lundi 3 février 2020

L'empreinte de l'orc - 52

Cyan n’eut plus qu’à continuer à trembler et se tourmenter dans l’obscurité.
Il dormit d’un sommeil agité et entrecoupé, se réveillant au moindre bruit, au plus petit couinement. La prison était apparemment infestée de rats.
Le temps s’écoulait avec une lenteur affreuse et sinistre. Les pensées de Cyan s’éparpillaient dans mille directions, certaines revenant en boucle. Un remède au poison avait-il été trouvé ? Gulrik était-il tiré d’affaire ? Il en doutait d’autant plus qu’il lui semblait autrement que ce dernier serait venu le sortir du cachot. Le prince orc savait bien que ce n’était pas Cyan qui l’avait attaqué. En même temps, Cyan ne voulait pas croire que Gulrik soit mort. Pas lui. Tout ça parce qu’ils s’étaient embrassés en oubliant que pour le reste du monde un humain prenant un orc pour amant était inconcevable. Les orcs étaient pourtant bien plus que des brutes à la peau verte, aux membres épais et aux grosses dents. Et en même temps, que faisait cet archer humain à Orcania avec ses flèches empoisonnées ? Cyan regrettait de ne pas avoir réussi à convaincre les orcs de son existence. Si Gulrik et lui n’avaient pas été surpris par un humain, mais par d’autres orcs, le résultat aurait été différent. Cela ne servait à rien hélas de se perdre dans des possibilités qui ne s’étaient pas produites.
Il semblait tout de même à Cyan que les orcs auraient dû se rendre compte que les blessures de Gulrik avaient été causées par des flèches et non son poignard dont la lame n’avait été enduite d’aucune substance empoisonnée. Cyan aurait certes pu nettoyer le sang et le poison, mais des flèches et un poignard n’entraînaient pas les mêmes dommages. Peut-être que les orcs se moquaient de la vérité. Cyan était humain et cela suffisait pour le juger coupable. En un sens, les orcs n’avaient pas tort. C’était bien un humain qui avait blessé Gulrik et sans Cyan, le mystérieux archer barbu n’aurait pas pris l’orc pour cible.
Cyan n’était pas catastrophé de savoir que sa misérable existence arrivée à son terme, seulement il aurait voulu être certain que Gulrik se remettait. Sans compter qu’il était tracassé à l’idée que l’archer aux flèches empoisonnées se promenait en toute liberté et impunité à Orcania.
Par ailleurs, attendre la mort n’avait rien de plaisant, c’était une forme de torture, une punition voulue par les orcs que Cyan était obligé de subir.
Il avait froid et faim. Le pain qui lui avait été donné était si dur qu’il était immangeable. Un orc aurait peut-être pu le casser avec ses dents, mais pas lui. Essayer de le mouiller avec un peu d’eau n’avait pas aidé. Du coup, c’était les souris et les rats de la prison qui avaient fait bombance pendant que Cyan ne pouvait rien faire d’autre que broyer du noir.
Une éternité plus tard, l’orc à l’oreille déchiquetée débarqua.
— C’est l’heure de ta pendaison, déclara-t-il.
Cyan se leva et fit une ultime tentative pour s’enquérir du devenir du prince orc, en vain.
L’orc l’empoigna par le bras et Cyan s’efforça de rester digne. Une part de lui avait envie de lutter et vivre, mais une autre était résignée.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Whaou quel épisode merci à toi ^o^

J'ai tellement peur pour Cyan et je suis triste pour lui que personne ne l'ai cru, je croise les doigts pour qu'au dernier moment quelqu'un vienne le sauver

J'espère aussi que Gulrik va bien :) vivement demain pour lire la suite ^___^

Anonyme a dit…

Allez Gulrik il est tempsde te réveiller et de sauver Cyan !
Merci pour cette suite. ^^