait magiquement de quoi se sustenter dans le réfrigérateur et les placards de la cuisine, grossissant parce qu'il ne parvenait pas à manger très équilibré dans ses conditions. Ça, c'était trop !
– Mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Que j'aille chez mon père - peut-être qu'il voudra bien de moi au final ? Que je disparaisse de la surface de la terre ?!
– Comment oses-tu nous parler sur ce ton ? Espèce d'ingrat ! s'emporta Alysielle.
Zibulinion, pour la première fois de sa vie, tint tête à sa mère. Il n'en pouvait plus d'être considéré comme un pestiféré partout.
– Pourquoi tu me laisses pas au moins rencontrer mon père ?! S'il voulait bien de moi, ça t'ôterait une sacré épine du pied, non ?!
Alysielle s'empourpra de colère.
– Si cela avait été possible, je t'aurais confié à lui depuis longtemps déjà. Tu veux aller le voir, très bien, si cela te chante, voilà son adresse...
Elle matérialisa un petit carton qu'elle lui jeta violemment à la figure, le blessant au visage et ajouta :
– Cela ne donnera strictement rien. Rien, tu m'entends ?! Enfin, à ton tour d'essuyer une déception après toutes celles que j'ai vécues à cause de toi ! Maintenant, file dans ta chambre !
Zibulinion ramassa l'adresse tombée sur ses genoux, et obéit non sans faire un crochet dans la salle de bains pour désinfecter la coupure sur sa joue.
Ce n'est qu'en regagnant sa chambre qu'il réalisa qu'il aura pu se soigner d'un sort. Il n'avait pas encore les bons réflexes. Il faut dire que les soins étaient l'apanage des fées des rêves et qu'il n'avait pas encore lu les manuels des matières dédiées à cette spécialité vu qu'il avait choisi d'étudier avec les fées des bois.
Décidant mentalement qu'il se lancerait là-dedans à son retour à Valeiage, il contempla longuement l'adresse de son père. Il n'en revenait pas de l'avoir obtenue. Maintenant qu'il l'avait, il se sentait étrangement terrifié à l'idée de l'utiliser et de rendre visite à ce père inconnu.