lundi 12 juin 2017

A travers les millénaires - 57

Dès qu'il eut admis que ses rêves n'en étaient pas vraiment, les images se mirent à affluer à sa mémoire, plus vives et précises. Des pans entiers de conversations lui revenaient même. 
Il cessa de se rendre en cours. Cela faisait de toute façon déjà un moment qu'il avait du mal à suivre en raison de ses nuits tronqués et plongea dans ses souvenirs.
Au milieu des horreurs de la guerre qu'il avait apparemment menée durant des siècles du mauvais côté de la barrière, tranchant des anneaux, il y avait cet amour pur et éblouissant.
Autant il aurait aimé oublier tous ceux qu'ils avaient dû tuer et toutes les souffrances qu'il avait causées et subies, autant il voulait préserver la mémoire de cet âme qui avait traversé les millénaires à ses côtés. En lui, naissait l'espoir de retrouver une fois encore Kuma.

    Quand il retourna chez le médecin, il lui demanda s'il pouvait le mettre en relation avec ses autres patients qui étaient comme lui. D'abord, le docteur Kazan refusa, question de secret professionnel, puis il dit qu'il parlerait aux personnes concernées et communiquerait ses coordonnées. Ainsi, s'ils souhaitaient contacter Zark, ils le feraient.
Zark dut se contenter de cela. Après quoi, il se confia sur certaines morts épouvantables qu'il avait vécues. En fin de séance, il mentionna son âme sœur. Kazan fut très intéressé, car aucun de ses autres patients se rappelant de leurs réincarnations n'avaient abordé le sujet. Sa femme, par contre, avait affirmé qu'il était son âme sœur. Elle l'avait reconnu avec son cœur cependant, et pas au premier regard. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait longtemps rechigné à s'unir à lui.
— Est-ce que votre femme accepterait de me rencontrer ?
— Je ne sais pas si mélanger ainsi ma vie privée et professionnelle... commença Kazan.
— Ce n'est pas vous que je veux voir en dehors des murs de votre cabinet, argua Zark. Vous n'avez pas à craindre que je la séduise puisque vous êtes le bon.
— Je n'ai pas de crainte de ce genre. Je suppose que c'est à elle de décider si elle veut ou pas faire votre connaissance.  Mais je vous prierai de ne plus insister si elle refuse, ou alors vous vous passerez de mes services.

1 commentaire:

Jeckyll a dit…

Merci pour cette histoire toujours aussi passionnante ^^

J'ai hâte de voir ce que la femme du docteur pourra lui dire :)