Au dîner, Hans avait commencé à parler de leur départ prochain à sa sœur. La petite s'était réjouie à un tel point que Cole en avait été vexé. Il avait pourtant été gentil avec elle, la régalant de bonbons et de confitures.
— Cela ne veut pas dire que l'on va de nouveau vivre avec papa, avait précisé Hans sans que cela ne tempère l'enthousiasme de la fillette.
Cole aurait dû être content lui aussi. C'était aussi bien qu'Hans parte. Il ne devait pas avoir le plus léger soupçon sur la manière dont leur hôte le voyait. Cole n'avait toutefois jamais douté pouvoir résister à la tentation qu'Hans représentait, même avant de connaître son véritable âge. Il était trop jeune pour lui, l'avait toujours été. Le garder, lui et son sourire, à ses côtés, aurait été suffisant.
— Il n'y a pas d'urgence, même si je vais être obligé d'aller refaire les stocks d'ici trois jours au plus tard. Vous n'êtes pas obligés de partir de suite, avait-il déclaré.
— Non, non, ne restons pas, avait gémi Gretel.
— Si Cole est d'accord, nous sommes bien là, non ? avait argumenté Hans, qui était lui conscient de l'avenir bien incertain qui les attendait.
La petite s'était levée sans finir de manger pour aller bouder à l'étage.
Hans avait quitté la table à son tour et, après un regard désolé à Cole, était monté après elle.
C'était le lendemain que l'incendie avait eu lieu.
Cole, plongé dans son histoire, n'avait prêté attention ni à la chaleur grandissante ni à l'étrange odeur qui envahissait le chalet. C'était la fumée qui avait fini par l'alerter. Inquiet pour les deux enfants, il avait affronté les flammes qui léchaient l'escalier, criant en vains leurs noms. Il s'était approché au plus près de la fournaise. Il s'était époumoné, les yeux lui piquant tandis qu'il essayait de les voir à travers le rideau de fumée. Ils n'étaient à priori pas là. La précieuse canne de Cole avait pris feu et il avait dû la lâcher. Espérant que les enfants étaient dehors, loin du feu, Cole avait été chassé par les flammes de plus en plus vivaces. Il s'était traîné en haut avec peine, l'air lui manquant, non sans être mordu par le feu. Comme il était impossible de sortir par le bas, il avait dû se résigner à sauter. Il avait cependant longuement hésité à le faire, appelant encore les enfants par la fenêtre sans obtenir de réponse. Il ne s'était résolu qu'au dernier moment. Entre peut-être se rompre le cou ou mourir brulé vif à coup sûr, la meilleure option était bien la première. Il avait été assommé par la chute. Quand il avait repris conscience, les pompiers étaient arrivés. Il s'était laissé emmené à l'hôpital sans rien dire au sujet de Hans et Gretel en dépit de son inquiétude à leur égard. Il les soupçonnait d'être plus ou moins responsables de l'incendie et ne voulait pas qu'ils aient des ennuis. Il n'en souhaitait pas pour lui non plus. Dieu merci, nul corps n'avait été retrouvé dans les décombres du chalet et quelques jours plus tard, du fond de son lit d'hôpital, Cole avait lu dans le journal local que deux enfants amnésiques avaient été retrouvés au pied de la montagne. La photo qui illustrait l'article ne laissait pas de doute sur leur identité. Cole n'avait pas cru un instant qu'ils aient perdu la mémoire. Selon lui, Hans avait fait ce choix et persuadé sa sœur, afin d'épargner son père qui n'aurait pas manqué d'être jugé pour avoir abandonné ses enfants. L'affaire de l'incendie avait peut-être joué aussi, même si Cole ne savait pas ce qui s'était passé exactement. Il imaginait bien Gretel mettant accidentellement le feu, Hans ne réussissant pas à l'éteindre, n'osant pas appeler, s'enfuyant avec sa sœur, sans se douter que Cole avait de bonnes chances de rôtir vivant et d'ailleurs, peut-être l'aurait-il mérité vu ses sentiments coupables envers Hans.
— Cela ne veut pas dire que l'on va de nouveau vivre avec papa, avait précisé Hans sans que cela ne tempère l'enthousiasme de la fillette.
Cole aurait dû être content lui aussi. C'était aussi bien qu'Hans parte. Il ne devait pas avoir le plus léger soupçon sur la manière dont leur hôte le voyait. Cole n'avait toutefois jamais douté pouvoir résister à la tentation qu'Hans représentait, même avant de connaître son véritable âge. Il était trop jeune pour lui, l'avait toujours été. Le garder, lui et son sourire, à ses côtés, aurait été suffisant.
— Il n'y a pas d'urgence, même si je vais être obligé d'aller refaire les stocks d'ici trois jours au plus tard. Vous n'êtes pas obligés de partir de suite, avait-il déclaré.
— Non, non, ne restons pas, avait gémi Gretel.
— Si Cole est d'accord, nous sommes bien là, non ? avait argumenté Hans, qui était lui conscient de l'avenir bien incertain qui les attendait.
La petite s'était levée sans finir de manger pour aller bouder à l'étage.
Hans avait quitté la table à son tour et, après un regard désolé à Cole, était monté après elle.
C'était le lendemain que l'incendie avait eu lieu.
Cole, plongé dans son histoire, n'avait prêté attention ni à la chaleur grandissante ni à l'étrange odeur qui envahissait le chalet. C'était la fumée qui avait fini par l'alerter. Inquiet pour les deux enfants, il avait affronté les flammes qui léchaient l'escalier, criant en vains leurs noms. Il s'était approché au plus près de la fournaise. Il s'était époumoné, les yeux lui piquant tandis qu'il essayait de les voir à travers le rideau de fumée. Ils n'étaient à priori pas là. La précieuse canne de Cole avait pris feu et il avait dû la lâcher. Espérant que les enfants étaient dehors, loin du feu, Cole avait été chassé par les flammes de plus en plus vivaces. Il s'était traîné en haut avec peine, l'air lui manquant, non sans être mordu par le feu. Comme il était impossible de sortir par le bas, il avait dû se résigner à sauter. Il avait cependant longuement hésité à le faire, appelant encore les enfants par la fenêtre sans obtenir de réponse. Il ne s'était résolu qu'au dernier moment. Entre peut-être se rompre le cou ou mourir brulé vif à coup sûr, la meilleure option était bien la première. Il avait été assommé par la chute. Quand il avait repris conscience, les pompiers étaient arrivés. Il s'était laissé emmené à l'hôpital sans rien dire au sujet de Hans et Gretel en dépit de son inquiétude à leur égard. Il les soupçonnait d'être plus ou moins responsables de l'incendie et ne voulait pas qu'ils aient des ennuis. Il n'en souhaitait pas pour lui non plus. Dieu merci, nul corps n'avait été retrouvé dans les décombres du chalet et quelques jours plus tard, du fond de son lit d'hôpital, Cole avait lu dans le journal local que deux enfants amnésiques avaient été retrouvés au pied de la montagne. La photo qui illustrait l'article ne laissait pas de doute sur leur identité. Cole n'avait pas cru un instant qu'ils aient perdu la mémoire. Selon lui, Hans avait fait ce choix et persuadé sa sœur, afin d'épargner son père qui n'aurait pas manqué d'être jugé pour avoir abandonné ses enfants. L'affaire de l'incendie avait peut-être joué aussi, même si Cole ne savait pas ce qui s'était passé exactement. Il imaginait bien Gretel mettant accidentellement le feu, Hans ne réussissant pas à l'éteindre, n'osant pas appeler, s'enfuyant avec sa sœur, sans se douter que Cole avait de bonnes chances de rôtir vivant et d'ailleurs, peut-être l'aurait-il mérité vu ses sentiments coupables envers Hans.
3 commentaires:
Merci pour l'épisode du jour ^^
Au moins on est dans l'ambiance direct avec l'histoire de l'incendie :)
J'adore de plus en plus cette histoire et je suis déjà attachée aux personnages lol même si Gretel m'énerve XD
Hâte de lire la suite ^^
Gretel est pleine de bonnes intentions... excepté que Cole ne voulait pas les engraisser pour les manger, mais pour les remplumer ! :)
Cette histoire est vraiment mystérieuse, j'adore <3
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