lundi 3 septembre 2012

Rendez-vous manqué - 62

Comme rester de marbre ainsi collés ? Ils s'embrassèrent à perdre haleine, se caressant partout, se frottant l'un contre contre l'autre. Brûlants de désir, ils écartèrent la couette qui tomba sur le plancher sans qu'ils s'en soucient. Leurs bouches impatientes goûtaient au sel de leurs peaux et leurs mains enfiévrées glissaient sur leurs corps, s'attardant sur leurs sexes durs et gonflés. Dans un même frisson, ils jouirent. Comme ils reprenaient leurs souffles, il apparut à Al qu'ils ne pourraient que faire l'amour sans pénétration jusqu'à nouvel ordre, le lubrifiant et les préservatifs étant restés chez lui, avec l'ensemble de ses affaires. Le jeune homme invisible garda pour lui cette ultime contrariété de la journée.
Al se réveilla en sursaut dans la nuit, acculé au bord de l'étroit lit où ils s'étaient pelotonnés et endormis, quelques heures plus tôt. Il ne souhaitait pas perturber le sommeil de Beckett en le poussant pour avoir de nouveau une place, aussi il se leva. Après un moment d'indécision passé à écouter le souffle régulier de l'adolescent, il quitta la chambre tout doucement, sans faire de bruit avec l'intention d'aller dans la cuisine pour manger un bout.
Un rai de lumière sous la porte faisant face à la cuisine, interpella Al. Il crut deviner le prénom de Beckett, et plein de curiosité, s'approcha. En collant l'oreille au battant, il reconnut la voix des parents de l'adolescent qui, malgré l'heure tardive, étaient encore éveillés. Ils discutaient de leurs fils, la mère était soucieuse, et le père aussi, même s'il se voulait rassurant.
– Je suis certaine qu'il cache quelque chose. D'habitude, il vide son sac sans faire de mystères.
– C'est peut-être trop personnel. Ou bien il ne veut pas t'attrister. Peut-être que la famille de son copain se sont montrés désagréables.
– Tu crois ?
– Oui. Il n'y a pas de quoi être ravi de rencontrer le petit ami de son fils.
– J'aimerais bien faire sa connaissance, moi. Même s'il est aussi bizarre que Zoé l'affirme et qu'il porte une perruque selon Natacha.
Al préféra ne pas écouter plus longtemps. La sollicitude dont il faisait preuve à l'égard de leurs fils était touchante, mais aussi blessante quand il pensait à ses propres parents, et si la mère de Beckett avait su à quel point il était étrange, elle n'aurait pas été aussi pressée de le « voir. » L'appétit coupé, Al remonta auprès de Beckett, se débrouillant pour récupérer en douceur une place dans l'étroit lit. Malgré le réconfort que lui procurait la chaleur de l'adolescent, longtemps le sommeil le déserta. Il aurait voulu ne pas être différent, que ses parents l'aiment, alors, il aurait eu une scolarité normale et une vie délicieusement banale.

3 commentaires:

Jeckyll a dit…

Bon retour ^^

Merci pour l'épisode du jour, mélange de fièvre et de tristesse, on passe du chaud au froid lol

pauvre Al c'est triste de le voir comme ça :(

vivement la suite :D

Anonyme a dit…

C est vrai ce que dit Jeckyll.
On passe d un chaud bouillant a faire fondre un iceberg a un froid glacial qui ferait du feu un glacon.
C est triste mais en meme temps c est touchant comment sont les parents de Beckett.

£illou a dit…

Hey!!! \O/ J'espère que ta pause t'as fait du bien!
En tout cas ton nouveau chapitre est très touchant! J'ai adoré lorsqu'ils ont fricoté sous la couette! lol Par contre je trouve qu'Al n'est vraiment pas à son aise. J'espère qu'il ne va pas s'en aller sans le dire à Beckett parce que pour le moment on dirait qu'il pense qu'il lui fait du tord ...enfin c'est ce qu'il m'a semblé. Nous verrons bien.

Bisous