Le lendemain, avec d'autres adolescents, Wen monta dans la navette qui devait les conduire à une base militaire et les transformer en valeureux soldats.
L'homme qui les accueillit là-bas, un général célèbre avec près de quarante de carrière derrière lui, lui parut familier, mais lui fut bizarrement de suite antipathique.
Il y avait pourtant quelque chose d'incroyable à ce que pareil homme qui avait survécu à tant de batailles contre leurs ennemis extraterrestres prenne la peine de leur adresser un discours de bienvenue.
Quand ses camarades s'enthousiasmèrent d'avoir rencontré ce héros, Wen ne se joignit pas aux louanges. Il savait, lui, que cet homme n'était pas si admirable que cela, que si la mort l'avait épargné, c'était plus une affaire de chance que de brillantes tactiques militaires. Il n'avait aucune idée d'où il tirait ses certitudes, ou plutôt il ne creusait volontairement la question. Il avait le sentiment qu'alors il perdrait toute envie de se battre.
Il s'habitua plus vite qu'il n'aurait cru à la vie militaire : le milieu exclusivement masculin, les horaires stricts, les ordres auxquels il fallait obéir sans discuter, les longues heures passer à manipuler des pistolets, des canons, des fusils, des ordinateurs aux commandes meurtrières... Tout lui était familier, comme s'il l'avait déjà vécu. Mais si c'était le cas... Il repoussait l'idée. S'il se souvenait, il souffrirait.
Il était doué dans le maniement des armes, toutes sans exception. Les instructeurs n'en revenaient pas. Wen visait, tirait et faisait mouche en plein centre, presque à chaque fois. Il montait et démontait avec aisance, même les yeux bandés.
Au bout de trois mois, il fut convoqué dans le bureau du général. Sur ordre de ce dernier, Wen s'assit sur le tabouret en plastique dur et inconfortable, tâchant de garder un visage neutre pour ne pas trahir la défiance que lui inspirait l'homme qui lui faisait face. Wen se doutait de la raison pour laquelle on l'avait fait venir : il n'était pas utile qu'il suive la formation jusqu'au bout, il était déjà opérationnel pour le combat.
Et c'est en effet ce que le général lui annonça. Tous les instructeurs avaient été unanimes : Wen avait tout du vétéran... excepté qu'il venait de débarquer.
— Comme si vous aviez été soldat dans une autre vie, conclut le général en laissant échapper un rire.
L'homme guettait sa réaction.
Wen se força à demeurer de marbre. Oui, c'était ça, mais il ne voulait pas que la mémoire lui revienne, pas encore. Cependant, il ne pourrait pas lutter contre l'inévitable phénomène si le général continuait à le provoquer.
L'homme qui les accueillit là-bas, un général célèbre avec près de quarante de carrière derrière lui, lui parut familier, mais lui fut bizarrement de suite antipathique.
Il y avait pourtant quelque chose d'incroyable à ce que pareil homme qui avait survécu à tant de batailles contre leurs ennemis extraterrestres prenne la peine de leur adresser un discours de bienvenue.
Quand ses camarades s'enthousiasmèrent d'avoir rencontré ce héros, Wen ne se joignit pas aux louanges. Il savait, lui, que cet homme n'était pas si admirable que cela, que si la mort l'avait épargné, c'était plus une affaire de chance que de brillantes tactiques militaires. Il n'avait aucune idée d'où il tirait ses certitudes, ou plutôt il ne creusait volontairement la question. Il avait le sentiment qu'alors il perdrait toute envie de se battre.
Il s'habitua plus vite qu'il n'aurait cru à la vie militaire : le milieu exclusivement masculin, les horaires stricts, les ordres auxquels il fallait obéir sans discuter, les longues heures passer à manipuler des pistolets, des canons, des fusils, des ordinateurs aux commandes meurtrières... Tout lui était familier, comme s'il l'avait déjà vécu. Mais si c'était le cas... Il repoussait l'idée. S'il se souvenait, il souffrirait.
Il était doué dans le maniement des armes, toutes sans exception. Les instructeurs n'en revenaient pas. Wen visait, tirait et faisait mouche en plein centre, presque à chaque fois. Il montait et démontait avec aisance, même les yeux bandés.
Au bout de trois mois, il fut convoqué dans le bureau du général. Sur ordre de ce dernier, Wen s'assit sur le tabouret en plastique dur et inconfortable, tâchant de garder un visage neutre pour ne pas trahir la défiance que lui inspirait l'homme qui lui faisait face. Wen se doutait de la raison pour laquelle on l'avait fait venir : il n'était pas utile qu'il suive la formation jusqu'au bout, il était déjà opérationnel pour le combat.
Et c'est en effet ce que le général lui annonça. Tous les instructeurs avaient été unanimes : Wen avait tout du vétéran... excepté qu'il venait de débarquer.
— Comme si vous aviez été soldat dans une autre vie, conclut le général en laissant échapper un rire.
L'homme guettait sa réaction.
Wen se força à demeurer de marbre. Oui, c'était ça, mais il ne voulait pas que la mémoire lui revienne, pas encore. Cependant, il ne pourrait pas lutter contre l'inévitable phénomène si le général continuait à le provoquer.
3 commentaires:
Wen ne voudrait pas inconsciemment se souvenir de ses vies... dans un sens je le comprends mais peut-être la rencontre avec son âme sœur débloquera la situation qui sait ^^
Merci pour l'épisode, je suis tellement à fond dans l'histoire que j'ai peur pour Wen qu'il souffre encore
Vivement la suite :)
Oui, Wen a trop dégusté dans sa vie précédente... Mais il va être obligé de faire face à son passé.
Bah merde alors je ne m'attendais pas à ce que Warlo meurt. Bordel, pauvre Hoshi, une vie déjà si dure et il a perdu son amour à peine quelques heures après l'avoir trouvé.
J'espère que Wen va accepter de se laisser envahir par ses souvenirs avant de croiser Hoshi, parce que je doute qu'Hoshi sera en mesure lui de reconnaitre Wen sinon.
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