Le garçon fée - 51

Durant le reste du week-end, Zibulinion lut le livre recommandé par Neyenje. Il avait eu des difficultés à le dénicher, son véritable titre étant quelque peu différent de celui que lui avait donné le jeune homme. Il avait tout de même fini par mettre la main dessus et l'avait dévoré. Il n'y avait pas d'astuces pour prendre soin des objets que leur avait confiés la directrice, mais cela expliquait comment les affinités d'une fée pour les animaux, les plantes et les rêves se manifestaient.
Les fées des bois avaient tendance à aimer les bois et les animaux qui le leur rendaient bien. Ainsi, les oiseaux venaient volontiers se percher sur leurs têtes. Elles avaient des facilités pour comprendre les animaux et les soigner.
Les fées des plantes adoraient l'eau et le soleil presque comme s'ils avaient été eux mêmes des végétaux. En leur présence, les plantes croissaient plus vite. Les fées des plantes pouvaient entre autres faire bourgeonner un cerisier au cœur de l'hiver.
Les fées des rêves s'intéressaient aux autres dont elles souhaitaient le bien-être. Elles inspiraient des rêves à ceux qu'elles côtoyaient. Elles pouvaient même s'infiltrer dans les rêves d'autrui. Certaines étaient plus particulièrement douées en guérison et pouvaient soulager par une simple apposition des mains.

     Lundi ramena Folebiol pour le plus grand plaisir de Zibulinion qui décidément se sentait seul sans l'adolescent aux cheveux fauve. Zibulinion fut toutefois déçu que Folebiol ne commente pas le nouvel aspect de ses ailes alors qu'au repas de midi, Zurmmiel s'était étonné et Joathilde avait été admirative, mais il est vrai que dans le courant de l'après-midi, ses ailes avaient commencé à se flétrir comme une fleur privée d'eau.

        Le mercredi, l'effet "Relhnad" était tout à fait dissipé. La professeur de vol sans doute tracassée de l'évanouissement de Zibulinion la semaine précédente, lui dit de se contenter de regarder les autres.
Zibulinion trouva le temps long. Lui aussi aurait aimé parvenir à voler. Il enviait toutes les petites fées qui s'élevaient un peu plus haut qu'au dernier cours, même si elles restaient encore bien près du sol.
La perspective de l'après-midi qu'il devait passer avec Folebiol aida cependant Zibulinion à supporter son rôle de spectateur...

        Dans les bois, après un moment à écouter le bruissement des feuilles, Folebiol rapporta mille et une petites choses sue Lavicielle avant de déclarer :
– Désolé, je dois t'ennuyer.
– Non, non, protesta Zibulinion qui avait surtout le cœur gros à l'écouter parler de cette fille qu'il aurait aimé être.
– Toi aussi, tu as sûrement des choses à me raconter, surtout que nous n'avons pas pu trop parler ces deux derniers jours avec les devoirs que j'avais à faire et qui m'ont mangé mes soirées au dortoir. On voit que l'année a vraiment commencé maintenant.
– Tu as remarqué que mes ailes étaient différentes, lundi ?
Folebiol hocha la tête et dit :
– Je n'ai pas osé te demander ce que tu avais fait.
Zibulinion lui raconta la même version qu'il avait servie à Neyenje, une dépourvue de doigt léché et de toute autres détails embarrassants.
Folebiol s'enthousiasma pour Zibulinion, puis pour lui-même. Une anecdote sur Relhnad lui donnerait l'occasion de bavarder avec Lavicielle.
Il en revenait toujours à elle, ce qui était pénible et en même temps Zibulinion était touché que Folebiol se confie ainsi à lui. C'était la preuve qu'il le considérait comme un ami proche.