lundi 27 juin 2011

Lykandré - 24

L'air féroce qu'il prit en prononçant ses mots intimida leur interlocutrice.
– Très bien. Faîtes comme vous voulez, déclara-t-elle. Mais ne revenez pas ici, si vous avez un problème, ajouta-t-elle d'une voix aigüe.
– C'est noté, répondit Blacky.
Il se tourna ensuite vers Emmeline qui était enveloppée dans les ailes de Colibri pour lui demander si elle était d'accord pour les déposer chez lui.
– Bien sûr. Plus rien ne nous retient ici, si ce n'est que Colibri voulait s'assurer que ses camarades étaient dans de bonnes mains avant de partir.
– Elle n'est pas très aimable, commenta alors l'homme perroquet en penchant la tête sur le côté pour désigner la femme qui s'occupait du refuge.
Cette dernière devint rouge de colère et se redressant de toute sa hauteur, elle s'écria :
– Un peu de gratitude pour les gens qui vous ont sauvé, cela vous étoufferait ?!
– C'est Bryan et ma maîtresse qui nous ont libéré, objecta tranquillement Colibri.
Bang aboya pour approuver. Emmeline s'empressa d'arranger la situation qui s'envenimait à vue d'œil.
– Écoute, elle est fatiguée, alors sois gentil. Il est près de quatre heures du matin. Elle a veillé toute la nuit, se faisant d'un sang d'encre pour vous.
Une transformation intempestive évita Colibri d'avoir à répondre. Une fois sa forme animale retrouvée, faisant comme si de rien n'était, il se posa sur l'épaule d'Emmeline et caqueta :
– On rentre à la maison maintenant ?
Sa maîtresse secoua la tête devant l'impolitesse du perroquet, puis adressa un sourire d'excuse à la femme du refuge avant de déclarer :
– Bien sûr. Mais je te rappelle que c'est toi qui a voulu rester pour vérifier.
– J'ai cru comprendre que tu lui faisais confiance, alors moi aussi, piailla Colibri.
Après avoir dit au revoir aux andromorphes qui restaient au refuge, Lykandré, Colibri, Emmeline et Blacky prirent le chemin de la sortie. Dans leurs dos, ils entendirent Bang aboyer tristement. Lykandré se retourna, jetant un dernier regard au labrador au poil doré. Il espérait sincèrement que la femme du refuge les traiterait bien lui et Inuyume.
Une fois dehors, Emmeline les guida vers un engin à quatre roues de plus petite taille que celui dans lequel elle les avait emmenés au refuge. Comme s'il avait deviné la perplexité de Lykandré, Blacky expliqua que la camionnette de tout à l'heure appartenait au refuge et qu'il s'agissait de la voiture personnelle de la jeune femme. Blacky grimpa sur la banquette arrière tandis que conseillé par Colibri, Lykandré s'installait à l'avant, à côté d'Emmeline.
L'homme loup refusa toutefois de mettre la ceinture comme lui recommandait le perroquet. Cela lui faisait trop penser au fauteuil à lanières sur laquelle on l'avait souvent obligé à s'asseoir au laboratoire. Le perroquet n'insista pas et sa maîtresse qui venait s'enclencher sa propre ceinture, fit démarrer le véhicule.
Durant le trajet, Lykandré regarda avec fascination les habitations humaines défiler devant ses yeux, indifférent aux bavardages de Colibri et aux indications que donnaient Blacky à Emmeline.
Il fut presque déçu quand le véhicule s'arrêta devant un immense immeuble. Emmeline fit descendre Lykandré qui ne savait pas comment sortir de l'engin, puis ouvrit à Blacky qui aurait eu dû mal à ouvrir la portière avec ses pattes. Ensuite, le perroquet et sa maîtresse repartirent, laissant Lykandré et Blacky sur le trottoir.
– Suis-moi. Il faut faire le tour. Je laisse la fenêtre qui donne sur le jardinet ouverte, comme ça, je peux rentrer tranquillement sans clef et sans galérer avec les codes et les poignées de portes.
Des clefs, des codes ? Qu'est-ce que c'était donc encore ? Lykandré frissonna, regrettant l'absence de sa fourrure et accompagna Blacky. Cependant, quand il bondit pour passer par la fenêtre, gêné par sa forme humaine, il atterrit moins gracieusement que le loup noir.
– Je te ferai visiter demain. Pour l'heure, je meurs d'envie de dormir.
Lykandré n'était pas fatigué, juste désorienté. Le logement de Blacky ne ressemblait à aucun des trois intérieurs humains dans lequel il avait été. Pas d'éclairage artificiel, juste la clarté de la lune. Pas d'odeur agressive, mais un arôme agréable, pas de sol froid et râpeux contre les mains et les genoux, mais une surface douce et moelleuse comme de la mousse.
– Même quand tu peux parler, tu n'es pas bavard, commenta Blacky.
– Je n'ai rien à dire, répondit Lykandré, tout en continuant à flairer l'air.
– Pour dormir, j'ai un lit à deux places qu'on peut partager, mais si tu préfères, tu peux t'installer sur le sofa. Je te passerai une couverture et même un pyjama, si tu veux. Quoique avec ta queue touffue qui dépasse, ça risque de ne pas être possible...

4 commentaires:

Jeckyll a dit…

Oh oh la cohabitation promet lol
Merci pour cet épisode ^____^


Bon début de semaine à toi et continue à nous faire rêver avec Lykandré :)

origine1975 a dit…

Très bon chapitre. Merci. ^^

Passe une bonne soirée.

Epice a dit…

une autre question me turlupine.

Ils sont constamment à poil ces andro? (andromorphe étant trop long, la flemme)

Au refuge on ne lui a pas donné de quoi se couvrir?

Bon je chipote sur les détails, mais je pense qu'ils apporteraient un petit plus aux chapitres, ne serait-ce que pour visualiser...

Je suis une maniaque du "réalisme" quand je lis des histoires d'urban fantasy.

Sinon, j'adore de plus en plus. Cette cohabitation présage de nombreux quiproquos, j'ai hâte

Illyshbl a dit…

Oui, les andromorphes sont nus la plupart du temps... Et ne t'en fais pas, il y aura des passages sur les habits/nudité.

Sinon, je reconnais que je dois faire des efforts sur les descriptions... T.T

Merci en tout cas pour tous tes nombreux et longs commentaires. Tu es une lectrice très attentive. :)