mardi 25 septembre 2012

Rendez-vous manqué - 78

– Beckett, appela-t-il doucement quand il fut au niveau de l'adolescent.
Ce dernier sursauta, puis sourit. Et Al qui avait été peiné de lui avoir fait peur, se sentit immédiatement consolé.
– Cela a été avec Maud ?
Al lui rapporta sa conversation avec la jeune femme invisible avant de demander comment les choses s'étaient passées avec son ami.
– C'est compliqué. J'ai essayé de le décourager de sortir avec Maud, en évoquant toutes les misères qu'elle nous avait fait subir, mais il m'a rétorqué que personne n'était parfait et que tout le monde avait le droit à l'erreur.
– Il n'a pas tort, mais pour ma part, je ne peux pas pardonner Maud et je ne suis pas certain qu'il ferait preuve d'autant indulgence si elle n'était pas invisible.
– C'est un point qui le fascine, c'est sûr. Mais il n'y a pas que ça. Tu as bien vu comment elle est charmante avec lui et s'intéresse à toutes ses histoires, même les plus insignifiantes.
– Au fond, cela les regarde...
– Oui. Je ne m'emmêlerai plus, mais j'ai quand même précise à Garance que nous ne ferions plus de double rendez-vous. Droit à l'erreur ou pas, sa présence me met mal à l'aise. Et ce n'est pas parce qu'elle est invisible, hein !
La précision de Beckett, bien qu'inutile, fit plaisir à Al. Il était doux d'entendre que l'adolescent le prenait tel qu'il était.
Ils avaient marché tout en discutant et soudain, Al reconnut l'endroit où il avait vu Beckett pour la première fois.
– Tu nous y amenés exprès ?
– Oui, mon rendez-vous raté est devenu un bon souvenir grâce à toi.
Beckett alla s'asseoir sur le banc qui, par chance, était libre tandis que Al restait debout devant lui. En bavardant de petits riens comme s'ils n'avaient eu aucun souci au monde, comme si Al n'avait pas été différent, ils se détendirent petit à petit.
Quand ils rentrèrent chez Beckett, Al s'empressa d'aller s'habiller, ce qui ne lui évita pas une deuxième conversation délicate avec les parents de l'adolescent, excepté que cette fois, Beckett refusa d'être mis à l'écart.  Le jeune homme invisible expliqua pourquoi il préférait sortir nu plutôt qu'habillé. Ses premiers arguments -  le regard et les cris des gens étaient gênants - furent insuffisants pour le père. Celui des évanouissements fonctionna, Natacha ayant raconté comme elle avait tourné de l'œil, en voyant un vêtement se promener seul...
Ce soir-là, Al, épuisé, s'endormit cette fois tout de suite sur le canapé en dépit de l'absence de Beckett à ses côtés. Le lendemain, il renonça à aller voir ses parents. Il n'était pas d'attaque pour une nouvelle confrontation.  Après tout, puisqu'il avait gagné un « permis de séjour » d'une semaine, il pouvait bien en profiter un peu. Beckett l'approuva. C'était dimanche et c'était l'occasion pour eux de passer du temps ensemble. Pour le coup, ils y parvinrent sans difficulté. Personne ne vint les déranger dans la chambre à part à l'heure des repas. C'était l'un des avantages à ce que la présence de Al dans la maison soit connue.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

Quel beau couple ces deux-là (Al et Beckett) ^^

On ressent bien l'amour mutuel qu'ils se portent :)

vivement la suite et la visite chez les parents de Al :D

Anonyme a dit…

Le verrdict est proche.
Ca se sent ! :)
Merci pour cet episode !

Illyshbl a dit…

La fin arrive doucement, mais sûrement, en effet. ça me fait bizarre, comme d'habitude.
Je suis partagée entre le plaisir de toucher au but et l'envie de rester encore avec mes personnages...
En tout les cas, dans mes romans, le couple de Al et Beckett est un de mes préférés (avec Léo/Demian du Suivant du Prince et Vlad/Ludovic de Fleur Bleue)