vendredi 23 juin 2017

Le Beau et la Bête - 1

Il était une fois un marchand qui possédait une fortune immense et avait six enfants, trois filles et trois garçons qui étaient fort agréables à regarder, surtout le benjamin que tout le monde ne cessait de complimenter, si bien qu'il avait été surnommé Beau. Ses frères et sœurs en avaient conçu une jalousie certaine et se moquaient volontiers de lui. Beau, pourtant, avait excellent caractère et ne tirait aucune fierté ni de son apparence ni des richesses de son père. Il passait le plus clair de son temps le nez fourré dans un livre, sans se soucier des habits qu'il portait et c'est tout juste s'il donnait un coup de peigne à ses cheveux auburn.
A l'opposé ses deux frères et trois sœurs traînaient devant les miroirs, changeant sans cesse de tenue, se rendant de bals en festivités, ne recherchant que la compagnie de la bonne société. Ils voulaient épouser des gens de la noblesse et méprisaient les filles et fils de marchands moins riches qu'eux.

Un jour, cependant, la roue de la fortune tourna et le marchand, suite à de mauvais placements et la perte de plusieurs navires à marchandises, se retrouva forcé de quitter la ville pour une modeste maison à la campagne.
A l'idée de mener une vie de paysan, les aînés pâlirent et blâmèrent leur père. Ils tentèrent bien de se marier en urgence, mais désormais sans le sou, ils n'étaient plus de bons partis et toutes les portes leur furent fermées.
Beau, lui, accepta plus facilement la situation, même si sa bibliothèque se réduisit à une poignée de livres. A la différence de ses frères, il ne rechigna pas à labourer la terre et comme ses sœurs ne faisaient que pleurer et se lamenter, il se chargea même du ménage et de la préparation des repas.
Au début, ses tâches physiques l'épuisèrent, lui qui n'était pas habitué à s'activer autant, puis il s'endurcit, son corps mince se musclant et sa peau pâle dorant au soleil.
Il devint encore plus beau, agaçant encore davantage ses frères et sœurs qui se mirent à le railler plus cruellement encore.
De nature généreuse, Beau leur pardonnait. Il abattait plus d'ouvrage qu'eux tous réunis, mais pouvait encore se poser parfois pour lire un peu, là où ses sœurs et frères étaient définitivement privés de leur plaisir : se vêtir élégamment et sortir.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Voilà un conte qui va me plaire car j'adore la belle et la bête alors la version revisité c'est du bonheur ^__^

Merci pour l'épisode du jour et du mal que tu te donnes pour nous faire plaisir à chaque fois :)

J'ai hâte de lire la suite, en attendant passe un bon week-end XD

marine a dit…

ah ce debut de conte me plait totalement !!
Je suis tres pressée de voir la suite
bon week end