Cole l'avait trouvé d'une maturité remarquable et cherché à en savoir plus sur la situation de l'adolescent et de la petite avant de prendre une quelconque décision à leur sujet. Hans s'était montré réticent à se confier, s'en tenant à sa première version, à savoir qu'ils s'étaient égarés, mais après avoir vérifié que sa sœur ne pouvait pas entendre, comme elle chantonnait en dessinant, il avait fini par révéler la terrible vérité : leur père avait voulu qu'ils se perdent dans la montagne pour ne plus avoir à s'occuper d'eux.
Il avait déjà essayé une fois, mais Hans avait réussi à le rattraper et à le convaincre qu'ils pouvaient lui être utile pour le ménage et ce genre de chose. Cependant, son père n'avait pas tardé à trouver que non, décidément deux gosses dans les pattes, cela le gênait : il ne pouvait pas ramener de femme à la maison et cela faisait deux bouches de plus à nourrir dans le budget alimentaire. Sous prétexte d'un pique-nique, ils avaient roulé des heures et des heures, il les avait obligés à grimper, faisant des tours et des détours et puis, il s'était tapé le front « j'ai oublié le panier du repas » et il était reparti. Hans lui avait couru après, mais les pleurs de Gretel, tombée en essayant de les suivre l'avaient retenu et après, cela avait été trop tard, son père avait disparu. Il avait été impossible de retrouver sa trace et voilà comment ils s'étaient retrouvés à errer jusqu'à tomber par chance sur le chalet de l'écrivain.
Cole avait été atterré par l'attitude du père. Les yeux noisettes de l'adolescent était resté secs, mais son air infiniment triste avait remué Cole au plus profond de lui-même.
— Gretel ne comprend pas vraiment, elle est trop petite pour cela, avait conclu Hans.
Cole avait songé que l'adolescent lui-même était tout de même bien jeune pour cela. Quant à lui, il ne pouvait pas les prendre sous son aile, ne le souhaitait pas. Hélas, une fois ramenés à la civilisation, ce qui les attendait n'avait rien de joyeux. Même si le père était retrouvé, ce dernier serait jugé inapte à s'occuper d'eux, et ils seraient placés dans un quelconque foyer, pas forcément le même.
— Mais je crains que nous ne soyons séparés, avait ajouté l'adolescent.
— Vous pouvez rester ici quelque temps, s'était entendu dire Cole à sa propre surprise.
Le visage de Hans s'était illuminé d'un sourire qui l'avait embelli. Cole l'avait trouvé mignon. Il s'était morigéné parce que son interlocuteur n'avait que quinze-seize ans, et lui trente-deux, soit le double et, avec de surcroît des cheveux déjà grisonnants.
Cole s'était rendu compte assez tôt qu'il était attiré par les autres garçons, cependant le sexe ne l'avait jamais particulièrement intéressé, et même si son cœur avait battu plus fort pour certains de ses camarades, il n'avait jamais poursuivi personne de ses assiduités, et était resté seul. Ce qui lui procurait le plus de plaisir, c'était de jouer avec les mots et si cela le démangeait vraiment, il se caressait en solitaire.
A la fin de sa première année universitaire, son premier roman ayant reçu un bon accueil, il avait arrêté ses études et s'était consacré à l'écriture. Dès le troisième, il avait déménagé, se coupant du reste du monde, chose que sa mère n'avait pas compris. Il avait eu beau lui répéter encore et encore que cela n'avait rien à voir avec les brûlures qu'il avait récolté dans son enfance quand il s'était mis en tête de récupérer la lourde friteuse en fonte sur la plaque tandis que sa mère s'attardait au téléphone, elle n'avait pas voulu le croire. Et pourtant, c'était vrai. Claudiquer, devoir s'aider d'une canne pour se déplacer en raison de son pied endommagé, avoir des marques sur le corps ne le dérangeait pas. Il était différent de toute façon, l'avait toujours été et ce n'était ni ses brûlures, si sa sexualité, mais bien son imagination galopante qui l'avait poussé à s'isoler. Les mots l'obsédaient, le fascinaient, l'absorbaient. Il n'aimait rien tant que s'y perdre. Écrire, c'était un monde d'infinités possibilités. A côté, la réalité était bien pauvre, bourrée de règles et de limites.
Il avait déjà essayé une fois, mais Hans avait réussi à le rattraper et à le convaincre qu'ils pouvaient lui être utile pour le ménage et ce genre de chose. Cependant, son père n'avait pas tardé à trouver que non, décidément deux gosses dans les pattes, cela le gênait : il ne pouvait pas ramener de femme à la maison et cela faisait deux bouches de plus à nourrir dans le budget alimentaire. Sous prétexte d'un pique-nique, ils avaient roulé des heures et des heures, il les avait obligés à grimper, faisant des tours et des détours et puis, il s'était tapé le front « j'ai oublié le panier du repas » et il était reparti. Hans lui avait couru après, mais les pleurs de Gretel, tombée en essayant de les suivre l'avaient retenu et après, cela avait été trop tard, son père avait disparu. Il avait été impossible de retrouver sa trace et voilà comment ils s'étaient retrouvés à errer jusqu'à tomber par chance sur le chalet de l'écrivain.
Cole avait été atterré par l'attitude du père. Les yeux noisettes de l'adolescent était resté secs, mais son air infiniment triste avait remué Cole au plus profond de lui-même.
— Gretel ne comprend pas vraiment, elle est trop petite pour cela, avait conclu Hans.
Cole avait songé que l'adolescent lui-même était tout de même bien jeune pour cela. Quant à lui, il ne pouvait pas les prendre sous son aile, ne le souhaitait pas. Hélas, une fois ramenés à la civilisation, ce qui les attendait n'avait rien de joyeux. Même si le père était retrouvé, ce dernier serait jugé inapte à s'occuper d'eux, et ils seraient placés dans un quelconque foyer, pas forcément le même.
— Mais je crains que nous ne soyons séparés, avait ajouté l'adolescent.
— Vous pouvez rester ici quelque temps, s'était entendu dire Cole à sa propre surprise.
Le visage de Hans s'était illuminé d'un sourire qui l'avait embelli. Cole l'avait trouvé mignon. Il s'était morigéné parce que son interlocuteur n'avait que quinze-seize ans, et lui trente-deux, soit le double et, avec de surcroît des cheveux déjà grisonnants.
Cole s'était rendu compte assez tôt qu'il était attiré par les autres garçons, cependant le sexe ne l'avait jamais particulièrement intéressé, et même si son cœur avait battu plus fort pour certains de ses camarades, il n'avait jamais poursuivi personne de ses assiduités, et était resté seul. Ce qui lui procurait le plus de plaisir, c'était de jouer avec les mots et si cela le démangeait vraiment, il se caressait en solitaire.
A la fin de sa première année universitaire, son premier roman ayant reçu un bon accueil, il avait arrêté ses études et s'était consacré à l'écriture. Dès le troisième, il avait déménagé, se coupant du reste du monde, chose que sa mère n'avait pas compris. Il avait eu beau lui répéter encore et encore que cela n'avait rien à voir avec les brûlures qu'il avait récolté dans son enfance quand il s'était mis en tête de récupérer la lourde friteuse en fonte sur la plaque tandis que sa mère s'attardait au téléphone, elle n'avait pas voulu le croire. Et pourtant, c'était vrai. Claudiquer, devoir s'aider d'une canne pour se déplacer en raison de son pied endommagé, avoir des marques sur le corps ne le dérangeait pas. Il était différent de toute façon, l'avait toujours été et ce n'était ni ses brûlures, si sa sexualité, mais bien son imagination galopante qui l'avait poussé à s'isoler. Les mots l'obsédaient, le fascinaient, l'absorbaient. Il n'aimait rien tant que s'y perdre. Écrire, c'était un monde d'infinités possibilités. A côté, la réalité était bien pauvre, bourrée de règles et de limites.
1 commentaire:
Merci pour l'épisode du jour, j'apprécie déjà beaucoup Cole depuis son apparition dans le conte précédent et je sens que Hans va me plaire aussi lol
J'ai hâte de voir le retour dans le présent pour savoir ce que fais Hans ici ^^
vivement la suite XD
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