Le garçon fée - 63

L'apprentissage du sort de nettoyage occupa Zibulinion durant trois jours entiers. A plus d'une reprise, il faillit abandonner, mais le souvenir du moment où, sous l'effet du sort de Relhnad, plus rien ne lui avait paru hors de sa portée, le soutint.
Quand le quatrième jour, il parvint à ses fins, il explosa de joie. Et même s'il ne pouvait décemment expliquer à quelqu'un pourquoi il s'était acharné à apprendre ce sort, il regretta de n'avoir personne avec qui partager la nouvelle. Folebiol lui manquait. Rêver de lui, cela n'était pas suffisant.
Il allait encore lui falloir 48 heures de patience avant le revoir. Même en étudiant, cela allait être long.
Comme il connaissait bien le contenu de ses manuels de première année, il décida de faire des exercices pratiques. Il s'exerça à agiter sa baguette dont il était de maîtriser toutes les subtilités du maniement et s'entraîna à voler. Il commença aussi prendre de l'avance sur l'apprentissage des sorts de première année. Tout cela lui permit de résister à l'envie absurde de se rendre dans le quartier où habitait Folebiol, juste pour être plus près de lui, à défaut de le voir.

Enfin, ce fut le jour de l'invitation. Zibulinion, trop content à l'idée de passer un moment avec Folebiol, fut incapable de faire quoique ce soit durant le trajet de bus.
Il n'eut aucun mal à retrouver la maison. Il traversa le jardin toujours aussi sauvage presque en courant, ne ralentissant qu'une fois en vue de la maison pour ne pas trahir son impatience.
Micro-déception, seul Zurmmiel l'attendait à la porte. Cependant Folebiol ne tarda pas à les rejoindre.
– Que fais-tu de beau de tes vacances ?
En général, quand il disait qu'il étudiait durant ses loisirs, cela passait mal. Zibulinion opta pour une demi-vérité :
– Je lis. Je vole. Enfin, j'essaie.
– Observes les oiseaux, tu verras, cela t'aidera énormément.
Zibulinion qui avait secrètement espéré que Folebiol offrirait de lui montrer comment faire et s'était imaginé qu'il viendrait dans son dos pour lui repositionner les ailes, en fut pour ses frais. Il se consola en se disant que c'était mieux ainsi, car au contact de l'adolescent aux cheveux fauve, il devenait tout chose.
– Et vous ? Vous vous êtes amusés comment ?
– On est allés au parc d'attraction ! On a reçu Joathilde ! J'ai joué avec mon train et avec mon ballon aussi ! raconta Zurmmiel.
– Et moi, je l'ai gardé.
– C'est pas vrai d'abord ! Toi aussi, t'étais content pour le parc !
– Je serais aussi bien resté avec les lapins du jardin.
Zibulinion sourit devant les chamailleries des deux frères. Ils ne semblaient pas pouvoir fonctionner autrement, quand bien même il était évident qu'ils tenaient l'un à l'autre.

    Au final, l'après-midi fut délicieuse, remplie de bavardages et de rires. C'est mélancolique que Zibulinion repartit chez lui. Il faudrait désormais attendre le retour à Valeiage pour voir à nouveau Folebiol. A l'appartement, il se sentait de trop. Tania n'était pas contente qu'il soit de retour, même si ce n'était pas pour longtemps. L'adolescente, ainsi que Victor, Alysielle et Rosita s'étaient habitués à leur vie à quatre et n'entendaient pas changer leur rythme durant le séjour de Zibulinion. Par trois fois, Alysielle ne s'était pas donnée la peine d'envoyer un papillon dans sa chambre pour lui rappeler que c'était l'heure de manger.