A travers la grille, la Bête lui tendit le pain.
— Merci, dit Beau, en prenant la miche de la main aux ongles griffus.
— Aujourd'hui, non plus, vous n'allez pas réclamer votre liberté ?
Il avait décidément l'air d'y tenir, mais Beau était sûr qu'il la lui refuserait.
— Me l'accorderez-vous ?
— Non ! cracha la Bête.
Beau sourit.
— En gros, vous voulez que je dépense ma salive pour rien.
— Pourquoi me tiens-tu ainsi tête ? grogna la Bête, le toisant de toute sa hauteur.
— Parce que je n'ai pas l'impression que ramper devant vous m'apportera quoique ce soit.
— Je pourrais te briser en deux comme un simple fétu de paille, répliqua la Bête, en mimant le geste.
Beau ne trembla pas. Il avait déjà pu constater que la Bête était plus prompt à grogner qu'à griffer.
— Je n'en doute pas.
La Bête repartit, mais revint dans la matinée l'interroger sur son livre en cours, puis réapparut le midi avec un copieux déjeuner. Apparemment, l'affamer n'était pas au programme.
Quand il débarqua à nouveau dans l'après-midi, à en croire le rayon de soleil qui venait éclairer son cachot, Beau arriva à la conclusion que pour une raison mystérieuse la Bête appréciait sa compagnie.
— Vos roses sont très belles, dit-t-il en caressant les pétales flétrissant de la sienne.
La Bête partit dans une longue tirade sur les soins qu'il accordait à ses rosiers et Beau comprit enfin pourquoi l'étrange homme qui lui faisait face avait pu s'énerver autant qu'une soit cueillie sans son autorisation. Il chérissait ses fleurs comme le marchand ses enfants. Le prix exigé en contrepartie de ce vol demeurait dément, mais s'expliquait, à défaut de se justifier vraiment.
— Je dois vous ennuyer avec mes histoires de taille et de pucerons, conclut finalement la Bête.
Beau qui avait en effet décroché sur la fin, s'en voulut.
— Mais non, assura-t-il. Je lisais de temps en temps des ouvrages de botanique, autrefois, quand mon père avait les moyens.
— Vous adorez vraiment les livres, constata la Bête.
Ouvrant la porte de la cellule de Beau, il lui intima de le suivre. Le jeune homme, plein de curiosité, ne se fit pas prier. Mais s'il n'y avait passé qu'une journée, il n'était que trop content de quitter le sinistre endroit pour découvrir le reste du château.
— Merci, dit Beau, en prenant la miche de la main aux ongles griffus.
— Aujourd'hui, non plus, vous n'allez pas réclamer votre liberté ?
Il avait décidément l'air d'y tenir, mais Beau était sûr qu'il la lui refuserait.
— Me l'accorderez-vous ?
— Non ! cracha la Bête.
Beau sourit.
— En gros, vous voulez que je dépense ma salive pour rien.
— Pourquoi me tiens-tu ainsi tête ? grogna la Bête, le toisant de toute sa hauteur.
— Parce que je n'ai pas l'impression que ramper devant vous m'apportera quoique ce soit.
— Je pourrais te briser en deux comme un simple fétu de paille, répliqua la Bête, en mimant le geste.
Beau ne trembla pas. Il avait déjà pu constater que la Bête était plus prompt à grogner qu'à griffer.
— Je n'en doute pas.
La Bête repartit, mais revint dans la matinée l'interroger sur son livre en cours, puis réapparut le midi avec un copieux déjeuner. Apparemment, l'affamer n'était pas au programme.
Quand il débarqua à nouveau dans l'après-midi, à en croire le rayon de soleil qui venait éclairer son cachot, Beau arriva à la conclusion que pour une raison mystérieuse la Bête appréciait sa compagnie.
— Vos roses sont très belles, dit-t-il en caressant les pétales flétrissant de la sienne.
La Bête partit dans une longue tirade sur les soins qu'il accordait à ses rosiers et Beau comprit enfin pourquoi l'étrange homme qui lui faisait face avait pu s'énerver autant qu'une soit cueillie sans son autorisation. Il chérissait ses fleurs comme le marchand ses enfants. Le prix exigé en contrepartie de ce vol demeurait dément, mais s'expliquait, à défaut de se justifier vraiment.
— Je dois vous ennuyer avec mes histoires de taille et de pucerons, conclut finalement la Bête.
Beau qui avait en effet décroché sur la fin, s'en voulut.
— Mais non, assura-t-il. Je lisais de temps en temps des ouvrages de botanique, autrefois, quand mon père avait les moyens.
— Vous adorez vraiment les livres, constata la Bête.
Ouvrant la porte de la cellule de Beau, il lui intima de le suivre. Le jeune homme, plein de curiosité, ne se fit pas prier. Mais s'il n'y avait passé qu'une journée, il n'était que trop content de quitter le sinistre endroit pour découvrir le reste du château.