mardi 24 septembre 2013

Le garçon fée - 66

– Tu ne raconteras rien à personne...?
– Si je le faisais, tu ne serais pas le seul à être mis à l'index, Neyenje aussi et je ne le souhaite pas.
Zibulinion voulut la conforter dans sa décision de ne pas propager l'histoire :
– Je ne suis pas intéressé par Neyenje, la rassura-t-il.
Laloréa eut une moue dubitative :
– Ce n'est pas comme si tu avais du monde pour te courir après. En tout les cas, garde tes distances avec lui !
– Je ne cherche pas particulièrement sa compagnie...
Mais il l'appréciait, chose qu'il ne valait mieux ne pas préciser à la fée dorée.
– Très bien. L'affaire étant tirée au clair, allons-nous occuper de ton uniforme, déclara Laloréa en se mettant à marcher.
Zibulinion la rattrapa :
– Je n'ai pas de quoi payer... Ce n'est pas la peine.
– Je te l'offre.
– Hein ?
– Je te dois bien ça.
Zibulinion n'arrivait pas à comprendre. D'ailleurs, depuis le moment où elle était apparue, tout tenait du délire. Quoique juste avant, c'était tout aussi irréel : Neyenje nu, prêt à l'embrasser encore... Zibulinion rougit rien qu'en y repensant.
– C'est moi qui ait prolongé ton mutisme, avoua soudain Laloréa à voix basse.
– Quand ? Pourquoi ? s'écria Zibulinion.
– Par jalousie, ce qui est ridicule, tu ne ressembles à rien. Si tu répètes à quiconque que je t'ai lancé un sort, je nierai en bloc. Et rappelle-toi de ce que je peux faire ! Bref, je vais m'arranger avec ma mère et tu auras ton uniforme.
Seule Dame Nature savait ce dont elle était capable... Zibulinion se résigna à la suivre.
Ils marchèrent jusqu'à une maison de carte postale : murs crèmes, volets verts avec géraniums à chaque fenêtre.
Laloréa le poussa à grimper à l'étage et l'introduisit dans une pièce lumineuse où étaient accrochés des tissus de plein de couleurs différentes et de toutes sortes : soies, tulles, taffetas, velours... Au centre une femme qui ressemblait comme une sœur à Laloréa, mais en plus âgée, était assise sur un tabouret et très occupée à coudre à l'aide de... sa baguette magique.
– Lalé ! Combien de fois t'ai-je prié de ne pas me déranger quand je travaille ?
Le reproche ne troubla nullement Laloréa qui exposa la raison de sa venue : le souci d'uniforme de Zibulinion, sa volonté de le lui offrir, la nécessité que sa talentueuse de mère s'en charge.
Quand elle eut fini, tout que la mère de la fée dorée trouva à dire, fut :
– Rassure-moi, ce n'est pas ton petit ami ?
– Mère !  Il n'y a que Neyenje pour moi ! s'exclama Laloréa indignée.
La mère et la fille discutèrent encore un petit moment, prix et motivations, attribuant au passage des qualificatifs peu flatteurs à Zibulinion qui se demandait ce qui le retenait de partir.
Finalement, la mère envoya la fille dehors. D'un sort, elle mit Zibulinion en caleçon, d'un second elle lui prit ses mesures avec un mètre qui s'enroula autour du corps de l'adolescent, d'un troisième, elle lui rendit ses vêtements et l'expédia rejoindre Laloréa qui le raccompagna à la porte.
Zibulinion, sonné, n'eut plus qu'à se débrouiller pour rentrer chez lui.

2 commentaires:

Jeckyll a dit…

Hé ben dis donc ce fut vite fait avec la mère de Laloréa lol elle ressemble bien à sa fille tiens ^^

Merci pour l'épisode, je ne m'attendais pas à ce que ce soit Laloréa qui ai prolongé le sort ^^

Vivement la suite :D

Unknown a dit…

Alors c'était elle! Effectivement elle n'est pas si compatissante. Sa mère a l'air de beaucoup lui ressembler
J'ai hâte de voir comment va se dérouler la suite :)