Le marchand secoua la tête.
— Non. Que deviendrons-nous sans toi ? Tu es peut-être à l'origine de cette demande, mais je n'avais pas à m'emparer du bien d'autrui. Je suis vieux. Je suis juste venu vous revoir une dernière fois. Je ne voulais pas que vous restiez dans l'ignorance de mon sort.
— Rien ne t'oblige à retourner te constituer prisonnier, fit remarquer l'aîné.
— J'ai donné ma parole et je crains des représailles, si je la trahissais, soupira le marchand.
Beau, lui, était décidé. N'en déplaise à son père, il était coupable. S'il avait exigé quelque chose de matériel, comme ses frères et sœurs, son père ne se serait pas retrouvé dans cette situation.
— J'irai, répéta-t-il.
— Que tu es sot, tu n'es pas une fille ! s'écria la cadette. Tu aurais l'air fin en robe, ajouta-t-elle.
Beau n'avait pas pensé à se travestir, juste à prendre la place de son père et tenter de raisonner cet homme, tout monstrueux qu'il soit, lui faire valoir que c'était bien cher payé un instant d'égarement.
Il contempla l'idée sérieusement, puis renonça. S'il cherchait à tromper la Bête, il ne risquait que de l'énerver davantage, quand elle se rendrait compte de la supercherie, car il était inévitable qu'elle réalise le véritable sexe de Beau.
Le marchand tenta d'argumenter. Ses frères qui n'avaient guère envie de se retrouver avec toutes les corvées essayèrent de le raisonner. Ses sœurs s'efforcèrent également de le dissuader, mais mollement.
Beau ne fléchit pas et prépara un maigre bagage : quelques vêtements, ses trois livres favoris, un casse-croûte et la magnifique rose. Il leur donna à tous l'accolade en guise d'adieux, enfourcha le vieux cheval de son père, leur recommanda de bien veiller les uns sur les autres et s'en fut pour le château de la Bête dissimulé dans la forêt qu'ils devaient traverser avant d'arriver à leur modeste maison.
En dépit de la description sinistre qu'en avait fait son père, Beau demeura un instant interloqué en arrivant devant les tours noires tarabiscotées et les hauts remparts.
Déglutissant, il franchit la grand porte qui était étonnamment ouverte.
Il déboucha dans un splendide jardin où des roses de toutes les couleurs poussaient en abondance. Au milieu, des statues de pierres blanches de nymphes et de centaures se dressaient.
Beau descendit de sa monture et appela :
— Il y a quelqu'un ?
Il dressa l'oreille dans l'attente d'une réponse, mais n'entendit que le bourdonnements des abeilles qui butinaient.
— Non. Que deviendrons-nous sans toi ? Tu es peut-être à l'origine de cette demande, mais je n'avais pas à m'emparer du bien d'autrui. Je suis vieux. Je suis juste venu vous revoir une dernière fois. Je ne voulais pas que vous restiez dans l'ignorance de mon sort.
— Rien ne t'oblige à retourner te constituer prisonnier, fit remarquer l'aîné.
— J'ai donné ma parole et je crains des représailles, si je la trahissais, soupira le marchand.
Beau, lui, était décidé. N'en déplaise à son père, il était coupable. S'il avait exigé quelque chose de matériel, comme ses frères et sœurs, son père ne se serait pas retrouvé dans cette situation.
— J'irai, répéta-t-il.
— Que tu es sot, tu n'es pas une fille ! s'écria la cadette. Tu aurais l'air fin en robe, ajouta-t-elle.
Beau n'avait pas pensé à se travestir, juste à prendre la place de son père et tenter de raisonner cet homme, tout monstrueux qu'il soit, lui faire valoir que c'était bien cher payé un instant d'égarement.
Il contempla l'idée sérieusement, puis renonça. S'il cherchait à tromper la Bête, il ne risquait que de l'énerver davantage, quand elle se rendrait compte de la supercherie, car il était inévitable qu'elle réalise le véritable sexe de Beau.
Le marchand tenta d'argumenter. Ses frères qui n'avaient guère envie de se retrouver avec toutes les corvées essayèrent de le raisonner. Ses sœurs s'efforcèrent également de le dissuader, mais mollement.
Beau ne fléchit pas et prépara un maigre bagage : quelques vêtements, ses trois livres favoris, un casse-croûte et la magnifique rose. Il leur donna à tous l'accolade en guise d'adieux, enfourcha le vieux cheval de son père, leur recommanda de bien veiller les uns sur les autres et s'en fut pour le château de la Bête dissimulé dans la forêt qu'ils devaient traverser avant d'arriver à leur modeste maison.
En dépit de la description sinistre qu'en avait fait son père, Beau demeura un instant interloqué en arrivant devant les tours noires tarabiscotées et les hauts remparts.
Déglutissant, il franchit la grand porte qui était étonnamment ouverte.
Il déboucha dans un splendide jardin où des roses de toutes les couleurs poussaient en abondance. Au milieu, des statues de pierres blanches de nymphes et de centaures se dressaient.
Beau descendit de sa monture et appela :
— Il y a quelqu'un ?
Il dressa l'oreille dans l'attente d'une réponse, mais n'entendit que le bourdonnements des abeilles qui butinaient.
1 commentaire:
Quel suspens ^^
Merci pour l'épisode, comme je suis curieuse de voir leur première rencontre, décidément ce conte me plait chaque jour un peu plus :)
Hâte de lire la suite XD
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