jeudi 27 août 2015

Contes modernes - 116

— Vous avez prévenu la police ?
— Oui, mais j'ai pris sur moi de ne pas t'impliquer de façon à ce que tu ne sois pas dérangé et j'ai bien fait, car aux dernières nouvelles, ce maladroit de Carmin a été vu à l'aéroport. Apparemment, il existe une montagne qui a le même nom que la tienne en Suisse. Ce type est une catastrophe ambulante.
Cole grimaça.
— Et je suis supposé me le coltiner ? Comment a-t-il pu devenir éditeur?
— C'était une promotion exceptionnelle dû au fait que nul ne souhaitait se charger de toi. Autrement, il a le mérite d'accomplir toutes les tâches ingrates sans broncher.
— Et j'en fais partie, déclara Cole mi-figue, mi-raisin.
— Pour les autres, pas pour lui. Il est un de tes fans.
— Je supposé me réjouir d'avoir un idiot pour fan ?
Elisa rit.
— En tout le cas, dès qu'il aura été retrouvé, je l'accompagnerai jusqu'à chez toi.
— Ce que tu aurais dû faire depuis le début.
— Il a prétendu être capable de se débrouiller seul et il m'était déconseillée de crapahuter dans la montagne vu mon état. Tu n'as pas de si beaux yeux que cela.
— Tu as eu raison de faire preuve de prudence, assura Cole, sans se formaliser.
Ses prunelles d'un vert boueux n'avait en effet rien de très attrayant comparées par exemple à ceux noisettes de Hans.
— En attendant, les gens au boulot n'assurent pas.
— Merci d'être venue alors que tu es supposée être encore en congé.
— Oui, je suis fantastique. Tu as l'art de savoir t'entourer des bonnes personnes. Moi ou encore ce petit jeune homme...
— Et si nous nous mettions au travail ? suggéra Cole, craignant qu'Elisa ne pose davantage de questions sur Hans et qu'il ne trahisse sans le vouloir ses sentiments à son égard.
— Je suis en vacances, je te rappelle. Je vais me contenter de récupérer ce que tu as écrit et l'apporter au bureau.
Cole leva les yeux au plafond et lâcha un juron. C'était vraiment n'importe quoi entre le nouvel éditeur disparu et l'ancienne venue en touriste...
Il y eut un coup à la porte et Hans passa la tête dans l'entrebâillement.
— Je vous amène un plateau chacun ou vous souhaitez déjeuner en bas?
— Nous allons descendre, assura Elisa, sans donner à Cole le temps de répondre.
Il aurait autant préféré éviter qu'ils mangent tous ensemble, mais pouvait difficilement discuter le choix d'Elisa qui n'était là que parce qu'elle le voulait bien.
Il eut plaisir de constater qu'Hans attendait sa confirmation. Il la donna, en maudissant intérieurement cet idiot de Carmin Hood qui n'avait pas été fichu de trouver son chalet. Hans s'éclipsa, non sans excuser de les avoir dérangés. Il était trop adorable.
— Ce jeune homme m'a tout l'air d'une perle. J'espère que tu le paies bien.
Cole n'osa pas dire qu'Hans ne gagnait que le gite et le couvert en échange de son travail. Il s'en sentait déjà assez coupable comme cela et n'avait pas besoin qu'Elisa le lui reproche en plus.
— Je suis traité comme un roi, approuva-t-il.
— Pendant que tu rassembles ta production afin que je l'emporte avec moi, je vais aller l'aider.
Cela déplut à Cole, craignant ce qui allait être raconté derrière son dos, mais il ne trouva aucun prétexte pour l'en empêcher.
Il se dépêcha donc de faire ce qu'Elisa lui avait demandé et les rejoignit en bas aussi vite que sa canne le lui permettait.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

L'histoire devient de plus en plus intéressante merci pour l'épisode ^^

J'ai bien rigolé à propos de Carmin Hood et je suis curieuse de voir quel conte se cache derrière mais pour le moment je suis à fond dans la relation Cole/Hans et je suis curieuse de voir si Elisa va mettre encore plus son grain de sel lol

Vivement le prochain épisode :)

Illyshbl a dit…

ça va peut-être même être trop salé pour notre héros amateur de sucré :)